LDLC publie des résultats en baisse et ferme la boutique hardware.fr
Nostalgie numérique

Le groupe lyonnais LDLC a fait état jeudi d'un chiffre d'affaires en baisse de 6,5% sur son exercice clos au 31 mars 2025. Le spécialiste de la distribution informatique affiche un résultat négatif, pénalisé par les plans sociaux lancés au printemps, mais se dit bien armé pour appréhender la reprise attendue du marché. Ses efforts de rationalisation l'amènent toutefois à fermer la boutique associée au site hardware.fr.
Le 13 juin à 08h16
4 min
Droit
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L'annonce ne changera pas la face du e-commerce français, mais elle réveillera peut-être des accents de nostalgie chez les lecteurs historiques du site hardware.fr, ou chez les membres de son célèbre forum. Le groupe LDLC, propriétaire du site, a en effet annoncé le 11 juin la fermeture de la boutique intégrée au site depuis 2016.
Fermeture de shop.hardware.fr
« Après bientôt 9 ans d’existence, nous avons décidé de mettre un terme à l’aventure shop.hardware.fr », annonce sobrement le message qui remplace la page d'accueil de la boutique. Les clients, actuels ou passés, ont jusqu'à fin juillet pour suivre l'évolution de leurs commandes ou récupérer leurs factures. « Nous continuerons par ailleurs d’assurer nos obligations », précise l'enseigne, dont le service client reste accessible. Pour de futurs achats, elle renvoie toutefois vers le site de sa maison mère.
La boutique aux couleurs de Hardware.fr a été lancée à l'automne 2016, avec l'idée de capitaliser sur la notoriété du site et de son forum, pour toucher plus efficacement une cible d'acheteurs particuliers avertis. Le site, dont le chiffre d'affaires ou le niveau de rentabilité ne sont pas précisés dans la communication financière de LDLC, reposait logiquement sur des moyens mutualisés avec ceux du groupe.
Activité en berne chez LDLC
Sa fermeture, également annoncée par mail aux clients disposant d'un compte actif, intervient dans un contexte de rationalisation des dépenses chez LDLC, comme en témoignent les derniers résultats financiers du groupe, publiés jeudi 12 juin au soir et portant sur un exercice 2024 - 2025 arrêté au 31 mars dernier.
« Durant cette période, nous avons mis en œuvre des actions portant notamment sur des mesures
organisationnelles et de rationalisation afin de faire face au repli significatif des activités du Groupe et ainsi renforcer notre résilience face à l’état du marché », indique en introduction Olivier de la Clergerie, directeur général du Groupe LDLC.
Sur cet exercice, marqué notamment par la reprise de Rue du Commerce, le groupe lyonnais affiche un chiffre d'affaires consolidé de 534,5 millions d'euros, en baisse de 6,5% (- 7,6% à périmètre constant).
L'activité BtoC (vente aux particuliers via LDLC.com et les autres enseignes du groupe, dont Materiel.net ou TopAchat) recule de 3,6% pour atteindre 378,3 millions d'euros. C'est sur le BtoB (vente aux entreprises et professionnels) que la baisse est plus marquée :- 13%, à 144,3 millions d'euros. « Cette activité a été très fortement impactée sur l’exercice par le contexte macroéconomique et politique incitant à la prudence et au report des investissements des entreprises », commente le groupe.
L'activité des boutiques physiques reste quant à elle stable sur un an, avec 142,6 millions d'euros de chiffre d'affaires (+ 0,9%).
« Une structure financière solide »
En dépit de l'inflation, des négociations annuelles, de l'ouverture de nouvelles boutiques et de l'acquisition de Rue du Commerce, LDLC affirme avoir réussi à maintenir ses dépenses opérationnelles à seulement 0,4% de hausse, sans intégrer encore les baisses de charge de personnel associées aux deux plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) lancés en mars dernier, lesquels prévoyaient la suppression de 88 postes.
Le groupe maintient sur son exercice un excédent brut d'exploitation de 2,6 millions d'euros, mais son résultat net ressort en recul à- 10,9 millions d'euros, contre - 0,2 million sur l'exercice précédent, en raison notamment d'une provision de 5,2 millions d'euros constituée au titre des PSE. Il revendique néanmoins une structure financière solide, avec une dette qui progresse pour atteindre 6,3 millions d'euros, mais reste très en deçà des 90 millions d'euros de capitaux propres.
Une reprise à venir ?
« S’appuyant sur une assise financière solide, le Groupe LDLC se positionne ainsi favorablement pour bénéficier pleinement du prochain cycle de croissance, permettant le retour à des niveaux de rentabilité normatifs », espère l'entreprise sans toutefois avancer de perspectives chiffrées pour le nouvel exercice en cours. En attendant, elle devrait continuer à faire le dos rond.
LDLC publie des résultats en baisse et ferme la boutique hardware.fr
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Fermeture de shop.hardware.fr
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Activité en berne chez LDLC
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« Une structure financière solide »
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Une reprise à venir ?
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 13/06/2025 à 08h20
Le 13/06/2025 à 08h39
Ceci étant, avec l'allongement de la garantie de LDLC, à 3 ans et 5 ans, ils n'avaient pas trop intérêt à vendre des produits de mauvaise qualité.
Modifié le 13/06/2025 à 08h52
Cela devient évident lorsque l'on s'intéresse au fonctionnement des boutiques, assez standardisé au-delà de la palette de mise en forme.
Cette segmentation artificielle permet certainement de maintenir une illusion populaire de diversité afin que l'oligopole ne soit pas trop évident : si cela était le cas, la grogne amènerait peut-être de la régulation.
Pour ceux qui découvriraient le problème, sachez qu'à défaut de recourir à des magasins niches/confidentiels, il n'est relativement pas aisé d'acheter en ligne des composants informatiques auprès d'un commerçant français spécialisé sans tomber dans leur escarcelle.
Le 13/06/2025 à 14h15
Et ils en ont encore plus (cf les logos présents sur leur site corpoate: https://www.groupe-ldlc.com/ )
Le 13/06/2025 à 08h58
Modifié le 15/06/2025 à 09h40
A sa lecture, il est dit que le forum associé représentait 1 million de personnes.
Donc, potentiellement, 1 million de clients , d'un certain standard.
Du coup, adosser un site de vente avec certain critères (pas de noname, des prix légèrement inférieurs) en échange de cette masse de client , ça fait sens.
PS: ca serait cool de voir @Teuf en interview chez BHMag aussi, pour raconter l'aventure PC Inpact > Next 😍
Le 15/06/2025 à 15h15
Le 13/06/2025 à 08h26
Le 13/06/2025 à 08h45
Le 13/06/2025 à 09h24
Au contraire, je trouve que 10 à 20 pourcents de plus qu'Amazon et autre saletés du genre n'est pas cher payé.
On peut évidemment faire la course au prix le plus bas mais contrairement à ce qu'assène le monde de la publicité à longueur de temps, ça n'a pas à être systématiquement le critère numéro un.
Le 13/06/2025 à 09h32
J'ai donc préféré le prendre chez eux, d'autant que j'ai effectivement toujours été satisfait du service client par le passé.
Modifié le 13/06/2025 à 10h21
Pour obtenir les meilleurs prix, j'ai utilisé https://www.gputracker.eu/en
Entre LDLC, materiel.net, reichelt, computeruniverse, rue du commerce, amazon, il aurait fallu que je fasse 5 commandes différentes sur 5 de ces 6 sites, avec des délais de livraison très éparses, ce qui implique que je n'aurais pas pu assembler mes composants dans un délai raisonnable pour en renvoyer un sans frais en cas de composant défectueux.
Tout ça pour économiser, de mémoire, 130 € sur 3000 €, ça fait moins de 5 %.
Alors oui, 130 € ce n'est pas négligeable si on compte ses sous, mais quand on compte ses sous on n'achète peut-être pas un PC à 3000 €.
Au final j'ai presque tout pris chez LDLC et 2 composants chez Amazon.
Non, LDLC n'est pas toujours plus cher qu'Amazon & cie, c'était vrai à une époque, mais ça tend à s'amenuiser maintenant. Surtout c'est variable selon les composants (exemple : la RAM va être moins chère mais le CPU un peu plus).
Et la qualité des fiches techniques de LDLC, parfaitement harmonisées dans chaque catégorie, c'est inestimable !
Le 13/06/2025 à 10h33
Modifié le 16/06/2025 à 10h20
Modifié le 13/06/2025 à 19h42
Au boulot, j'ai fait commander des pièces pour monter une nouvelle machine. Via leur configurateur : donc tout était censé être compatible. On recoit toutes les pièces, je monte l'ordi... Ca ne démarre pas. BIOS trop vieux, CPU non supporté, et carte mère qui ne permet pas la MAJ BIOS sans CPU. Je vais en boutique pour faire mettre à jour le BIOS : "désolé, c'est LDLC pro et pas LDLC, donc c'est 50€ la MAJ BIOS, si vous ne vouliez pas payer ces 50€, fallait prendre le montage à 150 (le tarif de l'époque, qui a baissé depuis)!"
Résultat : mes chefs ont préféré lacher 70€ à la boutique du coin (un indépendant) à la place, et ils refuseront toute commande future chez LDLC (pro ou pas).
Modifié le 13/06/2025 à 08h55
Il suffit de voir le cas Carrefour qui a rationalisé beaucoup d'enseignes sous un même pavillon (ex Champion, Shopi, Huit à Huit, etc.) qui a récemment racheté Cora / Match, mais a gardé Match car bénéficiant déjà d'une très bonne image côté consommateurs.
Adeo l'a aussi fait il y a quelques années avec le passage sous enseigne Leroy Merlin de ses magasins issus d'activités rachetées (par contre il me semble qu'ils ont conservé l'enseigne Weldom - j'ai été amusé aussi quand j'ai appris qu'ils avaient racheté Saint Maclou, du Mulliez à Mulliez
Je pense que Materiel.net garde une certaine image (alors que y'a des doublons, clairement : sur Lille il y a une boutique MatNet et une boutique LDLC), donc je ne pense pas qu'ils vont la passer sous bannière LDLC. Rue du commerce je ne sais pas trop, j'ai été bon client période avant 2010 (ils avaient de bons tarifs) mais je n'y suis jamais retourné depuis. Top achat j'ai quasi jamais été les voir.
Le 13/06/2025 à 09h37
Le 13/06/2025 à 19h45
Le 13/06/2025 à 20h08
Le 13/06/2025 à 09h37
Le 13/06/2025 à 12h21
La blague est que les 2 ou 3 euros de cashback de cet achat m'ont servi à acheter sur le même site une licence windows, le transfert de licence de l'ancien vers le nouveau PC n'ayant jamais marché. Après 1h, je suis placé au plan B.
Le 13/06/2025 à 14h22
Modifié le 13/06/2025 à 15h58
Il est clair qu'à produit égal ils ne sont globalement pas au niveau d'un Amazon qui te livre gratos si tu as prime, avec 10 % moins cher et en plus en moitié moins de temps !
Et à l'aise !
Je ne compte pas les fois où j'ai vérifié pour un SSD ou un disque eNVM le plus récent possible : LDLC a même parfois des semaine à attendre qu'un produit nouvellement sorti soit disponible quand on peut l'acheter tout de suite chez Amazon !
On dirait que LDLC n'a toujours pas changé son mindset commercial des temps glorieux de Surcouf Daumesnil ! Dans les années 95/2000.
Ils étaient bon car pas de net-économie.
Puis ils se sont fait bouffer par Amazon.
Le 13/06/2025 à 16h12
Eh ben c'est pas grave! Pourquoi toujours croître? Tant que c'est stable et que ça tourne, c'est le principal non? La croissance éternelle, c'est fini!
Le 14/06/2025 à 11h45
Le 13/06/2025 à 18h29
Le 14/06/2025 à 00h28
Le 14/06/2025 à 12h10
Le 14/06/2025 à 12h32
Pour ma part, elles ont une valeur ajoutée : point de retrait pour une commande lourde, possibilité d'y acheter du petit matériel, mais aussi point d'entrée de SAV. Sans oublier le conseil.
Je ne monte plus mes tours moi-même, j'ai donné et ça m'a lassé surtout que je ne suis plus les évolutions hardware. Je trouve donc plus rassurant d'aller faire un devis sur place avec du conseil.
Pour des petites pièces genre disque dur, etc, le tout en ligne c'est bien (et encore, il m'est arrivé d'en renvoyer parce qu'il faisait un bruit de scie sauteuse, il n'avait pas dû aimer le transport). Pour du plus gros matos ou du fragile, je préfère aller chercher en boutique ma commande Web.