Rachat de Twitter : les e-mails de Musk ? Du harcèlement moral, selon la justice française
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Les e-mails d'Elon Musk à son rachat de Twitter constituent une forme de harcèlement moral, tranche la justice. L'affaire vient s'ajouter à une ribambelle de plaintes relatives aux conditions de travail dans les sociétés du multimilliardaire états-unien.
Le 15 mai à 11h05
4 min
Droit
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90 000 euros pour licenciements sans cause réelle et sérieuse, dont 58 000 euros de dommages et intérêts. Ce sont les montants que Twitter France a été condamné à verser à une ancienne salariée après condamnation par la cour d’appel de Paris, le 3 avril.
Selon la décision, consultée par Le Monde, les e-mails envoyés par le propriétaire Elon Musk à l’ensemble de ses salariés peut constituer, au regard du droit français, une forme de harcèlement moral.
Reprise agressive
Rappelez-vous le rachat de Twitter, fin 2022. Elon Musk entre au siège du réseau social un lavabo à la main, puis déploie une gestion agressive de l’entreprise : en quelques mois, 80 % des effectifs sont licenciés, avec les risques que l’on sait pour les utilisateurs de la plateforme. Parmi les personnes licenciées, Mme G., une salariée du bureau français, en congé maternité au moment des faits.
Dans sa boîte mail personnelle, elle reçoit un message lui annonçant les risques qui pèsent sur son poste. Elle reçoit, comme le reste de ses collègues, d’autres messages signés Elon Musk, y compris en pleine nuit (heure de Paris). Dans certains cas, il ne lui était possible de répondre aux demandes formulées que depuis les outils internes de Twitter, auquel elle n’a pas accès, ce qui l’oblige à passer par le service des ressources humaines. À son retour, la salariée constate l’absence de versement de la part variable de son salaire, et fait un malaise, que son employeur refuse de qualifier d’accident du travail.
Cour d’appel plus sévère
En mars 2023, la plaignante entreprend donc une prise d’acte de rupture du contrat de travail : une procédure qui consiste à demander aux prud’hommes de confirmer que les manquements de l’employeur constituent, en pratique, une rupture du contrat de travail. L’option est risquée : si la justice donne tort au salarié, il est considéré démissionnaire, et n’a donc pas droit à des indemnités ou au chômage.
En l’occurrence, les prud’hommes confirment le licenciement sans cause réel et sérieuse. Le harcèlement moral, en revanche, n’est pas reconnu. Twitter France conteste, mais la cour d’appel vient de rendre un jugement plus sévère encore. Il confirme le licenciement sans cause réelle et sérieuse de Mme G., d’une part.
Surtout, les juges soulignent que plusieurs des mails d’Elon Musk ne sont pas acceptables en France. Parmi eux, l’un presse les salariés de renouveler leur engagement de confidentialité sur un ton menaçant – si des informations étaient envoyées aux médias dans le but de nuire à l’entreprise, laisse entendre le mail, la salariée aurait « la réponse qu’elle mérite ». Twitter France est condamné à verser 7 000 euros à Mme G. au titre de ce harcèlement.
Plaintes récurrentes dans l’empire Musk
Twitter, devenu X, a été attaqué par plusieurs employés dans différents pays pour des faits de licenciements abusifs, des pratiques discriminatoires ou du harcèlement, avec des résultats variables. Un recours collectif a perdu en justice en juillet 2024 devant une juge de San Francisco, tandis qu’un employé irlandais s’est vu accorder 470 000 livres (557 000 euros) de dommages et intérêts pour avoir été licencié suite à un e-mail d’Elon Musk demandant aux équipes de devenir « extrêmement hardcore » au travail.
Dans ses autres entreprises, l’entrepreneur multimilliardaire ou ses équipes sont aussi visés par des plaintes relatives à leurs méthodes de gestion des ressources humaines. Chez SpaceX, plusieurs employés licenciés en 2022 accusent Musk de harcèlement sexuel et moral. En France, début 2025, la filiale hexagonale de Tesla a été contrainte de verser 100 000 euros à une ancienne salariée pour licenciement abusif. Aux États-Unis, le constructeur est aussi poursuivi en justice, pour des plaintes de discriminations sexistes, raciales, et des conditions de travail dangereuses.
Rachat de Twitter : les e-mails de Musk ? Du harcèlement moral, selon la justice française
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Reprise agressive
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Cour d’appel plus sévère
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Plaintes récurrentes dans l’empire Musk
Commentaires (17)
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Abonnez-vousModifié le 16/05/2025 à 13h34
Trop d'hymnes étrangers et c'est le transit perturbé.
Trop de choux farcis à l'oxygène liquide et le Raptor est un NAC illégal.
Venez bosser avec Musk, vous aurez Malaise dans la Civilisation et Pourquoi la guerre gratis !
[Note aux commentators ci-dessous : me bloquer c'est créer l'équivalent d'un paywall alors dans la vie, il faut savoir ne pas choisir
Edit:
https://www.franceinfo.fr/internet/elon-musk/l-union-europeenne-a-verse-des-centaines-de-millions-d-euros-aux-entreprises-d-elon-musk_7244988.html
Le 15/05/2025 à 14h40
Modifié le 15/05/2025 à 16h40
Le 15/05/2025 à 17h43
Par contre leurs messages n'apparaissent plus du tout, les « réponses » à des posts apparaissent comme messages en tant que tel, c'est très confusant.
Le 15/05/2025 à 18h54
Les boutons dans les commentaires ne fonctionnent plus. Le bouton pour bloquer sur la page utilisateur fonction par contre 😁
Le 15/05/2025 à 18h24
J’hésite entre poète incompris ou problème médical (sans aucune méchanceté ni jugement).
Le 15/05/2025 à 20h50
Deplus, sans ironie, la posture du médecin se constitue d'abord par son corpus qui lui ne coûte pas de la data personnelle ou des milliers d'Euros pour les curieux d'écoles de "psychanalyse", ici, en Europe. [auxquelles je ne participe pas]
Enfin Imhotep étant devenu le dieu de la Médecine, pourquoi pas vous vacciner avec quelques points fixes.
Je plaisante.
Ce qui est inquiétant, ce n'est pas le commentaire en général, c'est l'absence de contestation des camouflages [y compris journalistiques] par le procédé de l'homme de paille ou de l'évidence sur certains sujets souverains et/ou assimilables. Si je n'explicite pas tous les enjeux entourant mes commentaires, c'est car j'applique ces règles :
1) absence de preuve ne signifie pas preuve de l'absence
2) ce qui s'affirme sans preuve se réfute sans preuve
3) nul n'est interdit d'interpréter librement
Le 15/05/2025 à 11h50
Je pensais que le elon-bashing du jour serait sur les hallucinations de Grok sur le ‘white genocide’.
Next c'est plus ce que c'était.
Le 15/05/2025 à 13h28
Le 15/05/2025 à 13h39
Le 15/05/2025 à 13h45
Le 15/05/2025 à 14h51
Le 15/05/2025 à 19h35
Qui aurait pu prédire...
Le 15/05/2025 à 13h36
C'est une suite logique à la vision de ses employés par Musk:
- interdiction de se syndiquer
- interdiction de revendiquer quoi que ce soit
- obligation d'être joignable 24h/24
- pouvant être viré à tout moment suivant l'humeur du patron.
Pour Musk le droit du travail est juste un bouquin dont il se sert aux toilettes...
Le 15/05/2025 à 14h30
Le 15/05/2025 à 17h56
Le 16/05/2025 à 08h23
©et des IA pour travailler, c'est jamais que de la cohérence dans sa vision