Les proches d’Elon Musk veulent intégrer de l’IA dans l’informatique de l’État américain
Après America first, AI first ?

Elon Musk et ses proches prennent rapidement le pouvoir dans les services informatiques de l'État américain. Nouvellement arrivé à la tête des Technology Transformation Services, l'ancien de Tesla Thomas Shedd veut imposer une stratégie « AI first » au sein des services informatiques de l'administration américaine et intégrer l'intelligence artificielle dès le système de connexion gouvernemental login.gov.
Le 05 février à 14h25
6 min
Droit
Droit
Alors qu'Elon Musk est toujours invité au sommet de l'IA à Paris la semaine prochaine par l'Élysée (sans que l'on sache s'il viendra), ses proches sont déjà en ordre de marche pour intégrer l'intelligence artificielle dans les différents systèmes de l'administration américaine.
Les équipes du DOGE, département officiellement chargé de « l'efficacité gouvernementale » par Donald Trump et dont Elon Musk est responsable, ont déjà commencé à s'emparer de l'infrastructure informatique de l’État américain. Comme nous l'avons aussi évoqué, l'un de ses proches et ancien employé de Tesla, Thomas Shedd, a pris la tête de façon fracassante des Technology Transformation Services (TTS), une agence chargée de la maintenance d'une grande partie de l'infrastructure informatique du gouvernement américain.
« AI first »
Ce dernier veut dès à présent intégrer de l'intelligence artificielle dans les différents systèmes informatiques fédéraux américains, dans une stratégie que Thomas Shedd aurait lui-même qualifié d' « AI first », selon le New York Times, Wired et 404 Media.
Le New York Times explique qu'il a affirmé à une partie du personnel des TTS « que l'IA serait un élément clé de leur travail de réduction des coûts ». Thomas Shedd a déjà fixé l'objectif d'une réduction de 50 % du budget de l'agence. Selon le journal, il a expliqué lors d'une réunion espérer regrouper tous les contrats gouvernementaux dans une base de données et utiliser l'intelligence artificielle pour les évaluer et trouver des potentielles réductions de budgets.
L'ancien ingénieur de Tesla veut que les services de l'État dont il est maintenant un des responsables fonctionnent comme une startup informatique qui automatise certaines tâches et centralise les données du gouvernement fédéral, selon les sources de Wired. Mais la stratégie « AI first » devrait, selon lui, déborder de son agence pour être appliquée dans l'ensemble des agences gouvernementales.
Des « agents IA » pour automatiser les agences gouvernementales
Thomas Shedd aurait évoqué le développement d' « agents IA » de développement informatique qui seraient disponibles à toutes ces agences. Pour lui, toujours selon Wired, une grande partie du travail de son agence, mais aussi plus largement du travail de tous les services de l'État américain, pourrait être automatisée, et notamment la gestion financière.
404 Media, qui a obtenu un enregistrement sonore d'une réunion entière menée par Thomas Shedd, raconte que celui-ci planifie d'entrainer ces « agents IA » sur des contrats gouvernementaux. Il serait déjà en train de les centraliser pour en faire une base de données sur laquelle faire tourner des analyses automatisées.
La volonté d'utiliser un système de connexion gouvernemental pour détecter et prévenir la fraude
Selon cet enregistrement, Thomas Shedd viserait notamment login.gov, un système de connexion gouvernemental, « afin de l'intégrer davantage à des systèmes sensibles tels que la sécurité sociale "pour mieux identifier les individus et détecter et prévenir la fraude" ». Ce système a été mis en place en 2016 pour que les américains puissent accéder aux divers services des agences gouvernementales en utilisant le même outil.
Problème : comme l'explique actuellement la FAQ de ce service, observe 404 Media, ce compte n'est censé avoir aucun lien avec la carte, le numéro ou les prestations de Sécurité sociale des américains « et ne contient aucune information à ce sujet ». Cette FAQ demande même : « N'envoyez pas, s'il vous plait, sur Login.gov des données sensibles vous concernant ou des numéros d'identification ».
Selon 404 Media, lors de la réunion, l'un des employés a réagi en affirmant que l'agrégation des données de connexion « est une tâche illégale », ajoutant que « la loi sur la protection de la vie privée interdit aux agences de partager des informations personnelles sans consentement ».
Thomas Shedd aurait répondu que « l'idée serait que les gens donnent leur accord pour aider au flux de connexion » tout en expliquant que cette modification de Login.gov n'était qu'un exemple et qu'il y avait encore des choses à clarifier.
Le DOGE aussi au sein de l'agence américaine qui étudie l'atmosphère et les océans
Le DOGE continue pendant ce temps d'étendre son emprise sur les agences américaines. Après s'être approché des clés du Trésor américain en ayant obtenu un accès au système de paiement fédéral et avoir pris en main les ressources humaines fédérales, les membres du DOGE se sont, selon Axios, rendus dans les locaux de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Comme nous l'expliquions récemment, cette agence joue un rôle très important d'information et de recherche à propos du climat en collectant des données sur l'Amérique du Nord, mais aussi sur la planète entière.
- Sauver les données du climat tant qu’il est encore temps
- La suppression des données des agences américaines devient réalité
Axios a révélé par la même occasion que Donald Trump avait nommé Neil Jacobs à la tête de la NOAA. Celui-ci, docteur en Sciences de l'atmosphère, a déjà occupé le poste lors du premier mandat de Donald Trump. Dans un rapport publié en 2020, l'agence avait reconnu que Neil Jacobs avait violé la politique d'intégrité scientifique de l'agence en soutenant, en 2019, la désinformation de Donald Trump selon laquelle un ouragan se dirigeait vers l'Alabama.
Selon Andrew Rosenberg, ancien responsable de la NOAA et actuelle chercheur à l'Université du New Hampshire cité par le Guardian, les personnes agissant au nom du DOGE sont entrés dans l'agence en cherchant à avoir accès aux systèmes informatiques et poussent à des coupes dans les budgets.
Les proches d’Elon Musk veulent intégrer de l’IA dans l’informatique de l’État américain
-
« AI first »
-
Des « agents IA » pour automatiser les agences gouvernementales
-
La volonté d'utiliser un système de connexion gouvernemental pour détecter et prévenir la fraude
-
Le DOGE aussi au sein de l'agence américaine qui étudie l'atmosphère et les océans
Commentaires (22)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 05/02/2025 à 14h42
Le 05/02/2025 à 14h43
Le 05/02/2025 à 14h47
Le 05/02/2025 à 14h43
En fait, tous cela à l'air tellement débile que j'en viens à me dire qu'il vont s’ auto-détruire.
Oui je sais je rêve, il y a certainement des enjeux non dit dans toutes ces annonces et actions "coup de poings"
Le 05/02/2025 à 14h58
Le 05/02/2025 à 14h59
Le 05/02/2025 à 15h07
Comme ça se prononce... En bon Français on pourrait écrire ça dodge, dodje ?
Le 05/02/2025 à 15h08
Le 05/02/2025 à 19h27
Le 05/02/2025 à 15h06
Le 05/02/2025 à 15h29
Entre la bataille à celui qui sera le plus incompétent dans les nominations de Trump et Musk qui prend illégalement les rennes du vrai pouvoir, on se prépare à des soirées popcorn.
En même temps, je ne pourrais jamais remercier suffisamment Trump pour montrer à la terre entière et notamment aux français ce qui arrive quand un parti extrémiste arrive au pouvoir (ici c'est l'extreme droite, mais cela serait la même de l'autre côté de l'échiquier politique).
Le 05/02/2025 à 15h44
Modifié le 05/02/2025 à 16h35
Je ne comprends pas cette époque, autant je suis pour donner leur chances aux jeunes et que les instances type sénat doivent disparaitre et mettre des limites à l'âge des décideurs (qui reculent depuis des années) mais là c'est juste du foutage de gueule ^^.
Même en neurologie on SAIT que le cortex pre-frontal finit de maturer vers 25ans...
Déjà que c'était stupide les parachutage/népotisme des "jeunes" de 30ans qui finissaient CTO/Directeur, mais là c'est un autre univers, ils n'ont même pas fini l'université (voire commencé), c'est comme le fils à Sarkozy, sauf que chez-eux, ça passe...
Le 05/02/2025 à 17h18
Le 05/02/2025 à 15h37
Musk et ses entreprises ont toujours fonctionné à la "brutale": on fonce, cela ne va pas marcher et ce qui ne marche pas on le corrige au fur et à mesures.
Sauf que dans le cadre d'un état, ce qui ne marche pas peut toucher des millions de personnes déjà fragilisées dans leur vie quotidienne: ce ne sont pas des machines, des numeros qu'on peut classer à pertes et profits.
Avec en parallèle la négation de l'importance climatique car le président Musk dans son délire intérieur est persuadé qu'en cas de problème l'humanité pourra coloniser Mars.
Le 05/02/2025 à 16h21
Mais du coup, je me demande s'il n'est pas climato-négationniste juste pour que l'on n'ait pas le choix d'aller sur Mars…
Le 05/02/2025 à 17h37
Le 05/02/2025 à 17h59
Le 05/02/2025 à 20h07
Le 05/02/2025 à 15h37
Le 05/02/2025 à 16h47
Le 06/02/2025 à 15h30
[Lien vers l'article Bloomberg]