L’Europe exige la documentation interne de X pour comprendre ses algorithmes
Les mains dans le cambouis

Le 17 janvier, dans le cadre de son enquête sur la conformité du réseau social au Digital Services Act, la Commission européenne a officiellement demandé à X de lui fournir des documents. Elle veut notamment savoir comment fonctionnent les recommandations et la modération.
Le 21 janvier à 17h30
4 min
Réseaux sociaux
Sociaux
La situation est tendue entre l’Europe et les grandes entreprises américaines. Apple et Meta ont dit et redit leur agacement face aux cadres législatifs du Vieux continent, tout particulièrement le DMA et le DSA. L’AI Act est venu s’ajouter au lot, contrariant les projets de croissance irréfrénée des titans de l’industrie de la tech. En ordre de marche derrière Donald Trump, fraichement revenu à la Maison-Blanche, elles verbalisent plus intensément leurs griefs.
X, tout particulièrement. La présence d’Elon Musk au gouvernement, à la tête du fameux DOGE (Department of Government Efficiency, ministère de l’efficacité gouvernementale), interrogeait sur l’attitude que la Commission européenne allait adopter. La question des enquêtes en cours a largement été abordée, des échos évoquant leur ralentissement (voire leur pause) en attendant de mieux cerner la position du Bureau ovale.
Dans son communiqué du 17 janvier, la Commission se veut claire : les enquêtes continuent. L'institution annonce plusieurs décisions dans le cadre de l’investigation sur la conformité de X au DSA, ouverte en décembre 2023.
Des documents à fournir
X doit fournir avant le 15 février la documentation interne de son système de recommandation. La Commission veut savoir comment il fonctionne, quels types de contenus sont mis en avant et comment la modération s’applique.
En outre, la Commission a émis une ordonnance de conservation. Tous les documents internes et informations sur les modifications qui seront apportées à ce système de recommandation entre la date du communiqué (17 janvier) et le 31 décembre de cette année doivent être conservés. La Commission ne veut donc pas seulement savoir ce qui a été fait jusqu’à présent : elle veut répertorier et comprendre toutes les modifications éventuelles des prochains mois. Ce type d’ordonnance a déjà été utilisé, notamment contre TikTok dans le sillage des élections roumaines.
Enfin, la Commission européenne demande un accès « à certaines API commerciales de X, des interfaces techniques avec son contenu qui permettent d'établir directement les faits sur la modération du contenu et la viralité des comptes ».
Ces mesures doivent permettre « de prendre en compte tous les faits pertinents dans l'évaluation complexe, au titre du DSA, des risques systémiques et de leur atténuation ».
« Équitable, sûr et démocratique »
Henna Virkkunen, vice-présidente générale chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, s’est voulue claire dans les objectifs poursuivis par la Commission européenne avec cette enquête :
« Aujourd'hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X avec les obligations du DSA. Nous nous engageons à veiller à ce que chaque plateforme opérant dans l'UE respecte notre législation, qui vise à rendre l'environnement en ligne équitable, sûr et démocratique pour tous les citoyens européens », a-t-elle ainsi déclaré.
La ligne se veut ainsi tracée dans le sable, alors que la colère gronde en Europe face aux récentes déclarations et prises de position d’Elon Musk. C’est particulièrement le cas avec l’Allemagne, où sa proximité avec Alice Weidel (qu’il a interviewée sur X), chef du parti AfD (Alternative für Deutschland) d’extrême droite, crispe particulièrement. La situation est d’autant plus tendue que des élections législatives fédérales se tiendront chez nos voisins de l’Est le 23 février.
Selon le Financial Times cependant, les dernières demandes de Bruxelles ne sont pas directement liées aux prises de position d’Elon Musk. Même son de cloche chez Politico, auquel Thomas Regnier, porte-parole de la Commission, a déclaré : « Ces mesures sont totalement indépendantes de toute considération politique ou de tout événement spécifique récent. »
Rappelons que la Commission avait rendu en juillet dernier ses conclusions préliminaires sur X. Elle déclarait que le réseau était en infraction avec le DSA, qu’il avait trompé ses utilisateurs avec la coche bleue de « vérification » et manquait de transparence sur la gestion des publicités. En cas d’infraction avérée, l’amende pourrait aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial.
L’Europe exige la documentation interne de X pour comprendre ses algorithmes
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Des documents à fournir
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« Équitable, sûr et démocratique »
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 21/01/2025 à 17h34
y'en a pas
Le 21/01/2025 à 18h26
Le 21/01/2025 à 18h54
Le 21/01/2025 à 18h57
Modifié le 22/01/2025 à 09h07
Le 22/01/2025 à 10h05
Le 22/01/2025 à 16h28
Le 21/01/2025 à 18h35
Modifié le 21/01/2025 à 19h05
Car l'ancien continent, c'est vieux, ils savent pas utiliser les outils moderne.
Le 21/01/2025 à 19h06
Le 21/01/2025 à 19h07
Le 21/01/2025 à 20h00
Le 21/01/2025 à 20h36
Le 21/01/2025 à 20h23
Le 21/01/2025 à 23h12
Comment voulez vous qu'on soit pris au sérieux ?
Le 21/01/2025 à 23h28
Même si l'europe indique une réaction hors temporalité politique, la situation a changé ce matin, et continuer d'accepter les outrances de ces Crésus en tshirt en se berçant d'illusion quant à leur intérêt, menace directement l'autorité de la commission européenne et l'issue de cette enquête. Musk est sorti du bois, en supposant qu'un jour, il ai pu trompé quelqu'un quand à sa vision du monde. Et la vision en question c'est le nazisme, et on peut être nazi par conviction ou nécessité. Pour lui c'est les deux. Il égare un peu les idiots en faisant croire que c'est d'abord un homme d'affaire aux intérêts multiples, mais chacun de ses projets sert sa vision verticale du monde.
Même si le temps politique n'est pas celui de la commission, il faudra qu'elle se préserve et devra peut-être prendre des décisions inhabituelles.
Allons plus loin, ne serait-il pas judicieux d'envisager une amende à la hauteur de la capitalisation? 6% de la capitalisation, serait plus à même de les contraindre.
Et puis enfin.... Ne serait il pas temps d'interdire aux politiques de participer dans le cadre de leur mandat à l'enrichissement des même personnes physiques ou morales qu'ils prétendent vouloir encadrer. Qu'il leur soit interdit d'être présent activement sur les réseaux sociaux....
Le 22/01/2025 à 08h43
Le 22/01/2025 à 14h37
Quand un politique ou élu ou équivalent communique sur X ou FB, il apporte des lecteurs et utilisateurs a X ou FB les rendant par necessité captif de ce mode d'information en question et participe par là même à l'enrichissement des propriétaires de X et FB. On n'est pas dans le cadre d'un journal qui choisi ses thèmes et articles pour interesser ses lecteurs ;
En forçant les administrés-lecteurs à resté abonné au risque de ne plus avoir d'information il y a conflit d'intérêt de fait
Le 22/01/2025 à 12h56
Pas seulement des élus d'ailleurs, de tout ceux qui veulent participer au débat.
Tu crées une plateforme d'État ? Niveau indépendance, c'est bof, bof, et ce sera une modération d'État, encore plus problématique que les [shadow]bans de X.
Un auto-hébergement, ce n'est pas la panacée : il y aura des prestataires (privé, associatif...) qui seront lobbys à leurs bonnes heures.
Le 23/01/2025 à 06h15
Le 23/01/2025 à 09h19
Pour l'anecdote (je raconte ma vie), je suis allé aux vœux de la commune pour la première fois en 15 ans que j'y habite, car suite à des travaux elle a été delocalisée dans une salle pas loin de chez moi.
Moyenne d'âge élevée, 90% des personnes étaient là pour le pot.
Ne connaîssant personne, je me suis globalement fait chier.
Donc pour le forum grec lieu de citoyenneté, on repassera (leur kir était un peu trop chargé en cassis, mais leur quiche au saumon délicieuse)
A la fin, j'ai finalement reconnu une personne avec laquelle j'avais été mis en relation par le site d'un parti polique pour un vote par procuration.
Elle m'a présenté au leader local du parti, on s'est serré la main.
Il s'est empressé de m'inviter à la galette des sympathisants, mais m'a dit que le meilleur moyen de suivi était ses réseaux sociaux.
Ça c'était ma vie, mais en 2025, dans les faits, les interactions politiques semblent être essentiellement dématérialisées, car ça correspond aux pratiques et attentes du moment.
OK pour tout changer, mais comment vois tu les choses ?
Le 22/01/2025 à 09h09
Le 22/01/2025 à 09h10
Le 22/01/2025 à 09h24
Le 22/01/2025 à 14h01
Le 22/01/2025 à 19h36
Le 23/01/2025 à 00h15
Le pire c'est que c'est peut-être pas une blague