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Matériaux critiques et numérique responsable, l’équation insoluble ?

Miner pour construire quoi ?

Matériaux critiques et numérique responsable, l’équation insoluble ?

Luke Conroy and Anne Fehres & AI4Media / Better Images of AI / Models Built From Fossils / CC-BY 4.0

À l’occasion du GreenTech Forum, l’ADEME a présenté sa dernière étude sur les besoins en métaux de l’industrie du numérique. Next a assisté à sa présentation et au débat qui a suivi. Le constat est amer et les solutions manquent, face à une nécessaire codépendance internationale.

Le 07 novembre à 17h15

Déjà 10 % de la consommation électrique en France est tirée par l’industrie numérique. Tel est le constat que rappelaient Sylvain Waserman, PDG de l’ADEME (Agence de la transition écologique), Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et du numérique), et Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), dans une tribune publiée dans Les Échos, appelant à un pilotage européen des effets environnementaux du numérique.

Tel est le constat qu’ils répétaient en ouverture du Green Tech Forum, dont la quatrième édition s’est déroulée les 5 et 6 novembre à Paris (je participais à une table ronde sur les enjeux pour les droits humains dans l’explosion du numérique). 10 % de la consommation électrique en France, donc, et 2,5 % de l’empreinte carbone annuelle de la France en 2020. Mais l’énergie est loin d’être le seul enjeu, comme le montrait déjà la longue étude menée conjointement par l’Arcep et l’ADEME sur l’impact environnemental du numérique.

Que ce soit pour des questions environnementales ou géopolitiques, la gestion des métaux nécessaires à la fabrication de la plupart des outils numériques utilisés couramment est, elle aussi, un enjeu de taille. Les émeutes en Nouvelle-Calédonie, détentrice de 25 % des ressources mondiales de nickel, l’ont rappelé, de même que les débats récurrents sur l’ouverture de mines de lithium dans l’Hexagone, ou encore la promotion forte, par l’Europe, du recyclage des matériaux critiques.

Pour y voir plus clair, le coordinateur du pôle Numérique et Durabilité de l’ADEME Erwann Fangeat a présenté aux côtés de Louis Ollion et Pierrick Drapeau, respectivement consultant et directeur durabilité chez Deloitte France, les résultats d’une nouvelle étude sur les besoins en métaux de la filière numérique et leurs impacts sociaux et environnementaux. Une manière d’équiper le grand public et les décideurs politiques dans leur exploration du coût environnemental des équipements numériques.

Une mesure complexe

En pratique, l’étude s’est concentrée sur les vingt équipements numériques déjà sélectionnés par l’étude ADEME - Arcep, parmi lesquels de nombreux terminaux grand public – ordinateurs, smartphones, casques VR, etc –, quelques équipements réseaux – box, stations de base, etc – ceux relatifs aux centres de données – serveurs, stockage.

Sur la cinquantaine de métaux nécessaires, au bas mot, pour la fabrication de cette variété d’équipements, l’étude en a retenu 25, dont la totalité de ceux reconnus comme critiques par la Commission européenne.

Outre l’étude en elle-même, les outils fournis par l’ADEME comprennent 45 fiches individuelles dédiées à chacun de ces métaux et à chacun des équipements étudiés, dans lesquelles sont détaillées la chaîne de valeur des métaux et leur utilisation.

Comme souvent quand il s’agit d’estimer précisément le coût environnemental d’un quelconque artefact numérique, la présentation a commencé sur un constat de complexité. « Les données sont souvent difficiles à obtenir, que ce soit par manque de transparence, parce qu’elles sont sensibles commercialement, ou parce que le milieu évolue très rapidement », pointe Louis Ollion.

Criticités et volumes variés

Pour autant, les éléments disponibles permettent déjà de clarifier l’état des besoins. « Certes, le numérique est consommateur » des métaux étudiés, « mais les volumes restent faibles par rapport aux quantités produites de plusieurs d’entre eux », souligne Erwann Fangeat.

Ainsi, pour les métaux nécessaires à la fabrication de batteries (le zinc, le nickel, le lithium, le cobalt), la part captée par l’industrie du numérique varie entre quelques points de pourcentage et 20 à 30 % de la production globale mondiale. De même, côté métaux conducteurs ou contacteurs (l’argent, le tungstène), la consommation nécessaire à la fabrication d’équipement numérique ne dépasse pas les 20 % de la production mondiale.

Du côté des semi-conducteurs ou des métaux nécessaires à la fabrication des écrans, en revanche, la situation est nettement plus critique. Quand bien même les volumes de gallium, de germanium ou d’indium nécessaires à leur production sont très faibles, l’industrie technologique est la principale consommatrice (respectivement à 80, 81 et 90 %) de ces éléments.

Petit point technique : le germanium et le gallium, très utilisés dans les stations de bases, sont disponibles en si faible quantité qu’ils ne sont en réalité que co-produits, c’est-à-dire minés de concert avec l’aluminium. C’est l’exploitation de la bauxite dans laquelle se trouvent aluminium et gallium qui permet aux entreprises de rentrer dans leurs frais, explique Louis Ollion.

99 % du gallium et du germanium disponible se trouve en Chine… et l’analyste de préciser que « les volumes disponibles ailleurs sur la planète sont tellement faibles qu’ils ne justifieraient pas d’ouvrir des mines ». La Chine, d'ailleurs, n’hésite pas à s’en servir dans la guerre froide qu’elle livre contre les américains et européens sur les semi-conducteurs.

Or, les scénarios dessinés par l’ADEME et l’ARCEP laissent présager d’une explosion de la demande pour ces métaux, notamment tirée par le déploiement de la 5G et de l’internet des objets (l’étude prévoyait une augmentation de 53 % des équipements hors IoT entre 2020 et 2050, mais de 522 % une fois l’internet des objets pris en compte). Une demande qui se traduirait, à nouveau, de manière différenciée selon les métaux concernés :

Directeur de programme scientifique au Bureau de recherche géologique national (BRGM), Patrick d’Hugues confirme : « On produit en Europe 3 % des ressources utilisées dans le monde, mais on en utilise entre 20 et 30 %. » Parmi les recommandations que Pierrick Drapeau formulera bientôt, il évoquera la nécessité de formuler des « choix de société ». De fait, pour répondre à la demande tout en tentant d’aménager une forme de souveraineté, « ouvrir des mines en Europe ou miser sur l’écoconception ne suffira pas. »

Filières de recyclage très faiblement opérantes

Pour aménager une forme d’indépendance dans l’approvisionnement en métaux, la piste du recyclage des équipements dépassés et/ou inutilisés peut sembler intéressante. Problème, souligne Louis Ollion : « pour près de la moitié des métaux de l’étude, il n’existe pas de recyclage d’échelle industrielle en France ». Pour le gallium, par exemple, l’option est inexistante.

Quand elle existe, les données manquent pour démontrer que les métaux récupérés sont réemployés par l’industrie du numérique. Les métaux précieux sont ceux pour lesquels les filières sont les mieux organisées. Mais dans ces cas-là, indique encore le consultant, « la grande majorité des métaux recyclés part vers l’industrie du luxe, pas tellement dans le numérique ».

Responsable adjoint du programme Numérique et Environnement à l’Inria, Benjamin Ninassi ajoute bientôt que de toute manière, « à peine 20 % des équipements électriques et électroniques sont recyclés à l’ère actuelle ».

Transparence sur les chaînes d’approvisionnement et stratégies industrielles

En définitive, les auteurs de l’étude sur les besoins en métaux du numérique pointent une variété de risques, allant de la volatilité des prix aux risques géopolitique en termes d’approvisionnement. Interrogé sur d’éventuels problèmes de rareté des métaux, Louis Orillon indique que ce problème « n’est pas apparu comme un élément saillant ». Selon lui, l’enjeu relève plutôt d’une dynamique de flux, d’ « équilibre entre l’offre et la demande, le temps d’adapter la production ».

Bientôt rejoint par Bruno Jacquemin, délégué général d’Alliance Minerais, minéraux et métaux (A3M), Pierrick Drapeau conclut sur la nécessité de dessiner « de vraies stratégies industrielles ». Pour fournir les outils permettant de les piloter, il appelle à obliger les filières de production à plus de transparence, faute de quoi suggère d’orienter les travaux suivants sur une représentation dynamique des besoins des différents secteurs économiques.

Benjamin Ninassi, lui, revient sur la question du choix de société : en l’état, « les dynamiques sous-jacentes au développement du numérique ne sont pas soutenables », assène-t-il. Dans le scénario tendanciel de l’ADEME - Arcep, « l’industrie s’oriente vers une augmentation de 45 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) alors même que le GIEC préconise une réduction globale de 45 % des émissions de GES », illustre-t-il.

Le scientifique appelle à une forme de « discernement. La haute technologie, on devrait la réserver pour des cas d’usages très spécifiques. Pour le reste, il faut penser des outils et des logiciels de demain qui fonctionnent sur des outils d’aujourd’hui, ou d’hier. » Et de prendre l’image du piano : « On sait toujours réparer cet instrument, certains ont même plusieurs siècles, mais ça ne nous empêche pas de les utiliser pour créer de nouvelles mélodies. »

Miner ? Dans quel but ?

Dans le débat mouvant qui suit les discussions, le public est invité à se positionner physiquement à un bout ou à l'autre de la salle pour répondre, par oui ou par non, à des questions comme : « faut-il ouvrir des mines en France ? ». Sans faire consensus, plusieurs sont d'avis que si ça permet de mettre sous le nez des consommateurs occidentaux les effets concrets de leur consommation d'outils numériques, ça peut toujours servir. Mais une question revient souvent : ouvrir des mines, pourquoi pas. Mais pour faire quoi, exactement ?

Présidente de l’association Point de M.I.R., Bela Loto Siffler pose le problème plus crûment : « Nos fabricants de hardware construisent pour la décharge. Peut-être est-il temps de réfléchir à une décroissance numérique ? »

Commentaires (18)

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Merci pour l'article, très intéréssant.

Pour répondre à la question finale, je dirai que c'est pour maintenir le PIB.
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Comme sous titre j'aurai proposer "Mine de rien ..."
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Et pour Flock:
Minage digital
Avec un joli doigt dans le nez
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On revient sur le point de la durabilité des équipements... Ou sur l'envie d'en changer. Rien qu'un exemple, la majorité des écrans apportés en décheterie sont 100% fonctionnels... Malheureusement, qui veut encore un écran de 1080 points en 4/3? Pourquoi autant d'écrans dans nos bagnoles, pour quelle utilité réelle, avec probablement recyclage 0 en fin de vie de la bagnole ? Toute cette économie de la décheterie m'exaspère.
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Ben simplement parce que ça fait vendre, le problème c'est la demande, pas l'offre. Un peu comme les SUV et cie.
Donc s'il y a des écrans dans les bagnoles, c'est parce qu'en moyenne, les gens vont se tourner vers des voitures qui proposent un écran.
Bref, j'aime bien le premier commentaire qui dit: maintenir le PIB. C'est juste cela, faut pas chercher plus loin. Et on ne sera jamais prêt à sacrifier du business pour les entreprises et du confort pour les particuliers sur l'autel de l'écologie, c'est triste mais c'est comme cela :/

Et quand on voit des gens comme Trump qui se font élire, c'est qu'une grosse majorité de la population met la priorité sur l'économie et le train de vie, pas l'écologie.

Il existera peut-être des solutions qui permettront à la fois de maintenir la partie économique tout en étant "écologique", mais pas sûr qu'on s'y dirige :|
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Pas sûr que les habitants de Valence partagent ce point de vue ...
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@Thorgalix_21 C'est important, si on reste rationnel. Comme la défense des diverses communautés par les Démocrates. Comment expliquer le vote de ces communautés en faveur de D Trump qui leur promet l'expulsion (il a utilisé un autre mot plus violent) ? Le fait que le candidat démocrate était une femme semble avoir joué mais elle a quand même été battue à plate couture (alors qu'on prédisait un résultat serré).

Vincent Mignerot a un avis intéressant (je trouve) sur le thème de l'écologie médiatique : Médias, commerce des illusions et fin du monde – 28/07/2012
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Je n'ai pas compris ce qui était important si on reste rationnel.
Quant à l'article de Vincent Mignerot, c'est bien, on comprend qu'on est piégé par le système dans lequel on vit. Quelle découverte !
Ce qui m'importe, ce sont les choix faits à partir des dernières années et dans le futur proche : doit on continuer à favoriser l'achat de nouveaux smartphones/PC/tablettes ? Doit on favoriser des industries numériques qui ne font qu'augmenter la consommation de ressources limitées et d'énergie limitée ? Doit on favoriser la construction de SUV au détriment des plus petits véhicules ? Si on ouvre une mine de lithium en Auvergne, à quoi va servir ce lithium sachant qu'avec les mêmes quantités de matières, on peut faire soit 1 batterie de SUV, 2 batteries de ZOE, 4 batteries de véhicules plus petits ou 25 batteries de vélos ?
L'achat de SUV est un mix complexe entre le besoin des gens, le désir des gens et ce qu'on offre aux gens. Cetains aimeraient bien ne pas acheter de SUV mais c'est ce qui est le plus mis en avant pas les constructeurs car ils margent plus dessus.
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Vincent Mignerot critique l'aspect médiatique de l'écologie. C'est pas si évident puisqu'on continue à traiter l'écologie à la fois comme un avenir radieux (la sobriété heureuse) et à la fois comme un désastre futur (apocalypse, collapsologie, catastrophe écologique). La démocratie n'est peut-être pas compatible avec une solution écologique, or c'est bien le discours qui prévaut actuellement.

Si on est rationnel, on réfléchit à la prochaine catastrophe, on réfléchit aux réparations quand on a subi une catastrophe, on ne cherche pas des coupables faciles et on ne fait pas des raccourcis de pensée avec des théories fumeuses (complotisme, survivalisme ou autre).

Cela-dit, ce n'est qu'une réflexion, un pavé dans la mare pour stimuler la raison.
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Dans un autre sens, si D Trump a été élu, c'est aussi que les Démocrates ont depuis longtemps abandonné les classes modestes « pauvres » et ont évité de prendre en compte le déclassement des classes moyennes pour se focaliser sur la défense des marchés financiers et les enjeux internationaux (moi, je me souviens de B Obama élu grâce à ses campagnes "sponsorisées" par les petits nouveaux Google et Facebook, maintenant c'est le tour des conservateurs d'inonder les médias sociaux d'images subliminales).

Pour ce qui est des SUV, on peut aussi dire que vendre une voiture plus de 20 000 € apporte plus de marge qu'en vendant un petit véhicule qu'on vendra pas plus de 18 000 € neuf, car le coût de revient est à peu de chose prêt le même.
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J'attendrais un peu avant d'analyser la défaite démocrate : on entend tout et n'importe quoi, et ce sont principalement des réactions à chaud.
se focaliser sur la défense des marchés financiers et les enjeux internationaux
Sur ce point, je suis en désaccord : ce sont tjs les républicains qui favorisent les marchés au détriment des classes moyenne et basse, et les enjeux internationaux sont critiques pour sécuriser la stabilité et la prospérité à long terme.

Les USA sont aussi à peu près le seul pays développé pas en récession (sous la présidence Biden), malgré les remous causés par l'après Covid et la guerre en Ukraine.

Ce que n'a pas réussi (ou même essayé de faire) à défendre le camp démocrate, c'est son bilan : retour à une inflation normale, baisse du chômage, croissance, et relocalisation d'industries stratégiques. Et aussi de mettre ce bilan face au ressenti (forcément différent) de la population générale. On a exactement le même problème en France vis-à-vis de la montée de l'ED (avec la circonstance aggravante que notre économie ne va pas du tout aussi bien que celle des USA)
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Donc s'il y a des écrans dans les bagnoles, c'est parce qu'en moyenne, les gens vont se tourner vers des voitures qui proposent un écran.
Pour le coup, les écrans tactiles n'ont plus autant le vent en poupe et on voit revenir du bouton. Je pense que la hype du "c'est un écran tactile, c'est moderne, ça fait SF", retombe. En terme de praticité, c'est une horreur en voiture et ça demande trop de concentration là où un bouton physique se reconnaît au toucher.

Un comble pour ce qu'on qualifie de "tactile", comme le dit la personne dans l'article lié :D
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" sera jamais prêt à sacrifier du business pour les entreprises et du confort pour les particuliers sur l'autel de l'écologie"

C'est quand un peu plus complexe que cela, non ? Si je fabrique un écran incassable, exceptionnel, d'une longévité de 15 à 20 ans avant que les gens m'en rachètent un nouveau, et bien je pense que mon usine aura fait faillite, car il faut bien payer le salaire de mes employés tous les mois ou bien les mettre en hibernation - congélation ?

Exemple personnel & véridique qui date du mois dernier : mes parents m'ont annoncé la mort de leur lave-vaisselle, un Brandt, après plus de... 27 ans de bons et loyaux services (à raison de 1 à 3 utilisations par semaine). Je devais avoir 16 ans quand ils l'ont acheté.

J'espère pour Brandt que tous leurs lave-vaisselles n'ont pas tenu aussi longtemps, parce qu'ici le client, il ne revient que grosso modo que 3 décennies plus tard vous revoir pour vous racheter un nouveau lave-vaisselle...

"Il était increvable ! Ha mais par contre c'est la boite qui a crevé bien avant en fait..."

A l'opposé, certaines boites font des produits de merd... du jetable (camouflé) ... volontairement.

Par exemple de l'imprimante multi-fonction Epson, avec ses 4 cartouches (Noir + 3 Couleurs) et ses 16 pins par cartouche. Si UNE pin seulement d'une de ces 4 cartouches se tord et finalement se casse quand on remplace une cartouche (sur 64 pins au total), alors là c'est :

- LED rouge BIEN fixe (même pas du orange ou du qui clignote)

- Et le scanner intégré, il saute direct dessus sur l'occasion pour vous dire aussi d'aller bien vous faire foutr... sûrement à cause d'une mystérieuse relation métaphysique entre des têtes d'impression et une tête de numérisation de scanner...

(Après 1h d'acharnement à essayer de trouver des solutions pour "recoller" une aiguille métallique de 3mm de longueur fixée à la base dans le socle en plastique qui sert de support pour fixer la cartouche, j'ai fini par péter un câble...)

La bande d'enfoirés...
:censored::cartonrouge: :zero:
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Ça dépend du modèle économique. Il y a sûrement des usines fabriquant de l'usage unique qui ont fait faillite aussi. Mais c'est sûr qu'on vit actuellement dans un écosystème économique qui privilégie la fast fashion, le jetable … et en même temps la livraison en 24h dans le monde entier. Ça dépend où on met l'efficacité.
Dans le logiciel, on a un monde propriétaire qui va vendre des versions logiciel et un monde open source, libre qui va vendre des formations, faire des mises en commun de ressources.
Vendre du solide, ça coûte plus cher (financièrement, pas en terme de ressources naturelles), il y aurait toute une filière de réparation à faire vivre. Et c'est pas l'industriel mondialisé qui va s'embarrasser à créer ça (c'est plutôt de l'économie locale).
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Surtout que l'industriel mondialisé, si tout un tissu local de réparation se met en place sur du marché de l'après-vente, pour cet industriel, non seulement il ne touchera pas un centime mais pire, il verra son chiffre d'affaire chuter...

Apple et son invention du siècle: les vis pentalobes, surnommées EPTP5PS par iFixit: Evil Proprietary Tamper Proof Five Point Screws (vraiment aucune honte dans cette boite...)

La fameuse règle : "laissez faire le marché, il va se réguler, offre & demande... équilibre blabla..."
Non dans ce cas là. Il faut obligatoirement passer par des contraintes légales, des règlements si on veut arrêtez l'hémorragie de nos ressources naturelles.

Je me demande d'ailleurs quel est le % de terres rares qu'on arrive à récupérer sur nos déchets électroniques qui finissent à la benne et le % qui lui finira enfoui dans une décharge... et définitivement définitivement perdu.

Tant que la fraction que l'on récupèrera /recyclera de ces terres rares sera < 1, et bien mathématiquement, la courbe des ressources dispo, décroissante, elle finira un jour ou l'autre par croiser l'axe des abscisses... et là c'est Game Over (ou retour aux jeux de carte ou de sociétés)
:fumer:
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En lisant l'article, je suis étonné de la faible proportion du cuivre dédié à l'industrie numérique inférieur à 10% si je lis le tableau.

Or, l'étude de l'ADEME et de Deloitte ne portait dans ma compréhension que sur la partie matériel et peu sur son "environnement" : centrage sur la partie "intelligente" de l'industrie numérique soit serveur, pc, écran, smartphone, routeur et pas sur la production du matériel, les data center, les réseaux et les cascades (contrôle d'accès, surveillance vidéo).

Or le cuivre est partout pour conduire l'électricité de la centrale de production au matériel, pour conduire les données via des câbles entre un réseau, un serveur et le client (PC, smartphone, etc;..) sans oublier dans cette partie infrastructure des éléments supplémentaires que nécessite la surveillance, les contrôles d'accès, etc...

J'ai pris le cuivre comme marqueur car cela me semble flagrant de sous-estimation, mais "l'environnement" a bien sur des impacts sur les autres métaux.
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Or le cuivre est partout pour conduire l'électricité de la centrale de production au matériel
Je ne pense pas qu'on impute le cuivre du réseau au calcul, tellement son usage global le rend incontournable. Et puis, il y a bien plus de cuivre dans une voiture électrique que dans quelques centaines ou milliers de terminaux informatiques. Donc, avec les volumes en jeu, que le numérique représente 10% du total est déjà gigantesque (parce qu'il doit représenter nettement moins de 10% de tous les flux de produits manufacturés)
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Hélas avec ce monde du tout connecté, ces centaines d'objets numériques, d'une simple montre aux complexes écrans, smartphones pliables, la demande en métaux devient croissante, mais exponentielle.
Et forcément + on avance, + il faut des métaux.
Ce qui fera arrêter cette frénésie, ce sera le jour (si y a un jour) où un ou des métaux viennent à ne plus être disponible naturellement dans les entrailles de notre chère planète, même si je me doute qu'on saura capable de le créer artificiellement.

Notre mode de vie actuel est un désastre climatologique, on y sait tous, mais impossible de vivre comme il y a 200 ans.
À défaut de ne pas mettre nos mauvaises pierres à l'édifice, on peut en limiter l'impact, je suis loin d'être exemplaire, mais j'ai pour habitude, de changer de matériel quand il meurt vraiment.

Mon vieux laptop gamer m'a fait 13 ans, pendant sa dernière année, il avait les charnières cassées, plus de son, plus de wifi, des problèmes de déconnexion de l'écran, jusqu'au jour où la carte mère a définitivement lâché.
Mon android 7 ans de bons et loyaux services, il fonctionnait encore, mais il a fait une chute mortelle de 7 étages, parce que j'ai eu peur d'une guêpe qui me harcelait sur mon balcon..

Et en + j'ai un peu de mal à me séparer de mes objets, j'ai de vieilles enceintes colonnes vintage Elipson qui ont pas loin de 40 ans, un vieil ampli hi-fi Harman, en très bon état esthétique et fonctionnel, mais que je ne me sers pas, puisque je vis dans un studio, et que ça ennuierait trop les voisins, mais pour moi c'est impossible de les revendre, et encore moins de faire comme certains, c'est à dire de les jeter à la poubelle.

Pourtant je sais que ces objets n'ont aucune âme, c'est juste "sentimental" on pourrait dire, mais au moins ça m'évite de polluer la planète, en restant bien à l'abri dans leurs cartons, je sais qu'un jour ça me re-servira.

En fait je raconte ma vie, et je fais un roman, du coup je me stoppe moi-même :p

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