Le numérique a un impact environnemental grandissant, c’est évident. Il n’est pour autant pas toujours évident de le quantifier pour prendre des mesures ciblées. C’est l’objet du rapport du jour, qui dresse des recommandations. Une chose est sûre : il faut promouvoir la réutilisation.
En guise de préambule, l’Arcep rappelle que, en août 2020, les ministères de la Transition écologique et celui de l'Économie, des Finances et de la Relance lui ont confié – ainsi qu’à l’ADEME – « une mission commune de 18 mois, visant à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et à identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire ». Les premières conclusions viennent d’être publiées.
La mission comporte trois volets :
- Qualifier l’empreinte environnementale actuelle des réseaux fixes et mobiles, avec des projections en 2030 et 2050 ;
- Quantifier l’empreinte environnementale du numérique sur l’ensemble du système (équipements, réseaux, centres de données) et en prenant en compte les usages des particuliers et des entreprises ;
- Définir des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour réduire cette empreinte.
Dans ce genre d’étude, la méthodologie est très importante. L’Analyse du cycle de vie (ACV) a été retenue, « puis soumise à une revue critique confiée à un tiers ». De plus amples détails sont disponibles dans ce document. Mais les limites sont nombreuses, reconnaissent les deux institutions, et elles sont détaillées page 25 de ce document. Dans l’annexe 7, on trouve un recueil des informations techniques utilisées, notamment sur le nombre d’appareils de chaque catégorie, leur consommation énergétique par an et leur durée de vie.
L’approche de l’Arcep et de l’ADEME se veut à la fois « multicritère », car les impacts environnementaux ne se réduisent pas aux émissions de gaz à effet de serre, « multi-étapes » avec les phases de fabrication, de distribution, d’utilisation et fin de vie, et enfin « multicomposants » afin d’appréhender des systèmes composés d’une multitude d’équipements avec des cycles de vie propre à chacun.
Entrons maintenant dans le vif du sujet.
GES, empreinte carbone et consommation du numérique
Selon le rapport de l’Arcep « le numérique représenterait aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2 % de l’empreinte carbone au niveau national (phases de fabrication et d’utilisation comprises) ». Cela représente 16,9 Mt CO₂ eq, soit 253 kg CO₂ eq. par an et par Français.
Le rapport rappelle que l'équivalent CO₂ « est, pour un gaz à effet de serre, la quantité équivalente de dioxyde de carbone (CO₂) qui provoquerait le même forçage radiatif que ce gaz, c'est-à-dire qui aurait la même capacité à retenir le rayonnement solaire ».
Le régulateur s’appuie ensuite sur un rapport du Sénat pour préciser que « l’empreinte carbone de celui-ci pourrait augmenter de manière significative si rien n’est fait pour la limiter (+ 60 % d’ici à 2040 soit 6,7 % de l’empreinte carbone nationale) ».
Et il n’y a pas que l’empreinte carbone à prendre en compte. L’étude évalue également « pour la première fois » pas moins de douze indicateurs environnementaux : épuisement des ressources abiotiques – (fossiles, minérales & métaux), acidification, écotoxicité, empreinte carbone, radiations ionisantes, émissions de particules fines, création d’ozone, matières premières, production de déchets, consommation d’énergie primaire, consommation d’énergie finale.
L’ADEME donne ainsi d’autres chiffres : « 62,5 millions de tonnes de ressources (MIPS) sont utilisées par an pour produire et utiliser les équipements numériques » et « 20 millions de tonnes de déchets produits par an sur l’ensemble du cycle de vie ». L’Agence se lance dans une comparaison à l’échelle du citoyen : « les impacts moyens annuels de l’utilisation du numérique sur le changement climatique sont similaires à 2 259 km en voiture/habitant ».
La consommation électrique annuelle des biens et services numériques en France est de 48,7 TWh, « soit l’équivalent d’environ 10 % de la consommation électrique annuelle française ». L’ADEME indique cela équivaut à la consommation annuelle de plus de huit millions de foyers français.
Les terminaux largement en tête
Si on plonge dans le détail de l’empreinte carbone du numérique, on remarque qu’elle est majoritairement liée aux terminaux avec pas moins de 79 % du total. Ils sont suivis par les datacenters avec plus de 16 % et enfin les réseaux autour de 5 %.
Les deux institutions prennent les devants concernant ces résultats, dans la lignée des limites que nous avons évoquées précédemment : « Les analyses de sensibilité conduites dans le cadre de cette étude indiquent cependant une variation des résultats large. Cette situation appelle à la prudence quant à la robustesse des résultats à un niveau plus granulaire », par exemple par type de foyers ou d’entreprises.
Le rapport se lance tout de même dans une comparaison entre les impacts liés aux usages personnels et professionnels. « Cette répartition est nécessairement imparfaite, du fait que de nombreux usages professionnels sont en réalités mis au service des particuliers. Par exemple, un serveur hébergé par une entreprise pourra fournir un service à un particulier. De la même façon, certains équipements peuvent avoir un double usage (par exemple un smartphone utilisé personnellement et professionnellement) ».
Dans l’ensemble, les « résultats montrent que les usages personnels et professionnels sont équivalents, avec une prévalence pour les usages personnels ».
Dans tous les cas, ces données « restent ainsi des estimations et montrent par ailleurs qu’il est essentiel de poursuivre ce travail en levant les obstacles identifiés au déploiement d’une mesure plus robuste et précise ». C’est là qu’entre en jeu le nouveau pouvoir de collecte de l’Arcep sur les données environnementales.
Laure de la Raudière expliquait hier que cela permettrait d’ouvrir « un nouveau chapitre de régulation du numérique avec les enjeux environnementaux […] La collecte de donnée est le nerf de la guerre », et une étape indispensable avant de prendre des mesures. L’Arcep va ainsi « pouvoir collecter les données auprès des opérateurs et de l’ensemble des acteurs du numérique, et ainsi apporter pas à pas une connaissance plus fine de ce qui crée une empreinte environnementale du numérique ».
La fabrication est le premier poste de consommation
Si l’on revient sur les équipements dans leur ensemble (c’est-à-dire tous les types confondus), la fabrication représente 78 % de l’ensemble de l’empreinte carbone, contre 21 % pour la phase d’utilisation. « La phase de fin de vie a des impacts généralement négatifs, du fait des bénéfices liés au recyclage (entre - 22% et 10,5%). Enfin, la distribution a des impacts faibles (entre 0 % et 4,6 %) ».
La production d’équipements numériques est « extrêmement consommatrice de ressources naturelles », mais il faut également prendre en compte la disponibilité géographique de certains matériaux rares et critiques, parfois extraits dans des pays lointains dans des conditions parfois douteuses. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans notre Magazine #3.
L’ADEME détaille la conception des ordinateurs portables et des smartphones dans les deux images ci-dessous :
Le reconditionné à la rescousse
« En moyenne, faire l’acquisition d’un téléphone mobile reconditionné permet une réduction d’impact environnemental annuel de 55 % à 91 % (selon les catégories d’impacts) par rapport à l’utilisation d’un smartphone neuf. Cela permet d’éviter l’extraction de 82 kg de matières premières et l’émission de 25 kg de GES par année d’utilisation, soit 87 % de moins qu’avec un équipement neuf », martèle l’ADEME.
L’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie enfonce le clou : « le reconditionnement d’un téléphone mobile, même s’il induit le changement de l’écran et de la batterie ainsi que l’ajout d’accessoires neufs, est à l’origine d’un impact environnemental plus de 2 à 4 fois inférieur à celui de la production d’un équipement neuf, et ce, quels que soient la provenance et le lieu de reconditionnement ». Les États-Unis seraient les premiers pourvoyeurs de produits reconditionnés, les Chinois de composants.
Malgré les distances et les réparations à faire, le reconditionné serait donc bénéfique pour l’empreinte environnementale. En résumé, il faut recycler et réutiliser plutôt que d’acheter du neuf. Pour l’ADEME, cela confirme « l’importance des politiques visant à allonger la durée d’usage des équipements numériques à travers la durabilité des produits, le réemploi, le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité ou la réparation », au-delà des seuls smartphones.
Afin de sensibiliser les Français, une campagne numérique est lancée sur les réseaux sociaux et les sites internet, en plus d’une page dédiée : https://longuevieauxobjets.gouv.fr/. Pour rappel, la « taxe » sur les produits reconditionnés a été adoptée il y a peu de temps au Sénat.
Les écrans et matériels audiovisuels devant les smartphones
« Si l’impact des téléphones est substantiel, il est loin d’être majoritaire » : les « écrans et matériels audiovisuels » arrivent en tête « des impacts pour tous les indicateurs considérés » de la catégorie des terminaux, suivis par les ordinateurs.
Dans le détail, les principaux contributeurs aux impacts environnementaux sont les téléviseurs. Ils sont largement majoritaires « probablement liée aussi, à un niveau d’équipement des foyers français supérieur aux autres écrans considérés », suivi des écrans d’ordinateur. Les box représentent de leur côté une « part assez marginale ». L’ADEME précise qu’un citoyen français « possède en moyenne 15 équipements connectés, un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale qui est de 8 ».
L’Arcep et l’ADEME demandent donc à ce que les mesures visant à allonger la durée d’usage des terminaux aillent bien au-delà des smartphones, sur les écrans et les ordinateurs notamment. Les objets connectés ne représentent que 7 % des impacts environnementaux, mais leur fort potentiel de développement pourrait changer la donne.
Datacenters et réseaux en 2e et 3e position
Passons maintenant aux datacenters présents sur le territoire national : ils « représentent le second vecteur d’impacts environnementaux sur trois des quatre indicateurs considérés ». Dans cette catégorie, les serveurs arrivent largement en tête.
Sans surprise, ils « génèrent le plus d’impact via leur fabrication et leur utilisation ». Par contre, l’étude ne permet pas « de déterminer dans quelle mesure ces résultats sont le fruit d’un effet "volume" lié au nombre de serveurs d’entreprises et de colocation ou si un sujet particulier doit être adressé ». Le nouveau pouvoir de l’Arcep permettra certainement d‘y voir un peu plus clair.
Enfin, les réseaux sont en dernière position avec 5 % des impacts. « la phase de fabrication des réseaux est à l’origine de l’ensemble de l’impact sur les ressources abiotiques (métaux et minéraux) et d’un impact relativement important (de l’ordre de 45 %) sur l’empreinte carbone. Pour le reste, c’est essentiellement la phase d’utilisation qui génère le plus d’impact », explique le rapport.
Réseaux fixes vs mobiles
Autre résultat intéressant, mais pas surprenant : les réseaux fixes concentrent entre 75 et 90 % des impacts suivant les indicateurs. Néanmoins, « rapporté à la quantité de Go consommée sur chaque réseau, l’impact environnemental des réseaux fixes devient inférieur à celui des réseaux mobiles » : les réseaux mobiles ont près de trois fois plus d’impact que les réseaux fixes pour chaque Go de données.
Dans ce document, les deux institutions détaillent leurs calculs. Sur le mobile c’est simple : la consommation des Français est déjà connue : 6,937 Eo par an. Sur le fixe, les choses se corsent puisqu’il n’y a pas de chiffres précis au niveau national.
Le rapport de l’ADEME et de l’Arcep se base donc sur une étude ICT Impact study pour la Commission européenne qui indique une consommation de 518 Eo en 2020 dans l’Union européenne, pour 198 969 905 abonnés soit un peu plus de 2,6 To par an et par abonné. Cette moyenne est ensuite utilisée comme base pour la consommation des Français. On compte 30,6 millions de clients sur le fixe (FTTH, xDSL…), et on donc arrive aux alentours de 80 Eo par an en France.
Le rapport ICT est de nouveau mis à contribution pour la consommation énergétique des réseaux au niveau européen : 17,7 TWh pour 518 Eo sur le fixe, contre 15,17 TWh pour le 64 Eo sur le mobile. On arrive donc respectivement à une moyenne de 0,0342 kWh/Go sur le fixe et 0,237 kWh/Go sur le mobile.
En France, cela donnerait donc une consommation électrique de 2,7 TWh pour 80,92 Eo sur le fixe et de 1,64 TWh pour 6,94 Eo sur le mobile. Le rapport donne également une estimation de la consommation des box pour le fixe : 82 kWh par an en FTTH, 98 kWh en xDSL, sur la base de 4,5 heures actives par jour et 19,5 heures passives dans les deux cas.
Difficile relation entre trafic et consommation
L’Arcep et l‘ADEME prennent les devants : cette analyse « ne vaut pas pour comparaison de l’efficacité des réseaux fixe et mobile ». Les agences s’expliquent : « les réseaux ont une consommation très largement fixe et indépendante du trafic (plutôt fonction du degré de couverture géographique). L’augmentation du trafic a donc pour effet de baisser l’impact environnemental par Go de données et peut augmenter l’impact environnemental total associé aux réseaux, mais pas de manière proportionnelle ».
Là encore, la prudence est de mise : « il n’a pas été possible lors de l’étude de disposer de données plus fines concernant la consommation des réseaux pour chaque segment (accès, collecte et cœur de réseaux) ». Des travaux complémentaires seraient donc nécessaires.
Sur Twitter, GaLaK (ingénieur télécom et réseaux) parlait de ce sujet fin 2021 : « pour avoir fait mesurer très précisément la conso de matos mobile avec + ou - de charge, ça change pas mal quand même […] Sur mes mesures (donc à l'échelle d'un site radio) j'ai x3-4 comme ordre de grandeur entre 0 % de charge et 100 % de charge ». Il parait donc en effet important de pousser davantage les travaux et la finesse des mesures.
L’Arcep propose un comparatif des technologies : « à partir de 2021, les gains d’efficacité énergétique attendus pour les réseaux 2G, 3G et 4G sont de 5 % par an. En revanche, les gains d’efficacité énergétique attendus pour la 5G sont de 20 % par an. Le rapport précise que les réseaux 5G sont considérés comme 10 fois plus efficaces énergétiquement que les réseaux 4G, mais que, à date, l’efficacité énergétique est la même que celle de la 4G en l’attente d’une demande suffisante justifiant le déploiement des small cells, des massive MIMO et des ondes millimétriques ».
Le régulateur des télécoms a publié il y a quelques jours une étude sur la consommation énergétique des réseaux jusqu’en 2028, en comparant la 4G seule à la 4G+5G. Il en ressort que les premiers effets positifs pourraient arriver dès 2023.
Un rapport à compléter, 15 recommandations…
Les deux institutions prévoient ensuite de publier une troisième partie de leur étude à la fin du premier semestre 2022. Elle concernera « les travaux prospectifs d’évaluation à horizon 2030 et 2050 de l’impact environnemental du numérique en France ». En attendant, les recherches de l’ADEME pour préciser les méthodologies continuent, tandis que l’Arcep poursuit ses travaux pour mettre en place un baromètre environnemental du numérique.
Fort de ce rapport, l’ADEME émet déjà des recommandations destinées aux utilisateurs, reconditionneurs, plateformes de distribution et législateurs :
Pour les utilisateurs :
- Privilégier les produits issus d’un reconditionnement local en circuit court ;
- Ne pas choisir des produits ayant fait leur entrée sur le marché trop récemment afin de ne pas encourager à une fin de première vie prématurée et ne pas favoriser un marché du reconditionné basé sur la surconsommation ;
- Choisir des équipements plus anciens pour être dans une dynamique réelle d’économie circulaire et de seconde vie ;
- Garder son mobile reconditionné le plus longtemps possible ;
- Ne faire l’acquisition d’accessoires que lorsque cela est nécessaire.
Pour les reconditionneurs :
- Reconditionner son équipement au plus près de son marché avec des produits issus du même marché ;
- Privilégier les pièces de rechange de seconde main ;
- Ne pas systématiser les changements de pièces ;
- Optimiser le packaging par son volume, sa masse et ses matériaux ;
- Mettre en place une offre de SAV ou d’économie de la fonctionnalité qui permettrait de ne pas remplacer les pièces systématiquement mais d’utiliser les pièces d’autres équipements déjà utilisées
Pour les plateformes de distribution :
- Développer la reprise ou la collecte des mobiles initulisés et remplacés par les consommateurs, pour alimenter les reconditionneurs ;
- Mettre en avant les produits en circuit court ;
- Mettre en place avec les reconditionneurs une offre de SAV ou d’économie de la fonctionnalité qui permettrait de ne pas remplacer les pièces systématiquement.
Pour le législateur :
- Rendre l’ajout d’oreillette / kit main libre optionnel et accessible sur demande, afin de réduire le gaspillage lié aux accessoires non utilisés ;
- Mettre en place des mesures permettant d’allonger les durées de vie et d’usage
… et 15 actions « pour faire converger les politiques publiques »
Enfin, les deux institutions proposent une liste de quinze « actions concrètes pour faire converger les politiques publiques relatives aux transitions numérique et écologique » :
Connaître pour agir : développer les connaissances de l’empreinte environnementale du numérique.
- Action 1 : Élaborer une méthodologie de quantification de l'empreinte du numérique sur l’environnement ;
- Action 2 : Savoir mesurer l'empreinte écologique du numérique des ministères ;
- Action 3 : Construire un baromètre environnemental des acteurs du numérique.
Soutenir un numérique plus sobre : réduire l’empreinte environnementale du numérique.
- Action 4 : Mettre en œuvre un cadre de confiance pour l’écoconception et l’information des
consommateurs ; - Action 5 : Soutenir le développement d’une filière française du réemploi et du reconditionnement ;
- Action 6 : Prolonger la durée de vie des équipements et lutter contre l’obsolescence logicielle ;
Action 7 : Soutenir le développement d’une offre française compétitive de produits et services numériques écoresponsables ; - Action 8 : Accompagner les acteurs du numérique dans l’adoption de l’écoconception et des principes du
numérique durable et sobre ; - Action 9 : Maîtriser l’empreinte environnementale liée à l’usage des infrastructures numériques ;
- Action 10 : Accompagner les entreprises dans une transition numérique ;
- Action 11 : Mettre en œuvre l’exemplarité de l’État avec des services publics écoresponsables (tech.gouv) ;
- Action 12 : Former et sensibiliser les citoyens.
Innover : faire du numérique un levier de transition écologique et solidaire.
- Action 13 : Mettre les données au service de l’environnement ;
- Action 14 : Mettre l’innovation numérique au service de l’environnement ;
- Action 15 : Soutenir l’écosystème des GreenTech mobilisant le numérique.
Commentaires (25)
#1
Donc pour avoir une efficacité énergétique (sur la conso, qui représente ~20% des émissions) largement meilleure qu’en 4G, la 5G nécessite de passer à des infrastructures où on multiplie les équipements (la montée en fréquence s’accompagnant d’une baisse de la portée) dont la construction représente ~80% des émissions…
#1.1
To win the yes need the no, so we need again the Pareto !
(je sais, mon décodeur à somme nulle consomme quelques bits de bande pesante…)
Sur le fond : c’est le retour en force du SAV rayonnements :: on a bien compris qu’ils n’exprimeront jamais directement le lien causal entre émissions d’infrarouges d’origine souterraines et absorption normale par la vapeur d’eau. Il faut forcément du carbone en plus pour faire des graphiques politiquement correctes et/ou nouveaux.
On lira clairement que les anciens cadres n’ont pas parlé chauffage avec leurs remplaçants. Tout en prenant soin de se placer du côté du spectre ionisant qui n’est pas le problème mais la solution à une accélération de la dégradation des molécules, polluantes ou non…
#2
15 ???? En moyenne par personne ???
Euh…
Ça ressemblerait pas au calcul des éponges par cette même ADEME qui à faire rire tout le monde par son absurdité ?
Nan, parce que si je fais un inventaire rapide, n peut compter :
Je n’en suis qu’à 6 en étant large et j’ai du mal à trouver ce que je pourrais ajouter dans la liste que tout le monde possède.
Apres, y’a tjs des gens qui peuvent cumuler 30 ou 40 appareils mais de là à monter la moyenne jusqu’à 15, y’a du chemin encore…
J’aimerais bien savoir ce qu’ils comptent là dedans car on les connaît à l’ADEME, ils ont du mal avec les maths de base…
#2.1
attention, il faudrait voir ce qu’ils incluent dans “équipements connectés”, avec les gadgets comme les ampoules connectées, pommeaux de douches, caméras de surveillance… quoi qu’on pense de tous ces gadgets, ça fait vite du nombre.
#3
En tout cas, le rapport ne semble pas si débile que ça (pour une fois) hormis cette histoire de nombre d’appareils connectés par personne…
Pour une fois, ils ont du discuter avec d’autres personnes que le Shift…
Tant mieux.
Mais ils ont encore du mal à arrêter de parler des émissions en fonction du volume de données alors qu’ils semblent être d’accord sur le fait que ça ne veut rien dire car le gros des émissions d’un réseau sont fixes et quasi pas liées à la charge (et donc qu’il suffit d’augmenter la charge pour faire baisser l’indicateur…)
Et visiblement, ils ne se sont toujours pas préoccupés des externalités positives… faudrait pas dire qqch de bien sur le numérique, ça rentre pas dans le narratif décroissant.
#4
L’ennui n’est pas le nombre, l’ennui avec eux c’est trop souvent les hypothèses à l’emporte pré vert…
#5
Le chiffre de 15 est avancé dans le dossier de presse, cela concerne, je pense, la partie
“4.5.15. Tableau récapitulatif de Niveau 1 – Equipements de l’utilisateur” (p. 67 du pdf) dans le rapport.
On voit qu’en prenant une base de 67 millions de français, ça donne en moyenne: 10 “équipements – hors IoT” et 12,8 “équipements – avec IoT” pour les équipements pour usage personnel. Et si on prend le total (avec IoT et équipement à usage pro) on trouve une moyenne de 17,4.
Don ça ne donne pas exactement le chiffre de 15 objets par personne en moyenne mais je pense que l’info se situe quelque part par là. Par contre le contenu du tableau ne concerne pas les objets “connectés” au sens des objets qui disposerai d’une liaison internet ou même qui peuvent être mis en réseau. L’analyse est beaucoup plus large avec la prise en compte des écrans d’ordinateur ou des supports de stockage externe (ssd, hdd, clés usb). Rien que ces supports externes représentent 110 millions d’objets dans le total final. Il s’agirait plutôt d’objets numériques.
Le détail de la catégorie IoT est intéressant aussi avec par exemple des équipements classés “Automatisation - Climatisation – Thermostat Intelligent”. Alors je ne sais pas exactement quels cas ils prennent en compte (les sources viennent de plusieurs rapports externes, je n’ai pas le courage d’aller lire tout ça…) mais l’appellation est large: j’ai des radiateurs électriques avec thermostat intégré réglable et plusieurs fonctions automatisés (horloge, détection de courant d’air, etc.), du coup chaque radiateur est à compter dans le total ? SI c’est le cas le chiffre de 15 objets est rapidement atteint, mais mes radiateurs ne sont pas connectés en réseau pour autant.
Je pense que le rapport est pas inintéressant malgré ça, de toute façon l’impact des IoT est faible puisque l’impact de la fonction de base de l’objet, genre “chauffer” pour un radiateur, n’est pas pris en compte, seul l’impact de la partie “connectée”. Mais les appellations dans le rapport sont pour le moins large !
#5.1
Merci d’avoir fouillé la dedans… je n’ai pas eu le courage de le faire.
Franchement, avec l’Ademe, j’ai toujours du mal à savoir si ils sont négligents, incompétents ou malveillants. Parler d’appareils connectés et en arriver, j’exagère à peine, à prendre en compte tout ce qui a une résistance et un transistor, la question de leur niveau d’honnêteté se pose…
Parce qu’au final, qu’est-ce qu’on va en retenir ? Des « oh mon dieu, les français ont tous 8 telephones, 24 tv et trente-douze ordinateurs, vite il faut taxer et interdire toussa pour sauver la planète ! »
Ça me fait rire… jaune…
#5.2
En tant qu’annexe l’inventaire n’est pas inutile. Leur problème c’est l’interprétation des données : ils ne filtrent rien et rament donc selon le sens du vent…
#5.3
L’approche principale est surtout d’augmenter la durée de vie de nos objects connectés. Permettre de les réparer plus facilement etc.
Pour une fois, l’étude met les pieds dans le plat en plaçant les consommateurs et fabricants devant leurs responsabilité, au lieu d’essayer d’accuser Google ou Facebook.
Comme pour la nourriture, l’essentiel du gâchis est causé par la surconsommation au niveau des consommateurs finaux : nouveau téléphone alors que l’ancien marche très bien ou pourrait être réparé, viande qui moisi dans le frigo etc.
Le reste de la chaine est organisée de manière industrielle et donc optimisée pour éviter les pertes. Les datacenters sont hyper-efficients, comme les réseaux de distribution de nourriture.
Perso je vois deux problèmes majeurs pour les consommateurs, qui limitent la durée de vie d’objets connectés:
Pour les smartphones, manque de mises à jour et de support du logiciel, surtout pour Android. Et prix parfois élevé de la réparation de l’écran ou du remplacement de la batterie. Il faut bien dire que sur ce sujet Apple est en avance.
Presque tous les objets connectés se connectent à des services propriétaires non-configurables et utilisent un protocole propriétaire au lieu de se baser sur des standards interopérables. Du coup, quand le fabriquant arrête le support ou fait faillite, l’object devient souvent inutile.
#5.5
Je nuancerai quand même : les industriels ont aussi leur part de responsabilité parce qu’ils créent des besoins. Pourquoi change-t-on de smartphone alors que l’ancien fonctionne toujours ? Parce que le constructeur fait en sorte que l’ancien n’est pas les dernières fonctionnalités, parce qu’il fait de la pub pour faire en sorte que son objet soit désirable y compris quand tu n’en as pas besoin, etc…
Facebook a beau avoir des datacenters super optimisés, il les utilise pour traiter des données récoltées sur la quasi totalité des sites visitées, pour faire de la pub. On peut questionner l’utilité sociale de cette pratique. De même, ils développent le metaverse, qui risque de faire exploser la quantité de données échangées sur les réseaux. Dans un domaine différent, on peut aussi citer les constructeurs automobile qui dépensent des milliards en pub pour des SUV qui sont hyper lourds et qui consomment beaucoup, parce qu’ils font plus de marge sur ce genre de véhicule que sur des véhicules plus légers.
Si les industriels ne faisaient que répondre à des besoins existants en optimisant au mieux, je serai d’accord avec toi. Sauf que ce n’est pas le cas, ils créent aussi des besoins qui n’existaient pas. Le minimum c’est qu’ils prennent en compte l’environnement dans la conception de ces nouveaux services (éco-conception), ce qu’ils ne font pas encore. Mais on a aussi un budget maximum d’émissions de GES jusqu’à 2100, et il serait légitime qu’on discute de quels sont les services prioritaires qui auront droit à un quota carbone élevés, et quels sont les services superficiels qui auront un quota faible. Une partie du numérique permet d’optimiser les services essentiels, mais une bonne partie (dont celle qui consomme le plus de données) concerne aussi des service superficiels.
#5.4
Je suppose qu’il y a une raison pour inclure tous ces appareils. À mon avis c’est pour regrouper les équipements numériques (disons numérique plutôt que connecté) les appareils utilisant de l’électronique “avancée”, plus consommatrice de terres rares/lithium/etc , par opposition à “l’électronique à papa”. Je pense qu’il faut voir là une volonté de catégoriser selon le type d’approvisionnement que ça engendre
#6
Oui, c’est bien résumé sur cette partie.
Ce qui pose la question des retours sur investissement VS co2. Par exemple : en quoi ajouter un thermostat réduit le Delta T de la fonction chauffage VS co2 émis hors régulation électronique.
C’est pourtant pas un calcul d’optimisation si difficile à expliciter. Mais, comme souvent, L’ademe compile ce qu’elle trouve sans réellement dépasser l’état des lieux : il y a rarement un fil rouge direct entre le problème et la recommandation.
La crédibilité de la politique publique est donc trop limitée par ses inventaires et il manque à chaque fois un plan consistant appuyant la logique complète (ce qu’un bureau d’études ne peut pas généraliser en politique publique, fort justement !).
#7
Je suis allé sur https://longuevieauxobjets.gouv.fr/
Super initiative. Et puis j’ai cherché un besoin, un peu au pif « Donner du matériel informatique », et là, rien.
Ah, oui, je bloque Google Maps par défaut. Mais pourquoi ils n’utilisent pas adresse.data.gouv.fr ? C’est là, devant eux ! Merde quoi.
Commentaire pas très utile.
#8
Ils ont oublié la plus importante : arrêter de taxer ou de rendre illégal à tout va le reconditionné s’ils veulent que la filière se développe.
#9
Ça ne résout rien pour autant à partir du moment où les volumes augmentent plus vite que l’efficacité (ce qui est le cas). D’ailleurs, concernant les datacenters, les points que tu mentionnes plus bas sont une des sources du problèmes : vouloir aspirer la moindre métadonnée des utilisateurs/clients pour en tirer des profils de plus en plus précis, c’est du stockage, de la puissance de calcul tout ça pour … cibler de la pub et faire consommer encore plus (je suis quasi certain qu’en tapant un fortement sur la pub en ligne et ces habitudes merdiques des plateformes, on réduirait les émissions du numérique, et certains émissions indirectes, sans avoir trop besoin de toucher au confort des utilisateurs).
#10
Je pense au contraire que ça INpacterait fortement (dans le bon sens) le confort des utilisateurs.
#11
Si ça ne représente que 10-15% des emissions contre 80% pour les terminaux, ce n’est pas le sujet principal.
Idéalement, pour moi, le marché carbone devrait mécaniquement faire gonfler le prix d’un smartphone neuf, et rendre les smartphones de seconde main beaucoup plus intéressants en comparaison. De même les services qui achètent de l’électricité fortement carbonée vont payer cet électricité plus chère et donc être défavorisés.
En clair, le coût pour la planète est intégré dans le prix d’un produit ou service, et les gens décident eux-même de ce qui est essentiel ou superficiel pour eux avec leur porte-monnaie.
C’est beaucoup plus efficace qu’un jugement de valeur arbitraire et biaisé sur l’“utilité sociale” de tel ou tel produit ou service.
Idem pour les voitures : les constructeurs traditionnels achètent des milliards d’euros de crédit carbone à des entreprises comme Tesla qui fabriquent des véhicules moins polluants.
Assez rapidement, ce type de règle pousse les constructeurs à fabriquer des véhicules moins polluants (cf le même lien). Tesla fait de grosses marges sur ses véhicules électriques, la marge ne va pas nécessairement de pair avec les emissions.
Le marché carbone européen est adapté à cette contrainte, car il est basé sur une quantité totale limitée (quota) de crédits d’emissions, que les entreprises peuvent s’échanger (la quantité totale restant la même).
#12
Je pense même que ce sont les principaux responsables (créer un marché, ça se fait en étant agressif dans la promotion d’un produit qui n’a trivialement pas tjs l’air utile au départ)
Il y a déjà eu Second Life, pas sûr que le metaverse conduise à autre chose qu’une explosion de branlette de marketeux (et des murs bien repeints en blanc) plutôt qu’à celle des données.
La réglementation sur la sécurité, poussée par l’Allemagne, y est aussi pour qqch. Mais il est vrai que ça reste indirectement les désirs des (de certains) des constructeurs.
Ils le font, mais qql que soit ta façon de concevoir et produire, la consommation de masse ne peut pas mener à la soutenabilité.
C’est toujours compliqué de définir une limite entre utile/futile (au delà de la simple survie), surtout quand ça dépend en grande partie de l’usage des services.
#13
Pour atteindre la neutralité carbone, il faut pas émettre plus que ce que la biosphère est capable d’absorber. A l’échelle du territoire français, ça équivaut à diviser par quasiment 6 nos émissions de GES (sachant qu’on a déjà une électricité très faiblement carbonée). Donc ça va demander des efforts sur tous les aspects, ceux qui jouent pour 80%, et ceux qui jouent sur 20 % seulement. Les secteurs les plus émetteurs (le ciment et l’acier par exemple) contribuent pour quelque chose comme “à peine” 5 à 6%. Pourquoi chercher à les réduire eux, alors qu’ils contribuent si peu ? La France ? Moins de 1% des émissions mondiales ! Pourquoi devraient-on chercher à réduire nos émissions ?
Le principal problème de la taxe carbone, c’est qu’elle s’applique de manière indifférencié à tout le monde. Si tu es riche, ça n’aura quasiment aucune influence sur ton mode de vie. Si tu es pauvre, ça va affecter très significativement toutes les choses que tu peux faire. Sur la population mondiale, les 10% les plus émetteurs sont responsables de 45% des émissions, les 50% les moins émetteurs sont responsables de 13% seulement, et ce n’est pas la taxe carbone qui va changer ça), plus la taxe carbone devient élevée (pour 100% de la population). Mais ce système va affecter tout le monde de la même manière.
Sachant que toute action a un “coût pour la planète”, personnellement je pense que l’eau qu’on utilise pour boire ou pour se laver ne devrait pas coûter le même prix que l’eau qu’on utilise pour arroser sa pelouse, remplir sa piscine, ou pour prendre un bain par jour. L’énergie qu’on utilise pour se chauffer ou pour manger ne devrait pas avoir le même prix que l’énergie que d’autres utilisent pour partir en vacances à l’autre bout du monde, ou pour envoyer des fusées réutilisables et construire une colonie sur une autre planète… Et ceci, indépendamment du fait que le coût du carbone soit intégré au prix ou non.
On restreint déjà la liberté individuelles de certains pour le bien commun (on restreint la liberté de rouler à toute vitesse sur la route sans ceinture, on restreint la liberté de fumer dans les lieux publics, on restreint le fait de marcher sur la pelouse dans les jardins publics). De la même manière, vu l’urgence climatique, l’effondrement de la biodiversité et les autres limites planétaires qu’on est en train de dépasser et qui menacent la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins basiques, je pense qu’on devra en passer par davantage de restrictions sur l’usage de notre budget carbone commun.
Le mécanisme européen d’échange de quotas ETS est aussi basé sur une approche sectorielle : il touche les industries les plus émissives (production d’électricité, ciment, acier, différentes industries lourdes, etc.), et on a associé un quota à chacun de ces secteurs. Ils sont partis de la capacité technico-économique du secteur à réduire ses émissions, mais le rythme de réduction est arbitraire : on aurait très bien pu donner davantage de quota à la production électrique, et un peu moins au secteur du ciment. Donc il y a une forme de jugement de valeur dans ce système, comme dans tous les autres, c’est juste qu’il n’est pas clairement explicité.
#13.1
Ce sont de très bon arguments
Pour le fait que le marché carbone désavantage les plus pauvres, c’est vrai, mais à nuancer.
Disons plutôt que c’est une taxe sur la consommation, cela touche le mode de vie des consommateurs, notamment ceux qui épargnent peu (ceux qui ne peuvent pas couper sur leur épargne pour maintenir leur mode de vie).
Mais globalement cela touchera le mode de vie de tout le monde, à part les 0,1% qui se fichent de l’argent. Ce qui est objectivement nécessaire. Ne pas confondre les 0,1% de rentiers ultra riche et les 10% qui émettent le plus (10% c’est une grosse part de la population qui inclue beaucoup de non rentiers).
Bien sûr, les plus pauvres seront touchés de manière plus dramatique que les autres (comme pour la TVA). Mais si le but est de réduire nos émissions globales pour sauver la planète, le marché carbone est clairement le plus efficace.
Il peut y avoir (et il devrait y avoir) des mécanismes redistributif et des aides sociales en place, mais de manière indépendante du marché carbone.
Par ex. le prix de l’eau pourrait être fortement progressif, avec peut être un quota gratuit et un prix qui augmente fortement par la suite. Mais globalement le prix de l’eau inclurait le coût pour la planète à travers les quota achetés par le fournisseur d’eau.
#13.2
Une différence majeure avec la TVA est aussi que le marché carbone n’est techniquement pas une taxe, c’est 100% de transfers entre entreprises. Donc les produits qui deviennent plus chers sont compensés par d’autres qui sont moins chers (par ex. ils permettent aux voitures électriques d’être plus compétitives en comparaison des thermiques).
Et ceci tout en permettant de contrôler avec une bonne precision la quantité totale de GES émis.
#14
Le carbone est de mieux en mieux mesuré. Mais l’éco-conception (concevoir des produits et des services qui minimisent les impacts sur l’environnement) n’est pas encore une pratique majoritaire, loin de là. Et le changement climatique n’est pas la seule problématique environnementale.
C’est toujours compliqué de savoir qu’est-ce qui est prioritaire entre l’éducation, la santé, la sécurité, l’armée, etc. Si tu demandes à chaque individu, il va te donner une réponse différente. Et pourtant, on décide du budget à allouer aux services publics chaque année (ou plutôt on délègue ce choix à nos gouvernants). On pourrait très bien avoir un processus de délibération démocratique pour discuter non pas du budget de l’état mais du budget carbone qui nous est collectivement alloué.
#15
C’est la preuve que c’est difficile : il faut des mois de négociation politiques et de concessions pour arriver à arbitrer grossièrement (la granularité étant le milliard d’€) entre moins d’une dizaine de ministères (dont les missions sont peu dépendantes du contexte), et à la fin personne n’est content.
C’est différent, tu ne parles plus de savoir ce qui est utile/futile, mais d’un budget carbone global. Le problème étant que ça nous amènerait certainement vers du greenwashing puissance 10 (avec des achats de production pseudo verte et une attribution des émissions réelles à des pays qui s’en fichent, plutôt qu’à une action réelle)
#16
C’est vrai dans la mesure où certaines entreprises qui n’arrivent pas à réduire leurs émissions peuvent acheter des émissions supplémentaires à celles qui ont un quota qui dépasse leur besoin. Mais du point de vue des clients de l’entreprise qui achète un quota, ça se répercute sur les prix, et il est aussi possible que les prix aient augmenté chez l’entreprise qui vend son quota pour lui permettre de baisser ses émissions assez pour vendre des quotas.
Sinon, le prix d’achat du VE serait déjà plus intéressant, alors qu’il est principalement fonction des progrès sur les batteries.