L’accord de « partenariat » entre Microsoft et le ministère de l’Éducation nationale continue de faire des vagues. Craignant de nombreuses « dérives », une sénatrice vient d’interpeller Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au Numérique.
Marie-Noëlle Lienemann, qui a finalement renoncé à se présenter à la primaire de la gauche, a transmis jeudi 26 janvier deux questions écrites au gouvernement (qui dispose en théorie d’un mois pour lui répondre).
Dans sa première salve, la parlementaire demande à l’exécutif d’éviter de conclure des accords « gratuits » avec des entreprises qui commercialisent des logiciels. « En laissant un acteur du marché offrir gratuitement ses produits ou ses services à l'État, la contrepartie est évidemment de les imposer au grand public qui en aura pris l'habitude – le risque étant démultiplié dans certains secteurs sensibles comme l'éducation où cette fourniture gratuite de produits et services aboutira à former et formater des millions d'enfants à leur usage à un âge où ils auraient au contraire besoin de comprendre qu'il existe une grande diversité de possibilités », soutient l’élue.
Soupçons autour des avantages indirects, de la dégradation du service public, etc.
Marie-Noëlle Lienemann déplore que « différentes administrations, dont notamment le ministère de l'Éducation », aient « insisté pour accepter des conventions de ce type ». Elle déroule ainsi son plaidoyer : « Bien que cette pratique nouvelle soit contradictoire avec l'ensemble des règles gouvernant les marchés publics en France et en Europe, bien qu'elle favorise des entreprises dont les pratiques fiscales aient pu justifier d'importants redressements, bien qu'elle vise des produits ou des services dont les fournisseurs aient pu déjà être condamnées par les autorités de concurrence françaises et européennes, le ministère a tenu à passer outre en prétextant d'une volonté de pragmatisme et d'économie. »
Mais rappelons-le : la justice a rejeté en septembre 2016 le recours exercé par plusieurs associations contre cet accord de partenariat (voir notre article). Axelle Lemaire est de ce fait invitée à détailler ce que compte faire le gouvernement pour « éviter » les « dérives » que ces pratiques peuvent représenter « en termes d'avantages indirects, de corruption et de dégradation du service public ».
Interrogée par nos soin, la secrétaire d’État au Numérique avait appelé en avril dernier à la conclusion d’autres partenariats de ce type, mais « avec l’écosystème des logiciels libres et open source ». Najat Vallaud-Belkacem avait ensuite affirmé que le ministère de l’Éducation nationale travaillait à la création d'un « observatoire national du logiciel libre éducatif » : « L'idée, c'est que dans cet observatoire, on puisse, avec les acteurs du logiciel libre, définir toutes les problématiques que nous devons traiter ensemble : la question de l'Open Access, du cloud, des services en mobilité, du référencement des services existants pour l’éducation, etc. » (voir notre interview de la ministre).
Où sont passés les 70 millions fléchés sur la French Tech ?
Dans sa seconde missive, Marie-Noëlle Lienemann s’intéresse au volet financier de l’accord entre Microsoft et le ministère de l’Éducation nationale. L’entreprise américaine avait effectivement annoncé le versement de 83 millions d’euros : 13 millions pour l’Éducation nationale, 70 millions pour la French Tech. L’élue demande ainsi à savoir « comment, par qui et de quelle façon ces 70 millions d'euros ont été utilisés ».
Commentaires (40)
#1
Les 70 millions sont partis dans des startups rachetées par la suite par Microsoft.
Ca pourrais être drôle
#2
qui dispose en théorie d’un mois pour lui répondre
En pratique, il répond dans le mois, en retard, pas du tout, ou ça dépend ?
Surtout que j’imagine qu’en période pré-électorale c’est pas forcément facile…
#3
« En laissant un acteur du marché offrir gratuitement ses produits
ou ses services à l’État, la contrepartie est évidemment de les imposer
au grand public qui en aura pris l’habitude – le risque étant
démultiplié dans certains secteurs sensibles comme l’éducation où cette
fourniture gratuite de produits et services aboutira à former et
formater des millions d’enfants à leur usage à un âge où ils auraient au
contraire besoin de comprendre qu’il existe une grande diversité de
possibilités »
justement, ne faudrait-il pas faire “payer” microsoft pour avoir le droit de distribuer gratuitement ses logiciels aux étudiants.
En effet c’est vendre “du temps de cerveau disponible” à un éditeur, car comme le dit la dame, un étudiant qui a bossé cinq ans avec un OS ou une suite bureautique, lorsqu’il sera diplômé et embauché comme cadre dans une entreprise n’aura de cesse de faire acheter les outils informatiques qu’il connait à sa boite.
Comme on considère qu’un cadre aujourd’hui changera cinq ou six fois d’entreprise au cours de sa carrière, faire payer à microsoft cinq fois le prix de la licence grand public quand un étudiant télécharge un de ses logiciel me parait honnête.
ça fera rentrer ainsi pas mal d’argent dans les caisses de l’état.
#4
Ils doivent répondre un 1 mois, mais si il ne le font pas…pas de sanction.
Ce qui revient à dire qu’ils n’ont finalement aucune obligation, et font absolument ce qu’ils veulent.
Il y a déjà des cas dans le passé (lu ici même).
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L’élue demande ainsi à savoir « comment, par qui et de quelle façon ces 70 millions d’euros ont été utilisés ».
Si c’est du cash, ça doit pas être difficile de trouver les traces, l’investissement réél.
A défaut, ben ça se traduit en crédits d’accès (cloud/disponibilité serveurs), c’est plus virtuel.
#10
Surtout si toutes tes connaissances utilise les mêmes produits et que lorsque tu te retrouve sur le marché du travail, tu retrouve toujours les mêmes produits.
Pour les gens comme nous qui parcourront les sites comme NXI et autres sites tech’ ou ayant un lien plus ou moins étroit avec l’informatique, savoir qu’il existe autre chose que Linux c’est naturel, ça l’est beaucoup moins pour des gens qui ne s’intéressent pas du tout à la technologie et qui veulent seulement un ordinateur qui fonctionne.
#11
Ça pue le compte en suisse tout ça… " />
Mais non je suis un parano complotiste anarcho-terroriste, c’est habituel de la part de Microsoft de distribuer ses produits gratuitement…! " />
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Attention, tout de même, le recours a été rejeté pour des questions de forme, pas de fond. Le tribunal ayant estimé, à juste titre, qu’il n’y avait pas urgence compte tenu du délai entre la signature du contrat et celui où l’action en justice a été intentée.
D’ailleurs, sur ce plan, je ne félicite pas l’avocat qui a conseillé une procédure de référé d’heure en heure.
Bref, il n’est pas dit que le tribunal ne donnerait pas raison contre Microsoft dans une autre procédure un peu mieux choisie.
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Et sans défendre la position de Microsoft, il me semble que la plupart des gens commentant les news Microsoft ne sont pas pour l’ouverture à deux (ou plus) points de vue.
Ils sont pour le remplacement d’un point de vue par un autre, personnellement, je ne vois pas l’avancée.
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Sinon, appeler deux question écrites un “coup de semonce”, c’est un peu osé
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Je suis pour plutôt d’accord que les termes signés entre Microsoft et l’EN sont clairement Borderline mais si tu lis les commentaires des gens, il y a un pas supplémentaire quasi-systématique.
On ne parle pas d’avoir un marché ouvert, on parle d’avoir un marché ouvert avec un biais de traitement qui serait inversé par rapport à la situation présente.
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#21
Non, je voulais écrire Windows mais bon, ça marche aussi même si contrairement à l’univers MS/Windows, il doit pas y avoir beaucoup de gens qui connaisse _que_ Linux :p
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Si vous continuez avec vos sous-entendus, je vous dénonce à Donald. Pardon, c’est déjà fait.
Au fait, si il bloque les produits étrangers, on ne pourrait pas bloquer l’importation de Windows ? (ça s’appelle la réciproque).
J’ai peur de rien moi !
#27
>De plus, il ne faut pas oublier que dans l’éducation nationale, les SI
sont souvent gérés par un prof ayant de vagues connaissances en
informatique. Sur ce point, les outils Microsoft (parce que ce sont ceux
dont il est question) sont beaucoup plus nativement interopérables que
leurs équivalent libres, et plus simples à mettre en place.
Ahahaha lol.
Hum pardon. Tu as des sources et des faits pour étayer tes affirmations, ou c’est juste des “on-dits” ?
Allez exemple bête, déploie un ipa et un ad, et intègre une quinzaine de poste dedans.
Laisse mijoter 3 mois.
Dis moi lequel t’a demandé le moins de travail à la mise en place, et le moins de travail au jour le jour.
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lobbyng et homme politique corrompu et puis il y a ceci
Le Directeur général adjoint de Bouygues Telecom rejoint l’équipe d’Emmanuel MacronPresqu’un an après le rocambolesque et complexe échec du rachat de Bouygues par Orange, lors duquel les équipes de Martin Bouygues avaient entre autre fustigé les exigences d’Emmanuel Macron,il prend un congé sans solde et quitte provisoirement l opérateur quand même ,il malin le Martin il envoye en mission commandé au cas on sa marche .
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C’est sûr !
Mais heureusement l’argument de la sénatrice tombe un peu à plat, car de nos jours les “étudiants” connaissent forcément autre chose que les machins de Redmond : ils connaissent au moins aussi ce qu’il y a sur leur téléphone : chocolate factory ou la pomme. Donc l’époque de l’O.S. unique est heureusement finie malgré la continuation des abjectes manœuvres Redmondiennes qui est de moins en moins pertinent dans le panorama informatique.
#37
Le danger est de retomber dans une situation de monopole où l’influence devient plus importante que les dividendes du ce type de marché.
On peut prendre le mieux dans chaque monde avec un peu de pragmatisme…
#38
C’est justement cette croyance qu’une infrastructure Windows est plus facile à mettre en place qui me fait bouillir " />
Ah ! la phase d’installation “clic-clic” ! Si c’était si facile d’avoir une infra solide et bien construite…
C’est ce qui peut faire penser que les Unixiens sont plus compétent que les Windowsiens, il n’en est rien…
Dans les deux camps il y a les bons et les mauvais.
Les responsables informatique estiment tellement que Windows est facile et simple gérer (le “clic-clic”), qu’ils ne conçoivent pas d’investir dans la compétence et ils en ont … pour leur argent.
Une infra Windows est aussi exigeante en compétence qu’une infra Unix (au sens large).
Maintenant, en terme de gestion d’annuaire et d’authentification, la solution de Microsoft est clairement la plus performante, automatisable et résiliente, mais les autres éléments d’un SI n’ont clairement pas besoin d’être inféodés à Microsoft.
Surtout que Microsoft s’est enfin rendu compte que s’ils ne devenait pas plus interopérable, il seraient marginalisés notamment sur le Cloud.
#39
Il y a aussi Bernard Mourad, directeur général adjoint de l’activité Médias de SFR group. On place ses pions " />
#40
Je suis pas d’accord.
1) Pour les PC fixe et portable au mieux les gens savent qu’il existe OSX s’ils achètent un Mac et généralement ces mêmes personnes ne savent pas qu’on peut installer autre chose.
2) Pour les smartphones, les gens connaissent Android, iOS et Windows
- Mais là encore l’OS est fortement lié à certaine marque.
- - Si tu achète un iPhone l’OS sera iOS
- - Si tu achète un WindowsPhone l’OS sera un Windows
- - Si tu achète un Samsung, HTC, Xiaomi, Asus, (100n d’autre marque), etc l’OS sera un Android (avec ou sans surcouche) sauf rare exception.
Microsoft à créé un outil pour convertir un téléphone Android en Window10 ⁽¹⁾.
Apple de son côté fait tout pour verrouiller ses téléphones pour garder un contrôle total sur ces clients.
Installer un ROM custom peu être vraiment compliqué
quand on a pas ou peu de compétence technique. C’est d’autant plus vrai qu’il n’y a pas de méthode standard pour installer un nouvelle ROM sur son
portable.
Au final oui, les gens connaissent plus d’OS sur smartphone _mais_ ils sont également bien plus limités qu’avec un PC (fixe ou portable) puisque changer de ROM demande un bagage technique minimal que la plupart des gens n’ont pas.
(1) :https://www.cnet.com/news/microsoft-cooks-up-way-to-run-windows-10-on-android-de…