La manosphère est un terreau de l’extrémisme pour le ministère de l’Intérieur britannique

Le 28 janvier à 17h01
2 min
Société numérique
Société
Le nationalisme hindou, la misogynie et la manosphère ont été identifiés comme terreaux propices à l’extrémisme, selon un rapport commandé par la ministre de l’Intérieur britannique après les émeutes qui ont secoué le pays à l’été 2024.
Pour lutter contre l’extrêmisme, rapporte the Guardian, le document enjoint les autorités à adopter une « approche basée sur le comportement et idéologiquement agnostique », plutôt que de concentrer ses forces sur des « idéologies préoccupantes ».
Sous le titre « misogynie extrême », le rapport indique qu’une « une sous-culture numérique appelée "manosphère" contient une quantité importante de contenus directement axés sur la misogynie, parfois liés à des tropes d'extrême droite. La "manosphère" englobe un large éventail de communautés, parmi lesquelles les militants pour les droits des hommes, des pick-up artists [« artistes de la drague », ndlr], des Men Going Their Own Way [MGTOW, « hommes qui suivent leur propre voie »] et des « célibataires involontaires » [« incels »] ».
Le rapport pointe « un chevauchement entre certains récits de la manosphère, en particulier les croyances incel, et l'idéologie d'extrême droite, notamment les récits racistes. La mondialisation et le multiculturalisme, qui sont au centre de nombreux récits de l'extrême droite, sont souvent accusés d'être des facteurs de célibat chez les "célibataires". »
Le document souligne par ailleurs que les idéologies d’extrême-droite, « en particulier sur l’immigration et le maintien de l’ordre » (toute une partie des discours britanniques de l’été 2024 tournaient au tour d’un traitement policier supposé être à deux vitesses), « s’infiltrent » dans la culture dominante.
C’est pour faire face à cette « mainstreamisation » de thèses violentes et assurer une « pérennité » de l’approche de l’extrémisme que le document appelle à se baser sur des « comportements et des activités préoccupantes » plutôt que sur la lutte contre des idéologies spécifiques.
Le 28 janvier à 17h01
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 28/01/2025 à 18h09
La mauvaise communauté, c'est des gens qui se regroupent, y s'organisent, et puis y diffusent des trucs.
La bonne communauté, c'est des gens qui se regroupent, y s'organisent, et puis... y diffusent des trucs.
Mais c'est pas la même chose quoi, c'est une bonne bonne communauté.
Le 28/01/2025 à 18h40
Modifié le 28/01/2025 à 19h53
Comment la gauche va condamner les nationalistes hindous parce qu'ils sont nationalistes mais sans faire le jeu d'une droite qui serait contre l'immigration des hindous ? Et inversement.
C'est délicieux.
Le 29/01/2025 à 07h30
Le 29/01/2025 à 09h26
Bref c'est du grand n'importe quoi chez les nationalistes également. Délicieux.
Le 28/01/2025 à 18h47
Le 28/01/2025 à 20h57
Le 29/01/2025 à 09h34
- Tu peux avoir d'un côté la communauté des bénévoles laiques humanistes: style restos du coeur ou secours populaire
- Tu peux avoir d'un autre côté des communautés extrémistes toxiques : style ED ou les incels
Et il n'y a strictement aucune différence entre ces 2 types de communauté.
Merci d'avoir pointé du doigt ce fait indéniable.
Modifié le 29/01/2025 à 09h54
L'Abbé Pierre serait surement outré. oups.
Le 29/01/2025 à 10h47
L'Abbé Pierre faisant partie de la mouvance incel ?!?
Vous ne savez plus quoi dire pour troller.
Le 29/01/2025 à 10h50
Hint: les personnes sont multiples et complexes mais dans une communauté ce ne sont pas les individualités qui comptent mais l'orientation globale de cette communauté.
Après libre à toi de dire que les bénévoles des restos du coeur et les incels c'est bonnet blanc et blanc bonnet concernant leur impact sur la société. Mais à minima assume clairement.
Modifié le 29/01/2025 à 11h27
Mais je pense que "faire des cas particuliers une généralité" c'est le fondement du communautarisme identitaire. Comme si être blanc, ou trans, ou hindou était un critère suffisant pour amalgamer les problèmes/idéaux des individus.
Ca ressemble sacrément à une arnaque intellectuelle pour simplifier le débat politique: chaque camp instaure ses critères identitaires et tous les individus seraient tenus d'aller voter pour le camp qui leur correspond. T'es musulman tu votes à gauche. T'es célibataire tu votes à droite. wtf ?
C'est élever le stéréotype au rang d'arme politique.
Le 29/01/2025 à 12h03
Le principe des incels c'est de considérer qu'ils ne sont en rien responsable de leur célibat. Or l'absence de remise en question et surtout la quête permanente de responsables (autres que soi) pour sa condition sont des principes communs à beaucoup d'extrémistes.
Le 29/01/2025 à 12h20
On est responsable de son célibat ?
Dans ta phrase, tu utilises
Comment glisser de involontaire à non responsable avec l'idée qu'en fait, si, ils sont responsables !
Modifié le 29/01/2025 à 16h11
Pour clarifier, parceque sinon ce genre de digressions va durer des plombes: "être en partie responsable" c'est s'inclure dans la problématique et donc se remettre aussi en question.
Le 29/01/2025 à 17h05
J'en conclus que ta définition était ici : à moins que ça ne soit celle-là : Pourquoi faudrait-il qu'il y ait un ou plusieurs responsables de leu célibat ?
Si c'est la définition 3, le célibat est-il un mal ? On dit pourtant qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné.
Ou si c'est la définition 2, les incels sont-ils partiellement (pour faire écho à ton "en rien") coupables de ce célibat ? Et l'on en conclut alors du reste de la définition qu'ils doivent en supporter les conséquences.
Quant à se remettre en question, c'est quelque chose que tu ne dois pas trop maîtriser : tu aurais pu simplement dire que ton utilisation du mot responsable n'était pas appropriée.
Le 29/01/2025 à 17h40
Vous avez 2h.
Le 29/01/2025 à 23h26
Le 29/01/2025 à 14h13
En éclairage, le féminisme moderne traite les problématiques sociales des femmes sous le discours de l'égalité, alors qu'en vrai, ces questions sont traitées sous l'angle de l'équité mais c'est un autre sujet. Dans la pratique, on oublie de traiter les problématiques masculines qui sont tout aussi importantes. Par exemple, la remise en question du rôle d'un homme aux yeux de la société est complètement occulté. Pour préciser, si un homme ne produit rien, il ne vaut rien, contrairement à un femme dont la qualité première est de pouvoir perpétuer l'espèce. Et c'est en ça que certains hommes s'organisent comme certaines femmes à leur époque. Par conséquent ils sont stigmatisés comme les premières féministes dans leur temps.
Par ailleurs, pour le mouvement MGTOW, la loi anglo-saxonne est très favorable aux femmes, surtout depuis le mouvement metoo qui remet à plat la notion de consentement. Par exemple, en Australie, la dame peut revenir sur son consentement 24h après les faits. La conséquence est que certains hommes voient les relations féminines comme étant risquées entre la perte de capital et la destruction potentielle de leur vie. Aussi, la prolifération de femmes qui voient les hommes comme des portefeuilles ambulants ne fait que renforcer leur position.
Ce qui me désole dans cette histoire, c'est l'accentuation des incompréhensions liée au manque de communication amplifié par l'entre soi des réseaux sociaux. In fine, hier c'était la xénophobie, aujourd'hui c'est la guerre des sexes... On a vraiment du temps à perdre avec nos sens des priorisations trop personnelles.
Modifié le 29/01/2025 à 16h07
D'ailleurs le reste du commentaire ne fait que confirmer: pauvre petit male vivant dans une société matriarcale... Wait...
Modifié le 29/01/2025 à 18h08
Edit : Je reprends les questions principales de la manosphère pour voir la qualité des contre arguments parce que mis à part juger hâtivement, j'ai rien vu d'intelligent.
1/ En quoi la société est patriarcale en ce moment ?
2/ Cite moi un vecteur d'inégalité des chances réduit au faisceau homme - femme ? (C'est pas comme si t'avais pas plus de femmes diplômées que les hommes, ce serait vraiment le monde à l'envers... Ah bon, y'a des stats officielles qui l'affirment...euh wait, pour parodier).
C'est aussi drôle de ne jamais parler de prestation compensatoire dans ce genre de débat. Par contre, les difficultés des mamans célibataires, y'a pléthore.
Modifié le 29/01/2025 à 23h54
Le 30/01/2025 à 15h01
Par ailleurs, je ne comprends pas la remarque sur la misogynie.
Modifié le 28/01/2025 à 19h07
Mais comment c'est possible d'arriver à un tel raisonnement !?
Edit : Je parle du raisonnement de ces célibataires, pas du rapport.
Le 28/01/2025 à 19h03
Le 28/01/2025 à 19h10
" Ils volent nos emplois et nos femmes", entre autres choses.
Le terme extrême est vraiment approprié.
Modifié le 29/01/2025 à 00h37
Le 28/01/2025 à 21h19
Le 29/01/2025 à 00h07
Puis j'ai lu l'article. Et j'en suis arrivé à la conclusion que la manosphère dont on parle ici ne vole pas aussi haut
Le 29/01/2025 à 10h26
Le 29/01/2025 à 09h04
Le 29/01/2025 à 10h33
Il faut dire que la France qui n'a pas colonisé l'Inde n'est que peu touchée par ce phénomène. Objectivement, je ne suis pas sûr que cela intéresse le lectorat de Next.
Pour aller plus loin, je ne suis pas sûr non plus que les autres sujets mis en avant dans le rapport sur de cette affaire britannique l'intéressent plus (manosphère (zut alors, le vérificateur orthographique de mon Firefox sous Debian ne connaît pas ce mot !) et misogynie).
Le 29/01/2025 à 12h26
Le 29/01/2025 à 19h32
Les anglaises se font violer par miliers, mais le problème c'est les incels 🙃
Petite mention spéciale pour :
Et oui, il faut l'savoir, militer pour le droit des hommes c'est une "idéologie préoccupante".
Tout va bien dans le meilleur des mondes. 🙃
Le 29/01/2025 à 23h12
« Jeanne, au secours ! » criait l'homme politique menacé par les gauchistes décadents.
Le 30/01/2025 à 09h26
Où est la campagne du gouvernement pour rétablir l'égalité ? Où sont les mécanismes de discrimination positive pour revenir à l'équilibre ? :]
Modifié le 30/01/2025 à 10h58
Il y a 3 parties parlant des enfants de séparés : Ta statistique ne porte donc que sur 58 % des enfants de séparés et on ne peut pas en conclure quoi que ce soit sur les 23 % vivants dans une famille recomposée. Il est fort possible qu'être une mère parent isolé rend plus difficile de se remettre en couple et que cela renforce le nombre de femmes parent isolé.
Pour les 18,7 % en garde alternée, il y a bien une égalité parfaite.
En plus, il s'agit d'une statistique regardant une année donnée (2019) les enfants vivant une rupture parentale qui a eu lieu dans les années précédentes (sans que l'on puisse savoir s'il y a eu une évolution dans le temps).
Cela donne probablement une tendance mais rien de précis.
Modifié le 30/01/2025 à 10h53
Et oui, dans le tas, il y a aussi des situations d'injustice envers les hommes - un des rares contextes où les inégalités peuvent aller dans ce sens.
Modifié le 30/01/2025 à 11h20
Ce site donne des chiffres basés sur les rapports du ministère de la Justice et me semble plutôt favorable aux pères dans son combat, mais surtout pour la résidence alternée. Ces chiffres ne concernent que les cas où les juges se sont prononcés, donc en cas de désaccord des parents.
Il dit : Ça peut aller dans ton sens. En tout cas, ça ne montre pas une injustice pour ceux là.
En cas de désaccord : Donc, oui, il y a probablement une injustice en cas de désaccord mais pas au niveau annoncé plus haut. Et il faut lire tous les chiffres que je ne vais pas recopier ici pour mieux comprendre.
Le 30/01/2025 à 11h14
Non, la garde alternée n'impose pas une égalité parfaite dans le partage. C'est d'ailleurs cité dans l'étude :
Par contre, je n'ai rien pu trouver sur la remise en couple des parents isolés, en dehors de la durée moyenne. Rien de concluant sur les familles recomposées.
Attention, cela va attirer nos sociologues de comptoir qui théorisent sur la notion d'incel.
Le 31/01/2025 à 09h09
mouvancenotion incel »Le 31/01/2025 à 09h26
Le 04/02/2025 à 08h46
Dans les cas les plus médiatiques d'hommes affirmant qu'on leur a enlevé la garde de leurs enfants (je pense notamment à ceux qui sont allés se coincer en haut des grues), de nombreux travaux montrent que leur but réel n'était pas tant de récupérer la garde de leurs enfants que de garder une forme de contrôle sur leur (ex-) conjointe.
Sur ces sujets, je vous recommande cet épisode de podcast ou directement la thèse du sociologue Edouard Leport
Le 04/02/2025 à 09h08
Le 30/01/2025 à 09h43
Le 31/01/2025 à 09h39
D'ailleurs,