Le Tribunal de Hambourg a obligé l'hébergeur allemand Uberspace à fermer le site Youtube-dl.org qui renvoyait vers le binaire du logiciel permettant de télécharger des vidéos mises en ligne sur Youtube et autres plateformes de streaming.
« Access denied », c'est ce qu'on peut lire sur la page d'accueil du site du projet Youtube-dl depuis mercredi dernier. Ne reste sur la page plus qu'un lien vers le jugement rendu par le Tribunal de Hambourg en mars dernier décidant d'une interdiction « d'aider des tiers à contourner les mesures techniques de protection ». Cette décision relevée par le site Torrent Freak fait suite à une plainte déposée en 2020 par Sony, Warner et Universal contre l'hébergeur allemand Uberspace et que le média Netzpolitik avait révélée.
La mise en demeure [PDF] adressée à Uberspace, publiée par le média allemand, l'accusait de complicité d'entorse au droit d'auteur et lui demandait de cesser d'héberger le site web de Youtube-dl.
Cette plainte contre l'hébergement de Youtube-dl n'était pas une attaque isolée contre la diffusion du logiciel, puisque la RIAA avait obtenu le retrait de Github du code du logiciel ainsi que d'éventuels forks. La plateforme avait décidé quelques jours après de le remettre en ligne et de s'afficher en défenseur des développeurs face aux abus potentiels du Digital Millennium Copyright Act (DMCA).
Complicité de contournement de moyens de protection
Les trois maisons de production accusaient Uberspace d'aider des tiers à contourner les mesures techniques de protection des clips « KopfÜber » de la chanteuse allemande MiA, « Kein Lied » de Wincent Weiss et de « Higher Ground » de Robin Schulz.
Elles ont mis en demeure l'hébergeur de fermer le site en octobre 2020, puis porté plainte en novembre 2021 alors que le site était toujours en ligne.
Le tribunal de Hambourg a considéré qu'Uberspace était effectivement complice de ce contournement en hébergeant le site https://youtube-dl.org qui ne contenait pas directement le binaire du logiciel mais relayait le lien vers la page GitHub du projet (cf la copie sur archive.org).
L'efficacité de la mesure de protection mise en question
La mesure de protection, appelée « Rolling Cipher » (voir les explications sur Wikipédia) est qualifié d' « efficace » par le tribunal. Pourtant, Torrent Freak avait montré, à l'époque, qu'il était possible de la contourner facilement et manuellement en utilisant un navigateur dans sa configuration par défaut.
Si la Cour reconnait que tous les utilisateurs de Youtube-dl ne sont pas forcément au courant qu'ils contournent cette mesure de protection, elle affirme que « cependant, l'utilisateur moyen doit reconnaître que le contenu YouTube, contrairement au contenu multimédia sur d'autres sites Web, ne peut pas être téléchargé d'un simple clic droit et doit être conscient que cela est réalisé en utilisant la technologie sur YouTube et que youtube-dl "supprime" cette protection. Il faut donc supposer que l'utilisateur moyen agit de mauvaise foi ».
Uberspace a avancé que Youtube-dl peut être utilisé à d'innombrables fins : « entre autres choses, il permet aux journalistes, aux scientifiques, aux forces de l'ordre et aux organisations de défense des droits de l'homme de documenter et de conserver les preuves des violations de la loi. ». Mais cet argument n'a pas convaincu la Cour.
L'hébergeur a aussi fait valoir qu'il n'est pas « tenu de rechercher activement les violations de la loi » mais le tribunal a considéré qu'Uberspace avait été mis au courant.
Le premier jugement publié en mars n'était suspensif qu'à condition que les plaignants ne déposent une caution de 20 000 euros. Jusque-là, Sony, Warner et Universal n'avaient pas jugé utile de la payer et Uberspace ayant fait appel, il n'était pas obligé de fermer le site. Mais les trois plaignants ont récemment décidé de payer la caution, imposant de facto à Uberspace de fermer youtube-dl.org.
En attendant, Youtube-dl reste disponible sur GitHub, bien qu'aucune nouvelle version n'a été publiée depuis décembre 2021. Mais d'autres forks (versions dérivées du logiciel) sont maintenus par des personnes extérieures au projet originel. Le principal, Yt-dlp, est par exemple disponible sur GitHub, avec maintenant de nouvelles fonctionnalités et mises à jour régulières.
Qu'en est-il France ?
En France, la pratique du « stream ripping » est considérée comme légale et relevant de la copie privée. Cette position permet aux sociétés de gestion de droits d'auteurs et droits voisins d'augmenter les barèmes de redevance pour Copie privée qui dépendent des pratiques de duplication.
L'utilisation de Youtube-dl ne pose donc pas de problème dans notre pays. Ce n'est pas cette utilisation qui est directement attaquée par Sony, Warner et Universal mais la complicité de contournement de la mesure de protection. Il est difficile de savoir si le « Rolling Cipher » de Youtube serait considéré comme une réelle mesure de protection en France.
Commentaires (44)
#1
A part obtenir le lien vers la repo github pour la 1ère installation, ce site avait une utilité ?
P-e pour la mise à jour depuis la ligne de commande ?
(perso j’utilise la version “yt-dlp”, beaucoup plus rapide pour la recup des vidéos)
#1.1
Tout tout pareil !!
#1.2
J’utilise également yt-dlp, mais contraint et forcé, youtube-dl ne fonctionnait plus chez moi (pour youtube en tout cas) et aucune mise à jour n’était présente. Pas eu le choix, mais je ne regrette pas le transfert. Il faudrait que je trouve un frontal pour MacOs, parce que toutes ces options
[EDIT] mauvaise tournure de phrase…
#2
Je connaissais pas youtube-dlp, j’ai été jeter un coup d’oeil, l’intégration de sponsor block peu avoir un certain intérêt.
Merci du partage
#2.1
Clairement l’intégration de sponsor block c’est le feu. Déjà dans le navigateur c’est ‘achement bien alors quand il s’agit de ne pas avoir besoin d’éditer manuellement des audios pour enlever la pub de son reveil matin c’est vraiment parfait.
#3
À noter qu’il y a un fork : https://github.com/yt-dlp
L’objectif principal de ce projet est d’ajouter de nouvelles fonctionnalités et correctifs tout en restant à jour avec le projet original
#3.1
Oui c’est ce que dit l’actu.
Certains sites ont fortement restreint l’usage de ce genre d’outils (Dont TF1 il y a quelques semaines). A priori pas de possibilité de contournement
#4
au passage, pour ceux qui veulent, j’ai mis à dispo mes scripts d’utilisation de yt-dlp ici -> https://gist.github.com/Albirew/43f718a618eb4ff2f2801f4a77ca6a8e
#5
Je m’auto-répond.
Effectivement ca va bloquer l’auto-update (
youtube-dl --update
) qui va chercher les infos de m-a-j sur le site yt-dl.orgsource
#5.1
Humm…
bwarf, winget doit pouvoir faire ça tout seul
#5.2
Il reste dans les repos de la plupart des distribs majeures.
Edit : rappelons aussi que le repo GitHub de youtube-dl avait aussi été stricken sur notif DMCA avant d’être réatabli.
#6
Si c’est l’hébergement qui est bloqué, il suffit de le déplacer vers un pays où ce n’est pas interdit (essayer la France, par exemple).
#7
Bonjour,
J’utilise aussi yt-dlp mais via Cube :)
https://github.com/database64128/youtube-dl-wpf
Cube est un frontend qui utilise soit youtube-dl, soit yt-dlp.
Pour le DL, j’utilise soit une conf manuelle (1080p avc par exemple), soit une conf auto (“liste moi les formats dispo”), soit le 1er de la liste bestvideo/bestaudio etc.
Astuce
Dans la conf de Cube, ajoutez 2 arguments de démarrage pour yt-dlp :
1er : –cookies-from-browser
2nd : le nom du navigateur en minuscules, comme edge firefox chrome …
Ca permet à yt-dlp d’avoir accès (via vos cookies) aux vidéos restreintes en guest mais auxquelles vous avez accès via votre navigateur habituel.
Je trouve ça pratique pour sauver en local des vidéos pour les regarder ensuite en offline depuis ma tablette quand je suis en déplacement.
#8
J’utilise aussi beaucoup yt-dlp (il est même en paquet debian), et newpipe sur android (qui permet aussi de télécharge les vidéos , particulièrement pratique lorsqu’on part dans un endroit sans réseau, plus fréquent qu’on ne le croit même en France).
Bref, joli combat du siècle dernier pour les AD, mais bon comme ça ne leur coute rien ou presque…
#9
#9.1
De la ficelle et des bout de bois ? Purée c’est quand ton époque ?
Moi, de mon époque, on s’amusait avec une console portable noire et blanc sans connexion internet ! Et avec un seul jeu !
#9.2
Moi chez ma mamie, je jouais au Jokary ; on n’est pas très loin de la ficelle et du bout de bois. La console portable, c’était de la science fiction, je n’en ai jamais eu.
#10
C’est intemporel.
De Robin des Bois à Hunger Game, on s’amuse bien avec de la ficelle et des bouts de bois.
A c’était le bon temps. L’époque de la surconsommation des piles alcalines…
On s’en foutait d’la planète.
#10.1
Ah bah, question piles, quand je vois la conso des jouets de mon fils qui réclament tous trouzemille piles, je te dis que la planète n’est pas sauvée
#11
Ça, c’était l’objectif de départ. Mais depuis que l’ancien mainteneur de yt-dl a quitté le projet et que le repreneur n’a depuis fait que des commits git et jamais sorti de nouvelle version, c’est justement yt-dlp qui est devenu le fer de lance (mais évitons de trop en parler, car j’ai pas envie qu’il se fasse couler, lui ; rappel : pour vivre heureux, vivons cachés).
youtube-dl, aujourd’hui, c’est comme OpenOffice par rapport à LibreOffice : un projet mort depuis longtemps, que seuls ceux qui ne savent pas qu’il a eu un successeur utilisent encore.
Maintenant, oui : si c’est seulement l’hébergement, ça veut dire que le site peut rouvrir depuis un autre, non ? C’est pas comme si c’était le nom de domaine qui avait été saisi…
#12
C’est dingue l’acharnement inefficace contre cet outil qui ne sert à rien d’autre que de faire une copie privée d’un contenu auquel tu as déjà accès de toutes façons, que le grand public n’utilise pas et ne connaît pas, qui a été forké mille fois, qui ne doit représenter quasi aucun manque à gagner pour qui que ce soit …
Bref, beaucoup de temps perdu pour rien
#13
Techniquement oui, mais en l’espèce ça va bloquer la mise à jour automatique d’un logiciel qui n’est plus mis à jour depuis décembre 2021. Utilité nulle.
Sinon la parade c’est de faire pointer le nom de domaine vers un autre hébergeur.
#14
Récupérer une video youtube avec cet outil ne nécessite pas de connecter avec son compte google et ne récupèrera pas les pubs insérées par google.
C’est donc une perte de revenu pour google et l’auteur de la vidéo.
C’est aussi une perte de fonctionnalité de pub ciblée, ce qui a de la valeur pour Google puisque c’est ce qu’il vend aux annonceurs.
Enfin, ca permet également de télécharger des albums/musiques et de les écouter hors-ligne.
C’est donc une perte de revenu pour les plateformes de streaming, une perte de traçabilité du nombre d’écoute, etc.
#14.1
Le plugin très populaire “Video DownloadHelper” fait la même chose. Et vraiment, lui, il va être capable de récupérer tout et n’importe quoi sur la page qui ressemble à un média. Ca ne se limite donc pas qu’à youtube, mais à n’importe quel site.
#14.2
Alors petite remarque : contrairement à ce que son nom peut suggérer, youtube-dl (et ses forks) permet de télécharger des vidéos sur d’innombrables sites, pas uniquement Youtube
Sinon, comme d’autres ici, je recommande fortement l’utilisation du fork yt-dlp, maintenu et offrant de nombreuses fonctionnalités supplémentaires. Une de mes préférées : récupérer automatiquement les cookies de son navigateur pour que l’outil puisse télécharger une vidéo cachée derrière une page “privée” (paywall, inscrits uniquement, etc.) ! La commande :
--cookies-from-browser firefox
(remplacerfirefox
par le navigateur voulu).#14.3
Je sais (je l’avais utilisé sur bandcamp), mais a priori, il reste dans des sites connus, là où Video DownloadHelper va scanner la page à la recherche de contenu. Un bout de média qui traine, il va te le choper. J’avais récupéré un son de fond dans un site ainsi.
#14.4
Effectivement, j’ai aussi cette extension et elle est puissante. Pourtant, mystérieusement, certains médias ne sont pas détectés parfois… Sur FB, je crois, certaines vidéos ne sont pas vues, alors qu’elle est ouverte dans “sa propre page” (pas dans le fil). Très curieux.
#15
à se copier l’un-l’autre (Europe oblige), ça ne sent
pas bon, pour nous, tout ça !
#16
Argh, quelle décision de merde.
Merci pour l’article, et merci les commentaires pour les diverses infos.
J’aime beaucoup youtube-dl. Je l’avais utilisé en 2019⁄2020 pour un projet en interne, où on devait pouvoir consulter des vidéos en étant hors ligne. Je ne connaissais pas le fork yt-dlp à l’époque.
C’est vrai que le site servait pour les mises à jour officielles, mais avec Chocolatey (que j’utilise) ça devrait rouler (ils ont des paquets pour youtube-dl et yt-dlp).
#17
Comme tu le dis, il y a plein de plugins/outils/sites qui font exactement la même chose.
Et puisque la “complicité d’entorse au droit d’auteur” a été retenue pour youtube-dl, il faut s’attendre a des menaces de poursuite expédiées par les ayant-droits vers les auteurs des autres plugins/outils/sites.
C’est une chose d’ignorer la menace quand personne n’a jamais été condamné. C’en est une autre de l’ignorer lorsqu’un produit similaire s’est déjà fait condamner.
#18
Ce qui est tout l’intérêt de la chose, sachant que la pub (et particulièrement celle ciblée) est une pure plaie qui gangrène le Web (raison pour laquelle nombreux sont ceux qui le désertent pour d’autres protocoles conçus exprès pour ne pas finir de la même manière, ou au moins sa partie commerciale).
Pauvres choux ! Tu vas me faire pleurer… Vu le nombre de gens qui utilisent ces outils, ce serait bien surprenant que ça représente plus d’une milliseconde de revenus publicitaires en manque à gagner (qui n’est pas une perte, pour rappel) ! Autant dire rien du tout. En tout cas, on reste très loin des amendes infligées par l’UE qui, elles, représentent au mieux dans les 20 minutes de chiffre d’affaire, et qui ne représentent elles non plus rien du tout dans le bilan comptable de Google.
Quant aux personnes qui font dépendre leur boulot de telles « poubelles à retardement » comme les appelle SebSauvage (parce qu’on rappellera aussi que les GAFAM peuvent décider de supprimer ton compte et tout ce que tu auras eu la faiblesse de mettre sur leurs ordinateurs, et ce à leur seule discrétion et sans réel recours possible, ou en tout cas on ne peut plus dissuasif et sans la moindre garantie que tu le récupères), ben… Tant pis pour elles si elles n’ont pas songé à avoir une solution de secours pérenne pour le jour où la poubelle va exploser. Cela dit, quand on fait des vidéos juste pour les « like » et le pognon, et pas pour transmettre du savoir en premier lieu, j’irai même à dire que c’est bien fait et que c’est tout ce qu’elles méritent.
Soit les vrais clients, ceux qui paient. Mais nous, on s’en tape, d’aider M. Google dans son business avec les annonceurs : on bosse pas pour lui, on ne lui doit donc absolument rien.
C’est là aussi tout l’intérêt, en plus de permettre de constituer une sauvegarde pour le jour où, pour une raison quelconque (expiration de droits, contrat non reconduit…), ces albums cesseront d’être disponibles sur ces sites qui se foutent de sauvegarder le patrimoine culturel et ne voient que le pognon (de dingue, oui, et dont ils ne reversent quasiment rien aux vrais auteurs sans qui, pourtant, ils n’auraient rien à proposer dans leurs catalogues ; c’est qui qui est vraiment spolié, dans l’histoire ?).
Ça, c’est pour le contre-argumentaire pour l’avocat du diable dont tu as endossé le rôle dans ton message.
#19
Je viens d’essayer sur un site où essayer de récupérer la playlist M3U8 depuis les outils de dev bloque en 403, et ça n’a pas marché. Dommage…
#20
Du temps où j’utilisais youtube-dl, certains sites de “replay” de chaînes françaises modifiaient leurs pages et le programme ne fonctionnait plus pendant quelque temps pour ces sites, puis finissait par être modifié pour tenir compte des nouvelles “protections” des sites.
Pour TF1 il faut encore une fois qu’un développeur s’y colle et trouve la parade (il y en a forcément une).
Sinon pour yt-dlp j’ai déjà utilisé les options pour récupérer les sous-titres (faire “–list-subs” en demandant les formats) et avoir dans le mp4 final les 2 pistes sonores (anglais et français généralement). Pour les sous-titres, soit on peut demander à ce qu’ils soient “imprimés” dans la vidéo (avec “–embed-subs”), soit téléchargés dans un fichier “.vtt” séparé (avec “–write-subs”), qui est automatiquement chargé par VLC quand on lit le mp4.
#20.1
Il y a un truc que j’utilisais à l’époque c’était de récupérer directement le referer et de le coller dedans (genre site protégé comme Vimeo).
Maintenant je ne me prends même plus la tête avec un autre soft.
+1 yt-dlp est très bon pour récupérer les subs.
#21
Pour le droit allemand, je ne sais pas.
Pour le droit français, on paye ce manque à gagner dans la redevance copie privée.
#22
Avec Youtube DL l’astuce est de récup la chaîne curl (incluant les headers) et transformer la commande curl en yt-dlp en adaptant le nom des arguments. Ca passe dans 90% des cas me concernant.
#23
Je répondais simplement au commentaire qui disait que ca devait “représenter quasi aucun manque à gagner pour qui que ce soit”.
#24
Je pensais que c’était par conception qu’une mesure technique de protection était ou non efficace, et non parce qu’un tribunal le décidait…
#25
Dans tous les cas, le vrai manque à gagner est pour les auteurs. C’est pour ça que nombreux sont ceux qui créent un compte de financement participatif, car ce qu’ils peuvent espérer toucher de la part de YT ne représente même pas de quoi acheter une baguette de pain par jour…
En revanche, Google engrange des centaines de millions tous les jours, et il n’y a pas un million de youtubeurs… En-dehors de ce qui va pour Google même et ses propres projets (qui sont autant de gouffres financiers, au passage), où va le reste du pognon qui pourrait revenir à ces youtubeurs ?
(Tousse) PeerTube, Patreon, (tousse) Ko-Fi, Tipeee, tu connais ? Ça fait quelques années que tout ça existe et qu’il est possible de les combiner ensemble pour que les auteurs (le vrai nom de la novlangue « créateur de contenu ») peuvent poster des vidéos sur des sites sans pubs et être payés par leur public pour ça.
Forcément, ça marchera pas pour tout le monde, mais ça marche déjà pas pour tout le monde sur YT, donc… N’empêche que c’est une solution qui fonctionne pour Maliki, quand le couple qui est à la tête de ce webcomic a décidé de passer en auto-édition pour arrêter de se faire plumer par leurs éditeurs précédents.
Heu, faut-il rappeler que les lois restent au-dessus de tout, même si elles sont totalement inapplicables car rédigées et votées par des gens qui ne connaissent absolument rien au sujet sur lequel ils et elles légifèrent, et souvent au mépris le plus total des personnes compétentes et qui pourraient les aider ?
#26
Vas-y. Crée une plateforme qui “combine ensemble” tout cela. Je te regarde…
#27
Pour Maliki, si mes souvenirs son bon, il avoue lui-même qu’il est une exception. Il n’y a pas beaucoup d’auteur qui peuvent se le permettre. Ca va plutôt dans le sens contraire de ton argumentaire.
Ensuite pour le reste, il donne 3 conditions qui sont pratiquement incompatibles : gratuit pour les viewer (c’est-à-dire que personne ne paie, pas de mécénat donc), sans pub (revenu externe “gratuit” pour les viewer) et rapporte de l’argent aux auteurs (il faut bien que quelqu’un paie à un moment donné). Or, tu inclus le mécénat tas ton équation. Cependant, même une chaîne qui fait beaucoup d’effort pour dépendre quasiment que de ça (stupid economics), le mécénat ne représente qu’une partie de leur revenu et ils sont dépendants de différentes sources dont la publicité qui reste un part indispensable à leur survie (on parle d’être payé au SMIC).
#28
Je dis que c’est faisable. Qu’est-ce qui me contredit, là-dedans ?
Bah, si, y a des mécènes : environ 900 personnes (l’info est donnée sur son Discord, je ne dévoile donc aucun secret) chaque mois via Tipeee. Et il y a aussi les campagnes ponctuelles de financement (enfin, de précommandes, plus exactement) de versions papier de leurs œuvres sur Ulule (encore faut-il que ça dépasse le seuil des 1 000% de précommandes pour que ça leur soit rentable, pour ce qui était de leur dernière campagne en date).
#29
Les conditions, c’étaient les conditions que 127.0.0.1 avait posées pour la plateforme de vidéo.
Sinon, si tu considères qu’un exemple qui se considère lui-même comme une exception comme une solution viable, je ne peux rien dire de plus, tu auras toujours un exemple pour contredire n’importe quel propos.
#30
Une plateforme centralisée : non clairement, c’est illusoire en matière de coûts.
Une décentralisée fédérée : oui c’est réaliste parce que les coûts sont individuellement supportés par des divisions à échelle un peu plus humaine. Cf Mastodon où la majorité des instances ne vivent que par donations.
Par contre dans tous les cas, ce sont des modèles peu compatibles avec l’idée de la pub qui rémunère le créateur de contenus. Mais là c’est plus un modèle économique qui va se transformer qu’autre chose. Dans tous les cas, aujourd’hui, le financement par la “pub à l’aveugle”(*) seule n’est plus viable et les créateurs de contenu sont plus financés par placement de produits et financement direct par leur communauté qu’autre chose.
* aveugle au sens : sans relation directe avec le contenu produit.