Ce que prévoit la proposition de loi anti-casseurs, adoptée par les députés
Casser la loi
Le 06 février 2019 à 15h19
8 min
Droit
Droit
Par 387 voix pour et 92 voix contre, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi visant à réprimer les actes violents durant les manifestations. Le texte a suscité de nombreuses critiques de la part des professionnels du droit. Retour sur ses principales dispositions.
C'est peu de le dire, l'adoption de cette proposition de loi a été vigoureusement critiquée. Dans un communiqué, le Barreau de Paris « rappelle avec force que la loi pénale visant à réprimer et empêcher les actes violents durant les manifestations existe et paraît suffisante ». Selon lui, le texte adopté hier soir est attentatoire à la liberté de manifester et offre trop de pouvoir aux préfets.
Même analyse de Me Patrice Spinosi, qui à la lecture du texte examiné en séance considère que « ces mesures seraient amenées à rester et à être réutilisées dans d'autres situations. Or, elles sont attentatoires à la liberté de manifester ».
Et son collègue Me François Sureau d’avouer avoir eu « un serrement de cœur (…) lorsque j’ai vu cinquante nains de jardin ricaner en entendant M. de Courson les mettre en garde ». Le 30 janvier, ce député avait fait une intervention remarquée dans l’hémicycle, en s’interrogeant : « Où en sommes-nous mes chers collègues, c'est la dérive complète ! On se croit revenu sous le régime de Vichy. Mais oui, je dis bien le régime de Vichy. Réveillez-vous, parce que le jour où vous aurez un gouvernement différent (...) avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues ».
De nouveaux pouvoirs pour la police et le préfet
Mais quels sont les points noirs dénoncés par ces personnalités et organismes ? Le projet de loi « visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations », son nouveau nom, étend déjà les pouvoirs des forces de l’ordre sur les lieux des manifestations ou à ses abords immédiats. Ils pourront procéder à l’inspection des bagages et fouiller tous les véhicules. Des mesures très inspirées de la loi sur « l’état d’urgence permanent », votée après la vague d’attentats en France.
Surtout, une personne qui aura été épinglée pour « ses agissements » à l’occasion de manifestations sur la voie publique ayant notamment donné lieu « à des atteintes graves à l’intégrité physique des personnes ainsi que des dommages importants aux biens » pourra se voir interdire de manifester par l’autorité préfectorale.
Les « raisons sérieuses de penser »
Selon l’article 2, le préfet devra s’assurer avant tout que cette personne « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». L’interdiction pourra se dédoubler d’une obligation de pointer auprès d’un commissariat le jour d’une de ces manifestations.
« Il s’agit bien de confier au préfet un pouvoir discrétionnaire portant atteinte aux libertés individuelles », dénonce Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil National des Barreaux.
L’interdiction pourra même être généralisée à toute la France s’il « existe des raisons sérieuses de penser que la personne (…) est susceptible de participer à toute autre manifestation concomitante sur le territoire national ou à une succession de manifestations ».
Ici, l’activité en ligne de cet individu pourrait entrer dans la balance. Des propos un peu trop incendiaires sur les réseaux sociaux, des likes un peu trop dirigés vers des contenus contestataires, nourris pourquoi pas par une pluie de notes blanches, devraient suffire à blinder ces « raisons sérieuses de penser ».
« Cette interdiction générale de manifester durant un mois est disproportionnée, ajoute le CNB. Elle va interdire aux personnes concernées de participer à des manifestations sportives ou culturelles, sans aucun rapport avec la manifestation durant laquelle des agissements répréhensibles auraient été commis ».
Le Barreau de Paris aurait préféré de son côté l’intervention d'un magistrat de l'ordre judiciaire « garant des libertés individuelles, seul en mesure d'apprécier les critères dits « objectifs » tels que la commission d'actes violents ».
Le fichage des manifestants
L’article 3 du texte est très court. Si les sénateurs avaient préféré créer un fichier spécifique des interdits de manifester, à l’instar des interdits de stade, les députés ont opté pour un autre dispositif.
Lorsqu’une personne se verra interdite de manifester, cette décision nourrira le fichier des personnes recherchées (FPR). Il « permet de créer une mention dédiée aux brutes identifiées comme telles et visées par la procédure prévue à l’article 2 » a expliqué Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur.
Ceci fait, les forces de l’ordre n’auront plus qu’à interroger les tablettes électroniques NeoGend et celles de la police, sachant qu’une personne violant une interdiction administrative encourra une peine de 6 mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende.
En séance, Stephane Peu (GDR) a eu beau affirmer que ce mécanisme va ouvrir « la possibilité d’un fichage sur la base d’un délit d’opinion : tel qu’il est rédigé, il n’empêchera pas que des gens ne soient fichés pour leur appartenance à un syndicat ou pour leur participation à un mouvement social. Ce fichage en raison des opinions est absolument contraire aux traditions de ce pays ». Les arguments n’ont pas pesé, pas plus que ceux venus de la France Insoumise, vent debout contre ce fichage.
La dissimulation du visage, sans motif légitime
D’autres infractions sont prévues, comme celle visant à créer un délit de dissimulation du visage. Celui qui, volontairement et sans motif légitime, dissimulera tout ou partie de son visage sera puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Une peine disproportionnée, selon le CNB. « Actuellement, l’interpellation au cours d’une manifestation d’une personne au visage dissimulé n’est autorisée que s’il y a eu commission ou tentative de commission d’un délit ».
La condamnation d’une personne interpellée « ne peut intervenir que s’il est apporté la preuve qu’elle a volontairement masqué son visage, afin de ne pas être identifiée et qu’il existe des circonstances de nature à faire craindre des atteintes à l’ordre public ». Le conseil craint du coup qu’avec une telle rédaction, les forces de l’ordre dispose « de la possibilité d’interpeller l’ensemble des personnes se masquant le visage ».
Cette dissimulation devra être constatée dans une manifestation, ou à ses abords immédiats, et à condition que des troubles à l’ordre public soient commis « ou, en raison des circonstances, risquent d’être commis ».
Ainsi, un visage masqué, aux abords d’une manifestation où des violences sont simplement probables permettra d’enclencher une interpellation voire une sanction.
Parmi les motifs légitimes, plusieurs raisons pourront être opposées (météorologiques, climatologiques ou de santé publique), mais il reviendra aux forces de l’ordre de les jauger au moment de l’interpellation, sous le contrôle a posteriori du juge...
Une action récursoire au profit de l’État
À l’article 6, il est prévu qu’un juge puisse interdire une personne à manifester sur certains lieux déterminés pendant une durée maximale de trois ans, notamment à l’encontre de ceux qui se rendent coupables de manifestation illicite (sans ses formalités préalables).
« Si la peine d’interdiction de participer à des manifestations sur la voie publique accompagne une peine privative de liberté sans sursis, elle s’applique à compter du jour où la privation de liberté a pris fin » ajoute la proposition de loi modifiée.
Cette fois, la violation de cette interdiction entraînera une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Enfin, l’article 7 prévoit que l’État pourra attaquer au civil les auteurs de dommages afin de les contraindre à rembourser leurs faits.
Un texte de circonstance selon le CNB
« Une lecture attentive de cette proposition de loi montre, à l’évidence, qu’il s’agit d’un texte de circonstance, regrette le CNB. Plusieurs des dispositions proposées sont redondantes avec le droit en vigueur. Certaines d’entre elles portent atteinte au nécessaire équilibre entre l’ordre public et la garantie des libertés constitutionnellement protégées ».
Le texte part maintenant en seconde lecture au Sénat qui aura à voter dans les mêmes termes ces dispositions. Par le jeu de la navette, en cas de désaccord persistant, les députés auront le dernier mot.
Ce que prévoit la proposition de loi anti-casseurs, adoptée par les députés
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De nouveaux pouvoirs pour la police et le préfet
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Les « raisons sérieuses de penser »
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Le fichage des manifestants
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La dissimulation du visage, sans motif légitime
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Une action récursoire au profit de l’État
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Un texte de circonstance selon le CNB
Commentaires (104)
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Abonnez-vousLe 07/02/2019 à 08h28
Le 07/02/2019 à 08h30
A noter que les commentaires les plus négatifs viennent de personnes qui ne sont pas abonnées.
Personnellement, je ne savais pas que cette proposition de loi permettait d’utiliser :
(…)des propos un peu trop incendiaires sur les réseaux sociaux,
des likes un peu trop dirigés vers des contenus contestataires, nourris
pourquoi pas par une pluie de notes blanches, devraient suffire à
blinder ces « raisons sérieuses de penser ».
Le 07/02/2019 à 08h30
Le 07/02/2019 à 08h32
Le 07/02/2019 à 08h35
Le 07/02/2019 à 08h38
personne ne t’interdit de donner ton avis… on t’a juste dit que tu n’est pas obligé de le faire
Le 07/02/2019 à 08h42
Le 07/02/2019 à 08h48
Je n’ai jamais dit ça… " />
Je voulais juste dire ce qui est dit ici plus clairement :
Le 07/02/2019 à 08h48
Le 07/02/2019 à 09h03
Le 07/02/2019 à 09h04
Vu la tronche du site et le mode de diffusion de la publication… La « révolution numérique » c’est pas pour tout de suite dans l’agriculture " />
Le 07/02/2019 à 09h05
Le 07/02/2019 à 09h06
Le 07/02/2019 à 09h07
Le 07/02/2019 à 09h10
Le 07/02/2019 à 09h11
Je commente très rarement les news, mais par contre je lis presque toujours les commentaires, je trouve que l’une force de NI c’est aussi l’ajout d’informations par la communauté (et les blagues de FunnyD " /> )
Mais bizarrement quand je lis les commentaires sans regarder qui c’est, je sais directement quand c’est Carbier… " />
Je propose qu’on l’ignore, je sais plus si ça relève du troll à force..!
Le 06/02/2019 à 15h40
Le 06/02/2019 à 15h43
Le 06/02/2019 à 15h45
La réponse à ta question se trouve dans l’article :
“Ici, l’activité en ligne de cet individu pourrait entrer dans la balance. Des propos un peu trop incendiaires sur les réseaux sociaux, des likes un peu trop dirigés vers des contenus contestataires, nourris
pourquoi pas par une pluie de notes blanches, devraient suffire à
blinder ces « raisons sérieuses de penser ».”
“Le fichage des manifestants”
Le socle numérique de cette loi est évident.
Le 06/02/2019 à 15h45
Le 06/02/2019 à 15h51
@Ozwel, @Sylan, @Drepanocytose : Si l’article ne vous intéresse pas ne le lisez pas … pour d’autre ça les intéressent.
Le 06/02/2019 à 15h56
Le 06/02/2019 à 16h07
Dès qu’il ya une partie numérique à projet de loi/ensemble de textes de loi, ca a toute sa place sur nxi.
Je vois pas ce qui vous dérange, râler pour râler…
Le 06/02/2019 à 16h08
Il y a une section “droit” sur NI, donc ça ne me dérange pas qu’il y ait un article sur une loi à l’étude, même si le socle numérique est certes présent mais pas des plus prononcé.
Le plus important reste la qualité du traitement, et chez NI elle y est.
Le 06/02/2019 à 16h16
Le 06/02/2019 à 16h25
Le 06/02/2019 à 16h27
Le 06/02/2019 à 16h31
Le 06/02/2019 à 16h36
Il n’a pas utilité de smiley, de lol etc donc il s’exprime de façon condescendante c’est ça ?
" />
Le 06/02/2019 à 16h58
Le 06/02/2019 à 17h13
Parce que vous n’êtes pas rédacteur en chef de Next inpact… “… le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent…”
Non, sérieusement, il n’est écrit nul part qu’une exhaustivité de quelque nature doive être respectée par Next inpact. Il y forcément des choix à faire. Et ils sont fait. Si vous trouvez mieux ailleurs, lisez une autre presse (c’est mon conseil).
Le 06/02/2019 à 17h13
> se faire chopper à causes de grace aux “preuves” en ligne
Pourquoi defendre ceux qui incitent a la violance, la haine, le declin, l’anarchie ?
Le 07/02/2019 à 09h12
Hu hu hu !
Le 07/02/2019 à 09h18
Le 07/02/2019 à 09h23
Le 07/02/2019 à 09h25
Aah Ok ! Ils ne s’assument pas…
Je ne connaissais pas cette limitation. merci pour l’info.
Et effectivement je pars du principe qu’une personne est de bonne foi juqu’à preuve du contraire, ça m’a fait gagné beaucoup de temps dans la vie, vue qu’il n’y a finalement qu’un minimum de personne mal intentionnée.
Le 07/02/2019 à 09h26
C’est exactement ça.
On y est déjà, c’est juste que ça empire d’année en année jusqu’à ce qu’on rejoigne le podium du pire :/
Je rejoint @Radithor concernant les propos de Charles de Courson.
Il tente certainement de provoquer un déclic chez les députés. En vain malheuresement.
Sinon pour les interventions de ceux “outrés” par la présence d’un tel article sur NextInpact, mieux vaut laisser courir.
Vu la vitesse à laquelle ils sont intervenu et leur fabuleux argumentaire il est certain que l’article en question heurte leurs convictions et qu’ils préfèreraient le voir disparaitre (ou alors qu’ils sont au LREM " /> ).
Le 07/02/2019 à 09h37
Le 07/02/2019 à 09h38
Le 07/02/2019 à 09h46
Le 07/02/2019 à 09h47
Le 07/02/2019 à 09h50
Ça fait plaisir de lire ce genre de commentaires, par contre. Bon… c’est sûr il flatte mon esprit. Mais j’abonde ! J’abonde !
Le 07/02/2019 à 09h51
Faut avouer que les news qui concernent le droit, ça n’arrête pas " />
Rien que cette semaine, ça représente 75% environ des news (sans compter les LeBrief).
Après heureusement qu’il y a Inpact Hardware maintenant pour le matos, mais ce serait cool qu’il y ait le même engouement éditorial sur les news de sciences par exemple que sur le droit :). C’est pas l’actu qui manque de ce côté (exemple parmi d’autres).
Le 07/02/2019 à 10h04
Le 07/02/2019 à 10h08
Le 07/02/2019 à 10h14
Le 07/02/2019 à 10h15
Le 07/02/2019 à 10h16
Et Guenaël Pépin qui avait un spectre assez large est parti voler vers d’autres cieux.
Dommage pour nous.
Le 06/02/2019 à 17h23
Le 06/02/2019 à 17h24
Le 06/02/2019 à 17h28
Le 06/02/2019 à 17h59
Le 06/02/2019 à 19h12
Le 06/02/2019 à 19h39
Réveillez-vous, parce que le jour où vous aurez un gouvernement
différent (…) avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes
chers collègues
J’en ai un peu marre de voir cet argument partout, tout le temps. Ca fait 10 ans qu’on a des gouvernements dits “républicains”, qui prennent des mesures toujours plus liberticides, et on en est encore à dire “attention, bientôt ça pourrait être mal utilisé”. Mais c’est déjà le cas ! Comme si cette assemblée de godillots, capables de voter contre ses propres propositions tellement elle réfléchit, ne faisait pas de l’extrême droite ! Il ne faut pas attendre l’hypothèse de l’extrême-droite au pouvoir pour avoir ce genre de mesures votées et utilisées, elle l’est déjà, elle est juste plus présentable au JT de TF1 ! Les flics qui tabassent les manifestants, les lois liberticides, l’état d’urgence permanent, la surveillance de masse, ce n’est pas Le Pen qui les a mis en place et les utilisent, c’est Hortefeux, Valls, Cazeneuve, Collomb, Castaner, qui font toujours pire que leurs prédécesseurs, et nous pourissent la vie, mais non, on préfère penser à ce qui pourrait arriver de pire, sans voir qu’il est déjà là " />
Le 06/02/2019 à 20h48
On a quelqu’un qui fait la prestigieuse fac de droit et de sciences politiques d’Aix En Provence dans le staff, rien que ça, ça suffit à justifier la présence d’articles juridiques sur le site.
Le 06/02/2019 à 22h15
Un jour, on va arriver au film ‘V’ pour vendetta.
Le 06/02/2019 à 22h27
Le 06/02/2019 à 22h39
A sa décharge, Charles de Courson est un centriste (comme les députés de la majorité), membre d’un groupe parlementaire (le groupe “Libertés et territoires”) qui refuse de se définir comme faisant partie de l’opposition ou de la majorité et qui regroupe des députés qui seraient “non-inscrits” sans ce regroupement (Paul Molac, ancien député LREM, fait également partie de ce groupe parlementaire).
Dans cette référence au Gouvernement de Vichy et à l’extrême-droite, Charles de Courson tente désespérément de convaincre ses pairs du même bord politique que lui, qui ont comme convictions politiques (comme tout démocrate, centriste, libéral, etc) le rejet radical des extrêmes (on parle souvent d’extrême-centrisme à ce propos) et la délibération/gouvernance/principe de subsidiarité.
Cela-dit, la référence à l’extrême-droite est certainement un argument usé de nos jours pour faire peur à l’électeur et lui faire avaler des couleuvres électorales plus facilement, sans lui présenter de réels arguments politiques (“There is no alternative” comme disait Margaret Thatcher).
Le 06/02/2019 à 22h54
“La mise en garde de @C_DeCourson contre la #LoiAntiCasseurs : “C’est la dérive complète ! On se croit revenu sous le régime de #Vichy ! Réveillez-vous ! C’est une pure folie de voter ce texte !”. #Manifestation #GiletsJaunes #DirectAN”
>> Twitter
Le 06/02/2019 à 23h50
De toute façon ça part en vrille, les derniers instants du régime avant, espérons, la première démocratie. Les casseurs “professionnels” (et idiots utiles du pouvoir) réfléchiront aux parades, pendant que les manifestants se feront harceler pour cause de tentative de protection contre les gaz (il faudrait noyer ses poumons dedans pour être dans la légalité, en fait même si on pouvait juste décéder ce serait mieux). Courage et patience les amis, vigilance également parce qu’on va tenter de nous souder avec telle ou telle grande menace, des élections approchent, on sait ce que ça veut dire.
Le 07/02/2019 à 07h31
Le 07/02/2019 à 07h54
exactement !!! " />
Le 07/02/2019 à 08h00
…Ca fait 10 ans qu’on a des gouvernements dits “républicains”, qui prennent des mesures
toujours plus liberticides, et on en est encore à dire “attention, bientôt ça pourrait être mal utilisé”.
Mais c’est déjà le cas ! …
" />
Le 07/02/2019 à 08h12
La bonne question à se poser c’est :
Y a t’il encore de nos jours des choses qui ne sont pas plus ou moins concernées par le “numérique” ?
Je trouve bien que NXI s’intéresse à tous les aspects du numérique.
Il y a bien longtemps que les fichiers des administrations diverses ne sont plus sous la forme de fiches papier soigneusement classées dans des tiroirs à roulettes… " />
Après, comme déjà dit, on est pas obligé de lire si on est pas intéressé… " />
Le 06/02/2019 à 15h29
Bonjour, que fait un tel article sur NXI ?
Le 06/02/2019 à 15h32
Merci ! Super article !
Le 07/02/2019 à 22h23
Les réponses du juge Marc Trévidic interviewé le 07 avril 2015 sur RTL par Yves Calvi :
YouTube
Le 08/02/2019 à 11h56
Le 08/02/2019 à 16h04
Qui…. ici n’est pas inscrit sur “Facebook”, ou “Tweeter” ?
…ni sur “Tweeter” non plus d’ailleurs.
et de 2 ! " />
Le 09/02/2019 à 09h03
Le 09/02/2019 à 21h12
Bientôt l’interdiction de publier des articles susceptibles de troubler l’ordre public ! Oui sur NXI aussi.
Je mets pas de smiley, je suis pas condescendant mais sur mobile.
Le 11/02/2019 à 00h49
Ces illustres artistes qui revendiquent l’anonymat :
YouTube
Le 07/02/2019 à 10h19
Le 07/02/2019 à 10h22
…Moi perso. : c’est cet appel à filtrer les “opposants” qui me perturbe..
c’est pour ça que je NE censure personne ! " />
(t.l.monde a le droit de s’exprimer, même SI parfois……………..) " />
Le 07/02/2019 à 10h33
Le 07/02/2019 à 10h39
Le 07/02/2019 à 10h43
Le 07/02/2019 à 10h49
Le 07/02/2019 à 10h57
Le 07/02/2019 à 11h24
Le 07/02/2019 à 11h28
Pour le coup je te trouve assez dur.
La ligne éditoriale a été toujours critique qu’importe le gouvernement, car chaque gouvernement taille dans les dlf quand il se saisit d’un dossier avec une once de numérique dedans.
Par ailleurs, concernant le fait que NxI est exclusivement un site généraliste au contraire ! Inpact Hardware vient de rouvrir et du coup le ratio est pas du tout celui que tu évoques.
Le 07/02/2019 à 11h32
Le 07/02/2019 à 12h23
Le 07/02/2019 à 12h47
Le 07/02/2019 à 12h52
…qu’elle ne devrait pas exister…
c’est, aussi, mon avis !
c’est TROP facile : “on n’est pas d’accord avec quelqu’un”…..hop, on le ‘filtre’ ! " />
(au lieu d’argumenter ‘du pourquoi….’ )
Le 07/02/2019 à 14h40
carbier et ses réflexes néo-conservateurs, c’est collector. On dirait du Romain Goupil ou Daniel Cohn-Bendit dans le texte (Romain Goupil ou Daniel Cohn-Bendit, les anciens trotskistes qui aiment bien la société d’aujourd’hui et pas les gilets jaunes).
NB: carbier est loin d’être le seul à penser comme ça. On peut le remercier de parler tout haut pour les autres qui pensent comme lui.
Le 07/02/2019 à 15h28
Le 07/02/2019 à 15h40
Le 07/02/2019 à 15h41
Le 07/02/2019 à 15h44
Ben tu prends juste cet exemple :
“Blâme qu’un milieu social exerce sur ses membres quand ils ne se conforment pas aux règles morales ou aux valeurs admises dans le groupe, cette forme de censure pouvant aller jusqu’à l’exclusion des déviants (d’apr. Birou 1966).”
Sauf que là le groupe c’est juste celui qui filtre…
Donc oui, filtrer est bel et bien une forme de censure. " />
Le 07/02/2019 à 15h51
J’avais oublié que tu as toujours raison, quitte à tordre le sens des mots.
On parle d’un blâme dans cette définition et filtrer, n’est pas blâmer, c’est ignorer. Et quand on filtre, on n’exclut personne d’un groupe, on évite juste de lire des propos.
Le 07/02/2019 à 15h58
Ben non…
Quand on filtre on exclut bien une personne de son groupe, même si ce groupe n’est constitué que de soi-même.
Je ne tords rien du tout, je prends juste un exemple que tu donnes mais sans en exclure ce qui peut déranger…
Cela dit, n’ayant jamais filtré personne ici (ni ailleurs) j’avoue ne pas savoir si ça exclu tous les commentaires du “filtré” y-compris quand ils sont cités par d’autres membres.
Le 07/02/2019 à 16h15
Alors pour filtrer ici 2 personnes dont les messages au mieux m’indiffèrent au pire m’indisposent, le contenu est lisibles lorsqu’ils sont cités (ou en mode mobile).
Et je ne considère pas ça comme de la censure mais du confort.
Je ne l’avais jamais fait avant mais je dois dire qu’avec l’age je fatigue…
Le 07/02/2019 à 16h25
Ok, merci pour l’info concernant les messages cités qui restent lisibles.
Du coup c’est effectivement moins violent qu’une vraie censure mais à mes yeux ça en reste une forme même si nettement plus légère…
Après on peut appeler ça comme on veut, ça n’a guère d’importance et chacun fait bien comme il veut. " />
Le 07/02/2019 à 16h27
Donc oui, filtrer est bel et bien une forme de censure. " />
en tout cas, pour moi c’en est UNE !
après on peut, tjrs. “disserter sur le sexe des anges” ?
“OUI/NON” ? " />
Le 07/02/2019 à 17h00
Le 07/02/2019 à 17h18
Le 07/02/2019 à 17h18
J’ai bien dit “une forme de censure”, rien à voir avec ce que tu décris et rien à voir avec une “définition très absolue”.
Quand tu “t’interdis” de lire les messages de certaines personnes il s’agit bien d’une forme de censure même si elle n’est réduite qu’à toi-même et même si les personnes en question peuvent écrire malgré tout pour être lues (ou pas) par d’autres.
On est un peu en train de jouer sur les mots là… " />
Appelez ça comme vous voulez, je ne fais que donner mon avis sur la question, il vaut ce qu’il vaut mais c’est le mien et ça n’en fait pas une vérité absolue.
Le 07/02/2019 à 17h30
Non, puisque le filtré ne fait pas parti du groupe (le filtrant)…
Le 07/02/2019 à 19h21
Le 07/02/2019 à 19h43
Le 07/02/2019 à 19h46
Oublions Le Président de la République, le Gouvernement et le Parlement pendant deux secondes pour ne s’attarder que sur cette loi.
La loi anti-casseur permet à l’Etat, via les préfectures, d’interdire à une personne de manifester. C’est une interdiction administrative. L’Etat passe outre le système judiciaire : c’est lui qui prend les décisions d’interdire de manifester. Or, en France, il y a une séparation des pouvoirs. Ici, c’est l’Etat qui fait la justice. Vous retrouvez le même cas de figure dans les interdictions de stades. Les préfectures peuvent interdire à des personnes de pénétrer dans des stades, car elles peuvent potentiellement faire des actes d’hooliganismes.
Le problème de la loi anti-casseur, c’est qu’elle peut amener à des dérives. En effet, n’importe qui peut être viser par une telle interdiction, via des motifs qui peuvent être contestables. C’est pourquoi une personne qu’un préfet interdit de manifester peut contester cette décision. Le juge administratif examinera alors le dossier. Cependant, les juges administratifs se disent incapables de pouvoir examiner un dossier 48 heures avant le début d’une manifestation (les manifestations légales, autorisées, doivent être déclarées 48h à l’avance à la préfecture). Il y a des donc des possibilités pour que des personnes qui n’ont rien à se reprocher puisse être interdites de jouir d’un droit fondamental.
Après, je peux aller plus profondément dans cette loi pour m’intéresser au fichage des gens, mais ce n’est franchement pas ce qui m’intéresse le plus. Qui ici n’est pas inscrit sur Facebook ? Combien étale leur vie privée ? Les premiers pourfendeurs du fichage sont les premiers qui disent ce qu’ils ont chier dans leurs WC. Le fichage, aujourd’hui, les gens le veulent bien, donc, non, je n’en ai rien à faire. Si la société dans laquelle je vis était plus mature concernant le sujet du fichage, je m’y attarderai, mais là, non et non.
Maintenant, j’en reviens à Emmanuel Macron, à son Gouvernement et aux députés qui ont voté cette loi en première lecture. Lorsqu’un mouvement populaire comme les Gilets Jaunes naît, lorsque une grande partie de la France reconnaît Emmanuel Macron comme Président de la République légitime mais pas comme leur représentant, lorsque l’Assemblée Nationale est qualifiée de simple chambre d’enregistrement, lorsque les députés ne jouent plus leurs rôle de représentant de la Nation, il y a un clairement un souci. Je ne sais pas si avec Emmanuel Macron nous avons atteint les limites de la Veme République, régime présidentiel. En revanche, ce que je sais, c’est qu’une partie des Français sont saturés par le fonctionnement de nos institutions. Cela débouche sur de la colère et cette loi anti-casseurs ne fera peur à personne. L’Etat est à côté la plaque en pondant une telle loi.
Le 07/02/2019 à 20h08
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Peut-être qu’il faudrait définir « à côté de la plaque » plus précisément.
Je pense que tant que les gouvernants n’ont pas peur du peuple qu’ils sont censés gouverner, ils s’en tapent le coquillard d’être à côté de la plaque, c’est même limite un hobby qui leur permet de (se) prouver leur pouvoir de classe, de consacrer leur supériorité supposée aux yeux de tous.
C’est bon de se sentir supérieur, enfin ça rassure.
D’ailleurs le seul truc cool avec l’exécution en cours de la classe moyenne, c’est qu’elle va par la force des choses redescendre sur terre et devoir accepter le fait qu’elle est au moins aussi méprisée par la classe bourgeoise qu’elle méprise elle-même le petit peuple. Et que, en fait… ben elle est aussi le petit peuple, simplement un petit peuple qui se fait des illusions (et qui s’est volontairement séparée de ses meilleurs alliés en voulant ressembler à son adversaire objectif).
Le 07/02/2019 à 21h53
Je me permet de rappeler aux champions des vertus de la mémoire absolue que ces articles participent de la stratégie de survie du site. Même s’ils n’intéressaient personne, ils seraient utiles.