[Interview] Laetitia Avia : contre la cyberhaine, le CSA sera l’accompagnateur des plateformes
CSA, c'est vraiment toi
Le 01 avril 2019 à 15h10
18 min
Droit
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Dans les colonnes de Next INpact, la députée LREM Laetitia Avia revient sur sa proposition de loi contre la cyberhaine. Un texte plébiscité par la présidence de la République, déposé à l’Assemblée nationale, débattu en mai, mais critiqué par le Conseil national du numérique.
Comme expliqué dans notre analyse ligne par ligne, la proposition de loi contre la haine en ligne, dévoilée dans nos colonnes, prévoit tout un arsenal pour lutter contre certains propos illicites sur Internet. Les plateformes auront ainsi à retirer dans les 24 heures les messages manifestement illicites « comportant une incitation à la haine ou une injure à raison de la race, de la religion, de l’ethnie, du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap ».
Seules les plateformes dépassant un nombre de connexions mensuelles (sans doute 2 millions, chiffre qui sera fixé par décret) seront concernées.
Le CSA supervisera ces retraits. En cas de manquements, la plateforme pourra écoper d’une sanction pouvant atteindre jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial.
Le texte allège également le formalisme attaché aux notifications adressées par les internautes pour faciliter la responsabilité des hébergeurs. Les plateformes auront à placer un « dispositif de signalement facilement accessible et uniformisé » afin d’être alerté de la présence d’un contenu manifestement illicite. Une mesure déjà encadrée peu ou prou par la loi de 2004 sur la confiance dans l’économie numérique.
Ce n’est pas tout. Les hébergeurs auront à révéler l’adresse IP associée à un contenu sous peine de sanctions démultipliées. Enfin, la PPL confie à l’ « autorité administrative » le soin d’actualiser les mesures de blocage judiciaire d’un site réapparu sous un autre nom de domaine. Cette étape applicative ne passera donc plus par la voie judiciaire, comme aujourd’hui.
Le Conseil national du numérique a exprimé des « interrogations » sur votre proposition de loi (PPL) s’inquiétant notamment d'impacts sur le respect des droits et libertés. Que leur répondez-vous ?
Je suis toujours à l’écoute de différentes interrogations soulevées par différents acteurs. C’est important, car nous sommes sur un texte qui a pour premier objectif d’assurer finalement la liberté et la protection de chacun dans l’espace numérique. C’est ce que nous avons veillé à faire dans les travaux menés préalablement avec Karim Amellal et Gil Taieb : comment mieux protéger les internautes tout en s’assurant du respect de notre socle de droits fondamentaux.
Je crois que ce que j’ai proposé dans ce texte permet vraiment d’atteindre cet objectif. Première chose, je ne crée pas de nouvelles incriminations. Je reste dans le cadre existant, la loi de 1881, pour mieux l’appliquer à un certain nombre de plateformes.
Second élément particulièrement travaillé, le rôle du CSA. Le régulateur aura aussi mission de fixer des recommandations à l’aulne de la jurisprudence. C’est vraiment le guide pratique, l’accompagnateur des plateformes dans l’application de la règle de droit.
Certes, mais quelle est la légitimité du CSA pour chapeauter ce régime sur Internet ?
La même légitimité qu’il peut avoir pour chapeauter les contenus audiovisuels aujourd’hui. C’est un secret pour personne, le conseil va être réformé. Quoi qu’il en soit, celui-ci a déjà aujourd’hui ce rôle de lecture, d’accompagnement d’une certaine doctrine concernant des contenus illicites.
L’idée ici est d’appliquer le droit, notre jurisprudence, s’assurer que, pour tout ce qui est manifestement illicite, on ait une action responsable des plateformes. On leur demande d’ailleurs, en réponse aux signalements, qu’il soit indiqué aux utilisateurs, les moyens de droit à leur disposition.
Vous créez une hiérarchie entre des infractions. Les appels à la haine devront être traités en moins de 24 heures, les autres restent soumises au régime antérieur. N’y a-t-il pas une sorte d’atteinte au principe d’égalité ?
C’est la juriste et avocate qui vous parle. Le principe d’égalité devant la loi, c’est une égalité des personnes devant la loi, pas une égalité liée aux faits. Pour différentes infractions, il y a différentes peines, quantums, procédures – certaines infractions font l’objet de procédure d’ordonnances pénales, d’autres non –, ce n’est pas un sujet d’égalité devant la loi. On est dans un cadre d’une application différenciée, d’une lecture précisée concernant la définition du délit.
La loi de 2004 sur la confiance dans l’économie numérique explique qu’il faut enlever promptement les contenus manifestement illicites. Ce que je fais dans cette PPL est de dire ce qu’est-ce « promptement », pour qui et pour quoi.
Pour les contenus manifestement illicites, cela sera donc 24 h. Pour les contenus non manifestement illicites, il reste une obligation de retrait, mais elle peut avoir lieu en trois ou quatre jours, car la plateforme va peut-être prendre plus de temps pour retirer ou considérer que ce n’est pas son rôle de déterminer si ce contenu est illicite ou pas. Et là, il ne faut pas l’oublier, il y a toujours la possibilité de recourir au juge, et finalement obtenir un retrait qui interviendra forcément plus tard, dans un délai qui ne correspond pas à notre usage d’Internet. Il y a donc un continuum dans le traitement qui correspond aussi à l’urgence du propos publié.
Le délai de 24 h ne s’applique qu’à certaines infractions. Êtes-vous favorable à son extension, par exemple l’inclusion à toutes les infractions de propriété intellectuelle en liaison avec l’article 13 (17) de la directive droit d’auteur ?
Ce n’est pas mon propos. Cette PPL résulte d’un rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. J’ai souhaité qualifier cette proposition de lutte contre la haine sur Internet parce qu’elle vise plusieurs infractions en raison de la race, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap. C’est un texte de lutte contre les discriminations. C’est son cœur.
C’est justement parce qu’on est en présence de ce motif impérieux d’intérêt général que l’on peut avoir des précisions et des dispositions particulières et une responsabilité exacerbée vis-à-vis des plateformes qui ont un rôle particulier ici d’exposition et de création d’une viralité autour de ces propos.
Le but n’est absolument pas que cette PPL soit un texte d’application bien plus générale, concernant les insultes classiques ou de nombreuses autres infractions.
Certes, mais votre texte sur la haine en ligne abrite des dispositions qui vont bien au-delà, notamment l’allègement du formalisme des notifications ou la fin de la subsidiarité prévue par la loi de 2004…
Il y a la nécessité de simplifier l’expérience utilisateur, de répondre à une réalité quotidienne. Soit les principes de notification qui existent au titre de la LCEN ne sont pas respectés – on sait bien que c’est le cas – soit ils le sont, mais cela a un caractère tellement fastidieux et lourd que les dispositions sont contreproductives et dissuasives.
Ce texte doit responsabiliser tout le monde : les plateformes, les auteurs de contenus haineux avec des sanctions plus efficaces, mais la société civile. Il faut que les gens signalent, notifient de manière systématique. Pour cela, on leur donne les moyens pour. Aujourd’hui, c’est presque une double peine que de signaler des contenus. Je l’ai fait au début, après j’ai réalisé que je passais plus de temps à le faire qu’à vivre ma vie. Il faut donc simplifier le « process ».
Cela va augmenter le nombre de signalements, c’est vrai. Nous, on a cette responsabilité par décret et en lien avec le régulateur, de vraiment bien définir les éléments qui seront dans les interfaces de signalement. On aura cette nécessité de mieux travailler avec Pharos pour qu’elle puisse mieux venir en soutien des plateformes dans le traitement de ces signalements.
Après, on rajoute aussi l’obligation pour les plateformes d’avoir les moyens humains, technologiques, financiers nécessaires au traitement de l’ensemble de ces signalements.
Votre texte ne prévoit de sanction qu’en cas manquement aux obligations de retrait d’un contenu, non en cas de surcensure. Pourquoi ?
C’est un commentaire que j’ai vu dans ce qu’indique le CNNum. Je pense que c’est une question de rédaction, en réalité je n’en suis même pas sûre. Le manquement aux obligations, il est dans un sens ou un autre. Si on outrepasse une compétence, le régulateur a aussi vocation à sanctionner. Pour moi, c’est donc extrêmement clair, mais s’il faut préciser dans les débats parlementaires, je le ferai.
Le 1) de l’article 1 impose une obligation de retrait, le 2) sanctionne le non-respect de cette obligation…
Je ne sais pas s’il faut réécrire ou l’expliciter. Une obligation est un cadre juridique. Un manquement se fait dans les deux sens : je n’ai pas respecté mon cadre règlementaire.
Pour faciliter la levée du pseudonymat, vous souhaitez augmenter les sanctions…pensez-vous que cela va changer quelque chose ?
Pas seulement. Deux éléments importants : d’une part, ne plus envoyer de réquisitions judiciaires à l’étranger. C’est lourd, long, couteux. C’est pour cela qu’on demande un représentant légal sur le territoire national habilité à recevoir ces notifications.
Après, on augmente les sanctions, car il faut un certain caractère dissuasif. Aujourd’hui, les plateformes répondent, in fine, aux réquisitions. Mais il faut de l’énergie de la part de ceux qui veulent engager des procédures. Le but de cette loi est d’alléger ce travail pour tous ceux qui veulent être mieux protégés.
Vous confiez à une « autorité administrative » le soin de lutter contre la réapparition d’un site une première fois bloqué par un juge. Quelle est cette autorité ?
Il n’y a pas d’autorité fixée aujourd’hui. Ce n’est pas mon rôle à moi, en tant que législateur. Les dispositions de la LCEN permettent aujourd’hui de bloquer un site. L’objectif est de ne pas réengager de procédure ex nihilo à chaque fois qu’un site miroir est créé comme cela a été le cas avec DemocratieParticipative.biz. S’il est démontré qu’on est sur un même contenu, on n’aura pas besoin de réutiliser tout le schéma judiciaire
Je ne sais quelle peut être cette autorité. J’attends un peu les discussions qui auront lieu avec le Conseil d’État. Une certitude, je ne souhaite pas laisser les FAI seuls dans cette mission. Ils doivent avoir un référent.
Envisageriez-vous une forme de ventilation, par exemple la Hadopi pour la propriété intellectuelle, l’Arjel pour les jeux en ligne, etc. ?
Je suis pour ce qu’il y a de plus simple possible. Honnêtement, c’est une question que je ne me suis pas posée. Je suis dans un champ de lecture de ce texte, mais pourquoi pas ?
Vous êtes dans un champ de lecture, la haine, l’article relatif à « l’autorité administrative » est là aussi d’application générale…
Spontanément, dans un texte comme ça, j’aurais parlé de Pharos. Mais en effet, on pourrait peut-être aller sur une ventilation, et plutôt qu’ « autorité administrative » mentionner « les autorités compétentes ». Je vais y réfléchir.
Emmanuel Macron avait annoncé « une interdiction de réseaux sociaux » pour les individus condamnés pour haine. L’idée n’est pas dans votre PPL. Pourquoi ?
C’est un sujet sur lequel j’ai besoin de mener davantage d’auditions et de travaux. Je ne voulais pas mettre une proposition n’ayant pas fait l’objet de concertation dans la première version du texte.
Je continue de travailler en gardant à l’esprit d’autres choses. L’objectif, qui est pleinement partagé, est qu’on doit pouvoir sanctionner quelqu’un et le priver de cet accès, est-ce à Internet, je ne sais pas, plutôt à un réseau social dédié pendant une période déterminée.
Je n’oublie pas non plus la réalité : rien n’empêche quelqu’un de se récréer un compte. On sait tous comment on peut user d’Internet et toutes ses possibilités. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas parce que des personnes voudront enfreindre la loi, que la loi ne doit pas exister.
Mounir Mahjoubi souhaitait une obligation pour les internautes de s’identifier avant de signer une pétition en ligne…
C’est vrai ? Ça, je ne m’en souviens pas.
Qu’en est-il de la mise en quarantaine des contenus considérés comme « illicites » sans être « manifestement illicites »?
C’était une proposition du rapport. Lorsqu’on a de tels contenus « gris », il faut qu’on puisse passer par une autorité qui va les « juger ». Une mise sous quarantaine, surtout au rythme d’Internet, équivaut à un retrait. C’est pour cela que je ne n’ai pas mis ces dispositions.
Je pense qu’en ayant un message clair, précis, des recommandations renouvelées régulièrement du CSA concernant ces contenus manifestement illicites, on arrive vraiment à avoir un traitement avec le régulateur et une responsabilité des opérateurs de plateforme. Et puis, pour tout le reste qui demande un peu plus de finesse dans la lecture, ce sera au juge d’estimer ce qu’il en est.
Vous proposiez de sanctionner les auteurs de propos haineux par des amendes fortes, des stages de sensibilisation, mais aussi de renforcer les dispositifs d’éducation et de formation chez les jeunes…
S’agissant de la sanction des auteurs, je l’ai fait voter dans le cadre de la réforme de la Justice dont j’ai été rapporteure. Je rappellerai ces éléments lors des débats autour de la PPL. Maintenant, via l’ordonnance pénale, on pourra sanctionner plus efficacement les auteurs de contenus haineux.
Aujourd’hui, le problème n’est pas un encombrement judiciaire – il a eu moins de 500 affaires en 2016 en la matière, c’est ridicule –, c’est qu’il n y’ a pas de plainte, très peu d’enquêtes et donc très peu de sanctions.
Sur la réforme de la justice, on a fait voter le dépôt de plainte en ligne, une vraie plainte non une préplainte. Ensuite, pour faciliter les enquêtes, on va lever plus efficacement l’anonymat. Enfin, concernant la sanction, nos magistrats et greffes sont surchargés. Lorsqu’il s’agit d’audiencer ces affaires, cela passe en dessous de la pile.
C’est pour cela qu’on a proposé l’ordonnance pénale, une procédure simplifiée qui permet de prononcer toute une panoplie de sanctions, des amendes, des stages de sensibilisation ou des travaux d’intérêt général, sans audience. Cela sera renvoyé directement aux auteurs des contenus haineux. Tout cela a été voté le 21 février.
Les sujets d’éducation ne sont pas d’ordre législatif. Mon collègue de la commission de l’Éducation, Raphael Gérard, mène en ce moment beaucoup d’auditions en la matière. Il aura des prises de paroles assez fortes durant les débats.
Il y a deux organisations avec qui je travaille, e-Enfance surtout pour l’accompagnement des parents, et Génération Numérique avec qui nous allons faire la tournée des lycées pour les sensibiliser. Je voudrais en particulier que soit enseigné le bouton unique de signalement, auquel je tiens énormément.
Selon un tableau diffusé par Bercy, pour 100 euros de dépenses publiques, la justice ne récolte que 4 centimes, soit 0,04 %. Est-ce suffisant pour accompagner votre PPL ?
Ce n’est pas tant aujourd’hui la difficulté puisque c’est un des rares sujets où on n’a pas d’encombrement de nos tribunaux. En tant que rapporteur du budget de la justice et de la loi de programmation, on a fait une augmentation des crédits « justice » sans précédent sur l’ensemble du quinquennat.
On augmente de 1,6 milliard d’euros ce budget, soit près de 25 %. Bien sûr, on voudra toujours plus, mais cette hausse est la plus forte depuis le début de notre cinquième République.
À côté de cela, nous avons engagé une réforme en profondeur qui permet de mieux optimiser le recours au juge, nos procédures, une transformation numérique à hauteur d’un demi-milliard d’euros. Je peux vous dire qu’en tant qu’avocate je continue à envoyer des fax … On s’en saisit donc pleinement pour que l’objectif soit toujours atteint, la protection des droits de chacun.
Selon un de vos tweets, le taux de retrait des contenus haineux serait bien trop bas : 4 % pour YouTube, 7 % pour Twitter et 34 % pour Facebook. Ces chiffres ne correspondent pas à ceux de l’UE sur la base des données de la LICRA et PHAROS. Qui dit vrai ?
Ce sont des citations. Ces chiffres ont été donnés par SOS Racisme dans leur prise de parole. Je me réfère davantage aux chiffres de l’Union européenne. Ce qui nous a été donné par SOS Racisme repose peut-être sur des données eues en France et au regard d’expérimentations.
Ce que je réalise est que chaque association est en train de mettre en œuvre des mécanismes d’évaluation des plateformes : SOS Racisme, le CRIF, la LICRA, etc. On s’est retrouvé face aussi à cette difficulté lors de nos travaux : l’absence de reporting. La première audition qu’on a menée avec JeuVideo.com, il n’y avait aucun élément chiffré. Depuis octobre 2018, après la remise de notre rapport, ils ont mis en place un outil de reporting.
Dans le texte, il y aura une obligation de transparence afin que chacun puisse quantifier. C’est n’est pas encore dans la PPL, mais j’envisage de rajouter par amendement un Observatoire de la haine en ligne pour qu’on puisse bien avoir une vision claire.
Le taux de retrait des contenus haineux est bien trop bas aujourd’hui :4% pour @YouTube, 7% pour @Twitter et 34% pour @facebook, selon @SOS_Racisme. Grâce à la #PPLCyberHaine & la coopération avec les plateformes en ligne, ces contenus seront supprimés efficacement et rapidement. pic.twitter.com/98aYQSc1Wl
— Laetitia Avia (@LaetitiaAvia) 22 mars 2019
Pourquoi avoir annoncé d’un côté une mission sur Régulation plateformes et en même temps déposé votre PPL avant même les conclusions de cette mission ?
Il y a le gouvernement et le Parlement. La mission d’expérimentation Facebook est très bien. Elle est menée par le gouvernement. Moi je suis parlementaire. J’ai rendu le rapport en septembre 2018. Le Premier ministre avait souligné la qualité de ce document et indiqué qu’on pourrait en faire sa traduction sa législative en 2019.
Voyant l’agenda parlementaire, dès le début de l’année, j’ai repris un champ d’auditions, j’ai mobilisé mes collègues. C’est un sujet pleinement d’actualité. On a une fenêtre parlementaire en mai, donc on se saisit du sujet.
Est-ce que cela veut dire que l’expérimentation Facebook est vaine ? Surement pas, elle traite aussi principalement de la modération et la façon dont aujourd’hui cette plateforme arrive ou non – on bien a vu un certain nombre d’écueils sur les diffusions en direct – à modérer les contenus. La modération n’est pas dans la PPL. Peut-être que d’ici la fin de l’expérimentation, il y a aura des ajouts par voie d’amendement, mais je n’en suis pas certaine car selon moi, c’est n’est pas d’ordre législatif, mais davantage dans les travaux à mener avec le régulateur.
Quel est l’agenda de votre proposition de loi ?
L’avis du Conseil d’État arrive. Cela prend quelques semaines. Je ne suis pas en position d’attente puisque je continue de mener des auditions, avec beaucoup d’acteurs à rencontrer.
Souvent j’entends dire que l’Assemblée nationale ou le gouvernement s’attaque aux plateformes. Je ne le vois pas du tout comme ça. Nous sommes en train aussi d’essayer de réécrire un certain rapport à l’usage d’Internet, une meilleure responsabilité de tous, chantier qui exige un travail collaboratif. C’est pour cela que je mène énormément d’auditions, où je vois les personnes plusieurs fois. Tout cela en continu jusqu’au mois de mai, à partir duquel on en débattra dans l‘hémicycle.
[Interview] Laetitia Avia : contre la cyberhaine, le CSA sera l’accompagnateur des plateformes
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Le Conseil national du numérique a exprimé des « interrogations » sur votre proposition de loi (PPL) s’inquiétant notamment d'impacts sur le respect des droits et libertés. Que leur répondez-vous ?
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Certes, mais quelle est la légitimité du CSA pour chapeauter ce régime sur Internet ?
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Vous créez une hiérarchie entre des infractions. Les appels à la haine devront être traités en moins de 24 heures, les autres restent soumises au régime antérieur. N’y a-t-il pas une sorte d’atteinte au principe d’égalité ?
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Le délai de 24 h ne s’applique qu’à certaines infractions. Êtes-vous favorable à son extension, par exemple l’inclusion à toutes les infractions de propriété intellectuelle en liaison avec l’article 13 (17) de la directive droit d’auteur ?
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Certes, mais votre texte sur la haine en ligne abrite des dispositions qui vont bien au-delà, notamment l’allègement du formalisme des notifications ou la fin de la subsidiarité prévue par la loi de 2004…
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Votre texte ne prévoit de sanction qu’en cas manquement aux obligations de retrait d’un contenu, non en cas de surcensure. Pourquoi ?
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Le 1) de l’article 1 impose une obligation de retrait, le 2) sanctionne le non-respect de cette obligation…
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Pour faciliter la levée du pseudonymat, vous souhaitez augmenter les sanctions…pensez-vous que cela va changer quelque chose ?
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Vous confiez à une « autorité administrative » le soin de lutter contre la réapparition d’un site une première fois bloqué par un juge. Quelle est cette autorité ?
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Envisageriez-vous une forme de ventilation, par exemple la Hadopi pour la propriété intellectuelle, l’Arjel pour les jeux en ligne, etc. ?
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Vous êtes dans un champ de lecture, la haine, l’article relatif à « l’autorité administrative » est là aussi d’application générale…
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Emmanuel Macron avait annoncé « une interdiction de réseaux sociaux » pour les individus condamnés pour haine. L’idée n’est pas dans votre PPL. Pourquoi ?
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Mounir Mahjoubi souhaitait une obligation pour les internautes de s’identifier avant de signer une pétition en ligne…
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Qu’en est-il de la mise en quarantaine des contenus considérés comme « illicites » sans être « manifestement illicites »?
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Vous proposiez de sanctionner les auteurs de propos haineux par des amendes fortes, des stages de sensibilisation, mais aussi de renforcer les dispositifs d’éducation et de formation chez les jeunes…
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Selon un tableau diffusé par Bercy, pour 100 euros de dépenses publiques, la justice ne récolte que 4 centimes, soit 0,04 %. Est-ce suffisant pour accompagner votre PPL ?
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Selon un de vos tweets, le taux de retrait des contenus haineux serait bien trop bas : 4 % pour YouTube, 7 % pour Twitter et 34 % pour Facebook. Ces chiffres ne correspondent pas à ceux de l’UE sur la base des données de la LICRA et PHAROS. Qui dit vrai ?
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Pourquoi avoir annoncé d’un côté une mission sur Régulation plateformes et en même temps déposé votre PPL avant même les conclusions de cette mission ?
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Quel est l’agenda de votre proposition de loi ?
Commentaires (95)
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Abonnez-vousLe 01/04/2019 à 15h22
Super interview. D’autant que les questions un peu “rentre dedans” ne provoquent pas que des malaises, mais parfois aussi des explications plus précises ou des nuances. En tout cas ça ne dessert pas toujours l’interviewée. Ca, ça fait avancer le débat!
Il n’empêche que c’est compliqué ces questions quand même. Je n’aime pas du tout ce que fait et prépare le gouvernement sur le sujet, mais je serais bien en peine de proposer une solution miracle.
Le 01/04/2019 à 18h26
HS mais sympa votre poisson d’avril. J’y ai cru un moment et au moment de modifier bah rien, impossible " /> Pas très RGPD touça " />
Le 01/04/2019 à 18h29
comment mettre de la disruption dans le conservatisme étatique ? … Demandez aux néolibéraux-néoconservateurs LREM… pardon, aux “progressistes” LREM qui luttent sans relâche contre l’ultraconservatisme et le nationalisme des populistes réactionnaires. #simplificationDesDébats #DiscoursBinaire
Le 01/04/2019 à 18h30
avec toute la caillasse qu’ils vont se faire en revendant nos datas ça va être abo gratuit pour tout le monde (me suis fait piéger également)
Le 01/04/2019 à 18h39
Le CSA qui qui contrôle les contenus sur Internet. Le rêve de Sarko sera réalisé par Manu. C’est beau le progressisme, ça permet de transformer un des dernier espace de liberté en immonde supermarché contrôlé par les néolibéraux Macron compatibles…
Le 01/04/2019 à 18h41
Personnellement, je suis tellement habitué aux bandeaux “RGPD” “Newsletter” de quechoisir.org entre autres), que je n’ai, moi non plus, pas été étonné.
NB: en tout cas, je signale très souvent ces pop-up internes à Mozilla >> Next INpact
Le 01/04/2019 à 18h41
arrete de me faire rire s’il te plais, j’en ai mal au ventre
progressisme : nom masculin
1/ Comportement de ceux qui estiment qu’une profonde transformation des structures politiques et sociales permettra une amélioration des conditions de vie et une plus grande justice sociale. (bon cette def n’est pas LREM compatible….amélioration des conditions de vie d’une minorité et une plus grande justice sociale…la c’est LREM compatible)
2/ Tendance de ceux qui cherchent à faire bénéficier le plus grand nombre de personnes des progrès scientifiques et techniques. (bon toujours pas….. à faire bénéficier le plus grand nombre une minorité de personnes….la c’est LREM compatible)
3/ Doctrine de ceux qui croient au progrès moral de l’humanité. (mouais, la a la rigueur, ça collerait, il est pas question de pognon et on peut taper sur la populace parce que ces blaireaux de gueux sont amoraux c’est bien connu, ils sont même alcooliques illettré, mafieux, pas sages, faignant sans aucun sens de l’effort au point de pas etre capable de traverser la rue…..la c’est LREM!!!)
Effectivement ce sont des progressistes grâce au point 3….en nous crachant sur la tronche!
Le petit larousse doit revoir sa copie.
Par contre pas besoin de revoir la def de langue de bois : “C’est vrai ? Ça, je ne m’en souviens pas.”
Le 01/04/2019 à 19h52
Interview très sympa. J’aimerais que tous les politiques répondent aussi clairement et avec un peu d’honnêteté.
Elle explique un plus clairement sa loi et comment elle l’envisage, mais donne un peu l’impression de ne pas encore être allée au bout de son raisonnement et d’avoir imaginé toutes les implications concrètes qu’elle aura.
Je me demande comment ce genre d’interview se réalise, parce qu’il y a des questions loin d’être simples et un peu agressives pour Laetitia Avia.
Le 02/04/2019 à 07h27
Le 02/04/2019 à 07h41
Pour l’honnêteté et la clarté de ses réponses on repassera.
Sur beaucoup de point elle masque la misère et enjolive grossièrement la réalité.
Il ne faut pas confondre “agréable à lire” et “clair et honnête” (mais si on pourrait penser que du premier découle le second).
Par exemple, au sujet de l’augmentation du budget pour la justice :
http://www.syndicat-magistrature.org/Budget-pour-la-justice-2018-derriere-la-hau…
https://www.senat.fr/rap/a17-114-8/a17-114-8.html
Sans parler du :
“Mounir Mahjoubi souhaitait une obligation pour les internautes de s’identifier avant de signer une pétition en ligne”
-> “C’est vrai ? Ça, je ne m’en souviens pas.”
Ou encore :
“C’est la juriste et avocate qui vous parle. Le principe d’égalité devant
la loi, c’est une égalité des personnes devant la loi, pas une égalité
liée aux faits.”
Certes, et le principe de proportionnalité des peines on s’en fout par contre ?
" />
Le 02/04/2019 à 08h04
la clique Macronniene c’est quoi ? Macron, lui-même se revendique “progressiste” (un mot qui ne veut rien dire au passage) et Libéral. Libéral, il l’est assurément en terme économique, pour le reste, il est pour le contrôle de la pensé. La preuve avec cette loi. On est loin du libéralisme à l’américaine effectivement.
Le 02/04/2019 à 08h07
la clique Macronniene c’est quoi ? Macron, lui-même se revendique
“progressiste” (un mot qui ne veut rien dire au passage) et Libéral.
Libéral, il l’est assurément en terme économique, pour le reste, il est
pour le contrôle de la pensé. La preuve avec cette loi. On est loin du
libéralisme à l’américaine mais pas trop du “Libéralisme” à la chinoise.
Le 02/04/2019 à 08h15
Le 02/04/2019 à 08h25
Stricto sensus, et pour résumer sommairement, le libéralisme croit à la vertu du marché qui se régule tout seul (économistes Adam Smith, David Ricardo et d’autres). Le néo-libéralisme n’y croit pas du tout (économistes Karl Menger, Léon Walras entre autres) .
Le néo-libéralisme est la théorie économique qui régie notre système économique depuis la fin des années 1970 (Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont été les principaux promoteurs du néo-libéralisme). Le néo-libéralisme est une réactualisation de la théorie libérale dont la mise en pratique a pris fin avec la crise de 1929, cette dernière ayant détruit l’économie mondiale et ayant laissé place au Keynésianisme (du nom de l’économiste John Maynard Keynes). Les pratiques de la théorie keynésienne ont pris fin avec les chocs pétroliers et la suppression progressive de l’étalon-or (conversion du dollar en or) dans les années 1970. Ce qui a mis fin à la période qu’on appelle “les 30 Glorieuses”.
NB: en France, l’élection de François Mitterrand a prolongé le keynésianisme de quelques années, jusqu’en 1984 (Laurent Fabius 1er Ministre, négociations du GATT, création de l’OMC, politique du franc fort, négociations du traité de Maastricht).
Le 02/04/2019 à 08h35
Ah bon ?
Wikipedia Wikipedia
On s’attribue le titre / courant que l’on veut, ça n’en fait pas pour autant une vérité (loin de là, surtout en politique. En témoigne la multitude de tout bords qui se prétend d’héritage Gaulliste…).
Wikipedia
Le 02/04/2019 à 08h41
Le 02/04/2019 à 11h59
Le 02/04/2019 à 12h08
Tu es là pour gagner des points dogmatiques ou pour chercher à mettre un place un système de santé efficace ?
Parce que la sécurité sociale française est loin d’être un modèle.
Aucun autre pays ne privatisera les barrages,
https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/12/est-il-vrai-que-l-europe-veut-for…
Bon, c’est encore une exagération. Il s’agit de concession, pas de privatisation. Il y aura des appels d’offre, et 7 autres pays sont concernés.
Le 02/04/2019 à 12h13
Le 02/04/2019 à 12h15
Le 02/04/2019 à 12h36
Le 02/04/2019 à 12h37
Le 02/04/2019 à 12h47
Trouve-moi un endroit dans les écrits de Milton Friedman où il préconise la corruption comme méthode de… quoi que ce soit, et je te dirai que tu as raison.
Un libéral, c’est quelqu’un qui prône un état de droit, où la loi est simple, claire, compréhensible, mais surtout où elle est la même pour tous, petits ou grands, riche ou misérable.
La corruption est à l’opposé de tous ces principes. Et comme mentionné par tpeg5stan le copinage (i.e. le fait, pour une personne détentrice d’un mandat public, d’attribuer un marché, un monopole ou tout autre avantage à une personne en raison de ses liens avec cette personne) en est tout aussi éloigné. Exemple de copinage bien de chez nous : les liens entre le monde de la “culture” et le monde politique.
Quant à la personne qui disait que l’Etat français est “ultra-libéral” et répondait à la remarque sur les 55% de PIB, c’est vraiment simple, il suffit de regarder les charges prélevées sur les salaires. L’intégralité des charges (soit patronales + salariales). Au total, si on additionne les charges et l’impôt sur le revenu on atteint 50% (ce qui veut dire que l’Etat s’accapare, au titre des missions qu’ils s’est alloué, 50% de tout revenu payé en France). Si on y ajoute les différentes taxes et redevances (TVA et autres) on est largement dans un contrôle de plus de 50% des revenus versés.
Ah, dernier point, pour rire… tu sais quel était le nom complet du parti de Hitler, puisque tu le mentionnes…? Une des plus belles intox du “parti des 75000 fusillés” a été de réussir à le faire oublier… hmmm… non, à la réflexion ils ont réussi un bon paquet d’autres magnifiques intox à l’époque…
Le 02/04/2019 à 12h51
Tu peux dire « je n’ai pas lu l’article », ça marche aussi. Il y a la réponse à tes interrogations dedans " />
Bolsonaro a été élu sur un programme sécuritaire (le nombre de meurtres est affolant là-bas), et anti-corruption, sûrement pas pour un quelconque néolibéralisme qui n’intéresse pas 80+ % de la population, et sur lequel il est probable qu’il change d’avis comme de chemise, étant un ami des grands propriétaires terriens.
Le 02/04/2019 à 13h06
Le 02/04/2019 à 13h18
Le 02/04/2019 à 13h18
Le 02/04/2019 à 13h24
il faut lire mes commentaires précédents sur ce fil de commentaires. Me répéter me semble inutile, d’autant qu’une théorie économique ne se résume pas en quelques lignes. Si vous voulez vous informer achetez des livres d’histoire et des livres d’économie. Je n’ai pas la prétention d’être professeur d’économie, j’ai déjà bien du mal à me définir comme comptable.
Le 02/04/2019 à 13h27
Le 02/04/2019 à 13h30
Le 02/04/2019 à 13h32
Le 02/04/2019 à 13h36
Merci de ce commentaire infecte. J’étais de bonne humeur et j’aime discuter ici, mais parfois je ne comprends pas pourquoi il faut que des gens viennent chercher les embrouilles pour rien. Putain, voilà plusieurs heures que je réponds et c’est pour avoir finalement un commentaire qui me reproche de ne pas avoir envie de répondre !!
Le 03/04/2019 à 07h57
Quelle est la véritable importance de comprendre le terme, de l’utiliser correctement ou de le galvauder dans la mesure où il fait un excellent “hashtag”?
Le 03/04/2019 à 09h07
Le 03/04/2019 à 18h05
Le 03/04/2019 à 22h09
les seuls journaliste d’investigation que je connaisse bossent aux canards, les autres journaleux reprennent leurs news quand ça devient trop gros et que ça passe plus creme.
Reprend tous leurs articles, tous leurs proces (aucun perdu) et ensuite les gros titres des autres journaux, quelques temps plus tards…….c’est bien simple la seule agence de presse crédible dans ce pays, c’est pas l’AFP aux ordres mais le canard (pour une 50aines d’euros tu soutiens une presse libre papier non engagé et qui arrive dans ta boite au lettre).
seul bémol il n’y a plus les dessins de cabu dans l’avant dernière page " /> (enculé de croyant)
Le 04/04/2019 à 07h09
L’Eurogroup a quand même renoncé à sa politique néolibérale d’une monnaie qu’on ne dévalue pas et a autorisé la BCE à agir en contradiction avec le traité de Maastricht. L’Euro subit bien depuis 2008 une dévaluation.
Le 04/04/2019 à 07h13
Le 04/04/2019 à 07h16
Le 04/04/2019 à 07h24
Voilà, vous commencez à réfléchir. Vous avez déjà trouvé qu’il s’agissait d’une école de pensée qui est actuellement contestée. Je salue vos effort pour comprendre la chose économique.
NB: rien ne m’oblige à me justifier et je n’aime pas du tout le ton que vous employez. D’ailleurs, je ne comprends pas, vous vous excusiez dans un message précédent.
Le 04/04/2019 à 07h27
je suis anti tout. pas de religion, pas de parti politique.
quand aux investigation des journalistes mainstream, effectivement, parfois ils bossent. Maintenant, vue que toi tu as bossé sur le sujet. Combien d’affaires sorti par du mainstream se sont terminés au tribunal avec des condamnations pour des politiques et combien pour le canard?
Le 04/04/2019 à 07h32
Charlatan ?!? Je n’ai aucune prétention à être omniscient. Il y a une incompréhension sur mes intentions. J’ai seulement suivi des cours d’économie jusqu’à bac+2 et il est évident que vous-même n’avez pas suivi de cours d’économie (pourtant il me semble que l’économie est au programme de la classe de 2de et on en fait un peu en cours d’histoire). Et je vais encore répéter que je n’ai rien à faire de vos opinions politiques en matière économique, je ne parle pas de ça. J’ai l’impression que vous croyez que le libéralisme et le néolibéralisme sont opposables. Il ne s’agit que de nuances dans les rapports de l’Etat avec l’économie de marché.
Le 04/04/2019 à 07h36
Le web 2.0 est fascinant quand même : il faut toujours se coltiner ce genre de réaction accusatrice et avoir des propos tranchés ou binaires : “c’est comme ça. C’est pas comme ça. Toi, t’as tord. Moi, j’ai raison. Toi, t’es un complotiste. Moi, je sais”. C’est profondément débile et usant pour moi, surtout avec des inconnus comme ici. Vous n’en avez certainement rien à foutre (et je le regrette), mais je vais définitivement cesser de discuter avec des inconnus sur le web, je me rends compte que ça me pourrit la vie.
Le 04/04/2019 à 07h39
Et je sais, j’ai laissé des fautes d’orthographes, si jamais quelqu’un souhaitait me les reprocher comme souvent.
Le 04/04/2019 à 07h41
Bonjour, vous pouvez nous donner des infos sur le contexte de l’interview ? Je suis surpris/bluffé qu’elle puisse répondre de manière aussi précise sur les chiffres.
Le 04/04/2019 à 08h17
Le 04/04/2019 à 08h26
Le 04/04/2019 à 09h17
Vas lire des livres : Amazon
Je t’ai donné des éléments de compréhension, tu refuses de relire mes commentaires précédents et maintenant tu me traites comme une merde. Tu veux aussi que je te réponde point par point pour te dénigrer gratuitement ? Je ne comprends même pas tes accusations.
Le 02/04/2019 à 08h47
Le 02/04/2019 à 08h50
Emmanuel Macron et LREM sont néolibéraux et néoconservateurs :
* augmentent les impôts sur les classes socio-professionnelles moyennes et indemnisent les plus riches (CICE, IFI à la place de l’ISF),
* refusent tout dialogue social, avec un Président de la République et des Ministres qui ne négocient qu’avec leurs pairs étrangers, et avec une Assemblée nationale composée majoritairement de CSP+ (chefs de grosses entreprises, professions libérales, cadres supérieurs, fonctionnaires catégorie A, hauts-fonctionnaires).
* multiplient les lois sécuritaires et renforcent les pouvoirs régaliens de l’exécutif de l’Etat (l’autorité judiciaire et les représentants à l’Assemblée nationale sont de plus en plus confinés à des rôles subalternes).
Et pendant ce temps, l’action politique de Donald Trump, le Brexit, etc, présagent de la fin du néolibéralisme au profit d’un système plus protectionniste.
Le 02/04/2019 à 09h04
Le 02/04/2019 à 09h07
Elle est vraiment enferrée dans ses éléments de langage !
“Ce n’est pas tant aujourd’hui la difficulté puisque c’est un des rares sujets où on n’a pas d’encombrement de nos tribunaux.”
C’est totalement faux, les audiences liées aux délits de presse sont totalement blindées, pour un ordre d’idée il n’est pas rare qu’un délit de presse, après son audiencement, mette plus d’une année (en moyenne 1.5) avant d’être tranche, sans compter l’éventuelle instruction.
“On augmente de 1,6 milliard d’euros ce budget, soit près de 25 %”
Là encore il s’agit d’éléments de langage, l’essentiel de l’augmentation du budget va à la pénitentiaire qui en a bien besoin pour être en état de ruine, là où la Justice n’est qu’en état de clochardisation avancée. Résultat les annonces d’embauches de Juges ne couvrent même pas les départs à la retraite…
A partir de là, ces tentatives d’éclaircissement ne peuvent être que de l’enfumage, tout comme lorsqu’elle prétendait faire de la CAF le Juge des pensions alimentaires, et où il aura fallu toute la mobilisation des professionnels du droit pour faire obstacle à cette atteinte à la séparation des pouvoirs qui visait à confier le pouvoir judiciaire à une entité privée, avec au final une décision lourde du Conseil Constitutionnel.
A nouveau elle fait la promotion d’un texte portant atteinte aux libertés fondamentales, tout en ne s’attaquant pas à la racine du problème. Il faudra sans doute là encore un décision du Conseil Constitutionnel à minima pour encadrer sa Loi par de sérieuses réserves d’interprétation, sinon une nouvelle censure.
Le 02/04/2019 à 09h15
Le 02/04/2019 à 09h18
Le 02/04/2019 à 09h34
à noter qu’au sein de l’Union européenne, l’Etat français partage le pouvoir de l’initiative législatif et le pouvoir exécutif avec les autres Etats-membres et avec la Commission européenne. Je veux dire par là que transposer une directive européenne, c’est d’abord une volonté diplomatique de l’Etat français en plus d’être un acte législatif assumé de l’Assemblée nationale. AMHA obéir bêtement aux traités européens est d’une naïveté dogmatique qui s’est déjà sûrement vue dans l’histoire de France mais qui relève de l’absence de vision géopolitique.
Le 02/04/2019 à 09h36
Le 02/04/2019 à 09h45
Dans votre précédent commentaire, vous utilisiez l’UE pour dédouaner Emmanuel Macron de sa responsabilité. L’UE est dirigée, entre autres, par le Président de la République française et je suis content que vous ayez changé d’avis sur ce point.
Le 02/04/2019 à 09h51
Le 02/04/2019 à 09h55
Je suis conscient depuis le début que l’Europe est dirigée par les Européens.
En l’occurrence le quatrième paquet ferroviaire a été voté en décembre 2016, soit avant que Macron ne soit élu.
Lui faire porter une quelconque responsabilité sur ce sujet serait hypocrite. D’ailleurs, il a été bien timide sur la transposition.
Par contre sur la directive droit d’auteur, c’est bien lui le responsable, ainsi que tous les eurodéputés français ou presque, et si jamais dans les deux ans il y avait un nouveau gouvernement, je ne l’accuserais pas de transposer cette directive, pas plus que je n’accuserais les diktats de Bruxelles.
Le 02/04/2019 à 10h43
Le 02/04/2019 à 11h21
Le 02/04/2019 à 11h48
Un petit article assez intéressant sur le sujet :
http://ordrespontane.blogspot.com/2017/04/les-chicago-boys-milton-friedman-et.ht…
Au passage, le Chili, pays “de toutes les saloperies”, a une des économies les plus efficaces d’Amérique Latine - la comparaison avec son voisin argentin ou, encore plus rigolo, avec le “paradis socialiste” vénézuélien est éclairante - il est vrai que les inégalités au Venezuela sont beaucoup plus faibles…
Le 02/04/2019 à 11h49
Le 02/04/2019 à 11h58
Le 02/04/2019 à 13h45
Le 02/04/2019 à 13h50
Le 02/04/2019 à 13h53
Le 02/04/2019 à 13h56
Je suis vraiment désolé, je ne pensais pas être méchant derrière un clavier. Excuse-moi si je t’ai blessé " />
Le 02/04/2019 à 14h56
Le 02/04/2019 à 15h08
Le 02/04/2019 à 15h21
finalement, je crois qu’on est d’accord " />
Désolé, je supporte de moins en moins cette manie bien française de dire que dès qu’une idée politique pourrie est émise quelque part, “c’est la faute au néo-libéralisme”. Non, une idée pourrie n’est pas une idée libérale, c’est juste une idée pourrie. Et quand Macron prépare un joli petit marché pour son copain (mettre ici le nom du grand patron français que vous préférez), ce n’est pas non plus du libéralisme, c’est du copinage. Même s’il s’agit d’une privatisation.
Le 02/04/2019 à 17h39
Ahem AHEM AHEM (désolé, c’est pas un chat dans ma gorge, mais un putain de félin)
Droits de consommation sur les tabacs (milliards d’euros)
2010 2011 2012 2013 Droits levés 10.5 11.0 11.1 11.4 Versés régime général maladie 4,1 6,0 6,2 7,8 Versés régime agricole maladie 2,1 1,7 1,8 1,3 Versés branche famille 0 1,4 1,4 1,0 Total versé 6,2 9,1 9,4 10,1 Écart 4,3 1,9 1,7 1,3 Taux de reversement 59,0 % 82,7 % 84,7 % 88,6 %
Source : données de la Direction de la Sécurité sociale (DSS)
(confirmé par un pote qui y bosse)
Et puis depuis le temps tu devrais le savoir, le but est de refourguer aux potes du privé des partie entière et nom de dieux de bordel de merde, disons le extrêmement lucratif. Etonnant qu’une telle gabgit qui coute un pognon de dingue intéresse tellement les mutuelles et autres acteurs privés….y aurait-il du frique à faire?
C’est la méthode gouvernemental depuis des années, ils prennent un truc de droit privé, foutent leur nez dedans (invariablement y foutent la merde, mais ça c’est habituel, la preuve quand ils sont pas aux gvt ils pentouflent dans les grosses boites public. Pas étonnant que nos grosses entreprise etatiques et la nation aillent mal, nous sommes dirigés par des branleurs), parce que soyons sérieux on peut pas laisser à des béotiens toute la gestion de cette tune….et petit à petit ils pensent que c’est à eux, au point de voter les budget et décider ce qui sera remboursé ou pas, indemnisé ou pas…puis quelques temps plus tard les potes se pointent, quand ils ne viennent pas carrément du milieux des assurances privés, comme un certain premier sinistre. Et après ça, que l’on a tous pu constater à moins d’avoir vécu au Kerguelen sans avoir parlé à aucun scientifique, tu viens dire non non c’est des craques….
Tu vas rire ils font la même chose avec polo le chomdu….toutes les cotisations versées par les travailleurs sont supérieurs aux sommes versés aux chômeurs (JAMAIS l’assurance n’a vue ses rentrées inférieurs à ses sorties), pourquoi sommes nous en déficit? Et bien il faut bien payer les parasites qui nous pompent 10% du budget pour trouver du taf à 12% des chômeurs, et qui vous disent sourire au levres, notre boulot n’est pas de trouver du travail aux chomeurs!!! Nan leur boulot est de stigmatiser le chomeur, sur ordre du gvt , parce que bon ce ne sont que des parasites!!!
Le 02/04/2019 à 17h51
Le 02/04/2019 à 18h19
et puis tu sais, tu cites des organes de presses qui reçoivent tellement de subventions que….
enfin bref, pour revenir sur les sources de la secu. Fais toi un pote à la sécu, mais vraiment un bon (moi c’est un pote d’enfance donc vraiment un bon) et ensuite invite le à un repas avec plein de vieux potes en commun et vous commencez tous à le chambrer sur leur non gestion, leur déficit de fou, leur incapacité à équilibrer un budget…et après les apéros et le pinard à table, tu risques d’apprendre plein de trucs…pas forcément allant dans le sens de la parole établie à toujours dans les cieux, mais vachement intéressant. Un peu comme quand tu peux mater le dessous des cartes.
Le 02/04/2019 à 18h47
La meuf, elle est pas dead, elle a même du mordant :
BFM TV
Que des grandes pointures, chez LaREM…
Le 02/04/2019 à 19h12
Le 02/04/2019 à 20h05
Félicitations à Marc Rees pour sa parfaite connaissance du sujet et cette interview bien préparée. Bon boulot, comme d’hab… 👏👏👏
Le 02/04/2019 à 20h55
Le 03/04/2019 à 06h47
Le 03/04/2019 à 06h51
Le 04/04/2019 à 09h29
En plus tu sembles croire que je démens ce que tu écris, alors que pas du tout : si tu me parlais comme quelqu’un de normal, sans faire d’injonction et sans mépris, ce serait avec plaisir que je continuerais à discuter avec toi comme au début de notre échange. C’est vraiment piteux comme comportement (encore un terme trop élevé ? c’est bizarre de reprocher à quelqu’un d’avoir du vocabulaire).
Le 04/04/2019 à 09h31
J’ai fait un effort, je te tutoie maintenant. Tu vas peut-être baisser d’un ton, sinon on peut encore continuer longtemps à se prendre le bec en jouant à savoir qui a la plus grosse. C’est comme tu veux.
Le 04/04/2019 à 09h59
mouais, enfin vu la ligne éditoriale du canard les infos sont recoupés avant (ce qui explique le fait qu’il n’ai jamais perdu un procès)….et j’ai encore jamais entendu parlé de plombiers aux mondes
et j’ai plus confiance en un journal entièrement financé par ses ventes et ses abonnés que par un journal touchant des subventions de l’état, appartenant à un groupe vendant des armes, et diffusant de la publicité dans ses colonnes
Le 04/04/2019 à 10h20
Le 04/04/2019 à 10h22
Le 04/04/2019 à 11h26
L’aulne de la jurisprudence, c’est celui qu’on voit en chevauchant tardivement à travers la nuit et le vent, ou ça n’a rien à voir ?
Ça expliquerait qu’on se fasse endormir si facilement…
Le 04/04/2019 à 11h55
C’est une forme plus rare, mais qui existe de l’aune (oui, j’avais cherché aussi " /> )
l’Aulne est également un arbre qui aime bien les cours d’eau (à propos duquel a été écrit le célèbre poème de Goethe sur le « roi des Aulnes » ) " />
Le 04/04/2019 à 11h59
Le néolibéralisme (néo- nouveau) est la pratique libérale qui a court depuis la fin des années 1970 sous l’impulsion de R.Reagan et de M.Thatcher et qui a conduit à la fin du keynésianisme (apparu dans les années 1930 suite à la crise de 1929) et qui a perduré après la chute de l’économie socialiste soviétique et l’abandon de l’économie socialiste chinoise jusqu’à nos jours. Le néolibéralisme s’entend en opposition au keynesianisme. Cette pensée est aussi inspirée par une défiance totale à l’Etat-providence (notion keynésienne) et s’articule de ce fait autour de la création d’autorités indépendantes du pouvoir politique qui régissent une réglementation des marchés la plus légère possible. Dans une économie néolibérale, la croyance dans la possibilité d’une concurrence pure et parfaite des marchés n’existe pas contrairement à la notion de A.Smith. Parfois, d’après le néolibéralisme, le marché ne peut pas s’équilibrer tout seul et a besoin de “coups de pouce”. Le néolibéralisme ne reconnait pas non plus le principe selon lequel la somme des intérêts individuels forment l’intérêt général.
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Le 04/04/2019 à 13h02
Top, merci beaucoup, ça c’est de la défintion " />
Le 04/04/2019 à 13h09
Par contre j’ai du mal à voir en quoi la France ou Macron correspondraient à cette définition : dépenses massives tous azimuths, notamment dans les infrastructures (Sarkozy a lancé 4 LGV en même temps de mémoire), l’État-providence est loin d’être délaissé (35 % du PIB en dépenses sociales) , et la régulation tous azimuths est extrêmement complexe.
Pour moi, un qualificatif qui conviendrait mieux, est social-libéralisme.
Le 04/04/2019 à 20h23
« La France applique les principes du néolibéralisme depuis 1984, car l’Etat-providence est progressivement délaissé au profit de cette théorie néo-libérale depuis cette date jusqu’à aujourd’hui. »
« (Sarkozy a lancé 4 LGV en même temps de mémoire) »
« et la régulation tous azimuths est extrêmement complexe. »
Là, je suis totalement d’accord. Je dirais même que, parfois, c’est le système se mélange tellement les pinceaux que ça devient n’importe quoi. Mais quelle système économique n’a pas ses petites contrariétés ?
« Pour moi, un qualificatif qui conviendrait mieux, est social-libéralisme. »
Le 04/04/2019 à 21h39
à propos du social-libéralisme, peut-être est-ce un mot-valise entre social-démocratie et libéralisme. Dans ce cas, le social-libéralisme désignerait une évolution des actions des gouvernements sociaux-démocrates après la fin du communisme vers une tendance réformiste du libéralisme qui développerait potentiellement une nouvelle doctrine économique… mais je n’en sais rien, alors je m’arrêterais là.
Le 05/04/2019 à 07h48
Le 05/04/2019 à 09h00
Le 05/04/2019 à 10h25