Lors des Assises du Très Haut Débit organisées le 9 juillet dernier, Jean-Ludovic Silicani, le président de l'ARCEP, a tenu un discours abordant deux grands thèmes, le très haut débit (mobile et fixe) et la consolidation du secteur. Pour le président de l'autorité de régulation des télécoms, le chiffre 4 « n'est pas gravé dans le marbre ».
« Favoriser une consolidation dynamique du secteur »
Heureux de voir la fibre optique ou encore la 4G se développer en France, le président de l'ARCEP a une autre problématique en tête ces derniers temps. Le chamboulement du marché suite à l'arrivée du quatrième opérateur mobile. Certes, d'un côté, cela a permis de tirer les prix vers le bas, d'augmenter le nombre de clients, de faire exploser la consommation, de démocratiser les forfaits sans engagement et certainement de pousser les grands opérateurs à développer la 4G plus rapidement que prévu. Soit les volontés de l'autorité, trop las des anciennes méthodes du triumvirat aux forfaits un peu trop statiques.
Mais s'il y a eu conséquences positives, il ne faut pas oublier les répercussions négatives. Financièrement, Orange, Bouygues Telecom, SFR et même certains MVNO ont souffert et la situation n'est pas terminée. Afin de profiter d'une saine concurrence tout en limitant les dégâts, l'ARCEP compte légèrement affiner sa stratégie. S'il n'est pas question d'affaiblir Free Mobile, l'autorité entend plutôt « favoriser une "consolidation dynamique" du secteur ». L'objectif est à la fois de conserver les acquis, « notamment sur les prix du mobile », tout en permettant aux opérateurs de retrouver de la valeur et donc des marges.
Comment ? Quatre solutions cumulatives sont proposées par le président de l'ARCEP :
- encourager la poursuite de la modernisation des opérateurs qui passe par l'investissement et l'innovation, à la fois dans les services (OTT par exemple) et dans les technologies (5G, etc.);
- favoriser en dehors des zones denses, non seulement la mutualisation des réseaux fixes mais aussi celles des réseaux mobiles, ce qui réduit les dépenses et renforce l'efficacité des acteurs économiques;
- être ouvert à une plus grande concentration du secteur, car si 4 opérateurs étaient utiles, voire nécessaires, pour mettre fin à une situation de rente oligopolistique, en France comme dans les autres pays, ce chiffre (4) n'est pas gravé dans le marbre;
- et enfin, mieux convaincre les utilisateurs qu'une offre, c'est un prix mais aussi une qualité de service.
Concernant le deuxième point, la mutualisation, que ce soit pour la fibre optique ou la 4G, est déjà prévue depuis plusieurs années. Rappelons par exemple que les opérateurs sont incités par l'autorité à mutualiser leurs réseaux 4G dans les zones de déploiement prioritaire, ce qui représente tout de même 63 % du territoire et 18 % de la population.
« On peut envisager que le marché se reconcentre raisonnablement »
Les deux derniers points sont toutefois les plus intéressants. Le troisième aborde ouvertement la question de la concentration du secteur et d'un retour à trois opérateurs. Pour le président de l'ARCEP, l'arrivée du nouvel opérateur était en quelque sorte nécessaire, ceci afin d'en terminer avec « une situation de rente oligopolistique ». Deux ans et demi plus tard, ce qui était « nécessaire » en 2012 ne l'est plus aujourd'hui à entendre Jean-Ludovic Silicani.
Ce dernier tient en réalité cette ligne depuis quelques mois. En juin dernier, lors de son audition par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, il avait ainsi déclaré vouloir réorganiser le secteur vers plus de concentration. « De même qu’il était utile en 2008 - 2009 de faire entrer un quatrième opérateur pour réanimer un marché mobile congelé, stérilisé et inerte, de même aujourd’hui, on peut envisager, comme je l’ai dit au forum « télécoms » organisé par Les Échos la semaine dernière, que le marché se reconcentre raisonnablement. »
Et pour le président de l'ARCEP, cette concentration ne devrait pas se limiter au rapprochement entre SFR et Numericable. « Il pourrait y avoir d’autres opérations de concentration, qui concerneront forcément, si elles ont lieu, l’opérateur le moins important du secteur – Bouygues Telecom » a-t-il ainsi déclaré ouvertement devant les députés, avant de rajouter qu'il fallait « respecter le choix de l’entreprise de demeurer pour l’heure indépendante, en investissant afin d’essayer de redresser l’entreprise ».
« L'utilisateur dispose aujourd'hui d'informations insuffisantes sur la qualité de service »
Si le retour à trois opérateurs dépend à la fois des désirs de Bouygues Telecom et de la capacité de ses concurrents à proposer une offre solide (ce qui parait compliqué pour le moment), le président de l'ARCEP a aussi tenu à préciser sa pensée quant au retour de la valeur et la question fondamentale de la qualité de service. L'Autorité vient d'ailleurs de publier coup sur coup ses analyses de qualité de service pour le secteur fixe et pour le marché mobile. Et pour Jean-Ludovic Silicani, cette question est fondamentale pour les opérateurs.
« Acheter un bien ou un service, c'est pouvoir faire un choix éclairé et, en particulier, évaluer le meilleur rapport qualité/prix » a-t-il ainsi expliqué lors des Assises du Très Haut Débit. Mais « encore faut-il être bien informé. Or si le prix est une information aisément accessible à tous, l'utilisateur dispose aujourd'hui d'informations insuffisantes sur la qualité de service. » D'où la publication récente des études de l'ARCEP, et sa volonté de forcer les opérateurs à être plus précis sur les informations fournies, par exemple leur carte de couverture 4G.
Mais cela ne suffit pas. Les clients opérateurs ont besoin de plus d'informations afin de faire un choix éclairé. « Ceux-ci ne peuvent se contenter d'une carte de couverture ou d'un débit théorique : ils souhaitent disposer d'un débit effectif suffisant pour passer un appel, envoyer un SMS, un mail ou des images. » Et la logique vaut tout aussi bien pour les réseaux mobiles que fixes. L'autorité devrait d'ailleurs publier d'autres études et observatoires similaires dans mois et années qui viennent. Les cartes de couverture mobile seront même mises à jour très régulièrement. La prochaine est ainsi prévue pour le mois de septembre prochain.
Commentaires (91)
#1
Il est pitoyable ce mec ! Il a tout foiré et il essaie encore de faire croire que l’entrée de Free Mobile a été bénéfique !
Il a passé des années et des années à faire le VRP de Free, à mentir sur son réseau et sa qualité, et il veut maintenant que le consommateur puisse faire un choix éclairé ? Il se fout de qui ?
Mais c’est lorsqu’il a fait rentré Free Mobile qu’il fallait le faire !
#2
Pe qu’ il a un peu embelli les choses sur le réseau de FM mais je pense qu’ on préfère tous la situation actuelle à celle où certains payaient des forfaits à 20€ pour 2H d’appel avec des sms.
Sans compter les offres avec le gros boulet des 24 mois d’engagement.
Ah non moi perso je ne regrette pas du tout cette période.
Et franchement je trouve qu’ il a très bien fait de pousser l’arrivée d’un 4 eme opérateur
#3
Je plussoie
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Personnellement, ce type est un héros je trouve.
Par rapport à ce que dit Alkaline : je pense pas qu’on aurait atteint le niveau d’aujoud’hui même avec une baisse naturelle sans Free, le triumvirat était tellement en place et tellement “dans ses petits souliers”.
Le sous-titre résume bien la situation : maintenant que le triumvirat a été démoli, et que les 4 camps sont bien des camps séparés (en gros hein, les camps séparés)… on peut revenir à 3 sans soucis
#6
Tu rigoles ou quoi une baisse constante ?
Il y en avait pas. Leur seul but était de te faire raquer plus avec leurs nouvelles offres illisibles sur 24 mois.
Crois tu que sans free mobile ils se seraient grouiller de monter leur réseau 4G ?
J’en doute. On a bien vu leur retard sur le réseau 3G.
Va dire a nos amis Suisses et belges s’ils apprécient de voir à quel point il n’y a pas de concurrence chez eux.
Je pense qu’ ils nous envie notre free mobile.
Pareil aux US zéro concurrence des prix hyper élèves et des services n’ayant rien à voir avec ceux qu’ on a ici.
Le seul pays qui ressemble au notre niveau mobile est l’Angleterre.
Mais j’ai pas l’impression qu’ il y ait une pleureuse comme Bouygues pour pleurer autant sur le 4ème opérateur
#7
Le mieux serait de revenir à 1 opérateur. On éviterait ainsi au consommateur cette pénible corvée de faire un choix." />
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et enfin, mieux convaincre les utilisateurs qu’une offre, c’est un prix mais aussi une qualité de service.
Ah ben bon exemple. J’ai un abonnement Orange Pro via ma boite, je reçois très mal à la 3g à mon boulot pourtant limitrophe de Grenoble, je reçois très mal le téléphone chez moi (petit village de Savoie) et impossible d’avoir de la 3g sur la majorité du parcours en train entre Grenoble et Chambery…
C’est ca mettre le prix pour avoir de la qualité ?
#12
Ce qui est fou, c’est surtout que cette idée ridicule d’un nombre idéal d’opérateur passe comme dans du beurre.
Y’a pas un moment où les gens se demandent pourquoi il y aurait forcément un nombre idéal, et au nom de quoi quelqu’un pourrait prétendre connaître ce chiffre ? AU nom de quoi, également, il faudrait forcer les choses, alors qu’on a bien vu avec l’arrivée de Free Mobile que dès lorsqu’on laisse faire la concurrence, les choses se dirigent toutes seules vers des points de stabilisation qui ne bougent que lorsque le marché a besoin d’évoluer pour s’adapter à la demande.
Trop de gens encore qui croient que la vie réelle est comme SimCity et qu’il faut absolument tout contrôler…
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Ou est le probleme ? Pour une fois que le marché se regule dans le bon sens, c’est une tres bonne chose, non ?
De toutes manieres, faut pas rever, si il y avait eu besoin de virer du monde pour que les dividendes soient toujours garantis, meme a 3 operateurs et avec des forfaits a 20 € les 2h, les 3 operateurs d’avant Free l’auraient fait sans aucune arriere pensee.
Faire croire que Free est la cause indirecte des licenciements Bouygues & co est une escroquerie intellectuelle. C’est pas les Bisounours, hein, c’est un monde ou il y a du fric facile a se faire, et l’ennui c’est qu’ils y prennent gout…
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Le secteur mobile n’est pas tout… quand en fixe, la fibre se fait toujours attendre pour l’immense majorité et que l’ADSL n’a quasiment pas progressé en débits depuis plus de 15 ans quand on n’est pas au pied d’un NRA.
Cette infrastructure devenue basique est désormais en dessous de tout chez nous, bridant l’avenir.
Mais quand on voit comment la rencontre politiques/tenanciers du jeu vidéo encore présents dans notre pays (qui a fait partie des pionniers, dès les années 80) s’est passé mercredi, pour un secteur ayant largement dépassé le business du cinéma, on se dit que tant que notre gérontocratie agonisante formée au crétinisme ENArquien n’aura pas été décapitée, le futur continuera d’être insulté et ce pays de couler.
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Finalement, Orange, SFR et Bouygues ont payé leurs amendes depuis 2006 pour ententes illicites ?
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J’prendrai même pas la peine de citer les “trolls toxiques” mais faudrait peut être pas oublier, avant de crasher sur Free Mobile, que ces si cher opérateurs ont déjà été condamné pour entente.
Alors la concurrence normale avant elle n’as jamais existé que ce soit au bénéfice du porte monnaie du consommateur que de la qualité du réseau.
Et qu’on vienne pas dire que le maintien du prix à des niveaux élevés ça a permis de bénéficier au réseau, parce que il y a jamais eu d’investissement correct de fait, mis à part qu’ils ont dû raquer pour les licences de fréquences mais ça c’est l’état qui s’était gavé, historiquement le réseau de téléphonie mobile français a jamais été parfait peu importe l’opérateur.
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Lors des Assises du Très Haut Débit
L’important c’est qu’ils ne soient pas restés “assis” à rien faire !
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La tronche de satisfait alors qu’il a détruit un marché qui se portait comme un charme et participait grandement à la croissance du pays ! " />
Bravo Jean-Ludo ! " /> et bonne retraite surtout.
Je crois que tu ne manqueras à personne" />
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La concurrence par les infrastructures est une hérésie complète. A ce sujet, Iliad/Free a raison de vouloir détruire ses concurrents par des prix de détail bas sans fournir de prix de gros à des MVNO : ça plait aux clients et les opérateurs télécoms ont besoin d’économie d’échelle pour investir.
3 ou 4 opérateurs réseaux… en fait, moins, ils sont nombreux, plus ils ont d’abonnés et de possibilité de rentabiliser leurs infrastructures. Alors pourquoi être si nombreux ? Pourquoi pas une péréquation tarifaire entre zones denses et zones peu denses en population ? Ce serait plus logique quand on veut mailler l’ensemble du territoire et ça éviterait de faire payer exclusivement le contribuable pour les infrastructures en zones très peu dense.
Avant l’ouverture du 4e réseau mobile, Jean-Ludovic Silicani promouvait les MVNO pour commercialiser les offres de détail. Aujourd’hui (sauf erreur de ma part) l’ARCEP n’en parle pas des MVNO. Qu’en est-il ? Est-ce que Free et Bouygues Télécom vont en héberger ou non ? Bouygues a très peu de MVNO sur son réseau actuellement, Free aucun.
Pourtant, réguler le marché de gros et favoriser la multiplication des offres de détail serait aussi efficace et moins dangereux que de déstabiliser un marché comme l’Arcep l’a fait en ouvrant une 4e licence.
En plus, c’est trop facile maintenant de dire que les clients des opérateurs sont mal informés sur la qualité des services télécom quand les opérateurs eux-mêmes cherchent les prix bas et les économies dans un marché déstabilisé voulu par l’Arcep et par Free. Forcément, l’Arcep change de stratégie industrielle tous les 4 ou 5 ans.
Si dans 5 ans on nous apprend qu’il y a eu une entente illicite sur le marché du fixe, comme on nous a appris, il y a quelques années, qu’il y en avait eu une sur le marché du mobile, ça montrerait vraiment le cynisme et l’hypocrisie de tous ces acteurs des télécoms.
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C’est marrant, pour moi la “révolution” Free ce n’est pas le forfait à 20€ qui n’était que 2,5 fois moins cher que les autres offres comparables (l’abonnement en moins), mais le forfait à 2€ qui est 5 à 10 fois moins cher que les offres du moment (l’abonnement en moins).
Pour le reste je me fous complètement du nombre d’opérateurs, pourvu qu’ils ne s’entendent pas entre eux sur les prix
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Merci FREE
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” Pour le président de l’autorité de régulation des télécoms, le chiffre 4 « n’est pas gravé dans le marbre ». “
Cela veut dire quoi ? Que si un jour un ministre reçoit l’ordre des actionnaires d’Orange, SFR et Bouygues de faire cesser les activités terroristes de Free il fera fermer ce dernier ?
Ces salopards s’en sont mis plein les fouilles pendant des années avec la téléphonie aussi bien fixe que mobile en pleurant que les investissements les mettaient à sec.
Ce qui est FAUX. Ce qui coûte cher, en téléphonie mobile par exemple, c’est l’implantation des antennes. Les relais sont vite amortis et, quand ils sont devenus insuffisants pour un endroit ayant trop de nouveaux abonnés, ils sont déplacés vers un autre endroit où il y en a moins et ainsi de suite.
Enfin, “reconditionnés en fin de vie”, ils sont revendus à l’étranger.
C’était du moins le cas, fin des années 90, (oui, oui !) où, sur Châteaudun, une entreprise s’occupait du reconditionnement desdits relais…
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Je suis contre les rentes et pour la concurrence. Pour le réseau il fallait l’imposer, mais pas au niveau de l’Arcep.
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bande de citadin … qui peut me donner :
le nombre d’antenne 4g en Meuse (je parle même pas de la couverture ..) ; je crois que c’est 0.
le % de couverture 3G en Meuse, on rigole
le % de ligne éligible FFTH, FFTLA en Meuse, peut-être à Verdun, faut vérifier
Aujourd’hui, le prix ne permet pas de financer les zones peu dense. là ou il y’a des champs, de l’agriculture, …., mais quand même des gens qui y habitent.
la baisse des prix à profiter aux petits geeks des villes qui penses que la France c’est Paris, Lyon, Marseille …. Free a neutralisé les marges, du coup, il devient plus difficile de transférer les bénéfices vers de l’investissement puisqu’il y a moins de bénéfice. Il suffisait d’imposer aux opérateurs existant une obligation d’investir, et non pas l’obligation de faire entrer un low coster qui n’a eu comme bénéfice premier que de faire baisser les prix dans une politique de conquête de clients.
Bonne chance à free avec son vivier de CMU, RSA, GEEK, ado pré scolaire et autres consommateurs pour développer de la valeur. Il ne pourra se développer qu’en espérant la chute d’un concurrent pour lui racheter une vraie base cliente.
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