Vente de SFR : le poker menteur a débuté ! On vous explique tous les enjeux.
Tout le monde sait que c’est moji qui va racheter SFR !
Une offre de rachat pour SFR a officiellement été déposée et immédiatement rejetée par Altice. Qu’importe, le processus est lancé et les tractations vont certainement continuer. Nous allons maintenant voir jouer une partition bien connue de poker menteur. Qui remportera la mise ? À quel prix ? En attendant les réponses, faisons le point sur les forces en présence.
Le 16 octobre à 16h15
15 min
Économie
Next
Il y a plus de 11 ans, début 2014, Bouygues Telecom et Numericable faisaient monter les enchères pour racheter SFR, à coup de communiqués réhaussant régulièrement leurs offres respectives. Vivendi avait alors préféré le câblo-opérateur, une opération à un peu plus de 13 milliards d’euros à l’époque. L’Autorité de la concurrence avait été notifiée le 4 juin 2014 et avait donné son feu vert (sous conditions) le 27 octobre de la même année.
La suite, on la connait avec la méthode Drahi pour remettre dans le droit chemin « la fille à papa », comme il appelait alors SFR. Des années plus tard, la dette déjà colossale au moment du rachat (10,7 milliards d’euros en France) a augmenté pour atteindre 24 milliards d'euros au début de l’année. Patrick Drahi avait alors négocié avec ses créanciers un échange de 45 % du capital d’Altice contre une réduction de sa dette à 15,5 milliards d'euros à horizon 2033.
Cet été, le plan de sauvegarde d’Altice était validé par la Justice française – contre l’avis du ministère public et des syndicats –, ouvrant la voie à une vente de SFR. Chez les trois concurrents de SFR – Bouygues Telecom, Free (iliad) et Orange – les préparatifs allaient bon train, avec des déclarations officielles des différents dirigeants. Arthur Dreyfuss (PDG d’Altice France) faisait un appel du pied à peine voilé : « Aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n’a été reçue à date ». C’est maintenant chose faite.
On se souviendra aussi qu’en 2015, Altice (alors propriétaire de SFR et de Numericable) avait déposé une offre pour racheter Bouygues Telecom, en partenariat avec Free (iliad). Orange surveillait de près, mais n’était pas officiellement impliqué dans le projet. L’opération ne s’est pas faite et nous sommes restés à quatre opérateurs depuis. Le marché s’est néanmoins contracté puisqu’une bonne partie des opérateurs virtuels (MVNO) ont été rachetés à tour de rôle par les gros opérateurs nationaux.
Comment s’articule l’offre de rachat (ligne par ligne, poke @Marc)
En 2025, nous sommes donc dans un marché avec quatre acteurs, dont un qui bat de l’aile et est en passe de se faire racheter par les trois autres. Mais où en est-on exactement ? Comment se placent les forces en présence ? Qu’en est-il de l’avenir de l’offre de rachat d’Orange, Bouygues Telecom et Free ?
Next vous explique les enjeux et les dessous de cette partie de poker menteur qui a officiellement débuté. On commence par une présentation du « lot » – l’opérateur SFR – avec quelques chiffres pour le situer par rapport aux trois autres.
Il reste 83% de l'article à découvrir.
Déjà abonné ? Se connecter
Soutenez un journalisme indépendant,
libre de ton, sans pub et sans reproche.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d'un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Vente de SFR : le poker menteur a débuté ! On vous explique tous les enjeux.
-
Comment s’articule l’offre de rachat (ligne par ligne, poke @Marc)
-
Intelcia, UltraEdge, XP Fibre et ATS : qui sont les quatre exclus ?
-
Orange exclu du marché B2B pour les professionnels
-
Pourquoi Bouygues garde-t-il la main sur les zones non denses ?
-
17 milliards d’euros, une répartition à la Obelix (oui, trois parts)
-
Altice refuse net, l’Autorité de la concurrence en « standby »
-
SFR : 25 millions de clients sur le fixe et le mobile
-
545 boutiques physiques
-
8 000 employés… un « projet de démantèlement » pour les syndicats
-
SFR côté antennes et fréquences (plus de 220 MHz)
-
Ce n’est que le début…
Commentaires (18)
Le 16/10/2025 à 20h34
Je vous le souhaite tellement pas 🤣
Le 16/10/2025 à 20h50
Le 16/10/2025 à 22h32
Le 17/10/2025 à 01h57
Le 16/10/2025 à 23h57
Ce que l'on peut constater c'est que l'option rachat par une autre entité n'est pas dans l'actu.
Finalement :
- Soit c'est déjà plié (comme j'ai déjà commenté)
- Soit c'est cuit
- Soit c'est déjà fini
A noter que si on additionne le fixe et le mobile et que l'on partage en les clients SFR (soit 25.4m) entre Bytel et Free on obtient en % :
- Orange : 45,42%
- ByTel : 27,51%
- Free : 27,05%
Ça tombe tellement bien...
Le 17/10/2025 à 09h48
Dans le cas d'un autre opérateur telco plusieurs gros européens poussent pour une concentration au niveau continental, SFR serait donc une cible de choix pour grossir assez rapidement.
Je crois moins a un opérateur hors Europe pour les questions de souveraineté, mais on ne sait jamais.
Le 17/10/2025 à 11h27
Le 17/10/2025 à 17h21
Chaque pays veut au moins Son champion, sinon il n'y aurait pas de Free Italia/Pologne/.., ou d'orange Espagne/UK/Belgique/...
Bouygues et SFR vont disparaitre du paysage à terme, absorbés pour X ou Y ou un mélange des XY.
Modifié le 17/10/2025 à 17h31
Le 18/10/2025 à 00h15
Le 17/10/2025 à 12h13
Modifié le 18/10/2025 à 22h02
Modifié le 18/10/2025 à 17h10
Pourquoi ce totem désuet et mensonger d'un oligopole censé être meilleur que toute autre alternative (aucune n'ayant jamais été ne serait-ce qu'imaginée semble-t-il) ?
Cela favorise surtout des conditions d'entente qu'Iliad avait fini par exploiter pour pénétrer un marché via le prix, mais dont l'entité fait donc maintenant partie : de la solution transitoire, un passage au problème permanent ?
L'accès peu onéreux à la possibilité de posséder de l'infrastructure de télécommunication se pose en question, car c'est bien des coûts d'accès prohibitifs de la part d'(un) acteur(s) censé(s) permettre l'entrée de nouveaux acteurs (en contrepartie d'autorisations, de récupération d'actifs dont il(s) joui(ssen)t) qui forment un frein à l'entrée aujourd'hui.
Le 18/10/2025 à 20h38
Il faudrait un regroupement d'associations réparties sur l'ensemble du territoire qui arrivent à se mettre d'accord sur un prix et sur la répartition, dur dur, mais libre à elles de faire une proposition…
Modifié le 19/10/2025 à 01h15
Nerim, opérateur de collecte, lui-même racheté par Bouygues Telecom en 2019, qui ne pouvait plus ouvrir de nouvelles lignes à FDN.
Aujourd'hui, la collecte Ielo (lire "ielo")
https://www.fdn.fr/asso/notre-histoire/
« Pas assez cher, mon fils ! » Plus tu es gros, plus tu imposes tes règles de marge et de chiffre d'affaire.
Bref, vive la concurrence… des capitaux surtout.
Le 19/10/2025 à 11h46
Le 19/10/2025 à 17h12
Le 20/10/2025 à 09h32
(Et c'est pas ironique du tout - Si je ne suis pas personnellement concerné, je connais beaucoup de gens qui sont en galère à case d'eux, obligé de prendre de la 4G/5G qui marche aléatoirement, ou du starlink, et qui ont désormais le discours que la fibre "ne marche pas" et a été un gaspillage d'argent public)
Signaler un commentaire
Voulez-vous vraiment signaler ce commentaire ?