En France, le réseau électrique doit se transformer en profondeur
Pour des électrons libres et égaux !

Les réseaux électriques sont soumis à des changements importants, aussi bien sur la production (avec la montée en force du solaire et de l’éolien) que l’acheminement et la sécurité. Cela soulève des questions sur la stabilité des réseaux, d’autant plus avec le récent black-out ibérique.
Le 10 juin à 10h44
9 min
Droit
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Le 28 avril, l’Espagne et le Portugal étaient plongés dans le noir à cause d’un black-out électrique de plusieurs heures. Le réseau européen des gestionnaires de réseau(x) de transport d’électricité a lancé une enquête officielle, mais les conclusions ne sont pas encore connues.
Une des pistes vient de la forte présence des énergies renouvelables dans la péninsule ibérique : au moment du black-out, la production ibérique « provenait à environ 70 % de l’éolien et du solaire ». Des niveaux importants, mais déjà atteints par le passé. L’Espagne a depuis détaillé la chronologie de l’incident, sans en relever les causes profondes.
De multiples enjeux : solaires, éoliens, cybermenaces, climat…
C’est dans cette situation assez particulière que l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques vient de publier une note [PDF] intitulée « Adaptation des réseaux électriques : enjeux technologiques et scientifiques ».
L’Office n’y va pas par quatre chemins : « Face à l’essor des énergies renouvelables et des nouveaux usages, aux effets du changement climatique et aux cybermenaces, le réseau électrique français doit profondément se transformer ». Cela va évidemment de pair avec « des investissements massifs » (on parle de près de 200 milliards d’euros pour RTE et Enedis) et une coordination européenne.
Ce n’est pas tout. Selon le rapport de l’OPECST, la réussite de cette transition énergétique des réseaux, avec une échéance aux alentours de 2040, « suppose d’intensifier la recherche, l’innovation et le développement des compétences humaines ». L’Office veut remettre au goût du jour un métier trop souvent délaissé.
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Commentaires (20)
Modifié le 10/06/2025 à 12h57
Dans certaines zones rurales, je note qu'il y a souvent des projet d'enfouissement de lignes électriques. Je me demande si c'est une volonté locale ou bien une stratégie nationale.
Le 10/06/2025 à 22h08
Le 10/06/2025 à 13h20
Le 10/06/2025 à 15h15
Le choix entre l'un ou l'autre doit se faire de manière raisonnée.
Au Japon, les lignes sont en aérien pour facilité les réparations en cas de tremblement de terre violents notamment.
En France, ce soucis est bien moins présent, mais il existe dans certains lieux malgré tout.
Le 10/06/2025 à 15h31
Le 10/06/2025 à 19h11
Le 10/06/2025 à 20h28
Alors déjà, on ne règle pas le problème de la synchronisation, on est toujours derrière un onduleur qui copie ce qu'il entend.
Et puis quelle quantité de temps la batterie doit-elle stocker ? quelques minutes ? un nuage qui passe, mais ça ne règle pas le côté cyclique non plus.
Dernière question que pose win100 plus bas, quel est l'intérêt de les mettre avec les panneaux solaires ?
Pourquoi pas plutôt chez les consommateurs, ou en centralisé ?
Surtout qui contrôle l'algorithme de stockage/fournisseur, en fonction de quelles données ?
Par exemple une batterie de 5GWh peut donner 50GW pendant 6minutes, ou 5GW pendant 1h, ou se décharger toute la nuit en donnant 500MW pendant 10h
Le 10/06/2025 à 22h52
l'électricité en sortie d'un panal solaire (un panal, des panneaux!
la transfo DC->AC bouffe du jus, et envoyer 1W dans le réseau EDF est plus source d'emmerdes qu'autre chose, en envoyer en DC directement... suffit de prendre un livre d'histoire pour voir que c'est pas viable...
les batteries en local permettent de stocker la production, et de pouvoir piloter a minima (ou au moins d'amortir les coupures et baisses électriques selon la météo).
le stockage centralisé, pourquoi pas, mais comment on fait pour transférer l'électricité de la ferme de panneaux située a 50 bornes (voir le clash edison/tesla)?
pour le stockage chez le client, le souci principal est d'ordre économique: enedis ne pourra plus lire ni revendre les big data qu'il récupère grace au linky étant donné que la batterie "aplatira" les pics de conso...
personne n'en parle vraiment, mais le souci des batteries, c'est leur durée de vie: entre 2 et 3 ans de durée de vie à raison d'1 cycle de charge/décharge par jour avant que les pertes soient trop importantes... (quid de la dépendance à la chine? quid du recyclage? qui paye? etc.)
je vois beaucoup de personnes parler des batteries du futur, seulement, on est dans le présent, pas dans le futur. la plupart des gens évitent de miser sur des trucs qui n'existent pas...
... ce post est beaucoup trop long
Le 12/06/2025 à 11h47
Alors évidemment, les batteries n'ont pas une durée de vie illimitée mais j'ai comme l'impression qu'il y a plus de craintes parce que les constructeurs refusent de s'engager n'ayant pas assez de recul que de vérités :)
Et depuis 8 ans, les technologies ont également évolué.
Modifié le 12/06/2025 à 18h38
Le 14/06/2025 à 17h42
Le AC ou DC ne sont pas un problème, ils ont tous les 2 des avantages et inconvénients.
Le DC prend l'avantage pour des très longues distances de nos jours ;)
Par contre la tension doit être très haute pour les 2 pour éviter des pertes résistives dans les cables (IR drop).
Après la perte du convertisseur, que ce soit pour des batteries ou pour une ligne HV, c'est moins de 4%, peanut. Et plus c'est gros moins ça perd.
Et pour la durée de vie des batteries, on a aujourd'hui des LiFePO4 qui tiennent 6000 cycles à 80% de stockage, donc 8-10ans en cycle journalier, oui.
Modifié le 10/06/2025 à 22h53
Et qui est censé payer cette note très salée ? Les usagers, au travers de la taxe TURPE (Tarif d'Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité ), qui a augmenté de 7.7% au 1er Février, et qui est prévue d’augmenter encore dans les 4 années à venir (TURPE 7).
Donc ces EnR déjà ultra subventionnés vont encore, avec les mégas travaux d'ajout de lignes THT pour relier les champs d'éoliennes Off-shore et on-shore, les centrales solaires dispersées..., se traduire par une augmentation de s tarifs d'électricité, alors qu'il y a surproduction d'électricité et prix négatifs en journée au printemps et en été.
"Les barèmes du TURPE HTA-BT évoluent en moyenne de +7,7 % HT au 1er février 2025 "
On n'a absolument pas besoin, en tant que particulier consommateur, de cette "adaptation" du réseau pour les EnR.
Avec en plus des risques de blackout comme en Espagne.
Le 14/06/2025 à 18h01
Tu pourrais baisser ta conso, en tant que consommateur ;
Tu pourrais être acteur aussi, soit en produisant toi-même ton énergie soit en participant au collectif qui propose de l'électricité aux consommateurs.
Et même si tu restes avec cette vision que ton foyer est le centre du monde, tes enfants auraient pû bénéficier de ces transformations de consommation que tu as pu constater pendant ta génération, non ?
Exit les ampoules à filaments, les radiateurs grille-pain, ...
Les choses évoluent, oui.
Et désolé pour le côté taquin, j'ai cru que tu tendais un peu la joue
Le 10/06/2025 à 22h37
La CRE commence à envisager devoir prévoir dans ses scénarios une stagnation, voire une baisse de la consommation électrique dans les années à venir (grâce à la "sobriété", que l'on nous a demandé...).
Le 13/06/2025 à 19h43
Le 10/06/2025 à 22h42
Autrement, je vois pas trop comment ils justifient de pas avoir de solution technique pour réguler un parc de production électrique avec 15% de renouvellable non pilotable.
Si l'Espagne à eu un pic (ou des) avec 70% de production de ce type c'est qu'ils arrivent à savoir le piloter? Ou qu'ils s'en estiment capables.
Est-ce une volonté de freiner de ce côté de la filiaire ou bien réellement un soucis auquel on fait face en France et pas ailleurs (Espagne, Allemagne)?
Le 11/06/2025 à 08h00
Et sinon, 15% c'est une moyenne sur l'année, au printemps et en été, c'est bien plus que cela, on grimpe à 30 ou 40%, c'est à ce moment là, en journée entre 10h et 16h, que l'on a une surproduction, et pas seulement en France, mais en général en Europe.
En fait, l'Europe compte beaucoup sur les centrales nucléaires françaises pour assurer la production quand le solaire ne produit pas (et l'éolien quand il n'y a pas de vent), et stabiliser le réseau européen, qui, je le rappelle aussi est en fait un seul grand réseau à 50 Hz, coordonné par le gestionnaire ENTSO-E.
Le 11/06/2025 à 08h08
"Désormais, les parcs éoliens en mer de Saint-Nazaire, de Fécamp et de Saint-Brieuc, seront incités à arrêter leur production lors de ces plages de prix négatifs."
https://www.revolution-energetique.com/actus/electricite-a-prix-negatifs-comment-les-parcs-eoliens-en-mer-francais-ny-participeront-plus/
C'est quand même normal... Mais bien sûr ils seront dédommagés :
"En contrepartie, les producteurs bénéficient d’une compensation équivalente à l’électricité qui aurait été générée durant l’arrêt."
Encore le subventionnement des EnR, que finalement, nous les consommateurs payons.
Le 12/06/2025 à 22h05
Modifié le 13/06/2025 à 19h58
*
En même temps si on se base sur les prix de gros négatifs à ce moment là, la compensation va être rapidement calculée si elle est basée sur les prix du marché
Après, je suppose que les fournisseurs ont un contrat à terme de production lissée sur un an avec un volume garanti à l'achat comme à la vente: si ils fournissent plus, c'est à perte, si ils fournissent moins, pénalités, les contrats, c'est souvent comme ça, ça vaut en production, comme en consommation avec des marges de dépassement prévues bien sûr.