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Wine fête sa version 10 avec d’importantes nouveautés : ARM64EC, Wayland, HiDPI

Ce n'est toujours pas un émulateur

Wine fête sa version 10 avec d’importantes nouveautés : ARM64EC, Wayland, HiDPI

Wine 10 est arrivé le 21 janvier, avec à son bord une longue liste d’améliorations. Fruit d’un an de travail, elle introduit notamment le support complet de l’architecture ARM64EC, généralise la prise en charge de Wayland et améliore nettement la gestion du HiDPI.

Le 23 janvier à 14h14

Dans son annonce, l’équipe indique avoir réalisé 6 000 modifications dans Wine. La nouvelle version 10, qui marque une étape majeure sans être forcément plus importante que les précédentes, accumule les nouveautés pour améliorer le support des applications Windows sur Linux. Rappelons que Wine n’est pas un émulateur au sens strict – le mot « Wine » est un acronyme récursif signifiant « Wine is not an emulator ».

Grosses améliorations pour ARM64

L’apport le plus important est sans conteste le support complet d’ARM64EC (EC pour Emulation Compatible), signifiant une parité totale avec l’architecture ARM64. ARM64EC est une ABI (Application Binary Interface) développée par Microsoft pour permettre la compilation d’applications hybrides. Elle est proposée aux développeurs pour simplifier le portage des applications x86-64 vers ARM64, autorisant notamment les modifications incrémentielles. Lancée en 2021, ARM64EC est régulièrement mis en avant, notamment par Qualcomm lors de la GDC 2024, quand il était question de faire tourner les jeux sur ce qui allait être les PC Copilot+.

Comme l’indique l’équipe de Wine, les modules hybrides ARM64X sont donc pleinement supportés, autorisant le mélange de codes ARM64EC et ARM64 au sein d’un même binaire. Il est également possible de compiler Wine en ARM64X via l’option « --enable-archs=arm64ec,aarch64 ». Les développeurs indiquent qu’il faut utiliser une version expérimentale de la chaine LLVM, mais que la version 20 stable de celle-ci devrait pouvoir compiler Wine sans autre modification.

Autre conséquence, l’interface d’émulation x86-64 est présente, profitant justement d’ARM64EC pour exécuter tout le code Wine de manière native. Seul le code x86-64 des applications est émulé. L’équipe ajoute cependant que seule une taille de 4 ko pour les pages système est supportée, car il s’agit d’une spécification de l’ABI Windows. Sur les systèmes dont le noyau utilise des pages de 16 ou 64 ko, Wine ne fonctionnera pas.

Plus généralement, le support des plateformes ARM s’améliore avec la détection du processeur, la gestion des exceptions, ou encore le support de RPC/COM, de WIDL, de RTTI C++ et des exceptions C++.

Améliorations graphiques et intégration

Côté graphiques, il y a essentiellement deux améliorations. D’abord pour le HiDPI, mieux supporté dans Wine 10. Les fenêtres d’applications ne prenant pas en compte le contexte DPI sont désormais mises automatiquement à l’échelle, plutôt que de leur exposer des tailles de DPI dont elles ne feront rien. Des flags de compatibilité sont également présents pour remplacer ce support, que ce soit par application ou dans le préfixe.

Du neuf également pour Vulkan. Le pilote intégré prend en charge la version 1.4.303 de l’API graphique, lui apportant notamment le support des extensions vidéo. Outre le support de la liaison des polices dans GdiPlus, les fenêtres filles Vulkan disposent désormais d’un rendu supporté par X11. Il s’agit d’un alignement sur OpenGL, qui savait déjà le faire.

Concernant l’intégration, Wine 10 inclut une fonction très attendue, mais encore expérimentale : l’émulation du mode d’affichage. Il devient possible d’émuler complètement les changements de mode d’affichage, plutôt que de les modifier réellement. « Les fenêtres sont agrandies et mises à l'échelle si nécessaire pour s'adapter à l'affichage physique, comme si la résolution du moniteur avait été modifiée, mais aucun changement de mode n'est demandé, ce qui améliore l'expérience de l'utilisateur », peut-on lire dans l’annonce.

On note aussi l’apparition d’un nouveau applet desk.cpl. Elle peut servir à inspecter et modifier la configuration de l’affichage, pour changer la résolution du bureau virtuel ou pour contrôler les nouveaux paramètres d’affichage émulés.

Et Wayland ?

Et bien sûr, pas question de parler de l’aspect graphique sans évoquer Wayland. Wine 10 fait le grand saut, le nouveau pilote étant activé par défaut. L’équipe précise quand même que dans le cas où Wayland et X11 sont tous deux disponibles, x11 garde la priorité. Sur un nombre croissant de distributions où Wayland est activé par défaut et X11 supprimé, la question ne se posera pas.

Le support de Wayland s’étend également, avec la répétition automatique des touches, OpenGL et un positionnement correct des fenêtres contextuelles.

Wine 10 contient aussi une longue liste d’améliorations plus générales, comme des corrections sur la barre des tâches, sur la gestion de l’état des entrées/sorties asynchrones dans le nouveau mode WoW64 et sur le mode interprété de WIDL. Signalons aussi une hausse générale des performances et la suppression de plusieurs fonctionnalités considérées comme obsolètes dans Wine3D.

Commentaires (17)

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Ce n'est toujours pas un émulateur
Attention, on s'en rapproche petit à petit : "Autre conséquence, l’interface d’émulation x86-64 est présente, profitant justement d’ARM64EC pour exécuter tout le code Wine de manière native. Seul le code x86-64 des applications est émulé."

Comment ça, je chipote ? :francais:
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Je savais que quelqu'un allait faire la remarque, j'aurais presque pu parier que ce serait toi :p
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Fallait mettre un autre sous-titre ! Perso, j'aurais bien vu "Champagne !" :D
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Quel projet de fou quand même... Je me souviens que la toute première fois que j'ai testé Linux c'était sur un liveCD sur un vieux Celeron avec 64mo de ram, un truc appelé demolinux je crois, la machine était sous Windows 98 à cette époque, et j'avais 15 ans, contre 37 aujourd'hui... Wine était déjà préinstallé sur la bestiole, et sans accès à internet, je ne comprenais rien du tout. 😂
À vrai dire, je suis quasiment persuadé que presque rien ne devait fonctionner à cette époque avec wine. En plus le système était en anglais, et je n'y pigeais rien. Mais au moins, les pilotes pour le gpu fonctionnaient out of the box, et le son, contrairement à windows... 😅
Mais c'est dire à quel point ce projet a de la bouteille, et le chemin de dingue parcouru pour en arriver là, au point que des grosses boites comme Valve en aient fait un des piliers de leur écosystème logiciel, intégré à Proton ! 😃
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Oui, aujourd'hui même Apple l'utilise dans son Game Porting Toolkit !
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À vrai dire, je suis quasiment persuadé que presque rien ne devait fonctionner à cette époque avec wine.
Je suis arrivé sous Linux aussi dans ces eaux là (~2003-2004) et non, j'ai bien le souvenir que ça marchait déjà au contraire vraiment pas mal. En fait j'ai souvenir que les problèmes étaient surtout, comme aujourd'hui finalement, les grosses applis de Microsoft. Pour d'autres c'était plus aléatoire, des trucs comme Photoshop marchaient plutôt bien ou pas du tout selon les versions. Mais en tout cas j'ai souvenir d'avoir utilisé pas mal de "petits softs" Windows, souvent des freewares qui faisaient des trucs précis, avec Wine et que ça marchait globalement très bien.

Même au niveau des jeux vidéo, ça a souvent bien marché. Ce qui a réellement changé avec Proton c'est pas tant les perfs ou la compatibilité, c'est que là où Wine était compatible à rebours (un jeu sortait, x mois plus tard il marchait bien sous Wine), avec Proton on a un tel niveau d'avancée que maintenant j'achète des jeux sans même me poser la question de la compatibilité immédiate/
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Les perfs c'est surtout l'API Vulkan (sans oublier ses extensions optionnelles) et donc DXVK et VKD3D ainsi que le pilote RADV avec ACO pour AMD ou d'autres.
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est-ce qu'on peut enfin utiliser Office365 avec ? :pleure:
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Ou la suite adobe :fumer:
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Déjà que ça merde pleine balle sur windows 😅
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Tant que ça continue de faire tourner le pinball de Windows… 👌
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Cela fait 14 ans que je suis sous linux, j'utilise Wine de plus 2017. conclusion des fois ça marche et souvent ça ne marche pas. Ce n'est pas une attaque contre l'équipe de développement de Wine, mais un simple retour d'usage.
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Tu utilises Wine directement ou tu passes par des lanceurs tels que Bottles ou Heroic Games Launcher ?
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Cela fait bien longtemps que mes besoins sont remplis par des logiciels cross platform (ou sous Linux uniquement) que cela fait un bail que je n'ai pas testé Wine.
Content qu'il ait évolué. Pour certains qui veulent absolument un logiciel Windows, cela peut dépanner .
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C'est énormément utilisé pour les jeux, Steam (via Proton) par exemple.

Et pour les autres applis, il y a des outils comme Lutris (en plus de ceux mentionnés au dessus) qui permettent de simplifier l'installation et la gestion des applications.
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A une époque, c'était énormément utilisé avec des gros applis comme MS Office, mais comme dorénavant il est possible d'ouvrir d'avoir en ligne, l'intéret est bien moindre pour se dépanner.

Pour les jeux, cela a été pas mal utilisé. Il y a avait d'ailleurs PlayOnLinux qui était une surcouche pour simplifié.
Un peu comme Lutris apparemment.

Et il ne faut pas oublier la solution commercial crossOver qui supporte pas mal le projet pour ceux qui veulent un support
https://www.codeweavers.com/crossover

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  • Améliorations graphiques et intégration

  • Et Wayland ?

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