[Édito] Mais où est passée la modération ?
Stay awhile and listen
Asseyons-nous quelques instants et discutons de modération. Parce que c'est fou un peu : il n'y en a presque plus. Délit de fuite ? Que nenni !
Le 25 novembre à 17h49
10 min
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Le 15 décembre, cela fera officiellement 20 ans que je travaille chez Next. Très vite, les liens avec la communauté sont devenus un sujet que j’ai affectionné. Les premiers émois des réactions sur mes propres articles bien sûr, mais surtout la manière dont les commentaires sont devenus un incroyable vivier d’informations. Avec le temps, vos messages sont devenus partie intégrante de « l’expérience Next ». Et quelle partie ! Plus de deux millions de commentaires dans nos archives depuis 2012, excusez du peu.
Le revers de la médaille, que l’on pourrait généraliser à tout fonctionnement un tant soit peu démocratique, est que l’on n’est pas toujours d’accord avec tout ce qu’on y lit. Ce n’est en général pas un problème. Ça peut même être une source d’immense richesse : la confrontation des idées, l’arrivée de points de vue originaux, le déferlement des arguments. Du moins tant que le respect reste présent.
Rogntudju !
Beaucoup parmi nos lecteurs les plus anciens me connaissent. On peut dire que je fais partie des meubles et que j’ai été très actif dans les commentaires pendant de longues années. On m’a également donné un surnom : « la sword ». Un vieux, très vieux sobriquet, parfois donné affectueusement (cœur sur vous), parfois beaucoup moins.
Que s’est-il passé ? Durant les premières années de Next, on était encore dans un certain émerveillement face à l’informatique. Tout était neuf et sauvage dans bien des domaines. Pourtant, déjà à l’époque, il y avait de grandes guerres de chapelles. Sur le matériel, on trouvait ainsi les grands prêtres d’Intel, AMD, NVIDIA et ATI avant son rachat par AMD. J’ai vu des séries de commentaires affirmant agressivement que l’une ou l’autre de ces entreprises avait toutes les qualités. Les gens du camp d’en face n’avaient rien compris et il convenait de s’en moquer. Et ce n’était rien encore comparé aux champs de ruines laissés par les guerres Microsoft/Linux.
À l’époque, les premières fonctions de modération sont apparues, car il nous a semblé vite urgent de faire un peu de ménage. Dans nos réunions, la question du bien-être général a fait une entrée fracassante : fallait-il laisser tout le monde libre de s’exprimer sans barrière ou instaurer des règles ? Nous avons vite choisi la seconde option, pour éviter que des personnes intéressantes ne se sentent écrasées par de forts caractères.
Les années folles
De notre point de vue, ces règles étaient évidentes, presque implicites. Nous demandions simplement du respect entre les différentes personnes intervenant. Mais tadaaaaa : l’évidence des uns n’est pas celle des autres. Les années passant, le cadre juridique a également évolué. Certaines règles ont été gravées dans le marbre de la loi, dont tout ce qui touche à la haine, à la pédopornographie et bien sûr au terrorisme. Nous étions responsables devant la loi.
Petit à petit, notre approche a changé. Nous nous sommes suspendus à une ligne fragile : liberté de fond, respect dans la forme, sans tomber dans tout ce qui est puni par la loi, comme la diffamation. Notre perspective était que l’on pouvait toujours exprimer un point de vue, tant que l’on y mettait les formes et que l’on ne tombait pas dans le pénal. Hé ben non.
On s’est pris la tête un bon paquet de fois. Les guerres ont continué, largement accentuées par l’arrivée d’un nombre toujours plus important de nouveaux lecteurs. C’est aussi à cette époque que l’on s’est rendu compte qu’il y avait bien des lectrices, mais qu'elles ne s’exprimaient pratiquement jamais. Depuis, nous avons publié de nombreux articles abordant la question des femmes dans la tech, et la teneur d’une partie des commentaires a montré l’ampleur du problème.
Je suis devenu une sorte de « référent » dans la modération pour le reste de l’équipe. On me posait des questions sur la meilleure ligne de conduite à adopter pour telle ou telle personne. J’étais déjà devenu la « sword » parce que je tranchais dans le vif et que la notion de « troll » battait son plein. Car oui, des avis tranchés, sans argumentation, pour le plaisir de faire réagir, nous en avons lu des centaines.
Beaucoup nous ont reproché cette modération tranchée et nous nous sommes souvent expliqués dans les commentaires. Certains étaient butés, d’autres comprenaient et essayaient d’en tenir compte pour la suite. Et ces personnes, nous leur disons un grand merci. Certaines sont toujours là aujourd’hui et sont venues nous voir dans les locaux de moji le 16 octobre de l’année dernière.
Les années covid
On pourrait penser qu’une certaine habitude et le temps qui passent auraient un effet apaisant sur tout le monde. Mais non, et la période qui a commencé avec le début de la pandémie de covid-19 l’a bien montré.
Durant les années 2021 et 2022 particulièrement, nous avons été… soûlés. Une période qui était déjà complexe pour nous, car Next INpact (à l’époque) rencontrait d’importantes difficultés. Nous étions concentrés sur le meilleur chemin à prendre et avions peu de temps à consacrer à la lecture des commentaires. Ce qui était d’un côté une punition pour nous, car nous avons souvent lu d’incroyables échanges, riches en information. Mais, d’un autre côté, c’était aussi un soulagement, à cause d’un emballement désolant à observer.
Je me souviens en avoir discuté en 2022 avec Mathilde autour d’un café. Nous essayions de comprendre les raisons d’une telle explosion. Presque tous les sujets étaient devenus des prétextes à s’engueuler. Tout le monde avait l’air de vouloir frapper quelqu’un et on sentait une rage puissante, une envie d’en découdre.
Rétrospectivement, on pourrait dire que nous avons subi la même chose que tout le monde. Jusqu’en 2019, c’était « le monde d’avant ». Le covid est passé par là, mais n’a été que le premier évènement d’une longue série de changements à digérer. Comme si toutes les digues posées pour préserver le douteux héritage des 30 Glorieuses avaient cédé. Une attaque de l’Ukraine par la Russie, la guerre aux portes de l’Europe, une explosion du coût de l’énergie, d’importantes tensions sur l’immobilier, une érosion du pouvoir d’achat… une atmosphère méphitique et délétère, une angoisse généralisée.
Alors oui, on trouve toujours des raisons, mais ça ne change rien à ce qui est vécu sur le moment. Et surtout, quelles que soient les raisons, elles n’ont pas touché que vous. Elles nous ont affectés, modifiant notre manière de réagir. Pour celles et ceux qui s’en souviennent, j’avais écrit un billet en décembre 2022 pour exposer la situation. Le principal argument était que les opérations de modération nous prenaient trop de temps d’écriture. Nous en étions alors à plusieurs semaines d’interventions constantes, supprimant à tours de bras des commentaires, bannissant des comptes temporairement ou définitivement. Nous n’avions plus envie de discuter.
Durant cette période, à force de répéter qu’il fallait s’exprimer poliment, certains étaient même devenus experts dans l’art d’écrire des horreurs sous couvert d’une forme agréable, brouillant les signaux.
Le grand calme
Le rachat par moji à l’automne 2023 a tout changé. Depuis, on pourrait dire que tout est calme. Enfin presque, mais comparé à ce que les dernières années avaient été, c’était le jour et la nuit.
Depuis plus d’un an, l’ambiance dans les commentaires est devenue si calme que les interventions pour modération sont devenues bien rares. Alors bien sûr, vous êtes moins nombreux. Les plus gros fauteurs de troubles ont été bannis et le nouveau site lancé en fin d’année dernière réclame d’être abonné ou qu'un compte gratuit ait au moins trois ans d'ancienneté pour commenter. Mais même en tenant compte de ces paramètres, tout est plus tranquille.
Conséquences ? Pour nous, la possibilité de nous concentrer sur nos actualités sans trop s’inquiéter d’un éventuel cocktail molotov verbal. Pour vous, on ne peut qu’imaginer des conversations plus apaisées, voire un retour dans les commentaires après des années d’hésitation à venir dans ce qui pouvait être une vraie zone de combat.
Cet aspect nous intéresse particulièrement. Nous savons depuis longtemps que beaucoup de profils très intéressants arpentent notre site, et nous aimerions que tout le monde puisse s’exprimer. Surtout dans une société évoluant aussi rapidement et face à une IA progressant à toute allure. Une IA au carrefour de presque toutes les thématiques que nous abordons depuis 20 ans.
Next, le refuge
Plus personnellement, je dirais que ces années passées à vous lire et à intervenir m’ont fait passer par de nombreuses phases. D’abord l’égo, sur un jeune site, avec un jeune journaliste, de jeunes lecteurs, la possibilité de devenir une « figure centrale ». Une figure d’autorité même, imaginez un peu ! Puis des phases de colère, de lassitude et finalement d’acceptation il y a une dizaine d’années.
D’accord mais… quelle acceptation ? Que nous faisons société et que notre approche est la bonne. On préfère vous laisser discuter autant que vous voulez, en intervenant aussi peu que possible, sauf pour venir nous-mêmes dans la conversation (quand on peut) ou les rares fois (désormais) où quelqu’un dépasse les bornes et devient une perte de temps par son comportement.
Ces deux dernières années, nous avons vu à plusieurs reprises des commentaires allant dans le même sens : que Next était une forme de « refuge ». Même si la ligne éditoriale est une matière vivante et que nous aimons tester de nouveaux sujets, l’approche ne change jamais. Nous prenons toujours un peu de hauteur, nous analysons, nous prenons le temps de chercher. Beaucoup d’entre vous s’y retrouvent et tiennent à ce que les choses restent ainsi. Même l’arrivée de sujets plus sociétaux a été vécue par certains comme une perturbation de la Force. Et nous sommes douloureusement conscients d'être privilégiés sur Next, quand nous jetons un œil aux sections commentaires d'autres sites.
Mais il y aura toujours de la modération. De nouvelles personnes peuvent arriver, quelqu’un peut passer une très mauvaise journée et déverser sa colère dans un commentaire rageur. Et ce sera toujours compliqué, car il faut prendre le temps de lire l’échange et de comprendre ce qui s’est passé. Appliquer les mêmes règles à tout le monde (abonnés ou non), mettre de côté son humeur du jour, réfléchir posément, détecter les entourloupes. Et toujours avertir quand une discussion semble sur le point de déraper.
[Édito] Mais où est passée la modération ?
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Rogntudju !
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Commentaires (69)
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Le 26/11/2024 à 08h56
Le 26/11/2024 à 09h11
D'ailleurs, au passage, je pense que c'est plus awhile que a while (soit dit en passant)
Le 26/11/2024 à 09h32
Le 25/11/2024 à 18h06
Le 25/11/2024 à 20h24
Le 25/11/2024 à 18h13
J'ai rarement été l'objet de trolls mais je fais partie de ces gens pour qui ce qui est dit sur le net est la résultante d'une trajectoire de vie propre et que quand on vient déverser sa bile dans les commentaires c'est qu'on est pas en demande de changement de pensée mais plutôt pour affirmer son point de vue sur les autres. A ceux là, je dis bon courage et je plains leur entourage.
Peut être que les chiffres des gens qui ont été sanctionnés nous montrerait que ceux-là sont une minorité écrasante.
Merci pour votre travail attentionné pour notre bien être, en tout cas.
Le 25/11/2024 à 20h27
(Et ce message s'adresse aussi aux autres personnes qui agissent comme toi avant : n'hésitez pas à venir, on ne mord pas! Enfin, pas trop fort...)
Le 26/11/2024 à 08h59
Il s'en est passé des choses depuis l'époque de la B4
Merci à toute l'équipe!
Le 26/11/2024 à 10h01
Perso, je suis un imposteur permanent et cela ne m'empeche pas de commenter (au contraire même).
Le 26/11/2024 à 16h24
J'ai beau avoir une solide formation (mais pas en informatique), je n'ai jamais exercé dans le domaine dans lequel j'ai étudié et j'ai tendance à ne m'exprimer que si j'estime pouvoir éviter de dire des conneries.
"Peut être que les chiffres des gens qui ont été sanctionnés nous montrerait que ceux-là sont une minorité écrasante. "
Je le pense aussi. De nos jours, celui qui fait beaucoup de bruit peut faire croire, à qui ne se pose pas trop de questions, que son avis est majoritaire/important/ayant plus de valeur ....... c'est triste
Le 25/11/2024 à 18h18
On a les codes et on se respecte (enfin, on essaie 😅).
Mais oui, c'est agréable !!
Le 26/11/2024 à 10h00
Le 25/11/2024 à 18h21
Mais impossible de faire sans, courage à l'équipe !
Le 25/11/2024 à 19h34
La modération, c’est souvent soit le vide complet, soit une grande censure (surtout sur les critiques et débats, peu importe si ils sont construits ou non)
Modifié le 25/11/2024 à 18h22
Par rapport à l'avant et après COVID, perso j'ai aussi observé une explosion de la rhétorique binaire : si t'es pas d'accord avec moi c'est que tu es contre moi. Fortement utilisée par des personnalités très médiatiques de l'époque, comme un certain Président des USA.
Et j'ai l'impression que c'est devenu un standard de discussion.
L'autre élément qui est prompt à envenimer les débats, c'est aussi ce que j'aime appeler l'étiqueteuse. Il s'agit de balancer tout un tas d'étiquette en -isme ou -phobe (et on arrive encore à lire du "fanboy", mais lui je le classe plus dans la condescendance) et itérer dessus. Non seulement c'est faire une erreur fondamentale d'attribution, mais en plus, c'est à la limite (voire réellement) de la diffamation pour d'autres. Et sur ce point, on en revient à la responsabilité pénale du site citée dans l'édito. Si je signale un commentaire comme diffamant à mon égard et qu'il n'est pas modéré, je peux porter plainte contre l'éditeur du site.
À cela, j'ajouterai un autre point que je constate souvent qui fusionne les deux premiers : l'impression que tout le monde doit prendre parti. Désormais, chercher à comprendre un point de vue, ou un concept, sans y adhérer, semble être impossible.
Bref, j'ai l'impression d'observer une forme de radicalisation des modes de pensée. Je n'essayerai pas de chercher l'origine, nombre de sociologues plus qualifiés que moi sur le sujet doivent l'avoir ou le faire. Mais ce que je constate, c'est que c'est rapidement lassant.
Sinon, à ce sujet, ça donne quoi l'usage de @Ness_01 dans l'analyse des messages pour la modération, comme vous en parliez au poing Dev 12 ? Un petit retour d'expérience serait très intéressant :)
Le 25/11/2024 à 18h45
Le 25/11/2024 à 19h48
Le 25/11/2024 à 18h47
On dirait que certains veulent surtout appartenir à un groupe qui va partager un ennemi commun.
Le 25/11/2024 à 19h50
Modifié le 25/11/2024 à 23h51
Je prévoyais de faire un post plus détaillé, mais je vais essayer de synthétiser mon approche dans ce commentaire.
On fera un post à part si nécessaire.
Premièrement, un disclaimer.
Je n'ai pas de certification en Machine Learning (pour l'instant) et je me suis lancé dans ce projet par pure passion pour ce domaine que je découvre. Le développement est + / - en standby pendant que je me familiarise avec des techniques plus avancées en ML. Parallèlement, je travaille également sur d'autres projets chez moji.
La première étape a été de concevoir un plugin pour WordPress qui émet un event à chaque commentaire posté. Cet event initie une requête HTTP vers un service interne avec un payload contenant le commentaire, ses parents éventuels et le titre de l'article. Puis de coder la logique de gestion du retour du LLM pour réaliser une action (autoriser ou non la publication d'un commentaire)
Ça c'était la partie facile. On a vu cet outil comme un outil de pré modération dans un premier temps, toujours un humain dans la boucle qui valide ou non la décision.
La deuxième étape, setup un serveur d'inférence.
La plupart des gens sont maintenant familiers avec des solutions comme Ollama, setup avec lequel j'ai commencé à explorer les LLMs après que les possibilités offertes par l'API d'OpenAI m'aient révélé leurs limitations.
(Parenthèse : Aucun de vos commentaires n'est passé chez OpenAI. Je parle uniquement de mon utilisation sur d'autres intégrations à mon workflow.)
J'ai très vite été confronté à deux problèmes.
- La limitation des modèles génératifs disponibles à ce moment sur huggingface
- La génération structurée
Bien que des efforts conséquents aient été faits par la communauté open source, la différence de qualité était encore flagrante. J'ai cependant obtenu des résultats qui se défendaient très bien avec les modèles de Nous Research (big up à eux), notamment Hermès 2.
La question est : comment encoder nos valeurs éthiques dans ce modèle ? Chaque modèle est entraîné sur un corpus censé lui fournir l'ajustement des paramètres idéal pour lui faire remplir toutes les tâches basiques type Q/A, synthèse de texte, extraction d'informations, etc.
Qui plus est, les corpus choisis portent tous indirectement des biais
Mais avant de réfléchir à cela, comment traiter l'output généré par les modèles de langage (LLM) avec du code ?
PHP est loin d'être un langage naturel, et notre modèle est entraîné à produire du texte qui l'est
Je me suis fait les dents sur plusieurs solutions plus ou moins optimales.
La première, proposée sur le cookbook Haystack était lente, couteuse en ressources et peu flexible.
Le principe : demander gentiment au LLM de générer un output correspondant à un schéma json validé via Pydantic
Si le validateur retourne des erreurs, on demande à nouveau au LLM de traiter ces erreurs en lui fournissant le schéma et les erreurs détectées.
Ensuite, on espère qu'en moins de 5 à 10 boucles, le LLM arrivera à générer un output valide. Éventuellement, j'ai mis en place des regex qui pourraient extraire uniquement le JSON si un message supplémentaire était inséré.
Vous vous doutez que c'était loin d'être optimal.
Après un certain temps de pérégrination et d'expérimentations, j'ai choisi llama.cpp comme stack pour mon serveur d'inférence. C'est un projet open-source qui mérite d'être bien plus connu.
En plus d'offrir une perspective plus avancée du fonctionnement d'un modèle et du processus d'inférence, llama.cpp m'offre des possibilités de personnalisation bien plus poussées, comme par exemple la grammaire GBNF.
J'ai lu récemment cet article de blog qui explique visuellement le principe de fonctionnement pour la contrainte de l'output en créant une Finite State Machine. Cette machine implémente la regex de validation du JSON que l'on souhaite générer.
En plus de cela, llama.cpp offre un temps d'inférence bien inférieurs à ce que peut faire Ollama.
La rédaction de ce commentaire m'a déjà pris plus de temps que je n'avais prévu, et je dois aller me préparer à dîner.
Si le sujet vous intéresse, je pourrais décrire comment j'utilise ensuite FastAPI pour interagir avec llama.cpp, comment j'injecte du contexte et crée une pipeline d'agents pour décomposer la tâche de modération en étapes distinctes.
Ou bien la façon d'encoder des valeurs éthiques dans une surcouche sur le modèle fondationnel pour intégrer la charte constitutionnelle de sa communautée.
Cette étape est, in fine, la plus intéressante, à mon avis. Comment adapter ? Comment tolérer une certaine limite d'humour noir pour ne pas être contraint par le puritanisme qu'on pourrait trouver dans un modèle trop politiquement correct du fait de son statut de produit ? Comment exprimer ses valeurs en vecteurs ?
Qu'est ce qui constitute du discours toxique, jusqu'ou la liberté d'expression peut aller ?
Taxonomie d'un commentaire toxique
Ingénierie automatique de prompts
Actuellement je bloque sur la création d'un golden dataset destiné à fine tuner une surcouche (QLoRA) sur le modèle de fondation choisi.
Pour cela, j'ai besoin de finaliser une pipeline utilisant argilla pour annoter des commentaires destinés à une phase de reinforcement learning via RLHF ou RLAIF . J'aimerais également ajouter la génération de rationales qui permettront d'expliquer les décisions de modération prises par le modèle et de les ajuster au besoin.
Le 26/11/2024 à 08h24
Je pense que ton retour d'expérience, les tests, les difficultés et les résultats pourront faire l'objet d'un dossier ici :)
Le 26/11/2024 à 10h01
Le 26/11/2024 à 14h39
Merci en tout cas !
Modifié le 27/11/2024 à 15h15
Je survole le domaine des LLM et baigne surtout dans celui du ML/DL.
Je me pose donc une question : pourquoi ne pas faire un RAG (Retrieval-Augmented Generation) sur un LLM donné en donnant à manger tous les articles et tous les commentaires du site, ainsi qu'en lui donnant vos documents de "votre éthique" et "votre ligne éditoriale" ?
En ajoutant un prompt indiquant au LLM qu'il est un commentateur respectueux, avec de l'humour, etc, les résultats ne pourraient-ils pas être plus conforme à vos attentes ?
Le 02/12/2024 à 22h54
Modifié le 25/11/2024 à 21h15
Je commente assez peu en fait car je pense que d'autres ici ont bien plus d'expertise que moi. De plus, je n'ai pas une opinion sur tous les sujets, voire j'y suis indifférent.
Beaucoup de sites ont évacué leurs commentaires vers les réseaux sociaux, solution sans doute radicale mais je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure.
Le 25/11/2024 à 18h43
J’attends de voir, j’espère que le "monde d’après covid" est plus sage effectivement :)
Le 26/11/2024 à 00h06
Plus serieusement, tu as souvent un avis fort et tranché, et ça me plait, dans la majorité des cas. Je voudrais savoir ce qu'en penses le reste du monde.
Modifié le 27/11/2024 à 00h17
Modifié le 25/11/2024 à 20h53
La (zone commentaires) c'est pas rose
La (zone commentaires) c'est morose
Alors prends-toi en main
…
Écoute mon frère, te laisse pas faire
Écoute bien ce qu'il te dit
Ouais, c'est le monde à l'envers
Faut pas qu'tu désespères
La vie, c'est la jungle
…
Allez mes frères et mes sœurs, tous ensemble
C'est ton destin
C'est Ton Destin (Les Inconnus)
Le 25/11/2024 à 19h41
Modifié le 25/11/2024 à 19h43
Le 25/11/2024 à 20h55
Modifié le 25/11/2024 à 19h52
Le 26/11/2024 à 07h47
Le côté franceInfo ou le Figaro et autre journaux est affreux dans les commentaires
Le 26/11/2024 à 08h39
Un commentaire modéré qui hurle à la censure, c'est un élément de langage très (trop) utilisé pour se victimiser et ça donne un tout autre sens au mot. La signification originelle de "censure" est "condamnation d'opinion". L'autre signification, plus juridique, c'est pré-examen par une entité Étatique d'une oeuvre avant sa diffusion publique. (je passe la censure d'un Gouvernement)
La modération, ça intervient sur la forme, pas l'opinion. Elle peut cependant intervenir sur le fond pour l'aspect légal, comme le rappelle Vincent dans l'édito. On a d'ailleurs un cas d'actualité avec le débat en ce moment sur le retrait du délit d'apologie de terrorisme qui rendrait de nouveau légal certains propos.
Un débat houleux avec de profond désaccords a peu de risques de se faire modérer si les intervenants ne s'insultent pas. Si ça fini en dictionnaire de noms d'oiseau, le couperet va passer par-là.
Pour le coup, c'est la forme qui dessert le fond et qui le censure de facto. En ce qui me concerne, un propos qui contient des attaques personnelles est immédiatement filtré par ma lecture. Les éléments que je citais dans mon premier message rendent inaudible (ou illisible) un propos, j'appuie le bouton
Skip Cutscene
dans ma tête.Le 26/11/2024 à 11h20
""La modération, ça intervient sur la forme, pas l'opinion. Elle peut cependant intervenir sur le fond pour l'aspect légal, comme le rappelle Vincent dans l'édito. On a d'ailleurs un cas d'actualité avec le débat en ce moment sur le retrait du délit d'apologie de terrorisme qui rendrait de nouveau légal certains propos.""
Un peu comme dans les manifestations, les FO interviennent sur la forme, pas l'opinion.
Le 26/11/2024 à 14h58
Pas que FO, CGT et CFDT aussi
Je sors
Le 26/11/2024 à 10h11
Sinon, le pire, c'est 20mn : antisémitisme "codé" (pour contourner le robot-censeur), des centaines de commentaires pro-russes à chaque article sur la guerre en Ukraine... Par contre, un commentaire factuel, bien rédigé (évoquant des faits précis de la WW2 ou des affaires judiciaires, par exemple) sera censuré par un modérateur humain, alors qu'il a passé le cap du robot-censeur. Pourquoi ? Mystère. D'autant plus que parfois, il est "décensuré" !
Le 25/11/2024 à 20h41
Je fais parfois l'erreur de cliquer sur les commentaires de france info et je regrette immédiatement avant de me rouler en boule en me disant que la Terre devrait être suffisamment grande pour que je puisse garder mes distances. J'espère.
Heureusement il y a Next. J'y contribue régulièrement avec plaisir, mais surtout je lis presque toujours au moins une partie des commentaires !
Le 25/11/2024 à 22h51
Etant devenu "l'une des" dernière source francophone non payante ( et sans cookie-wall). Je me demande comment ils font pour laisser leurs espace de commentaires être aussi nauséabond par les temps qui courent...
Ici sur Next je me lache à commenter et surtout poser des questions si elles me viennent 😉
Modifié le 26/11/2024 à 21h05
Le 26/11/2024 à 22h23
Les commentaires de France Info, c'est ce bocal.
Le 25/11/2024 à 21h11
Mais sur certains sujets, certains ne se privent pas voire colle des propos qui n'ont jamais été tenus. Provocateur ou emmerdeur, j'ignore quel nom attribuer mais l'option de filtrage fait du bien.
Non pas que je sois un adepte de tout filtrer et de vivre qu'avec mes semblables, une bulle de la pensée unique / similaire, mais de discuter avec une personne qui pense différemment permet d'aborder un certain débat qu'on ne peut pas avoir sur tous les espaces commentaires. Bref, une discussion respectueuse.
Je suis pas spécialement dérangé par les trolls (les gentils hein, ceux du vendredi ), il faut savoir être joueur par moment (je suis le premier à taper sur Apple quand il manque un outil ou une fonctionnalité ).
Bref, comme les gâteaux, tout est qu'une question de dosage.
Le 25/11/2024 à 21h40
Le 25/11/2024 à 22h08
Le 25/11/2024 à 22h20
Le 26/11/2024 à 09h02
Le 26/11/2024 à 14h45
Le 25/11/2024 à 23h05
vu sur dicocitations.com
Le 25/11/2024 à 22h45
Le 25/11/2024 à 22h52
Le 25/11/2024 à 23h03
Le 26/11/2024 à 00h27
C'était vraiment pénible. Heureusement cette période est dernière nous.
Le 26/11/2024 à 01h41
Et puisque je ne l'ai jamais dit, merci pour vos articles, les briefs, les podcasts, les dessins…!! ❤️❤️
Le 26/11/2024 à 04h03
Le 26/11/2024 à 08h26
Le 26/11/2024 à 08h30
Modifié le 26/11/2024 à 09h40
C'est rassurant, en quelque sorte, de constater que je ne suis pas le seul à partager ton analyse @Vincent_H sur la différence pré/post COVID.
Personnellement, depuis la pandémie, je me sens en décalage complet face aux réactions de beaucoup de personnes (mêmes des proches). Il y a eu un véritable bouleversement dans nos sociétés, la COVID n'ayant été que le catalyseur. Même si c'était latent depuis un bout de temps, des digues ont sauté. Et forcément cela a eu des répercussion sur les discussions virtuelles (beaucoup plus même de la par la facilité de cracher sa frustration par écrans interposés).
J'ai fini de regarder hier l'excellent documentaire de Arte : Internet, le piège du clic.
Il explique aussi selon moi beaucoup, même si pas en totalité bien sûr, de la raison des comportements que tu évoques. Ce docu est vraiment une perle.
Reste que depuis le rachat par Moji, je trouve également que les commentaires sont globalement bien plus apaisés. Même si certains sont encore et toujours présents pour déverser leurs inepties, leur frustration et leur colère. Et je suis particulièrement solidaire de @MathildeSaliou de votre côté (et pourtant, je ne partage pas toujours ses conclusions. Comme quoi), qui prend cher sur chacun de ses articles...
Mais dans la globalité, je retrouve l'espace communautaire et majoritairement apaisé d'il y a une dizaine d'années. Et bordel, ça fait du bien !
En espérant que tout cela dure, et que ne soit pas le calme avant la tempête
Modifié le 26/11/2024 à 10h24
Une pensée aux lectrices de Next qui, contrairement à l'écosystème Meta (et autres), sont moins nombreuses à commenter. Au moins sur Facebook ou instagram, elles existent dans les commentaires même si la violence ou la bêtise humaine y est institutionnalisée (c'est carrément une marque de fabrique des plateformes de réseaux sociaux).
Modifié le 26/11/2024 à 19h33
Le 26/11/2024 à 10h23
Le 26/11/2024 à 09h48
Bravo à vous pour la mise en place de la règle d'ancienneté ou d'abonnement, merci aussi aux lecteurs et lectrices qui apportent des précisions
Le 26/11/2024 à 12h18
Le 26/11/2024 à 12h33
Je commente beaucoup moins qu'avant mais il y a un truc que je n'ai jamais fait (ni ici ni ailleurs) : filtrer des commentateurs.
J'estime que ça revient à se fabriquer un "monde" où tout le monde semble penser la même chose et ça c'est une spécialité des réseaux sociaux (enfin de ce que j'en entends dire car je n'ai de compte sur aucun d'eux).
Je pense qu'il est important de se rendre compte de ce qu'est notre monde et ce n'est pas en cachant ce qui dérange qu'on peut y parvenir.
Le 26/11/2024 à 14h23
Le 26/11/2024 à 23h09
C’était parfois une jolie pagaille, un terrain de petites batailles récurrentes, la naissance de nouvelles batailles, mais il y avait aussi beaucoup d’humour, de l’esprit même : on se marrait, tout en apprenant des choses au détour des échanges. Les trolls se faisaient rappeler à l’ordre avec brio, pouvaient devenir des jouets entre les mains de certains commentateurs. Bon c’était par moment le bordel c’est sûr. Et je peux comprendre la lassitude des rédacteurs. Mais c’était à mon sens plutôt un joyeux bordel. Qui donnait pas mal de sel à l’endroit.
Après un climax dans cette ambiance débridée, climax non dénué de débordements (mais rarement malveillant) il y a eu une période sans doute nécessaire de retour à l’ordre. En contrepartie, j’ai le souvenir d’un feu qui s’éteint. Et d’un peu plus d’aigreur aussi dans les interventions des commentateurs.
Puis pour couronner le tout le début des « appels à la communauté », les promesses etc
J’ai quitté le navire, bien avant Covid (période pendant laquelle je n’ai pas foutu les pieds sur place de mémoire). De temps en temps, au gré d’un énièmes édito / opération de survie qui me confortait dans l’idée que les choses allaient de mal en pis. Et dans les derniers temps j’étais même surpris quand je passais une tête de voir que PCI était encore en vie, à force de l’entendre être sous perfusion.
Et puis il y a eu la reprise par Moji. Que j’ai suivi un peu ébahi. Le discours m’a plu, en rupture avec l’esprit des années précédentes qui, au delà de l’extinction de l’ambiance autour des news, d’une qualité éditoriale inégale à mon sens, m’avait lassé.
Aujourd’hui, les commentaires sont largement moins nombreux qu’à la « grande époque ». Et il y’a largement moins de déconnade. C’est bien plus apaisé mais pas forcément chiant pour autant. Et à côté d’une ligne éditoriale qui a gagné en qualité et en maturité (c’est mon sentiment personnel et portatif), il y a de nouveau du bon grain sous les articles aussi.
Le 27/11/2024 à 15h18
Ça occulte largement les quelques pathétiques déboires que j'ai pu lire ici ou là.
Longue vie à ce lieu !