Inclusion dans la tech : critiqué, le CEO de Qovery menace une internaute de poursuites
Re:Qovery
Critiquant sur Twitter le manque de diversité d'une assemblée d'entrepreneurs et cadres de la tech, la développeuse Anaïs Urlichs a été sommée, par avocats interposés, de supprimer son tweet. Une manœuvre qui laisse les internautes dubitatifs et illustre les risques posés par le « délit d'outrage numérique » créé par la loi SREN.
Le 22 avril à 14h49
5 min
Société numérique
Société
Fondateur de Qovery, Romaric Philogène, qui travaille habituellement aux États-Unis, était en mars de passage à Paris pour la conférence KubeCon Europe. Il en profite pour dîner avec ses confrères, prend une photo, et décide de la poster sur divers réseaux sociaux (X/Twitter, LinkedIn).
Une photo sur les réseaux sociaux, une remarque…
Observant ce cliché où sont rassemblés des fondateurs et dirigeants d’entreprises françaises et internationales, comme Alan, Couchbase, DataDome, Heetch, ou Mailisearch, et, donc, le patron de Qovery, plusieurs internautes soulignent, sur Twitter comme sur LinkedIn, le manque de diversité de l’assemblée.
Sur un réseau comme sur l’autre, les réponses du chef d’entreprise sont relativement sèches, demandant à celles et ceux qui l’interpellent de lui fournir des solutions plutôt que de le critiquer.
… un courrier d’avocat
L’affaire aurait pu s’arrêter là s'il n’avait pas pris la décision d’envoyer à la développeuse Anaïs Urlichs un courrier d’avocat lui demandant le retrait d’un tweet, dans lequel, capture d'écran de la photo de la publication du chef d'entreprise à l'appui, elle déclarait « je vois que tous les efforts de diversité des femmes pour les femmes fonctionnent franchement bien ».
Le courrier demandait par ailleurs à la développeuse de formuler des excuses publiques, sous peine de poursuites. Ironie de l'histoire, Qovery se présente comme une entreprise qui entend « faciliter la vie des développeurs ».
La jeune femme a obtempéré, précisant qu’elle avait posté son tweet pour parler de manière générale des effets des politiques de diversité dans la tech, et non qu’elle visait précisément Romaric Philogène et Qovery. Contactés par Next, ni Anaïs Urlichs ni Romaric Philogène n'ont souhaité commenter.
I publicly apologise to Romaric Philogène and Qovery for assuming that a formal event they hosted would not support diversity efforts in tech.
I am also sorry that they felt insulted by a subtweet that was addressed at people in general not making an effort to support diversity. pic.twitter.com/AVcmAVEkil
— Anaïs Urlichs (@urlichsanais) April 20, 2024
En ligne, divers internautes, dont Ian Coldwater, qui co-préside le groupe spécialisé dans la sécurité de Kubernetes, s’émeuvent de la décision du patron de Qovery de menacer Anaïs Urlichs, décrivant une manœuvre d'intimidation qui ne présage pas d'un grand souci d'inclusion.
Des solutions existent
Les pistes de solutions, en la matière, sont pourtant nombreuses, nous en avons déjà cité à plusieurs reprises dans ces pages. Certaines, comme Sista, sont spécialisées dans l’offre de ressources à l'écosystème des start-ups et de leur financement.
D'autres, comme la fondation Femmes @ numerique, ont des actions plus larges pour favoriser la place des femmes dans le numérique dès le plus jeune âge. Citons aussi les annuaires comme Les Expertes ou les réseaux spécialisés, dont une partie a été répertoriée par l'institut du numérique responsable, et qui permettent assez facilement de trouver des interlocutrices.
Cela dit, comme l'ont fait remarquer plusieurs chefs d’entreprises lors de la première édition des Assises de la féminisation numérique, toutes ces solutions ne parviendront pas à diversifier réellement l’industrie tant que la majorité masculine ne s’en empare pas.
La loi SREN en embuscade pour ce genre d’affaire ?
Cette affaire peut par ailleurs donner un avant-goût de ce qui nous attend avec la loi SREN pour « sécuriser et réguler l’espace numérique ». Elle vient d’être adoptée et introduit un nouveau délit d'outrage en ligne « réprimant la diffusion de contenus injurieux, discriminatoires ou harcelants », avec une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros.
C’est vague puisque cela concerne le fait de « de diffuser en ligne tout contenu qui soit porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». La notion de « situation intimidante, hostile ou offensante » est très subjective et pourrait laisser la porte ouverte à de larges interprétations.
Dans le cas présent, l’avocat met en avant la diffamation telle que définie à l'article 29 de la loi du 29 juillet 1881.
Inclusion dans la tech : critiqué, le CEO de Qovery menace une internaute de poursuites
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Une photo sur les réseaux sociaux, une remarque…
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… un courrier d’avocat
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Des solutions existent
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La loi SREN en embuscade pour ce genre d’affaire ?
Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 22/04/2024 à 15h11
Le 22/04/2024 à 15h21
Le 22/04/2024 à 15h12
Je ne suis pas certain qu'un juge aurait suivi l'émotion de l'avocat.
Si on ne souhaite pas être critiqué, ne publiez pas ou ne faite pas de publicité sur ce que vous faites (je pense au dirigeant offensé là). C'est le comble d'internet ça. Je rends une activité publique, mais je considère que c'est à moi et rien qu'à moi et que les gens doivent penser que du bien de ce que je répands.
Le 22/04/2024 à 15h24
Le 22/04/2024 à 15h40
Le 07/05/2024 à 20h31
Un humain rempli de contradictions, de tourments etc. Bref un être fondamentalement imparfait et suspect.
Le 22/04/2024 à 15h31
Le 22/04/2024 à 15h46
Le 22/04/2024 à 16h04
Bon, c'est vrai qu'il n'y a AUCUN costume, et AUCUNE COULEUR (hors noir et gris). NON au noir-gris-blanc, oui au vert, au rouge, au jaune, au bleu !!! le vague kaki 5° à gauche ne suffit pas, c'est du diversity washing je dis !!!)
Vive la diversité !!!
Le 22/04/2024 à 16h10
Le 22/04/2024 à 16h24
Question: ils vont envoyer un courrier à tous ceux / toutes celles qui ont fait une remarque ou c'est juste elle qui a été choisie au hasard pour "faire un exemple" ?
Modifié le 22/04/2024 à 16h37
[edit] reformulation car la première version manquait de clarté
Le 22/04/2024 à 16h49
Le 23/04/2024 à 11h06
Modifié le 23/04/2024 à 11h26
Cela-dit, bien sûr qu'il arrive que des hommes soient l'objet de tels comportements et bien sûr que des femmes ont leurs petits effets d'autorité, mais rien à voir avec l'autorité masculine et l'agressivité masculine plutôt favorablement admises socialement (alors que les femmes sont admises plus consensuelles, voire timides en public).
Le 23/04/2024 à 14h52
J'insiste bien sur "le cas présent". Que cela existe ailleurs et est applicable dans d'autres situations est un autre sujet.
Modifié le 25/04/2024 à 07h10
Le 25/04/2024 à 10h32
Le 26/04/2024 à 17h46
J'ai été suffisamment clair dès le départ et je ne t'oblige pas à te sentir concerné donc laisse-moi en dehors de tes jugements et on pourra rester cordial.
Le 24/04/2024 à 14h29
En général quand une personne va travailler c’est pour répondre à ses besoins, et aux besoins de son foyer si les autres ne travaillent pas, donc il y a peut-être des raisons autres que la simple envie d’être entre personne qui se ressemble.
Ces personnes sont peut-être victimes d’emprise psychologique dans leur couple et/ou au travail comme c’est décrit dans cet article.
Le 24/04/2024 à 14h41
Le reste de ton commentaire est tout autant à côté de la plaque avec tes hypothèses à 2 balles. Mais le fait que leurs épouses sont peut-être des manipulatrices qui leur imposent de travailler en dirigeant des boîtes de la tech afin de pouvoir se la couler douce à la maison m'a fait beaucoup rire.
Le 24/04/2024 à 22h30
Là où j’ai été tendancieux c’est que "travailler" a dans notre société plus une connotation d’activité rémunératrice qu’une autre activité permettant de répondre au besoin d’une personne (ou plus) et pour cause : la valorisation de son travail auprès d’autrui au-delà du foyer est consensuellement économique, le troc étant passé de mode à cette échelle.
Le reste de ton commentaire est tout autant à côté de la plaque avec tes hypothèses à 2 balles.
Spéculation en valant une autre, comme la mienne et celle a laquelle je réponds.
Je marque cependant un intérêt a comprendre le contexte, la motivation de ces personnes car si c’est effectivement que des personnes trop peu diversifié il y a peut-être des raisons annexes .
A mon avis ces gens la ne se sont pas dit a la maternelle :
"Hey on va tous monter des boites qui marcheront et en 2024 on se retrouvera pour prendre une photo qui oppressera les femmes."
Mais le fait que leurs épouses sont peut-être des manipulatrices qui leur imposent de travailler en dirigeant des boîtes de la tech afin de pouvoir se la couler douce à la maison m'a fait beaucoup rire.
Ce que les épouses (s’ils sont vraiment tous hommes hétéro en couple et marié) font a la maison n’est peut-être pas valorisable au-delà de leur foyer mais cela n’implique pas forcement que ce soit du repos ( les emprises psychologiques n'ont pas toutes pour objectif la fainéantise).
Par contre, comme la femme qui a dénoncé ce manque de diversité j’ai moi aussi du mal a les distinguer sur la photo.
PS : Pour être honnête je trouve très positif d’entreprendre et je n’ai aucun problème avec ceux et celles qui réussissent cependant je trouve regrettable d’aborder et de vouloir l’égalité représentative au delà du foyer en excluant l’hypothèse que l’inégalité représentative dans ce qui précède le travail (foyer) aurait une influence.
Le fait qu'un homme se sente obligé légalement et/ou culturellement face a son foyer ne serait pas LA cause mais l’une des causes dont certaines sont évoquées ici par d'autres.
Le 29/04/2024 à 09h37
Le 22/04/2024 à 16h53
Le 23/04/2024 à 08h23
Le 23/04/2024 à 09h37
Le 23/04/2024 à 11h41
Le 23/04/2024 à 11h54
Le 22/04/2024 à 19h43
Il fait envoyer par un avocat du site Bold (oui, la lettre a mal été anonymisée, il reste un beau logo) un courrier à une personne dont le profil Linked-In indique qu'elle est au Royaume Uni en la menaçant de la loi Française (Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, article 29). Si elle a bien twitté du Royaume Uni comme je le suppose, elle est hors de la juridiction française.
Le propos de cette programmeuse cité en début d'article est une expression générale qui est couvert par la liberté d'expression. Il n'est ni diffamatoire ni injurieuse. Elle est simplement la constatation que cette tablée est uniquement masculine. C'est un fait. Par contre, certains termes cités dans la lettre de l'avocat auraient pu être mieux choisis.
Mais un courrier d'avocat ça fait peur quand on n'a pas lu Eolas. C'est d'ailleurs le but. Et c'est pour cela que c'est méprisable d'envoyer un tel courrier pour faire enlever des propos qui déplaisent.
En tout cas, ce personnage aurait dû réfléchir un peu plus avant de faire envoyer cette missive effrayante. Il fait de la mauvaise publicité pour sa société en attaquant quelqu'un de la corporation qui pourrait lui fournir des clients.
Et tout ça pour quoi ? Je n'en sais rien, mais si c'est moi qui avait reçu ce courrier, j'aurais appliqué les conseils de Maître Eolas à commencer par la tasse de thé et j'aurais ensuite demandé des précisions sur ce courrier qui en manque. Déjà, il n'ont pas l'air d'avoir choisi s'ils voulaient la poursuivre pour diffamation ou injure puisqu'ils mélangent les 2. Éventuellement si j'avais dit qu'ils manquaient de "brain cells" j'aurais peut-être supprimé cette partie des tweets précédents parce que je manquais de preuve de ce point mais pour refaire un nouveau tweet réaffirmant la même chose en ayant la preuve cette fois par la lettre d'avocat qui fait plus de mal que de bien au monsieur et à sa société.
Du mépris, voilà tout ce qu'il mérite.
Le 24/04/2024 à 12h17
Quant au caractère diffamatoire du tweet, il me paraît extrêmement douteux, les propos de la développeuse n'avaient rien d'insultant.
Le 23/04/2024 à 10h40
De qui est-ce la faute si ces créateurs d'entreprise sontt plutôt d'un genre que d'un autre ? D'ailleurs qu'est-ce qui nous dit qu'ils ne se sentent pas de l'autre genre hein ?
Faut-il punir l'homme d'être un abominable mâle blanc de 50 ans en devenir au nom qu'après avoir été inventeur génial il a su gérer son métier et récolte le fruit de son labeur ?
Les post-pubères qui ont créé les gafam dans leur garage n'étaient pas mariés et n'avaient même pas à inciter bobonne de torcher leur moutar vu qu'ils étaient déjà trop geeks pour rêver d'une meuf. Alors en quoi ont-ils asservi une femme et l'ont-ils empêché de faire pareil ?
Et pourquoi ces créateurs n'étaient-ils pas des ... jeunes filles ?
Et ensuite on se plaind qu'ils ont réussi.
Mais franchement, avec leurs remarques et photos de lutte antisexistes, tous ces "iels" nous fatiguent.
Si la gent féminine n'est pas attirée par la branche informatique en université, on ne va pas avoir beaucoup de créateurs d'entreprise féminins dans les SI, et la créatrice de Caramail ne restera qu'une exception admirable.
Etrangement, personne ne se demande pourquoi il n'y a pas parité non plus en ... fac de droit
Le 23/04/2024 à 10h45
Ce n'est pas le sujet de cet article qui est le sujet de l'envoi d'un courrier d'avocat pour faire retirer des propos qui déplaisent à un patron qui communique sur X mais qui n'aime pas qu'on l'y interpelle.
Le 23/04/2024 à 11h11
root-cause :
Ce n'est pas en jetant l'anathème sur une assemblée qu'on résoudra l'inéquité visible de la répartition homme/femme. Là visiblement, ce sont non seulement des patrons, mais surtout des créateurs d'entreprise. Les lois visant à obtenir l'égalité H/F dans les postes (conseils d'administration, recrutement), ne s'appliquent pas de facto. Aucune leçon moralisatrice n'a à être lancée.
Maintenant sur le sujet :
La diffamation sur les réseaux sociaux est traitée de la même façon qu'en public sur la place du marché.
Si la réponse systémique du patron n'est pas forcément la plus fine, elle n'en demeure pas moins dans l'esprit de la loi.
C'est comme si tu interpelles ton PDG sur twitter ou linkedin : tu peux te faire licencier pour cela, et tu auras tous les tords aux prud'hommes.
Le 24/04/2024 à 09h56
Pour exemplifier le genre de parcours du combattant, il n'y a qu'à voir le vécu des gameuses dans les jeux en ligne; en particulier compétitifs (https://link.springer.com/article/10.1007/s11469-018-9962-0 pour une étude qualitative sur le sujet ; https://www.youtube.com/watch?v=jL0aVqVslSE pour un exemple ; un autre : https://www.youtube.com/watch?v=9MvJoy44vbA. On pourrait penser que ce sont "quelques débilos" sélectionnés sur le tas de ce genre de vidéos, mais c'est vécu très largement, y compris en France : https://www.francetvinfo.fr/culture/jeux-video/40-des-femmes-qui-jouent-aux-jeux-video-ont-deja-ete-victimes-d-une-forme-de-sexisme-selon-une-etude_5792363.html ). On a le même genre de témoignagne de filles qui se refusent à se lancer dans des études STEM à cause de ça, ou qui arrêtent en cours de route.
Ici, sans pouvoir dire avec certitude ce que cherchait le bureau d'avocats, on est encore dans un schéma où on a à la base des personnes qui constatent à juste titre l'absence de diversité autour de la table (notamment de femmes mais pas uniquement), et on a une lettre d'avocats pour faire disparaître cette parole, qui est déjà très difficile à prendre (voir par exemple https://doi.org/10.1080/14680777.2014.882373). Que l'on soit en faveur de plus de diversité dans les STEM ou non, cette pratique de tenter d'intimider pour faire taire une prise de parole (ici respectueuse ce me semble) pour le simple fait qu'elle ne valide pas ce qui est dit me semble peu enviable.
Pour revenir à une partie de tes questions : oui, il y avait des "créatrices" (pour te citer), et ce qui empêche d'en avoir d'autres, c'est entre autres choses un contexte sociétal teinté de sexisme, qui fait que c'est plus difficile pour elles de prendre cette voie, encore plus de réussir, encore plus d'être reconnues pour leurs réussites, et encore plus d'être mises en avant comme des modèles de réussite, ne permettant pas à d'autres d'avoir des modèles d'identification (à la fois pour se projeter elles-mêmes, mais aussi pour être validées par les pairs, hommes et femmes ; à noter à ce sujet que les politiques de "role model" en STEM semblent fonctionner : https://link.springer.com/article/10.1186/s40594-021-00315-x , pour autant que certains éléments soient pris en compte, à savoir, d'après cette revue, que ces rôles soient dépeints comme compétents et rencontrant du succès, que le public-cible puisse s'y identifier de façon réaliste, qu'ils dépeingent des minorités, et que leur succès semble réalistement atteignable). À noter par ailleurs que les lieux de travail plus inclusifs sont généralement liés à un mieux-être de tout les membres du personnel, et un mieux-être est généralement lié à une meilleure productivité (p.ex. https://core.ac.uk/download/pdf/288817598.pdf).
Tu remarqueras qu'ici, à aucun moment, je ne défends l'idée de nous "punir" en tant qu'hommes pour notre réussite, ou de nous en plaindre. Mais cela me semble un peu plus complexe que "c'est juste que ces femmes ne sont pas attirées par ces domaines et c'est leur faute" (voire "ne sont pas faites pour ça", qui n'est pas ce que tu écris, mais qui est ce qui est renvoyé souvent à ces femmes).
Le 24/04/2024 à 19h14
Sexisme, jeunisme, bidule-en-isme et autres bidules-en-phobes, discrimination raciale ou au handicap : il s'en moque ! Tel un terminator, il est informé de la douleur, mais il va vers la cible qu'il s'est fixé.
Il a son idée.
Il a sa volonté
Il a ses espoirs.
Il a aussi ses rêves.
Il prend en considération toutes les contraintes et les résoud ou les contournes.
L'une des plus belles images de l'esprit d'entreprise que j'ai entendu d'un formateur en création d'entreprise : l'entrepreneur est celui qui saute d'une falaise à poil et trouve le moyen de construire un avion avant de s'écraser.
Perso, j'avais plutôt en tête au bout de 3 ans que gérer sa boîte, c'est un peu courrir à poil dans une forêt par une nuit sans lune avec des loups voraces et des ours libidineux qui te courrent après. Si tu ne cours pas, tu te fais bouffer, ou même pire juste avant ! Immanquablement tu te prends des arbres. Tu vas pas pleurer "c'est la faute aux sexistes", tu vas juste dire "Aïe merde, quel connard a mis un arbre sur mon chemin" ... Et tu courres plus vite encore pour rattraper le temps perdu, jusqu'au prochain arbre qui vient immédiatement après.
Ces discours sur le sexisme qui empêche tout, désolé mais je trouve que c'est du flan !
C'est soit de l'excuse que juste tu t'es planté, soit de la jalousie de ceux qui ne feront jamais rien de leur deux mains. Une vraie créatrice d'entreprise, elle en impose par sa façon d'être, de penser etc ... Même si elle en a bavé avec des freins à caractères sexistes, elle reste focus sur ses priorités et rien ne l'empêche d'avancer : c'est pas ces petites considérations qui vont lui planter son projet.
Quand tu veux quelque chose, tu l'obtiens avec ou contre tous, même ceux qui te sont les plus chers.
Alors, oui, si tes proches t'appuient : ça aide. Mais tu n'en as pas besoin.
Pour créer une entreprise, il y a des entraves bien plus grandes que le sexisme : l'état. Taxes, urssaf, cipav, TVA, CVAE, banques, fournisseurs qui payent la dernière facture 4 mois après quand ils voient qu'ils ont besoin encore de toi (avant que tu les plaques) ... et je ne cesserai d'en citer.
C'est simple, l'expert-comptable qui acceptes de suivre ton business plan à 3 ans ne fais pas attention à ton genre. La pertinence de ton fichier excel lui apparaît comme une masse dure largement plus grosse à ses yeux que ce que tu as vraiment dans le pantalon !
C'est la seule constante.
Si tu as vraiment l'esprit d'entreprise, tu transformes ce qui est faiblesse en force et c'est là ton mérite.
Ah et ...
J'ai créé et géré ma (petite) boîte pendant un temps ... malgré mes propres "insuffisances".
Le 25/04/2024 à 17h43
J'apprécie particulièrement le "oh eh hein pfffff vous nous emmerdez avec le sexisme, y a d'autres véritables problèmes comme LES IMPÔTS" les droitards devraient vraiment se mettre au stand-up, ce serait moins nocif pour tout le monde
Le 26/04/2024 à 01h00
Payes donc aussi les miens tant que t'y est ...
Le 28/04/2024 à 10h29
Modifié le 01/05/2024 à 20h53
En début d'année, j'ai tenté de relancer un petite activité "indépendant" en sus de mon emploi !
Je ne peux que confirmer.
INPI Quelle gabgie !
Ce n'est qu'un site d'entrée qui ajoute sa propre complexité procédurale sans éviter les complexités des autres systèmes.
Ils te vendent que tu dois tout faire par l'INPI, mais dès que tu pratiques : c'est faux.
Ce n'est que tout à la fin des 59 screenshots de page web (oui, je capture et garde preuve de chaque page web pour ce qui est adminstratif) que tu apprends que si ta résidence principale n'est pas saisissable, il faut un avis de notaire pour rendre sa résidence secondaire insaisissable ...
Et là ton notaire te demande 4.000 € de certificat, pour une pov'bicoque qui coûte le prix d'une mégane ! Le temps qu'il te réponde ... Le fonctionnaire de l'INPI clos ta création d'entreprise car tu as mis trop de temps à lui donner le formulaire, et là ...
Pof ! Les impôts t'envoient un courrier en te demandant la surface que tu as alloué à l'entreprise qui est morte née.
Tu les appelles : "Ah, oui en effet elle existe plus, l'INPI nous a prévenu. Bon vous lui avez alloué combien de m2 ??" Mais elle a existé 10 jours ma micro-entreprise !!!!!!!! Et vous me demandez ça 2 mois après sa clôture.
In fine, je n'ai toujours pas lancé d'activité et ... J'ai perdu la presta de 3 jours que j'avais chopé.
Bravo, créez votre boîte !
L'INPI était déjà bien assez compliquée à comprendre pour créer sa marque commerciale. Ils auraient dû rester à ce niveau.
Le 25/04/2024 à 10h30
C'est bien vrai, il faut absolument qu'on arrête nos préjugés de genre, comme nous l'a enseigné ce grand monsie.... Heu, cette sage dam... Heu, enfin, cette créature intelligente au genre quantique, là.
YouTube
Ça se trouve ce sont tous des trans.
Le 25/04/2024 à 20h27
Enfin ça c’est pour ceux qui ont assimilé le concept et qui sont d’accord.
Sinon ça finit en "300 Non binary édition" généralement.
Le 23/04/2024 à 12h17
Aujourd'hui, les femmes peuvent faire toutes les études et embrasser toutes les carrières qu'elles veulent et c'est très bien. Elles ont accès aux mêmes sources d'informations sur les études, les filières, les écoles, les carrières... que les hommes. Mais il faut arrêter d'obliger les gens à faire ce qu'ils n'ont pas envie de faire. Ce n'est tout de même pas la faute ni des hommes ni des femmes si les hommes sont plus attirés par certains secteurs, métiers ou domaines et si les femmes sont attirées par d'autres secteurs, métiers ou domaines.
Il y a des secteurs plus féminisés que d'autres et parfois pas qu'un peu, est-ce que les hommes doivent écrire des articles pour se plaindre d'être discriminés ? Nuls doutes qu'on s'en prendrait plein la tronche.
C'est possible de considérer que tous les hommes présents à cette réunion le sont parce qu'ils sont compétents et non pas parce qu'ils ont fait "barrage" à une femme ? D'autant que dans ce cas, il y a des créateurs d'entreprises, donc venir leur reprocher publiquement que "il n'y a que des hommes" est quand même ridicule. Imaginez l'inverse: une photo illustrant une réunion de créatrices d'entreprises avec un commentaire "pff, il n'y a que des femmes !". Idiot et contre productif.
La réponse de ce chef d'entreprise est maladroite et produit finalement l'effet inverse. Néanmoins, l'affaire démarre sur Linkedin, réseau professionnel s'il en est, et peut-être n'a t-il pas voulu se laisser diffamer sans répondre car, à travers lui, ce sont aussi les entreprises présentes et leurs personnels qui sont visés.
Modifié le 23/04/2024 à 12h32
Le status quo, qui a l'air de te convenir à toi, ne satisfait visiblement pas tout le monde.
Le 23/04/2024 à 12h55
Le 25/04/2024 à 07h03
Le 24/04/2024 à 19h22
Poser un problème, c'est bien.
Tu résouds comment ?
Pour mon humble part, je constate depuis mes études que les demoiselles ne sont pas légions en études d'informatique. Je pense qu'il y a des propensions de la nature qu'il faut respecter.
Je n'aime pas les chutes.
Mais j'ai compris par observation que la propension de la pomme est de tomber ! Alors, je ne vais pas faire voter une loi qui interdit à une pomme de tomber pour ensuite m'offusquer qu'elle tombe malgré ma loi bien pensée.
La nature est ... ce qu'elle est.
Le 24/04/2024 à 20h15
Ni le fait qu’elles doivent bosser 3 fois plus pour obtenir le même respect ou la même reconnaissance.
Ni le harcèlement, ni le manque de représentation (un cercle infini ?).
D’ailleurs c’est pareil dans le monde du jeu vidéo. Les filles s’y intéressent absolument pas, c’est sans doute dans leur nature.
Un vrai mystère au final.
Dommage que personne ne se soit penché réellement sur la question.
Genre sortir des chiffres, fait des études, on pourrait avoir des réponses.
La nature quoi.
Le 25/04/2024 à 11h19
Alors ça, c'est exagéré. Les femmes balancent ça sans réaliser que c'est la même chose pour les hommes, simplement dans une proportion moindre. En tout cas en informatique (une amie qui bosse dans le bâtiment et une autre qui bosse dans un magasin de bricolage me balancent des trucs... J'hésite entre envie de casser des têtes et rire de désespoir vu les clichés permanents qu'elles se prennent).
L'autoritarisme, le manque de respect ou l'ignorance d'hommes qui se pavanent dans un comportement de " " " mâle dominant " " ", ça touche aussi les (autres) hommes. Juste, beaucoup de femmes ne le remarquent pas, ou n'osent pas réagir aussi fermement/immédiatement contrairement à d'autres donc sont identifiées comme proies faciles (en tout cas plus faciles que des collègues masculins).
En plus, le monde du travail est à peu près à l'opposé de la vision du monde qu'on nous enseigne pendant la scolarité où "tu travailles bien = tu es reconnue et on t'aide à progresser".
Le monde du travail, c'est une compétition acharnée où malheureusement les comportement vertueux ont tendance à être inefficaces voire contre-productifs, et l'arrivisme sans scrupules la voie optimale de la progression de carrière. La progression au mérite c'est une illusion dans 95% des entités, et la reconnaissance c'est à chacun de se la construire en se mettant en valeur soi-même.
C'est triste, c'est sous-efficace du point de vue de l'entreprise même tout autant que du développement personnel des gens qui y bossent... Mais à moins de trucider en masse toute l'élite actuelle en une semaine et instaurer des barrières intellectuelles et psychologiques strictes pour l'accès aux postes de direction en suivant, ce n'est pas près de changer.
Ce modèle social est complètement à l'opposé du modèle éducatif où on baigne pendant >15 ans dans lequel ton travail est (généralement) évalué correctement et récompensé à mesure, et donc où tu as juste à faire des efforts sur tes tâches quotidiennes pour obtenir reconnaissance et progression.
Mais ça étrangement personne n'en parle aux élèves...
Du coup le choc de réalité est violent.
Le 25/04/2024 à 17h13
Celui ou celle qui veut vraiment quelque se remue les trippes et va plus loin que ses concurrents.
Quoique Pistorius ait fait dans sa vie privée, il n'empêche qu'il avait à coeur de battre ses compétiteurs valides au point qu'ils l'accusent de tricher avec ses prothèses ... Mais aucun compétiteur n'a eu les trippes (je pensais un mot en b..nes) de se couper les jambes pour faire pareil que lui : ils se contentaient de pleurer à l'injustice !
Que ce soit dans le genre, la couleur de peau, le handicap, toute différence ...
Il y a ceux qui pleurent, et ceux qui retournent l'injustice pour la batttre.
Dans mon entreprise, il y a des typologies de poste ou ce sont les femmes qui sont mieux payées que les hommes, la mienne en fait partie, d'ailleurs ... Une boîte d'IT !
Je crois que ces dames ont largement démontré ce que je veux dire, et cette nature que j'ai constaté.
Le 23/04/2024 à 15h31
Exemple aussi de mon côté, équipe de dev & ba, la seule femme dev presta est partie, on a cherché et même demandé explicitement aux commerciaux des devs femmes => peu de cv reçus, elles ne convenaient pas au poste donc on a ensuite pris un homme.
donc si demain mon chef se fait toper sur linkdin sur une photo de l'équipe full h, je peux comprendre la plainte pour diffamation.
Modifié le 23/04/2024 à 16h42
Le sujet est d'écarter des femmes et se contenter de la situation en niant l'intérêt de féminiser les équipes.
Concernant la supposée diffamation de la publication de la développeuse, il n'y a aucune volonté de nuire, juste une remarque factuelle comme dit précédemment. Si ton chef se prend une remarque désagréable, il pourrait réagir intelligemment comme le ferait une personne responsable qui se respecte.
Le 24/04/2024 à 14h24
Et comme c'est fait en public, elle prend un taquet en retour.
Le 25/04/2024 à 07h01
Le 25/04/2024 à 09h12
"je vois que tous les efforts de diversité des femmes pour les femmes fonctionnent franchement bien"
Aurait pu se contenter de :
"Sur un réseau comme sur l’autre, les réponses du chef d’entreprise sont relativement sèches, demandant à celles et ceux qui l’interpellent de lui fournir des solutions plutôt que de le critiquer. "
Ou d’un (s’ils sont bien tous "non divers") : Très bonne observation. Une déduction peut-être ?
Pas d’une plainte chez un avocat.
Enfin c'est bien, ça nourrit les débats et tout le monde perds du temps sur les réseaux sociaux au lieu d’améliorer concrètement son cadre de vie, ce qui semble être une utilisation normale des réseaux sociaux.
Le 26/04/2024 à 09h02
Est-ce que tu t'es forgé ton opinion à partir de discussions avec des femmes, leur parcours, les problèmes qu'elle ont rencontré, les raisons de leurs choix, etc. ?
Ou est-ce que tu as écrit ton pavé à partir de tes seules impressions qui du coup n'ont aucune connaissance des réalités des femmes ?
Le 24/04/2024 à 15h36
Ils ont juste convaincus des banquiers et/ou des investisseurs à leur confier du capital en échange de parts sociales ou de sureté (dans le cas des banques).
Bizarrement, on entend pas les hommes crier au scandale sur le fait que les sages-femmes sont essentiellement des femmes.
Le 24/04/2024 à 16h36
Moi, je crie au scandale que les sages-femmes sont essentiellement des femmes et tu sais pourquoi ? Parce que ce métier très féminisé est bien moins rémunéré que s'il y avait parité entre hommes et femmes. C'est à peu près pareil pour les infirmiers qui sont surtout des infirmières pour rester dans le médical où les hommes sont majoritaire plutôt chez les médecins qui eux sont bien mieux rémunérés. Et c'est pareil pour tout métier très féminisé (caissières, femmes de ménage, etc.).
Mais en fait on devrait pouvoir crier au scandale sur ce genre de sujet quel que soit son genre sans que des fâcheux pensent que c'est à cause de son propre genre que l'on pointe le problème du doigt alors que l'on peut le faire pour un soucis d'égalité général, pour sa conjointe, pour ses filles ou toute autre raison.
Le 26/04/2024 à 08h05
Je ne défendais en aucun cas le CEO de Qeovery.
Le 24/04/2024 à 19h27
Cela dépend des statuts de l'entreprise.
Gérant minoritaire, président de SAS, tu peux te verser un salaire mensuel régulier pour rémunération et être donc salarié.
Par contre, tu ne toucheras pas le chômage comme tout "salarié".
Le 26/04/2024 à 08h08
Ils n'ont pas le droit de cotiser au chômage (cotisations obligatoires), mais ils peuvent prendre des assurances chômage facultatives.
Modifié le 28/04/2024 à 00h04
Mais le gérant minoritaire peut être salarié
https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/statut-du-dirigeant-son-conjoint/regime-social-du-dirigeant/gerant-minoritaire-ou
(j'ai vécu le cas)
Quand aux assurances chômages, ça me semble un peu pareil que pour la complémentaire santé : c'est du domaine du gag.
Quand tu n'a pas encore une grosse entreprise, ça me semble plus judicieux de capitaliser une partie de tes revenus dans l'entreprise pour avoir de quoi te verser les mois de vache maigre (tu pratiques l'auto-assurance) que de souscrire à l'une de ces assurances qui te massacrent tous les mois et te feront des pieds et des mains pour te payer quand tu en auras besoin.
Avec cette méthode : toi tu es rassuré de voir le coussin "chômage" grossir à chaque paiement de facture client, ton expert-comptable t'engueule de risquer de payer trop d'impôts, et ton banquier te fait les yeux doux quand tu l'appelles.
Le 25/04/2024 à 07h14
Le 25/04/2024 à 17h15
C'est comme ceux qui regardent de haut les éboueurs.
Ah c'est sale ! Ils sont sales !
Ok, fais leur boulot 5 min et dit moi s'il ne faut pas du courage.
Et je ne parle pas de l'état de Marseille ou Paris un jour de grève d'éboueurs ...
Modifié le 25/04/2024 à 18h27
Le 25/04/2024 à 19h37
Probablement.
En tout cas, c'est bien de sa (votre ?) part d'être revenu à un discours plus apaisé et de reconnaître ses torts, ce n'est jamais facile à faire en public.
Qu'importe les raisons de ce changement (bad buzz, prise de recul et énervement d'être attaqué en public passé, ou d'autres), je salue ici ce message après avoir écrit un commentaire sévère mais que je pense mérité par la disproportion de la réaction.