Liberté d’expression : une hiérarchie des garanties entre papier et web, journalistes et Mme Michu
Corbeaux et autruches
Le 18 octobre 2016 à 09h40
7 min
Droit
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Les sénateurs ont adopté leur version du projet de loi sur l’égalité et la citoyenneté. Retour sur les modifications apportées à la loi 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et sur les principales dispositions.
Le texte qualifié au fil des débats de « fourre-tout » modifie plusieurs lignes de la loi de 1881 sur la liberté de la presse (et la liberté d’expression). Quelques exemples : le projet de loi introduit une peine de stage de citoyenneté. Avec elle, un juge pourra contraindre une personne à effectuer un tel stage si elle a été condamnée pour diffamation ou provocation à un crime ou délit. Comme le veut le Code pénal, il s’agit d’une mesure alternative à la prison qui a pour objet de rappeler « les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité humaine sur lesquelles est fondée la société ».
De même, le dispositif introduit un délit de diffamation commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public : il encourra trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, avec possibilité de stage de citoyenneté.
Ajoutons que l’injure raciale sera plus sévèrement réprimée : proférée à raison de l’origine ou de l’appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, elle sera punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende, contre six mois d'emprisonnement et 22 500 euros d'amende actuellement. Là encore on retrouve la possibilité pour le juge d’imposer le stage prévu à l’article 131-5-1 du Code pénal.
Mais le gros des modifications arrive puisque l’article 37 du projet de loi a été taillé en grande partie sur l’autel d’un rapport présenté cet été au Sénat, relatif à la loi de 1881 à l’heure d’internet. Trois mesures phares.
Possibilité d’agir sur le droit commun de la faute
Très contestée, cette mesure va permettre à une prétendue victime d’agir contre l’auteur de propos fleuris sur le terrain non de la loi de 1881, mais sur celui de la faute de droit commun (ex article 1382 et s. du Code civil, devenu l’article 1240).
Il lui suffira donc de démontrer une faute, un dommage et un lien de causalité entre l’un et l’autre pour espérer obtenir réparation. Une mesure très confortable pour les demandeurs : ils échapperont donc aux rigueurs de la loi de 1881 que la Cour de cassation avait pourtant sacralisée dans un arrêt important de 2000.
Un exemple et un seul ? Avec ce retour au droit commun, la prescription de ces actions civiles passera à cinq ans. Un mécontent pourra donc attaquer un grincheux plusieurs années après que celui-ci se sera délesté de quelques piques sur Facebook ou Twitter.
Sauf à l'encontre des journalistes professionnels
Mais le texte adopté par les sénateurs introduit aussi une forte différenciation selon le statut des personnes attaquées. Suite à une réunion avec des représentants de sociétés de journalistes, les parlementaires ont en effet consenti à protéger cette profession : les journalistes professionnels, ceux signataires d’une charte déontologique, resteront sur l’autel de la loi de 1881.
Deux autres exemples pour mieux comprendre. Un sénateur s’estimant diffamé dans un article de presse ne pourra agir qu’en respectant les contraintes de ce texte : la prescription sera réduite, le journaliste pourra s’abriter derrière l’exception de vérité, etc. Si l’auteur de la diffamation est un particulier, le même sénateur pourra cette fois le poursuivre en suivant le chemin du droit commun devant les juridictions civiles. La prescription sera disions-nous de 5 ans et l’obtention de dommages et intérêts nettement plus aisée. « Toutes les contraintes prévues par la loi de 1881 disparaissent » a regretté en ce sens le gouvernement, opposé à la mesure.
« Nous avons clairement exonéré les journalistes professionnels, les pigistes et les correspondants régionaux de presse de cette responsabilité civile, afin qu’ils ne puissent faire l’objet de recours abusifs » s’est au contraire félicitée la rapporteure Françoise Gatel. « Notre propos vise ceux que l’on appelle les ‘corbeaux numériques’ »
« Entre les journalistes, écartés du champ du dispositif, et les corbeaux numériques, il y a des internautes, des personnes réelles qui ne se retranchent pas derrière l’anonymat et ont le droit de s’exprimer ! » lui a opposé, en vain, le sénateur André Gattolin qui a notamment pensé aux blogueurs professionnels, lesquels ne profiteront pas d’une telle garantie.
Liberté de requalification des délits de presse
Dans le projet de loi initial, déposé par le gouvernement, cette liberté n’était réservée qu’aux diffamations et injures racistes ou discriminatoires. Les sénateurs se sont engouffrés dans la brèche. « Limiter ce retour au droit commun de la procédure pénale à un nombre restreint d’infractions de presse, comme le propose le gouvernement, en fonction de certains délits, entraînerait un risque d’incohérence et de rupture d’égalité manifeste devant la loi de 1881 » dixit Françoise Gatel.
Ainsi, une action intentée sur un fondement quelconque de la loi de 1881 (une injure) pourra être réorientée vers la bonne appellation (une diffamation) par le juge, même durant l’audience. Alors que cette requalification est aujourd’hui prohibée, son introduction va là aussi faciliter une pluie de dépôts de plainte.
Des délais de prescription variant selon les supports
Dans le texte adopté, un délit de presse commis sur un site web pourra être poursuivi aussi bien au civil qu’au pénal durant une année à compter de la mise en ligne. Par contre, on restera sur le délai de droit de trois mois si les mêmes propos ont été reproduits sur une publication diffusée sur support papier.
Là encore, Françoise Gatel a rappelé la brèche ouverte par le gouvernement dans le texte initial. Cette rustine « s’inscrit (…) dans la logique que le Gouvernement a lui-même suivie en proposant l’allongement à un an du délai de prescription des contraventions de presse telles que les injures et diffamations non publiques. Il serait incohérent que des contraventions, par exemple un courriel privé à caractère raciste, soient prescrites par une année, quand certains délits tout aussi graves, comme les injures publiques, le seraient par trois mois ».
Si le texte est conservé à la fin des débats parlementaires, le délai de prescription des actions fondées sur la loi de 1881 dépendra donc du seul support papier ou non. Le gouvernement s’y est opposé, maladroitement. Le prenant à son propre piège, la sénatrice Gatel s’est souvenue que « le délit d’apologie du terrorisme est prescrit au bout de sept ans lorsqu’il est commis sur internet et de cinq ans lorsqu’il est commis sur un autre support ».
Reprenons nos exemples précédents. Un sénateur mécontent d’un article publié sur le Monde, et repris sur l’édition papier, ne pourra agir que dans les trois mois suivant cette publication. Un article publié dans nos colonnes numériques sera attaquable cette fois durant un an, tout comme des propos proférés sur les réseaux sociaux par un internaute. Et si le sénateur préfère agir sur le terrain du droit commun, il pourra, disions-nous, attaquer Mme Michu durant 5 ans pour obtenir réparation civile de son dommage.
En somme, le texte crée une hiérarchie des garanties. Au sommet, la presse papier, au milieu les pure players, et à la base, bien plus démunis, des dizaines de millions de citoyens.
Liberté d’expression : une hiérarchie des garanties entre papier et web, journalistes et Mme Michu
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Possibilité d’agir sur le droit commun de la faute
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Sauf à l'encontre des journalistes professionnels
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Liberté de requalification des délits de presse
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Des délais de prescription variant selon les supports
Commentaires (76)
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Abonnez-vousLe 18/10/2016 à 10h46
Tu peux sortir l’émoticône de circonstance : " />
Le 18/10/2016 à 10h47
Assez amusant de voir que l’exemple pris en compte à chaque fois ne parle que d’un sénateur….
Sinon, juste pour savoir: les propos diffamatoires seront-ils jugés par le corps judiciaire ? Parcequ’à lire l’article on a l’impression que ce cher sénateur aura gain de cause à chaque fois qu’il portera plainte…
Alors que cette requalification est aujourd’hui prohibée, son introduction va là aussi faciliter une pluie de dépôts de plainte.
Une pluie de dépôts de plainte " />
Du même niveau que les centaines de milliers de français qui se sont fait incarcérés sans jugement dans le cadre de l’Etat d’urgence ? ou pire encore ?
Le 18/10/2016 à 10h50
Ouaip y’a qu’à regarder sur le Net.
On a l’impression que seuls les premiers de la classe ont le droit de s’exprimer tant les propos sont modérés sur l’ensemble des sites/forums/réseaux sociaux… Saleté de dictature " />
Le 18/10/2016 à 10h53
Sinon il y a un truc que j’ai pas bien compris
La création d’un délit de diffamation commis par une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est bien ou pas ?
Ou c’est encore une ruse pour que le sénateur s’en sorte ?
Le 18/10/2016 à 11h03
Bien vue l’égalité devant la loi : les journalistes sont plus égaux que les autres…
Le 18/10/2016 à 11h13
Si l’auteur de la diffamation est un particulier, le même sénateur
pourra cetter fois le poursuivre en suivant le chemin du droit
commun devant les juridictions civiles. La prescription sera
disions-nous de 5 ans et l’obtention de dommages et intérêts nettement
plus aisée.
Ou comment se voter une loi sur mesure pour arrondir ses fins de mois. Bravo les sénateurs.
J’attends avec impatience le moment où les salariés détermineront eux-même leurs propres salaires.(*)
(*)Hormis les députés, cela va de soi, c’est déjà fait.
Le 18/10/2016 à 11h24
Le musèlement du peuple et la mise au pas de la société est en cours. N’est-ce pas comme ça que naissent tous les régimes dictatoriaux ?
Le 18/10/2016 à 11h32
Le 18/10/2016 à 11h36
Ouais mais bon comme le disent les repris de justices de la droite ( pardon les participants aux primaires ), l’état de droit : OSEF, après tout, autant enfermer les fichés S ( nouveau nom pour les lettre de cachets ), et autant poursuivre ces manants qui osent critiquer les représantants de la justice et la vertu )
Le 18/10/2016 à 11h44
Le 18/10/2016 à 11h49
rappeler « les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité humaine sur lesquelles est fondée la société »
novlangue pour dire: “rappeler les valeurs de soumission et d’oubli des magouilles des notables sur lesquelles est fondée la société” " />
Le 18/10/2016 à 11h50
Le 18/10/2016 à 11h56
Mais on n’est pas censé être tous égaux devant la loi normalement? Y a pas comme un pb de fond là?
Le 18/10/2016 à 12h03
+1 c’est un beau point golnich ca " />
Le 18/10/2016 à 12h06
Ça pue l’américanisation de la justice française: pouvoir faire taire ses détracteurs en fonction de la taille de son portefeuille " />
[test de la loi]Balkany, viol, 357magnum, immunité[/test de la loi] " />
Le 18/10/2016 à 12h09
Il n’est pas illégal de dire que la terre est plate.
Il n’est pas illégal de dire que le mur de berlin n’est jamais tombé.
Il n’est pas illégal de dire que le 11 septembre est un complot illuminati pour nous faire vacciner.
Les lois ont vocation à s’appliquer à tous et dans le temps. Quand en l’an 3000 cette loi n’est toujours pas abrogée, et si jamais tout le monde a oublié (tu me diras, qui se souvient de la croisade balte…), le délit sera du même ordre.
Je ne dis pas que le délit est « la même chose », je ne nie pas la Shoah, je dis juste que l’état décide ce qu’il est interdit de penser.
C’est un délit de blasphème, c’est tout. Quelle est la différence entre emprisonner un négationiste et emprisonner un apostat ?
Les deux sont coupables de crime contre la vérité, d’avoir dit que 2+2=5 (coucou Orwell), bref de blasphème.
Le 18/10/2016 à 12h10
Le 18/10/2016 à 12h13
Le 18/10/2016 à 12h22
Trop gros, passera pas.
" />
Le 18/10/2016 à 12h26
Ah, et je rajoute qu’une interdiction similaire concernant le génocide arménien a été refusée par le conseil constitutionnel français pour entrave à la liberté d’expression.
On n’a pas demandé au conseil constitutionnel pour la loi Gayssot
http://www.liberation.fr/planete/2012/02/28/la-loi-contre-la-negation-du-genocid…
Le 18/10/2016 à 12h30
Le 18/10/2016 à 12h31
Le 18/10/2016 à 12h31
Le 18/10/2016 à 12h41
dans les deux cas c’est une connerie.
mais bon. ^^
Le 18/10/2016 à 12h42
quelle commémoration?
Le 18/10/2016 à 12h53
Le comble,
Se faire condamner par une plainte de Balkany pour diffamation.
Le 18/10/2016 à 12h58
On commence à s’attaquer au 5eme pouvoir?
la liberté d’expression dérrange dans un pays qui s’enfonce dans le régime d’état?
vous avez 4 heures…
Le 18/10/2016 à 13h08
Qu’est-ce qu’on peut considérer comme diffamation ? Car dire que Balkanouille (personnage fictif pour créer un exemple) a impunément détourné des ressources publics pour son intérêt personnel, c’est pas de la diffamation, c’est un fait (fictif et prouvé). Dire qu’il est un gros connard, ça c’est une injure et par extension de la diffamation.
Bref on peut pas te punir pour la vérité, par contre on peut pas punir un politique pour le mensonge … du genre dire publiquement qu’on a été mis en examen 5 fois et qu’on est ressorti avec 5 non-lieux, alors que dans les faits certaines affaires sont pas terminés, c’est un mensonge, pourtant c’est pas puni…
Bref comme tous les textes de lois c’est tordu et ça joue sur les mots.
Le 18/10/2016 à 13h12
Le 18/10/2016 à 13h13
Non, c’est pire :
Se faire condamner pour des propos vrais mais qui nuisent à son image.
Enfin, si j’ai bien compris l’histoire de l’exception de vérité de la diffamation qui est précisée à chaque fois dans les articles sur cette loi.
Ca permet aussi de poursuivre les lanceurs d’alerte au civil pour dommages en tant que société privée ou état alors que ce qui est révélé est vrai et que les faits rapportés par le lanceur d’alerte concernent des activités illégales ?
Je m’égare ou au contraire j’ai compris de quoi il retourne ?
Le 18/10/2016 à 13h15
Le 18/10/2016 à 13h15
La liberté d’expression…
" />
Le 18/10/2016 à 18h14
Mais le problème ce n’est pas de les reconnaître ou nin, de payer les victimes, d’édifier un monument…
Le problème c’est que chaque homme libre et que chaque femme libre ait le droit de dire son opinion, godverdomme.
Que l’état français reconnaisse la Shoah ou le génocide arménien, ça peut être de la géopolitique, de la morale, que sais-je, mais que les 65 millions de gens qui vivent en France n’ont pas le droit de ne pas être d’accord avec ça, c’est une violation de la liberté d’expression.
Je ne sais pas si ce que je dis est clair.
Mon problème n’est pas de tenir la compta des massacres, mais de laisser chacun croire ce qu’il veut.
Si demain Sylvain-pierre Durif me dit que c’est un homme vert cosmique qui a provoqué la shoah dans une soucoupe volante, il doit pour moi avoir le droit de le dire.
Le 18/10/2016 à 19h11
Dix stratégies de manipulation de masses :
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.
https://blogs.mediapart.fr/diogene-junior/blog/251010/dix-strategies-de-manipula…
Le 18/10/2016 à 19h15
La liberté d’expression a géométrie variable en fonction de la qualité de celui qui l’exerce… consternant et c’est la “gauche” qui est responsable de cette horreur…
Le 18/10/2016 à 19h48
Le 18/10/2016 à 19h51
Le 18/10/2016 à 19h55
“Donc les injures contre la France, les français et les chrétiens seront punies elles-aussi ? ”
elle est bonne celle-là, les plaintes des moutons ne sont pas acceptées
Le 18/10/2016 à 21h17
Eh oui nous n’allons plus pouvoir dire du mal des résidents de la maison de retraite la plus dispendieuse de la France. Les faquins ont trouvé la parade pour que nous les laissions vivre comme des nababs au frais de la république tout en continuant à la piller.
Le 19/10/2016 à 09h30
Chouette, je vais pouvoir poursuivre Pascal Rogard (@fandoetlis) pour la fois où il a traité de cons les lecteurs de NextInpact !
Le 19/10/2016 à 14h39
Le 20/10/2016 à 00h53
Le 20/10/2016 à 01h00
Dans l’antiquité romaine, (et certainement avant aussi d’ailleurs), ils avaient un dicton latin pour signifier ça :
“panem et circences” = du pain et des jeux (du cirque bien entendu).
Bon, aujourd’hui, on a McDo’ et la TV, c’est une évolution notable non ? " />
Le 20/10/2016 à 01h11
Le 20/10/2016 à 12h53
“le projet de loi introduit une peine de stage de citoyenneté” Il n’y a qu’a moi que cela fait penser à un stage d’endoctrinement ?D’un coté je me dit que certain auraient bel et bien besoin qu’on leur rappelle pourquoi on vit ensemble dans ce qu’on appelle une nation, mais de l’autre dit comme ça, j’ai une étrange impression et l’image qui me vient en tête c’est des pauvre gars dans une salle avec un espèce d’officier qui leur dit quoi penser.
Le 18/10/2016 à 09h43
Compris les citoyens, on a été sympa tout ça, mais maintenant que le système commence à s’effriter, fini de rigoler, vous fermer votre g* et c’est tout.
Sinon, une proposition, on ferme cette maison de retraite qu’est le sénat, on interdit le cumul des mandats etc … non pas un vieux croulant du sénat pour accepter ca ? bizarre ? ha oui c’est vrai, on préfère nous parler des fonctionnaires, du “déficit”, de la “crise”, ….
Le 18/10/2016 à 09h45
“la dictature c’est ferme ta gueule tandis que la démocratie c’est cause toujours”
ce projet de loi prouve bien que nous sommes passés de la démocratie à la dictature.
Le 18/10/2016 à 09h48
Ajoutons que l’injure raciale sera plus sévèrement réprimée
En somme, le texte crée une hiérarchie des garanties. Au sommet, la presse papier, au milieu les pure players, et à la base, bien plus démunis, des dizaines de millions de citoyens.
Oui c’est vraiment ça qu’il faut retenir…
Le 18/10/2016 à 09h59
“ proférée à raison de l’origine ou de l’appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”
Donc les injures contre la France, les français et les chrétiens seront punies elles-aussi ?
Ce serait une nouveauté.
Et on n’est pas loin du délit de blasphème, ce qui promet de beaux lendemains.
Le 18/10/2016 à 10h00
ce vilain sentiment de voir la liberté d’expression décliner lentement mais surement … ça grattouille , ça démange, ça picote sans qu’on arrive à trouve quoi ni où et donc sans pouvoir s’en débarrasser.
Elles sont loin les (vraies) valeurs républicaines de ce pays …
Le 18/10/2016 à 10h00
Oui, notre premier ministre devrait donc être en prison si je comprends bien. " />
Le 18/10/2016 à 10h01
Le 18/10/2016 à 10h05
Ce serait bien d’abandonner cette expression toute faite de Mme Michu, concept fourre-tout qui n’est jamais défini précisément. Assez de paresse intellectuelle, parlez d’individus qui existent ailleurs que dans votre tête
Le 18/10/2016 à 10h07
“Ainsi, une action intentée sur un fondement quelconque de la loi de 1881 (une injure) pourra être réorientée vers la bonne appellation (une diffamation) par le juge, même durant l’audience. Alors que cette requalification est aujourd’hui prohibée, son introduction va là aussi faciliter une pluie de dépôts de plainte.”
En gros on l’a dans le cul… " />
“Une action intentée sur un fondement” = sodomie…
“son introduction va là aussi faciliter une pluie de dépôts de plainte.” = ça se confirme… " />
Le 18/10/2016 à 10h08
Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire…
Le 18/10/2016 à 10h17
« les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité humaine sur lesquelles est fondée la société »
Bon bah on va commencer par Valls, puis Hollande, puis Sarkozy, puis Royal, puis El Khomri, puis…
« Notre propos vise ceux que l’on appelle les ‘corbeaux numériques’ »
Je suppose donc que ce terme a été clairement défini. " />
Le 18/10/2016 à 10h31
dans la logique que le Gouvernement a lui-même suivie en proposant l’allongement à un an du délai de prescription des contraventions de presse telles que les injures et diffamations non publiques. Il serait incohérent que des contraventions, par exemple un courriel privé à caractère raciste, soient prescrites par une année, quand certains délits tout aussi graves, comme les injures publiques, le seraient par trois mois
J’ai pas trop compris?
Un courriel d’injure privé serait donc comparable a une injure publique?
Si je suis d’accord avec le fait qu’il soit incohérent que le délais de prescription du premiers soit plus long que le deuxième, la justification avec l’argument “tout aussi grave” ne me semble pas du tout approprié?!
Le 18/10/2016 à 10h33
Petit à petit notre société devient de plus en plus réactionnaire. Elle est pas belle la vie ? " />
Le 18/10/2016 à 10h34
Tu devrais peut-être revoir la définition de “injure”…
Le 18/10/2016 à 10h41
C’est exactement ça : en 1881 quasiment personne n’avait accès à la parole publique et ça a permit la loi que l’on connait.
Maintenant que pour avoir accès à cette parole publique, il suffit d’un accès internet, nos amis les puissants commencent à flipper
Le 18/10/2016 à 13h19
Même si le fait est connu publiquement ? A la limite si le fait n’est pas connu publiquement je comprend, mais si t’énonces un simple fait connu ça devient tendu (d’ailleurs vu la teneur des débats politiques parfois …)
Le 18/10/2016 à 13h20
Hein ?
J’ai pas compris un truc là, c’est quoi l’intérêt que ça apporte à la France et à nous les français de manière général ?
Ils croient vraiment que c’est avec des loi comme ça qu’ils vont empêcher les gens d’être plus des connards finis sur Internet que dans la vraie vie ?
C’est quand le moment où on attaquera les problèmes à la racine dans ce pays plutôt que de tasser les problèmes à coup de taxe et d’amendes ? C’est bientôt pas vrai ?
A moins que le but ce soit effectivement juste de limiter la liberté d’expression, mais ce n’est pas quelque chose qu’on verrait dans un pays qui ne fasse pas parti du tiers monde, on a des valeurs à respecter nous quand même ! " />
Le 18/10/2016 à 13h21
Le 18/10/2016 à 13h22
Où est l’Europe ? et les biens pensant dirigeant du monde qui étaient “Charlie” il y a pas longtemps ?
Le 18/10/2016 à 13h24
Demander à un bas du front de faire un travail intellectuel " />
Le 18/10/2016 à 13h38
“le projet de loi introduit une peine de stage de citoyenneté.”
Le sens de ce mot commence à être très dévoyé.
Il va bientôt faire mauvais être un “citoyen”.
Le 18/10/2016 à 13h40
Ca dépend quel “Charlie”, il y en a plusieurs, ça dépend où on se place.
Le 18/10/2016 à 13h45
D’ailleurs, ce stage, c’est quoi ? un mec qui raconte ce qu’est un vrai citoyen ? un cour avec interro à la fin ? ou un truc en amphi ou tu peux jouer à la belote ou tarot ?
car bon, si t’envois un con en cours par la force, tu peux dire ce que tu veux, il en retiendra rien >_<.
Le 18/10/2016 à 13h48
Pas assez, il est passez à l’écran." />
Le 18/10/2016 à 13h49
Vous ne saviez pas ?
On est des citoyens à points " />
Le 18/10/2016 à 15h11
Le 18/10/2016 à 15h14
Pas très malin de voter une taxe Youtube et d’en pondre une qui va envoyer les youtubeurs en prison quelques jours après. Il faudrait saisir leurs biens pour compenser les pertes.
Le 18/10/2016 à 15h42
Le 18/10/2016 à 15h48
commémoration du 9 mai en Russie
Le 18/10/2016 à 16h04
OK mais c’est pas une commémoration des morts, c’est une commémoration de capitulation.
tout comme celle du 8 mai en France, qui ne commémore pas les juifs tués par les nazis.
ne pas tout confondre.
dans tous les cas, je vois pas le rapport avec la choucroute. " />
Le 18/10/2016 à 16h17
J’ai ri…
Puis je me suis rappelé que je suis pas belge.. " />