Comme chaque trimestre, l’Arcep publie le bilan du déploiement de la fibre en France. Les chiffres du dernier observatoire (au troisième trimestre 2023) indiquent de nouveau que « le rythme global des déploiements FttH continue de diminuer ». Le gendarme des télécoms note aussi un ralentissement sur le nombre d’abonnés.
Fin septembre, l’Arcep dénombre 32,172 millions de clients en haut débit et très haut débit sur réseaux fixes, dont 20,574 millions en fibre optique de bout en bout (FTTH). Il y a également 0,716 million de clients en terminaison coaxiale avec un débit d’au moins 100 Mb/s. Près de 8 millions de lignes sont toujours en xDSL.
43,9 millions de locaux, 47 % profitent de la fibre optique
Sur le déploiement de la fibre, le rythme « diminue à nouveau ce trimestre et s’établit à 825 000 lignes rendues raccordables sur la période [soit 25 % de moins qu’il y a un an, ndlr]. Au 30 septembre 2023, 37 millions de locaux sont couverts en FTTH, soit une hausse de 12 % en un an».
20,6 millions d’abonnés pour 37 millions de logements éligibles, cela nous donne un taux d’abonnement de 56 % environ. Au total, l’observatoire annonce « 43,9 millions de locaux recensés à date par les opérateurs sur le territoire national », soit un taux de couverture de la fibre optique d’environ 84 %. Cela nous donne finalement 47 % des logements qui profitent de la fibre optique.
Quid de la mutualisation et du choix de l’opérateur
Sur ces 37 millions (locaux éligibles), 36,2 millions (92 %) ont le choix entre au moins deux opérateurs, 34,9 millions (94 %) entre au moins trois opérateurs et 29,9 millions (81 %) entre au moins quatre opérateurs.
Dans les zones très denses, le régulateur dénombre 7,2 millions de lignes, dont seulement 5,3 millions ont le choix entre au moins quatre opérateurs. Pour rappel, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR sont en concurrence pour les déploiements sur cette zone : chacun tire ses lignes de fibre optique.
Dans les zones moins denses d’initiatives privées, 15,6 millions de lignes sont éligibles, dont 15,5 millions ont au moins trois opérateurs (99 %) et 14,4 millions (93 %) quatre opérateurs. Dans les AMEL, seules 0,9 million de lignes sont éligibles, dont 0,3 million (36 %) seulement ont le choix entre au moins quatre opérateurs. On monte à 65 % pour trois opérateurs et 87 % pour deux opérateurs.
Enfin, dans les zones moins denses d’initiatives publiques (les fameux RIP), 13,3 millions de lignes sont éligibles à la fibre optique, dont 10,1 millions (76 %) peuvent choisir entre au moins quatre opérateurs. On passe à 91 et 96 % pour trois et deux opérateurs respectivement.
Le détail par zones : très denses et moins denses privées/publiques
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- Zones très denses : 91 % de couverture – 7,2 millions de locaux (7,1 millions il y a trois mois, 7 millions il y a un an).
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- Zones moins denses privées : 89 % de couverture – 15,6 millions de locaux (15,5 millions il y a trois mois, 14,9 millions il y a un an).
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- Zones moins denses publiques : 77 % de couverture – 14,2 millions de locaux (13,5 millions il y a trois mois, 11,2 millions il y a un an). Sur les 14,2 millions, 13,3 millions sont dans les RIP.
Encore une fois, l’Arcep n’est pas tendre avec les opérateurs dans les zones très denses : « Le rythme insuffisant constaté […] ces dernières années chute encore avec moins de 24 000 locaux rendus raccordables ce trimestre, soit une baisse de moitié par rapport au dernier trimestre ». C’est même divisé par trois par rapport à l’année dernière. Ce constat est le même depuis plusieurs trimestres maintenant.
L’Arcep enchaine avec, de nouveau, une situation connue : « il existe une forte disparité dans l’avancement du déploiement dans les zones très denses ». Paris est par exemple à 97 %, tandis que Marseille n’est qu’à 83 %. La Meurthe-et-Moselle est aussi fortement en retard avec seulement 77 % de taux de couverture pour ses zones très denses, contre 92 % pour la moyenne nationale.
Le rythme de déploiement des zones moins denses d’initiatives privées sont également en baisse : « seulement 139 000 locaux rendus raccordables, soit une baisse de 20 % par rapport à la même période de l’année précédente ».
AMII et ennemis
Comme toujours, le régulateur propose un suivi des engagements d’Orange et de SFR dans les zones AMII. Orange qui pour rappel a récemment été condamné par le régulateur pour non-respect de ses engagements. L’Arcep a ensuite publié le détail de sa décision, avec l’argumentaire d’Orange, démonté par le régulateur.
Quoi qu’il en soit, « à la fin du troisième trimestre 2023, environ 90 % de ces locaux sont raccordables », loin de l’objectif de 100 % (ou raccordables sur demande sous 6 mois, dans la limite de 8 %), tout d’abord fixé à fin 2020, puis reporté au 14 avril 2021. Il était prévu d’arriver à 100 % (sans condition sur les raccordables à la demande) fin 2022.
Du côté de SFR, « à la fin du troisième trimestre 2023, environ 95 % de ces locaux sont raccordables ». La marque au carré rouge s’était fixée la même échéance : « 100 % raccordables (ou raccordables sur demande sous 6 mois, dans la limite de 8 % ».
Le site carte fibre à jour
Le site Carte Fibre de l’Arcep a été mis à jour avec les dernières données du troisième trimestre 2023. Il permet de suivre le déploiement de la fibre. Par contre, Ma connexion Internet qui permet de connaitre le débit à son adresse n’a pas encore été mis à jour, ses données datent du 30 juin 2023.
Commentaires (24)
#1
Bref, si on me propose la fibre tant que je ne suis pas obligé je ne pense pas la prendre mon vdsl à 30 méga me suffit.
#1.1
Quand à ceux qui tirent les câbles, si tu vas les voir, tu n'entendras pas beaucoup parler françois.
#1.3
#1.2
#1.4
#1.5
sfr est au même prix (35), bytel est au même prix (33), effectivement red c'est 30 fibre contre dsl qui reste à 20 au bout de 6 mois, sosh pareil c'est 31 fibre contre 21 dsl (la fibre à 16 pendant 6 mois).
Donc à part ces deux premier prix, ça n'est pas vérifié, mais les prix dsl monteront certainement rapidement quand plus de monde sera éligible,
#1.6
37 millions de logements éligibles sur 43,9 millions de locaux. Cela représente 84% de locaux éligibles à la fibre. Si les prix DSL doivent monter, ça s'est déjà produit.
De toute façon, Orange a déjà commencé à abandonner le réseau cuivre en cohérence avec l'ARCEP.
https://next.ink/1479/enjeux-et-inquietudes-ftth-face-a-fermeture-reseau-cuivre/
#1.7
#1.8
#1.9
Et heureusement qu'on ne peut plus s'abonner en dsl une fois éligible en fibre, l'idée c'est quand même de se débarrasser du cuivre dans les 5 ans, pas de mettre les deux en concurrence. Moins il y en aura qui feront de la résistance, mieux ce sera et donc dans cette idée, le dsl coutera de plus en plus cher. tandis que la fibre pourrait diminuer, comme chez RED.
#1.10
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/telecoms-nouvelle-regulation-de-l-arcep-pour-la-sortie-du-reseau-cuivre-d-orange-74418655adb792e844cdd14e85c89d33
#1.11
Factuellement le xDSL est moins cher :
Opérateur: xDSL / fibre:
Bouygues : 19,99€ / 32,99€ (+13€)
Free (pop): 39,99€ / 39,99€ (=)
Orange (Sosh): 20,99€ / 30,99€ (+10€)
SFR (red): 19,99€ / 24,99€ (+5€)
#1.12
LE boulet, c'est choche en effet.
#1.13
#2
Il y a environ 3 ans de retard sur le déploiement de la fibre dans ma commune, ça me gonfle un peu mais en même temps, je me dis que c'est peut-être pas plus mal au moins le taff n'est pas fait par un tiers de tiers de tiers de tiers de tiers de tiers qui pose la fibre sur le bas côté et accroche à un poteau avec un clou dès qu'il faut traverser la route.
#2.1
#2.2
#3
8 millions de ligne toujours en DSL, mais combien juste en téléphonie ?
Sur ceux là, au moins la moitié ne bougeront pas tant qu'on ne leur coupera pas le cuivre.
#4
C'est vraiment le jour et la nuit en terme de niveau de déploiement, de qualité de service et de prix. La France a bien des problèmes, mais s'il y a une chose qui globalement marche pas trop mal c'est les telecoms.
La différence est tellement énorme à tous les niveaux qu'il est difficile de penser qu ça ne soit dû qu'à la différence de densité de population.
Ça met vraiment le doigt sur une limite de l'idéologie du libre marché américain. "libre marché" qui aujourd'hui signifie lobbying et corruption à tous les étages.
#5
Il y a-t-il, en dehors de la fameuse date butoir de 2030, un délai légal ou réglementaire d’extinction du cuivre, donc de l’adsl, pour les communes entièrement déployées?
J’avais entendu parler d’un délai de deux ans courant après la fin du déploiement.
#5.1
#5.2
Ainsi, j’attends depuis plus de deux ans alors que la fibre est dans m’as rue et dans la majorité des maisons autour de l’immeuble.
C’est vraiment frustrant!
#5.3
#6
De toutes façons avec la fin programmée du réseau cuivre, on n'aura pas des masses de choix, ce sera la fibre ou la 4G/6G.
Par contre, j'ai eu la désagrable surprise de découvrir qu'une chose ne nous sera pas autorisée : avoir 2 opérateurs différents dans un même domicile.
Je l'ai découvert à mes dépens.
J'ai Free en ADSL depuis des éternités, mais la fibre ne m'était pas proposée sur le site bien que l'immeuble soit fibré depuis une bon paquet d'années (Petite couronne Parisienne)
Juste avant le confinement, j'ai donc décidé de faire installer, pour le boulot, une connexion Fibre Sosh.
Récemment, Free m'écrit enfin disant que je peux avoir la fibre. don't acte, je change de box, d'abonnement et... le jeour de l'install j'entend le tech me demander où est le boitier fibre. Un peu surpris, je lui demande pkoi il n'en installe pas un comme l'a fait le gas d'Orange.
La réponse est qu'on ne peut avoir qu'un seul boiter fibre par domicile donc c'est Fibre Free ou Orange, mais pas les 2.
Si je veux passer on accès Free avec adresse IP fixe en Fibre, faut que je me désabonne d'Orange.
Comme les 2 abonnements sont dans une Coloc, donc 2 abonnés différents, je l'ai grosso modo dans le dos.
Quelqu'un aurait il entendu parler d'une évolution future sur ce sujet vu que la fibre va devenir plus ou moins l'équivalent du cuivre et que le choix d'avoir 2 lignes RTC séparées dans un domicile n'a jamais été réglementé/interdit jusque là ?