Reconnaissance faciale, politique, religion : comment la France a affaibli l’AI Act

Le 23 janvier à 17h08
2 min
Droit
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Le 2 février prochain, les articles de l’AI Act concernant les risques dits « inacceptables » de l’intelligence artificielle entreront en vigueur.
En amont de sa signature, la position de la France, et notamment le rôle joué par Cédric O, ancien secrétaire d’État chargé du numérique devenu conseiller pour la start-up Mistral AI, ont été largement scrutés.
De fait, démontrent Disclose et Investigate Europe, compte rendu des négociations à l’appui, la France a déployé une opération de lobbying intensif dans les derniers moments du débat pour atténuer certains passages de la réglementation.
Fin 2022, Paris fait tout pour que « l’exclusion des questions de sécurité et de défense (…) soit maintenue » dans le règlement, c’est-à-dire que ces secteurs ne soient pas concernés par les interdictions portant sur les systèmes de reconnaissance faciale en temps réel, l’un des usages les plus intrusifs de ce type de technologie.
D’après l’une des sources de Disclose, la France est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale, notamment par le biais d'un courrier signé du Secrétariat général aux affaires européennes, placé sous l’autorité de Matignon.
Dans un courrier envoyé au secrétariat du Conseil de l’Union européenne, ce dernier a par ailleurs précisé que l’Hexagone considérait « très important de préserver la possibilité de rechercher une personne sur la base de critères objectifs exprimant une croyance religieuse ou une opinion politique ».
Aux côtés d’autres pays comme la Grèce, la France a par ailleurs obtenu que prisons et zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », donc que les États membres puissent y déployer toutes sortes de systèmes, dont certaines à la validité scientifique contestée, comme ceux de reconnaissance émotionnelle.
Le 23 janvier à 17h08
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 23/01/2025 à 17h47
La technocratie contemporaine embauche vraiment les passants. On se demande bien si ces derniers (pseudo-scientifiques) ont au moins reçu une formation aux premiers secours en distanciel !
Le 24/01/2025 à 09h02
Modifié le 24/01/2025 à 10h59
Si le caractère public des lieux n'est pas valide, doit-on alors comprendre que les postes frontière et les prisons sont désormais des lieux de concurrence supra' au nom de la sacro-sainte économie numérique ?
Cette économie peut-elle justifier que des personnes "suspectes" a raison du type d'établissement visité meurent un jour dans un incendie ?
Le 23/01/2025 à 18h49
Mais, c'est peut-être une erreur que j'aurai pu signaler...
Le 24/01/2025 à 08h55
Le 23/01/2025 à 18h57
Vous avez 4 heures.
Quant aux croyance religieuses ou opinion politique, ça peut aider à chercher dans certains cas des terroristes (indépendantistes, d'extrême droite ou islamistes (sachant pour ces derniers que seule une très petite partie des musulmans le sont) par exemple). Par contre, je ne vois pas trop ce que vient faire l'IA ici, ce genre de recherche pouvant se faire sans IA.
Modifié le 23/01/2025 à 19h17
Le 23/01/2025 à 19h24
Plus sérieusement, ça peut être toute opinion politique extrémiste qui peut tendre vers le terrorisme.
Si j'ai cité ceux-là, c'est par rapport à mes commentaires sous l'article parlant d'attentats qui recensaient les différents types d'attentats ou tentatives en France.
Le 23/01/2025 à 19h37
On peut lire sur
Le 23/01/2025 à 21h08
(C'était quel politique qui avait eu l'idée de faire un fichier des "gens biens" ? )
Le 24/01/2025 à 02h37
Le 24/01/2025 à 12h12
L'UE acceptera tous les affaiblissements de tous les Acts tant que ca ne nuit pas à l'économie.
Ce que l'UE vend au reste du monde, c'est l'accès à son marché intérieur.
En étant cynique, L'UE est un vaste parc à moutons consuméristes.
Le 24/01/2025 à 14h33
Le 25/01/2025 à 11h23
Le 25/01/2025 à 11h49
C'est détaillé un peu plus ici.
Sinon, il n'y aurait pas de Frontex ni d'Europol par exemple.
Pour la défense, je suis d'accord même s'il y a de plus en plus d'actions coordonnées dans le cadre de l'UE.
Et le conflit en Ukraine ainsi que l'arrivée de Trump vont accélérer les actions communes.
Le 24/01/2025 à 13h49
Le système démocratique est le système le plus perméable à l'instauration de régimes autoritaires.
On le voit avec les US, maintenant qu'ils ont des frappadingue à la tête de leur Gvt et ils vont utilisés les ressources du Gvt pour faire passer leur délires légalement.
Alors discriminer les personnes lambda sur la voie publique avec des outils de surveillance massive en raison de leur idées politiques ou religieuses me fout carrément les jetons.
Le 26/01/2025 à 17h15
Vladimir, Donald - et bien d'autres - sont malheureusement libres de leurs mouvements en ce moment et ils ont réussi à se construire un entourage suffisamment favorable pour pouvoir mettre en œuvre leur vision du monde. Nos politicards à nous sont fortement tentés à tous les niveaux de se comporter de la même façon, puisque les autres sont apparemment libres de faire ce qu'ils veulent...
Je vois deux points inquiétants en soi :
1) des fous accèdent à la tête des armées les plus puissantes au monde. Et s'ils ont envie de quelque chose, ils le prendront. A titre d'exemple, ce ne serait pas la première fois que les États Unis envahissent un pays ou renversent un régime par pur intérêt économique ou d'influence. Pour moi, aucune différence entre EU et la Russie - et bien d'autres, très visibles depuis quelque temps - si ce n'est la violence apparente de la méthode employée.
2) chaque fois qu'un dingo entreprend quelque chose, on le laisse faire. Ils se permettent de violer toutes règles en place et personne n'est en mesure de les isoler, comme il faudrait le faire. De facto, le monde est divisé entre ceux qui laissent faire car pas immédiatement touchés, ou du même bord, et des pays qui sont encore dotés de bon sens, mais sans moyens d'intervenir.
Alors, oui, moi aussi je suis inquiet des discriminations à venir. Mais nous sommes clairement dans un mouvement massif de polarisation que seules les masses pourraient bloquer. Et comme les masses sont faciles à berner ou à acheter, nous continuons de foncer vers le mur...