Phrase-choc, postvérité, façonnage de l’actualité… la commission d’enrichissement frappe encore

Phrase-choc, postvérité, façonnage de l’actualité… la commission d’enrichissement frappe encore

Phrase-choc, postvérité, façonnage de l’actualité… la commission d’enrichissement frappe encore

La commission d’enrichissement de la langue française a fait publier au Journal officiel une nouvelle salve de traductions officielles s’imposant à l’ensemble des administrations.

Dans le vocabulaire des relations internationales, elle demande à ce que les expressions « cyberactivist » et « hacktivist » soient bannies, au profit de « cyberactiviste », ou à la rigueur « cybermilitant » voire « pirate » à savoir un « activiste qui agit dans les réseaux informatiques et recourt notamment au piratage ».

Le piratage (pénétration, maintien, modification d’un système sans autorisation) étant, rappelons-le, une infraction pénale. De même, la commission refuse l’emploi de « cyberaddiction » ou « digital addiction ». On devra lui préférer « cyberdépendance », soit un « état de dépendance psychologique à l'égard des techniques de l'information et de la communication ».

Dans le champ des médias, on ne dira plus « postthruth » mais « postvérité », une « situation dans laquelle l'objectivité et la véracité des faits ont moins d'influence sur la formation de l'opinion publique que le recours à des émotions, à des sentiments ou à des croyances ».

Lorsqu’il s’agira de définir l’« action des médias sur la formation de l'opinion publique par le choix des sujets abordés et l'importance qui leur est conférée », « agenda setting » sera délaissé au profit, bien sûr, de « façonnage de l’actualité ». De même, on n’utilisera plus le terme de « punchline ». Préférez-lui « phrase-choc ».

Commentaires (27)


Et depuis le premier mai, au moins, il semblerait qu’on ne dise plus fake news mais vérité!


pour ce qui est du début je trouve rien de choquant (pas comme certain néologisime que l’on peut lire sur wikipedia intergiciel , infox, …. )



en revanche  le “façonnage de l’actualité” je le trouve trop compliqué (même si je dois bien avouer que agenda setting ne m’est pas familier)



c’est peut-être la la force du truc … lancer les termes avant l’adoption en masse (chez moi ça restera un mail jamais un courriel , tiens on devrai lancer un service qui s’appelle Gcourriel ça ferai un tabac ->[])


Quelqu’un connait un exemple « connu » de postvérité ? J’ai toujours du mal à cerner ce que ce terme recouvre. Parce que là, si une postvérité c’est une technique rhétorique visant à recourir aux émotions plutôt qu’aux faits, autant dire que les publicitaires, lobbys, communicants, journalistes et politiques sont déjà les champions de la discipline.


Pour le coup… J’sais pas trop quoi en penser.



Utiliser « pirate » pour « cybermilitant » c’est un peu con…



Remplacer l’anglicisme « addiction » par « dépendance » c’est une bonne idée… m’enfin du coup « dépendance » commence à être bien chargé de significations, c’est déjà une forme galvaudée.



« Postvérité » a surement déjà un équivalent proposé par des psychologues / neurologues / sociologues / historiens / que-sais-je (?).



Et le « façonnage de l’actualité » on appelle déjà ça « propagande ». Mais c’est pas un beau mot « propagande », ça fait peur… Donc le choix de traduire « agenda setting » par « façonnage de l’actualité » n’est-il pas, en soi, une postvérité ? <img data-src=" />



<img data-src=" />








Kevsler a écrit :



Remplacer l’anglicisme « addiction » par « dépendance » c’est une bonne idée… m’enfin du coup « dépendance » commence à être bien chargé de significations, c’est déjà une forme galvaudée.





tiens bonne remarque

dans mon inconscient

“j’ai une dépendance” a une connotation négative , un coté pathologisant ,

alors

“j’ai une addiction” est c’est selon moi plus positif et moins traumatisant









Kevsler a écrit :



Et le « façonnage de l’actualité » on appelle déjà ça « propagande ». Mais c’est pas un beau mot « propagande », ça fait peur… Donc le choix de traduire « agenda setting » par « façonnage de l’actualité » n’est-il pas, en soi, une postvérité ? <img data-src=" />







Le sens du mot “propagande” signifie seulement la diffusion d’idées politiques, doctrines, opinions, etc. (propagation)

En aucun cas “propagande” n’implique une appréciation du discours, c’est un usage détourné que d’y appliquer une connotation péjorative.



Tu veux dire que l’usage détourné est devenu l’usage et que « façonnage de l’actualité » permettrait de retrouver la signification originale du terme « propagande » ?



J’suis d’accord. Mais on pouvait aussi rappeler que « propagande » n’est pas obligatoirement péjoratif.


Quand on voit l’usage courant de digital à la place de numérique, bonne chance pour que ces termes soit adoptés.








M’enfin ! a écrit :



Quelqu’un connait un exemple « connu » de postvérité ? J’ai toujours du mal à cerner ce que ce terme recouvre. Parce que là, si une postvérité c’est une technique rhétorique visant à recourir aux émotions plutôt qu’aux faits, autant dire que les publicitaires, lobbys, communicants, journalistes et politiques sont déjà les champions de la discipline.



Toute la « communication » de la clique macroniste, en particulier lorsqu’elle aborde le sujet des Gilets jaunes et autres manifestants qui se joignent au mouvement (ah, les mensonges délibérés de Castaner et sa négation obstinée de la réalité des violences de la répression policière…). Si ça, c’est pas un exemple connu… !





spidermoon a écrit :



Quand on voit l’usage courant de digital à la place de numérique, bonne chance pour que ces termes soit adoptés.



La plupart des exemples donnés dans cette brève sont pourtant entrés dans le langage courant depuis longtemps (parfois avant que ne nous soit imposée la version anglaise, comme pour « phrase choc », qui date de bien, bien avant l’arrivée de « punchline »).







monpci a écrit :



c’est peut-être la la force du truc … lancer les termes avant l’adoption en masse (chez moi ça restera un mail jamais un courriel , tiens on devrai lancer un service qui s’appelle Gcourriel ça ferai un tabac -&gt;[])



Je préfère encore « courriel » comme version contractée de « courrier électronique » à « mél » qui est juste une horreur dont je ne veux pas entendre parler. Mais je suis de la très vieille école qui écrira toujours « e-mail » (parce que « mail », au départ, c’est seulement le courrier papier, pas électronique).



Bref, cette fournée est franchement meilleure que les précédentes. Peut-être parce que cette fois, ils se sont contentés d’avaliser des termes francisés adoptés depuis… toujours ? Et n’ont donc rien inventé qui ne veuille rien dire et ne ressemble à rien (et ne sera donc pratiquement jamais utilisé, sauf pour pure dérision), comme à leur habitude ?



Médicalement, les deux termes ne sont pas équivalents.

Exemple: un diabétique est dépendant de ses injections d’insuline pour vivre.

Mais il n’a pas d’addiction à l’insuline.



&nbsp;Et non, l’addiction, c’est pas très fun.


En gros on pourrait dire qu’une addiction est une sorte de dépendance que l’on s’est créé


Mel n’a jamais eu pour but de remplacer e-mail mais d’être l’équivalent de l’abréviation Tel pour téléphone sur les cv et autre documents.

Le remplaçant d’e-mail toujours été courriel.


voila tu as sans doute exprimer plus clairement ce que je voulais dire

&nbsp;

D’accord sur le “Et non, l’addiction, c’est pas très fun”








olih a écrit :



Mel n’a jamais eu pour but de remplacer e-mail mais d’être l’équivalent de l’abréviation Tel pour téléphone sur les cv et autre documents.

Le remplaçant d’e-mail toujours été courriel.





En complément : “mél” c’est pour “messagerie électronique”. La ressemblance avec “mail” est voulue mais n’est pas l’unique justification. Contrairement à cette stupidité de “bogue” pour traduire “bug” (“anomalie” ça fonctionne très bien, merci <img data-src=" /> ).



je trouve le terme postvérité abject… :/


Perso je n’écoute plus ces âneries, je préfère suivre les recommandations de l’Office Québécois de la Langue Française quand elles sont dispos, beaucoup plus logiques, poussées, et bien moins ridicules. Eux au moins, ils parlent français.


Etant jeune je ne trouvais pas gênant les anglicismes. Plus le temps passe et plus je deviens un “vieux” con et je milite à fond pour la langue française.



Surtout quand les adeptes des anglicismes se laissent entraîner à utiliser des mots qu’ils ne maîtrisent ni ne comprennent pas.









RévolutioN a écrit :



Tout ce combat pour sauver une langue vouée à disparaître…

La mondialisation, c’est le bien il paraît. Donc vive l’anglais et l’arabe.





De par la démographie des pays africains notamment, la langue française est plutôt vouée à s’accroître en terme de pratiquants (elle pourrait même devenir n°1 en terme de locuteurs. Les langues c’est comme la biodiversité; on ne s’apercevra de sa nécessité que lorsque certains “éléments” se mettent à disparaitre



Mél c’est pas l’abréviation de Messagerie ÉLectronique ?








cyril8 a écrit :



De par la démographie des pays africains notamment, la langue française est plutôt vouée à s’accroître en terme de pratiquants (elle pourrait même devenir n°1 en terme de locuteurs. Les langues c’est comme la biodiversité; on ne s’apercevra de sa nécessité que lorsque certains “éléments” se mettent à disparaitre







Dans la mesure où le français est la 6ème langue la plus utilisée au monde, l’une des six langues officielles de l’ONU, la seconde des deux langues de travail avec l’anglais toujours au sein de l’ONU, et l’une des quatre langues de travail de l’UE (avec l’allemand, l’anglais et l’espagnol), je pense qu’il n’y a pour l’instant pas trop d’inquiétude à se faire pour elle.



“Les langues c’est comme la biodiversité; on ne s’apercevra de sa

nécessité que lorsque certains “éléments” se mettent à disparaitre”.



Sauf dans la Sainte France (Laïque) dans laquelle on a déjà effectué sans aucune vergogne une épuration lingüistique.



La lenga de París pòt crebar, me’n foti.


Ne Mél-enchons pas tout <img data-src=" />


Je connais l’histoire des langues régionales en France. Ma belle-famille est bretonne et a souffert de l’oppression contre la langue bretonne au début du XXème. Moi-même je suis gascon.

Mais justement je ne suis pas contre l’anglais en tant que langue de travail, mais pas plus. Une langue pour unir, échanger , commercer d’accord mais pas une langue qui étouffe les autres.








RévolutioN a écrit :



Tout ce combat pour sauver une langue vouée à disparaître…



La mondialisation, c’est le bien il paraît. Donc vive l’anglais et l’arabe.







Vu la démographie en Afrique francophone ça a peu de chance d’arriver.&nbsp;



Oui, le problème c’est que les jeunes ne trouvent pas “cool” le français.

(Et si tu leur demandes, il leur faudra probablement quelques secondes de réflexion pour traduire “cool” en français…)



Ce qui est très grave, au vu des attentats des années récentes : l’intégration passe par la culture, et la culture commence par la langue !


Et bien “mél” (plutôt que mail ou mel), me semble encore le moins pire : “courriel” est trop proche à l’oral de “courrier” ! (e-mail est un anglicisme, et aujourd’hui désuet, “courrier électronique” est trop long.)

Anecdote personnelle : j’avais utilisé “courriel” dans un document d’une association (pour un champ à remplir), on m’a demandé de le changer, car “les gens n’allaient pas savoir ce que c’est” !


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