Retour sur la radiation de l’appel formé par Twitter dans l’affaire #UnBonJuif
#UnBonFeuilleton
Le 13 juin 2013 à 10h20
6 min
Droit
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Nous publiions ce matin l’ordonnance rendue hier par la cour d’appel de Paris suite à l’appel formé par Twitter dans le cadre de l’affaire « #UnBonJuif ». Retour sur ce qui a conduit la justice à accorder la radiation de ce recours, tel que le souhaitait l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Une nouvelle page du feuilleton judiciaire entre Twitter et l’UEJF s'est écrite hier devant la cour d'appel de Paris. À l’origine de combat devant les tribunaux, le refus opposé par l’entreprise américaine à plusieurs associations de communiquer les données d’identification d’auteurs de tweets jugés « manifestement illicites ». Car si le réseau social a bien voulu retirer en fin d’année dernière quelques messages suite à l’affaire « #UnBonJuif », l’UEJF et J’Accuse ! ont préféré demander des mesures d’urgence devant le TGI de Paris.
Au travers d’une ordonnance rendue le 24 janvier dernier (voir notre analyse, la décision), la vice-présidente du tribunal de grande instance de paris donnait raison aux associations. Twitter était d’une part tenu de communiquer dans un délai de 15 jours « les données en sa possession de nature à permettre l’identification de quiconque a contribué à l’identification des tweets manifestement illicites ». La magistrate en charge du dossier appuyait ici sa décision sur l’article 145 du Code de procédure civile, et non sur la LCEN. Deuxièmement, le réseau social se voyait enjoint à mettre en place un dispositif de signalement « facilement accessible et visible permettant à toute personne de porter à sa connaissance [de Twitter, ndlr] des contenus illicites, tombant sous le coup de l’apologie des crimes contre l’humanité et de l’incitation à la haine raciale ».
Une affaire, deux recours en parallèle
Le 21 mars dernier, Twitter a décidé d’interjeter appel de cette ordonnance. Seulement, l’UEJF a de son côté formé le 16 avril un autre recours contre l’entreprise américaine. Motif de cette plainte déposée au pénal contre Twitter et son président, Dick Costolo ? La non-application de l’ordonnance prise en janvier par le TGI de Paris. L’association réclame au passage 38,5 millions d'euros.
Et pour faire avancer son recours au pénal contre Twitter, l’UEJF a engagé une procédure de radiation de l’appel formulé par le réseau social, comme l’autorise aux intimés l’article 526 du Code de procédure civile.
Pas d'excuses pour la non-communication des données d'identification
Dans le cadre de son recours devant la cour d’appel de Paris, Twitter considérait qu’il était en mesure de communiquer les données d’identification des auteurs des tweets en question, mais réclamait pour ce faire la délivrance d’une commission rogatoire internationale. Un document que la justice française n’a pas émis et qu’elle ne juge toujours pas utile d’émettre. La cour d’appel a en effet estimé que Twitter ne justifiait pas « d'une impossibilité d'exécuter » l’obligation qui lui avait été faite de transmettre ces données, ni « de conséquences manifestement excessives attachées à son exécution provisoire ». En clair, le réseau social n’a pas su démontrer qu’il lui était impossible de ne pas se plier à l’ordonnance du 24 janvier.
Dispositif de signalement : tout n’est pas qu’une question de clics
Sur le dispositif de signalement aussi, Twitter n’a pas obtenu gain de cause. Alors que le réseau social estimait que son système était « facilement accessible et visible », comme l’avait exigé le TGI de Paris en janvier, la cour d’appel ne l’a pas entendu de cette oreille. Suite à un nouveau procès verbal effectué par un huissier au nom de l’UEJF le 14 mai, la procédure s’est encore avérée bien compliquée... « Il résulte de ce procès-verbal que le cheminement pour aboutir à ce que la société Twitter soit avisée de contenus illicites suppose plusieurs clics » a ainsi retenu la cour d’appel. « Certes, les internautes sont habitués à cliquer mais encore faut-il qu'ils puissent facilement savoir où la dénonciation de contenus illicites peut être faite » a-t-elle précisé.
En l’occurrence, le dispositif semble relever du parcours du combattant à en lire les conclusions du juge :
« Il est nécessaire d'aller dans la rubrique Aide pour commencer le cheminement ; que cette rubrique écrite en tout petit sur la page de bienvenue ne révèle pas clairement et immédiatement qu'elle vise non seulement l'aide technique mais aussi toutes les questions que l'on se pose à propos de Twitter ; qu'à supposer que l'on soit curieux et avisé et que l'on clique sur Aide, il faut savoir que la rubrique politiques et violations concerne bien les contenus illicites ; que ce n'est que sur la page suivante que l'on voit apparaître la notion de comportements abusifs ; que les propositions qui sont faites visent les usages par d'autres de vos tweets et qu'il n'est évoqué que la possibilité de dénoncer les contenus illicites qu'au terme du cheminement ; que de plus, il faut encore savoir que les informations relatives aux tweets litigieux et illicites entrent dans la catégorie messages offensants ; qu'enfin, la personne qui porte à la connaissance de Twitter un tel message se voit exposer à ce que d'office, Twitter avise la personne qui a tweeté le message illicite ».
Bref. Ce dispositif « n’est pas en l'état facilement accessible et visible », conclut la cour d’appel de Paris.
L’UEJF obtient la radiation de l’appel et 1 500 euros de la part de Twitter
Après avoir effectué ces différentes constatations, la cour d’appel en a tiré ses conclusions en prononçant la radiation souhaitée par l’UEJF. Les demandes de l’entreprise américaines ont donc été écartées et celle-ci devra même verser 1 500 euros à l’association au titre des frais de justice.
Pour Jonathan Hayoun, président de l’UEJF, cette ordonnance constitue une véritable victoire. « Quelque part ça vient dire que Twitter ne peut pas jouer avec la justice française » explique-t-il. « Ça a pour conséquence de rappeler que la justice française confirme l’obligation pour Twitter de coopérer, de travailler avec nous, et de communiquer les informations concernant les auteurs des tweets racistes et antisémites ».
L’intéressé y voit aussi un signe encourageant s’agissant du devenir de la plainte au pénal contre Twitter. En attendant la tenue de cette audience dans ce dossier, fixée au mois de septembre, il affirme : « J’espère que d’ici là, Twitter reviendra à la raison et décidera de nous transmettre les données d’identification ».
Retour sur la radiation de l’appel formé par Twitter dans l’affaire #UnBonJuif
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Une affaire, deux recours en parallèle
Commentaires (113)
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Abonnez-vousLe 13/06/2013 à 11h39
Le 13/06/2013 à 11h40
Question, quel est le modèle économique de twitter ?
Twitter a t-il vraiment de gros interets en France ?
Le 13/06/2013 à 11h42
Le 13/06/2013 à 11h44
Le 13/06/2013 à 11h46
Le 13/06/2013 à 11h47
Le 13/06/2013 à 11h50
Rien…
Le 13/06/2013 à 11h52
Le 13/06/2013 à 11h57
Le 13/06/2013 à 12h02
Le 13/06/2013 à 12h06
Donne envie de faire des blagues douteuses tout ça. " />
Le 13/06/2013 à 12h07
Le 13/06/2013 à 12h07
Le 13/06/2013 à 12h14
Le 13/06/2013 à 12h15
On a trouvé la solution pour PCInpact, attaquer twitter pour une motif qui ne les regardes pas forcément et demander wattmille euros de D&I.
Au final, le but, c’est quoi ? Récupérer les coordonnées des auteurs (pour en faire quoi ?) là où un mode “partie civile” ou “plainte contre X” suffirait OU effectuer une levée de fonds auprès de Twitter ? :|
Le 13/06/2013 à 12h18
Y en a qui vont se faire taper sur les doigts " />
Le 13/06/2013 à 13h34
Le 13/06/2013 à 13h36
Le 13/06/2013 à 13h38
Le 13/06/2013 à 13h55
« J’espère que d’ici là, Twitter reviendra à la raison et décidera de nous transmettre les données d’identification ».
que dire de plus… " />
Le 13/06/2013 à 13h55
Le 13/06/2013 à 14h37
Le 13/06/2013 à 15h06
Le 13/06/2013 à 15h33
Le 13/06/2013 à 15h34
Purée! Eh beh! " /> alaouaquebarre! " />
Le 13/06/2013 à 15h40
Le 13/06/2013 à 15h41
[Quote]L’association réclame au passage 38,5 millions d’euros.[/Quote]
Hé bé, je ne vois pas ce qui justifie la réclamation d’une telle somme et je me demande quelles sont les motivations pour réclamer autant. Ils veulent financer leur association pendant un certains nombre d’années ?
[Quote] cette rubrique écrite en tout petit sur la page de bienvenue ne révèle pas clairement et immédiatement qu’elle vise non seulement l’aide technique mais aussi toutes les questions que l’on se pose à propos de Twitter [/Quote]
Comme toute rubrique d’aide non ?
[Quote]
qu’à supposer que l’on soit curieux et avisé et que l’on clique sur Aide[/Quote]
Si je ne sais pas comment signaler un contenu que je juge abusif, il me parait logique d’aller consulter l’aide.
[Quote]
il faut savoir que la rubrique politiques et violations concerne bien les contenus illicites [/Quote]
Violation / Illicite ça correspond, c’est logique.
[Quote]
que de plus, il faut encore savoir que les informations relatives aux tweets litigieux et illicites entrent dans la catégorie messages offensants ;
[/Quote]
Encore une fois c’est somme toute logique.
J’avoue ne pas trop comprendre en quoi c’est compliqué comme démarche. Long peut-être, compliqué non, la suite d’action est logique et sa longueur évite les signalement abusif pour un réseau social qui est utilisé par des millions de gens.
Le 13/06/2013 à 15h59
double post
Le 13/06/2013 à 16h06
Le 13/06/2013 à 16h08
Le 13/06/2013 à 16h19
Le 13/06/2013 à 16h50
Le 13/06/2013 à 10h49
Le 13/06/2013 à 10h50
Le 13/06/2013 à 10h52
Le 13/06/2013 à 10h53
La pleurniche, sans cesse.
" />
Le 13/06/2013 à 10h54
Le 13/06/2013 à 10h55
Le 13/06/2013 à 10h57
Le 13/06/2013 à 10h59
Le 13/06/2013 à 11h00
Le 13/06/2013 à 11h06
Il y a pas mal de trous dans cet article… Si je n’étais pas avocat, je ne comprendrais absolument pas dans quel cadre ça s’inscrit " />
Alors résumons pour que tout le monde comprenne…
Les associations ont obtenu en référé :
Les ordonnances de référé, rendues par le Président du TGI, sont automatiquement assorties de l’exécution provisoire. Ce qui veut dire que celui qui est condamné a l’obligation d’exécuter la décision, quand bien même il souhaiterait interjeter appel.
Mieux : s’il ne s’exécute pas mais interjette appel quand même, la partie adverse a la possibilité de solliciter la radiation de son appel : pas d’exécution, pas d’appel ! C’est ce qu’ont fait les associations.
Celui qui est condamné peut se défendre en faisant valoir que l’exécution est pour lui impossible, ou aurait des conséquences manifestement excessives. C’est ce qu’a tenté de faire Twitter.
Le premier président de la Cour d’appel a jugé :
Bilan : radiation de l’appel. Si Twitter veut interjeter appel, qu’il exécute la décision.
C’est pas plus clair comme ça ? " />
Le 13/06/2013 à 11h06
C’est marrant on les a pas vu demander de retirer les tweets de nombreux juifs insultants Stéphane Hessel après sa mort, pourtant c’était beaucoup plus virulent qu’#unbonjuif
Il faudra peut être qu’ils grandissent et apprennent que le racisme ce n’est pas qu’envers les juifs.
Le 13/06/2013 à 11h17
Le 13/06/2013 à 11h20
Le 13/06/2013 à 11h25
Quels sont les tweets et donc les twitteurs incriminés ?
Le 13/06/2013 à 11h37
Le 13/06/2013 à 11h38
Ca en devient à se demander ce que l’UEJF à contre les Juifs, pake à toujours vouloir passer pour des victimes et autres….. ça n’aide pas vraiment.
Le 13/06/2013 à 12h19
Ça leur apprendra à raconter des conneries sur le net…
Le 13/06/2013 à 12h19
Le 13/06/2013 à 12h21
Le 13/06/2013 à 12h23
Le 13/06/2013 à 12h26
Ces twitos sont sans doute des islamistes-catholique-protestants-juif bazanés!
Ps : qui possèdent un smartphone android " />
Le 13/06/2013 à 12h27
Le 13/06/2013 à 12h33
Le 13/06/2013 à 12h43
Le 13/06/2013 à 12h50
Le 13/06/2013 à 12h52
Le 13/06/2013 à 12h52
Le 13/06/2013 à 12h53
Le 13/06/2013 à 12h55
Le 13/06/2013 à 12h58
Le 13/06/2013 à 12h59
Le 13/06/2013 à 13h01
Le 13/06/2013 à 20h01
L’association réclame au passage 38,5 millions d’euros.
Saut avant, triple salto sortie carpé, puis triple loots, réception sur le tiroir caisse.
L’UEJF c’est une association loi 1901 a but non lucratif n’est-t-il point? ha?
Remarque avec ça on pourrait construire des hôpitaux pour les palestiniens mutilés par un quelconque bombardement. Et puis y’a tellement de terrain vagues. Nan j’déconne… Quoique ce serait humain après tout. Essuyer une insulte, c’est rien à coté de ce que vivent les palestiniens. Ils sont en train de se prendre une Shoah d’après les dires même de généraux de Tsahal. Et on a pas vu l’UEJF critiquer Tsahal pour ces propos mais ils sont pour les droits de l’homme… Ca change tout.
Leur position est carrément intenable aujourd’hui. Qui croit encore que ce sont des bons samaritains?
..de travailler avec nous,…
Le petit bout de phrase qui en dit tellement long sur la façon d’opérer. Seule la justice française est en droit de punir en France. Visiblement on ne dirait pas. Si information il y a à communiquer seule la justice française doit y avoir accès pour des raisons évidentes de sécurité. Un citoyen; une république. Nan j’déconne, un lobby; une république, c’est plus réaliste.
Le 13/06/2013 à 21h37
Bienvenue sur delation.fr et censure.net …
Il y a déjà suffisamment d’outils disponible pour masquer (masquer, pas éliminer) ce genre de commentaires si ils ne nous plaisent pas.
Prônez la liberté d’expression mais museler celle qui ne nous plait pas: j’aime cette mentalité " />
Le 13/06/2013 à 10h35
Le 13/06/2013 à 10h35
C’est une affaire intéressante car jusqu’à présent, et c’est toujours visiblement le cas puisqu’ils n’ont pas exécuté la décision rendue sur référé, Twitter n’a que peu d’égard pour les injonctions de la Justice française ou des justiciables.
Pour le coup, je suis bien d’accord avec la Ministre, on ne peut pas décider de fournir ses services en France sans pour autant se soumettre à la loi de ce pays.
Ce raisonnement peut s’appliquer à beaucoup des grosses multinationales de l’internet et dans pleins de domaines dans lesquels obtenir qu’ils se soumettent à nos lois ou simplement qu’ils coopèrent est une gageure (fisc, infractions diverses, etc.).
Le 13/06/2013 à 10h37
Le 13/06/2013 à 10h38
Le 13/06/2013 à 10h38
#UnBonJuifEstRichePourFinancéLaMilice
Le 13/06/2013 à 10h38
Le 13/06/2013 à 10h39
@UEJF #RTFM
Le 13/06/2013 à 10h42
Le 13/06/2013 à 10h43
Le 13/06/2013 à 10h45
Le 13/06/2013 à 10h45
Le 13/06/2013 à 10h46
Le 13/06/2013 à 10h46
Le 13/06/2013 à 10h47
Le 13/06/2013 à 10h47
Le 13/06/2013 à 10h49
Le 13/06/2013 à 13h01
Le 13/06/2013 à 13h06
Le 13/06/2013 à 13h10
Le 13/06/2013 à 13h11
Le 13/06/2013 à 13h14
Bon vous arrêtez la, c’est juste imbitable.
Le 13/06/2013 à 13h14
Le 13/06/2013 à 13h18
Le 13/06/2013 à 13h21
Le 13/06/2013 à 13h22
Le 13/06/2013 à 13h22
Le 13/06/2013 à 13h23
Le 13/06/2013 à 13h24
Le 13/06/2013 à 13h26
Le 13/06/2013 à 13h28
Le 13/06/2013 à 13h29
Le 13/06/2013 à 13h30
Le 13/06/2013 à 10h24
C’est scandaleux !
Qu’ils portent plainte contre X et laissent une vraie justice (qu’ils semblent chérir à les lire) faire le boulot, au lieu de demander les données personnelles des gens.
Je le redis clairement : ca pue la milice privée !
Le 13/06/2013 à 10h25
Euh bah non, la milice privée, c’est les mecs qui retrouvent ton identité et qui vont chez toi te péter la gueule, que tu sois coupable ou non. Les mecs passent par la voie légale, je ne vois pas le problème.
Le 13/06/2013 à 10h26
Le 13/06/2013 à 10h26
Le 13/06/2013 à 10h27
Le 13/06/2013 à 10h28
Le 13/06/2013 à 10h28
Le 13/06/2013 à 10h30
Le 13/06/2013 à 10h31
Le 13/06/2013 à 10h32
Le 13/06/2013 à 10h32
Le 13/06/2013 à 10h33
Le 13/06/2013 à 10h33
Il y a une solution a ce problème: ne pas s’inscrire sur ces réseaux ou utiliser des messageries cryptes ou tout faire via tor (de l’inscription jusqu’à destruction du compte car ip systématiquement loggé)
Le 13/06/2013 à 10h34
Le 13/06/2013 à 10h35