Motorola dévoilait hier soir le Moto X, un smartphone 4G de 4,7 pouces fonctionnant sous Android 4.2.2 (Jelly Bean). Celui-ci mise avant tout sur la personnalisation pour se démarquer de la concurrence. Il est annoncé à partir de 199 dollars avec un abonnement de deux ans et sera disponible à compter de fin août aux États-Unis, au Canada et en Amérique Latine.

Une personnalisation à outrance... pour les Américains seulement ?

Le premier smartphone de Motorola sous l'ère Google a enfin été dévoilé par Motorola et si nous savions déjà que le constructeur souhaitait s'appuyer sur la fibre patriotique, en le fabriquant au Texas, on était loin de penser que la marque allait jouer autant sur la personnalisation du mobile. En effet, il est ainsi possible choisir parmi une façade noire ou blanche, 18 coloris différents de coque, 7 couleurs de boutons, une signature personnalisée pourra être ajoutée et le casque sera aussi à sélectionner suivant un catalogue.

De plus, il sera décliné en deux capacités de stockage : 16 ou 32 Go. En clair, cela donne une personnalisation digne de faire passer Citroen et Renault pour des seconds couteaux avec leurs DS3 et autres Capture. Le tout se fera par le biais d'un site, qui n'est pour l'instant pas encore en ligne, et qui s'appelle Motomaker. Voici une vidéo de présentation : 

La marque annonce qu'il sera livré en quatre jours maximum et que si au final le modèle que vous avez retenu ne convient pas, vous avez deux semaines pour l'échanger... Cela semble assez surréaliste de vouloir faire du sur-mesure dans la téléphonie, cet objectif exigeant un stock très important de pièces détachées. On se demande d'ailleurs comment la marque va pouvoir exporter ce concept notamment chez nous. Certainement sans tout cet apanage, ce qui risque de rendre très banal.

Un écran AMOLED de 4,7 pouces pour sortir du lot

L'écran de 4,7 pouces embarque une dalle AMOLED en 720p (1280 x 720 pixels,316 DPI), tandis que le coeur est animé par une puce Motorola X8, un SoC réalisé sous licence Qualcomm. On y retrouve un processeur double coeur « Krait » à 1,7 GHz accompagné par un GPU Adreno 320, soit l'équivalent d'un Snapdragon S4 Pro. Il sera accompagné par 2 Go de mémoire vive ainsi que 16 ou 32 Go comme nous l'évoquions. On regrettera au passage l'absence d'un lecteur de cartes microSDHC, mais sachez que 50 Go de stockage via Google Drive seront inclus gratuitement pour une durée de deux ans.

Côté connectivité, on retrouve du Wi-Fi 802.11ac (supportant Miracast), un modem 4G, du NFC, du Bluetooth 4.0, un GPS compatible GLONASS. Un capteur photo / vidéo de 10 mégapixels prend place à l'arrière alors qu'un second de 2 mégapixels est en façade.

Les dimensions de la bête sont de 129,3 x 65,3 x 5,6 - 10,4 mm pour un poids de 130 grammes, ce qui comprend une batterie de 2200 mAh. Motorola indique une autonomie de 13 heures en conversation et jusqu'à 24 heures en usage mixte, sans donner plus de détails si ce n'est que cela comprend des temps de connexion en 4G.

Google Now à l'écoute tout le temps

Côté logiciel, ce Moto X sera livré sous Android 4.2.2 (Jelly Bean). On peut donc voir que Google ne fait pas de privilège à la marque racheté il y a deux ans maintenant, ce que les autres constructeurs verront certainement d'un bon oeil. Toujours est-il que Motorola propose quelques fonctionnalités additionnelles et Google Now prend d'ailleurs une place prépondérante.

Ce dernier aura la tâche de piloter le téléphone à la voix un peu comme les Google Glass. Il suffira de dire « OK Google Now » pour sortir le smartphone de veille et de lancer les autres fonctions. Pour ce qui est de l'application appareil photo / vidéo, pas la peine d'aller la chercher manuellement, on secoue le mobile et elle s'ouvre. On appuie n'importe où sur l'écran, cela fait la mise au point tout seul et ça prend un cliché. Reste à voir si cela fonctionne aussi bien que cela est décrit par la marque... on émet de grosses réserves sur ce dernier point.

Un tarif conventionnel pour les États-Unis

Seuls les tarifs américains ont été annoncés : 199 dollars pour la version de 16 Go ou 249 dollars pour le 32 Go avec un engagement de deux ans... ce qui est un tarif tout à fait standard au final, et qui décevra certainement. Il faudra voir ce qu'il en est lorsqu'il sera annoncé en France. En attendant, voici une playlist présentant ce smartphone : 

Une édition Google Play à venir

Plus intéressant est qu'une autre version de ce Moto X va être disponible au travers du Play Store et à l'instar des Galaxy S4 et HTC One, il sera bien entendu dépourvu de toute personnalisation logicielle. Et à la vue de ses caractéristiques techniques, le tarif pourrait alors être bien plus agressif, mais il faudra voir si Google ne va pas souhaiter garder ce modèle hautement personnalisable et donc conserver une marge plus importante.

Reste que, une fois encore, il y a de fortes chances que ce modèle soit encore une fois réservé aux États-Unis uniquement. À moins bien sûr que Google profite de l'arrivée prochaine de la nouvelle Nexus 7 en France, qui pour rappel arrivera fin août, pour quelque peu modifier son offre.

Ce Moto X sauvera-t-il Motorola de son déficit d'image ? Aux USA peut-être

Mais la question la plus intéressante selon nous est de savoir si ce Moto X va permettre à Motorola de sortir la tête de l'eau et de reprendre du poil de la bête face à des Samsung, Apple, Sony, etc. Aux États-Unis peut-être, car la personnalisation risque de plaire à un public féminin. De plus, avec un discours marketing bien huilé appuyant sur la fibre patriotique pourra faire le reste. On peut d'ailleurs voir que le slogan du produit est : « Conçu par vous. Assemblé aux USA. »

De notre côté de l'Atlantique, à moins d'un tarif très compétitif, on a du mal à voir ce qui va permettre vraiment à ce téléphone de sortir du lot. Certes son design semble particulièrement réussi et ses caractéristiques techniques suffisantes, mais de là à ce que cela déclenche une envie soudaine de racheter du Motorola... certainement pas.

De plus, après les différents commentaires des porte-paroles de Google, dont Larry Page, on s'attendait vraiment à autre chose. Certainement à mieux. Mais peut-être que nous fondions tout simplement trop d'espoir et que nous ne sommes visiblement pas la cible recherchée par la filiale de Moutain View.