Ariane 6 vs Soyouz : la « défaite totale » de l’Europe profite à SpaceX
Ariane en perd son fil
Le 23 mars 2022 à 11h36
7 min
Sciences et espace
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L’Europe se trouve dans une bien délicate situation dans le spatial. Le retard d’Ariane 6 (et de Vega-C) combiné à la fin des lancements sur les fusées russes Soyouz obligent à revoir les plans à court et moyen termes. Les solutions sont peu nombreuses… et c’est finalement SpaceX qui en profite le plus.
La guerre en Ukraine a des répercussions très importantes au niveau mondial, dans tous les secteurs d’activité. Depuis l’invasion militaire russe, des sanctions économiques et commerciales ont rapidement été mises en place contre le pays de Vladimir Poutine, qui a rétorqué en faisant de même.
Dans le domaine spatial, cela donne le retrait des Russes de la base de lancement de Kourou en Guyane et l'arrêt de l’utilisation des lanceurs russes Soyouz. L’ESA et Roscosmos avaient en effet signé en 2011 un (ex- ?) partenariat. C’est un problème pour l’Europe qui dispose pour rappel de trois familles de fusées, chacune avec sa spécificité.
Soyouz : un des triptyques spatiaux de l’Europe
Ariane 5 – et ses différentes déclinaisons – est le lanceur lourd… qui attend depuis des années de partir à la retraite pour laisser sa place à Ariane 6. Cette dernière sera beaucoup plus compétitive et devrait permettre à l’Europe de mieux se positionner dans le New Space, notamment face à SpaceX.
Vient ensuite Soyouz, un lanceur intermédiaire utilisé par les Russes et Arianespace depuis 2011. Il permet notamment d’emmener des équipages sur la Station spatiale internationale (qui peuvent désormais voyager sur Crew Dragon de SpaceX), lancer les vaisseaux cargo Progress pour ravitailler l’ISS et mettre sur orbite des satellites russes ou européens. Enfin Vega est un lanceur léger, qui attend lui aussi sa relève avec Vega-C.
Depuis l’arrêt des opérations de Soyouz pour les partenaires internationaux, ces derniers doivent trouver des alternatives pour envoyer leurs satellites en orbite, surtout quand ils sont prêts et que des lancements étaient prévus à court terme.
OneWeb signe avec SpaceX, un lancement dès 2022
OneWeb (racheté par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global en 2020) est dans cette situation, mais la société a trouvé une solution de repli du côté américain : « la société et SpaceX ont conclu un accord qui permettra à OneWeb de reprendre les lancements de satellites ». L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe dans le milieu.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le calendrier est serré : « Le premier lancement avec SpaceX est prévu en 2022 et s’ajoutera à la constellation totale en orbite de OneWeb qui s’élève actuellement à 428 satellites, soit 66 % de la flotte. Le réseau de OneWeb offrira une connectivité mondiale à haut débit et à faible latence ».
Une aubaine pour SpaceX, qui devrait encore augmenter la cadence de ses lancements après une année 2021 de tous les records. Peu importe si OneWeb concurrence Starlink, la constellation basse altitude de SpaceX distribuant Internet. Nous n’avons par contre pas plus de détails sur les termes de l’accord qui sont confidentiels, précise OneWeb. Aucune date ni montant ne sont ainsi indiqués.
Depuis octobre 2021, le capital de OneWeb est pour rappel détenu à 30,0 % par l’indien Bharti, puis à 22,9 % par le français Eutelsat, qui est donc le deuxième actionnaire devant l’État britannique. Au milieu de cette cacophonie souveraine, Eutelsat et OneWeb continuent leur petit bonhomme de chemin et viennent d’annoncer la signature d’un « partenariat global de distribution ».
- OneWeb va être rachetée un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global
- OneWeb renaît de ses cendres : nouveau CEO et lancement de 36 satellites prévu le 17 décembre 2020
OHB militerait pour envoyer Galileo sur SpaceX
Une autre histoire agite les médias ces derniers jours : Galileo. Le système de positionnement par satellite, concurrent du GPS américain, devait envoyer de nouveaux satellites à bord d’une fusée Soyouz en attendant qu’Ariane 6 soit opérationnelle. Si 12 satellites ont été envoyés en orbite via Ariane 5 dans le passé (2016 à 2018), c’était avec la version 5ES qui n’est aujourd’hui plus commercialisée. Soyouz avait repris le flambeau fin 2021 après trois ans de pause.
« Sans Soyouz, nous sommes sans solution de rechange pour l’instant », nous expliquait Arnaud Saint-Martin, sociologue et chargé de recherche au CNRS. Entre la préretraite d’Ariane 5, le retard d’Ariane 6 et l’impossibilité d’utiliser Vega pour ce genre de lancement, « l’exercice de notre souveraineté (française, européenne) est menacé [… ] On imagine mal l’Union européenne, l’ESA ou des agences d’États européens s’attacher les services d’un lanceur commercial états-unien aussi agressif sur le marché que SpaceX… », ajoutait-il.
Et pourtant… Selon Challenge, « le constructeur de satellites allemand OHB, actionnaire minoritaire d’Arianespace, fait campagne en coulisses pour que les prochains satellites Galileo soient lancés par des Falcon 9 de SpaceX, plutôt que par Ariane 6 ». Un des problèmes étant certainement le délai d’attente pour qu’Ariane 6 soit opérationnelle. Et tout le monde ne pourra pas être présent sur les premiers lancements, le temps d’attente risque d’être important.
OHB souhaiterait que Bruxelles passe par des fusées Falcon 9 pour trois lancements de satellites Galileo, puis « la Commission s’engagerait ensuite à effectuer d’autres tirs sur RFA One, le mini-lanceur de RFA (Rocket Factory Augsburg), filiale d’OHB, à partir de 2024 ». OHB en profite donc pour se placer en alternative aux lanceurs européens.
Aucune des parties concernées n’a pour le moment souhaité faire de commentaire sur le sujet. Pour de nombreux observateurs, la situation est grave : « Ce n’est pas qu’un coup dur, c’est une défaite totale », explique par exemple l’ingénieur et spécialiste de la conquête spatiale François Leproux.
L’ESA en quête de licornes… d’alternatives
Alors que l’idée d’un « buy european act » dans le domaine spatial faisait son chemin depuis plusieurs années, la réalité du terrain est pour le moment plus compliquée. D’autant qu’il est impossible pour l’instant de prévoir quand la guerre s’arrêtera et si cela signifiera la fin des sanctions internationales et le retour à la coopération dans le domaine spatial.
Pour l’Europe, les conséquences sont importantes avec la suspension d’ExoMars (qui accumule aussi les retards) et de « toutes les missions dont le lancement était prévu par Soyouz », Euclid, EarthCare ainsi qu’un lancement institutionnel supplémentaire en plus des satellites Galileo.
L’Agence spatiale européenne a demandé à son directeur général d’entamer « une évaluation sur d’éventuels services de lancement alternatifs pour ces missions ». Il est évidemment question d’Ariane 6, mais la fusée n’a même pas encore effectué son vol d’essai… Pour le reste, les choix sont limités.
SpaceX aux anges, Starship en mai ?
Que ce soit avec ou sans les lancements de Galileo, la situation actuelle remet certainement un peu de beurre dans les épinards de SpaceX. La société enchaine les succès sur les lancements et récupère à tour de bras ses premiers étages pour les réutiliser jusqu’à une dizaine de fois. L’année 2022 promet d’être chargée.
SpaceX avance sur plusieurs fronts à la fois et espère envoyer en orbite son futur lanceur Starship au mois de mai… une annonce à prendre avec les pincettes habituelles, tant la société d’Elon Musk est habituée aux retards à répétitions.
La société prévoit d’avoir 39 moteurs « en état de vol » d’ici le mois d’avril. Il faudra alors compter encore un mois pour les intégrer, explique Elon Musk.
Ariane 6 vs Soyouz : la « défaite totale » de l’Europe profite à SpaceX
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Soyouz : un des triptyques spatiaux de l’Europe
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Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 23/03/2022 à 11h53
Il y avait pas un mini lanceur européen en préparation justement pour les petites charges pour Oneweb ?
Et les lanceurs chinois ?
Le 23/03/2022 à 12h28
Callisto ?
Ca semble encore être un démonstrateur technologique.
Le 23/03/2022 à 12h41
Nan c’était pas Callisto auquel je pensais. Mais bon, il y a tellement de projet sur les mini lanceurs ces derniers temps que l’on s’y perds rapidement La Tribune : Projets de mini et micro-lanceurs
Le 23/03/2022 à 12h43
Oui entre les projets institutionnels et le New Space privé y’a pas mal de choses qui se chevauchent, c’est pas toujours facile de s’y retrouver
Le 23/03/2022 à 12h24
Et moi qui m’était laissé dire que c’était l’UE qui sortirait grand gagnant de tout ça
Tellement prévisible, malheureusement….
Et la chute dit tout, en 2 mots :
Voilà. Étonnement (ou pas), encore des allemands pour militer en traître contre l’Europe au profit des US, quand leurs intérêts individuels priment.
Depuis le début on nous parle de renforcement de l’UE, de cohésion, de liens retendus, etc. Moi je suis plus pessimiste : tout ça signe pour moi le début de la fin de l’UE, au contraire
Le 23/03/2022 à 12h39
OneWeb est anglais et a des contraintes financières et stratégiques qui l’oblige à lancer au plus vite.
Ariane fait du refut d’obstacle depuis l’arrivée de SpaceX.. On peut râler mais le fait est qu’Ariane n’a pas de lanceur a proposer à l’heure actuelle à part Vega.
Ils sont responsables de leur situation actuelle et tout le monde le sait. Aujourd’hui ils représentent le boeing européen, coûteux et en retard sur le marché. Si des allemands développent une meilleur solution c’est tant mieux pour l’Europe. On ne peut pas demander à toute l’UE d’arrêter de lancer des satellites juste pour qu’ils aient le temps de lancer Ariane 6 qui sera bien plus cher que SpaceX et non réutilisable.
Le 23/03/2022 à 12h58
Bref, vivement (les) Ariane 6.
Le 23/03/2022 à 13h04
Surement une idée à la con de ma part : Si le capital de space X et libre (aucune idée n’est pas vérifié), une OPA hostile de la part des européens dessus pour le transformé en entreprise européenne.
Le 23/03/2022 à 13h13
“Si 12 satellites ont été envoyés en orbite via Ariane 5 dans le passé (2016 à 2018), c’était avec la version 5ES qui n’est aujourd’hui plus commercialisée.”
Et il n’est pas possible de la commercialiser de nouveau, cette version ?
Le 23/03/2022 à 13h20
Les lignes de productions des différentes pièces son sûrement fermer.
Le 23/03/2022 à 13h21
Je ne suis pas entièrement d’accord avec toi. Certes Arianespace a refusé de voir l’intérêt (et la possibilité de succès) des lanceurs réutilisables de SpaceX. En revanche, SpaceX profite à l’export d’une concurrence déloyale : le marché US fermé à l’international leur permet de surfacturer ses lanceurs aux USA pour ensuite casser les prix à l’export (c’est une des bases de la domination américaine dans de nombreux secteurs industriels).
Le 23/03/2022 à 15h27
À un moment il faut se réveiller…
Boeing/ULA aux US est aussi dans la m, alors qu’ils ont les mêmes avantages potentiels que SpaceX et reçoivent plus d’argent public que SpaceX. Comme Ariane ils n’ont pas innové et se sont fait dépasser par SpaceX.
Vu l’inertie d’Ariane ça me semble clair que la solution est d’encourager des petites startup européennes comme le propose OHB.
C’est la mise en concurrence d’acteurs privés aux US qui a permis l’émergence d’un leader comme SpaceX.
En effet, on pourrait rendre obligatoire l’utilisation de lanceurs européens pour les lancements financés par des États européens. Mais déjà faudrait-il qu’on ai un lanceur.
Le 23/03/2022 à 15h52
Dans le cas d’ariane, pencherai plutôt sur la lenteur des décideurs politiques sur les futurs projets.
Le 23/03/2022 à 13h23
Et c’est si compliqué à rouvrir ?
J’y connais rien, mais je suis toujours étonné qu’on soit incapable de faire un jour ce qu’on faisait avant.
Le 23/03/2022 à 13h30
Le coût de relancer des chaînes de production peut être faramineux. Parfois il y a intérêt de maintenir une production minimale, que de couper et relancer plus tard.
Pour la diff avant /après, une composant importante est le prix. Avec la hausse des prix des matière première et de l’énergie, Ce n’est pas comme si on pouvait lancer au même prix qu’avant.
Ajouter aussi un changement dans les normes etc…
Pour ça qu’on ne part pas en vacances sur la lune.
Le 23/03/2022 à 13h33
Faudrait demander à des spécialistes, on à l’exemple du programme lunaire, on à pu y allez, mais là au pied levé, c’est mission impossible.
Le 23/03/2022 à 13h35
Non, ça n’est pas une option. Elon Musk est majoritaire en action et très largement majoritaire en voix. Et même si c’était possible, les USA ne laisseraient pas faire avec tout le pognon qu’ils ont mis là dedans.
Le 23/03/2022 à 13h45
SpaceX n’est pas côté en bourse, et Elon Musk a sans doute à titre personnel une bonne partie du capital (ou du moins : des droits de vote au CA).
Le 23/03/2022 à 14h25
Le titre est volontairement provocateur ?
On ne peut pas voir cela uniquement à courts termes.
Dans tous les cas, la situation actuelle ne fait que rendre plus indispensable la souveraineté européenne dans tout un tas de domaines cruciaux et l’espace en fait partie.
Uniquement se focaliser sur le temps T pour tirer des conclusions est une erreur.
Le 23/03/2022 à 19h41
Quelle souveraineté européenne?
C’est un vœux pieux, au mieux, ou un rêve mais pas une réalité en 2022.
L’UE était une bonne idée sur le papier mais aujourd’hui, il faut passer à autre chose. La France ne peut pas dépendre d’un pays qui construit son armée( l’Allemagne) à partir du catalogue etatsuniens.
Comme dirait Bush: “the game is over”.
Le 23/03/2022 à 20h00
La défense ne fait pas partie des prérogatives de l’UE
Le 24/03/2022 à 08h19
C’est en gestation.
Pour le moment l’UE aide à l’organisation de la défense de chaque Etats membres.
Le 23/03/2022 à 21h42
L’article aurait sans doute pu plus expliciter le raisonnement, mais clairement à court terme SpaceX est gagnant. Les satellites doivent toujours être lancés, beaucoup préféreront la boîte de Musk à attendre.
À moyen terme Ariane 6 restera déjà difficilement compétitif avec le SpaceX actuel. Sachant que l’entreprise semble mettre les bouchées doubles pour creuser son avance.
Le risque est qu’Arianespace soit distancée pour toute une génération de lanceurs.
Soit dit plus crûment que ça risque de devenir un éléphant blanc porté à bout de bras par l’argent public.
Le 23/03/2022 à 14h30
C’est une défaite totale, et SpaceX en profite (comme prévisible). Où est la provocation ?
Le 23/03/2022 à 14h47
Remarque pertinente dans l’industrie “classique”, où l’on fabrique à la chaine. Mais on ne parle pas d’une chaine qui doit sortir une Ariane toutes les dix secondes. Ici, la production est plus proche de l’artisanat (on en sort une tous les 3 mois). Je ne pense donc pas que la relance soit si compliquée.
Le 23/03/2022 à 14h51
Lol c’est souvent le cas que la défaite de l’europe profite aux ricains, c’est même une constante, là on vas acheter du gaz aux quataris, potes des ricains, si c’est pas magique. Trump disait bien que l’europe était un ennemie.
Le 23/03/2022 à 14h59
Il n’y a pas que la chaine de prod à remettre en place. Il faut re-former les gens, remettre en place des procédures, retrouver des fournisseurs, refaire les procédures de contrôle qualité, sûrement recréer des outils de production adaptés, etc.
Le 23/03/2022 à 16h03
Pendant 10 ans - quand ils étaient encore leaders mondiaux - la direction d’Arianespace ricanait ouvertement de SpaceX, expliquant en public et en privé aux décideurs politiques que SpaceX ne devait pas être pris au sérieux, que la réutilisation était une chimère, et que SpaceX ne serait jamais aussi fiable qu’Ariane.
Les décideurs politiques ont pris leurs décisions à l’époque écoutant la direction d’Arianespace et en lisant leurs rapports…
L’atterrissage en duo des lanceurs du Falcon Heavy a été un choc psychologique à l’époque.
Le 23/03/2022 à 16h05
Cest vrai que l’on a pas beaucoup d’options, mais de la à choisir SpaceX
Je ne connais pas les impératifs de temps qu’il y a derrière, mais on peut aussi attendre que l’on en ai une solution européenne. Ariane 6 et RFA One doivent faire leur premier vole en 2022.
Sinon SpaceX ne doit pas être la seule alternative … si ?
Je ne connais pas les lanceurs des autres agence spatiales mais la JAXA par exemple n’a rien de disponible ? Leur H3 est visiblement encore développement, mais les actuels ?
Le 23/03/2022 à 16h37
Boeing a d’autres raisons d’être dans la mouise (à commencer par la concurrence d’Airbus, possible car ce secteur n’est pas fermé aux étrangers), et donc moins de capacité d’investissement en R&D sur les lanceurs.
OHB prêche pour sa paroisse.
D’acteurs tous aux USA, protégés par une loi qui ferme le secteur aux sociétés étrangères. (comme Bull a été b..sé lors du rachat de Zenith data systems, éjecté du jour au lendemain des administrations US).
Sur un marché moins protégé (parce que les USA protègent toute leur économie derrière les discours sur les vertus du libre marché) comme l’automobile, on voit que les industriels américains font moins les fiers (Tesla est une exception).
Ça donnerait une visibilité sur la pertinence du développement déjà, et ça égaliserait les chances.
Le 23/03/2022 à 16h47
Parceque c’est tout simplement faux.
C’est une défaite temporaire accentuée par des éléments extérieurs imprévisibles.
Si comme pour la Russie, il n’y avait rien en développement sur le moyen/long terme alors oui la défaite serait totale. Mais ce n’est pas du tout le cas ici.
Le temps d’une news est très très loin du temps spatial.
Le 23/03/2022 à 18h50
Bon les 2 comiques là, ce ne serait pas vous desfois qui nous les avez brisé pendant le Covid avec “il faut écouter les experts, les pros ce sont eux et pas vous” ?
Donc à moins que vous soyez vous mêmes experts en aérospatial, essayez d’être cohérents (je sais, pour vous c’est dur) et appliquez vous a vous mêmes votre propre conseil : écoutez les experts.
Ici le monsieur vous dit :
A moins bien sûr que les experts, il ne faille les écouter que quand ils vont dans votre sens.
Le 23/03/2022 à 17h33
Quand je lis ses commentaires (rien que les 2 ici), et sachant qu’il ne vit pas en France (dixit lui-même) mais passe son temps à cracher dessus ainsi que sur l’UE, je me demande parfois s’il n’est pas à Saint-Pétersbourg à l’IRA.
Le 23/03/2022 à 18h26
Chuis pas ingénieur aérospatial. Donc je ne vais parler latin à un Cordelier.
Le fils de mon voisin l’était et quel !
Après une dizaine d’années de très bons services, développeur hors pair,
il demande une promotion fonctionnelle, encadrement de direction.
Refus, ingénieur certes, mais pas sorti de X ni de Centrale. Pas même
une augmentation de consolation.
Chassé par un chercheur de tête, on lui propose à Dublin, la situation convoitée,
salaire doublé, logement de fonction, un job pour son épouse, cadre quand même,
et d’autres avantages de grand confort.
Facebook a maintenant un collaborateur de très haut vol.
Ubu est roi et Kafka est son prophète.
Le 23/03/2022 à 19h13
La cohérence est toujours là, on écoute LES experts, pas juste un seul.
(cela dit je ne compare pas ce monsieur, François Leproux, que je ne connais pas, avec un Raoult ou assimilé)
Peut-être que Carbier n’est pas un expert en astronautique et fusées, néanmoins ce qu’il explique me semble sensé et mesuré.
Le 23/03/2022 à 19h43
Nous sommes d’accord que ton impression ne fait pas autorité…
Le 23/03/2022 à 19h25
Juste au dessus de ce que je cite :
“Nombreux”. Synonyme de beaucoup.
Quant à la mesure, perso moi ce que je vois c’est que nos programmes prennent du retard, qu’on a mis notre souveraineté dans les mains exclusives d’un pays qu’on considère ennemi aujourd’hui, qu’en cas de souci on voit sortir du bois tous les opportunistes chez nous qui ne pensent qu’à leur intérêt perso, etc.
C’est de manière très mesurée moi aussi que je te dis que tout ça n’est absolument pas réjouissant, voire “très grave”.
Le 23/03/2022 à 20h00
Heureusement qu’on les a écouté… on a bien vu comment ça c’est passé dans les pays qui ne l’ont pas fait (Brésil…). Les analyses et predictions des experts se sont généralement avérées très bonnes, bien meilleurs que les prédictions au doigt mouillé (voire corrompues par les fausses infos) du péquin moyen (comme toi) au même moment.
Comme ceux qui expliquent en décembre que se faire vacciner ne servait à rien alors que les experts prédisaient tous un pic historique en janvier (qui s’est bien produit) et que la vaccination en décembre allait être décisive pour limiter les morts et l’encombrement des hôpitaux, ce qui justifiait pleinement les measures incitatives des autorités sanitaires et de l’État à ce moment.
Le 23/03/2022 à 20h13
Ah non mon gars.
J’ai jamais filé de fausses prédictions generales, tout ce que j’ai dit n’a toujours concerné que moi, et seulement moi, j’ai toujours été très clair là dessus.
Enfin si, j’avais prédit le pass sanitaire (gagné), puis vaccinal (encore gagné), puis le fait que les vaccinés transmettraient quand même, assez tôt (encore gagné).
Et sur moi, je ne me suis pas trompé. Je l’ai chopé, sans complications, comme je l’avais prévu. Tout en incitant ceux qui voulaient se vacciner à le faire, sans aucune limite, en leur disant même à plusieurs reprises que je serais ravis pour eux qu’ils aient suivi leur conscience.
Toujours est-il qu’effectivement, écouter les experts c’est toujours éclairant, même s’il ne faut pas tout avaler en bloc.
Que les 2 comiques fassent donc de même ici.
Le 24/03/2022 à 11h12
le fait est que Arianespace est beaucoup moi flexible que SpaceX et aussi beaucoup frilleuse car c’est des institution publique qui finance et ont quelque compte a rendre si gros échec et il y a 10-15ans le pari de la réutilisation que SpaceX à fait n’était clairement pas gagné alors sachant ce qu’on sait maintenant arianespace aurait du faire d’autre choix mais ce serait leur reprocher d’être trop prudent.
Il faut voir aussi que le réutilisable nécessite des moteur à propergol liquide ce qui va au contraire de ce que la France à besoin coté militaire pour les missile stratégique ou il faut des moteurs à propergol solide qui peuvent être stockée longtemps et facilement sans risque et démarrer à n’importe quel moment
Pour moi être maitre des techno sur les segment leger et lourd et reprendre un lanceur russe sur le moyen mais en le lancant de kourou ou il y a des avantages c’etait pas une mauvaise idée mais maintenant ca se retourne contre nous
Avec les différents programme prometheus, Arianespace enclenche quand même le virage vers le renouvelable avec 7-8ans de retard par contre mais moins de risque
On va avoir un mauvaise période à passer pour les 2-3 prochaines années en attendant la montée en cadence d’ariane 6 et vega C
Le 24/03/2022 à 13h50
Ben pkoi en europe on fait pas pareil ? On peux, non ? On est aussi nombreux qu’eux, on a aussi une banque centrale qui imprime de la monnaie de singe tout pareil et on a des besoin de lancements.
AU passage, à part Kourou on a une autre base de lancement purement EU ?
Le 24/03/2022 à 14h04
C’est sur que le gros avantage de spaceX c’est d’avoir un milliardaire qui décide, tout seul, de cramer 25 fusée pour que la 26ème fasse le job c’est une logique impossilble pour ariane… comme pour la nasa.
(D’un certain point de vu on pourrais aussi calculer la pollution et la quantité de métaux , CO2 et autres polluants émis lors de ce ces essais)
Le 24/03/2022 à 14h11
Les lancements sont prévus longtemps à l’avance.
Quand on tombe sur un “os” comme en ce moment, c’est compliqué de trouver des places sur les autres lanceurs, sauf que…
SpaceX est en capacité de lancer une Falcon9 par semaine. Voilà, la messe est dite.
Cela n’empêchera pas L’ESA et Ariane de remonter la pente.
Le 24/03/2022 à 14h25
Moi ce que je trouve con quand même, c’est le principe de pas vouloir allez chez SpaceX, tant qu’on a pas d’autre choix, le plus important c’est quand même d’envoyer les satellites en orbite, car il y a une raison pour laquel ont les a concus.
En plus je vois pas en quoi c’est pire que de bosser avec la Russie, ca fait quand même un moment que plein de reproche leur sont fait, même avant l’invasion de l’Ukraine, y a qu’a voir au Mali.
De mon point de vue on a beaucoup moins de reproche a faire Musk qu’a la Russie.
J’ai l’impression qu’il faudrait mieux ne pas envoyer nos sattelites tant qu’Ariane 6 est pas dispo que de le faire par quelqu’un d’autr.
En plus si vraiment on choisis une autre sociétés, la moins cher est a priviléger car bon nos impots sont pas illimté non plus et ca doit surement être Space X, quoi que il reste les Mexicains, Kyle (South Park) avait fait envoyer une Baleine sur la lune via leur programme spacial ^^
Le 24/03/2022 à 15h19
La plupart des gens qui commentent en mode “l’UE c’est caca” ne connaissent pas franchement le sujet.
Je ne parle pas de ceux qui ont des critiques constructives et qui savent de quoi ils parlent, évidemment.
Assez d’accord avec toi.
Le 24/03/2022 à 16h08
On est même plus nombreux. En appliquant la même stratégie de protectionnisme/marché ouvert qu’eux, on pourrait même y être gagnants. Le problème c’est que les USA ont très bien compris que l’UE n’est pas un pays et qu’ils peuvent nous jouer les uns contre les autres (généralement en faisant pression sur l’Allemagne dont les exports la rendent très fragile diplomatiquement).
Je ne crois pas, Kourou étant en plus située en un lieu idéal.
Le 24/03/2022 à 17h15
Parce que dans les faits, c’est l’Allemagne qui dirige la BCE (et le fonctionnement économique de l’UE, en lien avec la Commission Européenne avec laquelle ils partagent pas mal d’idées, dont celle de maintenir une monnaie forte), et l’Allemagne refuse catégoriquement tout ce qui pourrait potentiellement créer plus de qques % d’inflation (et encore c’est déjà potentiellement trop pour eux).
Le 24/03/2022 à 18h22
Le 24/03/2022 à 22h04
Je ne suis pas sûr de savoir comment interpréter ta réaction :-) .
(même si j’ai tendance à penser que tu es plutôt d’accord avec moi)
Le 24/03/2022 à 22h25
Mais Trump raconte presque que des conneries, donc bon …
Nous sommes en concurrence sur bien des points, ça ne nous rend pas ennemie pour autant.
Mais tu t’égare ?: quel rapport entre les qataris et Ariane ? A ce que je sache, les qataris ne font pas de fusée. Et nous n’avons pas de gaz.
Le 25/03/2022 à 09h50
Ariane 6.2⁄6.4 ne sont pas assez flexibles, sont chères (moins qu’Ariane 5 mais bon…), visent les classes de payloads tirées avec Soyuz (Ariane 6.2) ou F9 (Ariane 6.4). Donc déjà de base on s’attaque à des lanceurs ultra polyvalents (l’étage supérieur Fregat pour Soyuz on sait juste pas faire) pas très chers, ultra fiables, même si le programme Ariane 6 est exécuté parfaitement c’est déjà pas compétitif sur le marché non-gouvernemental. Et puis OHB quoi… les mecs qui ont demandé de l’aide à Thales et Airbus pour leur apprendre à fabriquer les satellite pour Galileo… C’est n’importe quoi la stratégie spatiale de l’UE, suffit d’écouter Thierry Breton parler le la constellation telecom pour mesurer l’ampleur du délire…. Et Vega-C avec le moteur de son étage supérieur made in Ukraine… Tant que l’ESA sera cul et chemise avec des industriels inaptes au changement (Airbus, Thales entres autres) on ne pourra pas prétendre révolutionner quoique ce soit. En France on est bon aussi, on a quand même tiré des satellites militaires sur Soyuz (CSO). Et puis Oneweb et pas mal de satellites qui sortent de chez nos champions nationaux tombe sous la législation ITAR, et dépendent d’une supply chaine à l’est (du genre Fakel pour les propulseurs ioniques car beaucoup moins cher que les produits Safran).
Le 25/03/2022 à 13h45
C’est curieux cette propension à entendre en permanence que Space X n’est pas cher alors que les tarifs non catalogués (en gros défense et nasa) sont largement plus chers que ce qui est facturé pour Ariane 5 (je peux comprendre les vols habités en raison d’une sur qualité mais les autres vols… hormis une politique de dumping je ne vois pas).
Le 25/03/2022 à 18h45
Le truc est que les États européens financent la R&D d’Ariane séparément des lancements.
De son côté la NASA finance la R&D de SpaceX à travers la facturation des lancements. Aussi, les factures pour la NASA incluent de nombreux services logistiques annexes en plus du lancement.
En gros la NASA paye pour de vrais lancements de nouvelle génération, alors qu’on paye pour développer des fusées déjà obsolètes sur le papier - malgré les innovations bien réelles - avec en plus des promesses d’achat de lancements.
La NASA paye tout de même SpaceX beaucoup moins cher que ce qu’elle aurait payé aux russes ou à un autre concurrent américain pour le même service.
Le 25/03/2022 à 23h26
Le prix facturé pour un opérateur commercial typique (Intelsat, Eutelsat, SES, etc.) par spacex est moins cher au kilo qu’Ariane, sur un lanceur éprouvé et avec moins d’incertitude sur l’agenda du lanceur. Les lancement institutionnel c’est toujours délicat de comparer quand tu vois la gabégie de programme ESA qui débouche jamais sur rien, sans oublier les booster d’Ariane 5 partage pas mal de technologie avec les M51. Le plus gros problème de l’Europe c’est la commande publique qui n’a absolument aucune exigence technique et qui laisse dériver des programmes au delà de toute raison (coucou Galileo).
Le 26/03/2022 à 16h53
Croire que c’est différent aux USA est assez naïf, ça dépend bcp des exemples que tu choisirais (genre le F22 et le F35, c’est des catastrophes financières, juste rattrapées par les achats un peu forcés à l’export dans les pays tiers de l’OTAN).
Le 26/03/2022 à 20h05
Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas des catastrophes budgétaires et/ou technologiques ailleurs. Ce qui me gène c’est le caractère systématique dans certains domaines avec l’ESA. Il suffit de regarder la genèse du programme Ariane 6, le délire de la constellation européenne de Thierry Breton, le retard technologique abyssal sur les payloads télécom, etc. Les USA ont leur lot d’epic fail, toutefois autant sur les missions scientifiques, militaires que commerciales ils sont en général à des années lumières de ce que l’Europe peut faire toute seule. Et ça va pas en s’arrangeant. Apres les USA sont effectivement assez magiques à refourguer du F35 aux pays de l’OTAN pour temporiser et limiter au minimum leur commandes pour manifestement attendre le NGAD.