En septembre 2021, nous nous étions penchés sur Zorin OS, doté d’une ergonomie très léchée. Presque deux ans plus tard, avec la sortie de la version 16.3, nous revenons sur les nouveautés apportées, notamment un assistant très attendu pour les mises à jour du système.
Zorin OS est une distribution qui nous avait impressionné par son soin apporté aux détails. Dans ce domaine, elle concurrence directement Linux Mint. Elles sont d’ailleurs toutes deux basées sur les révisions LTS d’Ubuntu, pour rappel entretenus pendant cinq ans. La branche 16 de Zorin OS est ainsi basée sur Ubuntu 20.04.
La distribution évolue donc régulièrement. Depuis notre article initial dans notre série consacrée aux distributions moins connues, trois mises à jour sont parues, dont la 16.3 tout récemment (27 juillet).
- Linux : Zorin OS et son sens aigu de l’accueil grand public
- Ubuntu 22.04 : sous les nouvelles couleurs, des améliorations significatives
La nouvelle application de mise à niveau
La fonction est décrite par l’équipe de développement comme « la plus attendue » depuis que la distribution existe. C’est d’ailleurs une autre similitude avec Linux Mint, qui s’est dotée, elle aussi, d’une petite application dédiée aux mises à jour, l’année dernière.
« Mise à niveau de Zorin OS » – c’est le nom de l’application – a deux grandes missions. Tout d’abord, mettre à jour le système vers sa version majeure suivante. Par exemple, Zorin OS 15 vers 16. Son autre utilité est de pouvoir migrer d’une édition à une autre, par exemple de Core vers Pro. Dans les deux cas, il fallait jusqu’ici réinstaller le système. Ce n’est heureusement pas vrai pour les « versions à point » (16.1, 16.2…).
Le deuxième point est important aussi pour les finances de Zorin. La petite entreprise pousse en effet sa version Pro, plus copieuse en logiciels et plus poussée en options de personnalisation. Vendue 39 euros, elle avait cependant ce problème de taille : une fois que l’on s’était habitué à l’édition Lite ou Core, il fallait réinstaller le système. Zorin OS Update corrige donc ce gros problème.
Pour tester l’outil, nous avons simplement installé Zorin OS 15 dans une machine virtuelle (via Workstation Pro 17 de VMware) puis installé ses mises à jour (depuis Logiciel). « Mise à niveau » a en effet été distribué dans les dernières envoyées aux versions 15 et 16 du système, pour qu’il soit disponible sans passer par une démarche tierce.
Comme on peut le voir sur les captures ci-dessus, le processus est simple à prendre en main. L’application ne réalise pas de sauvegarde par elle-même, mais invite à le faire avec un bouton pour ouvrir l’utilitaire intégré de Zorin OS. L’étape est cruciale : une mise à niveau de système d’exploitation n’est jamais une étape anodine, et il vaut mieux avoir une sauvegarde fraiche de ses données.
La mise à niveau est une longue étape. L’application prévient aussi des paquets qui seront téléchargés et du poids de l’ensemble (2 Go dans notre cas). Quand l’opération est terminée, l’application invite à redémarrer. Sur notre installation, nous n’avons rencontré aucun problème. Mais précisons qu’il s’agissait d’une installation neuve de Zorin OS 15, donc sans modification importante.
Les autres évolutions
La version 16.3 a beau être « mineure », elle comporte de nombreuses améliorations. Elle met par exemple LibreOffice en mouture 7.5. Parmi les nouveautés, on trouve notamment un nouveau thème sombre, permettant à la suite de mieux s’intégrer quand on choisit cette teinte pour l’interface du système.
La plupart des applications intégrées ont également été mises à jour. Pour les personnes effectuant une installation neuve de Zorin OS 16.3, cela signifie par ailleurs moins de mises à jour après coup. Rappelons que le système est compatible nativement avec Flatpak, Snap et AppImage depuis la boutique Logiciel. Firefox est d’ailleurs installé dans sa version DEB classique, et non en Snap.
Zorin OS 16.3 récupère bien sûr toutes les mises à jour récentes d’Ubuntu 20.04, ainsi que le noyau 5.15 fourni avec Ubuntu 22.04. Ce qui permet à la distribution de prendre en charge davantage de matériel, notamment la génération 40x des GeForce RTX.
Enfin – nous n’en avions pas parlé dans notre article original – l’application Zorin Connect reçoit plusieurs évolutions majeures. Cette application Android permet de piloter son ordinateur à distance. Avec Zorin OS 16.3, Connect permet maintenant de lancer des commandes de terminal depuis le menu principal. La compatibilité avec Spotify a été améliorée, les traductions ont été mises à jour, l’application sait se reconnecter automatiquement aux réseaux auxquels on s'était déjà connecté en Wi-Fi, et une icône monochrome a été ajoutée pour les appareils sous Android 13.
Installer Zorin OS 16.3
Si vous avez déjà une installation de Zorin 16 (ou l’une de ses mises à jour), il suffit de récupérer les derniers paquets depuis Logiciel, onglet Mises à jour. L’application Mise à niveau sera automatiquement installée pour faciliter la prochaine évolution majeure (Zorin OS 17).
Si votre installation est plus ancienne, il faudra passer par Mise à niveau, comme décrit plus haut dans l’article. Encore une fois, il est recommandé de ne pas se lancer dans cette opération si vous n’avez pas d’abord sauvegardé vos données.
S’il s’agit d’une installation neuve, l’image ISO se récupère depuis le site officiel. Si vous ne comptez pas acheter l’édition Pro, il faudra choisir entre les éditions Lite et Core, la première étant destinée au matériel ancien, tandis que la seconde est faite pour tout le monde.
Commentaires (25)
#1
c’est sûrement subjectif, mais je remarque en ce moment que de plus en plus de distros “alternatives” ont un niveau d’ergonomie et de finition graphique plus que correcte: Garuda, Zorin, LMDE, nixOS, même des distros plus “inconnues” du grand public comme ghostBSD on une interface correcte pour 2023…
#1.1
C’est exactement ce que je me suis dis en voyant les captures d’écran de l’article.
C’est très léché.
Pour avoir utilisé pendant pas mal de temps une Kubuntu, ce n’était pas aussi soigné.
#2
c’est la distri qui ma fait totalement basculer à Linux en 2023. Elle est parfaitement soigné, ergonomique.
Elle est super stable car basé sur de l’ubuntu éprouvé.
Et pour les jeux maintenant sur Linux c’est de plus en plus compatible.
Que du bonheur de ne plus avoir un Windows de plus en plus intrusive, poussant Onedrive, Edge et bing dans chaque recoin du système…
#3
Ca fait déjà un petit moment que je suis passé dessus et j’aime vraiment que ce soit ergonomie, simplicité et stabilité, j’ai donc laissé tombé Pop.
Par contre c’est vrai que je ne m’étais jamais posé la question de la montée de version, c’est donc une bonne nouvelle !
Il faudrait que je test à l’occasion le Zorin Connect, j’espère que c’est plus efficace que celle de Windows…
#4
Un article sur KDE Neon ne serait pas du luxe
#5
Si c’est du niveau KDE Connect - et je crois que c’est le cas -, tu vas aimer: c’est un niveau d’intégration “Apple-level”, notifications partagées entre l’ordi et le tél, clipboard aussi, possibilité de partager n’importe quoi depuis le téléphone vers l’ordi et inversement… On est pas loin de The Expanse où ils font wooosh! avec le doigt pour envoyer ce qu’ils ont sur leur truc mobile vers l’ordi en face.
Avec aussi le gadget ultime, mais qui peut être bien utile dans certains cas: utiliser ton téléphone comme trackpad quand ta souris tombe en rade. 
#5.1
En effet on est sur le gadget ultime là
Mais tu le vends bien, la dernière fois je m’étais arrêté aux commentaires sur le playstore en me disant que j’allais perdre mon temps avec un truc pas stable.
Le but principal de ce genre de distrib, c’est d’être facile à appréhender pour le plus grand nombre, surtout quand il y a des versions commerciales. Donc l’aspect visuel est aussi important que la version du noyau. Qui a besoin d’une connexion 10G sur son laptop au quotidien ? Je pense que 80% des utilisateurs ne savent surement même pas quel type de connexion ils ont, peut être juste de nom. C’est dérisoire et ce n’est clairement pas la cible en effet.
Ce n’est pas une question de voir midi à sa porte.
C’est ce qui est bien avec ces distrib, tu passes un débutant qui vient d’un autre Os, il va s’adapter rapidement. Et après, s’il s’y intéresse et qu’il comprend, il peut passer à d’autres distrib… Ca permet d’y aller step by step.
#5.2
Clair que KDE connect c’est vachement bien.
Ne pas retrouver un clé usb pour passer d’un pc a l’autre, on lie les deux pc via kde connect -> transfert et hop.
Idem les notifs etc, perso j’utilise bcq le téléphone comme contrôleur multimédia pour zapper une chanson quand je suis dans une autre pièce (j’ai des HP dans chaque pièce)
#6
Toutes ces petites distributions géniales partagent un peu les mêmes typologies de défauts :
Je ne prend que l’exemple du noyau (ici un 5.15 fourni avec Ubuntu 22.04) :
Chacun verra midi à sa porte. Et bien avec le 5.15 puis 5.19, par défaut et sans recompilation je ne peux pas utiliser mon adaptateur réseau Thunderbolt 3 / SFP+ et reviens d’un réseau 10Gbit/s à la carte réseau par défaut de mon laptop en 1 Gbit/s. En sus une VM Zorin OS sur Virtualbox sera au global moins réactive.
Alors c’est réputé plus stable, plus fiable car on fait le pari qu’avec le temps les bogues ont été patchés : éternel bataille patcher les bogues / boguer les patchs.
#6.1
Je suis d’accord avec cette analyse, et je n’ai tendance à ne conseiller que des “distributions mères” quand on me demande. Debian, Arch, voire Gentoo, NixOS selon l’utilisation. Sachant que généralement la seule difficulté rencontrée c’est l’installation du système, et que j’aide avec plaisir pour cette étape.
Mais parfois je conseille de commencer par une distribution dérivée (Ubuntu, Manjaro en général) quand la personne un n’y connaît pas grand chose, deux veut un truc qui fonctionne rapidement pour son usage et trois veut en faire directement son système principal.
Et les dérivés de dérivés, franchement… Je n’y pense même pas.
Sauf Zorin OS. Pour les ultras débutants, les non-comprenants, etc. ça fait le taf.
#7
Et maintenant, il faudrait arrêter les comparaisons avec Windows.
Comparez” ce qui est comparable et donc les différentes versions de Linux OS
#8
Mais il n’y a rien que tu ne puisses faire avec les distributions mères. Les dérivées c’est principalement une configuration de base. Tu peux tout à fait installer à quelqu’un une Arch avec Gnome, Flatpack et pamac par exemple.
Ça dépend surtout de la motivation de l’utilisateur à
apprendrelire de la documentation.#8.1
Tu dis la même chose que moi en fait… qui peut le plus peut le moins !
Personnellement ca ne m’est jamais arrivé de poser une Debian et que rien ne me manque sans passer par le terminal. Là le but c’est clairement, facile à installer, tu démarres, tu prends ton thèmes Windows/MacOs et l’utilisateur fait sa life. S’il veut allé plus loin, il peut, sinon, il reste sur la distrib.
J’ai passé quelques personne sur des distrib linux, bah au final, plus c’est simple et proche de Windows, moins t’es emmerdé
Si c’est pour les faire quitter Windows et être encore plus dérangé qu’avant ca ne sert à rien 
C’est pour ca d’ailleurs que je suis sur cette distribution en ce moment, parce que le PC en question est partagé avec ma femme. Et on peut faire ce qu’on veut, qu’en une personne qui ne s’y intéresse pas a bossé toute sa vie sous Windows, le mieux reste de faire simple…
#8.2
je pensait la même chose au début, puis j’ai pris de l’age…
je veux de moins en moins me faire chier dans les lignes de commandes et la doc pour faire fonctionner les pilotes de ma carte vidéo/réseau/mon SSD PCIe Fusion IOmemory sx350 par exemple.
et entre une debian ou faut tout installer et configurer à la mano et une linux mint (basée sur ubuntu, qui est basée sur debian) avec son outil de détection et installation semi-automatique de pilotes de matériel, mon choix est fait…
#8.3
Pour moi aussi les débuts sont loin. J’ai commencé avec Mandrake sur un Celeron à 500MHz, ça te donne une idée de la date. Puis Debian, Arch, Gentoo vite fait, et maintenant Guix. Depuis Arch (vers 2010) c’est le seul et unique système que j’utilise.
Mais oui, comme je le disais, le plus long c’est la première configuration du système. Si tu aides le débutant, il peut tout à fait commencer avec une Debian. Après si t’as pas envie, effectivement la question ne se pose pas.
#8.4
Généralement le principal problème est que debian utilise un “vieux” kernel donc sans les firmware du matériel récent, là où une Ubuntu like sera sur un des derniers kernel.
Debian 11 est restée par défaut sur le 5.11 c’est dire que sur un laptop récent tu n’aura pas de wifi a coup sur 😅
#8.5
Vu sur le blog LinuxMint :
#8.6
Tu peux aussi passé les dépôts debian en unstable (qui n’a d’instable que le nom) et tu as des versions plus récentes de tout (et en plus comme tu n’utilises plus de nom de release tu es presque en rolling) et tu as une version un peu moins stable mais plus à jour comme les dérivées dont on parle.
#9
Je trouve ça fou qu’il y’ai encore ce concept de versions majeures sous certaine distrib linux, la rolling release c’est le bonheur absolu !
J’ai installé ma gentoo dans les années 2000 (je ne sais plus quand exactement), je n’ai jamais rien réinstallé ou formaté : l’OS a évolué, mon PC également (je suis notamment passé en 64bits, au SSD…) par contre l’icône que j’avais laissé en haut à droite sur mon bureau, n’a jamais bougé :)
Alors évidemment, en quasi 20 ans, il y a toujours eu quelques épisodes stressants, notamment le passage à KDE 5, ou a Wayland, certains “eselect news read” qu’il fallait absolument lire avant de rebooter (et que tu lis évidemment après coup après avoir réparé)
#9.1
Tu as la réponse dans ton commentaire. Pour un particulier, la rolling release,
mêmesurtout bleeding edge, c’est très adapté.#9.2
Je n’ai rien compris à ton message :)
#10
Sous-entendu, dans les autres cas, ce n’est pas forcément adapté. Tu installerais les postes d’un hôpital sous Gentoo ? Entre ton cas et ce cas un peu extrême, il existe tout un dégradé de besoins différents.
Sans parler des serveurs.
Également, faire une sortie tous les 6 mois, ça a un intérêt commercial. On parle de ton produit. Personne n’écrit jamais sur les nouveautés d’Arch Linux.
#11
Sauf que le noyau 6.2 est abandonné depuis longtemps en amont : on est en 6.4.8 depuis ce jour, et la plus récente branche LTS est la 6.1.
Alors, oui, je sais qu’ils rétroportent les correctifs, mais si tu fais une distro fixed et que tu comptes la maintenir pendant des années (5 ans dans le cas de Mint, qui se calque sur Ubuntu), autant rester sur des branches LTS qui minimiseraient ce travail, non ? Et en tout cas, éviter les branches qui passent EOL après 3 mois (si c’est pas à peine 2…) si tu en mets 6 à préparer et sortir la version suivante.
#12
Je me demande même s’ils n’ont pas tout simplement pris le code de KDE Connect pour le forker et l’adapter à Zorin OS… Non ? (Pas une question troll, vraie question, après tout c’est aussi ça l’avantage du libre ;)).
En tout cas KDE Connect c’est un bonheur absolu le nombre de trucs utiles (ou moins xd) qu’on peut faire avec est hallucinant…
Perso il m’a sauvé une dizaine de fois au moins quand j’avais un besoin urgent et ponctuel de transfert de fichier du téléphone vers le pc ou inversement, et surtout pour… Retrouver mon téléphone
#13
Tout se fait avec l’installateur graphique, ensuite pour tout ce qui est appli tu as le programme bien nommé “Logiciels” qui te permet de rechercher et d’installer tout ce dont tu as besoin… Mais, si tu as choisi un bureau Plasma (KDE) l’essentiel est déjà là (Libreoffice, Firefox ESR…), tu peux commencer à t’amuser (ou à bosser au choix) immédiatement.
Seul truc : je n’ai pas compris comment faire pour que le Firefox par défaut installé ne soit pas ESR. J’ai beau avoir essayé de l’installer moi-même “à la mano” avec des *.debs officiels, il m’affiche toujours “Firefox ESR”… Je pense que ça doit être décidé au niveau système…?
Bon ceci dit ce n’est pas mon browser principal, il ne me sert que de backup au cas où quelque chose ne marche pas avec Pale Moon (exemple : les sites comme Netflix, Prime video, etc… exigent en général les dernières versions en date des browsers).