Alors que le gouvernement se concerte avec les opérateurs, Orange et SFR se livrent bataille sur trois millions de lignes dans les agglomérations de taille moyenne. Laissées libre par la régulation, elles sont le terrain d'une course entre les deux opérateurs, dans laquelle SFR multiplie les incursions dans des villes laissées à son concurrent.
Depuis plusieurs mois, Orange et SFR se livrent bataille sur le déploiement de la fibre dans de nombreuses communes françaises. Alors qu'elle promet de fibrer le pays pour 2025 (provoquant un certain scepticisme), la marque au carré rouge réclame une meilleure répartition des travaux en zones moins denses, les agglomérations moyennes où les opérateurs privés coinvestissent, mais sur lesquelles Orange obtient 90 % du travail. Après l'échec de négociations avec l'opérateur historique, SFR l'a attaqué en justice en mai et cravache au quotidien pour le doubler sur les déploiements.
Un aspect de cette bataille en zone moins dense est bien connu : la guerre des signatures avec les collectivités (départements, communautés de communes...) pour obtenir le blanc-seing public à la pose de la fibre. Chacun tente de prendre de court l'autre, et s'affiche en sauveur là où son concurrent a manqué à ses engagements. Selon l'État, 60 % des lignes concernées sont couvertes par une convention de suivi des déploiements, avec un redoublement d'efforts depuis la fin 2016.
Pourtant, le combat quotidien se joue à un niveau bien plus concret, sur l'installation même des points de mutualisation, qui permettent de connecter les logements aux quatre opérateurs. Après plusieurs signalements de lecteurs, nous avons enquêté sur les méthodes de SFR pour préempter des zones par principe acquises à l'opérateur historique.
« Dans certaines zones où il n’y a pas d’exclusivité Orange et où Orange n’a rien déployé, nous avons lancé des déploiements » nous confirme sobrement SFR. En fait, c'est à un travail de fourmi que se livre le groupe Altice pour griller la priorité à l'opérateur historique, comme il nous l'a été confirmé dans plusieurs régions.
Des suivis de déploiement très symboliques
Pour l'Agence du numérique, donc l'État, l'enjeu est que chacune des 589 communes des zones moins denses, soit environ 12 millions de lignes, signent avec un des deux opérateurs-déployeurs (Orange ou SFR). En principe, l'entreprise obtient la priorité pour la pose de ses équipements fibre, que l'autre n'est pas censé doublonner, en échange d'un calendrier précis et d'engagements. Le problème est que ces conventions de programmation et de suivi des déploiements (CPSD) sont peu contraignantes pour les opérateurs, aujourd'hui très peu surveillés.
Tout juste une collectivité attentive peut-elle dénoncer un opérateur qui n'a pas respecté ses engagements. C'est ce qui est arrivé à Lille Métropole début 2016, l'Agence du numérique constatant le gel des déploiements. Plutôt que de monter un réseau public, comme le permet ce « constat de carence », la métropole a préféré confier les travaux à Orange. Selon l'État, aucune autre collectivité n'a lancé d'initiative similaire. Autrement dit, les collectivités n'utilisent pas le bâton offert par les conventions de suivi.
« Le modèle de CPSD prévoit assez peu de contreparties vers l'opérateur qui déploie et, quand c'est le cas (permissions de voirie), la convention comporte un paragraphe qui dit bien que tout opérateur peut bénéficier des mêmes conditions » nous explique un avocat spécialisé. Comme nous l'ont confirmé plusieurs interlocuteurs, ces conventions ne donnent pas d'exclusivité légale à l'opérateur signataire.
Trois millions de lignes fibre en plein « flou artistique »
Pourtant, sur le principe, Orange et SFR se sont bien répartis ces millions de lignes en 2011, sur demande de l'État (voir notre analyse). Les deux groupes ont donc pris la charge des déploiements, cofinancés par Bouygues Telecom et Free, sur les endroits qui les intéressaient.
Cet Appel à manifestations d'intentions d'investissement (AMII) est la base de la répartition entre les deux groupes télécom. En 2015, l'Autorité de la concurrence a ouvert à Orange les zones où SFR disposait déjà du câble (via Numericable), dont il avait entretemps abandonné le fibrage. Désormais, Altice veut rééquilibrer la charge en sa faveur, maintenant qu'il a presque fini de rénover son réseau câble.
En vertu de l'accord AMII de 2011, chacun des deux opérateurs dispose donc de communes réservées (« exclusives »). Le reste des zones AMII, sans exclusivité, revient au plus rapide ou au plus offrant des deux. Dans ces zones « libres », si l'un a signé une convention de suivi sur certaines communes, l'autre est toujours libre d'en signer une en parallèle.
Selon l'Agence du numérique, « on compte environ 3 millions de lignes en zone AMII hors accord d’exclusivité Orange/SFR ». Pour un expert de l'aménagement du territoire, elles baignent dans un « flou artistique », sans règles précises.
« La convention de suivi est indicative et n’est pas exclusive. Nous proposons à ces communes [ayant conclu une convention de suivi avec Orange] d’en signer une » confirme SFR. Dans ces conflits, Bouygues Telecom et Free doivent agir en juges de paix, en soutenant financièrement l'un ou l'autre. Problème : maintenant que SFR promet de fibrer la France sur fonds propres, le poids financier des coinvestisseurs importe moins. Le groupe Altice est donc libre de déployer (presque) partout où ça lui chante.
Les « consultations de lots », nerf de la guerre
Si l'imbroglio des conventions de suivi ne suffisait pas, il est doublé d'un combat encore plus concret. Il tourne autour des « consultations de lots », c'est-à-dire les consultations qu'envoie un opérateur à ses concurrents, aux collectivités et au régulateur pour annoncer la couverture de logements, avec la pose d'un point de mutualisation. SFR en déposerait à tours de bras, y compris dans des communes qu'Orange a annoncé vouloir fibrer. Une fois prévenu, ce dernier a un mois pour les contester.
Hors des communes réservées en 2011, SFR « vise les marchés où Orange s'est annoncé mais n'a pas encore démarré », nous déclare une source bretonne. Peu importe que l'opérateur historique ait signé une convention de suivi, si les déploiements ne sont pas lancés, SFR lui grille la priorité en lançant des « consultations de lots » puis en posant des armoires de rue.
« En zones AMII, ce sont les consultations de lots qui font foi. Donc nous n'allons pas en envoyer sur des zones où Orange en a déjà déposé, encore moins où il a des armoires de rue. C'est une petite guerre entre Orange et SFR » nous déclare un chef de projet de SFR. Une déclaration corroborée par un de ses collègues. La « décision stratégique » aurait été prise en juillet 2016, les contacts des collectivités commençant à ce moment. Les fonds auraient été débloqués dès janvier.
Ce comportement a été constaté dans au moins trois régions, depuis le début d'année. « Cela concerne les zones où Orange déploie dans le cadre de l'AMII mais hors de l'accord Orange/SFR [de 2011]. Donc SFR peut déployer en doublon » détaille un proche de l'opérateur historique. Selon plusieurs experts, si l'État et l'Arcep veulent à tout prix éviter la pose de deux réseaux fibre dans ces zones, rien ne l'interdit du point de vue du droit de la concurrence. Interrogée, l'autorité des télécoms a refusé de répondre sur le sujet.
« La collectivité n'a (quasi) rien à dire »
La bataille pour obtenir des lignes se jouerait désormais quartier par quartier, les points de mutualisation devant couvrir au moins 300 à 1 000 lignes. Seraient visées les communes les plus rentables des agglomérations moyennes « libres ».
« Au départ, Orange et SFR faisaient des lots de communes (des agglomérations) et parlaient bien de complétude de couverture [le raccordement de tous les logements de la zone]. Puis ce fut commune par commune. Puis ce fut des bouts de commune » note un bon connaisseur de la stratégie fibre des opérateurs.
Face aux opérateurs, « la collectivité n'a (quasi) rien à dire. Pas de permission à accorder à l'opérateur. Pas d'obligation de convention. Généralement, les communes sont informées, délivrent parfois des autorisations de travaux (pose d'armoire de rue pour points de mutualisation) mais n'ont aucun levier sur l'action des opérateurs » résume encore notre interlocuteur.
Orange et SFR peuvent donc déployer des armoires de rue et de la fibre dans des communes, sans s'engager à un calendrier de raccordement. Dans les faits, les deux entreprises tiennent tout de même aux conventions avec les collectivités, au moins en preuve de bonne foi face à l'État.
Martigues, Palavas-Les-Flots, théâtres des déchirements
Résultat : les deux groupes se partagent des villes, chacun déployant des armoires de rue à la frontière des zones couvertes par l'autre. Malgré des recherches dans plusieurs régions, nous n'avons pas pu trouver trace de points de mutualisation SFR empiétant sur ceux d'Orange. De même, aucun cas d'équipement de l'un dans des zones couvertes par une convention de suivi entre son concurrent et une collectivité ne nous est apparu, même si l'entreprise s'en laisse la possibilité.
À Martigues, une commune des Bouches-du-Rhône abandonnée par SFR (à cause de son réseau câble) puis reprise par Orange, les habitants doivent finalement bénéficier de deux réseaux fibre. « En novembre, Orange nous a promis la couverture complète sous cinq ans. 15 jours après, SFR disait venir ! » nous affirme Stéphane Delahaye, conseiller communautaire chargé du numérique. En février, le premier a posé de premières armoires de rue (pour couvrir un tiers des logements), le second demandant des autorisations pour ses propres équipements.
Ces accords doivent peser dans un différend sur la propriété du réseau câble de la ville, hérité du plan câble. Le contrat de 1991 arrivant à échéance en décembre, la commune souhaite amener SFR à la table des négociations. Ses demandes d'implantation ne couvriraient pas forcément les zones d'Orange, même si « ils nous ont confirmé la volonté de déployer un réseau parallèle à Orange. Cela ne nous plaît pas », notamment pour des raisons de paysage, affirme Stéphane Delahaye. La nouvelle EPCI, elle, doit signer une convention de suivi avec l'un des deux opérateurs à partir de janvier.
Question pour les experts en plaques d'identification : PMZ #Orange ou #SFR ? 🤔 #FTTH #Fibre pic.twitter.com/wcC97cVdgV
— Damien (@tdamienjd) 30 août 2017
À Palavas-Les-Flots, une commune en discussion avec Orange sur une convention de suivi, SFR a damé le pion à son concurrent. Comme nous l'affirment les services de la ville et un responsable de l'opérateur, une vingtaine de points de mutualisation ont été installés en mai, une dizaine d'autres devant suivre en octobre pour compléter la ville. Malgré la primauté implicite à Orange, SFR l'a doublé sur les fameuses consultations de lot, envoyées en juillet 2016, avant de rencontrer la mairie à l'automne.
Enfin, dans le Puy-de-Dôme, nous avons eu copie de demandes de pré-conventionnement pour la pose d'armoires de rue SFR, dans une commune qu'Orange a promis en 2012 de couvrir à 100 %.
Des accusations croisées
Chez SFR, on accuse l'opérateur historique de comportements litigieux, comme la pose d'armoires de rue sans consultations de lots. Ces cas resteraient très rares, et rapidement régularisés, selon un lobby du secteur. Sur ces trois millions de lignes, les deux entreprises se renverraient la balle.
Selon nos informations, SFR aurait contesté des consultations de lots déposées par Orange à Palavas-Les-Flots. Ces consultations concerneraient des zones déjà couvertes par la marque au carré rouge, qui verrait d'un mauvais œil le doublonnement de la fibre par son concurrent à ces endroits. L'opérateur historique n'a pas encore répondu à nos sollicitations sur ce point.
« Chacun des deux opérateurs a beau jeu de dénoncer l'attitude du concurrent. SFR dit qu'Orange a préempté mais pas déployé et qu'il peut donc déployer le premier. Orange accuse SFR de lui griller la politesse (alors que les études d'ingénierie ont sûrement été engagées) voire de déployer en patchwork », dans des communes qu'il n'a pas couvert entièrement, nous affirme encore un spécialiste de la stratégie fibre des opérateurs.
Les négociations en cours avec le gouvernement, dont les résultats devraient être officialisés le 22 septembre, pourraient régler la question une bonne fois pour toute. Elles doivent aboutir à une nouvelle répartition des déploiements en zones AMII, qu'Orange a jusqu'ici refusé à SFR. Elles sont aussi censées mener à une extension de la zone de coinvestissement vers les zones rurales, où sont aujourd'hui prévus des réseaux d'initiative publique. D'un à trois millions de lignes supplémentaires pourraient être concernées. Il reste donc à voir si cet ajout s'effectuera proprement, ou mènera à celui de millions de lignes à l'imbroglio de ces zones AMII « libres ».
Commentaires (60)
#1
On se croirait dans The Wire avec la guerre des “corners”…
#2
Dans la métropole de Lyon, toutes les villes autour de Lyon sont fibrées uniquement par Orange, sauf une (Saint Priest) par SFR.
Et apparemment, c’est le bordel là-bas…
Donc que SFR fibre, déjà techniquement correctement, et aussi en respectant les règles du jeu, ça serait encore mieux.
#3
En clair, si je comprends bien, SFR installe des armoires, raccordées à rien du tout pour empecher Orange de tirer son réseau ? Surtout dans des villes ayant un réseau Cable SFR ?
C’est scandaleux !?
#4
#5
Petit ajout : en attendant, dans ma commune (Métropole de Lyon) de St Didier au Mont d’Or, la fibre Orange en ZMD arriver de plus en plus, quartier par quartier, rue par rue, et je viens même de voir via le site de Free que Free vient de faire un co-investissement pour avoir le droit de se brancher dessus.
En gros : 2 FAI possibles en FTTH.
A côté de ça, un réseau câble aérien en ruine, et instable à souhait… (que j’ai quitté début 2017)
Et ça m’étonnerait que SFR loue la fibre de Orange, ils préfèrent encore garder le câble pour gagner plus d’argent, sauf que le réseau est vraiment en mauvais état, et d’après mes infos il y a une concession, il ne leur appartient pas (donc encore moins envie de l’upgrader par exemple, et changer les amplificateurs de rue morts).
#6
Hallucinant cet acharnement à se court-circuiter, quartier par quartier, dans ces communes et laisser les zones rurales (mais pas que) dans le “no réseau land”…
“En vertu de l’accord AMII de 2011, chacun des deux opérateurs dispose donc de communes réservées (« exclusives »).” La liste des communes réservée est-elle publique ?
Pour le cas de Palavas, SFR couvrirait donc toute la ville en 1 an là où Orange n’avais encore rien fait et aurait surement découpé la commune en plusieurs lots déployés sur plusieurs années..
PS : AMII n’est-ce pas “Appel à manifestation d’intention d’investissement” ?
#7
Bien vu, j’ai oublié de le changer, c’est corrigé. Merci ! " />
#8
Sauf que du coup, si SFR installe des armoires de rue, même si elles sont vides et non raccordées, Orange ne peut pas vraiment en installer à soi, même si lui tire les fibres pour les raccorder.
Résultat, de ce que j’en comprends, ce stratagème de la part de SFR permet de bloquer Orange de faire un déploiement effectif sur des communes où il n’aurait pas encore commencé, mais qui lui seraient “réservées” au vu des accords passés en 2011.
Ca me semble totalement machiavelique, mais tristement aussi dans la droite ligne des coups tordus de SFR :(
#9
… mais SFR n’installe pas des armoires vides et non raccordées !
#10
si ça peut faire qu’on ait la fibre plus vite ….
#11
Ça ira peut-être plus vite dans les zones de moyenne densité (celles concernées quoi), mais ça ralentira le déploiement dans les autres aussi je suppose … Et je pense surtout aux zones de faible densité qui sont encore souvent en 2 mbps max et qui vont le rester encore un moment.
#12
C’est quand même du foutage de gueule la fibre déployée par des acteurs privés. Un coup ça traine des pieds, un coup ça fait rien, un coup ça se bouscule … Font ce qu’ils veulent en fait, c’est juste un gros sac de noeuds ce super plan très haut débit pour tous. " />
Bon c’est pas comme si c’était une découverte …
#13
SFR demande des “consultations de lots” pour les installations d’armoires.Je ne vois pas où il est question de déploiement de fibre.Je suis peut-être trop pessimiste, mais sincèrement, vu le passé/historique de SFR, je crains le pire.
#14
honnêtement pour les zones peu denses, je ne sais pas au niveau de la fibre, tu as peut-être raison, par contre il y a eu des efforts pour booster le débit, dans ma région rurale, y a plein de plus ou moins petits NRA qui ont fleuri et on se retrouve avec de bien meilleurs débits, certes toujours en ADSL voire VDSL dans le meilleur des cas. Alors ce n’est pas la fibre mais c’est mieux que rien (après un plan ambitieux qui aurait fibré direct tout le territoire rapidement -mais c’est une autre histoire-, ça aurait été le top mais dans la situation actuelle , c’est pas mal).
#15
Pour le coup, SFR semble bien raccorder les logements derrière les points de mutualisation. Je ne l’ai pas mentionné dans l’article parce que j’ai eu des retours contradictoires, mais la complétude semble de mise au moins dans certains endroits.
#16
#17
#18
#19
Là ou je suis au moins je n’ai pas à me poser la question, je serais mort avant d’avoir la fibre :) Mais on à quand même la 4G Box et ça change la vie ^^
#20
SFR is Evil :(
Le pire c’est que tout cela semble légal… Dans les zones de déploiement “partagées”, premier arrivé, premier servi même si ça en reste au déploiement d’une pauvre armoire.
Plus le temps passe et plus cet opérateur est à vomir, merci drahi…
#21
Comme dit précédemment, cela semble mener concrètement au raccordement des logements dans la plupart des cas. Surtout qu’ils visent les zones rentables. L’intérêt de SFR est d’avoir ces gens en abonnés, pas de geler une zone pour le plaisir àmha.
#22
#23
Certes mais en prenant “possession” des lieux, ils rendent les choses plus compliquées pour Orange qui offre pourtant le meilleur réseau.
Autant rester en ADSL que d’aller chez SFR pour ma part (dans le 28).
#24
Sincèrement si SFR fibre, sauf besoin urgent en débit je trouve qu’il vaut mieux attendre que Orange ou Free se branche sur les points de mutualisation…
Encore récemment en août, une installation incompréhensible : nouvel immeuble à côté de Lyon, fibré par SFR durant la construction.
Orange a ensuite fibré quasi en même temps, connexion au PM (Point de Mutualisation) dans l’immeuble.
Si on regarde l’éligibilité sur Internet : Orange FTTH ok, et quelqu’un de ma famille s’est abonné dans cet immeuble, tout fonctionne.
SFR : ça ne trouve que du câble coaxial, et avec une vitesse annoncée assez faible.
Je me suis dit “mais comment est-ce possible, SFR qui fibre dans du neuf en 2017, et propose du câble en abonnement ?”.
Après visite des locaux techniques, à côté du PM dans l’immeuble il y a une fibre à part et qui alimente un convertisseur fibre vers coaxial… une horreur.
SFR a raflé le service d’antenne et ainsi même si personne ne s’abonne dans l’ensemble d’immeubles, ça fait toujours des sous qui rentrent apparemment, car une petite somme dans les charges pour chaque propriétaire.
#25
#26
C’est rassurant de voir que la concurrence commence à faire ses premiers effets. Même si, personnellement, je n’adhère pas au principe de la concurrence par les infrastructures et même si ça se fait en dépit de l’intérêt de quelques collectivités locales, le déploiement de la fibre jusqu’au logement a l’air de s’accélérer depuis 2014 et c’était inespéré (depuis 2006 que l’Arcep a lancé le“grand dossier” de la fibre).
#27
Cette situation est probablement due au fait que l’accord de co-financement du réseau mutualisé SFR-Orange date de 2011, soit trois ans avant l’achat de SFR par Altice-Numericable (2014).
Dans ma localité, l’agglomération est à la fois largement câblée (feu-Citévision / feu-Noos / feu-Numericable / bientôt feu-SFR et nouvellement Altice) et à la fois fibrée par Orange/SFR. Finalement NC-SFR, de par la fusion des 2 opérateurs, est devenu par endroits un opérateur à deux têtes à deux réseaux de distribution (FttH et coaxial).
Ça me rappelle, en mai 2016, la réponse que m’avait faite le service communication de la mairie, sur le forum du site web de la commune, en me rapportant la réponse d’Orange à ma question :
Ma question : « Or, mon immeuble a été fibré récemment et je m’étonne […] que Orange, Sosh, SFR et Numericable m’interdisent l’accès
(je faisais référence au discours rassurant d’Orange qui, jusqu’alors, autorisait un retour à l’ADSL après un abonnement “fibre” qui aurait été éventuellement décevant pour l’utilisateur, et qui prévoyait des offres “fibre” au même prix que celui des offres ADSL)
La réponse d’Orange par l’intermédiaire de la mairie : « […] On ne peut durablement entretenir 2 réseaux l’un en cuivre + l’autre en
fibre, encore moins en construire 2 pour les immeubles neufs, surtout si
constituerait un « non-sens » économique et technologique). […] »
Aujourd’hui, SFR constitue-t-il un « non-sens » économique et technologique ? " />
#28
Quelque soit la raison de ce choix tu réduit encore un peu plus tes chances là.
C’est déjà compliqué d’avoir la fibre, si en plus tu veux attendre le bon opérateur … " />
#29
J’espere que quand je rentrerais en France d’ici qq annees, tout ca ce sera stabilise et on pourra avoir access a tous les operateurs partout ou y’a de la fibre…. Bien content de pas etre la pendant que c’est le bordel " />
#30
J’ai souvenir de plaques de rue siglées “Free” à Villeurbanne.
#31
#32
#33
J’ai bien dit autour de Lyon, c’est à dire en ZMD, car à Lyon même c’est une ZTD avec un cadre bien différent.
Effectivement au début Free a fibré un peu à Villeurbanne en ZTD (Villeurbanne = Lyon 10ème), mais s’est vite endormi ensuite… et n’a pas tenu ses engagements dans plein d’immeubles où il avait signé.
Même en plein Lyon il n’y a quasiment que Orange qui fibre maintenant, et d’autres qui se raccordent ensuite, selon l’envie.
#34
Free avait indiqué qu’en ZMD il avait signé avec Orange pour co-financer le fibrage.
L’opérateur fibreur dans ces zones est Orange, puis Free se branche dessus (sur armoire PMZ ou directement dans le NRO).
Et effectivement dans ma commune Orange fibre, et depuis peu Free est éligible sur les mêmes prises FTTH que Orange, quand on teste des adresses.
#35
#36
Haha c’est marrant parce-que c’est pareil pour moi. Je veux l’IP fixe pour mon gros NAS fait maison. Et IP fixe === free.
#37
J’avoue être un peu circonspect si les armoires apparaissent dans des zones où SFR est déjà présent en FTTLa …
Car SFR peut déjà fournir du THD (pas de la fibre on est d’accord), donc donner l’impression aux gens que la _vraie_ fibre est là, et en ayant déposé ses armoires bloquer le déploiement de Orange.
Dans ces conditions Orange ne peut pas faire de FTTH (pas d’armoire connectée à utiliser, donc aucun raccordement possible), et SFR a un monopole “de fait” sur le THD via son coax.
Je suis peut-être vraiment trop machiavelique, mais ça me parait être tellement dans la mentalité de SFR, que j’ai très peur que ça se passe comme ça…
#38
Le plus simple est de s’informer auprès de sa collectivité locale : service communication de la mairie, syndicat intercommunal des communications électroniques, etc (parfois aussi le bulletin municipal ou le site web de sa mairie publie des informations sur le déploiement de la fibre).
Sinon, il reste à faire un banal test d’éligibilité sur l’adresse concernée et consulter les communiqués de presse et les sites web institutionnels des opérateurs pour récolter des indices : par exemple, « L’accord conclu entre Orange et Free en juillet 2011 permet de co-financer l’installation des réseaux fibres dans la soixantaine d’agglomérations dans lesquelles Orange a démarré le déploiement de la fibre en 2011 et l’a poursuivi en 2012, soit un total d’environ 1 300 communes et 5 millions de logements » (stratégie avec les acteurs du déploiement- orange.com - 05/03/2015).
#39
#40
Non Free propose de plus en plus de la fibre Orange où il a co-financé, en ZMD principalement, car fibrer seul il ne fait quasiment plus.
Ainsi c’est une fibre mutualisée comme avec Orange, du EPON (10G/1G).
#41
Tiens, c’est marrant aprce que par chez moi, c’est SFR qui avait gagné le déploiement de la fibre pour des raccordements prévu dès 2014. Sauf que aucun travaux de fait et abandon complet du projet et du coup, c’est Orange qui a récupérer le bébé en 2016, commencer les travaux en 2017 et les premiers raccordement devraient être dispo début 2018 …
Et je viens de vérifier , je suis bien dans une zone AMII :)
#42
Au bout de la 5ème tentative, je viens de raccorder en Fibre SFR ma boite à Meyzieu près du McDo (offre permanente à 24,99 1Gb/200Mb).
Ca à pinaillé car le point de branchement était trop éloigné et au final il l’on quand même tirée (550m de fibre…).
Donc enfin je profite (réel : 220Mb en down, 150Mb en up environ), en remplacement d’un ADSL OVH (en connexion secondaire je précise).
Je vais pouvoir déporter mes backups !!
Le léger soucis : l’ip est dynamique, mais bon on va gérer avec ça tant pis…
#43
Il me semble qu’en vraie fibre FTTH SFR (pas le câble), l’IP n’est pas officielle fixe mais ne change que rarement voire même jamais, à vérifier.
Par contre le pauvre, 550m du point de branchement j’admets c’est pas drôle pour le technicien… ça veut dire qu’il aurait fallu un autre point de branchement plus proche en réalité.
#44
#45
Effectivement à la 2ème intervention j’ai demandé le changement du point de branchement, réponse de SFR : “oui on a bien fait le changement”, et résultat à chaque intervention suivant c’était le même. Mais bon les dernier techniciens ont été bien sympas de me la passer, car au dessus de 300m de fibre il ne le font pas.
Pour l’ip, même si elle change peu souvent, je vais quand même passer par DuckDns (qui est top en gratuit comparé aux autres).
#46
#47
Fibre + VPN vers un VPS
Tu bénéficies ainsi du débit de la fibre, et de l’adresse IP fixe.
Tu perds un peu (quelques euros et la dépendance à un tiers) mais je pense que le gain en vaut la peine
#48
Le plan public cable n’était pas non plus une réussite; Si il avait été mené à bien, on en serait pas là.
#49
L’IP fixe ok, mais le débit sera quand même plus bas si jamais le VPN est allumé en permanence…
#50
Si le débit est réduit à 199Mbps au lieu de 200Mbps à cause du VPN, ca reste toujours mieux que du 8Mbps que tu peux avoir avec de l’ADSL
#51
“Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité”
Préambule de la Constitution de la République Française.
Toujours en vigueur!
Enfin, en vigueur… comme après des décennies en marche arrière.
#52
#53
Le préambule d’une Constitution (de surcroit, préambule d’une constitution antérieure, intégrée en préalable du préambule de la Constitution en vigueur) énonce des principes fondamentaux, non des règles d’application. Un principe fondamental est une direction, un cap. Une règle est un mode opératoire. D’ailleurs, le Droit constitutionnel ne sert qu’à définir les rôles au sein de l’État, ni plus ni moins.
#54
..et joma74fr
Vous avez très certainement raison; d’ailleurs votre municipalité vendra prochainement l’avenue Thiers de votre ville, qui n’est pas un service public.
#55
Quand on vois que des Collectivités locales louent l’espace public pour l’organisation de manifestations privées comme le Tour de France ou le Sosh Big Air, on n’en est pas loin " />
#56
#57
#58
#59
ok " />
#60
Merci