La réforme du télétravail entre en vigueur : ce qui va changer
Uniquement sur ordonnance
Le 25 septembre 2017 à 09h21
7 min
Droit
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Le gouvernement a publié au Journal officiel du samedi 23 septembre ses ordonnances relatives à la réforme du Code du travail. Différentes mesures sont ainsi entérinées afin de faciliter le recours au télétravail : simplification des démarches, fin de la prise en charge de la totalité des frais d'Internet ou de logiciels, etc.
« Alors qu'il ne concerne que 17 % des salariés aujourd'hui, le télétravail est une aspiration de 61 % des Français », souligne l’exécutif dans un rapport annexé à son ordonnance « relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail ». Ce mode d’organisation du travail, de plus en plus en vogue suite au développement d’Internet, est généralement perçu comme une façon d’améliorer le mode de vie du salarié – ce qui se traduit bien souvent par une meilleure productivité.
Il n’en demeure pas moins que certains freins subsistent aujourd’hui, comme l’avaient relevé les partenaires sociaux suite à une concertation lancée par la précédente majorité. En dépoussiérant le Code du travail (de manière quelque peu différente que ce qui avait été envisagé par les projets d’ordonnance présentés fin août), le gouvernement Philippe entend « donner un cadre juridique adéquat aux nouvelles pratiques, pour sécuriser salariés comme employeurs et faciliter le développement du télétravail ».
Le recours au télétravail simplifié
Pour aller vers un recours accru au travail à distance, l’exécutif a tout d’abord choisi de faciliter le « passage à l’acte ». Comment ? En simplifiant les démarches administratives.
Alors que la définition légale du télétravail prévoyait jusqu’ici que celui-ci devait être encadré par le contrat de travail (ou un avenant au contrat de travail), l’article L1222-9 du Code du travail renvoie désormais à un « accord collectif » ou, à défaut, à une « charte » qui devra être « élaborée par l'employeur après avis du comité social économique, s'il existe ».
Ces textes ont vocation à préciser :
- Les conditions de passage en télétravail et les conditions de retour à une exécution du contrat de travail sans télétravail
- Les modalités d'acceptation par le salarié des conditions de mise en œuvre du télétravail
- Les modalités de contrôle du temps de travail ou de régulation de la charge de travail
- La détermination des plages horaires durant lesquelles l'employeur peut habituellement contacter le salarié en télétravail
Si le recours au télétravail est simplement occasionnel, les choses sont encore plus simples : il suffit dorénavant qu’employeur et salarié formalisent leur accord « par tout moyen ». On peut ainsi imaginer qu’un travail à distance puisse être rapidement prévu suite à l’annonce d’un pic de pollution ou de problèmes liés aux transports en commun par exemple.
Premiers pas vers un « droit au télétravail »
Autre levier censé favoriser le recours au télétravail : l’instauration d’une sorte de « droit au télétravail ». Il est en effet prévu que tout employé « qui occupe un poste éligible à un mode d'organisation en télétravail » (tel que défini par accord collectif ou charte) puisse demander à travailler à distance. L’employeur pourra refuser, mais à condition de « motiver sa réponse ».
Le salarié ne sera par contre pas tenu de « faire face à des contraintes personnelles » pour profiter de ce droit, comme l’imposait initialement le projet d’ordonnance du gouvernement Philippe.
Plus de prise en charge de la totalité des frais de télétravail
De manière bien plus discrète, le gouvernement a dans le même temps purgé certaines dispositions qui figuraient jusqu'ici dans le Code du travail. Sur le papier, les employeurs ne seront par exemple plus tenus « de prendre en charge tous les coûts découlant directement de l'exercice du télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci » – comme l’imposait jusqu’ici l’article L1222-10.
Maître Saint Michel, avocat spécialisé en droit du travail, nous avait toutefois expliqué que ce point pourrait être contesté devant les tribunaux : « D'un point de vue juridique, c'est contraire à la convention européenne des droits de l’homme et au droit du travail international. Il me semble difficile d’imposer à un salarié des dépenses professionnelles sans qu'elles ne lui soient remboursées. Ce n'est pas au salarié de débourser pour exécuter. Je pense qu’il y aura donc toujours possibilité que la jurisprudence revienne sur le texte ».
Autre suppression : l’article L1222-11 du Code du travail, en vertu duquel un employeur peut imposer à ses salariés de télétravailler, momentanément et sans modification de leur contrat de travail, suite à des « circonstances exceptionnelles » ou « en cas de force majeure », n’a plus besoin d’être complété par un décret d’application (qui se faisait attendre depuis plus de cinq ans). Il est donc opérationnel en l'état. Ces dispositions pourraient s’appliquer par exemple en cas de menace d’épidémie, suite à des inondations, etc.
Différentes précisions, notamment sur les accidents du travail
De manière plus accessoire, l’ordonnance précise (sur demande des partenaires sociaux) que tout « accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail pendant l'exercice de l'activité professionnelle du télétravailleur » est « présumé être un accident de travail ».
Il est également écrit noir sur blanc que « le télétravailleur a les mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l'entreprise, notamment en ce qui concerne l'accès aux informations syndicales, la participation aux élections professionnelles et l'accès à la formation ».
Dernière chose : pour les salariés dont le contrat de travail contenait des stipulations relatives au télétravail avant l’entrée en vigueur de la réforme, dimanche 24 septembre, l’ordonnance prévoit que les dispositions de l'accord ou de la charte ont vocation à se substituer « aux clauses du contrat contraires ou incompatibles ». Le salarié peut s'y opposer, mais à condition de faire connaître son refus « dans le délai d'un mois à compter de la date à laquelle l'accord ou la charte a été communiqué dans l'entreprise ».
Un « coup d’épée dans l’eau » ou le début d'une « vraie accélération » ?
Restera maintenant à voir si cette réforme contribuera au développement du télétravail en France. Les partenaires sociaux sont assez partagés sur cette question. Pour la CGT, il s’agit d’un « coup d’épée dans l’eau » alors que du côté du MEDEF, on mise sur une « vraie accélération » (voir notre article).
« Ce n'est pas forcément le Code du travail qui va changer grand-chose », relativisait de son côté Éric Peres, du syndicat Force ouvrière : « C'est la volonté à la fois des employeurs et des salariés de s'emparer du sujet. Certains se cachent derrière les contraintes administratives, mais jusqu'à présent, ce sont souvent les pratiques managériales qui ont fait obstacle au développement du télétravail – plus que des problèmes de droit ».
La réforme du télétravail entre en vigueur : ce qui va changer
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Le recours au télétravail simplifié
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Premiers pas vers un « droit au télétravail »
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Plus de prise en charge de la totalité des frais de télétravail
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Différentes précisions, notamment sur les accidents du travail
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Un « coup d’épée dans l’eau » ou le début d'une « vraie accélération » ?
Commentaires (53)
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Abonnez-vousLe 25/09/2017 à 12h45
J’ai quand même dans l’idée que le télétravail depuis la maison n’est pas forcément la meilleure formule. Par contre, des centres de télétravail bien équipés avec une personne qui le gère est peut-être un bon compromis.
Les plus:
* la personne est dans un établissement plus proche de son domicile
* tiers qui peut attester des horaires
* meilleures possibilités d’équipement (notamment réseau)
Les moins:
* c’est pas sur le lieu du domicile
En bref, mon idée du télétravail, c’est des locaux plus petits, très proches du domicile et bien desservis (exemple: mairie ou locaux communaux, ancien petit magasin désaffecté, ancienne usine désaffectée), avec la fibre (parce que le télétravail par ADSL, c’est bien limité), des possibilités de contrôles et d’installation par des interlocuteurs un peu formés, … Afin de créer des pôles d’emplois viable avec un minimum d’investissement en zone rurale.
Quand on voit des bâtiments désaffectés, avec parking 40 places, plantés entre 2 NRA reliés par une fibre, entourés de villages avec des maison à vendre à moins de 80000€ pour 4 chambres, on se dit (depuis quelques années) que le télétravail permettrait de redynamiser un peu la zone.
Le 25/09/2017 à 12h49
Sauf si j’ai mal compris (et dans ce cas là, mes confuses), tu parles de charge en plus pour le salarié. Mais toutes les solutions dont je parle sont des solutions côté employeur : un PC portable, le VDI, … sont fournies par la boîte.
Et ça peut aussi être une occasion d’économiser pour l’entreprise : un softphone va coûter moins cher qu’une vieille solution à base de téléphones fixes par exemple.
Bien sur, ça implique une démarche d’amélioration côté employeur, c’est pas gagné partout :)
Le 25/09/2017 à 12h55
Je cite l’article : Sur le papier, les employeurs ne seront par exemple plus tenus « de prendre en charge tous les coûts découlant directement de l’exercice du télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci » Ca peut aller de “aucune importance que tu prennes le PC de ton gamin” à “bah si tu peux pas , tu reviens bosser au bureau”
Le 25/09/2017 à 13h03
Ha ok, je comprenais pas. Ca se heurtera au principe de réalité certainement : si les boîtes veulent économiser en espace et augmenter la productivité il faudra bien qu’elles fassent en sorte de fournir le matériel requis par la sécurité.
C’est censé être gagnant gagnant quand même … si on est entre gens intelligents !
Le 25/09/2017 à 13h17
Je constate que pour une fois que l’on a l’occasion de légiférer sur quelque chose que tous le monde veut, on trouve le moyen de foutre en l’air les choses.
Légiférer sur le télétravail permettra surement de faire avancer les choses. Néanmoins, je souligne la même chose que les commentaires précédents. Le motif de refus. Il est encadré ? Chiffrable ? C’est pour éviter les “ je souhaite faire du télétravail. Pourquoi ? Parce que.” Il suffira de dire “non, si on doit faire une réunion, tu dois être là”.
Personne ne fera un procès pour prouver que cette raison est pourrie. Procès = Perte du télétravail / Et de l’emploi en passant.
Supporter les couts ? Ouiiii… !! Ça sent les organisations patronales qui ont réussit à pousser leurs demandes. Pour que les salariés payent à leurs places. Si tu as besoin de matériel pour faire le taff, c’est à la boite de le payer. Point. Bientôt, à ce rythme, ça sera les salariés qui payeront les patrons pour taffer.
Au moins en bossant chez toi, tu peux avoir un siège décent, une souris qui sent pas le caca du prédécesseur et un minima ergo et pas des écrans flous. Je déplace le débat, mais quand on bosse dans l’indistrie on a des chaussures de sécu, des gants etc.
En informatique, je constate que le matos tous les patrons s’en tamponnent. Une chaise, un PC et un clavier Basta. Dans 20 ans, on va se retrouver avec des arrêts maladie à cause du dose ou des mains aux tendons explosés (si la sécu est encore là).
Le télétravaille n’avancera jamais tant que les relations en entreprises se feront pas preuve d’un peu plus de confiance.
Le 25/09/2017 à 13h31
Ca parait pas mal, évidemment la loi n’exclut pas le bon sens. Le forfait internet est au même prix avec ou sans télétravail. En revanche un logiciel spécifique devrait être pris en charge naturellement par l’employeur quand il ne fournit par carrément la machine prète à utiliser.
Il y a évidemment pleins de problèmes restants mais qui sont liés au télétravail: un incident domestique passera très vite en accident du travail, un mauvais éclairage-siège-bruit de fond peut également entrainer des maladies professionnelles qui ne se produiraient pas dans un bureau classique. Le droit à deconnection prend un coup derrière les oreilles et les réunions syndicales ne se feront pas si les locaux sont vidés.
Bref c’est tout le cadre de travail qui est redéfini, ça ne se fera pas sans heurts mais ça se fera.
Le 25/09/2017 à 13h34
J’en doute fortement, quand tu vois le nombre de gens qui renoncent à se battre pour faire valoir leur droit, que ce soit une question de moyens, de temps, ou tout simplement d’accès à la justice.
D’autant plus qu’amener son patron devant les tribunaux pour ça ne va pas forcément aider aux bonnes relations. C’est même une raison pour se faire placardiser, n’étant plus dans les locaux tu es isolé et peux avoir du mal à te défendre. Et il ne faudra plus compter sur les prud’homes à l’avenir pour avoir une compensation en cas d’abus…
Le 25/09/2017 à 13h49
Ma boîte offre le télétravail depuis plusieurs années, je télétravail d’ailleurs la plupart du temps, les frais sont remboursés à hauteur de 20€ pour la connexion adsl + 10€ pour les autres frais (électricité etc.) . Tout cela a été négocié par les syndicats et le CHSCT (nous sommes un grosse boite de plus de 100 000 emp) . les avantages sont nombreux surtout que nos places sont en Desk-Sharing. On y gagne du calme, moins de stress et plus de concentration, je travaille mieux et plus éfficacement que dans nos Open Spaces.
Cela fait plus de 5 ans que je fais du TT et je n’y ai trouvé que des avantages.
Autre considération c’est que maintenant dans ma recherche d’un emploi je mets la disponibilité du TT en 1ere ligne et pour l’instant peut d’entreprises le propose, c’est un frein à mon évolution mais il faut savoir ce que l’on y gagne ou perd.
Le 25/09/2017 à 15h08
La qualité du télétravail ou son confort ne se dégradera pas ni ne s’améliorera par la législation.
Sa qualité dépend de la qualité de l’employé et de la qualité de ses patrons.
Pour moi la seule avancée de cette législation est qu’elle l’autorise officièlement
J’ai télétravaillé pendant plus de 20 ans sans aucune législation pour nous guider et ça s’est toujours bien passé. C’était du gagnant gagnant.
Pour moi le télétravail ne doit pas être un dû mais il doit être autorisé mais ayant eu des personnes sous mon autorité je suis bien conscient qu’il y a des gens à qui on ne peut pas faire confiance ( de la même façon qu’il y a des patrons en qui on ne pas avoir confiance non plus)
Et si on en vient à parler de qui paye quoi , je pense qu’on est déja mal barré !
" />
Le 25/09/2017 à 15h11
Le 25/09/2017 à 18h04
Comme cité à la fin de l’article, c’est surtout une question de vision du management qui pose problème. Je travaille pour une grosse société du CAC40, j’ai tout le matos pour me connecter en nomade (vu que 99% du temps je suis hors de mon site de rattachement) et pourtant on nous interdit le télétravail. Bonjour le niveau de responsabilisation du salarié.
Chez notre partenaire Américain, c’est carrément plus souple, si tu te lève un matin avec un coup de froid ou ta bagnole HS, hop tu te déclare en télétravail, tu te connecte à te réunion via VoIP, tu dépile tes mails et gère le tout venant sans te mettre en arrêt maladie/poser un jour de congé.
Le 25/09/2017 à 18h09
“les employeurs ne seront par exemple plus tenus « de prendre en
charge tous les coûts découlant directement de l’exercice du
télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements,
communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci » –”
Et hop retour au XIXe siècle quand l’ouvrier devait apporter ses outils et quand, au bureau on amenait son matériel jusqu’au bois de chauffage. Quel novateur !
Le 25/09/2017 à 21h27
le plus gros inconvénient du télétravail c’est ça
https://www.dropbox.com/s/kpc22pxz7a8hwia/WolverineInTheOffice.JPG?dl=0
Le 26/09/2017 à 07h12
Le 26/09/2017 à 07h14
C’est la mode en ce moment, comme les esclaves modernes auto-entrepreneurs de chez Deliveroo qui doivent aussi acheter leur vélo et sont payés à la tâche, comme à l’usine. C’est la France startup, c’est notre projeeeeet !!! " />
Le 27/09/2017 à 06h02
Mais au fait pourquoi ca s’appelle télétravail ?
Je vois pas bien ce que vient faire la télé la dedans…..
Le 27/09/2017 à 08h03
Parce que tu peux regarder la télé en travaillant.
Voilà.
Le 27/09/2017 à 10h58
Le 25/09/2017 à 09h41
La réforme du télétravail entre en vigueur : ce qui va changer
Les chauffeurs-routiers pourront télébloquer les autoroutes de l’information. " />
Le 25/09/2017 à 09h56
L’employeur pourra refuser, mais à condition de « motiver sa réponse ».
Cette seule ligne met tout le projet à l’eau. Il suffira de dire que la présence dans les bureaux est requise pour la sécurité des documents, que le poste nécessite d’assister aux réunions, ou simplement que la cohésion d’équipe est fragilisée, pour justifier le refus. Rien de chiffrable, mais ça sera suffisant.
Et cela évitera de dire qu’on n’a pas confiance au salarié qui veut travailler de chez lui pour jouer à la PS4 en pyjama, même si celui-ci peut démontrer que le travail avance (deux semaines sont suffisantes pour tester ce mode de travail).
Quant au non-remboursement des frais, c’est peut-être contraire au droit, mais qui va risquer de contester ça devant un tribunal pour se faire rembourser 50€ par mois ?
Le 25/09/2017 à 09h57
Le 25/09/2017 à 10h06
Dans l’absolu, les mesures ne me semblent pas mauvaises, en revanche je suis assez opposé à l’idée du non-remboursement des frais du télétravail. C’est comme le Navigo pour ceux qui vivent en Île-de-France, on le paie principalement pour aller travailler, et il est donc normal que l’entreprise en rembourse au moins la moitié.
Le 25/09/2017 à 10h15
Je pense que ça pourra se négocier au niveau de la boite
Le 25/09/2017 à 10h16
Qaund les frais se résument à ton forfait box et ton EDF, c’est assez hypocrite si on ne te force pas à passer sur une offre pro.
Sachant qu’une entreprise ne va pas gagner sur la place libérée vu que la personne sera quand même là de temps en temps (souvent 4j/5), cela ne fait que des frais pour l’entreprise. Quel intérêt?
Il serait par contre pas mal que ce texte pousse tous les DRH/DG à se repencher sur le sujet et que les mentalités évoluent. Car au final le seul argument restant contre est la difficulté de faire une réunion de visu et s’en passer 1j/semaine, c’est possible pour 90% des postes.
Le 25/09/2017 à 10h20
Oui et non : lorsque l’entreprise choisit ton lieu de mission c’est normal qu’il prenne en charge le trajet, mais si tu vas bosser au siège de l’entreprise, que tu connaissais au moment de signer le contrat, ça ne serait pas choquant que ce ne soit pas rembouser.
D’un point de vue écologique par contre c’est très bien que les frais de transport en commun soit en partie remboursé.
Pour le télétravail, rembourser l’abonnement internet je trouve ça assez inutile puisque les gens ne payent pas plus chère que pour leur utilisation perso. Je vois pas trop d’autres frais, mais si ils sont uniquement lié à une utilisation pro, pour mois ils devraient être remboursé.
Le 25/09/2017 à 10h22
Le 25/09/2017 à 10h26
Le 25/09/2017 à 10h27
Je suis patron d’une SARL de 20 personnes dont quasi tous sont en télé-travail au moins partiel.
Concernant la prise en charge des frais, c’est l’intérêt de l’entreprise de les prendre en charge, même si ce n’est pas obligatoire. Pourquoi ? Comme ce sont des frais, ils ne sont pas soumis à cotisation sociale. Donc c’est plus intéressant de faire un truc genre :
salaire 2000€ + frais 100€
que
salaire 2100€
évitez de répondre l’employeur fera salaire 2000€. Parce que je dirais qu’il aurait intérêt à faire “salaire 1900€ + frais 100€”.
Par ailleurs, ce qui m’intéresse à long terme, c’est voir l’effet que le télé-travail peut avoir sur la rémunération. Nos collaborateurs sont payés plutôt sous le tarif du marché. Et pourtant, aucun ne démissionne. Comme je ne les ai pas attaché par une chaîne, je déduis que les avantages du télé-travail ont aussi une valeur intrinsèque, qui va au delà de la question du coût du transport jusqu’au lieu du travail.
Le 25/09/2017 à 10h34
Le 25/09/2017 à 10h37
Le 25/09/2017 à 11h00
Je suis plutôt perplexe quant à la portée effective du texte. C’est sans doute un peu de liberté offerte au patron, mais en l’état le télétravail se définit plus par de nouvelles obligations pour le salarié (qui peut se le voir imposé comme refusé) que par un droit quelconque.
Le texte aurait pu, également, se montrer plus spécifique sur le non-remboursement des frais. Si l’équipement délocalisé est pré-existant et conforme aux attentes/directives de l’entreprise, on peut comprendre que l’absence de charge supplémentaire donne lieu à cette absence de remboursement. Dans le cas contraire, ça peut vite chiffrer constituer une vraie grosse dépense, abusive, à l’endroit du salarié. Outre le fait qu’on a pas toujours à disposition chez soi un lieu approprié, les coûts en matériel/logiciel/maintenance peuvent vite devenir exorbitants.
Je vois mal comment on pourrait coupler l’idée que le télétravail puisse devenir “obligatoire” en certaines circonstances tout en exonérant l’employeur des charges qui y seraient liées, par principe. Quitte à financer une entreprise, je préférerais que ce soit la mienne.
Le 25/09/2017 à 11h14
Souvenez vous du projet Aristote de google !
En analysant et en cherchant a faire un model d’une équipe “parfaite” ils ont échoué ! Entièrement !
L’âge, la cohésion, la proximité géographique, la parité, la hiérarchie, … rien de tout cela ne fait une bonne équipe. Un seul gros point ressort de toutes les études, la sécurité psychologique c’est à dire pouvoir s’exprimer et prendre des risques librement et sans jugement. En somme le respect mutuel tant dans les idées que dans les actions.
Au final les arguments anti télétravail sont quasiment tous caduques. Le seul argument valable finalement se trouve dans une environnement AGILE, car il est difficiel de faire des points quotidiens devant un tableau de bord sans être présent. Encore que, avec la vidéo, tout est possible !
Au sein de mes équipe de prestations de services (multi secteurs) le télétravail s’installe, et vite ! Finalement quand une société décide d’externaliser ou de commander un service à une autre, vous êtes dans le télétravail, la personne qui bosse pour vous n’est pas présente physiquement ;)
Le 25/09/2017 à 11h15
Très bonne analyse, et qui valide l’intérêt de cette mesure côté dirigeant.
Effectivement le salaire n’est pas le principal critère pour un salarié. En tout cas pas pour moi, je travaille un peu en décalé pour éviter le gros rush des bouchons (1h30 pour un trajet aller soit 3h sur la jourbée pour ces créneaux de rush dans mon cas) et une journée de télétravail serait encore un plus appréciable quitte à perdre 10% sur le brut.
Le 25/09/2017 à 11h17
Toutes les boites n’ont pas de syndicats, celles qui en ont sont même minoritaires (je ne sais plus le seuil de déclenchement, 10 ou 50 personnes, j’ai oublié et ça a peut-être changé avec la récente réforme du travail)
Le 25/09/2017 à 11h23
Le 25/09/2017 à 11h25
C’est pour le CE et DP qu’il y a un seuil. Les syndicats sont totalement optionnels…même avec 500 salariés ou plus.
Le 25/09/2017 à 11h26
Je suis de l’autre côté " /> (salarié cherchant un job en télétravail car à moyen terme ma femme va changer de job/ville donc je voudrais conserver le mien quelque soit la ville où on atterrira)
Et je suis prêt à faire un effort sur le salaire, par rapport à ce qu’on me propose dans un poste classique. Mais j’ai l’impression que quand on me propose de télé-travailler, j’ai tellement de chance, que je n’ai pas besoin d’un salaire en retour. La plupart de ces propositions sont des poste sans salaire, juste des parts de la société. Vu qu’elle est à peine créée, qu’il n’y a que l’idée d’un produit qui n’existe pas encore (justement, c’est moi, le dév, qui doit le faire), on me propose 10 ou 20% de quelque chose qui vaut 0 " /> Et on me dit que si je travaille bien, quand le produit sortira, je pourrais être le premier recrutement de la société. Bien sûr, ce n’est écrit nulle part, et de toute façon je serai mort de faim, et vivrai dans le rue, d’ici là " />
Le 25/09/2017 à 11h27
Exact, donc peu de chance que cela se décide de cette façon. Cela confirme mon propos, c’est illusoire de penser qu’on aura le remboursement des frais en espérant aller au tribunal. La loi prévoit sans, ce sera à accepter, ou pas de télétravail du tout. Et on restera à la traîne, comme d’hab…
Le 25/09/2017 à 11h32
Dans les frais à prendre en charge, il faut voir que quand on travaille de chez soi, on a besoin de chauffer pendant la journée, chose qu’on ne fait pas si on a un thermostat et que personne n’est présent.
Donc une prise en charge (à définir) de cet élément là (Gaz, électricté, fioul, …) serait pas mal. Je travaille 2 jours / semaine de chez moi et je vois bien l’écart de consommation par rapport aux années précédentes en plein hiver (c’est minime mais c’est présent).
Le 25/09/2017 à 11h37
Et pour répondre sur ta déduction, oui cela va au delà du simple coût du transport.
Quand on a ce confort de vie, on est évidemment prêts à faire un effort sur le salaire. Le jour où notre société aura compris ça, on aura fait un grand bond en avant.
Le 25/09/2017 à 11h39
Le 25/09/2017 à 11h46
Le 25/09/2017 à 11h47
Certains se cachent derrière les contraintes administratives, mais jusqu’à présent, ce sont souvent les pratiques managériales qui ont fait obstacle au développement du télétravail – plus que des problèmes de droit
Plus que les pratiques managériales, il y a aussi les méthodes de travail qui sont souvent à base de réunions, d’entretiens, de discussions formelles ou informelles… Toutes ces méthodes sont nettement moins adaptées au mode télétravail. (quant a savoir si ces méthodes sont efficaces, c’est une autre histoire)
Le 25/09/2017 à 11h51
Le 25/09/2017 à 12h10
“mais jusqu’à présent, ce sont souvent les pratiques managériales qui ont fait obstacle au développement du télétravail “Je confirme, y a des managers qui aiment avoir leur poulaillers sous la main à dispo dans les locaux, même si c’est pour ne pas dire bonjour quand leurs subordonnés sont là.
Le 25/09/2017 à 12h15
Heu, personne ne parle du temps de travail ?
Bon je suis en libéral option crève la faim, mais il y a des choses qui restent quand on bosse chez soi :
Enfin, je suis pour à fond, vous avez dit les avantages, mais souvent il y a certains problèmes à régler et un salarié, chez lui ou non, n’est que TRÈS rarement en position de force. D’ailleurs, en 2002, j’avais déjà un jour de télétravail dans ma semaine comme quoi c’est pas nouveau.
Le 25/09/2017 à 12h18
Pour l’histoire des frais y a quand même des grosses blagounettes qui vont se profiler.
1 - la sécurité : l’employeur à intérêt à imposer ses logiciels et règles pour le raccord d’un poste perso au SI de l’entreprise : emploi des VPN, les antivirus, mais aussi l’appartenance à un domaine Windows. Ca tombe bien les windows HOME ne peuvent pas se raccorder à un domaine. Donc version plus chère.
2 - possiblement imposer que le poste de travail ne soit pas celui où les gamins partagent leurs clés USB vérolées…
3 - après y a les contraintes telecom : SDSL ? raccord du “phone” du salarié distant sur le “standard” de l’entreprise (par exemple le salarié distant à une line directe dans la plage de numéro de la boite) ca suppose le matos commun de la boite, ca m’etonnerait que le gars a envie d’acheter un telephone cisco. Les abos avec GTR pour faire reparer le fibre ou l’ADSL en cas de panne ?
Le 25/09/2017 à 12h33
Le 25/09/2017 à 12h35
Ou bien comme déjà pas mal de boîtes on file un ordinateur portable avec un softphone (bon Skype for Business, au pire, mais sinon y a d’autres solutions qui marchent^^). Et tous les soft nécessaires dessus, en plus de la sécurité.
Et il y a aussi le VDI/bureau virtuel à la AWS Workspaces.
Pour les possibles coupures sur la ligne xDSL ou fibre, pour l’avoir fait plusieurs fois la 4G est vraiment une solution de secours valable (avec les boîtiers genre Netgear ou ceux fournis par les opérateurs).
Le 25/09/2017 à 12h38
Le 25/09/2017 à 12h40
Le 25/09/2017 à 12h42
Le 25/09/2017 à 12h44
C’est pas ca le truc : c’est la charge financière de ces solutions que la loi a modifié.