Après une amende record de 2,42 milliards d'euros en juin 2017 à l’encontre du moteur de recherche, la Commission remet le couvert. Elle inflige 4,34 milliards d’euros au même Google pour avoir abusé de sa position dominante afin d'imposer ce service sur Android.
Dans cette enquête débutée en 2015, Google est finalement reconnu coupable d’avoir infligé des restrictions aux fabricants et opérateurs, pour consolider le trafic vers son moteur de recherche.
Selon Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence, « ces pratiques ont privé ses concurrents de la possibilité d'innover et de lui livrer concurrence par leurs mérites. Elles ont privé les consommateurs européens des avantages d'une concurrence effective sur le marché important des appareils mobiles. Cette pratique est illégale au regard des
. »Trois accords de Google ont été épinglés par l’institution bruxelloise. L’accord antifragmentation, censé garantir la compatibilité de l’écosystème Android, le contrat de distribution des applications Play Services et enfin, celui relatif au partage de revenus. Que reproche exactement la Commission ?
Une vente liée au profit de Google Search
Google « a exigé des fabricants qu'ils préinstallent l'application Google Search et son navigateur (Chrome) comme condition à l'octroi de la licence pour sa boutique d'applications en ligne (Play Store) », expose la Commission. Cette vente liée a ainsi permis à Search d’être présente sur la quasi-totalité des appareils Android vendus dans l’Espace économique européen (EEE) depuis 2011. Même scénario pour Chrome, à compter de 2012.
Pour muscler son dossier, la Commission a comparé ce marché avec celui des Windows Mobile, où l’utilisateur doit télécharger ces applications s’il veut en profiter. Sans grande surprise, alors que sur Android 95 % des recherches sont effectuées sur Google, ce chiffre tombe à 25 % sur Windows Mobile, là où Bing se taille 75 % du marché.
Google a avancé des arguments pour justifier ces pratiques, en particulier la nécessité d’un retour sur investissement dans Android. Des justifications qui n’ont pas pesé à la porte de la Commission : « Google dégage des milliards de dollars de revenus annuels grâce à son seul Google Play Store, collecte de nombreuses données utiles pour son activité de recherche et de publicité grâce aux appareils Android et aurait tiré un flux important de revenus de la publicité contextuelle même sans les restrictions ».
Des rémunérations et des obstructions
Deuxième pilier de reproches, l’entreprise a rétribué plusieurs fabricants et des opérateurs mobiles pour qu’ils installent en exclusivité Google Search sur leurs appareils. En face, les concurrents ne pouvaient s’aligner en compensant la perte de recette
Enfin, la Commission considère que Google a restreint dès 2011 le développement de nouvelles versions open source d’Android. « Pour pouvoir préinstaller sur leurs appareils les applications propriétaires de Google, y compris Play Store et Google Search, les fabricants devaient s'engager à ne développer ou vendre aucun appareil fonctionnant sous un fork Android », comme Fire OS.
Ce comportement a eu un effet sur la concurrence, puisqu’il a empêché les utilisateurs d'accéder à d'autres versions du système d'exploitation Android. « En d'autres termes, du fait de cette pratique, c'est Google - et non les utilisateurs, les développeurs d'applications et le marché- qui déterminait effectivement les systèmes d'exploitation susceptibles d'être couronnés de succès ».
Google a justifié l’existence de cet accord antifragmentation, mais sans convaincre Bruxelles, selon qui la société « a pu s'assurer que les appareils Android utilisant ses applications et services propriétaires étaient conformes à ses exigences techniques, sans empêcher l'émergence de forks Android ». L’institution n’est même pas convaincue que des problèmes de compatibilité peuvent survenir.
Une position dominante
La Commission explique que sa décision « ne remet pas en cause le modèle open source ni le système d'exploitation Android en tant que tel ». Elle vise simplement à sanctionner les abus sur un tel marché.
La position dominante est assez simple à constater puisque Google occupe 91 % des parts de marché sur les 31 États membres de l'Espace économique européen (EEE). Sur le marché des systèmes d'exploitation mobile intelligents sous licence, Google obtient cette fois un score de 95 % sur l’ensemble de la planète, Chine exceptée.
De même, inutile de compter sur l’attitude des utilisateurs finaux pour diluer cette concentration, la Commission considérant « que cette concurrence n'exerce pas une pression suffisante sur Google en amont pour plusieurs raisons ».
Ainsi, les appareils Apple sont vus comme généralement plus chers que ceux sous Android. De plus, « les utilisateurs d'appareils Android doivent supporter des coûts d'adaptation lorsqu'ils passent à des appareils Apple, notamment la perte de leurs applications, de leurs données et de leurs contacts, et doivent apprendre à utiliser un nouveau système d'exploitation ».
Quand bien même les utilisateurs parviennent à migrer de l’un à l’autre, la révolution n’est que très limitée « puisque Google Search est le moteur de recherche par défaut sur les appareils Apple et que les utilisateurs d'Apple continueront donc vraisemblablement d'utiliser Google Search pour leurs recherches ».
Un abus de position dominante
Selon l’article 102 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne :
Est incompatible avec le marché intérieur et interdit, dans la mesure où le commerce entre États membres est susceptible d'en être affecté, le fait pour une ou plusieurs entreprises d'exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché intérieur ou dans une partie substantielle de celui-ci.
Ces pratiques abusives peuvent notamment consister à:
a) imposer de façon directe ou indirecte des prix d'achat ou de vente ou d'autres conditions de transaction non équitables,
b) limiter la production, les débouchés ou le développement technique au préjudice des consommateurs,
c) appliquer à l'égard de partenaires commerciaux des conditions inégales à des prestations équivalentes, en leur infligeant de ce fait un désavantage dans la concurrence
d) subordonner la conclusion de contrats à l'acceptation, par les partenaires, de prestations supplémentaires qui, par leur nature ou selon les usages commerciaux, n'ont pas de lien avec l'objet de ces contrats.
La somme de 4,3 milliards d’euros a été déterminée selon la valeur des recettes réalisées grâce à la publicité contextuelle sur Android dans l’EEE. La société dispose de 90 jours pour mettre fin à ces pratiques sous peine de se voir condamner à des astreintes monstres : jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires journalier moyen mondial d'Alphabet, sa société mère.
S’entame désormais un long échange avec la Commission pour trouver les pistes de correction. Dans tous les cas, Google a annoncé sa décision de faire appel devant les juridictions européennes, ce qui ne lui évitera pas le paiement de cette lourde amende entre-temps.
Cette affaire n’est peut-être que le début de bien d’autres puisque les concurrents qui s’estimeraient lésés par ces pratiques ont la capacité de demander des dommages et intérêts devant les juridictions civiles.
Les premières réactions
Les réactions ont été immédiates, et déjà des premiers concernés. Pour Sundar Pichai, la décision va « à l’encontre d’Android et de son modèle économique ».
D’après le PDG de Google, elle « dénote (…) d'une mauvaise appréciation de l'étendue du choix apporté par Android aux milliers de fabricants de téléphones et d'opérateurs de réseaux mobiles qui créent et vendent des appareils Android, aux millions de développeurs d'applications dans le monde entier qui bâtissent leur activité avec Android, et aux milliards d'utilisateurs qui peuvent désormais s'offrir des smartphones Android à la pointe de la technologie ».
Aux antipodes des conclusions bruxelloises, il affirme que les constructeurs restent libres d’inclure les services maison ou de préférer des outils concurrents. Au contraire, des restrictions imposées à cette liberté risquent de menacer l’équilibre de l’écosystème Android.
À l’opposé, Richard Stables, CEO de Kelkoo, applaudit : « avec cette décision, la Commission affirme que Google a enfreint la loi, en restreignant l'innovation et en pénalisant les moteurs de recherche et systèmes d'exploitation mobiles concurrents ». Dans un périmètre qui lui est cher, la société scrute les futures évolutions de l'affaire Google Shopping « afin que les remèdes mis en œuvre par Google offrent un choix varié et transparent pour les consommateurs ».
L’ICOMP (Initiative pour un marché concurrentiel équilibré), qui regroupe plusieurs organisations de l’e-commerce comme Mappy, Age Fotostock, le CEPID, ou encore Getty Images, estime que la Commission serait bien inspirée de lancer des investigations similaires, avec pour axe la question de la diversité culturelle, de la place de YouTube ou encore des Smart TV. « Imaginez un marché unique numérique où tous les opérateurs de télécommunication et les diffuseurs seraient redevables des décisions de Google concernant leur visibilité » s’interroge-t-elle.
L’Open Internet Project, lobby mobilisé contre Google, qui compte parmi ses membres Qwant, la SACEM ou Axel Springer, est sans surprise « très satisfait du fait que la Commission européenne ait compris comment Google utilise la position dominante du système d’exploitation Android pour entraver la concurrence sur divers marchés ».
À travers la voix de son président, Éric Leandri, l’organisation a la certitude « que l’Union européenne ne tolérera désormais plus ce genre de situation où les consommateurs européens sont incités à utiliser les services d’une entreprise dominante parce que cette entreprise s’assure que des services équivalents ne leur soient pas proposés par un concurrent dans des conditions loyales et équitables ».
Commentaires (66)
#1
DTC Google. " />
#2
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#4
Oui enfin l’Open Internet Project, n’a d’ouvert que son nom. Ce groupe de lobbyiste sacem, groupe de presse, etc…. n’est là que pour essayer de faire cracher Google.
#5
J’espère que les 4 milliards seront disuasif pour la prochaine fois…
#6
Cela changera-t-il vraiment les méthodes d’installation des produits Google ? Et donc… La part de marché de Firefox ? ^^
#7
et d’ici une semaine, on aura une nouvelle annonçant un accord entre google et la comission pour que rien ne change, mais qu’ils n’ont pu besoin de payer?
#8
Ce qui me dérangedans cette histoire c’est le système de « libreconcurrence » qui n’en est pas.
L’autorité de laconcurrence inflige une amende (qui n’est pas encore payé) 7 ansaprès le début des méfaits. C’est à chaque fois la même chose,que ce soit pour Intel, Microsoft etc.
Il existe un exemplede marché international où la concurrence est libre et non faussé ?
Et l’argent obtenuservira à développer des alternatives à Google ?
#9
Il aura fallu tout ce temps pour qu’ils réunissent assez de preuves pour lancer la procédure?
#10
Et on n’en a pas pas fini avec tout ça. Promouvoir la concurrence dans un milieu économique, c’est renforcer les plus forts et détruire les plus faibles. Et comme une entreprise est potentiellement « immortelle », à la fin des fins une seule ou un triumvirat va sortir du lot et seront de ce fait en situation de monopole.
La concurrence économique, ce principe autodestructeur servant à fabriquer des monopoles…
#11
Microsoft a du la payer son amende… Et pas qu’une au passage.
#12
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Je ne doute pas quel’entreprise la paye après des années de méfaits et puis desannées de procédures mais le mal est déjà fait et une amende nedédommage pas les concurrents et consommateurs lésés.
#13
Moi finalement ce qui me gêne, c’est que c’est le fait qu’Android soit plus “ouvert” que iOS qui fait qu’ils se font sabrer. Certes Apple ne compte que sur ses devices et aujourd’hui le nombre est très largement côté Android, ce n’est pas le même modèle. Mais y a un truc qui me chiffonne quand même.
Je vais pas pleurer pour Google champion de l’optim fiscale c’est clair, mais je préfère faire payer pour quelque chose qui est dû que par un biais qui me paraît plus ou moins contestable.
#14
Pour prendre un exemple de comparaison, quand Orange détient une majorité des parts de marché d’un secteur d’activité, Orange négocie bien un accès de ses rivaux à ses propres infrastructures à prix réglementé quand les autorités publiques le lui demande. Alors pourquoi Google n’autoriserait pas un constructeur à mettre autre chose que Google search en page d’accueil ? C’est pas compliqué : dès qu’on devient hégémonique sur un marché, on sait qu’on aura des comptes à rendre aux autorités de la concurrence. Google joue le même jeu que Canal avec la fusion de CanalSat/TPSet d’autres : on joue la montre, on fait tout pour passer entre les mailles du filet, et parfois on paie une amende (voire même plus).
#15
B. Bayart en parlait déjà en 2012 …
https://www.youtube.com/watch?v=r0d91EmGHYQ
A la minute 30 environ. même si c’était au sujet de la NetNeutralité
#16
7 ans pour s’en apercevoir, depuis tous leurs concurrents sont morts et enterrés… et que faisait la France sur ce dossier pendant tout ce temps? " />
#17
Mais absolument pas. S’ils se font prendre c’est pas parce que c’est plus ouvert qu’iOS…. Quand Microsoft a mangé pour IE c’était parce que Windows était plus ouvert qu’OS X ?
L’abus de position dominante c’est pourtant explicite…
#18
https://youtu.be/r0d91EmGHYQ?t=1790 histoire d’éviter un clic ;)
#19
#20
Oui tu n’as pas tort. Je taffe dans une boite qui construit ses propres appareils sous Android, et il est effectivement difficile (mais pas impossible) de contourner les services Google comme premier contact, comme du temps où Windows s’est pris une amende salée pour abus de position déterminante pour IE.
Mais en sortant d’une pure notion juridique ou quoi que ce soit, et bien qu’Apple soit le seul constructeur sur son OS (donc qu’il est normal qu’ils aient plus de marge de manoeuvre), je trouve qu’il devrait y avoir 2 poids 2 mesures, surtout que les ventes du playstore restent inférieures à celle de iTunes en valeur. Certes ils ne sont pas hégémoniques sur le marché et ont une part maintenant assez minoritaires ne serait-ce que dans les smartphones. Mais ils ont su créer avec talent (un talent bien marketing notamment mais c’est mon avis) leur propre marché sur lequel ils jouissent d’un contrôle intégral, quitte à changer les règles du jeu et laisser sur la route des services qui ne leur plaisaient pas ou pourraient leur faire du tort (y compris commercialement).
Du coup c’est faire ce procès uniquement à Android qui me gêne un peu. Je préférerai une problématique un peu plus large sur le fait de proposer un OS grand public pour des appareils qui sont aujourd’hui des biens de consommation de masse (smartphones, tablettes, ordis bien sûr, et la myriade d’objects connectés qui arrivent). Une problématique bien velue, tant les grands OS ont aujourd’hui des logiques différentes. Google n’a jamais fait (/racheté) Android pour la beauté du geste il n’y a pas de doutes. MAis rien n’empêcherait (théoriquement) un pays ou un ensemble de pays (au hasard l’UE) d’imposer une ouverture de la concurrence sur certains services. Google se prend une amende pour son moteur de recherche, qui encore aujourd’hui est de loin sa plus grosse source de cache (couplé avec les adwords/sense). Mais quid des boutiques d’applis? Du fait qu’ils soient tout simplement non autorisés qu’il y ait une concurrence là-dessus, en gros sur du service.
Quand tu achètes un nouveau device Android et que tu le hard reboot, qu’est-ce qui passe? tu passes par un écran de config made in google avec l’étape obligée d’entrer/créer ton petit compte. Tu peux sauter cette étape certes (et je crois que c’est impossible dans le cas d’un iphone).
La question est vaste et j’ai pas forcément des idées arrêtées en la matière, mais là les motivations avancées par la Commission me laissent un sentiment d’inachevé voire de prétexte pour faire raquer un peu Google. On peut mettre ça dans la balance et se dire que c’est de bonne guerre " />. Mais au regard des règles qui gouvernent l’économie actuellement, je préfère avoir des règles claires et un projet cohérent sur ces questions plutôt qu’une Commission obligée de faire sa demi-fouine en invoquant une clause ou un article du code de commerce. Sans m’en taper le cul par terre à tous les niveaux les RGPD sont un bon exemple (peut-être le seul) qui montre que des leviers sont possibles. Mais bon y en a d’autres choses à faire et on peut pas attendre 15 ans à chaque fois. On va attendre combien d’années pour savoir si Google va les payer ses 4milliards, comment ça va être aménagé, etc. Ok, si ça empêche pas de voir plus loin que cette lorgnette.
#21
Je suis tout à fait d’accord. Je te laisse lire la réponse faite plus haut pour expliquer ce qui me chiffonne un peu. Encore une fois on a la même lecture de ce procès-ci, qui n’est pas moins mérité que MS à son époque.
#22
Regarde ma réponse en #20 stp je développe un peu plus. Encore une fois je suis tout à fait d’accord, et je connais bien le sujet puisque ma boite fait dans le hardware, tablettes notamment, sous Android évidemment.
Encore une fois rien ne me “dérange” exactement dans ce procès. C’est juste que la Commission me semble monté au front et se mobiliser sur ce qui n’est qu’une partie d’un ensemble plus global.
Tu me diras, ça n’empêche pas de commencer par là, et au moins y a des leviers d’ordre juridiques plus facilement actionnables. Certes. Si ça n’empêche pas de faire la seule chose qui devrait être faite : avoir un projet qui permette (à l’Europe par exemple) de poser un peu ses règles du jeu, dans un esprit fair et surtout bcp plus transparent. Mais si sur ce sujet il concentre leur force de travail sur cette seule option, ce serait vraiment passer à côté de gros enjeux.
#23
La différence entre Apple et Google c’est que Android est en position dominante, pas iOS. Android, c’est 80% du marché des smartphones, iOS seulement 20% (en volume, en valeur c’est différent). Google étant en position dominante, la commission européenne a considéré qu’il en abusait. Apple ne l’est pas, il n’y a donc pas besoin de le poursuivre.
Ce qui est condamnable, ce n’est pas d’être en position dominante, ni d’imposer ses services, c’est de lier les deux et profiter de sa position dominante pour réduire la concurrence.
C’est pour ça que Miscrosoft a été condamné à proposer un autre navigateur que IE, alors Apple n’a eu aucun problème avec Safari.
#24
À travers la voix de son président, Éric Leandri, l’organisation a la certitude « que l’Union européenne ne tolérera désormais plus ce genre de situation où les consommateurs européens sont incités à utiliser les services d’une entreprise dominante parce que cette entreprise s’assure que des services équivalents ne leur soient pas proposés par un concurrent dans des conditions loyales et équitables ».
Vente liée, Windows, toussa …" />
#25
est-ce que tu pourrais expliquer un peu, parce-que là j’ai l’impression qu’il y a des étapes logiques qui manquent…
Ta proposition est : promouvoir la concurrence économique revient à renforcer les plus forts et à créer des situations de monopoles économiques.
En prenant l’inverse : ne pas promouvoir la concurrence économique… ça aurait quel effet…?
#26
La sacem nous faisant chanter ? Eh bien dansons maintenant " />
#27
Ne pas oublier un petit détail : Android fait 80% des smartphones, mais (comme c’est dit dans la news), c’est 95% du marché des OS de smartphones. (j’aurais même dit 99% perso)
La nuance est là.
Maintenant, avec Windows mobile, FirefoxOS, Ubuntu et autres qui sont morts, et ios et Blackberry qui ne sont pas disponibles sur le marché, si tu veux fabriquer des smartphones, que ce soit payant ou pas, il te reste quoi comme OS à mettre dedans ?
#28
Il faut arrêter avec cette histoire de vente liée … Une licence Windows Home OEM coute 17$ environ au Fabricant … Et c’est d’ailleurs à mon avis au vu du prix de la licence que Microsoft n’a jamais été emmerdé sur ce point.
De plus, Microsoft ne t’interdit pas d’installer Linux sur ta workstation fraichement achetée … Tu refuse le cluf tu lui colle ta clé bootable d’install Linux ou autre et tu install et ho magie ça fonctionne !
Ne pas confondre le prix boite et le prix OEM pour la licence Microsoft
#29
#30
Sur l’effet de l’amende, le titre de 20minutes m’a bien fait rire: “Pour Google, une amende de 4,3 milliards d’euros «est un PV de stationnement»”…
#31
#32
#33
Je ne connais pas bien les droits européens et autres. Mais j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi on a obligé Microsoft à donner l’obligation à l’utilisateur de choisir son navigateur internet sur Windows et qu’on n’oblige pas Google avec Android ou même Apple avec ses OS à faire de même puisqu’ils sont tous les deux dans une position ultra dominante. Bref, j’ai l’impression que l’histoire se répète sans qu’on ne tire de leçons.
#34
Comme pour les autres plus haut : tout à fait d’accord avec toi. Mon commentaire ne vient pas d’une incompréhension de la loi, mais d’une légère amertume sur l’insuffisance e l’esprit de la loi " />
#35
Apple n’est pas dans un position dominante sur le marché des PC/téléphones.
#36
moi ce qui me fait peur c’est que google lache android pour faire des téléphone pixels à base de fuschia et que android devienne un symbian avec un store par constructeur de telephone …bjr la secu …
#37
Ce que je trouve marrant dans cette affaire, c’est que des gens qui se prétendent “libéraux” critiquent cette amende, alors que justement Google a tout fait pour étouffer toute initiative qui aurait pu donner plus de concurrence " />
Sinon je ne suis pas sûr que cela change quelque chose pour les utilisateurs.
Google a avancé des arguments pour justifier ces pratiques, en
particulier la nécessité d’un retour sur investissement dans Android.
Des justifications qui n’ont pas pesé à la porte de la Commission : « Google
dégage des milliards de dollars de revenus annuels grâce à son seul
Google Play Store, collecte de nombreuses données utiles pour son
activité de recherche et de publicité grâce aux appareils Android et
aurait tiré un flux important de revenus de la publicité contextuelle
même sans les restrictions ».
Je suis prêt à payer pour avoir un Android nu, sans les Gapps et tout ce qui est installé par défaut, ou a minima qu’elles soient désinstallables (j’inclus ce qui n’est pas ‘app’ mais participe à la collecte de données). Mais je doute que cela arrive un jour, car elles rapportent bien plus que ce que gagnerait Google en ne les proposant pas. Nos données sont bien plus rentables qu’on ne le croit…
#38
Peut-être. Mais pourquoi attendre qu’un OS soit en position dominante pour lui imposer des règles qui seraient de bon ton de lui imposer dès le départ. Les lois européennes devraient par exemple imposer à un OS de donner le choix à l’utilisateur de son navigateur internet et son moteur de recherche. Ne pas attendre qu’il soit en ultra monopole pour lui infliger une sanction.
#39
Quand je pense à Firefox OS :/
Ou mieux, à Seabird en 2010. Je me rappelle encore de mon érection lors du visionnage de la vidéo présentant le concept.
#40
#41
Grave.
Espérons que dans 15 ans l’Union Européenne s’attaquera au fait qu’il est impossible d’acheter un téléphone sans OS et/ou de changer d’OS facilement.
A ce moment là, on aura des alternatives :/
#42
alphabet: un bénéfice net de 19,5 milliards de dollars en 2016
ce qui ferait une amende de 22% de son CA de 2016… c’est déjà pas mal :-)
#43
Et BIM Dans Ta Google…
#44
#45
JE vois pas très bien ce qui te fait craindre une telle évolution. Perso je pense que ce n’est pas du tout ce vers quoi va Google.
#46
Ne pas confondre bénéfices et CA ;)
#47
Tout à fait ! je me suis trompé de nom
je parlais des bénéfices, chiffre qui est plus pertinent
#48
Certes, mais Ramaloke a raison.
Comparaison : je ne paye jamais mes stationnements en ville, j’ai un PV par mois, toujours moins cher que l’abonnement à 80€. Evidemment, avec le PV à 150€, je ferais plus ça…
L’amende doit être supérieure au gain que le comportement délictueux a entraîné… (qui est fort difficile à calculer dans le cas de google, nettement moins dans le cas du stationnement évoqué ;) )
PS: en vrai je suis en vélo
#49
Et oui l’amende doit avoir un effet dissuasif on est bien d’accord.
#50
#51
Dans cette histoire, ce n’est pas tant le prix de la licence qui est gênant mais le fait que ça a permis à Microsoft d’inonder le marché et à terme toute forme de concurrence.
#52
Je ne vois pas bien la différence entre ce que demande google à ses partenaires et ce que propose la concurrence (Apple Microsoft)
les services google (play, search, google now etc….) sont nécessaire à l’utilisation du smartphone.
j’ai l’impression de revoir le coup de Microsoft qui se fait épingler parce qu’il fournissait Windows media player d’office avec Windows. on l’a ensuite obligé à coup de millions d’amende à sortir un Windows N qui ne s’est pas vendu parce qu’au final les gens voulaient le media player.
que faire d’un téléphone Android sans les services Google ?
Que penser de la tablette amazon qui interdit purement et simplement l’installation du play store de google?
est-ce mieux?
Je comprends bien qu’il y a de la concurrence déloyale vis à vis de la concurrence dans certains services notamment de recherche ou de régie pub mais est-ce que cela justifie les 4 milliards? pas sûr.
Ils feraient mieux de forcer Google et consort à payer les impôts qu’ils sont sensés payer en Europe.
#53
#54
PArfaitement d’accord sur ce point, que je soulève un peu dans mon commentaire #20. Les durée de traitement de ces affaires sont telles que ça ne va guère changer la donne pendant un bon moment.
#55
On peut tout à fait se passer des services Google sur Android, dans ma boite qui construit son propre hard, on peut effectivement proposer de les désactiver (mais pas de les supprimer en revanche).
Quant aux boutiques il en existe des alternatives, même si leur statut ne me paraît pas clair vis à vis de la pure légalité.
#56
Certains stores alternatifs sont parfaitement légaux et parfois même très recommandables, comme F-Droid, par exemple.
#57
F-Droid pas de pb puisque les APK sont celles d’applis libres de droit. Mais franchement, ça reste ultra limité, et à part qqs incontournables (firefox, VLC…), la grosse majorité des applis tirent franchement la gueule.
Pour l’instant, le libre n’a pas du tout percé sur Android, mais alors pas du tout. A quand ne serait-ce qu’un libre office? (y a bien qqs applis qui essayent comme Andropen Office mais c’est juste dégueu à utiliser)
#58
#59
Bluffing or not bluffing that is the question
Mais la réaction était prévisible, “ok je fais payer”
The free distribution of the Android platform, and of Google’s suite of applications, is not only efficient for phone makers and operators—it’s of huge benefit for developers and consumers. If phone makers and mobile network operators couldn’t include our apps on their wide range of devices, it would upset the balance of the Android ecosystem. So far, the Android business model has meant that we haven’t had to charge phone makers for our technology, or depend on a tightly controlled distribution model.
https://www.blog.google/around-the-globe/google-europe/android-has-created-more-…
#60
#61
#62
Ah oui c’est une idée mais c’est pas forcément facile à mettre en place. Quand tu vois que le gouvernement actuel propose aux start-ups de pouvoir demander une dérogation pour ne pas avoir à respecter certaines lois au noms de l’innovation, anticiper les abus que peuvent engendrer des méthodes de “growth hacking” me semble bien loin d’être leur préoccupation.
#63
On ne le saura peut-être jamais.
Dans mes souvenirs, je ne vois aucune distrib linux tenter de vendre des machines en magasin. Je pense surtout que ce sont HP, IBM et consort qui ont permis à Microsoft d’inonder le marché de Windows plus que de Microsoft lui même. Meme si ils ont certainement usé de technique commercial pas très fair play.
Mais au final Google et son don’t be evil a fait et continu de faire au final bien pire que Microsoft (ça c’est mon point de vue)
#64
#65
Du côté des constructeurs, c’est principalement Dell qui a une offre avec Ubuntu à ma connaissance. Ensuite il y a ceux qui sont un peu plus de niche tels que Clevo, etc.
Pour la dernière remarque, oui, Google a fait les mêmes saloperies que Microsoft. Je pense par exemple à Waze qui était disponible sous Windows Phone et arrêté suite au rachat, l’installation de Chrome en mode malware et poussé via des bannières anxiogènes sur les sites de la sphère Google, etc.
Mais ils bénéficiaient encore de leur aura “cédégentils” là où Microsoft est classé en “Mal Absolu” depuis plus longtemps.
Alors qu’ils sont aussi pourris l’un que l’autre…
#66
Très peu d’éditeurs mettent leur APK en téléchargement sur leur site, et ca se fait tout simplement de moins en moins.