Travail gratuit : bilan de la rencontre entre les graphistes et Axelle Lemaire
Rencontre gratuite
Le 24 juillet 2014 à 06h20
6 min
Droit
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Suite à l'affaire Creads et à la lettre ouverte de TravailGratuit adressée directement à Axelle Lemaire, cette dernière a reçu en début de semaine une dizaine de personnalités du monde des graphistes afin d'aborder la problématique. Compte rendu.
Depuis la visite éclair chez Creads d'Axelle Lemaire, la secrétaire d'État chargée du Numérique, les dents grincent chez les graphistes français. Il faut dire que la compagnie, comme bien d'autres, est pointée du doigt pour dévaloriser le travail des graphistes et généraliser le travail gratuit, dès lors que sur des dizaines voire centaines de projets, seuls un, deux ou trois sont rémunérés. Le mois dernier, une lettre ouverte expliquant l'agacement de la profession a donc été mise en ligne. Adressée à la secrétaire d'État au Numérique ainsi qu'aux ministres de la Culture et du Travail, la lettre a été signée par plus de 7 000 personnes à ce jour.
Pas connaissance du fonctionnement économique de Creads
Pour refroidir les esprits et tenter de trouver des solutions au problème, une réunion de plus de 2 heures a ainsi été organisée lundi soir à Bercy. Étaient entre autre invités Geoffrey Dorne (frère du blogueur Korben), Julien Dudebout (de MarieJulien.com) ou encore des membres de l'Alliance Française des Designers (AFD). De longs comptes-rendus de la rencontre ont déjà été publiés par certains d'entre eux. C'est notamment le cas sur Graphism.fr (par Geoffrey Dorne), Les Graphisteries (par Philippe Gelas), Aether Concept (par Sébastien Drouin), ainsi que sur KobOne (par Julien Clément).
En résumé, Axelle Lemaire a en premier lieu expliqué pourquoi elle avait visité Creads et vanté ses mérites. En mai dernier, soit un mois après sa mise en place, elle visitait alors de nombreuses start-ups françaises dans la même journée. Elle n'est ainsi restée chez Creads qu'une poignée de minutes, sans prendre le temps de s'informer précisément sur le fonctionnement de son modèle économique. Elle était alors plutôt intéressée par les emplois créés par la jeune pousse parisienne. Le secrétaire d'État a ensuite regretté le peu d'union et donc de représentativité entre les graphistes de France, sachant que nombre d'entre eux ne préfèrent pas adhérer à l'AFD.
Le véritable sujet de fond a par la suite été abordé, à savoir la légalité même de ce type de services. Dans leur lettre ouverte, les auteurs indiquaient notamment que les professionnels mais aussi particuliers « y travaillent sans contrats ni statuts au mépris des plus élémentaires obligations légales ». Leurs revendications étaient ainsi les suivantes : que le gouvernement clarifie sa position, qu'un contrôle soit mis en place autour des sociétés visées vis-à-vis du travail clandestin, et enfin que soit ouvert un groupe de travail pour trouver des mesures « qui permettraient d'encadrer et de limiter plus efficacement l'exploitation du labeur non rémunéré, tant sur un plan éthique et qualitatif que légal ».
Entre concurrence déloyale et travail dissimulé
Concernant les plateformes comme Creads, l'une des pistes proposées est d'invoquer le motif de concurrence déloyale. « Mais cela passera obligatoirement par une case « structuration du mouvement ». À nous de faire le nécessaire » explique ainsi Philippe Gelas. Autre angle d'attaque, le travail dissimulé pourrait aussi être exploité, ce qui impliquera là encore de la part des graphistes la mise en place d'une structure.
Le fonctionnement même de Creads ne plait pas à tout le monde
Sur le point précis du travail gratuit, Axelle Lemaire a estimé que cela avait tout de même l'immense avantage de donner de la visibilité aux jeunes créatifs. « Les plateformes de crowdsourcing instrumentalisent la promotion du jeune créatif à des fins commerciales. A nous de proposer une alternative pour mettre en avant les jeunes créatifs » a pour sa part résumé Philippe Gelas dans son compte rendu.
« Axelle Lemaire ne peut pas condamner quelque chose qui n’existe pas »
Julien Clément note de son côté que la secrétaire d'État a rappelé qu'il n'y a pas de jurisprudence en matière de « travail gratuit » et que par conséquent, seule une attaque en justice pourrait permettre de débloquer les choses. En attendant, « il n’y aura aucune chance pour que le terme de « travail gratuit » ne puisse être utilisé ou prononcé par un membre de l’administration ou gouvernement. Axelle Lemaire ne peut donc pas condamner quelque chose qui n’existe pas – au sens juridiquement prouvé. »
Autre remarque majeure, la secrétaire d'État n'a pas caché sa crainte de voir les plateformes étrangères capter le marché du crowdsourcing des graphistes si le gouvernement venait à légiférer trop activement sur le sujet, par exemple en imposant d'autoriser exclusivement des graphistes déclarés sous un statut spécifique. « Nous lui avons clairement expliqué que l’idée de demander du travail gratuitement et payer seulement si ça plaît était un phénomène de plus en plus courant auquel nous sommes confrontés indique pour sa part Sébastien Drouin. Par ailleurs, nous ne serions pas pénalisés par l’absence d’entreprises de crowdsourcing en France, celles-ci ne payant déjà pas leurs participants. Énormément de graphistes touchent des entreprises locales en direct qui ne vont pas à l’étranger pour chercher un prestataire. »
« Axer sur la qualité (...) c’est indirectement nuire aux entreprises de crowdsourcing »
Selon les différents intervenants présents lors de la réunion, la question de la qualité est régulièrement revenue sur le tapis. En effet, les graphistes qui collaborent avec les plateformes de crowdsourcing ne rencontrent jamais directement les clients, n'ont que peu d'informations et ont un temps limité. En somme, la personnalisation est limitée et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Les graphistes qui ne souhaitent pas participer à ce type de plateforme doivent ainsi jouer sur ce point fondamental. Un point de vue partagé par la plupart des personnes présentes sur place, et notamment Sébastien Drouin, qui explique qu'« axer sur la qualité, en faire la promotion et la mettre en avant dans l’importance d’une bonne communication, c’est indirectement nuire aux entreprises de crowdsourcing ».
Enfin, probablement au mois de septembre, divers graphistes seront mis en relation avec la DAJ (Direction des Affaires Juridiques) de Bercy, ceci afin de discuter de leurs revendications d'un point de vue juridique. Le ministère de la Culture, qui travaille sur un guide pédagogique et une charte de bonnes pratiques sur le design et les commandes de marchés publics, pourrait aussi recevoir les graphistes, sachant qu'une cellule design a récemment été ouverte. Le gouvernement compte de plus créer des sites et des outils afin de favoriser la mise en relation entre les PME et les spécialistes du secteur.
Travail gratuit : bilan de la rencontre entre les graphistes et Axelle Lemaire
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Pas connaissance du fonctionnement économique de Creads
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Entre concurrence déloyale et travail dissimulé
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« Axelle Lemaire ne peut pas condamner quelque chose qui n’existe pas »
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« Axer sur la qualité (...) c’est indirectement nuire aux entreprises de crowdsourcing »
Commentaires (126)
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Abonnez-vousLe 24/07/2014 à 09h18
Vous savez, si ces systèmes n’étaient que de “bêtes” appels d’offre comme les autres, des graphistes indés qui bossent depuis10 ans et connaissent très bien comment fonctionne le secteur ne se seraient pas emmerdés à lutter contre, et une secrétaire d’État ne leur aurait pas consacré une réunion de plus de deux heures pour tenter de démêler cette affaire.
Essayez d’aller au-delà de l’analyse simpliste et de vous demander pourquoi ces plateformes font autant de remous : ce n’est pas parce que 7000 créatifs sont plus bêtes que vous et n’ont rien compris au métier…
Le 24/07/2014 à 09h20
la question de la qualité est régulièrement revenue sur le tapis. En effet, les graphistes qui collaborent avec les plateformes de crowdsourcing ne rencontrent jamais directement les clients, n’ont que peu d’informations et ont un temps limité. En somme, la personnalisation est limitée et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Les graphistes qui ne souhaitent pas participer à ce type de plateforme doivent ainsi jouer sur ce point fondamental. Un point de vue partagé par la plupart des personnes présentes sur place
On en revient à ce que j’avançais dans le précédent article:
je pense que c’est une tempête dans un verre d’eau.
Pour ceux qui ont un peu de bouteille et de mémoire, on a eu la même histoire pour le développement, avec codeur.com, progonline, et équivalents.
Au final, ce sont des sites remplis de prestataires amateurs et de gars au status fragile (auto-entrepreneur étudiant qui fait ça sur son temps.libre, , …). Ces prestataires n’intéressent pas les clients qui ont un vrai besoin de professionnel, donc de qualité, de suivi, de disponibilité, de long terme et surtout de confiance.
Donc au final, ce site va adresser le marché des clients qui ont un besoin et pas le pognon pour payer ce que ça vaut, et donc qui ne regardent que le prix au détriment de tout le reste.
Et pour les prestataires professionnels, les vrais, ça tombe finalement bien, parce ce n’est de toute façon pas avec ces clients désargentés qu’ils auraient trouvé l’activité qui les fera bouffer à la fin du mois.
Le 24/07/2014 à 09h23
Y a de cela quelques années, j’étais tombé sur ce genre de sites.
Aussitôt je m’étais dis :
Bordel, ils ont trouvé le système pour faire travailler les gens gratuitement en majorité, et la j’avais quand même halluciné grave !
Le 24/07/2014 à 09h31
“on a eu la même histoire pour le développement, avec codeur.com, progonline, et équivalents. ”
Pas du tout.
Les sites dont tu parles sont des places de marché, où les prestataires proposent des devis pour remporter des projets.
À aucun moment il n’y est question de livrer des projets finis ni même entamés.
Si tu veux avoir un parallèle “codeur” de ce qui se passe chez les graphistes, c’et plutôt du côté des Hackathon exploités par des entrerprises privées que tu dois te tourner.
Quand tu vois Suez ou Axa faire développer leurs prochaines appli à 200 gogos pour n’en payer qu’un seul, tu commences (j’espère) à voir le problème.
Les mêmes manœuvres sont en cours dans d’autres secteurs. Donc non, très loin de disparaître, je pense que ces systèmes se répandrons bientôt un peu partout si rien n’est fait.
Le 24/07/2014 à 09h36
Le 24/07/2014 à 09h36
Le 24/07/2014 à 09h43
Le 24/07/2014 à 09h47
Le 24/07/2014 à 09h49
Le 24/07/2014 à 09h51
Lire ce lien mieux comprendre mon point de vue :
Adresse Web :
http://www.lesgraphisteries.com/2014/05/30/axelle-lemaire-encourage-le-travail-gratuit-chez-creads/
" />
Le 24/07/2014 à 09h53
Mais qu’est-ce qui pousse les gens à participer à ce genre de site ?
Le 24/07/2014 à 09h53
Le 24/07/2014 à 09h54
Le 24/07/2014 à 09h58
Le 24/07/2014 à 09h58
Tu ne comprends pas ce que je dis, mais j’aurais dû le préciser car c’était pas clair : je parle des 7000 personnes qui ont SIGNÉ la lettre contre ces plateformes.
Si le lis le reste de mes messages tu verras que je suis totalement d’accord avec toi.
Et ce que j’essayais de dire c’est que beaucoup de gens (par exemple, dans les présents commentaires) ont tendance à s’imaginer plus malins que des gars qui sont dans le métier depuis 10 ans ou que 7000 pros indignés et balayent ces revendications en leur expliquant que c’est juste un appel d’offre, alors que c’est eux qui n’ont pas compris en quoi ça consiste réellement.
Souvent d’ailleurs, ce sont des personnes qui n’ont aucune expérience des appels d’offres dans le graphisme qui prétendent nous expliquer comment ils fonctionnent…
Le 24/07/2014 à 10h00
Le 24/07/2014 à 10h55
Le 24/07/2014 à 10h55
Le 24/07/2014 à 10h55
Le 24/07/2014 à 10h56
Le 24/07/2014 à 10h57
Le 24/07/2014 à 11h03
Le 24/07/2014 à 11h05
Le 24/07/2014 à 11h07
Le 24/07/2014 à 11h08
Le 24/07/2014 à 11h12
Le 24/07/2014 à 11h15
Le 24/07/2014 à 11h22
Le 24/07/2014 à 11h24
Question (sérieuse): en quoi est-ce que cela se distingue de ce qui est en train actuellement de se passer entre les taxis et tous les Uber de ce monde?
De ce que je vois en rien, mais je rate peut être quelque chose.
Le 24/07/2014 à 11h25
Le 24/07/2014 à 11h25
Le 24/07/2014 à 11h25
Le 25/07/2014 à 03h06
Le 25/07/2014 à 07h05
Le 25/07/2014 à 08h25
Le 25/07/2014 à 08h31
Et les projets OpenSource tuent aussi le métier de programmeur et sont aussi de la concurrence déloyale ? " />
Le 26/07/2014 à 05h36
Le 26/07/2014 à 05h56
Le 26/07/2014 à 12h53
Le 26/07/2014 à 13h30
Le 26/07/2014 à 14h23
Le 26/07/2014 à 15h31
Le 26/07/2014 à 18h59
Le 28/07/2014 à 06h36
Le 28/07/2014 à 06h57
Le 24/07/2014 à 08h12
Le 24/07/2014 à 08h15
Le 24/07/2014 à 08h15
Je vais surement m’attirer la foudre des graphistes et designers ici mais je fais travailler très souvent des graphistes et parfois c’est vraiment pas facile.
le problème est que la limite entre “artiste” et “prestataire” est souvent floue…
Du coup il faut choisir, soit tu te considère comme un artiste mais alors tu acceptes tout le coté concours, télé-crochet, crowdsourcing etc… car on a jamais vu un chanteur débutant se plaindre de ne pas être payé pour avoir enregistré ces démos…
Soi tu es un prestataire qui répond à une commande sans état d’âme, et alors la je trouve normal que tout travail mérite salaire.
Mais pour l’avoir déjà vécu, aller voir un graphiste free lance a qui tu as déjà versé une avance et lui dire “ton travail ne nous a pas vraiment convaincu, il faudrait que tu nous proposes autre chose” et là c’est le drame 3 fois sur 5… ta l’impression d’avoir demander à Mozard de récrire une de ses partitions….
Tu as plus vite fait de monter un concours…
Le 24/07/2014 à 08h21
Le 24/07/2014 à 08h27
Le 24/07/2014 à 08h29
Le 24/07/2014 à 08h38
Le 24/07/2014 à 08h44
Plusieurs réponses, qui demandent temps, talent, ressources, pour au final un seul élu, et les autres peuvent aller se gratter : ils sont donc contre le principe de l’appel d’offre ?
Le 24/07/2014 à 08h48
Le 24/07/2014 à 08h48
Le 24/07/2014 à 08h52
Le 24/07/2014 à 08h58
Le 24/07/2014 à 09h00
Le 24/07/2014 à 09h03
Le 24/07/2014 à 09h04
Le 24/07/2014 à 09h12
Jarodd, là où tu fais erreur (et tu n’es pas le seul), c’est que le principe de base de ces plateformes dépasse très largement celui des appels d’offres.
D’une part parce que les vrais appels d’offres sont bel et bien rémunérés (et oui), d’autre par parce que ce n’est pas du tout le même travail qu’on y demande.
Je t’incite à lire ce billet qui fait le claire sur l’amalgame ambiant :
>>http://www.lesgraphisteries.com/2014/07/02/les-plates-formes-de-crowdsourcing-si…
Le 24/07/2014 à 11h27
Le 24/07/2014 à 11h29
Le 24/07/2014 à 11h32
Le problème exposé ici n’est pas de savoir si un graphiste trouve ou non du travail, mais le fait que les entreprises qui ont besoin d’un graphiste préfèrent organiser un concours ou le gagnant aura droit à un ptit truc.
En poussant le problème beaucoup plus loin, on peut imaginer demain une entreprise qui a disons 10 000 employés, et qui décident de ne payer que le meilleur (ou les 10 meilleurs). Du coup l’entreprise profite du travaille des 10 000 employés, mais ne dépense que 1 salaire pour ça…
Le 24/07/2014 à 11h39
Le 24/07/2014 à 11h40
Le 24/07/2014 à 11h41
Le 24/07/2014 à 11h45
Le 24/07/2014 à 11h45
Le 24/07/2014 à 11h48
Le 24/07/2014 à 11h50
Le 24/07/2014 à 11h51
Le 24/07/2014 à 11h54
Le 24/07/2014 à 11h54
Le 24/07/2014 à 11h56
Le 24/07/2014 à 11h59
Le 24/07/2014 à 12h03
Le 24/07/2014 à 06h29
Le 24/07/2014 à 06h40
Tiens ça me donne une idée ce principe de payer si ça plait. Je vais payer mes impôts si ce que le gouvernement fait me plait lol.
Sur le point précis du travail gratuit, Axelle Lemaire a estimé que cela avait tout de même l’immense avantage de donner de la visibilité aux jeunes créatifs.
Ha le discours qu’on entend aussi dans le monde de la photo aujourd’hui quand des modèles, des organisateurs de concert ou tout autres clients ayant déjà un peu de renommé veut des photos gratos.
Pas facile aujourd’hui de vivre de ces métiers de “l’image” dans un monde qui en est saturé et où les clients peuvent s’approvisionner pour presque rien.
Le 24/07/2014 à 06h53
Le 24/07/2014 à 06h56
Julien Clément note de son côté que la secrétaire d’État a rappelé qu’il n’y a pas de jurisprudence en matière de « travail gratuit » et que par conséquent, seule une attaque en justice pourrait permettre de débloquer les choses.
Attendez là, le travail gratuit c’est du bénévolat ! Le bénévolat c’est… bénévole ! Quand on travaille pour le compte d’une entité, et sous contrat de travail, une rémunération minimale est obligatoire. C’est ce qu’on appelle le SMIC.
J’ai loupé une étape là, je comprends pas que ça ne puisse pas être condamné illico presto.
Le 24/07/2014 à 07h03
Dire qu’il suffirait que les graphistes arrêtent de s’enregistrer sur ce genre de plateforme pour qu’elles disparaissent d’elle même (utopie).
La clé dans ce genre de métier est de n’accepter de faire un travail que contre rémunération, on ne doit jamais dévoiler un projet avant la moindre signature de Devis et donc de versement d’acompte. Souvent on a du mal à se faire à cette contrainte car on se dit que l’on ne trouvera jamais de boulot mais en fin de compte, le temps gagné à ne pas travailler gratuitement permet de trouver plus facilement des vrai clients rémunérateurs et bien veillant respectant nos travaux.
Arrêtons aussi de brader son travail car après on ne peut plus proposer les vrai tarifs.
Ce n’est pas simple mais en appliquant cela on arrive souvent à mieux vivre.
Le 24/07/2014 à 07h08
D’un certain point de vue c’est juste la loi de l’offre et la demande.
Fallait pas choisir un métier accessible à tout un chacun.
Le 24/07/2014 à 07h10
Le 24/07/2014 à 07h48
Question conne Axelle Lemaire a t’elle un lien quelquonque avec Oscar Lemaire ?
Le 24/07/2014 à 07h55
Le 24/07/2014 à 07h56
Le 24/07/2014 à 08h01
Le 24/07/2014 à 08h02
Le 24/07/2014 à 08h04
Le 24/07/2014 à 08h05
Le 24/07/2014 à 08h07
Le 24/07/2014 à 08h08
Le 24/07/2014 à 06h28
“Geoffrey Dorne, plus connu sous le pseudonyme de Korben”
Non non c’est faux, c’est le frère à Korben !
Le 24/07/2014 à 10h03
Le 24/07/2014 à 10h03
“Au final, ça revient strictement au même: les clients qui décident de passer par cette plateforme sont ceux qui recherchent un prix plus qu’une prestation de qualité. ”
Non, ça n’a strictement rien à voir.
Ce que tu décris là ça s’appelle de l’offre discount. Ça a toujours existé effectivement, dans le graphisme comme ailleurs, et ça ne dérange à peu près personne. D’ailleurs les revendications dont il est question ici n’abordent jamais la question des places de marché. Je suis graphiste et j’ai appris à vivre dans les parages de ces sites, qui ne m’empêchent pas de facturer mon prix.
Le problème soulevé aujourd’hui n’est pas celui du discount, c’est celui du travail non rémunéré, du salariat dissimulé et de la distorsion de concurrence.
Mettre tout ça dans un grand sac de “c’est pareil” est précisément le type de raccourci confus dont je parle dans mes commentaires précédents.
Le 24/07/2014 à 10h11
Le 24/07/2014 à 10h16
Ok je vois que tu n’as pas pris la peine de t’intéresser vraiment à ce qui se passe, ce dont je je peux pas te vouloir, chacun voit midi à sa porte.
Merci pour cet échange.
Le 24/07/2014 à 10h18
Tu apprendras peut-être juste au passage que quand des milliers de personnes travaillent sous les directives d’un donneur d’ordre sans aucun statut professionnel (ce qui est exactement le cas aujourd’hui sur ces plateformes où aucun Siret n’est demandé pour participé) il est tout à fait fondé de parler de travail dissimulé et donc de requalification en CDI. Un “freelance” c’est d’abord un statut. La plupart des 50 000 inscrits à ces plateformes n’en ont pas.
Tu dormiras peut-être moins bête ce soir, enfin j’espère.
Le 24/07/2014 à 10h19
Le 24/07/2014 à 10h25
Bof, c’est le sens de l’histoire. On peut pas prendre le bon d’internet sans en prendre le mauvais. Et ce n’est que le début.
Je voyais des gens parler de photographes. Effectivement pour un mariage, pourquoi prendre un photographe pro pour faire un truc top quand le cousin bidule, amateur éclairé peut faire un truc excellent étant pas ailleurs bien équipé ?
Et c’est pareil pour toutes les prestations intellectuelles.
Toi aussi tu aimes les chiffres ! Télécharge l’archive sur cogip.fr/concoursbilan, va signer notre charte de confidentialité et récupère le mot de passe. Une fois tous les documents en main, prépare le bilan de la COGIP. Si ton projet est retenu, tu gagnes un weekend à Melun*.
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Bref, on peut le faire à l’infini.
Aux vrais pros de proposer un truc en plus qui rende leur prestation incontournable. Si les graphistes professionnels n’arrivent pas à faire mieux qu’un étudiant ou un autodidacte qui est prêt à vendre son cul pour 50 € en chèques cadeaux tout en prenant le risque de ne rien percevoir c’est qu’il y a peut être un problème.
Je pense que le parallèle avec nextinpact est pas mal non plus. Pourquoi venir ici plutôt que sur un blog ? La qualité, l’indépendance, voilà les pistes qu’ils essaient de mettre en œuvre pour justifier l’abonnement ou de se goinfrer les pubs.
C’est assez ironique de voir comment les “majors” se font défoncer dans les grandes largeurs ici pour aller pleurer dans les jupes de l’état parce que des gens profitent gratuitement de leur travail. Combien de fois on a lu que c’était de la pub gratuite ?
Le 24/07/2014 à 10h32
Les graphistes présents à cette réunion ne demandent AUCUNE loi supplémentaire… Il demandent juste à ce que le droit existant s’applique pour tous pareil. Notamment celui du travail et celui de la concurrence. Leur seule demande est qu’un compagnie privée ne puisse exploiter le travail de prestataires non rémunérés.
Ce n’est pas parce qu’un modèle économique est “nouveau” qu’il est forcément un progrès. Il faut faire attention à ne pas se laisser embringuer dans n’importe quoi au motif inattaquable de saquer la “vieille économie”.
Les US qui laissent passer des lois liberticides au motif lui aussi inattaquable de renforcer leur sécurité en sont un bel exemple.
Sinon allons-y gaiement, supprimons les contrats de travail, le smic et l’obligation de se déclarer pour travailler quelque part.
Quand votre patron si vous en avez un viendra vous annoncer qu’il a décidé de ne payer que celui qui bossera le mieux vous en reviendrez peut-être.
Outre ce raisonnement par l’absurde, je suis surpris de ne pas voir plus de compréhension de votre part envers ce qui est ni plus ni moins qu’un dévoiement des principes collaboratifs à des fins commerciales, créant un très dangereux précédent dans tout ce qu’on regroupe sur le terme de crowdsourcing.
Après comme je le disais chacun voit midi à sa porte.
Le 24/07/2014 à 10h35
Le 24/07/2014 à 10h36
Ce qui sera de plus en plus difficile quand il faudra réaliser 10 projets avant d’être payé pour un…
Le 24/07/2014 à 10h38
Sachant qu’ils ont beaucoup de chance de ne pas être payé ? " />
Le 24/07/2014 à 10h39
Le 24/07/2014 à 10h41
Le 24/07/2014 à 10h45
Le 24/07/2014 à 10h52
Étant graphiste, je vais dire comment je fonctionne avec les clients.
Lorsque j’ai un client, j’ai pour principe d’évaluer la faisabilité de la demande et faire un cahier des charges avec le client.
En fonction de la taille de l’entreprise ou du portefeuille du client, de la complexité, les ressources, les supports demandés, j’adapte mon tarif. Ça peut aller de 5000€ à 400€ en fonction du client et de son porte feuille.
Quand celui-ci est accepté, je demande par principe 50% des honoraires. Aucun travail “recherche, création, temps accordé à ce projet” n’est gratuit. Si jamais le client n’est pas satisfait, il est tout à fait normal de revoir la création et des précisions afin de satisfaire au mieux le client.
Un tel travail ne se fait pas en une ou deux heure. Ça peut prendre des jours voir des semaines ou des mois. J’ai eu par exemple pour un client plus de 200h de travail afin de le satisfaire. Avant qu’il voit la création, je lui fais signer un contrat stipulant que s’il n’est pas satisfait, il ne peut reprendre l’idée sans m’en demander l’accord et surtout sans me rémunérer s’il y a exploitation à but lucratif alors qu’il a refusé la création.
Le remboursement ? Il n’y a pas de remboursement. Il y a contrat donc travail effectué donc payé.
Bien entendu, je ne suis jamais allé dans ce sens. Tous mes clients ont été satisfaits.
Il faut cependant toujours expliqué pourquoi je demande 50% de la rémunération avant même tout début de travail. On ne travaille pas gratuitement. Quand on accorde du temps, du matériel (papier/carton/bois/métal, peinture, encre,etc), de l’énergie (électricité, eau, gaz), le transport, ça nous coute donc il faut payer ces choses là. Il est donc normal qu’il participe sans quoi il ne nous est pas possible d’investir avec nos propres fonds personnels.
Mon père est artiste peintre depuis 50ans. Tous ses clients l’ont payé à hauteur de 50% avant la commande d’un tableau. Le matériel n’est pas infini et les ressources non plus (cadres, toile, peinture, outils, électricité, + le temps). Pour un graphiste c’est exactement la même chose. C’est un artiste. Il n’y a donc pas à mettre en concurrence les graphistes sans payer le minimum tout travail effectué.
Le 24/07/2014 à 10h53
Un pro doit payer la licence de ses logiciels, un loyer pour son lieu de travail, des charges, des impôts, etc. Est-ce que les gens qui répondent à ces appels d’offres sont soumis aux mêmes contraintes?
Je pense que c’est le gros point d’achoppement entre les graphistes pros et ces sites de mise en relation, car le pro ne pourra, avec ces contraintes, jamais rivaliser avec les prix pratiqués par ces autres prestas.
Le 24/07/2014 à 12h07
“Question (sérieuse): en quoi est-ce que cela se distingue de ce qui est en train actuellement de se passer entre les taxis et tous les Uber de ce monde? ”
Réponse (sérieuse) :
Lorsque sur Uber tu pourras prendre 10 taxis et ne payer que celui qui t’aura amené le plus rapidement à destination, ta question se posera. D’ici-là, pas vraiment.
Le 24/07/2014 à 12h13
Le 24/07/2014 à 12h16
Le 24/07/2014 à 12h27
Le 24/07/2014 à 12h44
CREADS et les clients qui font la demande ne font qu’exploiter un métier qui est déjà en difficulté. Pour eux graphiste n’est pas un métier. Dans ce cas chanteur et acteur n’est pas un métier. Plombier n’est pas un métier. Journaliste chez NEXTINPACT n’est pas un métier donc pourquoi je devrais désactiver adblock et payer un abonnement ? (je songe prendre un abonnement car ils font un travail qui mérite salaire). C’est une question de principe.
Bref, je peux faire de tous les domaines un loisir et qui ne nécessite pas d’être rémunéré ou alors je ne rémunère que celui que je veux mais avant, je les laisse refaire toute la plomberie de chez moi gratuitement.
Le 24/07/2014 à 12h50
Le 24/07/2014 à 12h57
Le 24/07/2014 à 13h17
Le 24/07/2014 à 13h39
Le 24/07/2014 à 14h19
Le 24/07/2014 à 14h38
Le 24/07/2014 à 14h38
Le 24/07/2014 à 16h13
Le 24/07/2014 à 18h14
Au final il suffit (et c’est probablement la seule solution viable, vu que réguler internet est pour le moins compliqué) que les “graphistes’ arrêtent de participer à ce genre d’exploitation…
Après je ne sais pas si ce sont les même qui ralênt ou pas…
Le 24/07/2014 à 20h19
Le 25/07/2014 à 02h45
Tellement bien gauler on la ferait travailler gratuitement elle aussi sans la dévalorisé… " />
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