Le président de la République a annoncé hier un « grand plan numérique pour l’école », qui portera notamment sur les contenus, la formation et les équipements (raccordement des établissements scolaires à la fibre). Si cette promesse n’est en réalité pas d’une grande nouveauté, elle fait figure de signe encourageant pour les professionnels du secteur, qui ont vivement salué les déclarations de François Hollande.
François Hollande l’avait promis lors de son interview du 14 juillet : un « grand plan pour le numérique à l’école » sera lancé en 2015. « Moi je veux que la France soit exemplaire sur le numérique à l’école. Qu’on soit les meilleurs si c’est possible ! » avait alors soutenu le président, sans davantage décliner ses projets.
Hier, en déplacement à l’occasion de la rentrée scolaire, le chef de l’État est cependant venu préciser davantage ses intentions. « Il va y avoir un grand plan numérique pour l’école dans la République » a de nouveau martelé François Hollande. « Bien sûr que nous aurons besoin des collectivités locales pour accompagner ce processus. C’est déjà fait. Mais l’État y mettra aussi tous ses moyens pour former les enseignants, pour assurer partout l’arrivée du très haut-débit et pour que les éditeurs de livres puissent mettre les contenus sous forme numérique, de manière à ce que chacun puisse y accéder. »
Si l’on résume, les efforts devraient donc porter sur les connexions dont disposent les établissements scolaires ainsi que sur la formation des professeurs. Des points auxquels tentait déjà de s’attaquer la loi sur la refondation de l’école, en vigueur depuis juillet 2013. Un soutien particulier devrait également être apporté aux professionnels du « numérique éducatif », et plus particulièrement à ceux qui produisent des manuels scolaires.
François Hollande ne s’est toutefois guère étendu sur ses projets, insistant simplement sur le besoin « de faire le pari de l’avenir ». « Il y a eu des choix, il y a des années et des années, où l’on mettait simplement des ordinateurs. On ne se préoccupait pas de savoir s’ils allaient être branchés, on ne savait pas s’il y allait avoir du contenu, on mettait des ordinateurs » a raconté le président. Avant de continuer : « Puis finalement, on s’apercevait, on ouvrait des placards et puis on voyait les matériels et on ne voyait pas d’élèves devant les ordinateurs. Donc, il fallait faire le choix de sauter une étape. C’est le plan numérique. Pour avoir des tablettes, pour avoir des contenus, pour avoir des enseignements qui soient valorisés par le numérique et par l’informatique. Non pas pour que les enseignants ne fassent pas cours, ils font cours, mais avec cet outil-là. Ce n’est pas pour jouer - parfois il peut y avoir cette tentation - même si l’on peut aussi avoir du bonheur en apprenant, et c’est le rôle du numérique. »
Une imprimante 3D pour la #rentree_2014 : démonstration devant le président @fhollande et @najatvb https://t.co/BAs5zQIWap #Vine
— Élysée (@Elysee) 2 Septembre 2014
En fait, François Hollande a simplement confirmé les orientations déjà évoquées le 2 juillet dernier par Benoît Hamon, qui était alors ministre de l’Éducation. « Le plan auquel travaille le gouvernement va reposer sur ce double enjeu, de l'équipement des écoles et des collèges (...) et d'autre part le soutien à la filière industrielle du numérique éducatif » avait-il expliqué, insistant sur le fait que « l'objectif est bien d'avoir des programmes interactifs, nouveaux, innovants » et non pas de simples manuels en format PDF. L’idée est également de soutenir cette industrie afin qu’elle puisse davantage s’imposer au niveau international.
Un plan qui semble d'ores et déjà bien amorcé par l’Éducation nationale
Pour avoir un peu plus de concret, l’on peut se baser sur les annonces faites hier par le ministère de l’Éducation nationale à l’occasion de la rentrée. Selon l’exécutif, l’année scolaire 2014/2015 va en effet se caractériser par « un coup d’accélérateur donné à la production de ressources numériques pédagogiques, grâce notamment au soutien apporté aux entreprises de la filière du numérique éducatif dans le cadre d’un projet ambitieux », par « une éducation aux médias et à l’information renouvelée qui, au-delà de l’usage responsable d’Internet et des réseaux sociaux, doit intégrer dans les disciplines les nouvelles compétences de littératie numérique indispensables à la formation du futur citoyen, ainsi que des connaissances de base relatives à la programmation et à la construction d’une véritable culture numérique », ou bien encore par « l’extension du programme collèges connectés qui doit toucher plus de 100 établissements en 2015 » (voir le détail complet ici).
Le discours du président a quoi qu'il en soit fait de grands heureux : les professionnels du numérique. Le Syntec numérique, qui se revendique comme le « 1er syndicat professionnel de l’écosystème numérique français », a ainsi applaudi des deux mains ces déclarations. « Notre organisation professionnelle est ainsi prête à prendre pleinement part à ce mouvement et à la mise en place de ce plan numérique pour l’école de la République », a déclaré Guy Mamou-Mani, président de l’organisation. Du côté des éditeurs de logiciels et de solutions Internet de l’AFDEL, même son de cloche : « L’AFDEL se réjouit de l’annonce par le président de la République d’un grand plan numérique pour l’école et souligne que les représentants des industriels du numérique sont disposés à y contribuer. »
Commentaires (106)
« Moi je veux que la France soit exemplaire sur le numérique à l’école. Qu’on soit les meilleurs si c’est possible ! »
T’as raison flamby, le niveau moyen des élèves baisse d’année en année mais du moment qu’ils ont accès à internet….
Pfff s’émerveiller devant une imprimante 3D alors que toutes les écoles n’ont même pas une connexion et une salle info digne de ce nom avec imprimantes papier.. c’est vraiment de la masturbation cérébrale …
Et ils vont mettre ça où dans le programme? :p
Rien qu’a lire les titres, on voit que vous y croyez à fond
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Bon, j’vais l’avoir, mais quand….
Il faut pas tout mélanger, le numérique est pas le remède miracle pour les grands problèmes rencontrés par l’école. Après il peut y avoir des outils sympas, y a de vrais côtés pratiques (une tablette peut très bien remplacer l’ensemble des manuels en y ajoutant en plus des contenus multimédias).
Après c’est vrai que ca dépend carrément de ce que les profs en font, sont capables d’en faire. On en revient toujours à la question des usages quoi.
Vu que la formation sera forcément superficiel, à quand la transformation de l’EMT (cuisine, cartonnerie !) en informatique, même à temps partiel ?
Rien qu’en orthographe il suffit de se balader sur les forums pour voir l’étendue des dégâts…
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Je ne parle pas de ceux qui écrivent en style SMS mais bien de tous ceux dont on voit bien qu’ils ne le font pas exprès. Je ne parle pas non plus des fautes de frappe avec des lettres manquantes ou en trop, elles sont relativement courantes et personne n’en est à l’abri.
Un exemple parmi tant d’autres : le nombre de mecs qui confondent le “ce” démonstratif avec le “se” possessif et la conjonction “et” avec le verbe “est”.
Bref il est incontestable qu’il y a une baisse du niveau élémentaire d’instruction et il est assez courant de voir arriver en 6 ème des mômes qui savent à peine lire et écrire correctement.
Après en connaître les causes profondes (parents démissionnaires, trop de TV et de jeux vidéo ?) c’est un autre sujet…
De la part d’un
" /> qui n’a rien trouvé de mieux à faire que d’équiper des écoles de Corrèze avec des iPad (source) pour une facture de plus d’1.6M€ (nos impôts aussi servent à l’évasion fiscale), pour protéger les rentes des éditeurs de manuels scolaires, plus rien ne m’étonne.
A moins que ce ne soit purement électoraliste …
Audiard avait raison : ils osent tout !
Un président d’un pays qui inaugure un petit collège (à la place d’un député / maire / élu de la circonscription)… On n’est pas près de relever le pays…
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Ho wait, ça se passe à Clichy sous Bois, tout s’explique.
Espérons qu’il n’aille pas jusqu’a les mettre directement devant un ordinateur des le plus jeune age ou il n’apprendrais qu’a taper et non ecrire
Mais l’État y mettra aussi tous ses moyens pour former les enseignants, pour assurer partout l’arrivée du très haut-débit et pour que les éditeurs de livres puissent mettre les contenus sous forme numérique, de manière à ce que chacun puisse y accéder.
Le plan auquel travaille le gouvernement va reposer sur ce double enjeu, de l’équipement des écoles et des collèges (…) et d’autre part le soutien à la filière industrielle du numérique éducatif
Surtout, bien faire en sorte que le “passage au numérique” soit exclusivement pour les “éditeurs de livres”, qui pourront refourguer leurs livres avec DRM et leurs applications “interactives”, “innovantes”, “insérez votre buzzword ici” (ça va créer des emplois, tout ça), et bien former les enseignants à des technologies propriétaires…
« La compétitivité et les entreprises, c’est ça qui est important… L’éducation, c’est un marché comme un autre… Aidons nos entreprises ! »
“Bien sûr que nous aurons besoin des collectivités locales pour accompagner ce processus. C’est déjà fait.”
Faut savoir là.
Ils vont avoir besoin des collectivités locales ou c’est déjà fait?
Parce que tout dire et son contraire, ça aide pas beaucoup.
pour que les éditeurs de livres puissent mettre les contenus sous forme numérique, de manière à ce que chacun puisse y accéder.
C’est déjà le cas.
Et c’est maintenant que le monsieur se réveille.
Donc, il fallait faire le choix de sauter une étape. C’est le plan numérique. Pour avoir des tablettes, pour avoir des contenus, pour avoir des enseignements qui soient valorisés par le numérique et par l’informatique. Non pas pour que les enseignants ne fassent pas cours, ils font cours, mais avec cet outil-là. Ce n’est pas pour jouer - parfois il peut y avoir cette tentation - même si l’on peut aussi avoir du bonheur en apprenant, et c’est le rôle du numérique.
Heuuu…
C’est moi où il dit n’importe quoi?
On sent le gars qui récite un discours écrit sans queue ni tête.
Il est vraiment lourdingue a vouloir calquer du Mitterrand en 2014 …
C’est un secteur accrocheur, porteur… c’est bien d’élargir et de moderniser les méthodes d’apprentissage au niveau scolaire.
Internet est le père spirituel de nos chères petites têtes blondes. Le grand “O”, la réponse à tout. Aujourd’hui, un prof se doit d’être un bon philosophe pour garder le bon feeling relationnel avec sa classe.
Là, ça donne cette impression que: On va vous mettre ça, mais démerdez-vous, nous on n’y comprend rien. C’est un peu la cour des miracles, après.. c’est toujours bon à prendre.
iPad pour tout le monde, profitez c’est l’Etat qui paye
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Y a pas de secret pour se rentrer l’orthographe en tête : il faut lire.
Harry Potter, Le seigneur des anneaux, Fondation, Disque-monde, y a une tonne de sagas livresques susceptibles de plaire aux ados et sur lesquels ils peuvent se faire les dents.
Pas pu quoter le début, mais oui, on pousse les bons en S, après on est pas tous des salauds en S. Ok les bac L(oser) ont les chari un peu, mais c’est l’age qui fait ca (jeune et con)
Qui est le public qui buche sur l’épreuve de math du “ brevet ” déjà?
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Je crois qu’il y 20 ans, mes profs râlaient déjà sur “l’incapacité chronique” à rédiger, lire les énoncés, utiliser les bonnes unités ou….