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AWS tente de réhabiliter le Cloud Act et s’attaque à OVHcloud

Intérêts composés

AWS tente de réhabiliter le Cloud Act et s’attaque à OVHcloud

Dans un contexte explosif de débats autour de la souveraineté, Amazon Web Services tente de réhabiliter le Cloud Act américain. La société, championne mondiale du cloud, veut rassurer en listant des « faits ». Mais AWS, en plus d’attaquer directement OVHcloud, affiche une grille de lecture très particulière de la situation.

Le 24 juillet à 10h23

La portée extraterritoriale du Cloud Act américain est un sujet constant. Elle alimente largement les discussions sur la souveraineté, puisque dans le cadre d’enquêtes criminelles, un juge peut fournir un mandat autorisant les forces de l’ordre à réclamer des données, où qu’elles soient, même s'il y a des conditions à remplir.

AWS, sentant le débat glisser, a publié une liste de « faits ». La société tente d’expliquer que le Cloud Act n’est pas une licence pour aspirer toutes les données et que de nombreux autres pays ont des législations similaires, y compris en Europe.

Le Cloud Act n’est pas le far west

AWS présente avant tout le Cloud Act comme une mise à jour juridique visant à clarifier la législation antérieure. C’est techniquement exact, puisque les lois américaines ne tranchaient pas la question de périmètre géographique du cloud dans les enquêtes criminelles. Il y a donc une clarification procédurale.

La société insiste essentiellement sur un point : le Cloud Act n’est pas un « accès illimité ou automatique aux données stockées dans le nuage ». La procédure, très claire, impose que les forces de l’ordre demandent un mandat idoine, qui ne peut être délivré que par un juge indépendant. AWS indique en outre que ce mandat ne peut être délivré que si l’enquête concerne un crime grave, « allant du terrorisme et des crimes violents à l’exploitation sexuelle d’enfants et à la cybercriminalité ».

L’entreprise insiste : ces mandats sont scrupuleusement examinés et combattus autant que possible. Elle affirme n’avoir à ce jour jamais divulgué la moindre donnée d’entreprise ou de gouvernement en vertu du Cloud Act. Selon AWS, il y a trop de mécanismes permettant de protéger les données, notamment parce que nombre de ses services permettent l’utilisation de clés cryptographiques privées. Amazon ne pourrait donc pas lire les données. Les demandes aboutiraient généralement à une réorientation de la demande vers le client lui-même.

Grille de lecture orientée

Toujours selon AWS, le Cloud Act fixe le cadre pour la mise en place d’accords bilatéraux entre les États-Unis et les pays intéressés, dans l’idée de s’échanger des données durant des enquêtes criminelles. C’est vrai en théorie.

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Commentaires (16)

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AWS a oublié que Trump était au pouvoir ET qu'il a initié une guerre commerciale avec l'UE.
Ceci s'ajoutant au Cloud Act et à la vision "le monde m'appartient" des US.

Donc ils peuvent essayer de se défendre maladroitement, cela ne changera rien au fait qu'AWS peut être obligé par l'administration américaine de prendre ses clients en "otage" à n'importe quel moment.

Quel entreprise européenne avec une once de jugeote irait mettre toutes ses billes dans les entreprises de cloud américaines ?
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"Quel entreprise européenne avec une once de jugeote irait mettre toutes ses billes dans les entreprises de cloud américaines ?"
Actuellement ? Toutes j'imagine.
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Pourquoi AWS se serait senti obligé de publier ce communiqué alors ?
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Peur de perte de gros marché europeen ?
ou si "en mode théorie du complot" joue au loup à la patte blanche pour mieux servir les intérêts étasuniens et Trumpiste ?
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Orange est full Microsoft et office 365 et donc OneDrive....

[PS : Oui j'ai fait un peu (tousse tousse) d'emphase avec le full. Cependant l'outil de sauvegarde de données des PC utilisateur ça reste Onedrive... :bravo:]
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Full ? Naaa, un petit village d’irréductibles gaulois continue à provisionner des infras telco 5g sur de l’openstack huawei :-D
Le reste envoie des données centrales du systèmes de ticketing Océane sur GCP :fume:
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Actuellement ? Toutes j'imagine.
Pas mieux de mon expérience. Maqués corps et âme avec Microsoft (Cloud et/ou bureautique), Google (Cloud et/ou bureautique) ou Amazon (Cloud), parfois un peu de Oracle sur un malentendu (une purge, de mon expérience), et du SAP chez Azure ou GCP.
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Ce dont tu parles n'a rien à voir avec le Cloud act.
Oui, Trump pourrait imposer à AWS, Microsoft ou Google de bloquer ses clients étrangers, mais s'il le fait à une grande échelle, il va y avoir un grosse fronde contre lui et dans ces cas là, on a vu la vitesse à laquelle il annule sa décision. Ça serait du perdant perdant. Inutile de jouer à se faire peur.
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C'est bien pour cela que j'ai fait 2 phrases introductives distinctes.

Trump incapable de le faire ? Tu as du rapidement oublié jusqu'où est monté son échange avec la Chine.
Et même si Trump ne le fait pas, je ne suis pas sur que son successeur ne soit pas pire.

Donc je ne joue pas à faire peur. J'observe. Et des actes qui seraient impensables il y a même pas un an ont lieu actuellement.
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Justement, avec la Chine, il a fait machine arrière.
Un ancien négociateur de l'UE dit d’ailleurs qu'il faut faire comme la Chine parce qu'il ne comprend que le rapport de force.

Et quand il prend des décisions cons qui défavorisent les entreprises US, il cède aussi à la pression.
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Le pb avec qqun qui joue au fou (je parle de Trump) c'est qu'on ne sait pas s'il ne l'ai pas réellement.
De plus bcp eu Europe doutait qu'il puisse être élu, puis réélu et pourtant...

Donc, je suis d'accord sur la peur irraisonnée ; Cependant dans ce cas (Trump) elle ne l'ai pas vraiment.
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Ha bon ? Ils l'ont fait avec la russie lorsque celle-ci est entré en guerre contre l'Ukraine et je n'ai pas vu beaucoup de gens gueuler.
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Merci d'avoir rappeler l'origine du Cloud Act avec MS et données irlandaises.
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C'est bien beau tout ça, il n'y aura pas eu de la part de trumpstein (à prononcer avec l'accent allemand) les droits de douane unilatéraux (trump a refusé de s'entretenir avec Mme Ursula von der Leyen) envers l'UE il n'y aurait pas eu cette vague de boycott et maintenant AWS jouent les vierges effarouchés en parlant du cloud act.
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Depuis le temps qu'on le dit...
Si le pouvoir en place est "bienveillant", aucun problème, mais avec Trump...

De plus, soyez bien conscient d'une chose: les données des entreprises dans AWS vont certainement servir à des entrainement IA, donc leur propriété intellectuelle...

Il faut arrêter de considérer que les US sont nos "amis". Ils ne le sont pas plus que la Chine ou la Russie. Nos meilleurs "amis" (notez bien les guillemets...) sont nos voisin européen. Et là encore il y'a à redire.

Et pour finir, au cas où ça ne serais pas clair: "Cloud is just someone else computer"
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De plus, soyez bien conscient d'une chose: les données des entreprises dans AWS vont certainement servir à des entrainement IA, donc leur propriété intellectuelle...
Ah oui et comment ?
Et si cela arrive sera-ce la faute d'AWS ou de l'utilisateur de ses services qui a mal protégé les données ?

AWS tente de réhabiliter le Cloud Act et s’attaque à OVHcloud

  • Le Cloud Act n’est pas le far west

  • Grille de lecture orientée

  • OVHcloud dans la ligne de mire

  • « Tout le monde le fait »

  • Des activités à protéger

  • Une loi qui devait clarifier la situation

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