Comment l’IA générative change-t-elle le métier de programmeur ?
To vibe code or not to vibe code

Que fait l’IA générative aux métiers de la programmation ? D’après les témoignages recueillis par Next, l’attrait pour ces nouveaux outils varie selon l’expérience, mais aussi selon le type de code.
Le 12 juin à 12h06
11 min
Droit
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« En quatre/cinq mois, j’ai une application en ligne avec un design propre et un site web indexé sur Google. Un tout cohérent, que seul, je n’aurais pas pu faire de cette manière. » Développeur web depuis 25 ans, directeur technique de Weborama, Alexis Sukrieh s’est mis à l’intelligence artificielle générative « de manière organique », pour répondre à une problématique qui avait émergé dans son temps libre.
« J’avais un projet de gestion personnalisée d’épargne. Au départ, ça a commencé par une feuille de calcul, et rapidement, c’est devenu un bazar à 25 onglets. » Pour y voir plus clair, le programmeur voulait construire une application, sans être formé pour la designer. « J’ai commencé avec ChatGPT, en lui demandant un template adapté pour le smartphone, les fichiers html et css… C’était très bien au début, mais c’est vite devenu frustrant, car ses propositions sont pénibles à modifier. »
Dans quelle mesure l’intelligence artificielle générative est-elle adoptée par les programmeurs ? À quelles tâches leur sert-elle, au juste ? Chez les quelque 5 000 développeurs de Microsoft, Accenture et d’une entreprise anonyme du Fortune 100 (les 100 premières sociétés états-uniennes en termes de chiffre d’affaires), un peu plus d’une tâche sur quatre effectuée mi-2024 l’était à l’aide d’IA générative, selon les travaux d’une équipe de scientifiques liés au MIT et à Microsoft. Un chiffre équivalent à celui avancé par l’ingénieure Marie-Alice Blète dans sa présentation sur les gains de productivité permis par l’IA, lors de la BDX I/O en novembre 2024.
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Commentaires (14)
Le 12/06/2025 à 12h32
Si il n'y a pas de relecture, si le code produit n'a pas été vérifié, ça deviens un travail d'opérateur, quelqu'un qui agit sur une machine pour produire quelque chose à l'arrivée, contrôle qualité en moins.
Je ne sais pas si on a un terme pour ça (le "vibe coding" n'étant pas approprié à mon sens).
Le 12/06/2025 à 15h36
Le 12/06/2025 à 22h56
Le métier de développeur ne se cantonne pas à pisser du code. Il y a la partie conception. Et d'après les dernières news, l'IA n'est pas très forte pour y réfléchir.
Les résultat d'IA me font penser à une méthode la RACHE moins les post-its.
@Tous
Développez proprement et montrez la maîtrise. Malgré tout; les crétins ça peut se réveiller... un jour.
Le 12/06/2025 à 14h24
Exactement. Dans ma société "utiliser l'IA" c'est même un objectif annuel. En fin d'année on va regarder les crédits consommés pour savoir si on s'en est servis régulièrement. Perso j'essaye de temps en temps, mais je ne suis pas convaincu par la réponse. Google m'apporte (pour l'instant) une réponse plus précise, que je n'ai pas besoin de reformuler ou d'adapter.
Mais justement, quel est l'intérêt d'apprendre quand on a un outil qui crache toutes les bonnes réponses ?
Merci pour l'article en tout cas. Je suis assez pessimiste, que ce soit pour l'emploi ou la conso d'énergie. Mais comme toutes les ruptures technologiques, on est obligés de les prendre en main, même à reculons. En tout cas si l'IA me fait perdre mon boulot, je changerai de secteur, fini l'IT pour moi. Je me formerai à un métier plus utile pour la société que "relecteur d'IA".
Le 12/06/2025 à 14h26
La dette technique est déjà un problème majeur sur beaucoup de bases de code, je vois pas comment ça peut ne pas empirer avec ces outils.
ben voyons. avec quelle technique dévaluation, le pifomètre ou le doigt mouillé ? je suis curieux
Le 26/06/2025 à 07h48
Le 12/06/2025 à 14h30
Je pressens déjà la quantité de code à jeter qu'ils produisent. Ça va faire mal, très mal.
De mon côté, je ne trouve qu'une seule utilité à tous ces outils IA : remplacer un moteur de recherche pour trouver des infos et des exemples d'utilisation pour des API/frameworks que je ne connais pas déjà.
Ça permet d'explorer, de trouver plus vite, surtout quand la documentation d'origine est éparse ou mal structurée.
Sur le champ de bataille, c'est rapidement la catastrophe et ça écrit, mais alors vraiment du code #erdique.
Et encore, avec certains langages, c'est quand l'IA arrive enfin à écrire un truc qui compile.
Je pense que tout cela va finir par s'effondrer avec le temps, quand on fera le bilan.
Modifié le 12/06/2025 à 16h20
Tout à fait d'accord. J'ai récement fourré mon nez dans un projet avec OpenCV : il faut bien admettre que les explications et les exemples de code, tous fonctionnels proposés par chatGPT sont franchement plus lisibles et plus compréhensibles que la doc officielle, et accessibles plus rapidement que de nombreuses recherches sur stackoverflow.
Et si tu ne comprends pas totalement telle ou telle fonction, tu peux demander à te la faire expliquer. Et si la fonction ne répond pas exactement à ton besoin, tu lui dis, il se corrige et affine sa proposition.
Pour le coup sans chatGPT je crois que je n'aurais pas eu la motivation de sauter à pieds joints dans ce projet qui à présent me passionne.
Je ne prétend pas pour autant pouvoir ajouter openCV sur mon CV, mais au moins j'ai été guidé dans mon apprentissage et je sais maintenant naviguer dans la doc, dans les fonctions de l'API, etc.
ChatGPT couplé à quelques recherches plus poussées sur stackoverflow, ça me semble être un combo franchement gagnant pour la courbe d'apprentissage !
Mais, pour les langages ou APIs que je connais déjà, il me freine plus qu'autre chose car il faut écrire des phrases entières pour chercher une info unique et il faut attendre qu'il écrive et argumente sa réponse pour savoir s'il t'as compris...
Le 13/06/2025 à 08h22
Chaque bibliothèque et outil a une courbe d'apprentissage - c'est d'ailleurs pour cela qu'il y a plein de redondance: parce qu'on refuse d'apprendre sur la doc, on préfère créer sa bibliothèque/son appli, se casser les dents sur les mêmes problèmes que les autres et au final ... réinventer la roue, mais en moins bien (genre dodécagonale)
Je compte en gros un cycle de 4-5 ans pour tout (bibliothèque, logiciel): au bout de 4-5 ans, un nouvel outil est devenu "trop compliqué" pour les newbies et un nouveau remplaçant "plus simple" sort. Ce nouveau remplaçant redevient trop compliqué au bout de 4-5 ans et un nouveau sort...
Avec l'IA, chouette, on peut utiliser l'avant-dernier (pas le tout dernier, je déconseille, elle est mauvaise), sans se soucier de la doc.
Ben ... c'est bien pour les produits limités à faible durée de vie/sans maintenance de mon point de vue: (appli téléphone, site web).
Si on code une appli qui doit tenir 10 ans/20 ans, je ne peux que conseiller de se former.
Sinon, on "pond" encore plus vite des micro briques qui causent mal entre elles et qui sont in maintenables.
Le 12/06/2025 à 16h58
Constat: l'appli est pas mal au premier jet. Les modifs sont plus coûteuses ensuite, mais ça va. Et on a une espèce de doc via le prompt!
Constat2, quand j'ai mis les doigts dedans: QUOI! Il a fallu déployer tous ces dockers pour une appli en 5 écrans?
Constat3: l'appli a des features cool (génération d'un powerpoint bilan, interface sympa), des bugs communs (bugs d'interfaces/problèmes ergonomiques), des lacunes dans le modèle (gestion des droits ultra naïve, pas du tout field-proof)
De mon côté, je commence à coder avec copilot: je tape le commentaire, il écrit, je corrige. C'est 80% du temps bien. Parfois c'est soit à côté de la plaque, soit too much, soit au milieu du pont (genre utiliser la réflexion pour copie les champs de même nom, mais sans adaptation des données ...).
Parfois ça me gagne énormément de temps, souvent, très peu MAIS je suis à mi-chemin avec du codage à 4 mains, et ça rassure.
Le 13/06/2025 à 10h34
Après, il faut aussi être intelligent dans ce qu’on lui demande. Si on lui demande des choses trop complexes, il n’y arrive plus. Il faut découper en petites tâches.
J’ai aussi expérimenté avec la complétion, quelques fois ça m’a bluffé par contre. Aujourd’hui c’est trop lent en local pour que je gagne du temps, mais je pense qu’il y aurait effectivement un gain avec une machine plus adaptée.
Sinon, je me suis aussi amusé avec chatgpt, pour lui demande de m’aider dans la domotisation (écriture de scripts home assistant), et là c’était beaucoup moins glorieux. Je m’en suis sorti, mais pas sûr que j’ai gagné du temps au final…
Modifié le 16/06/2025 à 03h54
Ce qui est résulte peut tout à fait servir de générateur artistique (texte, image, vidéo), et étendre le champ des possibles avec des choses dont nous n'aurions pas eu l'idée.
Ce sera fouilli, mais aidera l'artiste à se saisir d'orientations.
Tout ce qui appelle à un résultat exact et univoque (mathématiques, code) ne correspond pas à l'approche probabiliste.
On veut voir quelque chose qui n'existe pas : une intelligence qui serait artificielle. Problème : il n'y a pas d'intelligence.
La sortie d'un modèle probabiliste confronté à un problème exact nécessite donc l'expertise du champ de la réponse attendue afin de détecter les mensonges (l'euphémisme "hallucination" sous-entend un accident, et non une erreur systémique), détecter & compléter les manques, et adapter/affiner la réponse au besoin.
Ces choses ne doivent être utilisées que par des experts du champ de la réponse.
Vous a-t-on dit que ces choses ne devaient être utilisées que par des experts du champ de la réponse ?
Dernier point important : ces choses ne doivent être utilisées que par des experts du champ de la réponse.
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Même entre les mains d'experts, la nature humaine fera que le danger restera, car la tentation est déjà et continuera d'être grande pour utiliser des automates afin de réaliser les tâches qui ne nous intéressent pas.
Ce sont précisément sur ces tâches qui ne nous intéressent pas que notre attention se relâche.
Voyez-vous arriver le problème ?
Il faut être attentif à la sortie, la relire avec minutie pour en détecter les erreurs résultant des mensonges du réseau neuronal et ses manques.
Le manque d'attention résultant du manque d'intérêt et de la flemmardise produiront une médiocre relecture.
SI la chose soumise à ces automates avait été réalisée de prime abord, le tâche n'aurait pas été agréable, mais il n'y aurait, entre autres et par exemple, pas de mensonge.
Combinez expertise du champ du résultat et attention au détail, et rapprochez cet ensemble de la réalité des motivations pour utiliser ces machins :
* Combler un manque de connaissance
* Remplacer l'humain dans des tâches rébarbatives
Tiens donc ! Pile-poil ce sur quoi il ne faut pas les engager !
In-cro-yable.
Le 16/06/2025 à 13h44
« J’ai choisi le féminin en premier ("seule") parce que statistiquement, sur ce genre de sujet (bricolage domestique, sentiment de découragement face à un travail manuel qui a mal tourné), les personnes qui s’expriment ici sont majoritairement des femmes. C’est une tendance d’usage que je constate dans les échanges. »
Le 16/06/2025 à 13h56