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Pourquoi l’IA oblige les datacenters à se réinventer

Câble management 2.0

Pourquoi l’IA oblige les datacenters à se réinventer

Face à l'explosion de l’intelligence artificielle, les gros datacenters ne cherchent plus la proximité des fibres, mais celle des grosses lignes électriques pour alimenter des serveurs toujours plus gourmands et denses. Cette évolution rapide oblige les hébergeurs à revoir la conception interne, aussi bien le refroidissement que les baies elle-mêmes.

Le 06 juin à 15h45

Lors du Sommet pour l’action sur l’IA au début de l’année, de nombreuses annonces ont été faites, notamment sur l'implantation de datacenters en France, avec 35 sites identifiés. Les enjeux sont multiples et concernent en particulier la disponibilité de l’électricité, avec la question des infrastructures de distribution.

À l’ère de l’intelligence artificielle qui nécessite des GPU par dizaines de milliers (si ce n’est plus) pour ses entrainements, se pose aussi la question de la densification des datacenters. Deux sujets abordés par le Cercle de Réflexion et d'Étude pour le Développement de l'Optique (Credo) lors de tables rondes auxquelles nous avons assistées.

« Le critère déterminant […] c’est la disponibilité de l’énergie »

Olivier de Nomazy, responsable analyste chez Data4, ouvrait le bal avec une présentation des enjeux des datacenters sur l’électricité. Il commence par rappeler que les premiers datacenters se sont installés près des grandes capitales économiques, « à proximité des DSI » afin de permettre aux entreprises d’envoyer des techniciens facilement sur place si besoin.

Les hyperscalers ont continué dans cette logique. Mais, « il y a deux ou trois ans, un acteur qu’on appelle Microsoft, a pris pied à Mulhouse, bien loin de toutes les grandes villes ». C’était la confirmation d’un changement de paradigme, latent depuis un moment : « Le critère déterminant pour le choix du datacenter, n'était finalement plus la proximité aux grandes villes, mais la disponibilité de l’énergie de façon abondante, décarbonée, durable et stable ».

Des GW par dizaines d’ici 2030

Le responsable de chez Data4 en profite pour faire le point sur la puissance électrique des datacenters en Europe : « il y avait à peu près 6,5 GW en 2023 de datacenter déployés. En France, c'est environ 600 MW (soit 10 % du marché européen) ». Selon l’Arcep, la consommation des datacenters dans l’Hexagone était de 2,4 TWh d’électricité en 2023, soit une moyenne sur l’année d’un peu moins de 300 MW de puissance consommée.

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Commentaires (12)

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Frugaliquoi ? 😔
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C'est quand même pas très rassurant pour la planète...
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Bof, elle a connu pire.

C'est plutôt les trucs qui grouillent dessus qui devraient s'inquiéter.
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L'espèce des trucs survivra avec quelques millions de représentants. Il n'y a pas de souci à se faire.
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Les implantations OVH de Graveline et Beauharnois, c'était déjà à chaque fois à côté d'une centrale électrique, et ça date déjà de 2013. Rien de nouveau, donc.
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où passer ces fibres ...
ce n'est pas de la paire torsadée, un câble 288 fibres c'est de la grosseur du pouce, par contre, il faut de la place pour les loves .
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Super article!
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La gabegie énergétique en pleine illustration.

Les décisions censées être stratégiques, donc de long-terme, sont supplantées par des considérations court-termistes sacrifiant le positionnement réseau d'un centre de données à de la disponibilité d'alimentation déraisonnable.
Rappelons qu'un centre d'hébergement de machines a pour vocation de n'être accessible que par le réseau : c'est donc sa distance en temps de réponse qui est importante, pour chaque petit paquet le desservant.

Les problèmes de densification d'unités de traitement et de refroidissement ne sont qu'afférents à la gabegie sus-mentionnée, comme si une recherche d'efficience pouvait sauver d'une explosion de consommation (paradoxe de Jevons). Il aurait été apprécié ces efforts d'efficience à la lumière d'une stagnation, voire d'une réduction de consommation énergétique globale, mais ça n'est toujours pas le cas.

… et on voit mal comment cela pourrait le devenir quand chaque petit aficionado d'un produit plus ou moins dérivé d'un réseau de neurones à entrainer ne voit pas le problème à utiliser ce genre de gadgets.
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Le genre d'article qui me rappelle que je ne paie pas mon abonnement pour des articles superficiels :)
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Dees baies de 150 kW, bientôt 300, 500, voire 1 MW. 11 GW, l'équivalent de 11 réacteurs nucléaires consommés par l'IA. C'est démentiel. Pour rappel, la plupart de nos centrales ont été construites dans les années 80, elles vont vers leurs 50 ans. La corrosion sous contrainte revient à Civaux qui pourrait à nouveau contraindre à arrêter des centrales pour les traiter. Les nouvelles n'arriveront pas avant au moins 15 ans.
Économisons notre électricité au lieu de la gaspiller !
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Pourtant Civaux c'est dans les récentes, leur plus gros problème c'est le réchauffement de la rivière qui limite leur puissance l'été, mais bon si ça recommence sur ces 1300 Mw, ça craint pour les autres aussi, c'est pas vieux la réparation quand même.
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De mémoire, les problèmes de corrosions sous contraintes sont spécifiques aux réacteurs les plus récents, à la puissance supérieure à la conception originale de Westinghouse de 900 MW. A confirmer

Pourquoi l’IA oblige les datacenters à se réinventer

  • « Le critère déterminant […] c’est la disponibilité de l’énergie »

  • Des GW par dizaines d’ici 2030

  • L’Est de la France va-t-il devenir la Datacenter Valley ?

  • Fibre vs électricité : un rapport de 1 à 10 sur le prix

  • Le DLC, une « transition technologique »

  • Toujours plus de kW par baie et de besoins en refroidissement

  • Vous n’êtes pas prêt (les DC non plus) : des baies à 1 MW en préparation

  • Densification du matériel, mais étalement des baies

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