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Sabotages en mer Baltique : un nouveau cas suspect, l’Europe annonce un plan

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Sabotages en mer Baltique : un nouveau cas suspect, l’Europe annonce un plan

Vendredi, la Suède a ouvert une nouvelle enquête pour sabotage sur un câble endommagé entre la Finlande et l'Allemagne en mer Baltique. En parallèle, la Commission européenne annonce mettre en place un plan d'action pour renforcer la sécurité des câbles internet, notamment dans cette zone.

Le 24 février à 15h15

Nouveau problème sur un câble sous-marin en mer Baltique : jeudi 20 février, l'opérateur finlandais Cinia a annoncé avoir détecté des « perturbations » sur le câble sous-marin C-Lion1 entre la Finlande et l'Allemagne. Selon l'entreprise, « la perturbation [n'affectait] pas la fonctionnalité des connexions de télécommunications » du câble et le trafic de données avait continué de façon normale.

L'entreprise expliquait néanmoins avoir déposé une demande d'enquête auprès de la Police criminelle centrale finlandaise (KRP). Selon le média local Iltalehti, celle-ci a lancé dès jeudi une enquête préliminaire sur cette avarie, qui aurait été découverte dans la Zone économique exclusive suédoise le 19 février.

Un enchainement de cas suspects

La Suède a donc elle-même ouvert une enquête le vendredi 21 février, comme l'explique l'AFP. En effet, cet incident suit de nombreux autres qui se sont passés ces derniers mois. En novembre dernier, une panne avait déjà été détectée sur ce même câble C-Lion1 ainsi que sur un autre plus modeste. L'Europe et l'OTAN avaient soulevé des suspicions à propos d'une « flotte fantôme » qui serait aussi utilisée par la Russie pour contourner les sanctions commerciales.

Fin janvier, la Suède a saisi un navire suspecté d'avoir endommagé un autre câble après une nouvelle avarie sur un câble reliant la Suède à la Lettonie. Enquêtant sur le même cas, la Norvège a arraisonné, également fin janvier et à la demande des autorités lettones, un navire norvégien à l'équipage russe, le Silver-Dania. Le navire avait pu rapidement reprendre sa route après une inspection de la police de la région du Troms, expliquait le média local iTromsø.

La Commission annonce un plan

Si, fin janvier, certains représentants des services de sécurités américains et européens appuyaient l’hypothèse d’accidents maritimes, ce vendredi 21 février, la Commission européenne a annoncé un plan d'action visant à protéger les câbles sous-marins, qu'ils soient situés en mer Baltique ou en Méditerranée.

Ce plan, présenté par la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la technologie et femme politique finlandaise Henna Virkkunen, s'articule autour de quatre axes clés pour renforcer la sécurité des câbles :

  • la prévention : l'Union européenne veut renforcer la résilience des câbles et augmenter la redondance, notamment en finançant le déploiement de « câbles intelligents », c'est-à-dire avec des capteurs permettant notamment de détecter de potentielles attaques mais aussi de localiser de façon précise la potentielle section du câble.
  • la détection : l'Europe promet d'améliorer ses capacités de surveillance maritimes en mer Baltique mais aussi en Méditerranée. Selon Euractiv, la Commission voudrait créer un outil de surveillance maritime couplant les données de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) et celles des constellations de satellites Galileo et Copernicus.
  • la réponse et le rétablissement : la Commission veut aussi « améliorer l'efficacité du cadre de gestion de crise au niveau de l'UE pour une action rapide en cas d'incidents affectant les câbles sous-marins et augmenter la capacité de réparation pour assurer une réparation rapide des câbles endommagés ». Elle pousse aussi à la transposition des directives NIS2 et celle sur la résilience des entités critiques (en anglais, Critical Entities Resilience, CER).
  • la dissuasion : enfin, l'institution européenne affirme vouloir sanctionner les auteurs des sections de câbles, qu'elle accuse clairement d'être des « acteurs hostiles ». La Commission pointe de nouveau la « flotte fantôme » russe contre laquelle elle veut maintenir les sanctions déjà en place et veut encourager ce qu'elle appelle une « diplomatie des câbles ».

Un budget pris sur le déploiement des réseaux numériques européens

« Face aux tensions géopolitiques croissantes, notamment dans des régions telles que la mer Baltique, la Commission européenne prend des mesures décisives pour protéger nos infrastructures essentielles de câbles sous-marins », explique Henna Virkkunen : « nous voulons nous assurer que l'Europe est équipée non seulement pour prévenir et détecter les sabotages de câbles, mais aussi pour dissuader, réparer et répondre activement à toute menace pesant sur les infrastructures critiques qui sont essentielles à notre économie et à notre sécurité collective ».

Néanmoins, selon Euractiv, ce plan d'Action n'a pas été approvisionné par de nouveaux fonds. Son budget proviendrait notamment du fonds soutenant le déploiement des réseaux numériques, du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, du fonds stimulant les investissements dans les infrastructures numériques (Europe numérique) et du Fonds de cohésion de l'Union.

Commentaires (15)

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Certainement un coup de Elon sous le joug de Trump.
Il veux qu'on passe tous par ses satellites pour nous espionner dans le cloud avec son IA qui tourne sur des ordinausaures quantiques développé par des GAFAM.
#NousSachons
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C'est même plus drôle tellement la réalité commence à ratrapper (voir dépasse) la fiction...
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Je me demande si ces câbles nordiques sont enfouis ou pas, à faible profondeur comme la Baltique, c'est de règle normalement, les pêcheurs traineurs de chaluts ne sont pas très sympathiques à ce niveau non plus, avec surtout bien d'autres dégâts à la faune.
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En l'absence de détails sur la forme de l'avarie, impossible de trop savoir comment, pourquoi etc.
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Il suffirait de faire une réponse à la Trump, tous les bateaux "hostile" sont interdits en mer Baltique. La Turquie fait le portier en Mer Noire il n'y a pas de raison que le Danemark ne puisse pas faire de même.
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En quoi c'est hostile un cargo, un pétrolier, de plus la Turquie possède les deux côtés du Bosphore, pas le Danemark, d'ailleurs je me demande comment ça se passe avec les sous marins dans le Bosphore, ils doivent passer en surface ... quand c'est autorisé ?
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Ça consisterait à virer les bâtiments militaires étasuniens de la mer Noire et de la Baltiques… d'ailleurs ON peut aussi ajouter la Méditerranée : Ce n'est pas utile qu'ils soient présents, nous on sait foutre le bordel chez nous tout seul, non ?
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Pour le détroit du Bosphore il y a une convention/traité qui régit le passage dont l'URSS est signataire, à vérifier si la Turquie peut faire transiter ses navires militaire par le Bosphore

Un traité équivalent pour les détroits qui donnent accès à la mer baltique bloquerait la russie, vu que c'est eux qui sont en guerre sur les pays côtiers de la mer baltique

Le Danemark a intensifier contrôle les pétroliers entrant en mer Baltique : lemarin.ouest-france.fr Ouest France
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dont l'URSS est signataire
L'URSS n'existe plus.
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Elle existait en 1936 à la date de signature du traité.
Wikipédia indique que :
Russie et Ukraine sont les États successeurs pour ce traité.
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Ai-je dit le contraire ? C'est juste que je pointe (très régulièrement) cette confusion récurrente URSS/Russie (savamment entretenue par le Kremlin).

En l'occurrence, ce qui est pertinent, ce sont les signataires actuels.
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signataire n. Personne qui a signé un écrit, en particulier officiel.
Le signataire, c'est bien l'URSS.
Les pays engagés par cette signature sont l'Ukraine et la Russie.
Ne me demande pas pourquoi les autres pays de l'ex-URSS n'ont pas été cités, ça dépasse mes compétences.

La notion de signataires actuels n'a pas de sens vu la date de la signature.
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Ne me demande pas pourquoi les autres pays de l'ex-URSS n'ont pas été cités, ça dépasse mes compétences.
C'est simple : ils n'ont pas de côte sur la Mer Noire.
La notion de signataires actuels n'a pas de sens vu la date de la signature.
Je viens d'aller voir, effectivement, il a suffit d'être considéré état successeur (et d'être concerné par la Mer Noire) pour se voir appliquer le traité.
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C'est simple : ils n'ont pas de côte sur la Mer Noire.
Il y a pourtant la Géorgie.
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L'explication est probablement (je ne suis pas spécialiste) que la Géorgie n'était plus une RSS à l'époque de la dissolution de l'URSS, et que son statut était peu clair, contrairement à des états comme l'Ukraine, la Russie ou la Biélorussie.

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