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Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Inclusion budgetaire

Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Les acteurs de la médiation numérique se mobilisent pour tenter d’éviter la suppression de 2 000 emplois de conseillers numérique dans le cadre de la loi de Finances.

Le 30 janvier à 13h32

Le secteur des conseillers et conseillères numériques, qui accompagnent les Francais dans leurs démarches numériques, est inquiet. Dans le cadre des débats sur la loi de Finances, un amendement voté samedi dernier vient menacer plus de 2 000 de leurs emplois à travers le pays.

En ligne, des représentants du secteur appellent à la mobilisation alors que 15 % de la population, soit 8 millions de personnes, était en situation d’illectronisme en 2023, d’après l’Observatoire des inégalités.

Leur mobilisation ne date pas d'hier : en novembre, la Commission supérieure du numérique (CSNP) avait alerté sur la réduction des crédits dédiés à l’inclusion numérique de 62 millions d’euros à 27 millions d'euros pour 2025. Elle avait demandé leur rétablissement au niveau de 2024.

Autonomiser les Français face au numérique

Créés en 2021 par une circulaire (.pdf) relative à la mise en œuvre du volet « inclusion numérique » du plan France Relance, les conseillers numériques permettent de faire le lien entre les populations éloignées du numérique et l’administration.

Sur le terrain, leurs activités consistent aussi bien à aider dans les démarches administratives ou professionnelles qu’à accompagner vers « l’autonomie numérique », en formant qui le souhaite à la prise en main des outils informatiques, à la navigation en ligne, à la gestion des courriels ou encore aux bases de la culture numérique.

Les conseillers numériques s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux TPE/PME (.pdf), encore une fois pour de l’accompagnement administratif, mais aussi pour de la promotion des activités économiques en ligne ou pour aider les entrepreneurs à comprendre comment le numérique peut leur servir.

Les médiateurs numériques interviennent aussi dans les écoles, du primaire au lycée, pour « sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du numérique », comme en témoigne le responsable du réseau Cyber Base de la communauté de communes Lacq-Orthez auprès de l’association Intercommunalités de France. En 3 ans, la Mednum, la coopérative nationale des acteurs de la médiation numérique, indique que le secteur a accompagné 3 millions de personnes.

Outre le rétablissement des crédits, la CSNP a formulé fin novembre 22 recommandations pour l’inclusion numérique, parmi lesquelles la création d’un fonds national d’inclusion numérique mobilisant financements publics, privés et européens, ou encore d’établir une « taxe numériseur-payeur » sur les entreprises du numérique et les acteurs marchands proposant des services en ligne.

Commentaires (25)

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C'est compliqué de travailler en CDI dans un métier "de transition".
De ce que je vois, la formation au numérique est très bien intégrée dans les écoles.
Les assos d'aide sont en effectifs stables, et ce bien avant 2021.
Et en général les enfants se font très bien le relais entre les sujets tendances et les p'tits vieux à ré-éduquer.

Ok, les lecteurs de PCInpact Next ne sont pas les plus concernés par les coachs numériques :D
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"Et en général les enfants se font très bien le relais entre les sujets tendances et les p'tits vieux à ré-éduquer."
Au contraire, papy réfractaire au numérique est vu comme sans espoir. Peu de gens prennent le temps d'expliquer, d'être pédagogue avec les personnes âgées pour les aider à utiliser l'informatique. Il faut se rendre compte du changement vécu par ces personnes concernant les services publics. La vague numérique a tout ravagé. Sans accompagnement on accentue la fracture.
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C'est sûr que ça a été radical.
Sur des gestes écologiques les enfants sont de bons vecteurs. Certes l'obligation de connaître le numérique est plus pénalisante que de savoir faire le tri sélectif.
Les vieux sans espoir sont plutôt casés en EHPAD. Les vieux "actifs" sont encore suffisamment curieux pour s'y mettre. En tout cas, sans être pro du coaching numérique, j'en ai formé plusieurs qui sont aujourd'hui suffisamment autonomes. Ca n'empêche pas quelques coups de fils tous les 5 ans. Et aujourd'hui je vois la jeunesse prendre avec plaisir. L'intergénérationnel fonctionne très bien.
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Les vieux sans espoir sont plutôt casés en EHPAD. Les vieux "actifs" sont encore suffisamment curieux pour s'y mettre.
C'est très caricaturale. Les personnes d'un certain sont certes de tout mais sauf des nouvelles technologies, et d'autant plus de l'informatique. Elles aiment bien aller voir leurs amis, voyager mais luttent comme pas possible pour utiliser l'outil informatique (pour récupérer les photos de l'appareil photo, faire une mise en page relativement simple du traitement de texte).

Je dirais que cela dépend si la personne a travaillé avec l'informatique, même de loin avec l'informatique.

Les personnes d'un certain age ne sont pas toujours entourés de leurs petits enfants, ou enfants. Donc ce n'est pas toujours facile.
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Personnellement intervenant dans les collèges sur la thématique de l’éducation aux médias et le numérique je constate qu’il y a un grand écart entre ce que pense savoir les « jeunes » et ce qu’ils savent réellement.
Ce que je vois c’est qu’ils savent se servir des réseaux sociaux, qu’ils comprennent globalement le fonctionnement d’internet (et encore, la plus part pense qu’internet et le téléphone marche uniquement avec des satellites…), mais que l’usage du numérique en dehors de ça (peut-être 2-3 notions de codage ?) ça reste très vagues pour une utilisation et une compréhension globale.

De plus les conseillers numériques ne font pas que de la formation aux outils de bases, mais aussi sur l’administratif en ligne, un premier niveau de maintenance et de sécurité informatique et la dessus malheureusement il n’y a que très peu de sensibilisation à l’école.
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En ces temps difficile pour établir un budget que l'on essaie de redresser un peu, il faut savoir si l'on préfère éduquer les jeunes (maintien des 4000 postes de l'enseignement) ou expliquer aux vieux comment utiliser le numérique.

Le Sénat a l'air d'avoir choisi d'investir sur le futur. :fumer:
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La notion d'investissement implique habituellement (en tout cas dans la compréhension populaire) une dépense supplémentaire, un truc en plus dont on espère obtenir des bénéfices plus tard. Donc là typiquement, virer 2000 personnes peut difficilement s'appeler "investir dans le futur".

N'est-ce pas ce qu'on appelle une fausse dichotomie ? C'est à dire prétendre qu'il y a un choix binaire alors que plein d'autres solutions sont possibles.
Exemple : "10milliards de déficit de la sécu : vous préférez payer plus cher ou moins être remboursé.es ? "... et si on revenait sur les 90milliards d'allègement de charges décidés ces dernières années plutôt ?

Voilà c'est qu'un exemple, mais pour le sujet en question ça a l'air de bien s'appliquer.

EDIT: c'est évidemment un drame pour les personnes virées, pour les petits artisans qui rament dans les arcanes des procédures administratives, les personnes agées isolées, les assos qui oeuvrent là-dedans... Et met donc sur tout ce petit monde une pression supplémentaire.
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Donc là typiquement, virer 2000 personnes peut difficilement s'appeler "investir dans le futur".
Ça tombe bien, ce n’est pas ça mais le maintien des 4000 postes dans l'enseignement que j'ai appelé comme ça.
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Farpait ! J'avions donc lu de travers
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En effet, il y a des choix à faire... Surtout que les concernés ne sont plus en mesure d'apprendre grand chose, quand pas carrément réfractaires, donc ce n'est pas efficace. Mieux vaudrait garder quelques guichets ou des permanences tournantes avec un effectif réduit, car allant direct au but et faisant directement les démarches plutôt que tenter d'apprendre a les faire sans fin.

Un autre truc que j'adore dans le genre:
pour-les-personnes-agees.gouv.fr République Française

Mais sincèrement, une URL de cette taille pour une catégorie d'âge mûr déjà pas à l'aise avec le numérique, quel est le crétin congénital qui a eu cette lumineuse idée, celui au dessus qui l'a approuvé sans tilter, de même que le publicitaire mis devant la situation impossible de faire gober un truc pareil!!!

Y'a vraiment eu personne pour tirer la sonnette d'alarme sur ce mauvais gag???
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Pourquoi faudrait-il choisir entre les deux ?
Si c'est une question de bugdet, plutôt que couper tous les services importants, on pourrait par exemple jeter un oeil aux recettes, et demander aux gouvernements précédents pourquoi il y a 60/70 milliards d'euros (selon les sources) en moins PAR AN par rapport aux années avant Macron.
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Pourquoi faudrait-il choisir entre les deux ?
Parce qu'il n'y a pas de majorité (surtout au Sénat) pour envisager les solutions que tu suggères en creux.

Sinon, tu as oublié de citer les sources dont tu parles.
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Thomas Porcher sur une des émissions du Média de janvier 2025. Je n'ai pas le lien sous la main.
Si tu préfères une source écrite : https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/220125/pres-de-70-milliards-d-euros-l-enorme-derapage-des-comptes-publics-en-2023-et-2024 (l'article ne parle que de 2023 et 2024, Porcher a parlé des autres)
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En quoi est-ce une solution ? Je n'y vois que de la recherche de coupables, ce qui ne résout jamais rien.
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C'est toi qui parle de coupables. Ce que je dis est ce qu'il est possible de faire. Cela a été voté en fin d'année dernière en commission par une large majorité de droite et de gauche, et ces recettes ramenaient e déficit à moins de 3%. Le 49.3 l'a fait sauter.
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Ce n'est pas bien de réécrire l'histoire.
1) le vote en commission ne sert pas à grand chose puisque c'est le vote en séance qui compte. Le vote sert juste à présenter un texte retravaillé au vote en séance.
2) le vote en commission a été lemonde.fr Le Monde (29 contre ; 22 pour) le texte modifié en commission et qui ajoutait les recettes dont tu parles.
3) le budget de l'état (pas celui de la sécurité sociale) n'a pas sauté par le 49.3 qui concernait le budget de la sécu.
4) le budget a été rejeté par l'Assemblée Nationale en séance globalement puisque la première partie du budget concernant les recettes a été rejetée le 12 novembre.
Pour l'adoption : 192 ; Contre : 362 ; Abstention : 19
Donc, la très large majorité dont tu parles n'a pas existé.

Je ne sais pas quelles sont tes sources d'informations, mais il faut peut-être songer à en changer.
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A la lecture de la news, je n'arrive pas à savoir quel est leur job: guichet ? formation ? placement produit ?

C'est la même notion de "conseiller" que celle qu'on a dans les banques ?
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Il y a un conseiller-numerique.gouv.fr République Française en gouv.fr qui en parle, mais ça n'aide pas beaucoup.
Ça a l'air différent des agents France services dont ils parlent rapidement dans la page et qui sont souvent dans les postes.

Ils sont 4000, on parle donc d'en supprimer la moitié.
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Je ne sais pas s'il s'agit des mêmes mais celle que je connais est rattachée à une communauté de communes. Il y a aussi un France Service, je ne sais plus si elle y est rattachée ou non.
Après pour l'utilité, plein de procédures ne se font maintenant qu'en ligne, l'idée souvent c'est d'aider les anciens (ou non-connectés pas si anciens, y'en a plein aussi) à faire ces démarches et qu'ils s'autonomisent afin de ne plus solliciter toutes les 5mn les France Services pour, justement, qu'ils fassent les démarches à leur place.
Une fois de plus, y'a rien d'inutile une fois que c'est en place, juste un choix d'isoler ou pas un peu + certains qui le sont déjà uàn peu pour économiser.
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Dans le PDF donné en lien, c'est grosso merdo un poste de formateur pour l'usage d'outils numériques.

Ça me rappelle la "formation Internet" que j'avais eue dans le cadre de ma principale il y a vingt ans, où le but était d'avoir les rudiments de vocabulaire (modem, etc) et de savoir aller chercher de l'info en ligne. Ça s'adressait forcément aux personnes n'ayant jamais touché un clavier de leur vie.
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Yep et rien qu'à voir ma belle-mère, y en a encore plein qui touchent pas une bille, qui ont perdu avec l'age ou le manque de pratique le peu qu'ielles savaient faire.
Internet s'est aussi tellement emmerdifié que naviguer ça relève encore plus du parcours du combatant. Vous et moi habitués à ça savons reconnaître un phishing, passer la barrière à cookies, ne pas cliquer sur la pub qui ressemble au vrai truc, trouver le petit lien en bas de page que le dark patern du concepteur a bien caché... Ces éléments là n'existaient pratiquement pas il y a 20 ans comme vous dites.
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"Clavier ? Me dit pas ! Je sais ! C'est le machin avec les bitoniaux ?"
Vécu. Mamie Yvette, 84 ans.
:)
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C'est assez dommage vu que l'on met dehors des structurent qui réalisent de fait un service publique qui compense la progressive déshumanisation de l'administration.
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C'est pas le but justement, de dégrader au max le service public ? C'est quand même le leitmotiv depuis 8 ans...
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Parfait, on va pouvoir les remplacer par des personnes aux RSA, qui coûteront moins cher. Voire par des apprentis, qui coûtent encore moins (et en plus ça les sort des chiffres du chômage !).

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