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Streaming sportif : la justice ordonne le blocage par les DNS de Google, Cloudflare et Cisco

Mensonge imposé

Streaming sportif : la justice ordonne le blocage par les DNS de Google, Cloudflare et Cisco

Jusque-là laissés tranquilles par les ayants droit, les fournisseurs de DNS font maintenant partie de leurs cibles juridiques concernant le streaming. Canal+ vient de nouveau de gagner face à Google, Cisco et Cloudflare : dans trois nouvelles décisions, le Tribunal judiciaire de Paris oblige les trois géants du numérique à bloquer l'accès à certains sites, confirmant sa position prise en mai dernier sur le sujet.

Le 26 novembre à 13h11

Trois nouvelles décisions Tribunal judiciaire de Paris, prises en septembre et octobre derniers, obligent Google, Cloudflare et Cisco à mettre en place un blocage de sites internet qui diffusent des flux streaming de retransmission des grands prix de Formule 1 organisés par la Fédération Internationale de l'Automobile, de la Ligue des champions et de la Premier League. Le site Torrent Freak a repéré que Cloudflare a mis en ligne les textes de ces trois décisions [PDF, PDF, PDF] sur la base de données spécialisée Lumen.

Une liste de 69 sites supplémentaires

En mai dernier, nos confrères de l'Informé avaient révélé que la justice française avait, pour la première fois, obligé les fournisseurs de DNS qui ne sont pas fournisseurs d'accès à Internet Google, Cloudflare et Cisco, de bloquer plus d'une centaine de sites de streaming diffusant sans autorisation le Top 14 de rugby, la Champions League et la Premier League de football. Canal+ s'est appuyé sur l’article 333 - 10 du Code du Sport qui permet de demander à la justice de prendre « toutes mesures proportionnées propres à prévenir ou à faire cesser » des « atteintes graves et répétées au droit d'exploitation audiovisuelle ».

Après la publication de cette décision, Cisco, propriétaire d'OpenDNS, a décidé de ne plus rendre disponible ce service en France. L'entreprise a fait de même au Portugal suite à un cas similaire.

Mais le groupe Canal+ ne s'est pas contenté de cette première liste. Il a exposé devant le Tribunal judiciaire de Paris que « de nombreux sites internet accessibles depuis la France diffusent de manière quasi-systématique, gratuitement, en streaming et en direct entre autres les matchs de multiples compétitions, notamment de "Formule 1" ». Et ce, malgré le blocage de ces sites imposé par la justice aux principaux FAI.

Il a donc réitéré sa demande dans les trois actions en justice en listant 15, 18 et 36 sites internet qui hébergent ces retransmissions.

Une portée internationale non proportionnelle selon Google, Cisco et Cloudflare

De leurs côtés, devant le tribunal, Google, Cisco et Cloudflare ont affirmé que ces mesures étaient « inutilement complexes et coûteuses ». Les trois sociétés arguent qu'il existe d'autres mesures pour bloquer « tout accès aux sites litigieux » et « qu'un nombre négligeable d'internautes des compétitions sportives auraient recours à leurs services ».

Surtout, les trois géants du numérique ont soulevé que « ces mesures ne peuvent techniquement être restreintes au territoire français et ont nécessairement une portée internationale ». Cet argument appuie sur un défaut de proportionnalité de la mesure de blocage au niveau de ces services de résolveurs DNS.

Un délai de trois jours

Les entreprises pointent d'ailleurs le fait que les sites litigieux sont distribués via le CDN de Cloudflare. Google a donc demandé que la demande de blocage se fasse à ce niveau avant que ne soit ordonné le blocage au niveau des résolveurs DNS.

Le tribunal n'a cependant pas été convaincu par leurs arguments. Il a ordonné aux trois entreprises de mettre en place une mesure de blocage des sites listés dans les trois demandes de Canal+. Cisco ayant déjà arrêté son service OpenDNS au moment de ces décisions, l'entreprise n'a rien eu à faire d'autre. Mais Cloudflare et Google ont dû se mettre en conformité dans un délai de trois jours. Elles ont mis en place une manipulation de l'espace des noms de domaine, aboutissant à ce que certains appellent des « DNS menteurs ».

Commentaires (10)

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Et donc ils l'ont fait au niveau mondial ou ils ont réussis à le coupler à de la géolocalisation ?!
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Au niveau mondial, puisque
Surtout, les trois géants du numérique ont soulevé que « ces mesures ne peuvent techniquement être restreintes au territoire français et ont nécessairement une portée internationale ».
Mais on peut noter que si c'est la première fois qu'on tape sur les resolveurs DNS, c'est pour des problèmes de pognon, pas pour lutter contre la pedopornographie ou le terrorisme ...
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Ça, c'est ce qu'ils ont dit au tribunal. Mais ils ont peut-être trouvé une solution depuis pour ne pas INpacter le monde entier.

Quand je teste par nslookup.io, donc en interrogeant hors de France, les DNS google retournent bien une adresse Cloudflare. Je doute donc de ce qu'ils ont dit.

Édit : j'ai aussi testé 1.dlhd.sx. Mais en fait, mes interrogations de ces mêmes noms sur les DNS de Free me donnent les mêmes réponses pour ces 2 noms. Donc, je ne sais que penser de mon test.
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Faut aussi voire quand ça a été fait, et le cache DNS ensuite, la propagation est rarement instantanée, dans le positif comme dans le négatif.

Ca rappellera des souvenirs à orange et à Atos ...
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Pour ces 2 sites, le jugement date du 12 septembre. Je pense que Canal + s'est dépêché de faire signifier le jugement et de fournir le fichier CSV prévu. À partir de ce moment, ils avaient 3 jours pour obtempérer.
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Loading #EffetStreisand ....

:francais:
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Encore un coup d'épée dans l'eau, pendant ce temps là la justice manque de moyen, si bien que les procédures judiciaires s'étalent sur des années sur des sujets autrement plus importants que la diffusion illegale de rencontres sportives.

Mais on est tous égaux devant la justice hein 😎

( oui j'suis en forme aujourd'hui, j'vais aller me refaire un café et faire un break avec la lecture des actus ! )
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Pas vraiment un coup d'épée dans l'eau car censurer les DNS des FAIs et des principaux fournisseurs tape assez sérieusement mine de rien.
Il ne reste que les petits fournisseurs type FDN (avec l'inconvénient des petits fournisseurs notamment service/performance) ou héberger soi-même, donc accessible à une frange marginale de la population.
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Y a t'il un clin d'oeil à M. Rees dans les magistrats de l'image d'illustration ?
Je trouve qu'un lui ressemble, sachant que Marc avait signalé l'affaire dans "L'Informé"...
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Un DNS Provider safe et ne répondant pas au sifflet de la justice Française à conseiller ?

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