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La sextorsion vise désormais majoritairement les jeunes garçons

Brouteurs 2.0

La sextorsion vise désormais majoritairement les jeunes garçons

Le 15 novembre 2022 à 14h12

Si la sextorsion (mot-valise combinant « sexe » et « extorsion ») émanait surtout de pervers ciblant majoritairement des jeunes femmes et adolescentes, des gangs de « brouteurs » africains cibleraient désormais majoritairement les jeunes garçons. Plusieurs d'entre eux se seraient suicidés. 

Le FBI observe que des gangs de sextorsion africains deviennent « impitoyables », révèle Forbes, allant jusqu'à réclamer une rançon aux familles d'adolescents qui se sont suicidés après avoir été menacés de rendre publics leurs sextos : 

« Les gangs ont exigé que les parents ou les frères et sœurs paient pour s'assurer que les photos sexualisées de leurs proches décédés ne soient pas diffusées publiquement. »

L'alerte figure dans un mandat de perquisition concernant une enquête au sujet d'une campagne de sextorsion organisée via des messages Facebook. Le FBI évoque « une explosion des cas de sextorsion au cours des 18 derniers mois, dont un nombre croissant aboutit au suicide de la victime », précise Forbes.

Le FBI a également constaté « un taux élevé de suicide chez les victimes masculines mineures de sextorsions à motivation financière » et que les victimes « se sont suicidées dans un laps de temps relativement court, parfois dans les heures qui ont suivi la sextorsion ».

« Il n'y a aucune empathie ou compassion du côté des criminels », explique à Forbes Jim Cole, agent spécial superviseur des enquêtes de sécurité intérieure.

Historiquement, ce type de chantage aux sextos émanait de pédocriminels ou de pervers motivés par le sexe. Mais désormais, précise Jim Cole, la plupart des cas émanent de gangs sévissant depuis le Nigéria, mais également de Côte d'Ivoire, et motivés par l'argent.

Le National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC), qui centralise les informations relatives aux crimes ciblant les mineurs, a par ailleurs constaté des activités similaires émanant d'organisations criminelles aux Philippines et au Bangladesh.

18 000 sextorsions en 2021 aux USA, 13,6 millions de dollars

Ces opérations se seraient professionnalisées, avec des fermes téléphoniques fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et gérant plusieurs arnaques sur une centaine d'appareils simultanément afin de maximiser les profits.

Après s'être fait connaître avec leurs « arnaques nigérianes » (ou fraude 419, du numéro de l'article du code nigérian sanctionnant ce type de fraude) et escroqueries sentimentales, ces « brouteurs » s'attaqueraient de plus en plus aux entreprises, ainsi qu'aux mineurs et adultes à l'affut de sextorsions.

Jim Cole explique que dans un cas récent, une victime adulte a ainsi accepté de payer des centaines de milliers de dollars pour empêcher la divulgation de ses sextos : 

« Les escrocs effectuent également des recherches approfondies sur leurs cibles, en dressant la cartographie de leurs vies en ligne, de leurs intérêts et de leurs contacts, afin d'augmenter les chances de réussite de l'escroquerie. Ils obtiennent notamment des informations sur leurs familles, qui pourraient être ciblées si la victime initiale décédait. »

L'Internet Crime Complaint Center du FBI avait estimé le coût des 18 000 sextorsions répertoriées en 2021 à 13,6 millions de dollars, contre 1 milliard de dollars pour les escroqueries à la romance, relevait Forbes.

« Je n'ai pas peur de tuer... J'ai peur de me faire prendre »

Ces gangs iraient jusqu'à recruter des mules aux États-Unis qui, attirées par l'appât du gain facile, acceptent de recevoir les rançons, en échange d'une commission, sans forcément être conscients d'être complices d'une sextorsion.

Le FBI précise qu'elles sont utiles parce qu' « elles permettent de brouiller les pistes, car les fonds reçus des victimes sont blanchis sur les comptes des mules avant d'être transmis aux rançonneurs ».

Le mandat du FBI décrit ainsi en détail un cas dans lequel Facebook a signalé à l'agence des messages envoyés entre deux utilisateurs soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de sextorsion ayant abouti à des suicides. L'adresse IP de l'un des utilisateurs renvoyait à Lagos, au Nigeria, tandis que l'autre, émanant de la mule présumée, semblait être basée dans le Kentucky.

Selon le mandat de perquisition, à un moment de leur conversation sur Facebook, la mule présumée a discuté de la mort d'un adolescent de 14 ans. « Le stress de perdre 800 dollars était trop important », écrivait-il au sujet du garçon : « Je n'ai même pas eu de réaction... je m'en fiche ».

L'enquête a également révélé que ce type de sextorsions s'inscrit désormais dans un écosystème criminel non seulement plus large, mais également plus violent.

Selon le compte rendu des forces de l'ordre, les deux hommes avaient en effet discuté du meurtre éventuel d'une troisième personne, une femme qui aurait été impliquée dans l'escroquerie et dont l'Américain pensait qu'elle avait contribué à le piéger. Les policiers relèvent que le suspect avait écrit : « Je n'ai pas peur de tuer quelqu'un... J'ai peur de me faire prendre ».

+ 400 % au cours des quatre dernières années

En août, Forbes avait déjà raconté comment un sextortionniste, qui se faisait passer pour une Californienne sur Instagram, avait piégé 30 jeunes hommes. L'un d'entre eux, âgé de 18 ans seulement, s'était suicidé après lui avoir envoyé 1 500 dollars en cartes-cadeaux Apple.

Le FBI évoquait alors une « énorme augmentation » du nombre de sextorsions. Son bureau d'Atlanta avait en effet enregistré 50 affaires en 8 mois, soit plus du double que le total annuel de 2021. 

« C'est une pandémie », expliquait à Forbes John Pizzuro, enquêteur depuis 25 ans sur les crimes liés à la maltraitance des enfants au sein de la police d'État du New Jersey. « Nous n'arrivons même pas à suivre le nombre de cas... L'augmentation dans le New Jersey a été de 400 % au cours des quatre dernières années, et cela vaut pour l'ensemble des États-Unis et du monde entier ».

Cette explosion ciblerait surtout les adolescents et jeunes garçons. Le Centre canadien de protection de l'enfance estimait qu'en juillet, 92 % des affaires concernaient des garçons ou de jeunes hommes. Le FBI indique que dans la majorité des cas sur lesquels il a enquêté, les victimes étaient des garçons âgés de 14 à 17 ans.

Le NCMEC, lui, avait dénombré 12 070 affaires de sextorsion et d'autres formes d'embrigadement en ligne en 2018, mais 44 155 en 2021. La page consacrée à la sextorsion sur le site du NCMEC précise qu'en 2022, 79 % des agresseurs étaient motivés par l'argent. 

Le rapport 2021 de la plateforme de signalement Point de Contact relève de son côté que « + 50 % » des 97 demandes d'appels à son service téléphonique d'assistance concernaient des situations de sextorsion ou de diffusion non consensuelle de contenus intimes.

Le phénomène ne date pas d'hier, cela dit. La National Crime Agency (NCA) britannique avait en effet répertorié 1 034 cas de sextorsions en 2017, soit trois fois plus qu'en 2015. 

À l'époque, les gangs, qui sévissaient déjà depuis l'étranger, ciblaient plutôt les jeunes hommes de 17 à 25 ans sur des sites de rencontre, les encourageant à se masturber devant leur webcam. Mais la NCA avait déjà répertorié « au moins cinq suicides ».

« Une attaque organisée contre les ados »

Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet, qualifie la sextorsion d' « attaque organisée contre les ados », et évoque de son côté une augmentation de 150 % de signalements de décembre 2021 à mai 2022. 

Alors qu'elle reçoit « en moyenne » 168 signalements de sextorsion par mois, elle en a reçu « plus de 600 » en juillet et août.

sextorsion

87 % des signalements « touchent des garçons » qui, « généralement, se font sextorquer pour de l'argent » et sont « souvent associés à des réseaux criminels internationaux », les filles l'étant « pour d'autres images ».

Or, souligne Forbes, les données du NCMEC montrent que 78 % des affaires de sextorsion entre 2013 et 2016 concernaient des enfants de sexe féminin, contre 15 % pour les garçons.

Les rançonneurs commencent généralement par draguer les ados sur Snapchat ou Instagram (qui représentent 77 % des signalements), avant de leur envoyer des photos de femmes nues, afin d'obtenir en échange, soit des sextos des ados, soit qu'ils se masturbent devant la webcam pour les enregistrer à leur insu. 

D'autres proposent directement de l'argent aux ados en échanges de photos ou vidéos à caractère sexuel, en mode « sugar daddy », ou leur font des offres de mannequinat. Une fois le sexto obtenu, le brouteur demandera presque aussitôt de l’argent à la victime : 

« Si l’ado refuse d’obtempérer, le sextorqueur menacera de publier ses images en ligne ou de les transmettre à ses amis ou à sa famille. Souvent, le brouteur montrera à sa victime une des captures d’écran de sa liste de contacts ou d’autres renseignements identificatoires (nom de son école, adresse de domicile) pour la terroriser afin qu’elle accepte de lui envoyer de l’argent. »

Si la victime obéit, le brouteur lui réclamera encore plus d'argent, jusqu'à 7 500 dollars canadiens (5 500 euros). Pour parvenir à ses fins, il pourra aussi le menacer d'envoyer les sextos aux élèves de sa classe ou de son école, à des journaux ou chaînes de télévision.

Certains créent plusieurs comptes pour faire croire à la victime que plusieurs personnes s'en prennent à lui, ou encore de faux articles de presse pour faire passer l'ado pour un pédocriminel. D'autres menacent de s'en prendre à ses frères ou sœurs, ses amis, ou encore de « ruiner sa vie ».

Le Centre canadien de protection de l’enfance a lancé un site web dédié, TeFaisPasSextorquer.ca, pour sensibiliser les ados à ce sujet, et tenter de dédramatiser le sujet. Il propose ainsi d'envoyer à ceux qui réclament des sextos des mèmes de rat-taupe nu, parce qu'il « ressemble pas mal à la photo que tu allais envoyer, sauf qu'il a deux petits yeux et quatre dents acérées aux extrémités ».

sextorsionsextorsion

Le site propose également des ressources, mèmes et vidéos pour les ados, ainsi qu'un kit pédagogique pour que les adultes et enseignants puissent en discuter avec les adolescents.

Commentaires (36)

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C’est triste, mais ce sont aussi des parents qui ont échoué dans leur role de parent, pour éduquer convenablement leur enfant, lui apprendre à se méfier, les risques encourus etc.



Bref, à quand des parents qui prennent aussi leurs responsabilités et assument leur role ?

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A quand des ados qui écoutent et suivent scrupuleusement ce que leur disent leurs parents ?



Je ne dis pas qu’il n’y a pas de responsabilité des parents, je dis juste qu’avoir une “bonne” éducation pour ses enfants (et qui va définir ce qu’est une “bonne” éducation..?) n’empêche pas qu’en face, un ado reste un ado, qui a envie de faire ses expériences, qui est influencé aussi par les copains, la télé, internet… Bref, tout le monde peut faire une connerie…

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En prenant un peu de recul, tu te rendras compte que ces parents ont grandis dans un environnement totalement différent : Internet et les téléphones mobiles débutaient à peine quand ils étaient ado.
Ces parents doivent réinventer complètement l’éducation de leur enfants sans pouvoir se baser sur leur vécu, passer beaucoup de temps et d’énergie à se renseigner sur les nouvelles techniques, faits de sociétés (…) , sans savoir si leurs méthodes seront les bonnes, sans savoir si au final leurs actions vont porter leurs fruits.



Ensuite, même si tu y mets toute ton énergie et la meilleure volonté du monde, il y aura toujours l’influence de la société extérieure, des hormones, la pression sociale.



Les parents, malgré leur rôle central, ne sont pas les seuls influenceur de l’éducation des enfants et adolescents. La Société a un rôle énorme.



Casser du sucre sur des parents qui ont perdu leur garçon qui s’est suicidé, c’est trop facile.

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Ce qui est triste c’est qu’on vie dans une société ou être victime de chantage est vu comme une humiliation, une défaillance personnelle et de l’éducation des parents. Niveau report de la responsabilité sur les victimes, ça pose.

Ou que quand ils reçoivent des photos embarrassante d’un proche, certains n’ont rien de mieux à faire que se rendre complice du maitre chanteur en les diffusant, et en se moquant de la victime.

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C’est surtout ça le problème : On accuse et punit la victime plutôt que l’agresseur, donc plus aucune victime ne veut parler et se faire aider.



Alors que dans ce genre de cas l’ensemble des proches devraient être vent debout en protection de la victime (qui n’aurait donc aucune crainte de quoi que ce soit à ce que le tout soit révélé…).



C’est revenu à la mode avec le retour du puritanisme, le sexe c’est le MAL, se masturber c’est le MAL, une femme doit rester vierge jusqu’au mariage, n’avoir qu’un seul partenaire sinon c’est une trainée etc. etc. Elles sont loin les années hippies de libération des mœurs.



Sur Netflix il y a une série qui parle de ça (harcèlement scolaire d’une fille dont un gars échange des photos d’elles, alors que c’est le gars qui devrait se faire lyncher si nous étions cohérents, super courant même en France), les proches qui n’aident pas et ne voit pas le problèmes etc. : 13 reasons why.

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+1
A la fin, on est tous rose et poilus sous les vêtements, et le sexe, tout le monde en fait et / ou y pense. J’ai bon espoir que dans un monde un peu plus libéré du poids de la religion et du mal qu’elle a fait au sexe, on n’ait plus à se soucier de ce genre de chantage. Et quand bien même à l’heure actuelle, c’est quand même assez délirant qu’on estime que produire un nude soit “mal” / honteux, je trouve ça d’une hypocrisie assez terrible de la part de certains.



Finalement, le rôle des parents là dedans n’est pas spécialement de prévenir de tous les dangers, mais surtout de passer très clairement le message “c’est pas grave” et décomplexer l’enfant, à mon avis. C’est principalement parce que ces jeunes pensent qu’ils seront honteux / isolés / rejetés qu’ils prennent des décisions terribles, avant même d’avoir pu vraiment aborder le sujet avec des personnes qui auraient pu les aider.



Bref, peace

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Je pense que produire un nude, ça n’est pas mal, par contre, l’envoyer sans y avoir réfléchis à deux fois (personne fiable ?), c’est le vrai problème.
Il n y a pas de problème non plus à la sexualité “analogique”, mais quand il y a une donnée numérique, il faut se poser des questions sur le tiers de confiance à qui on va filer le truc.

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C’est très juste, néanmoins quand on est ado on est pas toujours les couteaux les plus affûtés du tiroir, sans compter l’aspect désir / pulsion sexuelle qui nous fait faire des trucs parfois insensés, à tout âge :D



Je pense que dans quelques générations ce sera certainement plus clair pour tout le monde, en ce moment comme le disait je ne sais plus qui dans les commentaires (déso ^^‘), les parents sont souvent encore un peu à la rue sur les nouvelle techs, ça n’aide pas à ce que les enfants en aient une vision claire.

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Entièrement d’accord avec toi, y compris sur l’aspect tech. C’est quand même globalement le cas pour la grande majorité des gens, personne ne sais et ne veulent savoir comment “l’internet” fonctionne…
C’est malheureusement pareil pour les plus jeunes…



Assez d’accord avec toi sur le principe de la moralité.

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DayWalker a dit:


C’est triste, mais ce sont aussi des parents qui ont échoué dans leur role de parent, pour éduquer convenablement leur enfant, lui apprendre à se méfier, les risques encourus etc.



Bref, à quand des parents qui prennent aussi leurs responsabilités et assument leur role ?


Je vous invite à ne jamais mettre dans le même sac victimes et bourreaux. Voyez votre commentaire du côté des malfaiteurs, puis observez le du côté des victimes, objectivement.
Remarquez que je m’abstiens de commenter le fond de votre intervention, NextImpact n’est pas Twitter !

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carbier a dit:


Commentaire ridicule s’il en est. Tu as des enfants ? de quel age ? Tu connais d’autres ados/pré ados ?



Question subsidiaire: les pré ados que tu connais, écoutent-ils ce que leur disent leurs parents ?



Question subsidiaire 2: quand toi même tu étais ados, je suppose que tu avais de longues conversations avec tes parents à propos de ta sexualité, de tes petit(e)s ami(e)s ?



Question subsidiaire 3: Connais tu le concept de l’accident ? Tu sais, tu fais tout bien comme le demande tes parents et bam, une fois, une seule fois, tu te fais avoir



Question subsidiaire 4: En tant qu’adulte te considéres tu comme infaillible n’ayant jamais commis d’erreurs.



Bref… Je le repète: commentaire ridicule (et encore c’est pour rester poli)


Un ENORME +1 !!!! Et bravo d’arriver à rester poli !
Et un -10000 pour DayWalker…. Commentaire aussi ridicule que pathétique. Un donneur de leçon, probablement sans enfant…

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Et concernant les deep fake de nude ?

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DayWalker a dit:


C’est triste, mais ce sont aussi des parents qui ont échoué dans leur role de parent, pour éduquer convenablement leur enfant, lui apprendre à se méfier, les risques encourus etc.



Bref, à quand des parents qui prennent aussi leurs responsabilités et assument leur role ?


Je parie que parmi les nombreux adultes qui osent tenir ce discours simplificateur et péremptoire, il y a la même proportion de parents fumeurs que dans le reste de la population.

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Quid des diverses techniques pour “coller” un visage sans une vidéo porno ou “compromettante” ? Les victimes devraient savoir qu’une vidéo ou une photo ne prouve plus rien. On parvient même à imiter une voix et à lui faire tenir les propos que l’on souhaite à condition de disposer d’un certain volume d’enregistrement de la personne cible…

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DayWalker a dit:


C’est triste, mais ce sont aussi des parents qui ont échoué dans leur role de parent, pour éduquer convenablement leur enfant, lui apprendre à se méfier, les risques encourus etc.



Bref, à quand des parents qui prennent aussi leurs responsabilités et assument leur role ?


Quand les parents sont aussi susceptibles de se faire avoir par des brouteurs, ça devient compliqué d’éduquer les enfants à ce phénomène… c’est facile de donner des leçons quand on est “aware”, qu’on sait ce qui se passe et qu’on est capable de prendre du recul quand on est ciblé par une tentative d’arnaque. Beaucoup moins quand on est plus naïf, qu’on avait vraiment très envie d’acheter ce chiot vu sur Facebook mais que malgré les frais de vétérinaire et de transport avancés il n’arrive toujours pas, etc.

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DayWalker a dit:


C’est triste, mais ce sont aussi des parents qui ont échoué dans leur role de parent, pour éduquer convenablement leur enfant, lui apprendre à se méfier, les risques encourus etc.



Bref, à quand des parents qui prennent aussi leurs responsabilités et assument leur role ?


C’est triste cette vieille rengaine éculée, on dirait un mec de droite :D

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de droite ? et alors? :) tu veux interdire cette sensibilité?

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Pour ma part, il me semble que ça relève plus de la manipulation qu’autre chose, avec une mauvaise compréhension de ce qu’est le net pour ces gamins/gamines :
-Je suis anonyme, personne ne me connaît, et surtout pas la personne en face.
-De là, je peux faire un nude/vidéo etc…



Personnellement, et on va me traiter de puritain, j’estime que la sexualité en général est considéré comme un produit de consommation courante et pas comme quelque chose d’intime, ou de valeur.
De ce fait, pourquoi réfléchir avant de faire un nude, si c’est un produit de consommation courante ?
Les personnes ne se rendent pas compte qu’ils mettent leur intimité précieuse en danger, ils s’en rendent compte juste après, lors de la sextorsion ou lors de leur suicide.
J’ai franchement parfois l’impression que les gamins (je suis prof) n’ont aucune notion de leur valeur personnelle, qu’ils sont uniques et donc précieux, et que s’ils l’avaient intégré ce truc là, ils feraient mois de conneries de ce style.



Sans compter que parallèlement, ils n’ont aucune notion que les données envoyées sur le net sont des données qu’ils ne peuvent, la plupart du temps, plus du tout maitriser.



Les parents ont un rôle à jouer, mais aussi l’éducation nationale qui ne parle d’aucune façon du fonctionnement des réseaux, des données, etc… Pour moi, c’est pas gagné.

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iridium77 a dit:


J’ai franchement parfois l’impression que les gamins (je suis prof) n’ont aucune notion de leur valeur personnelle, qu’ils sont uniques et donc précieux, et que s’ils l’avaient intégré ce truc là, ils feraient mois de conneries de ce style.


Je pense que tu mets ici le doigt sur un truc.
J’ai également remarqué cette tendance a avoir une mauvaise opinion de soi chez les enfants, et ce malgré l’attitude positive qu’on a à la maison. Et ce dès le primaire.
Ils sont toujours mis en conccurence, comparés les un avec les autres , tant par le corp enseignant que lors des activités extra-scolaire. Et c’est encore pire au collège, où j’ai l’impression que la valeur des “amis” se jugent aux vidéo qu’ils postent sur X ou Y plateforme et du nombre de vue.
Et un nude ça fait plus parler qu’une vidéo de chat rigolo…



J’avoue que n’étant pas dans un métier en interraction avec les enfants, j’ai du mal à comprendre cette attitude sachant qu’étant jeune j’étais assez solitaire, plongé dans les livres.




iridium77 a dit:


Je pense que produire un nude, ça n’est pas mal, par contre, l’envoyer sans y avoir réfléchis à deux fois (personne fiable ?), c’est le vrai problème.


Le problème est que la personne fiable peux se faire pirater son appareil, l’avoir configuré pour envoyer ses données dans le cloud, avoir des sauvegardes elles-même compromises….



Pour moi, si l’on prends une photo, n’importe quelle photo, il FAUT être prêt à la voir en page d’accueil sur Yahoo , Twitter et tous les média demain matin.
Sinon il ne faut pas la prendre, ou alors avec un appareil photo numérique a carte SD (et la carte ne sort pas de l’appareil)
Même Windows créé des thumbnails quand on met un media amovible dans un PC.

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Régulièrement, je dis aux gamins en cours (collège) qu’ils sont précieux, uniques, et qu’ils doivent prendre soin d’eux (dans un sens très global). Systématiquement, j’en ais une bonne partie qui me regarde comme si j’étais un extraterrestre et d’autres qui me disent qu’on leur a jamais dis ça…
Et là, je me dis que ça devrait pas venir de moi, ce genre de choses, mais de personnes dans le cercle familial.
C’est sur qu’au collège, on aime se faire mousser et faire le buz, et ça peut expliquer aussi ce genre de choses, d’autant plus que la partie inhibitrice du cerveau, c’est la dernière à maturer (à 20 ans, on peut dire que c’est a peu prêt bon chez les garçons, c’est plus tôt chez les filles).
Du reste, je suis entièrement d’accord avec toi pour la problématique de la photo…

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J’ai le sentiment qu’il faut choisir son poison. A écouter certains, notre société n’a rien à se reprocher dans ce genre d’affaires. Pourtant, la banalisation de l’intimité partagée mène à ce genre de cas. Il faut se dire qu’on vit dans une société qui exploite les moindres failles et ce parfum du temps qu’est la libération sexuelle amène ce genre de choses.
Dans la vie d’avant, ça pouvait arriver mais ce n’était pas possible que ça prenne cette ampleur. Internet permet d’industrialiser le mal autant que le bien. Face à ces menaces, c’est effectivement aux parents en premier lieu et à la société humaine organisée de se protéger. La moralité est tellement importante pour prévenir ce genre d’abus de confiance. La moralité d’ailleurs ne veut pas dire interdire mais plutôt être éclairé sur ce qu’on fait et avoir des critères spécifiques pour décider sagement.

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swiper a dit:


J’ai le sentiment qu’il faut choisir son poison. A écouter certains, notre société n’a rien à se reprocher dans ce genre d’affaires. Pourtant, la banalisation de l’intimité partagée mène à ce genre de cas. Il faut se dire qu’on vit dans une société qui exploite les moindres failles et ce parfum du temps qu’est la libération sexuelle amène ce genre de choses.


Je ne comprends pas très bien cette phrase…
Je n’ai pas de problème avec la libération sexuelle tant qu’elle reste choisie, le problème est que certains prennent leurs aises avec la sexualité des autres !




Dans la vie d’avant, ça pouvait arriver mais ce n’était pas possible que ça prenne cette ampleur. Internet permet d’industrialiser le mal autant que le bien.


Je pense qu’avant ça arrivait, mais qu’on en entendait laaargement moins parler.
Regarde les affaires avec les prêtres en ce moment - je pense qu’en réalité ceci a toujours existé, sauf que maintenant on en parle.
C’est pareil avec les violences autres que sexuelles d’ailleurs (ex: Les meutres qu’on décortiques à la TV et sur des articles de sites web pendant des semaines voire des années)



Internet est surtout une caisse de raisonnance, et un appel à la monopolisation de l’attention. Et quoi de mieux que le choquant pour ce faire ?




Face à ces menaces, c’est effectivement aux parents en premier lieu et à la société humaine organisée de se protéger.


Ca a toujours été le cas, de tout temps. C’étais même bien plus violent avant, et tu n’avais même pas la justice pour te dédomager.




La moralité est tellement importante pour prévenir ce genre d’abus de confiance. La moralité d’ailleurs ne veut pas dire interdire mais plutôt être éclairé sur ce qu’on fait et avoir des critères spécifiques pour décider sagement.


J’avoue que j’ai du mal avec ce mot, car il recouvre tant de réalité différente selon les peuples et les époques, qu’il a toujours été restrictif plutôt que tolérant et bienveillant.
Je me trompe sans doute…

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OB a dit:



Pour moi, si l’on prends une photo, n’importe quelle photo, il FAUT


Il faut simplement rappeler cette règle de base: quand on fait un nude, il ne faut pas voir ta tête.

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je serai + catégorique :
“les app. photos et tél. n’ont RIEN A FAIRE dans la chamb. à coucher” !

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Ma compagne et moi n’avons que faire de tes recommandations. Mais jamais nos visages n’apparaissent.

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oh lala !
( on est là pour donner SON avis, après…. )

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Pourquoi que dans la chambre à coucher du coup ?
Faut les interdire partout…

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Quid de potentiels signes distinctif ? Je veux dire, si c’est “créer la honte en diffusant la photo/vidéo”, il doit suffir de “suffisament de signes distinctifs, et ça peut inclure l’environnement.

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La première des règles est qu’il ne faut pas qu’on voit ton visage, ça n’empêche pas de prendre d’autres précautions. Mais le Grivaux, par exemple, a eu tout faux parce qu’on voyait sa tête.

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Ramaloke a dit:


C’est revenu à la mode avec le retour du puritanisme, le sexe c’est le MAL, se masturber c’est le MAL, une femme doit rester vierge jusqu’au mariage, n’avoir qu’un seul partenaire sinon c’est une trainée etc. etc. Elles sont loin les années hippies de libération des mœurs.



swiper a dit:


J’ai le sentiment qu’il faut choisir son poison. A écouter certains, notre société n’a rien à se reprocher dans ce genre d’affaires. Pourtant, la banalisation de l’intimité partagée mène à ce genre de cas. Il faut se dire qu’on vit dans une société qui exploite les moindres failles et ce parfum du temps qu’est la libération sexuelle amène ce genre de choses. Dans la vie d’avant, ça pouvait arriver mais ce n’était pas possible que ça prenne cette ampleur. Internet permet d’industrialiser le mal autant que le bien. Face à ces menaces, c’est effectivement aux parents en premier lieu et à la société humaine organisée de se protéger. La moralité est tellement importante pour prévenir ce genre d’abus de confiance. La moralité d’ailleurs ne veut pas dire interdire mais plutôt être éclairé sur ce qu’on fait et avoir des critères spécifiques pour décider sagement.


C’est amusant de voir 2 réponse contradictoires sur la responsabilité du puritanisme/libération des moeurs.
Personnellement je suis assez mitigé sur la libération des mœurs au vu d’un certain nombre d’abus en particulier vis à vis de problème de consentement biaisé et là c’est qu’un exemple parmis d’autre.

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C’est juste 2 face de la même pièce, l’Homme n’a pas attendu internet ou la libération des moeurs pour s’imposer à l’autre. C’est juste que c’est récemment qu’on commence à punir, analyser et remonter ces comportements.



J’ai plus la stats en tête mais par exemple la majorité des violes ont lieux dans les milieux pauves/ruraux et l’immense majorité des femmes ne disent rien car c’est “normal/banal”.



C’est ça qu’il faut combattre, la banalisation. Qu’une victime est une victime, qu’elle ait été imprudente, que ce soit considéré comme “normal” dans son cadre social ou qu’elle ait tenté le diable, au final peu importe car où placer la limite ?

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C’est qu’en fait elles ne sont pas contradictoires, elles dénoncent toutes deux des extrêmes. L’une l’extrême moralité (qui à mon sens n’est plus de la moralité mais de l’hypocrisie) et l’autre extrême relâchement des mœurs.
Généralement, l’équilibre dans la vie permet de prévenir les situations problématiques. Être trop altruiste rend malheureux mais être trop égoïste aussi. Par contre se rapprocher du centre permet d’être épanoui.

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Le problème c’est surtout la cohabitation d’une population relativement libre sur les questions sexuelles et d’une population religieuse et/ou adorant les lynchages.



Il y a un récit national occidental (laicité etc.) comme quoi il est possible d’être libres en conservant des structures oppressives pour la jeunesse. Il est assez évident que non, et hors arnaques africaines on constate que la légalisation du mariage pour tout par exemple, qui est une attaque directe contre les valeurs des religions monothéistes, fait baisser les suicides adolescents.
(voir aussi https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/usa-la-legalisation-du-mariage-homosexuel-fait-baisser-les-suicides-des-ados_1881581.html pour les USA qui sont au centre de l’article)



Et sinon l’idée exprimée par swiper que c’était mieux avant en termes de chantages ou de suicide des jeunes est fausse, le taux de mortalité par suicide des jeunes est globalement en baisse sur 40 ans, notamment chez les jeunes hommes (les jeunes femmes ne se suicidant déjà que rarement “sérieusement” historiquement même si plus de tentatives).

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(reply:2105029:Fabrice B.)


C’est pas une sensibilité là, c’est un manque de sensibilité.



Et effectivement on a tout un tas de lois qui condamnent ça, à commencer par la non assistance à personne en danger…

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Vous êtes lourds en rejetant la faute sur les parents.
Comme si la société elle-même n’avait rien à voir là-dedans.
D’un côté, les parents sont responsables.
Et de l’autre, Rossignol explique sans rire que les enfants ne vous appartiennent pas.
Bref c’est quand ça arrange.
Et quand il n’y aura plus de famille vous accuserez qui ?



Car la disparition de la famille est bel et bien programmée
Mais si !
Faut être moderne.



Débarrassez vous de ces vestiges de culture chrétienne qui vous a asservi pendant toutes ces générations.



Tobie Nathan, le célèbre psy, - merci wikipédia de m’avoir appris qu’il était célèbre - lui-même le dit, dans 60 ans la famille c’est fini, elle ne servira plus à rien
Une histoire d’utérus artificiel.



Laurence Rossignol expliquait il y a quelques années
“Les enfants ne vous appartiennent pas”
Document datant de 2014.



La mutilation des enfants c’est juste un avant-goût de ce qui va leur arriver.
S’ils devaient regretter leur choix, et ne pas pouvoir revenir en arrière, au lieu d’en souffrir jusqu’à la fin de leurs jours, ils pourront bientôt bénéficier de l’euthanasie comme en Belgique.
Car la souffrance c’est mal et nous on est des gentils.



L’OPéAisation larvée des enfants est en marche.



Plus de ministère de la famille. Rattachée à un truc machin chose. Mais le terme famille n’apparaît pas, car blacklisté.



Le travail dominical a toute sa place maintenant puisque la famille va disparaître. On n’allait pas attendre le dernier moment pour le mettre en place.
Et cela ne fera que renforcer la destruction de la famille.



Et, cerise sur le gâteau, ça va faire bondir les catholiques. Car pour eux, la famille c’est crucial. Sur le plan humain mais aussi sur plan spirituel. Alors, on a toutes les bonnes raisons d’en finir avec la sacro-sainte famille, non ?



En bref, la famille c’est dépassé. Totalement has-been.
Là, ils ne font que gérer la fin de vie de la famille.



Alors arrêtez de rejeter la faute sur les parents, bientôt ils n’existeront plus.

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Libération des mœurs, libération sexuelle, on en parle beaucoup, à tort et à travers.
Résumer le mouvement hippie à ce qui se passe sous la ceinture c’est un peu léger.
C’est comme résumer Simone Veil et l’avortement à la libération sexuelle comme on le voit trop souvent.
Alors que cela n’a strictement rien à voir.



Dans un podcast, un président de l’ORTF de l’époque expliquait que les émissions avant mai 68 étaient extraordinaires, c’était le top.
Puis ils ont fait mai 68. Et après mai 68 l’argent est arrivé.
Dans un autre podcast, on parlait des JO.
Le truc où l’important c’était de participer.
Mais ça c’était avant.
On y expliquait que dans les années 80, un nouveau président des JO avait changé pas mal de choses. Et puis l’argent est arrivé.



Les années 80 ont été les années sexe, fric et sida si j’ai bien compris.
Et se sont poursuivies dans les années 90.
Dans les années 2000 il y a eu la génération
“J’ai le droit ! Na !



Et puis aujourd’hui on est passé à la génération “Adolf, nous voilà”.
Avec la mutilation des enfants.
On est passé du stade de l’humanité à celui de l’inhumanité et on a atteint un point de non-retour.
Du moins pour ceux qui trouvent ça normal ou qui travaillent dans ce sens.



Non il y a pas eu de libération des mœurs ou de libération sexuelle.
Mais plutôt une libération des frustrés sexuels. Et on voit le résultat aujourd’hui.

La sextorsion vise désormais majoritairement les jeunes garçons

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