Ariane 6 : le premier lancement est un « succès », mais…
APU marche PU
Ariane 6 va prendre son envol avec quatre ans de retard, sauf contre-ordre de dernière minute. Une première étape importante pour la France et l’Europe, qui jouent leur souveraineté d’accès à l’espace pour leurs satellites scientifiques et militaires. Les opérations se déroulent comme prévu ou presque, avec un retard d’une heure et un APU capricieux qui a mis un terme prématuré à la mission.
Le 10 juillet à 07h56
11 min
Sciences et espace
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Mise à jour le 10 juillet à 1h50 : Lors d’une conférence de presse, l’Agence spatiale européenne est revenue sur ce premier lancement d’Ariane 6. Les dirigeants de l’ESA, d’Arianegroup, d’Arianespace et du CNES étaient d’accord pour parler d’un succès sur toute la ligne.
« Les 18 premières minutes sont suffisantes pour dire que c’est un succès », affirme même Stéphane Israël, CEO d’Arianespace. Si on monte à 56 minutes, on a le second allumage du moteur Vinci, là aussi une belle réussite et une première pour Ariane. C’est une des nouvelles raisons d’être d’Ariane 6 par rapport à la 5.
La séparation des trois conteneurs s’est déroulée correctement, mais ensuite les choses se sont compliquées. Entre le deuxième et le troisième allumage de l’APU, la fusée n’a pas réagi correctement : « nous ne savons pas pourquoi l’APU s’est arrêté » prématurément, indique Martin Sion, président exécutif Arianegroup.
Conséquence, le moteur Vinci ne s’est pas allumé pour son troisième rodéo. Dommage pour un « système absolument unique au monde », présenté comme l'une des forces d’Ariane 6.
La passivation a toutefois fonctionné correctement. C’est la solution de replis puisqu’une désintégration dans l’atmosphère était prévue. Mais puisque la fusée ne répondait pas correctement, le plan B a été actionné.
En conséquence, les deux derniers passagers n’ont pas été libérés pour ne pas faire de débris supplémentaire en orbite. Il s’agit de la capsule Nyx Bikini de The Exploration Company et de la SpaceCase SC-X01 d’Arianegroup. The Exploration Company est donc le seul passager externe à faire les frais de la défaillance de l’APU.
L’heure est désormais à l’analyse des données. Le prochain vol d’Ariane 6 (le premier commercial) reste programmé pour la fin d’année. Il devrait avoir lieu en décembre, précise Stéphane Israël.
Mise à jour le 9 juillet à 23h30 : Depuis maintenant quelques dizaines de minutes, la trajectoire n’est plus « nominale ». La courbe jaune (la trajectoire réelle de la fusée) se détache assez franchement de la courbe verte (la trajectoire nominale).
La suite des opérations n’est pas encore connue. Il faut voir si l’APU et/ou le moteur pourra être remis en route pour terminer la mission. Si aucun ne peut être remis en route, le reste d’Ariane 6 pourrait rester dans l’espace, il serait alors « passivé ».
Mise à jour le 9 juillet à 22h30 : l’heure est aux félicitations dans le centre de contrôle en Guyane, aussi bien du côté de l‘ESA, que du CNES et d’ArianeGroup : « L’Europe est de retour dans l’espace ! », lâche Philippe Baptiste (président du Centre national d'études spatiales). Même chose dans la bouche de Martin Sion (président Exécutif ArianeGroup) : « Ariane est de retour ». La mission n’est pas totalement terminée, mais les premiers satellites sont déjà en place.
Stéphane Israël, CEO d’Arianespace, ajoute que le prochain vol est prévu pour avant la fin de l’année, pour le compte du ministère de la Défense français. Ce sera le premier vol commercial d’Ariane 6, qui enchainera ensuite une douzaine de vols en 2025. Le carnet de commandes comprend déjà 29 réservations.
C’est enfin le jour J pour le nouveau lanceur lourd européen qui remplace Ariane 5, à la retraite depuis déjà un an. Ce lanceur avait pour rappel commencé sa vie (en juin 1996, il y a donc plus de 28 ans) par une explosion après 37 secondes de vol à cause d’un bug informatique.
Ariane 5 avait terminé ses missions en beauté
VA261 était en effet la dernière mission d’Ariane 5, signant au passage le 112ᵉ succès de la fusée sur 117 lancements. Dans l’ensemble, les chiffres de toutes les générations d’Ariane sont très bons. En 2021, lors du lancement du télescope James Webb, l’ESA recevait même les félicitations de la NASA pour un lancement d’une grande précision.
Voici un bilan des cinq générations :
- Ariane 1 (1981 à 1986) : 11 lancements, 9 succès
- Ariane 2 (1986 à 1989) : 6 lancements, 5 succès
- Ariane 3 (1984 à 1989) : 11 lancements, 10 succès
- Ariane 4 (1988 à 2003) : 116 lancements, 113 succès
- Ariane 5 (1996 à 2023) : 117 lancements, 112 succès
Les trois raisons d’être d’Ariane 6
La genèse d’Ariane 6 remonte à 2009 avec la mise en place d’un groupe chargé de préparer un rapport sur la stratégie du futur des lanceurs européens car « Ariane 5 était arrivé au bout des économies qu’on pouvait faire », explique l’ESA durant une conférence. La décision finale de créer Ariane 6 a été prise en décembre 2014.
Ariane 6 a trois raisons d’être, explique un intervenant lors d’une conférence à l’Agence spatiale européenne. La première, c’est de réduire les couts. L’Agence spatiale européenne visait 40 %, mais « aujourd’hui, on a un peu moins que 40 % ». Un poste important d’économie se trouve au niveau des boosters P120C avec une structure composite carbone qui « permet de réduire le cout d’un facteur cinq ».
La deuxième, c’est la modularité. Ariane 5 avait une configuration unique, là où deux versions d’Ariane 6 sont disponibles : Ariane 62 et Ariane 64. Enfin, la troisième raison, c'est d’avoir un dernier étage rallumable pour livrer des satellites sur plusieurs orbites. C’est d’ailleurs « un des grands enjeux de ce soir ». Mission accomplie ce soir, même s’il reste encore une troisième mise à feu à faire pendant la nuit.
« Si nous voulons être autonomes […] nous avons besoin de l’autonomie d’accès à l’espace. L’Europe peut dire qu’elle continue à jouer dans la cour des grandes puissances indépendantes », affirmait Bruno Le Maire juste avant le lancement. Cela concerne à la fois la surveillance de la Terre, le réchauffement climatique, les communications, les enjeux militaires et de sécurité nationale, etc.
Les enjeux de ce premier lancement
L’Agence spatiale met également en avant l’APU (Auxiliary Power Unit), un « système absolument unique au monde » dont ce sera une « première mondiale » durant le test de ce soir. Cet APU « permet de pressuriser les réservoirs de l’étage supérieur, de préparer les rallumages en vol du moteur Vinci ou encore d’effectuer des poussées complémentaires sur demande, en orbite ».
Autre changement de taille, la « séparation en temps positifs des bras cryotechnique », que l’on pourra donc voir lors du décollage de ce soir. Sur Ariane 5 ils se retiraient quatre secondes avant le départ, sur Ariane 6 ils se détachent au moment du décollage : « ce sera un moment critique ».
Ariane 6 dispose aussi d’un portique mobile afin de faciliter des opérations de maintenance. C’est un « retour d’expérience de Soyouz » qui était avant la guerre en Ukraine opéré depuis la base de Kourou en Guyane.
Pourquoi un test en vol est-il nécessaire ?
Il s’agit aujourd’hui d’un lanceur de qualification pour Ariane 6, pour une raison simple : « on ne peut pas tester au sol tout ce qui se passe pendant le lancement ». Le moteur, les étages et les équipements électriques peuvent passer des essais au sol, mais « le test complet, ce n’est pas possible ».
La mission doit durer deux heures et demie avec trois allumages du moteur (qui peut en théorie en faire quatre par mission) et quatre séparations. Ariane 6 doit livrer une dizaine de satellites et cinq expériences.
Ariane 62 ouvre le bal, avec succès…
Ariane 6 est donc une fusée attendue et c’est peu de le dire. Nous avons déjà détaillé les caractéristiques des deux versions – Ariane 62 et 64 avec respectivement deux et quatre boosters – dans un précédent article. C’est Ariane 62 qui est sur le pas de tir pour ce premier décollage.
L’Europe ne dispose d’aucun lanceur pour le moment : Vega(-C) est cloué au sol après une explosion, Soyouz sous embargo depuis l’invasion de l’Ukraine et Ariane 5 n’est plus produite (et tous les exemplaires envoyés). Les plus pressés ont d’ailleurs dû trouver des solutions de replis, au grand plaisir de SpaceX.
… après quatre ans de retard
Le vol inaugural d’Ariane 6 arrive avec quatre ans de retard et porte de nombreux espoirs. Il était pour rappel initialement prévu pour 2020, avant de glisser à 2021, puis au deuxième trimestre 2022, au troisième trimestre 2022. Il est ensuite passé à fin 2023, même si tout le monde ou presque s’attendait à un lancement courant 2024, ce qui a d’ailleurs été confirmé par la suite. Cette fois, cela semble être la bonne.
Il y a plusieurs raisons à ces retards. L’Agence spatiale européenne expliquait que la pandémie n’était pas la seule responsable : « même avant la crise du Covid-19, un certain nombre d'activités étaient déjà sur le chemin critique, ce qui remettait en question la date d'un vol inaugural ». La guerre en Ukraine et la fin des relations avec Roscosmos sont aussi venues repousser le calendrier.
Jusqu’ici, tout va bien…
Quoi qu’il en soit, nous y sommes. La fenêtre de tir pour la mission VA262 de ce soir durait plusieurs heures, permettant des ajustements si besoin (et il y en eu un).
Les opérations se sont déroulées comme prévu depuis hier soir, le début du compte à rebours : « le portique mobile de 90 mètres de haut et 8 200 tonnes a été reculé comme prévu de 140 mètres plus tôt cet après-midi… #Ariane6 a désormais vue sur le ciel de Guyane ! », explique l’ESA. Peu après 15 h, c’était le « feu vert météo pour le remplissage des réservoirs ».
Le détail du déroulement des opérations est disponible par ici.
Il y avait 1 chance sur 2 que tout se passe bien
Ce premier lancement était crucial, mais il y avait une chance sur deux pour qu’il soit un succès, de l’aveu même de Josef Aschbacher (directeur de l’ESA), comme le rapporte SpaceNews : « Statistiquement, il y a 47 % de chance que le premier vol ne réussisse pas ou ne se déroule exactement comme prévu […] Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que ce soit une réussite, mais je pense que c’est quelque chose que nous devons garder à l’esprit ». La balance a penché du bon côté.
Certains étaient plus optimistes. Selon le directeur du transport spatial de l'ESA (Toni Tolker-Nielsen), l’Europe « peut faire mieux avec Ariane 6 ». Pour le directeur des opérations et son adjoint, « la tension est forte à tous les niveaux puisque la culture en Europe n'est pas celle de l'échec, comme avec Space X. Nous, on veut réussir du premier coup. Il faut que cela réussisse », expliquent-ils à FranceGuyanne.
Revoir le lancement
Quelques heures avant le lancement, l’ESA a annoncé que, « dans le cadre des opérations standards de préparation d'Ariane 6 après le retrait du portique mobile, les contrôles de routine des équipements du segment sol ont révélé un problème mineur sur un système d'acquisition de mesures ».
L’Agence ajoutait dans la foulée que le problème était déjà résolu. Seule conséquence : un retard d’une heure sur le décollage, soit 21 h heure de Paris. Les premières minutes critiques se sont parfaitement bien déroulées, avec la séparation des boosters, de la coiffe et des étages.
« Un peu plus d'une heure après le décollage, la première série de satellites embarqués sur Ariane 6 a quitté l’étage supérieur de la fusée pour rejoindre une orbite à 600 km de la Terre. Des satellites et des expériences développés par diverses agences spatiales, entreprises, instituts de recherche, universités et jeunes professionnels figurent parmi les passagers de ce premier vol », se félicite l’ESA.
Ariane 6 a réussi à rallumer son moteur Vinci une première fois et devrait le refaire durant la nuit. La fin de la mission est prévue aux alentours de 23h30.
Ariane 6 : le premier lancement est un « succès », mais…
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Ariane 5 avait terminé ses missions en beauté
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Les trois raisons d’être d’Ariane 6
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Les enjeux de ce premier lancement
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Pourquoi un test en vol est-il nécessaire ?
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Ariane 62 ouvre le bal, avec succès…
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… après quatre ans de retard
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Jusqu’ici, tout va bien…
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Il y avait 1 chance sur 2 que tout se passe bien
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Revoir le lancement
Commentaires (63)
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Abonnez-vousModifié le 09/07/2024 à 17h01
Et quand je lis " Vega est cloué au sol suite à une explosion" , c'était quand ? Y'a un an et demi ? Les 3 premières fusées StarShip, elles ont toutes plus ou moins pètées pas comme prévues... 3 mois après, SpaceX en relançait une nouvelle ayant intégré tous les paramètres de vol du précédent lancement qui avait raté... En moins d'un an et au bout du 4ieme lancement, le résultat est là (à 90%).
Un lancement StarShip (x2 la taille d'une Ariane 6 - 115m vs 56m) c'est environ US$ 100 millions.
Ça coûte si cher que ça un lancement de Vega qui est encore plus petite qu'une Ariane 6 pour attendre genre 2 à 3 ans MINIMUM pour un nouveau lancement ??
l'Europe de l'Espace est morte et enterrée. C'est clair et net...
Le 09/07/2024 à 17h11
Modifié le 09/07/2024 à 17h25
Modifié le 09/07/2024 à 17h42
Modifié le 09/07/2024 à 17h31
- 3 ans pour Sagem à acheter de l'électronique pour téléphone mobile.
- 10 ans pour Schneider Electric à acheter plein de trucs qui vont dans des disjoncteurs électriques (plastique, mécanique, électronique)
- 3 ans pour Walmart à préparer la stratégie pour mais surtout les PowerPoints pour ma boss, SVP (Senior Vice Président,) 3 niveaux au-dessus de moi mais rattaché à elle, payée X10 mon salaire mais dans les boîtes US, classique , bref... digression)
- et maintenant 3 ans pour PHILLIPS à acheter des machines à café et des aspirateurs...
.
Non ce qui m'énerve avant tout, c'est qu'en Europe on a toutes les compétences techniques, les formations, les ingénieurs et les moyens (si on voulait) mais quand chacun se tire dans les pattes (ex: France, UK, Germany), on passe de 1er de la classe à dernier, avec les Chinois et Indiens qui nous marchent ou piétinent dessus... (les Japonais sont dans l'angle aussi)
Et jai vraiment mal pour l'Europe spatiale...
Le PDG d' ArianeEspace est un diplômé en Lettres + ENA... avec ZERO culture scientifique. Je me demande comment il a réussi à obtenir un tel poste avec un tel CV...
C'est plus clair ici ou il faut que je réexplique encore une fois ??
Le 09/07/2024 à 17h37
Cela peut sembler bizarre vu le prix du kg à envoyer dans l'espace (le surpoids de carburant, entre autre, pour le réutilisable explique d'ailleurs que SpaceX fasse plus gros), mais ils avaient tellement peur d'un effet vibratoire imprévu par les simus qu'ils préféraient visiblement le laisser en place!
Se donner 53% de chance pour un 1er essai, c'est pas si mal. Surtout comparé à Space X qui aurait si la boite était française attendu dimanche prochain pour écraser avec 100% de "réussite", sur un 1er vol, tous les spectacles pyrotechniques prévus!
Modifié le 09/07/2024 à 17h52
Oh juste x18 millions de fois plus puissants entre 1993 et 2024 pour les supercalculateurs...
Le 09/07/2024 à 18h57
En second lieu, la simulation de systèmes complexes tels qu'une fusée et des éléments qui la composent reste un sujet complexe, même si la puissance de calcul a en effet explosé, la mécanique par exemple est toujours la même, un élément fini c'est toujours un élément fini et sans de bonnes données expérimentales il n'est point de bon modèle numérique.
Bref, c'est pas parce qu'on simule que c'est parfait et que tout est possible du premier coup sans passer par l'expérimentation.
Enfin, le pourcentage de réussite estimé provient probablement de... Simulations ;)
Mais tu peux aussi te faire embaucher chez Ariane group, t'occuper de leur acheter les licences logicielles et les serveurs qui vont bien, puis laisser les ingénieurs faire leur travail.
Modifié le 10/07/2024 à 11h37
Malgré une très longue et vaste expérience en ingénierie système, ils ne sont pas à l'abri d'erreurs de conception/intégration/vérification/validation. Et à partir du moment où les pièces sont envoyées à la fabrication, c'est un processus qualité de production qui prend le relais et il faut faire confiance aux fournisseurs.
Le 10/07/2024 à 10h42
Un exemple simple, Dassault Aviation, pourtant utilisateur de la 3D expérience de Dassault Systèmes, connais énormément de difficultés que ce soit niveau organisation ou production ou au design.
La difficulté de fabriquer un produit n'est pas limitée aux moyens et le jumeau numérique ne fait pas tout.
Le 11/07/2024 à 07h59
Ce que je voulais souligner, c’est qu’après 4 ans de plus pour faire tests, essais et simulations, arriver à juste 50% de chance de réussite, bof bof… Sachant qu’en grande majorité, une Ariane 6 n’est en fait qu’une Ariane 5 mise à jour… Ok, le 2nd étage ré-allumage… ça c’est une nouveauté.
Mais c’est très très bien de pouvoir débattre, et j’apprécie beaucoup (surtout que je ne suis pas un expert, mais juste un passionné).
Le 10/07/2024 à 15h26
D'autant plus que ce qu'il y a à simuler, c'est l'atmosphère terrestre (qui est par sa nature, changeante sans arrêt), la mécanique des fluides (dans les réservoirs) (qui, à la moindre vibration différente, rend tous les calculs caduques). Si tu ajoutes à ça que les simu sont faites sur des matériaux parfaits (est-ce qu'on veut/peut fabriquer la coiffe de la fusée avec une précision nanométrique ?)…
Bref, une simu, c'est 10% du boulot. Si tu regardes la série de docu sur la F1 sur Netflix ("Survive to drive"), avant la première course, il font des tonnes de simu et de tests en soufflerie. Et ils sont toujours étonné que les résultats de la vie réelle soient pas ceux des simus. Sans compter que dans le cas des F1, on parle de voitures sur une route, là où on a des milliards de données facile d'accès, contrairement à l'espace…
Bref, n'insulte pas les gens qui y travaillent sans savoir, c'est mal.
Politiquement, il y a aussi des retombés : si un vol en EU est un échec, c'est catastrophique. Aux US, c'est un test.
Ici, tout est fait pour fonctionner au mieux, dès le premier vol.
C'est une vision différente. C'est aussi un moyen différent de dépenser l'argent des contribuables.
Perso, je préfère l'option 2 : prendre son temps, et faire bien, plutôt que d'y aller à la rache. Mais c'est débattable.
Modifié le 11/07/2024 à 08h09
Le 11/07/2024 à 16h17
MeteoFrance a un des plus gros calculateur, tu le dis toi même. Ce serait pas nécessaire pour calculer l'état du ciel où sera tiré la fusée ?
Au delà de ça, ce n'est pas que de la thermodynamique qui est calculé. Notamment, le problème qui a eu lieu durant le vol était sur l'APU, qui, entre autres choses, permet de pousser les ergols vers le moteur pour faciliter son réallumage. Donc de la mécanique des fluides. Dans l'espace, dans un environnement faiblement contrôlé, où la moindre vibration rend caduque tous les calculs.
Donc ouais, encore une fois, c'est pas "faites de la simu, ça résoudra tous les problèmes"…
Enfin, et ça t'as peut-être échappé, mais ce pourcentage de réussite est calculé par rapport aux premiers lancements des précédentes fusées. Il y a donc rien à faire pour l'augmenter, à part réussir à lancer du premier coup chaque nouvelle série de fusées…
Le 11/07/2024 à 20h04
Donc en effet, pas besoin de supercalculateur, vu la probabilité annoncée ici, lancer une pièce en l'air était en fait largement suffisant...
Modifié le 10/07/2024 à 16h06
Il m'arrive de me demander en combien de temps on arriverait à refaire Concorde avec les moyens et méthodes actuelles: AMHA, ça serait bien plus lent, avec les dépassements devenus la norme, pour peut-être ne même pas faire mieux.
Sinon, tu peux aussi vouloir expliquer à ton père comment faire les gosses!
Le 11/07/2024 à 08h21
Tu veux dire avec une simple règle logarithmique, sans même une calculatrice ? Quand maintenant on a :
- CATIA de Dassault Systems
- AUTOCAD
- MatLab - Mapple
- plein de softs de calcul par éléments finis (thermodynamique)
- plein de softs de simulation de circuits, de FPGA, ainsi que de CEM (Comptabilité Electromagnétique)
- de casques VR Apple pour voir à quoi ça se ressemble tout ça…
Je dirais ½ moitie moins de temps, au moins…
Le 11/07/2024 à 09h03
Bon, personnellement, j'ai pas vu la vierge: L'A380 qui n'était que faire plus gros avec pour seule réelle avancée une plateforme avionique nouvelle et un peu de composite en matériaux, soit vraiment rien comparé à ce qu'il a fallu élaguer côté concorde, il y avait 5 ans entre les mêmes jalons.
Des mecs qui avaient été formé à la table à dessin et la géométrie descriptive de Monge n'avaient pas besoin de casques VR et allaient plus vite en faisant moins de connerie qu'il a bien fallu rattraper avec l'A380 dont la mise en prod avait posé de gros pb que n'a pas connue Concorde.
Les possibilités de calcul actuelles amélioreraient sans doute un peu l'aérodynamique et surtout les entrées d'air (simplification). Enfin à condition de pas donner le job à des allemands: Cf celles de l'Eurofighter restées au niveau de Concorde, avec des volets mobiles, et celles du Rafale (qui rappellent plutôt le F16, en plus complexe car bimoteur)...
Le 14/07/2024 à 08h40
- remplacement des hélicoptères OH-58 (1969) et AH-1 (1965) par un l'AH-56 (échec dans les années 70), puis le RAH-66 (échec dans les années 90), puis l'ARH (échec dans les années 2000) puis l'AAS (échec dans les années 2010) et maintenant le FARA (échec dans les années 2020).
- remplacement des sous-marins Los Angeles par les SeaWolf. A cause de l'explosion des coûts, ils ont été remplacés par les Virginia moins biens… et plus chers
- remplacement des blindés de transport de troupes Bradley avec le FIFV dans les années 80 (échec), puis le FCS à la fin des années 90 (échec) puis le GCV dans les années 2000 (échec) puis le NGCV dans les années 2010 (échec)
- remplacement des canons d'artillerie M109 des années 60 par le Crusader dans les années 90—2000 (échec) puis l'ERCA dans les années 2010 (échec)
- remplacement du char de combat M1 Abrams de 1980 par le M1202 à la fin des années 90 (échec)
- remplacement du chasseur F-15 des années 70 par le F-22 : semi-échec car le F-22 a été trop cher pour le remplacer totalement
- remplacement des 51 frégates O.H. Perry de 1975 par les LCS des années 2010, dont seulement 22 seront construites (au lieu de 52) et la moitié retirées du service dès 2020 car ne remplissant pas les missions
et je ne parle même de la blague du F-35…
Le 09/07/2024 à 17h25
On dit que Ariane 5 est fiable, mais 95%, c'est possible que ce soit battu par les fusées de SpaceX, non ?
Modifié le 09/07/2024 à 17h33
La liste détaillée : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Falcon_9_and_Falcon_Heavy_launches
Le 09/07/2024 à 17h34
C'est vraiment le genre de commentaires qu'il faut ABSOLUMENT éviter de poster...
La réponse : environ 30 secondes
Le 09/07/2024 à 17h37
Modifié le 09/07/2024 à 17h48
.. .. ..
Les mains trop moites ...
Le 09/07/2024 à 17h50
Restez à distance, les autorités ont été averties, une opération est en cours.
Le 09/07/2024 à 18h07
Juste un commentaire minable à 2 balles de celui qui ricane bêtement au fond du car ...
Ariane 6: 9 vols prévus par an.
Falcon 9 (/Heavy); 69 lancements à fin Juin 2024...140 lancements prévus.
C'est bon j'arrête là, on reparlera après la faillite d'ArianeEspace... (bientôt)
" Quand le sage montre la Lune, l'idiot regarde le doigt" ... Proverbe qui semble s'appliquer parfaitement ici à ton commentaire...
BYE !!!
Le 09/07/2024 à 18h21
C’était évidemment de l’humour, et même pas méchant en plus, je suis moi même un peu breton.
Bon, j’arrête l’humour promis, et je m’inscris en cure immédiatement.
Le 09/07/2024 à 19h15
Le 09/07/2024 à 20h07
Fuck la société de crétins tristes qu'on cherche à nous imposer.
Le 10/07/2024 à 09h00
Si tu souhaites tant que cela leur disparition, passes à autre chose et arrêtes de lire les actus liées, vu que c'est nul et has been.
Le 09/07/2024 à 18h05
Le ridicule ne tue pas, et j'ai finalement une info fiable, efficace et bien résumée par un autre : j'estime donc que c'est une réussite pour le collectif. 😅
Le 09/07/2024 à 17h30
Le 09/07/2024 à 17h45
Le 09/07/2024 à 17h57
Le 09/07/2024 à 18h46
Le directeur de l'ESA est juste prudent en rappelant que l'exercice est globalement risqué. Ce n'est pas lié spécifiquement à ArianeEspace au Ariane 6.
C'est ce que j'avais compris de l'article et la source est encore plus claire:
“Statistically, there’s a 47% chance the first flight may not succeed or happen exactly as planned,” he said, citing the track record of first launches of new large launch vehicles.
Le 09/07/2024 à 18h11
Modifié le 09/07/2024 à 19h21
Qui ose dire que Ariane 5 n'a pas été un succès tout autant formidable ?
Si ça pète pas : cocorico !
Si ça pars bien puis fait plouf : cocoriplouf !
Si ça fait prout, et ben ça pète et zut à ceux qui sont pas contents.
Le 09/07/2024 à 21h11
Le 09/07/2024 à 21h20
BRAVO 🤩
Le 09/07/2024 à 21h46
Décollage très rapide, assez surprenant par rapport à Ariane 5
Le 10/07/2024 à 11h39
Modifié le 09/07/2024 à 23h46
Bravo
Le 09/07/2024 à 22h32
J'ai raté la diffusion de la récupération des boosters et du premier étage, il y a une vidéo quelque part ou alors on aura un flux vidéo pour les prochains lancements ?
Modifié le 09/07/2024 à 23h50
Les boosters sont à poudre donc non réalumable (et même non éteignable), un pétard contrôlé à usage unique.
Ça donne bien plus de poussée qu'une Falcon 9.
Le 09/07/2024 à 22h36
Ariane is black !
Le 09/07/2024 à 23h21
Peut être rattrapé lors du dernier rallumage.
Le 09/07/2024 à 23h31
Le 09/07/2024 à 23h46
Le 09/07/2024 à 23h41
Le 10/07/2024 à 10h52
Modifié le 10/07/2024 à 07h41
Bref, ça fait plaisir à voir. J'ai hâte de voir la version 64, la séparation des 4 boosters doit être belle à voir.
Le hangar mobile est aussi un sacré monstre, un bâtiment mobile plus haut que la tour Eiffel, ça donne le tournis.
Le 10/07/2024 à 07h46
Il fait 90m de hauteur, construit par Eiffage
Le 10/07/2024 à 09h59
Le 10/07/2024 à 10h05
Le 10/07/2024 à 12h01
Le 10/07/2024 à 10h36
Le 10/07/2024 à 11h58
Le 10/07/2024 à 14h03
LesNums parle d' "un succès total : à 56 min, Vinci a pu être rallumé et les neuf CubeSats ont été libérés"
Ici je lis.
"En conséquence, les deux derniers passagers n’ont pas été libérés pour ne pas faire de débris supplémentaire en orbite. Il s’agit de la capsule Nyx Bikini de The Exploration Company et de la SpaceCase SC-X01 d’Arianegroup. The Exploration Company est donc le seul passager externe à faire les frais de la défaillance de l’APU."
Donc quelle part de la charge de la fusée est perdu? comme c est pas rien, la mission n'est pas un succès total...
Le 10/07/2024 à 14h13
Sur cette image, les étapes 1 à 9 se sont déroulées correctement mais pas la 10. Il y a eu un arrêt prématuré de l’APU durant l’étape 9, sans que ce soit très clair si c’est pendant la 2e ou la 3e phase d’allumage de l’APU.
En tout cas, l’étape 10 avec le 3e allumage de Vinci n’a pas eu lieu, pas plus que la 11 (largage des capsules).
Pour l’ESA, réussir les 18 premières minutes est suffisant pour parler de succès, encore plus avec le second allumage de Vinci à la 56e. Toutefois l’APU qui est une des raisons d'être d’Ariane 6 n’a pas fonctionné correctement. Mais on n'a aucun détail et c’était pareil hier soir à l’ESA. Il faut attendre l’analyse des télémesures pour en savoir plus.
Le 10/07/2024 à 15h02
peut etre qu un edit de l article permettrait à d autre de mieux comprendre...
Le 10/07/2024 à 15h42
L'APU (qui permet, entre autre, de pousser les ergols vers le moteur pour faciliter son réallumage) est en cause.
Mais Ariane 6 est considéré comme un succès parce que, à partir d'aujourd'hui, l'UE possède un lanceur qui peut fonctionner comme Ariane 5 (sans APU et rallumage). C'est déjà énorme.
Pour ce qui est des étapes "commerciales" (en fait en test), il y avait trois parties :
1. Les cubesats, qui ont été éjectés sans problèmes
2. Des expériences sur l’extrémité d'A6 qui se sont mis en route lors de l'éjection des cubesats (mais j'ai pas vu d'info sur elles). Ces expériences n'avaient pas pour vocation de bouger d'où elles sont.
3. Deux objets aérodynamiques qui devaient rentrer dans l'atmosphère, et être relâché après le dernier allumage Vinci, qui aurait poussé l'étage supérieur vers la Terre. Le dernier allumage n'ayant pas eu lieu, ces objets n'ont pas été libérés
Le 10/07/2024 à 21h32
Son fonctionnement en tant que dernier étage pour la poussée finale est une réussite, le rallumage aussi, après l'APU a eu une défaillance avant le dernier rallumage.
Mais pour une première je dirais que c'est quand même une grande réussie.
Sans parler du reste de la fusée avec un lancement parfait digne de l'ESA
Modifié le 10/07/2024 à 22h13
Vu une grande partie en live, c'était impressionnant.
J'avais loupé les précédents, c'est quand même extraordinaire de suivre des lancements en direct.
Mention spéciale au tremblement de la caméra lors de l'allumage des boosters et les différents POV ; sol puis embarqué; du détachement des boosters à quelques secondes le temps qu'ils réceptionnent le flux vidéo à la surface j’imagine.