Comment la désinformation d’extrême-droite sert les intérêts russes en France
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L'International Centre for Counter-Terrorism publie un ouvrage détaillant les liens entre Russie et extrêmes droites dans dix pays européens. En France, il s'attarde sur les effets des campagnes de Joël Sambuis et de Rémy Daillet-Wiedemann, qui ont tous deux opéré depuis l'étranger.
Le 16 avril à 16h09
12 min
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En Serbie, en Autriche, en Pologne, en Slovaquie… La Russie mène une « campagne de subversion permanente en Europe et dans le monde », en utilisant des tactiques « proches de la guerre ». Tel était le constat dressé en 2021 par l’ONG états-unienne Freedom House.
Dans son ouvrage La Russie et l’extrême-droite, aperçus de dix pays européens paru mi-avril, le Centre International pour le Contre-Terrorisme (International Centre for Counter-Terrorism, ICCT) s’emploie à détailler les modalités et les effets de ces actions. En analysant deux cas spécifiques par pays, le document détaille comment la Russie tente, et « réussit dans une large mesure », à influencer les milieux dits « REMVE », c’est-à-dire extrémistes violents aux motivations raciales ou ethniques (racially and ethnically motivated violent extremism) en Europe, ainsi que les extrêmes droites au sens plus large.
Pour ce qui est du cas français, plus spécifiquement détaillé par le spécialiste des extrémismes et de la désinformation Nicolas Hénin, force est de constater que l’influence passe beaucoup par les milieux numériques. Avec, en bout de chaîne, des passages à l’acte violent par des individus acquis à une série d’idées (déclin français ou occidental, anti-modernisme, anti-américanisme ou anti-atlantisme, etc) parfaitement alignés avec les intérêts du Kremlin.
Des extrêmes droites en mutation
Think tank indépendant installé à la Haye, aux Pays-Bas, l’ICCT a été co-fondé en 2010 par le Centre de recherche en droit international et européen Asser Institute et par l’Institut pour la sécurité et les affaires internationales de l’Université de Leiden. Elle compte la Commission Européenne, l’OTAN, ou encore le Global Network on Extremism & Technology au nombre de ses partenaires. Enfin, le ministère des Affaires Étrangères américain a apporté son soutien à ses travaux sur la Russie et l’extrême-droite, mais l’ouvrage indique en préambule que « son contenu peut ne pas refléter les politiques ou les points de vue » de l’institution.
En matière de conservatismes, le paysage politique s’est complexifié dans les années récentes, raison pour laquelle l’ICCT recourt aux qualificatifs d’extrêmes droites et de groupes « REMVE ». Cela sert la Russie, d’ailleurs, dans ce que les spécialistes des extrémismes Bàrbara Molas et Kacper Rekawek qualifient de « guerre politique ».
En France, Nicolas Hénin résume sa traduction à quatre groupes : deux légalistes, et deux plus portés sur la violence, aucun de ceux-ci n’étant hermétique aux autres. Le premier, le Rassemblement national, compte par exemple en son sein d’anciens membres du Groupe Union Défense (GUD, porté sur la violence). Il a reçu des prêts de banques russes en 2014, et présente une réelle compatibilité d’idées avec la Russie autour de thématiques comme l’anti-mondialisation, l’anti-libéralisme, la lutte contre les droits LGBTQ+ et l’immigration, et une « résistance perçue » contre le monde musulman. Le soutien russe a d’ailleurs « dépassé les limites de légalité » pendant la présidentielle 2017, avec les Macron Leaks.
Proche de groupes comme Génération Identitaire, Reconquête se distingue par sa concentration autour de l’idée d’une invasion migratoire supposée mettre en danger la France (avec une forte adhérence pour la théorie complotiste du Grand Remplacement élaborée par Renaud Camus). Nicolas Hénin le qualifie de « sorte de Trumpisme à la française » pour son recourt massif aux opérations d’influence sur les réseaux sociaux et par sa grande facilité à manipuler les faits, dans une « forme de post-vérité ».
En faveur de l’action violente, les groupes d’ « ultra-droite », comme les qualifient les forces de l’ordre, sont fragmentés, quoique « largement composés de groupes néo-nazis ». Ils se réunissent hors ligne dans des bars, clubs de sports de combats et autres librairies de villes moyennes, et en ligne via des canaux Telegram qui leur servent autant à faire des démonstrations de leurs propres forces qu’à organiser des attaques ou à cyberharceler des cibles. Cet écosystème a été « profondément perturbé par l’invasion russe de l’Ukraine », rapporte Hénin, ses membres regrettant la « guerre civile entre blancs », qui distrairait du combat « contre l’invasion migratoire ».
Composé de « conspirateurs », parfois qualifiés d’« ultra-jaunes », le dernier groupe est constitué de personnes radicalisées au moment des Gilets jaunes. À la fin de cette crise spécifique, une partie d’entre eux ont évolué vers des logiques anti-vaccination et sceptiques à l’endroit de la Covid-19. Plusieurs ont été condamnés pour avoir appelé à la violence et au renversement des institutions.
Sans nécessairement présager de leur positionnement politique, Hénin souligne que les propos de cette sphère ont largement été valorisés et amplifiés par les médias russes (RT France, Sputnik en français) avant leur interdiction en 2022, et par l’idéologue nationaliste russe Alexandre Douguine, via sa page Facebook. Elle compte aussi sur l’écosystème des médias dits de « réinformation » (groupes Telegram, sites web, chaînes de TV uniquement présentes en ligne), dont certains des invités et des thématiques croisent par ailleurs ceux de médias traditionnels comme Valeurs Actuelles, CNews ou Sud Radio.
Un « précurseur de la haine en ligne » et un « ultra-jaune »
Pour les besoins de son analyse, Nicolas Hénin s’intéresse plus spécifiquement aux cas de Joël Sambuis et de Rémy Daillet-Wiedemann. Le premier, qualifié de « précurseur de la haine en ligne », est en effet actif dans le cyberespace francophone depuis janvier 2000, tandis qu’il est installé en Russie depuis 1998.
Avec ses nombreux sites, intitulés cameleon.org ou SOS Racaille, et sa galaxie de pseudonymes, il diffuse toutes sortes d’idées racistes et conservatrices qui participeront à inspirer le militant néo-nazi Maxime Brunerie à tenter d’assassiner Jacques Chirac en juillet 2002. D’abord arrêté par les autorités russes, Sambuis obtient finalement l’asile politique sur place et est libéré en janvier 2004.
Dix ans plus tard, il revient avec un site nommé Eurocalifat, qu’il inonde de « contenu de haine non régulée, de xénophobie et d’islamophobie ». Viennent ensuite reseaulibre.org, puis encore un autre site, au gré des enquêtes de police ou journalistiques qui les relient à leur propriétaire, ainsi qu’un média comme rusreinfo.ru, pour amplifier le contenu des autres plateformes. En amont des élections de 2017, il y réemploie des tactiques utilisées dix ans plus tôt pour attaquer François Fillon (renommé « Farid ») et Alain Juppé (renommé « Ali »), diffuser des fausses informations, attiser des théories comme celle du Grand Remplacement et lancer des campagnes de cyberharcèlement.
Autant de thèmes qui auraient inspiré Claude Sinké à incendier la mosquée de Bayonne après avoir tiré sur deux personnes, en octobre 2022. Ces derniers temps, Sambuis multiplie par ailleurs les appels au meurtre de ceux qu'ils qualifient de « traitres » ou « collabos » (journalistes, magistrats, élus, politiciens et autres, Emmanuel Macron, et jusqu'à Zemmour, LePen, Marion, Bardella, Philippot, Messiha).
Installé en Malaisie, promoteur de longue date d’idées anti-vaccination, anti-5G, relatives à la théorie du Grand Remplacement et proches de celles de QAnon, aux États-Unis, Rémy Daillet-Wiedemann s’est de son côté mis à appeler régulièrement au coup d'État via des vidéos YouTube à partir d’octobre 2020. S’il a peu de liens directs avec la Russie, les canaux russes ont largement repartagé ses publications pendant l’épisode des Gilets Jaunes puis la pandémie. Dans les mois qui ont suivi, ces publications ont notamment incité un homme à foncer sur la gendarmerie de Dax en voiture.
Surtout, Daillet déploie un véritable réseau d’action, via ses sites web et des chaînes Telegram, organisé en deux branches : l’une civile, l’autre militaire, sous la responsabilité de deux soldats de l’armée française. Il recrute ouvertement, utilisant la Russie et la figure de Poutine pour attirer le chaland. Et parvient à pousser sept personnes à enlever Mia, une petite fille de huit ans, dans l’idée de la rendre à sa mère, adepte de théories du complot, qui en avait perdu la garde. Quand Daillet est arrêté par la police malaisienne, puis extradé en France, c’est le parquet antiterroriste qui prend la main dans la mesure où il apparaît que cette action n’était censée être qu’une première étape dans un plan plus large d’attaque des institutions.
La Russie, « role model traditionnaliste »
Dans son ouvrage Russia and the Western Far Right, (Routledge, 2017, non traduit), le politologue ukrainien Anton Shekhovtsov parle de « tango noir » entre la Russie et les extrêmes droites européennes. Si celui-ci a commencé dès 1945, il a changé de nature à partir du tournant de 1989 et 1991 et de la dissolution de l’Union soviétique pour tisser des liens croissants avec les extrêmes droites et les entités REMVE du reste de l’Europe.
Les logiques anti-Américaines, anti-Atlantistes, et un soutien partagé pour des valeurs traditionnelles leur ont permis de tisser des liens plus forts – aidés de tactiques aussi diverses que le transfert direct de ressources et de connaissances, l’espionnage plus traditionnel, comme en Hongrie, en Slovaquie, et jusque parmi les députés européens, des logiques de soft power plus discrètes, ou, donc, de la més- et désinformation. Son influence passe aussi par le fait d’offrir l’exil à des acteurs qui lui sont favorables, dont certains, comme Sambuis, en profitent pour diffuser toutes sortes de publications anti-occident et pro-russes en ligne.
Dans une large mesure, résume Kacper Rekawek, l’environnement européen d’extrême-droite observe la Russie comme un modèle en matière d’organisation sociopolitique et de valeurs (conservatrices, traditionalistes, orientées vers la famille et contre la modernité), en particulier dans des états comme l’Italie, la Slovaquie ou l’Allemagne. « Le fait que la Russie réprime sa propre scène d’extrême-droite et que le régime se transforme en kleptocratie ne semble par déranger les européens d’extrême-droite », note encore le spécialiste.
L’ICCT alerte par ailleurs contre la tentation de qualifier les soutiens russes d’« idiots utiles » du Kremlin : les acteurs qui en arrivent là le font souvent à l’aune d’une histoire spécifique et de revendications idéologiques qui les poussent à choisir consciemment de rejeter l’alliance transatlantique ou l’intégration Européenne. De ce fait, ils s’alignent avec des intérêts extérieurs qu’ils perçoivent comme en accord avec leurs idées – quand bien même, dans le cas qui nous occupe, la Russie accueille une minorité musulmane qui équivaut selon certains décomptes au quart de sa population, ou qu’elle est troisième au classement mondial des pays comptant le plus fort taux de divorce.
L’une des questions qui subsistent consiste à savoir si Moscou est l’instigateur, ou s’il accompagne les appels à la violence – c’est-à-dire si des individus en mal de violence trouvent dans la propagande russe un cadre idéologique, ou si c’est le pays lui-même qui parvient à motiver des individus à force de discours de haine. « Les deux phénomènes fonctionnent probablement simultanément », indique l’ouvrage.
Renforcer la prévention
Parmi les réponses possibles au phénomène, l’ICCT appelle à une documentation fine et précise des multiples modalités d’influence employées par la Russie. Sur les questions de désinformation, les recommandations sont multiples. L'une concerne la possibilité de bloquer les sites et acteurs qui diffusent de la désinformation financée par l’étranger, ou opèrent de la manipulation d’information étrangère (Foreign Information Manipulation and Influence, FIMI). La création d’équipes de réponse rapide en termes de communications est un autre dispositif notable, qui pourrait être activé lors de crises sociales, politiques, économiques ou sanitaires dans un pays donné, pour « "inonder les ondes" de récits véridiques afin de lutter contre la désinformation russe qui se nourrit de crises et de divisions ».
En France, Nicolas Hénin plaide pour le redéploiement des ressources en matière de contre-terrorisme de manière à répondre à toutes les menaces. La conscience du problème grandit, souligne-t-il, mais la prévention de la radicalisation est à la traîne, comme l’a illustré le fiasco du Fonds Marianne. La prévention est pourtant un sujet « urgent », écrit l’expert, les deux cas cités plus haut illustrant une relative efficacité à entraîner des membres de l’armée et des forces de l’ordre dans des actions violentes.
Enfin, Hénin argumente en faveur de l’usage de « toutes les fenêtres d’opportunités [...] pour activer des coopérations judiciaires internationales ». Autrement, nombreux sont les cas dans lesquels les acteurs tirent un profit évident de l’usage de pseudonymes et de l’extraterritorialité – Rémi Daillet lui-même n’a pas été arrêté par la police malaisienne pour des motifs de terrorisme, mais pour un délit de résidence.
Comment la désinformation d’extrême-droite sert les intérêts russes en France
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Des extrêmes droites en mutation
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Un « précurseur de la haine en ligne » et un « ultra-jaune »
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La Russie, « role model traditionnaliste »
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Renforcer la prévention
Commentaires (38)
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Abonnez-vousModifié le 16/04/2024 à 16h54
Super ce document qui décortique bien l'implication de Wikileaks.
Modifié le 16/04/2024 à 17h23
A l'approche des élections, l'article n'est-il pas lui-même de la propagande en ligne ?
En tout cas, des sujets pareils sont susceptibles de ne pas me faire renouveller mon abonnement.
Le 16/04/2024 à 17h38
Le 16/04/2024 à 17h41
Le 16/04/2024 à 19h02
Le 16/04/2024 à 19h49
Le 16/04/2024 à 19h54
Le 17/04/2024 à 10h18
Le 17/04/2024 à 12h11
Elle est pas belle la vie ?
Le 16/04/2024 à 17h42
Le 16/04/2024 à 20h45
Le 16/04/2024 à 23h00
Le 17/04/2024 à 10h34
Le 17/04/2024 à 11h03
Modifié le 17/04/2024 à 12h44
Modifié le 17/04/2024 à 08h18
Est-ce que l'article lui-même pourrait chercher quels complotistes établis à l'étranger ont influencé des attentats au nom de l'extrême gauche ? certainement... mais pour ça il faudrait qu'il y ait des attentats d'extrême gauche de l'empleur des exemples cités.
Est-ce que l'article pourrait chercher quels gouvernements étrangers hébergent des français.es militant.es d'autres partis se prêtant à des l'incitations à la haine ? oui aussi. Mais pour ça il faudrait qu'il y en ait. A part les nationalistes israëliens, je vois pas trop.
Bref, il faut aussi admettre qu'une fraction assez restreinte du spectre politique se livre à ces pratiques et que les mettre en lumière fait partie du rôle que se donnent Next et ses journalistes.
Le 17/04/2024 à 10h33
N'oublions pas qu'à chaque évenement qui ne va pas dans le sens de l'extrême gauche, "c'est parce qu'ils sont pauvres" "c'est parce qu'ils ne vont pas en vacances" "c'est la faute de l'extrême droite" "c'est un malade mental" ou le dernier en date "c'est parce qu'on ne les accueille pas correctement". Il n'y a qu'à voir comment sont retenus (ou pas) les circonstances aggravante de racisme par la justice, ça en serait drôle si ce n'était pas systémiquement dirigé contre les autochtones.
Par contre, pourquoi restreindre à complotistes ? Il y a d'autres formes d'influences que le complotisme; par exemple, les pressions communautaires ou religieuses, comme les attentats des turcs contre les kurdes, ou les imams détachés.
On pourrait aussi parler du conflit Israelo-palestinien qui est importé en Europe/France, avec notamment le mouvement "Free Palestine" qui est en train de monter des listes pour les élections européennes.
Bon, on sait qu'ils sont main dans la main avec LFI et autres extremistes de gauche, donc on attend pas une condamnation de la base électorale :)
D'ailleurs, il est dénoncé dans l'article un comportement "anti-USA". Allez-vous enquêter sur Mélenchon/LFI, qui prônaient de rejoindre l'alliance bolivarienne, anti-USA mais souvent alignée avec la Russie/Chine ?
Pourquoi des actions de haine spécifiquement ? L'article parle d'intérets étrangers.
On pourrait parler d'Ursulla qui négocie en direct, sans vouloir rendre de comptes, avec une entreprise étrangère. On pourrait aussi de Cohn-Bendit, Français depuis moins de 10 ans, mais qui a milité toute sa vie en France pour nous imposer ses vues, dont une immigration de masse. On pourrait parler de Soros, qui finance des activités politiques en France, comme par exemple streetpress, honteusement cité par Next dans au moins un autre article. N'oublions pas nos géniaux décideurs, qui revendent le pays pièce par pièce, aux USA/Allemagne/Qatar ...
Nous pourrions citer par exemple la hargne de LFI, en particulier Bastien Lachaud, lors des débats sur les ingérences étrangères à l'Assemblée Nationale. Ce député, rédiciviste de son état, a par ailleurs sorti un essai en 2019 " Faut-il faire la guerre à la Russie ? " (spoiler, la réponse est "non"). On comprend mieux son empressement à se battre contre cette loi; qui sait quelles informations cachées sous le tapis va-t-elle mettre à jour ?
Comme d'hab avec l'extrême gauche, on se met des oeillères pour ne pas voir ce qui dérange et crier "boouuuuh c'est l'extrême droite". Le niveau 0.
Luttons contre toutes les ingérences étrangères, y compris européennes, et redonnons à la France sa grandeur.
Mention spéciale à l'article : Ahaha, ces bouseux d'extrême droite qui vivent dans des villes moyennes et ont une vie sociale de ville moyenne, alors que nous, les parisiens, avons la Culture.
On sent que les élections européennes arrivent, et qu'il faut essayer de minimiser la catastrophe annoncée :)
PS : Oui, nous aussi on aimerait bien que répéter à tout va que quelque chose n'est pas vrai suffise à lui donner de la consistance.
Pour reprendre les mots de Camus jusqu'au bout, "le génocide par substitution est le crime contre l'humanité du XXIe siècle."
Par contre, il faudrait vous mettre d'accord entre le "ça n'existe pas", "la créolisation c'est bien" et le "c'est bien fait les fachos fallait pas coloniser".
Le 17/04/2024 à 10h39
Le 17/04/2024 à 13h11
Mais malheureusement, pour parler d'actualité, on ne va pas dire que les listes d'extrême gauche se bousculent aux européennes. Leur influence a baissée en 15 ans (une dizaine de % aux présidentielles de 2002 et 2007). Un NPA à 9000 militants en 2009, 1200 divisé par deux lors de la scission de 2023. La LFI d'extrême gauche ? Non non. Leur grand chef était bien un ministre sous la gauche pluriel. Il était au PS depuis le début des années 80. Il se revendique de Mitterrand avec un programmes moins à gauche que son modèle... Ce qui distingue Mélenchon, c'est juste sa vulgarité.
On peut parler de plein de chose, mais l'actualité ce n'est pas la croissance politique de l'extrême gauche, son influence de masse inexistante ou je-ne-sais-pas-quoi. Par contre le score politique des nationalistes-identitaires-patriotes oui. La dynamique de l'histoire c'est la leur et comprendre comment elle s'inscrit, par quoi et qui elle est véhiculée... et contrairement à d'autre je ne vois pas de raccourcis simplificateur qui dirait "untel est agent de la Russie". Ben non, il y a de l'influence, pas forcément directe ; et aussi simplement des convergences qui ne se résument pas à "être au service de".
"Ahaha, ces bouseux d'extrême droite qui vivent dans des villes moyennes et ont une vie sociale de ville moyenne, alors que nous, les parisiens, avons la Culture."
C'était une description sociologique. Où vois-tu un jugement de valeur dans le passage mentionné ?
Le 17/04/2024 à 12h20
Le 17/04/2024 à 10h33
Hélas le style d’écriture est pour moi très déplaisant. Malheureusement comme beaucoup d’articles de cette auteure.
Le 17/04/2024 à 10h41
Le 17/04/2024 à 12h13
Le 17/04/2024 à 13h08
@Myifee Oui je me souviens de la Bolivie omniprésente sur les réseaux sociaux pour influencer les gens et sa propagande anti-USA. C'était terrifiant.
Le 17/04/2024 à 13h44
que ces informations restent dans les milieux de la surveillance en ligne, je n'ai pas besoin de connaitre les activités de ces gens, d'ailleurs, c'est la première fois que j'en entends parler, pas de leurs idées complotistes, mais d'eux, qu'ils restent où ils sont dans le collimateur des policiers, mais pas dans des journaux comme Next, moins on parlera de leurs oeuvres et de leurs idées, moins ils seront efficaces.
Le 17/04/2024 à 16h51
A en croire cette séquence portant le logo de TF1, qui a notamment été partagée par des comptes pro-Kremlin, les "Parisiennes" devant accoucher fin juillet se verraient incitées par les autorités à accoucher avant la cérémonie d'ouverture pour libérer des places dans les hôpitaux - et bénéficier en échange d'une prise en charge "à hauteur de 50%" de leurs frais médicaux. [...En] France, les frais d'accouchement dans les hôpitaux ou cliniques conventionnées sont pris en charge intégralement jusqu'à 12 jours après la grossesse.
[...] Ainsi qu'a pu l'observer l'AFP, plusieurs des occurrences de la fausse vidéo de TF1 ont été partagées par des pages spécialisées dans le partage de contenus pro-russes. L'une des publications Facebook repérées par l'AFP, en date du 10 avril 2024 et émanant d'un profil relayant la rhétorique du Kremlin, clame notamment son soutien à "l'action de dénazification de Mr Poutine" en Ukraine, et invite à suivre la "nouvelle chaîne @boriskarpovrussie".
Le 18/04/2024 à 10h43
La désinformation et les pratiques d'influence sont énormes et partout, côté russe on peut signaler aussi les subventions aux associations anti-nucléaire allemandes pour pousser le renouvelable (et, par conséquent, le gaz). La seule solution : construire et maintenir un solide esprit critique, et se méfier de ses propres biais de confirmation... pas évident.
Le 18/04/2024 à 09h07
Modifié le 18/04/2024 à 09h25
Modifié le 18/04/2024 à 09h30
Le 18/04/2024 à 11h04
Le 18/04/2024 à 11h29
Mais bon, les français semblent décidés, donc il faut bien reconnaître que c'est cette idéologie qu'ils vont pousser aux européennes, puis à la présidentielle.
Bref, en dehors de ça, je soulignais juste c'est que si Mélenchon est à la botte du Kremlin, c'est sans-doutes alors celui qui a le moins bien négocié le deal avec Poutine puisqu'à part se faire engueuler et insulter, il ne sert pas à grand-chose.
Pour le reste, le niveau du débat politique dans la presse en France est de toutes façons complètement hallucinant vu de l'extérieur, on dirait un croisement de l'Italie Berluscolienne mélangée à la Hongrie actuelle, en encore plus méchant, saupoudré d'une couche haineuse décomplexée...
Vous faites peur les gars
Modifié le 18/04/2024 à 12h07
Ce que je trouve très inquiétant avec la montée du "populisme" un peu partout en Europe et même dans le monde, c'est que l'histoire ne sert à rien et que bien des humains semblent prêts à recommencer éternellement les mêmes conneries. 😒
Le 18/04/2024 à 21h05
Si les politiques vous déçoivent prenez leur place. Il y a des élections municipales dans 2 ans avec plein de places qui vont se libérer. Les communes sont les endroits parfaits pour montrer comment faire de la politique autrement. Allez-y, vous n'aurez aucun mal à trouver une liste compatible avec vos idées.
Le 18/04/2024 à 22h02
Reste que j'ai des élections européennes et législatives dans mon pays cette année, et je ne manquerai pas de faire un truc inconnu pour plus d'un Français sur deux: aller voter.
Le 19/04/2024 à 08h22
"Quand on a rien à dire, le mieux c'est de la fermer avant de l'ouvrir."
Le 23/04/2024 à 09h00
Le 23/04/2024 à 19h11
L'angle est étrange, on tient à lier Russie et extrême-droite, ça doit être à la mode et tant mieux que ça bouge car il y a peu, il semblait plutôt évident de la relier à l'extrême-gauche (communiste). Sauf que le camp d'en face s'appuie également sur les activistes politiques, les plus extrémistes pour ses basses besognes et les plus mainstream pour simplement conquérir la puissance étatique. C'est malheureux mais c'est le jeu, pointer du doigt un camp et pas les autres c'est "faire le jeu de".
Donc en fait, que vient faire un article anti-russe dans un contexte où on veut de plus en plus nous préparer à la guerre contre ce pays ? Ce serait le moment au contraire de laisser ce sujet pour plus tard et de contrebalancer ça, de montrer du doigt l'influence otano-bandériste omniprésente pour nous monter contre la Russie, etc., parce qu'ici c'est ça qui marche le plus en terme d'influence, c'est contre ça qu'il faut prévenir les gens, pour baisser la tension, au lieu de l'alimenter ! Toujours ce besoin de rajouter son coup de pied dans un tabassage en réunion plutôt que d'aider la victime du moment, ou du moins s'abstenir, et d'éviter, pour une fois, la guerre (c'est un peu tard maintenant, ça fait plus de 10 ans qu'on vous disait d'arrêter, mais visiblement la fin justifie encore les moyens pour vous, la pensée dominante qui veut que l'UE/OTAN conquière tous les ex-Pacte de Varsovie).