Un ingénieur resté chez Twitter explique à la MIT Technology Review que le personnel encore en poste n'est pas en capacité de maintenir la plate-forme, et qu'il risque de s'épuiser à devoir corriger les bugs qui « s'amplifieront et se multiplieront avec le temps [...] tout va s'aggraver jusqu'à ce que, finalement, ça devienne ingérable » : « Ce seront de petits désagréments au début, mais comme les corrections du back-end sont retardées, les choses vont s'accumuler jusqu'à ce que les gens finissent par abandonner. »
Plusieurs twittos ont d'ores et déjà documenté une série de bugs laissant craindre une inflation problématique : des retweets qui s'affichent en mode RT, comme avant, des threads qui ne chargent pas, des followers qui ne sont pas décomptés... et ce, alors que Musk presse les équipes de développer de nouvelles fonctionnalités.
« Alors que la société tente de revenir à un semblant de normalité, une plus grande partie de son temps sera consacrée à répondre aux caprices (souvent éprouvants) de Musk pour de nouveaux produits et fonctionnalités, plutôt que de maintenir ce qui existe déjà ».
Un exemple avec le tag « Official » ajouté à des comptes certifiés, puis enlevé quelques heures plus tard. Elon Musk a d’ailleurs prévenu : « Twitter fera beaucoup de choses stupides dans les mois à venir. Nous garderons ce qui fonctionne et changerons ce qui ne fonctionne pas ».
L'ingénieur estime même que « des pannes importantes se profilent à l'horizon », d'autant que Musk a aussi prévu de réduire la charge des serveurs de cloud de l'infrastructure, pour compenser les 3 millions de dollars que Twitter perd chaque jour. Un projet émanant de la cellule de crise de Musk, intitulé « Deep Cuts Plan » (plan de coupes profondes, ndlr), précise Reuters, de sorte d'économiser 1 milliard de dollars par an, mais qualifié de « délirant » par une source interne.
Un maintien en condition opérationnelle rendu d'autant plus difficile que nombre des salariés licenciés la semaine passée travaillaient pour Twitter depuis une dizaine d'années, et étaient donc la mémoire de ses infrastructures, déplore l'ingénieur.
De plus, l'équipe des rédacteurs techniques a été décimée, ainsi que celle en charge de la communication, « réduite de 80 à 100 personnes à seulement 2 », souligne la MIT Review, à qui Twitter n'a d'ailleurs pas répondu.
Commentaires (50)
#1
Je ne suis pas développeur, donc ma question est un oeu naïve.
C’est normal qu’en à peine une semaine autant de bug commencent déjà à pointer ? Je me dit que ceux visible pendant les 3 à 4 premières semaines auraient de toute façon été présent malgré ces licenciement.
#1.1
Moi j’ai compris qu’ils étaient déjà présents depuis un moment, mais sont maintenant davantage mis en avant par les utilisateurs (en réponse aux événements en cours).
#1.2
Non, ce n’est pas du tout normal : les gus ne testent rien, et passent leur temps à corriger dans l’urgence.
Normalement, tu construis une base de tests qui s’étoffe avec le temps : “quand on clique sur le bouton favoris, ça augmente de 1 le compteur de favoris”…
Ces tests sont souvent automatisables, et avant de passer en production les corrections de la semaine, un robot déroule tous les tests et ne valide la mise en prod, que quand il n’y aucun bug de régression.
Ça, c’est quand t’es un peu sérieux, quand ce n’est pas le cas: Tu n’as jamais fait de base de tests (et plus tu attends plus c’est compliqué de la créer), du coup à ta mise en prod, tu testes rapidement les nouvelles fonctionnalités (et encore) sans vérifier tout l’existant. Chaque semaine passe donc quelques nouveautés accompagnées de régressions.
Et là commence la m… si tu ne corriges que des bugs la semaine suivante, la nouvelle version paraitra vide de nouveautés (pas bon pour l’image).
Si tu ne traites pas les bugs : c’est une fuite en avant, le nombre de régressions augmente jusqu’à devenir ingérable : à un moment, on ne sait plus trop si tel ou tel comportement est voulu ou pas.
Dernière solution, augmenter la taille de l’équipe pour gérer les deux en // : évidemment, c’est aussi une fuite en avant.
Avec 7500 employés pour gérer un simple site web je suppose que c’était la stratégie actuelle…
#1.4
Il semble bien ton monde idéal dans lequel aucun bug ne peut exister.
Dans le fond je suis d’accord avec toi, mais même avec une base test des bugs peuvent passer. De plus cette procédure nécessite beaucoup de rigueur et de temps.
Il ne t’a jamais traversé l’esprit qu’avec d’un côté les coupes brutes dans les équipes et le management associé à des demandes dans l’urgence d’un président mégalo, même si cette procédure existait, elle serait caduque.
Le temps est le nerf de la guerre: quand tu travailles en permanence dans l’urgence, le passage par la base tests peut être bypass pour répondre aux délais imposés par le boss.
Donc je ne vois pas en quoi le problème viendrait de l’équipe dirigeante précédente.
PS: quant à ta phrase de conclusion:
“j’suis d’accord, d’ailleurs Google, avec son site internet qui donne accès sur un simple champ à remplir, devrait pouvoir fonctionner avec seulement 3 gus dans un garage…”
#1.5
Sans oublier la recette.
On aura beau mettre en place tous les tests automatisés possibles, un recetteur trouvera toujours des bugs vicieux qu’aucun test automatisé ne peut détecter.
Pour en revenir à Twitter, sa disparition serait bénéfique pour l’avenir de l’humanité (si elle veut bien s’en donner un).
#1.3
Pour simplifier: il faut s’imaginer que tous les jours, il y a à peu près un nombre constant de bugs qui sont signalés (donc le nombre de bug à traiter augmente) et un nombre constant de bugs qui sont corrigés (donc le nombre de bug à traiter diminue) .
Idéalement, le nombre de bug à traiter diminue ou bien reste stable. (là encore je simplifie, car en réalité, on a des bugs à traiter qui sont prioritaires, d’autres qui tombent aux oubliettes..)
Sauf que si tu vires du monde, ça fait moins de personnes pour corriger les bugs (donc le nombre de bug à traiter augmente).
Donc tu peux assez rapidement voir un effet délétère d’un etelle mesure de licenciement.
Sans compter l’engrenage vicieux: le nombre de bug à traiter continue d’augmenter, le moral chez les développeurs décline, la productivité fait de même… C’est le serpent qui se mord la queue.
#2
Ce que je trouve insupportable dans Twitter, c’est la présence intempestive de la fenêtre de connexion : il faut cliquer sur Se connecter, puis sur la croix, pour la faire disparaître.
#3
joyeux bordel….
Il y a environ 2 ans, twitter a suspendu mon compte parce que je me connectais tres rarement.
je l’avais recupere en contactant le service client.
Et il y a quelques mois, ils ont carrement supprime mon compte, impossible de faire quoi que ce soit…. sympa…
#3.1
Supprimé ? Quelle fût la raison évoquée ?
#4
Il y a que moi qui trouve un peu fou de voir des employés communiquer publiquement négativement sur leur entreprise ?
#4.1
Futurs ex-employés !
#4.2
En Russie, en Corée ou en Chine ça serait fou ou suicidaire, oui.
Normalement dans un pays pas totalitaire, ou la peine de mort n’est pas requise pour ce genre de comportement, bah c’est pas fou-fou non plus.
#4.4
Dans ma boîte la communication publique est strictement encadrée. En pratique, si je poste par exemple des détails sur un incident en cours chez nous, ça peut me valoir au mieux une mesure disciplinaire (au pire un licenciement).
Et pour les prestas, ça peut impliquer un renvoi direct de la personne et aller jusqu’au black-listing de sa boîte.
#4.5
Tout à fait, tu ferais de l’ingérence, tout doit passer par le canal de communication validé par le
particomité directeur.Mais pour revenir sur les termes de Watchwolf, il n’y a rien de fou dans la mesure ou tu comptes sûrement partir, les mesures disciplinaires et le licenciement sont dans le panel de sanctions à attendre; le procès je ne sais pas.
Je pense que ça doit lui faire du bien aussi d’exprimer son ressenti; c’est pas un lanceur d’alerte, mais il doit servir de soupape pour tous ceux qui n’ont pas leur mot à dire.
#4.3
quand tu vois un salarié comme un simple pion que tu peux dégager sur un coup de tête via un mail sur une adresse perso, ça me choque pas
#5
Cela montre simplement l’ambiance qui y règne.
#5.1
J’ai été viré par ma boite quand j’avais 43 ans (une des excuses bidons du cost killer lors de l’entretien, j’étais trop vieux ).
j’ai attaqué aux prudhommes, ils ont cédé avant le procès et ont payé ce que je demandais mais ont inclu une clause de “loyauté” m’interdisant de dénigrer l’entreprise pendant 5 ans.
Et pourtant c’est pas l’envie qui me manque de parler de cette SSII, je pourrais en écrire un livre …
#6
#6.1
En effet, mais j’avais essayé, le code a dû changer, et j’ai abandonné.
#7
Twitter va mourrir, c’est pas plus mal …
#8
Comme quoi Elon n’a pas viré assez de gens si ceux encore en poste ne sont pas capables de ….
#9
J’ai une certaine compassion vis à vis des personnes qui s’accrochent encore pour faire de leur mieux. Il est toujours difficile d’abandonner un projet dans lequel on s’est investi d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une plateforme mondialement connue.
Mais à leur place, j’aurai sans aucun doute quitté le navire… surtout avec un tel capitaine…
#10
Une autre plateforme la remplacera que ce soit Mastodon ou une autre…
#11
Bien malin celui qui peut dire s’il fallait mieux garder Twitter en l’état (nb d’employés, bugs, non-rentabilité) que mettre un gros coup de pied dans le bousin pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Perso j’ai une pensée à tous ceux qui ont été amenés à reprendre un produit/projet bordélique en faisant le choix de “ne-pas-tout-casser” … et qui regrettent ajd encore leur décision.
#12
étape 1: virer un max de gens au pif…
étape 2: virer ceux qui ne sont pas capables de tenir la charge en effectif réduit
étape 3: profit?
Sérieusement, si ta proposition est de taper sur les employés restants sous prétexte qu’ils sont en sous-effectifs, …
Mais ça peut avoir pour effet de lui faire perdre des opportunités d’embauche… peu d’entreprises aiment l’idée de voir leur linge sale étalé en public par un employé frustré.
Quand j’interview un candidat à un poste j’essaye toujours de lui faire parler de cas concrets de problèmes qu’il a pu résoudre dans un emploi précédent, et si je privilégie d’abord la qualité des explications et la compétence, je regarde aussi comment il parle de l’entreprise, respecte ses anciens collègues, respecte la confidentialité de son ancien employeur.
#13
Une transformation s’imposait sans-doutes… maintenant si la transformation est faite par un homme-enfant de 51 ans qui gère sa transition de la même manière qu’il trolle sur tweeter… on est face à un cas d’école de milliardaire incompétent qui casse son nouveau jouet avant d’avoir fini de le déballer.
#14
#15
Ils ont pas fini de lire le code imprimé.
Méthode de développement standard dans l’IT : tu créés de la dette technique et tu laisses “les autres” s’occuper de la résorber.
#15.1
Tellement vrai …
<3
#16
N’importe qui ayant déjà bossé sur un projet tech un minimum complexe sait à quel point la connaissance du dossier passe aussi par la connaissance individuelle pour se rappeler des interactions entre les fonctionnalités, les dépendances et les “petites spécificités” de chaque règle de gestion.
Perso je trouve la méthode complétement inconsciente, chez nous même avec 3 mois de passation organisée sur un départ, il arrive de découvrir des choses plusieurs années après.
Virer autant de monde en si peu de temps va obliger à faire des heures/jours/semaines/mois/années de retroingénierie pour reconstruire le puzzle, et encore avec le risque qu’il manque des pièces pendant qu’on en ajouté de nouvelles… Entraînant donc un turn-over supplémentaire de gens qui abandonnent, ce qui finira d’achever le savoir autour de la plateforme.
#17
Je trouve ça un peu fou parce que ça ne va pas te faciliter la tâche pour retrouver un emploi derrière …
#18
La news qui valide le licenciement de 50% de la boîte hahaha. Une entreprise à bullshit job. A voir si Elon va réussir à redresser la barre.
#19
Alors que la meilleure méthode en IT reste celle de Leodagan
#20
Sauf si le bon grain s’en va et qu’ l’ivraie reste
#21
Techniquement les 2 seront bien séparés
#21.1
Oui, mais est-ce le bon grain ou l’ivraie qui reste chez Twitter ?
#22
aucune idee…..
#23
Je leur souhaite que cela se réalise. Une entreprise prenant ce tournant ne mérite pas de continuer à exister.
Cette disparition permettrait à ses employés de bénéficier de meilleurs emplois par ailleurs, peu importe lequel.
Malheureusement… il ne faut pas sous-estimer la capacité de résilience d’une structure désorganisée : je le constate tous les jours.
La poule n’a pas de tête, se prend tous les obstacles, mais ne cesse de courir.
#24
Tiens un fanboy
#24.1
Mon dieu… allez, depuis le temps que tu devais rentrer dans ma blacklist, hop.
#24.2
Ça fait longtemps qu’il a rejoint la mienne, mais la lecture de ton message me fait comprendre qu’il n’est pas près d’en sortir.
S’il en était capable, je le ferais méditer sur ce XKCD, tiens.
#25
A sa tête, l’ivraie.
En-dessous, on ne sait pas encore.
#26
« Twitter fera beaucoup de choses stupides dans les mois à venir. Nous garderons ce qui fonctionne et changerons ce qui ne fonctionne pas ». C’est ce que l’on appelle le développement agile
#27
C’est marrant mais j’étais persuadé que c’était l’inverse >_>
(changer ce qui marche et garder ce qui marche pas)
#28
Les fake news davantage relayées sur Twitter après l’achat de la plateforme par Elon Musk (20mn, 12/11/22)
#29
c’est quand meme assez dingue de voir une vague de haine s’abattre sur musk : le mec rachete un réseau social et tente de sauver les murs..
pour rappel twitter c’est :
un réseau bourré d’émotions (que je déteste)
des paroles à l’envolée
une limite de caracteres par phrases
utilisé à fond soit par des marques soit par le politique
….c’est un peu un dépottoir à la yahoo pour le RN, ya dix ans..
qu’il le rachete, aucun probleme .. mais ya deux trois ans tout le monde adulait musk pour tesla et spacex, mais dès qu’on touche à l’oiseau bleu “qui me permet de m’exprimer” alors là c’est la pire des ordures, un imbécile à abattre.. pourtant ses actionnaires n’ont ils pas demandé le vote?
où est la foule pour linkedin/blizzard vs microsoft?
pour siri vs apple? lucasfirm vs disney? je trouve pas la meme avalanche de haine sur les zéros sociaux…
actionnaire ici, en pleine confiance de musk, sans aucun regret.
#30
Perso, je n’ai jamais aimé ce type ni les sociétés qu’il dirige.
J’ai le droit ?
Et je n’aime pas beaucoup Twitter. Donc, qu’il casse son jouet acquis très chèrement me réjouirait assez.
#31
Si c’est vraiment ce que tu crois, tu te trompes lourdement : « sauver les murs » de Twitter n’est pas du tout dans ses intentions (rappelle-toi la fois où il avait confié vouloir le racheter pour « le détruire », dixit lui-même).
Tu ne le considères d’ailleurs pas du tout non plus pour ce qu’il est : un fil-à-papa totalement immature et capricieux, parfait modèle du « c××nard » (psychologiquement parlant : un sociopathe narcissique au dernier degré, exactement comme Trump ; c’est d’ailleurs pas étonnant qu’ils soient si potes), qui n’hésite pas à casser ses jouets pour qu’on lui en donne de nouveaux. Ce type n’a – et ça a été démontré par des experts sur le sujet – absolument aucune considération ni empathie pour les autres, seule son unique petite personne lui importe.
À partir de là, et au vu de ses actes, ne viens surtout pas te plaindre, toi, de la façon dont nous, nous le considérons, car nous restons vraiment hyper-gentils face à quelqu’un qui mérite tellement qu’on lui apprenne le sens du mot « non » quand c’est à lui que ça s’adresse (vu qu’il a été de toute évidence très mal élevé, et voilà où ça mène).
#32
Lol… le mec s’achète un jouet et le casse au déballage parcequ’il est trop cool pour lire un mode d’emploi…
Est-ce que Emmanuel Mu… euh Elon Macr … Elon Musk ( désolé, j’ai voulu mettre juste ses initiales et j’ai buggé) est incompétent où il le fait juste exprès pour se venger d’avoir été forcé d’acheter Twitter? C’est plutôt la véritable question.
Peut-être est-ce juste un incapable qui n’a aucune compétence pour redresser l’hypothétique barre de la boîte, ou alors il se marre en essayant de faire vivre le pire moment de la carrière des employés… qui sait…
En tout cas, si son but est de sauver la boîte, il n’a encore rien montré allant dans ce sens et il parle maintenant de faillite…
Ce qu’il lui faut d’urgence c’est une Gwynne Shotwell pour Twitter… parce qu’apparemment lui, il n’est pas qualifié…
Et si ça continue, l’entreprise va se retrouver sous la loupe du gouvernement US car il y a eu pas mal de dégâts pour certaines boîtes, et il est peu probable que Lockheed Martin laisse le truc passer, surtout qu’ils sont concurrents de SpaceX…
J’espère pour toi que ce n’est pas de Twitter…
#33
Si tu ajoutes sa communication mégalo sur Mars… en fait toutes ses communications, non il n’était pas forcément aduler.
On peut être un très bon businessman et un parfait