Phrase-choc, postvérité, façonnage de l’actualité… la commission d’enrichissement frappe encore
Le 03 mai 2019 à 09h21
2 min
Droit
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La commission d’enrichissement de la langue française a fait publier au Journal officiel une nouvelle salve de traductions officielles s’imposant à l’ensemble des administrations.
Dans le vocabulaire des relations internationales, elle demande à ce que les expressions « cyberactivist » et « hacktivist » soient bannies, au profit de « cyberactiviste », ou à la rigueur « cybermilitant » voire « pirate » à savoir un « activiste qui agit dans les réseaux informatiques et recourt notamment au piratage ».
Le piratage (pénétration, maintien, modification d’un système sans autorisation) étant, rappelons-le, une infraction pénale. De même, la commission refuse l’emploi de « cyberaddiction » ou « digital addiction ». On devra lui préférer « cyberdépendance », soit un « état de dépendance psychologique à l'égard des techniques de l'information et de la communication ».
Dans le champ des médias, on ne dira plus « postthruth » mais « postvérité », une « situation dans laquelle l'objectivité et la véracité des faits ont moins d'influence sur la formation de l'opinion publique que le recours à des émotions, à des sentiments ou à des croyances ».
Lorsqu’il s’agira de définir l’« action des médias sur la formation de l'opinion publique par le choix des sujets abordés et l'importance qui leur est conférée », « agenda setting » sera délaissé au profit, bien sûr, de « façonnage de l’actualité ». De même, on n’utilisera plus le terme de « punchline ». Préférez-lui « phrase-choc ».
Le 03 mai 2019 à 09h21
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 03/05/2019 à 08h41
Et depuis le premier mai, au moins, il semblerait qu’on ne dise plus fake news mais vérité!
Le 03/05/2019 à 08h42
pour ce qui est du début je trouve rien de choquant (pas comme certain néologisime que l’on peut lire sur wikipedia intergiciel , infox, …. )
en revanche le “façonnage de l’actualité” je le trouve trop compliqué (même si je dois bien avouer que agenda setting ne m’est pas familier)
c’est peut-être la la force du truc … lancer les termes avant l’adoption en masse (chez moi ça restera un mail jamais un courriel , tiens on devrai lancer un service qui s’appelle Gcourriel ça ferai un tabac ->[])
Le 03/05/2019 à 08h46
Quelqu’un connait un exemple « connu » de postvérité ? J’ai toujours du mal à cerner ce que ce terme recouvre. Parce que là, si une postvérité c’est une technique rhétorique visant à recourir aux émotions plutôt qu’aux faits, autant dire que les publicitaires, lobbys, communicants, journalistes et politiques sont déjà les champions de la discipline.
Le 03/05/2019 à 08h48
Pour le coup… J’sais pas trop quoi en penser.
Utiliser « pirate » pour « cybermilitant » c’est un peu con…
Remplacer l’anglicisme « addiction » par « dépendance » c’est une bonne idée… m’enfin du coup « dépendance » commence à être bien chargé de significations, c’est déjà une forme galvaudée.
« Postvérité » a surement déjà un équivalent proposé par des psychologues / neurologues / sociologues / historiens / que-sais-je (?).
Et le « façonnage de l’actualité » on appelle déjà ça « propagande ». Mais c’est pas un beau mot « propagande », ça fait peur… Donc le choix de traduire « agenda setting » par « façonnage de l’actualité » n’est-il pas, en soi, une postvérité ? " />
Le 03/05/2019 à 09h08
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Le 03/05/2019 à 09h14
Le 03/05/2019 à 09h15
Le 03/05/2019 à 09h22
Tu veux dire que l’usage détourné est devenu l’usage et que « façonnage de l’actualité » permettrait de retrouver la signification originale du terme « propagande » ?
J’suis d’accord. Mais on pouvait aussi rappeler que « propagande » n’est pas obligatoirement péjoratif.
Le 03/05/2019 à 09h42
Quand on voit l’usage courant de digital à la place de numérique, bonne chance pour que ces termes soit adoptés.
Le 03/05/2019 à 10h10
Le 03/05/2019 à 10h20
Médicalement, les deux termes ne sont pas équivalents.
Exemple: un diabétique est dépendant de ses injections d’insuline pour vivre.
Mais il n’a pas d’addiction à l’insuline.
Et non, l’addiction, c’est pas très fun.
Le 03/05/2019 à 11h52
En gros on pourrait dire qu’une addiction est une sorte de dépendance que l’on s’est créé
Le 03/05/2019 à 12h34
Mel n’a jamais eu pour but de remplacer e-mail mais d’être l’équivalent de l’abréviation Tel pour téléphone sur les cv et autre documents.
Le remplaçant d’e-mail toujours été courriel.
Le 03/05/2019 à 13h13
voila tu as sans doute exprimer plus clairement ce que je voulais dire
D’accord sur le “Et non, l’addiction, c’est pas très fun”
Le 03/05/2019 à 13h24
Le 03/05/2019 à 13h37
je trouve le terme postvérité abject… :/
Le 03/05/2019 à 13h52
Perso je n’écoute plus ces âneries, je préfère suivre les recommandations de l’Office Québécois de la Langue Française quand elles sont dispos, beaucoup plus logiques, poussées, et bien moins ridicules. Eux au moins, ils parlent français.
Le 03/05/2019 à 17h15
Etant jeune je ne trouvais pas gênant les anglicismes. Plus le temps passe et plus je deviens un “vieux” con et je milite à fond pour la langue française.
Surtout quand les adeptes des anglicismes se laissent entraîner à utiliser des mots qu’ils ne maîtrisent ni ne comprennent pas.
Le 03/05/2019 à 17h20
Mél c’est pas l’abréviation de Messagerie ÉLectronique ?
Le 03/05/2019 à 18h35
Le 04/05/2019 à 12h37
“Les langues c’est comme la biodiversité; on ne s’apercevra de sa
nécessité que lorsque certains “éléments” se mettent à disparaitre”.
Sauf dans la Sainte France (Laïque) dans laquelle on a déjà effectué sans aucune vergogne une épuration lingüistique.
La lenga de París pòt crebar, me’n foti.
Le 04/05/2019 à 14h14
Ne Mél-enchons pas tout " />
Le 04/05/2019 à 18h13
Je connais l’histoire des langues régionales en France. Ma belle-famille est bretonne et a souffert de l’oppression contre la langue bretonne au début du XXème. Moi-même je suis gascon.
Mais justement je ne suis pas contre l’anglais en tant que langue de travail, mais pas plus. Une langue pour unir, échanger , commercer d’accord mais pas une langue qui étouffe les autres.
Le 05/05/2019 à 15h50
Le 08/05/2019 à 18h43
Oui, le problème c’est que les jeunes ne trouvent pas “cool” le français.
(Et si tu leur demandes, il leur faudra probablement quelques secondes de réflexion pour traduire “cool” en français…)
Ce qui est très grave, au vu des attentats des années récentes : l’intégration passe par la culture, et la culture commence par la langue !
Le 08/05/2019 à 18h45
Et bien “mél” (plutôt que mail ou mel), me semble encore le moins pire : “courriel” est trop proche à l’oral de “courrier” ! (e-mail est un anglicisme, et aujourd’hui désuet, “courrier électronique” est trop long.)
Anecdote personnelle : j’avais utilisé “courriel” dans un document d’une association (pour un champ à remplir), on m’a demandé de le changer, car “les gens n’allaient pas savoir ce que c’est” !