La chaîne YouTube d’Arte diffusait depuis quelques heures son documentaire « Tiananmen : le peuple contre le parti » (partie 1, partie 2). Il portait sur les 30 ans de l'évènement. « Il y a 30 ans, un mouvement chinois non-violent, lancé par des étudiants, se faisait réduire au silence dans le sang »
La vidéo a elle-même été « réduite au silence » à la demande de PBS. « Cette vidéo inclut du contenu de PBS, qui l'a bloquée dans votre pays pour des raisons de droits d'auteur » placarde YouTube lorsqu’on tente de la regarder. L’antenne de Google ne joue ici le rôle que d’intermédiaire entre ceux qui se prétendent ayants droit et ceux qui diffusent des contenus chez cet hébergeur.
Il suffit d’un bout de vidéo, de son ou d’une image dans un flux dont le titulaire a interdit l’exploitation en ligne, pour que les algorithmes jouent leur funeste mission.
PBS (Public Broadcasting Service) est un réseau public américain de télévision, fort de 330 stations, qui veut offrir « à tous les Américains l’occasion d’explorer de nouvelles idées et de nouveaux mondes grâce à la télévision et aux contenus numériques ». Heureusement le documentaire peut être vu sur le site officiel de la chaîne.
Rappelons que l’article 17 de la directive sur le droit d’auteur va industrialiser ces mesures de retrait, avec des conséquences juridiques très lourdes pour les plateformes contrevenantes.
Le 25 avril dernier, le gouvernement a applaudi cette disposition notamment parce que « les plateformes de diffusion en ligne devront filtrer les publications mises en ligne pour s’assurer qu’elles ne contiennent pas des œuvres protégées ».
Il n’y aura pas de blocage, mais « une forme de filtrage » a essayé de préciser Emmanuel Macron. Sur YouTube.
Commentaires (40)
#1
On commence déjà à voir les méfaits et dommages collatéraux de la directive. C’est pitoyable… :)
Mais ça réveillera peut-être certaines consciences et mobilisera un peu plus à l’avenir.
#2
donc retirée ou juste bloquée par localisation ? parce qu’un coup de VPN et zou " />
#3
Arte est pas en affaire avec PBS pour la réalisation de documentaire ?
#4
Je ne comprends pas le rapport avec l’article 17.
Youtube fonctionne comme ça depuis longtemps, les ayants droits peuvent réclamer le blocage des vidéos lorsqu’ils estiment qu’elles les lèsent.
J’avais compris que la nouveauté (et le danger) de l’article 17 était la responsabilité de l’hébergeur, et en cascade filtrage a priori de ce qui pouvait vaguement sembler contrefaisant, or ce n’est pas ce qui s’est produit ici.
Il me semble qu’on est soit dans une situation normale (si PBS détient effectivement les droits), soit dans un biais bien connu du système de signalement de Youtube (bénéfice du doute accordé au blocage et réclamations difficiles), qui existait longtemps avant l’article 17 et continuerait d’exister même si celui-ci disparaissait.
#5
ça serait bien… mais c’est pas gagné.
Je crois plutôt que quand ça deviendra vraiment insupportable, ou quand par exemple une vidéo officielle sera retirée suite à la détection par l’algo des notes de la Marseillaise (exemple au hasard) les politiques monteront au créneau pour taper sur “les plate-formes qui abusent et surinterprètent le droit”.
#6
Je crois surtout qu’ils s’arrangeront pour obtenir des comptes avec des autorisations spéciales…
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#8
Présenté comme ça je vois pas trop le problème…?
Si Arte utilise du contenu copyrithé ça ne lui donne pas les droits pour le rediffuser ailleurs.
La meilleure résistance au copyright c’est d’utiliser ses propres sources ou du libre…
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#11
Sinon on peut le voir sur le site d’Arte
 https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017629/30-ans-apres-tiananmen-retour-sur-le-pri…
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#13
Il faut forcément être sur place pour parler d’un événement ? Mais comment fait Stéphane Bern pour parler de Louis XIV alors ? " />
#14
L’actu ne fait pas référence à un blocage géographique, mais d’une suppression de la vidéo (ou désactivation, elle doit toujours exister sur les serveurs de Youtube). Je doute qu’un VPN suffise pour la remettre en ligne…
#15
Ça serait pas plutôt un problème de contrat avec PBS qui les empêche de diffuser ça sur Youtube ? Sinon, il y a aussi la possibilité qu’ils aient mis les vidéos sur Youtube sans géobloquage, il me semble que c’est même le défaut pour les vidéos d’Arte sur cette plateforme.
Après, le rattrappage sur le site d’Arte est super bien fichu, donc en général je m’en contente.
#16
La censure sous prétexte de droits plus ou moins légaux.
On n’a pas fini de subir les conséquences de l’incompétences de nos gouvernants. Sauf si tout était anticipé et que cette censure était voulue…
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+1
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Disons que ça risque d’être difficile de parler de Louis XIV sans montrer le château de Versailles œuvre d’un grand nombre d’architectes. Tu es quasi sûr aussi de te taper un fond sonore sur l’un des thèmes des 4 saisons de Vivaldi. Et aussi, on va te foutre un portrait du monsieur fait un un quelconque artiste.
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Bref vivement les plateformes vidéo décentralisées…..
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Oui, mais par la même occasion, même sans être sur place, c’est bien de montrer des truc qui date de l’époque. Quand tu fais un reportage sur Tiananmen, tu t’attends un minimum à ce que l’on te parles des événement d’y il y a 30ans, et que tu l’illustre avec des documents qui date de l’époque. Tu peux certes entre-coupé de reconstitution*, mais bon, c’est pour accompagner les documents et les propos.
*Le bordel pour les figurants :
Façon Hollywood : 80% de caucasien,10% de noirs pour les punch-line et les morts héroïques qui ne servent à rien, 5% de femmes hispaniques (la femme garçon manqué qui s’engage dans l’armée qui fait chier tout le monde et qu’on est bien content qu’elle meurt) et Tiananmen se passe en Europe de l’est (ou sur une autre planète).
Façon Hollywood 1960 : 100% de caucasien grimé en jaune.
Après, des chinois figurants dans un reportage sur Tiananmen “vu à l’occidental”, c’est une cause de “disparition spontanée”, un phénomène naturel en Chine, qui touche même les gros artistes. (je crois que l’année dernière, il y a eu un cas du gros acteur pour “fuite fiscale”)
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Z’ont qu’à se créer une instance PeerTube et mettre leurs docus dessus " />
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En effet, c’est même indiqué dès [la 1e seconde du documentaire]
Maintenant, qu’est-ce que PBS reproche à Arte ? Il faudrait en savoir plus pour se faire un avis …
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à mon avis, ils ne reproches absolument rien à Arte en tant que telle (n’ayant pas connaissance de l’accord de coproduction, au pire ça serait “on avait dit pas sur youtube” et c’est même pas évident).
Ils ont juste fourni des fingerprints de leur vidéo (même si elle n’est pas à eux seuls) et l’algo de youtube a fait le reste.
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A mon avis PBS ne reproche rien. C’est juste l’application de règles automatiques par des robots tout aussi automatiques avec une mise en œuvre par youtube également automatique. La connerie automatisée.
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Début d’une très longue liste
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Pekin valide ce message " />
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