Projet Ara : le long chemin du smartphone modulaire de Google
On fait le point en plein de parties
Le 21 mai 2015 à 12h24
16 min
Société numérique
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Début 2014, Google présentait un projet fou : un smartphone modulaire, personnalisable à l’envi, grâce à des éléments remplaçables en un clin d’œil. De quoi en finir avec les itérations annuelles des smartphones ou le gaspillage. Un an plus tard, nous avons discuté avec les acteurs impliqués, pour savoir où en est cette idée et ce qu’il faut en attendre.
Que se passerait-il si chaque pièce d’un smartphone était un module changeable et personnalisable à loisir, pour un coût modique ? C’est l’idée du projet Ara, conçu par le groupe ATAP (Advanced Technologies and Products), un laboratoire de recherche et développement de Google. Au-delà du défi technique, l’équipe derrière le smartphone modulaire a l’ambition de régler quelques problèmes des smartphones actuels, avec le minimum de contreparties.
L’objectif est de concevoir un squelette contenant des éléments minimaux (écran, module Wi-Fi et processeur) qui coûte moins de 50 dollars à produire. L’utilisateur pourra ensuite acheter des nouveaux modules, directement à leurs constructeurs par exemple via l'Ara Marketplace, une application dédiée et gérée par Google. Pour le responsable du projet, Paul Eremenko, interrogé par The Verge début 2014, « aucun téléphone monolithique ne deviendra le téléphone de 5 milliards de personnes ».
Si un seul smartphone doit dominer la planète, il doit se plier aux envies des utilisateurs, jusque dans sa conception matérielle, estime-t-il. Ce qui serait impossible si le choix est limité par le fabricant du terminal. Pour éviter de se perdre dans le choix de centaines de modules potentiels, fournis par ses partenaires, Google compte sur des classements au sein de l’application et des fonctions sociales, comme la possibilité de cloner la configuration d’un ami.
Pour le groupe californien, c’est l’occasion d’essayer de nouvelles technologies, et surtout de nouveaux choix de conception des modules. Il s’agit par exemple d’expérimenter des batteries de grande capacité, mais avec une durée de vie réduite (nombre de cycles de charge et décharge moins importants). C’est un compromis différent de celui proposé aujourd’hui par les constructeurs de smartphones, qui soudent en majorité leurs batteries et donc doivent garantir un nombre minimal de rechargements pour chaque exemplaire. Remplacer une batterie morte prématurément ne serait ainsi plus un problème.
L'un des buts affichés est de « démocratiser l'écosystème matériel, de le briser, pour supprimer les constructeurs (OEM) comme intermédiaires », dans l'idée de mettre directement en contact les concepteurs de modules et les clients, explique encore Eremenko à The Verge. Ainsi, les concepteurs de modules ne seraient plus limités par les constructeurs, ce qui est censé permettre à de nouveaux noms d’arriver sur le marché... du moins si Google le veut bien.
Quand des anciens de l’armée jouent aux Lego
Au départ, le groupe ATAP était une division de R&D de Motorola Mobility, acquis par Google en 2011 pour 12,5 milliards d’euros et revendu, en partie, en 2014 à Lenovo. Au moment de la revente, le groupe de Mountain View a décidé de garder le groupe de recherche. Il reste séparé de Google X et de ses « moonshots » (« objectifs lune »), les projets à long terme comme les lunettes connectées (Google Glass) ou les voitures sans chauffeur, dont la gestation peut durer (très) longtemps. Au contraire, dans le groupe ATAP, il est requis de sortir rapidement une version exploitable, sous peine de voir son travail abandonné.
Cette philosophie est héritée de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), la branche de R&D de l’armée américaine à l'origine de certaines des technologies les plus utilisées dans le monde, comme ARPAnet (l’ancêtre d’Internet) ou le GPS. Les responsables du groupe ATAP en sont en fait issus, comme Paul Eremenko, en charge du projet Ara. Ils y travaillent sur des technologies mobiles, comme Tango, un smartphone capable de modéliser en 3D l’environnement qui l’entoure, qui a quitté le giron d’ATAP début 2014. Les équipes ont deux ans pour développer leur concept, avant qu’il ne soit validé, abandonné ou... vendu. « L’innovation sous pression est une pression de haute qualité » explique-t-il à The Verge, la contrainte obligeant à se passer de la bureaucratie. Un projet de batterie à haute capacité, qui devait multiplier par cinq l’autonomie des smartphones a, par exemple, été abandonné au bout de neuf mois, n’étant pas satisfaisant.
Le projet Ara, lui, est né après le rachat de Motorola par Google. Les premières explorations de l’idée ont commencé à l’automne 2012, quand le travail a réellement débuté en avril 2013, rapporte TIME. Une étape déterminante (officieuse) a été le concept de Phoneblocks du designer néerlandais Dave Hakkens, un téléphone modulaire construit sur le modèle des Lego, censé être plus écologique. La vidéo de présentation, lancée en septembre 2013, a été suivie par l’annonce officielle du projet Ara fin octobre. Depuis, Dave Hakkens est impliqué dans la conception du smartphone, et Phoneblocks y est officiellement associé, même si le groupe n’explique pas clairement en quoi la vision d’Hakkens a été déterminante.
Un autre élément important a été « MAKEwithMOTO », une initiative du groupe ATAP de l’époque Motorola. En 2013, l’entreprise a organisé une tournée de cinq mois aux États-Unis pour évaluer l’intérêt d’un smartphone modulaire et recruter des testeurs pour le projet Ara. La tournée a exploité le Moto X, le porte-étendard du constructeur, lancé fin 2013 et qui a signé le renouveau de Motorola. Personnalisable en ligne avant la commande, le smartphone l’était encore plus dans le camion « MAKEwithMOTO », qui pouvait imprimer en 3D des accessoires adaptés. Une inspiration importante, qui a montré la voie à Google pour ses smartphones modulaires.
Des modules magnétiques pour les dominer tous
Un smartphone Ara est composé de deux éléments de base : un squelette et des modules à enficher. Avec deux ans pour proposer une version viable, l’équipe du projet a dû rapidement trouver une solution pour connecter les blocs au smartphone, à la fois pour qu’ils puissent communiquer efficacement (rapidement et en consommant peu) et tiennent bien en place... Pour éviter de jouer au Petit Poucet à chaque sortie.
Google s’est tourné vers l’architecture UniPro, imaginée par Nokia et Philips et développée par l’alliance MIPI. Les deux entreprises sont parties de l’idée que les communications entre les modules d’un smartphone pouvaient être conçues comme un réseau Ethernet (avec son « routeur » et ses couches). Le projet n’était pas à la base pensé pour des modules interchangeables, mais il semble bien s’y prêter.
Le groupe californien a choisi Toshiba pour obtenir « l’endosquelette », la plaque centrale du smartphone, sur laquelle les modules viennent s’agréger. « Toshiba est un contributeur de longue date à la standardisation du MIPI UniPro, qui est la technologie-clé d'Ara. Nous avons été choisis pour fournir un switch UniPro et deux puces bridge équipées d'un large choix d'interfaces pour une flexibilité maximale » nous explique le constructeur. Le switch centralise et renvoie les données vers chaque module quand ils communiquent entre eux, ceux-ci pouvant ouvrir jusqu’à deux connexions directes vers un autre. Les deux bridges, eux, permettent à certains modules de communiquer avec le switch, l’un pour un usage général, l’autre pour des usages précis.
En eux-mêmes, les modules sont épais de 4 mm, coque comprise. Ils sont maintenus au cadre par des aimants électro-permanents. Un simple signal électrique permet de changer le statut de l’aimant : accroché ou décroché. Cette solution a été privilégiée par rapport à des attaches physiques, plus épaisses et moins fiables. La logique est la même pour l’alimentation et la communication des modules : au lieu de points de contact physiques, qui peuvent facilement se salir ou se dégrader, Google a opté pour un système d'induction.
Chaque module et chaque emplacement disposent d’une petite plaque à induction pour les transferts de données. Le tout transite par un espace d’environ 0,15 mm entre le module et le smartphone. Chaque module devrait ainsi être capable d’ouvrir deux connexions à près de 10 Gb/s chacune, avec quelques millisecondes de latence. Ils seraient aussi capables, par défaut, de fournir et de recevoir de l’électricité. C’est l’une des principales nouveautés physiques du projet Ara, dont l’équipe targue régulièrement les mérites.
« Nous sommes sûrement à un point d'inflexion technologique. Avec la loi de Moore et les avancées de la miniaturisation, nous pouvons fournir un système 25 % à 30 % plus imposant qu'habituellement à cause de la modularité. Des données montrent que c'est acceptable pour le consommateur, et que la valeur perçue de la personnalisation excède de très loin cette contrainte » affirmait Paul Eremenko en ouverture de la deuxième conférence pour développeurs, la DevCon 2, en janvier dernier. Un smartphone Ara devrait mesurer environ 1 cm d’épaisseur. Pas de quoi crier au scandale, donc. Trois tailles sont prévues : « mini », « medium » (d’environ 5 pouces) et « jumbo » (équivalent phablette), avec une épaisseur fixe.
Du noyau aux applications, Android doit s’adapter
Le matériel n’est qu’un versant du problème. Une partie d’Android a dû être repensée pour s’adapter à Ara. Ses concepteurs ont dû créer une spécification logicielle pour la communication entre les applications et les modules UniPro, nommée Greybus, toujours en s’inspirant de la logique d’un réseau (modèle OSI). Contrairement à un smartphone classique où chaque élément est statique, les modules sont interchangeables, ils doivent donc pouvoir se signaler eux-mêmes au système. Comme sur un réseau Ethernet, les modules Ara peuvent donc s'identifier, via Greybus. La spécification s’occupe également de la gestion des flux réseau, en permettant par exemple de donner priorité à un message important d’un module pour un autre, au milieu d’un autre flux de données.
Pour les communications proprement dites avec Android, Greybus s’inspire des périphériques USB ou PCI, où des « classes de protocole » permettent d’assurer la compatibilité avec un module encore inconnu du système. Une nouveauté dans le monde mobile, où jusqu’ici le pilote de chaque élément est déjà fourni avec l’OS. « Nous devions définir tous les types d'appareils. Nous l'avons fait » affirmait Greg Kroah-Hartman, développeur du noyau Linux, lors de la DevCon 2. Actuellement, la batterie, le vibreur et le NFC fonctionnent. D'autres éléments sont en cours de travail (l’entrée et la sortie audio, les senseurs et l'appareil photo) quand des parties essentielles arriveront plus tard (Wi-Fi, Bluetooth, modem cellulaire, GPS, lampes et écran). Les protocoles existants (« legacy »), comme l’USB, seront eux gérés par les bridges.
Greybus est en partie développé par Linaro, une entreprise spécialisée dans l’open source pour puces ARM, qui travaille également sur le framework Android qui assure la compatibilité de l’ensemble. Quand Greybus gère les communications avec le matériel, le framework modifie en profondeur la manière dont Android gère les éléments du smartphone. Le but est de fournir une base commune à Android, qui permette entre autres le changement de module à chaud (« hot swap »). Selon George Grey, le directeur général de Linaro, les principaux objectifs sont d’utiliser des pilotes plus génériques, d’apprendre à Android à utiliser le meilleur matériel à un moment précis et de revoir la gestion de certaines règles, comme celles liées aux permissions (SELinux), trop statiques pour un matériel modifiable.
Un point intéressant à noter : une fois le module connecté et reconnu, le firmware peut directement être téléchargé depuis le Google Play Store. Il se pourrait donc que les services Google Play, fournis uniquement aux constructeurs qui répondent aux exigences du groupe californien, soient obligatoires pour les smartphones Ara. Des méthodes de téléchargement alternatives pourraient tout de même émerger, mais elles n’ont pas encore été évoquées.
Des prototypes fonctionnels... mais pas trop
À sa première conférence pour développeurs, la DevCon 1, en avril 2014, Google avait présenté son premier prototype de smartphone, le Spiral 1. Pour le groupe, ce prototype a été une étape cruciale. « Il démontrait qu'un smartphone avec un tel niveau de modularité est possible, et qu'il peut démarrer (au moins la plupart du temps) » a expliqué David Fishman, chef de projet sur Ara, lors de la DevCon 2. Il a permis de confirmer le choix d’UniPro et la communication électrique par induction, chaque module pouvant émettre ou recevoir de l'électricité. Cette version utilisait un circuit logique programmable (FPGA), très flexible, qui peut être reconfiguré à tout moment selon les besoins.
Lors de la DevCon 2, Google a dévoilé le Spiral 2, dont la principale différence avec le Spiral 1 tient à son système : au revoir le FPGA pâte-à-modeler, bonjour le circuit ASIC optimisé pour des usages précis. Le passage à un ASIC est le premier signe de l’avancement technique du projet, le prototypage étant assez affiné pour passer à cette architecture. De même, cette version utilise des électro-aimants permanents pour maintenir les modules en place. Pour Google, ce deuxième prototype doit être capable de passer un appel en 3G, de permettre le « hot swap » et de renforcer la solidité de l'appareil. Début janvier, la version modifiée d'Android démarrait correctement, mais les interactions semblaient encore impossibles, même avec l’écran.
Tout n’est donc pas encore prêt pour le lancement commercial : un troisième prototype (le Spiral 3) est censé arriver au deuxième trimestre, avant une dernière version destinée au lancement pilote, avant la fin de l’année. Cette troisième itération devrait être une autre avancée majeure, notamment en supprimant les contacts électriques physiques entre le squelette et chaque module, pour ne laisser que la plaque à induction. Elle devra être utilisable par un client. Entre le troisième prototype et le pilote, l’équipe devra avoir trouvé des solutions à d'autres points importants, comme fournir une autonomie d’au moins une journée et supporter la 4G LTE.
La version actuelle, le Spiral 2, contient dix emplacements. D’une part, deux à l'avant pour l'écran et (logiquement) le module gérant l'audio et le capteur de proximité. D’autre part, huit à l'arrière pour différents modules (batterie, appareil photo, Wi-Fi et Bluetooth, 3G ou 4G, chargement USB, processeur, haut-parleur et batterie dans la démo d'avril). Si les modules sont interchangeables, les emplacements ont des tailles définies liées à leur agencement. Par exemple, l'antenne, économe en place, a sa place en haut du téléphone, perpendiculairement à l'appareil photo. Rien n’empêche de se passer de photo et d’ajouter un autre module, mais ce dernier devra être de la même taille.
Des partenaires en pagaille, qui doivent développer les modules
Les deux ans impartis au projet Ara ne doivent pas mener qu’à un prototype, mais à un lancement commercial, avec assez de partenaires pour que l’idée soit viable. Google s’est associé à une trentaine d’entreprises et d’organisations. Parmi eux, beaucoup de grands noms, qui collaborent déjà avec Google sur Android. L’un des principaux est Toshiba, qui conçoit le squelette des smartphones pour Google. L’entreprise travaille également sur des modules de référence, qui doivent servir de base pour les développeurs.
Toshiba nous dit travailler actuellement sur un module d’appareil photo, qui sera sûrement suivi d’un module de chargement sans fil, de modules NFC et TransferJet, pour les transferts de données à très courte portée. « Nous n’avons aucune intention de produire des modules Ara. Nos clients, les développeurs de modules, conçoivent eux-mêmes leurs gammes. Le rôle de Toshiba est de leur fournir des designs de référence pour réduire leurs cycles de développement et simplifier le processus de conception » nous explique le groupe.
D’autres géants de l’électronique sont de la partie, comme Nvidia et Marvell. Nvidia compte fournir sous forme de module son processeur mobile de référence, le K1, quand Marvell proposera son quadcore économique PXA1928. Ils suivent Rockchip, qui a été l’un des premiers à rejoindre le train. Google s’est aussi associé à InnoLux, l’un des principaux fabricants mondiaux d’écrans, pour ceux de ses terminaux.
La plupart des partenaires ont été sélectionnés par Google pour construire des modules. « Yezz a réfléchi à cent idées de modules, dont une manette, du NFC, du paiement sans contact, un altimètre... Tout ce qui peut découler d'un tel smartphone. Le focus est mis sur les sept, huit éléments de base » nous a expliqué en début d'année Avenir Télécom, le distributeur en France de Yezz, un fabricant de smartphones à bas prix, qui a accompagné le boom du mobile en Amérique du Sud. Si elle est encore peu connue en Europe, la marque est l’un des principaux partenaires de Google. Elle avait présenté un « prototype » du smartphone au dernier Mobile World Congress, en mars.
À l’époque, Yezz n’en était qu’aux idées de modules, semble-t-il comme la plupart des partenaires, qui arrivent en bout de chaine. Google contacte ces entreprises et leur demande des idées, que le groupe américain valide avant une éventuelle conception. Yezz s’est fait remarquer pour l’originalité de certains modules, comme un étui à panneau solaire ou une manette de jeu qui rappelle les grandes heures du Sony Xperia Play. D’autres propositions originales ont émergé ailleurs, comme Do.Ra, un détecteur de radiations conçu par la société russe Intersoft, dans le but de compléter (ou remplacer) les équipements plus lourds comme les compteurs Geiger.
On voit désormais mieux où Google veut en venir avec son projet Ara et quels sont les moyens mis en oeuvre. Il reste néanmoins à voir quelle sera la liberté de mouvement des partenaires qui développeront des modules et comment Google vendra son smartphone aux clients, qui risquent d'être un peu perdus dans ces histoires de modules. Une chose est sûre, il risque de parfaitement bien s'articuler avec un autre projet du géant du Net : le forfait de téléphonie mobile Fi.
Projet Ara : le long chemin du smartphone modulaire de Google
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Quand des anciens de l’armée jouent aux Lego
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Des modules magnétiques pour les dominer tous
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Du noyau aux applications, Android doit s’adapter
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Des prototypes fonctionnels... mais pas trop
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Des partenaires en pagaille, qui doivent développer les modules
Commentaires (72)
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Abonnez-vousLe 21/05/2015 à 12h30
Oué… Un beau téléphone Transformers.
Google pourrait commencer par la Google Car qui deviendrait un téléphone, ou l’inverse ?
Le 21/05/2015 à 12h38
Merci pour cet article complet qui explique bien l eprojet. Chapeau bas car ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Cette idée est tout simplement géniale, j’ai hâte de pouvoir tster tout cela et de voir les rayons replis d emodules divers et variés.
Chez Google les restrictions sont temporelles et non pas numéraires, si l’idée est viable elle sort.
Réponse dans un an à peu près
Le 21/05/2015 à 12h38
Plus le temps passe et plus je me dis que ce projet n’est qu’un coup de com pour offrir du rêve aux technophiles que nous sommes.
Le 21/05/2015 à 12h42
Ils produisent quand même beaucoup de prototypes et font beaucoup de conférences “physiques” pour un “coup de comm” " />
Clairement les challenges techniques associés au projet justifient que le “produit” ne peux pas arriver en 6 mois " />
Par contre une fois qu’ils auront un produit “fonctionnel”, ça aura un excellent potentiel …
Le 21/05/2015 à 12h47
De quoi en finir avec les itérations annuelles des smartphones ou le gaspillage
Ça me semble vraiment être du gros bullshit marketing (repris en cœur par tout les journaleux qui traitent du sujet).
Pour les différents projets existant on voit clairement que le coté “design” est mis en avant via tout plein de déclinaisons de couleurs et motif pour les skins des modules.
Hors, si les modules sont a priori interchangeables (anti-gaspillage), je n’ai pas vu la moindre info concernant les skins de ceux-ci (peut-on changer le skin d’un module?).
Je prend un exemple.
Je m’achète un smartphone modulaire, comme j’aime le rouge, je l’achète avec des modules rouges.
Le jour au je veux changer un module, si je ne veux pas que mon téléphone soit dépareillé je vais donc devoir en trouver un rouge… Et le même rouge de préférence..
Ce qui limite d’office le marché de l’occasion (fragmentation artificielle via le skin des modules) et vous le voyez venir l’effet de mode qui ferra consommer encore plus de modules??
Hors les gains offerts par la modularité (anti-gaspillage) risquent d’être totalement absorbé par la fragmentation artificielle des skins de ceux-ci (obsolescence par effet de mode).
Pourquoi aucun journaliste ne soulève ce point essentiel?
Le 21/05/2015 à 12h50
En fait, je ne vois aucun intérêt pour les industriels de participer à ce projet.
Je vois mal Google donner dans la décroissance.
Pour moi c’est du flanc pour faire parler d’eux.
Le 21/05/2015 à 12h52
En fait, les modules sont personnalisables, y compris avec des images à soi, donc rien n’empêche d’imaginer qu’on puisse revoir le look d’un module une fois celui-ci acheté. Cela pourrait être plus difficile pour certains modules (comme ceux contenant les puces Wi-Fi, 4G…) qui exploitent la coque pour l’émission, mais il ne semble rien y avoir de rédhibitoire pour le moment. Cela sans compter sur le fait que Google parle lui-même d’encourager le marché de l’occasion, prévu en soi dans le projet.
Le 21/05/2015 à 12h53
Il y a une video qui traine (je ne me souviens plus laquelle, peut être chez Engadget) où ils disaient que les “décors” seraient interchangeable.
Le 21/05/2015 à 12h57
Le 21/05/2015 à 12h59
de quels industriels tu parles ?
Qualcomm qui pourra vendre ses processeur en direct?
Sony qui vendra les meilleurs capteurs photo, et des dalles de bonne qualité ?
Les constucteurs chinois qui sortiront des batteries de 2kg ?
Alors non, je ne m’attend pas à ce que les Lenovo, les Samsung & co se lancent dans les “clones de Ara” ou que Ara récupère 95 de PDM … mais des constructeurs suivront … c’est évident …
Le 21/05/2015 à 13h07
C’est cool si on peut acheter des modules à plusieurs et se les prêter au besoin " />
Le 21/05/2015 à 13h12
Un jour il sera mien… Oooh oui… un jour il sera mien… " />
Le 21/05/2015 à 14h51
Ok, j’espère sincèrement que je m’inquiète pour rien.
Le 21/05/2015 à 15h17
donc pour toi vu que c’est Samsung qui va y gagner Qualcomm n’a aucun interet à leur vendre leur processeur? " />
Sony n’a aucun interet à vendre un capteur photo de qualité à Apple vu que c’est Apple qui va y gagner ? " /> De même pour Samsung qui vend des puces memoire, écran & co et fond même le CPU d’Apple … ils n’ont aucune interet à la faire ?
Mais alors pourquoi ils le font ?
PARCE QU’IL Y A DU FRIC A SE FAIRE " />
Le 21/05/2015 à 15h17
Le 21/05/2015 à 15h49
Bon j’ai retrouvé la video qui a 6 mois chez Engadget :
YouTube
Ca ne veux pas dire que ça sera le cas dans la version finale, mais au moins ils “cherchent” à le permettre.
Le 21/05/2015 à 15h54
Merci." />
Le 21/05/2015 à 16h13
Perso je ne crois absolument pas à un succès grand public de ce genre de produit.
La taille et le poids sont des facteurs essentiels pour un smartphone, et un modèle tout intégré aura tout chose égale par ailleurs forcement un avantage sur ces points. Les seuls que ça va intéresser, ce sont les bricoleurs et ceux qui ont des besoin très très spécifiques, donc à mon avis pas grand monde.
Comme je suis convaincu que chez Google ils sont loin d’être naïfs, et que j’ai bien évidemment raison , j’en déduis que Google est d’accord avec moi, et ne crois pas non plus au succès de leur produit. C’est donc un coup de com (quelle logique implacable, des fois, j’avoue que je m’impressionne " />)
Le 21/05/2015 à 16h16
Question bête, mais comment ça va se gérer au niveau du poids… Jusqu’ici les téléphones portables étaient “homogènes” là à mettre un module par-ci, un par-là… ça risque pas de faire des téléphones “déséquilibrés” " />
Le 21/05/2015 à 16h33
Le 21/05/2015 à 17h04
Je n’ai pas encore tout lu, mais pour une fois qu’un article abonné m’intéresse beaucoup, bravo … " />
Le 21/05/2015 à 18h52
Guénael écrit bien…. Cool.
Du technique pas pesant dans le style, c’est plutôt rare.
Sur le concept attendons de voir de vrais tests opérationnels sur un proto abouti, ca peut être bien intéressant comme ca peut accoucher d’une non-invention, ou on peut tomber sur un inconvenient bien pénible et pas prévu à la conception.
Le 21/05/2015 à 18h53
Le 21/05/2015 à 18h57
Ces électro-aimants empêcheront-ils de se faire piquer un module photo ou une batterie ?
Le 21/05/2015 à 19h00
Le fait que Google soit derrière ne veut pas dire grand chose ! Il y a Google derrière le projet d’ordinateur quantique de D-Wave, pourtant c’est manifestement quelque chose de très prématuré et leurs vidéos pseudo-sensationnelles n’y ont rien changé.
L’argent et le fanatisme Googlien ne suffisent pas à rendre viables n’importe quoi…
Le 21/05/2015 à 19h02
Je le vois plus comme un proto à la façon des constructeurs automobiles, faire la démonstration de ce qu’on sait/peut faire niveau design/techno… et voir comment réagit le public puis ensuite prendre ce retour en compte ou non quitte à sortir un produit identique au proto (ma contribution à 2$ TTC)
Le 21/05/2015 à 20h09
Ca c’est une trèèèès bonne question! " />
Le 21/05/2015 à 20h14
Si tu avais une très bonne réponse " />
Le 21/05/2015 à 20h17
Je n’y avais même pas pensé pour être sINcère!
Le pire c’est que chaque fois que je lis un article montrant de ci un capteur de chaleur, de là un compteur Geiger, je me dis “wouaw”… sans m’être rendu compte que le bouzin allait être bizarre avec tout ces poids mal balancés! " />
Mais ça ne m’empêchera pas de plonger sur le joujou le jour venu!
Par contre Atomusk… si tu as une idée de réponse ce serait cool de partager! " />
Le 21/05/2015 à 20h30
Sérieusement la question se pose en effet … sauf si on voit apparaître un effet de “concurrence” entre les constructeurs de modules (et éviter l’effet Samsung qui vend 700€ des pièces qui vallent pour 200€).
Maintenant, pour moi, ce qui est intéressant c’est le “moon shot” => quelles solutions techniques, quelles innovations vont sortir de ce challenge technologique énorme, solutions qu’on pourrait retrouver dans les futures générations de téléphones …
Maintenant, perso … j’attendrai la 2eme génération " />
Le 21/05/2015 à 20h31
Merci pour l’article.
Tout est plus clair maintenant :)
Le 21/05/2015 à 20h36
Pourquoi me demander ? " />
J’en ai pas la moindre idée .. maintenant si je devais spéculer, si tu regardes les pièces d’un iphone :
https://d3nevzfk7ii3be.cloudfront.net/igi/MSuCTMh4VHQMLOO2.huge
Tu “imagines” que ce qui prend du poids c’est : la structure + écran + batterie.
Si on considère que écran & Structure seront similaire, reste le déséquilibre due à la batterie, et en effet, si tu places 4 modules de batterie en bas du téléphone il risque d’être déséquilibré " />
Maintenant, de ce que j’avais vu chaque module peut intégrer son “petit bout de batterie” … donc si ton capteur photo est tout petit, le constructeur peut “combler” l’espace restant d’un petit module de batterie. Donc, est ce que si, chaque module contient “au moins un petit bout de batterie”, est ce que le centre de gravité sera “tellement” déplacé ? " />
Il faudra voir sur pièce " />
Le 21/05/2015 à 20h39
J’ai bien fait de te demander… tu as eu de bonnes idées! " />
Le 21/05/2015 à 20h59
Très logiquement oui. Mais pour l’instant, seuls des gens de Google ont eu en main les derniers protos, donc on ne peut rien garantir. Les électro-aimants sont encore en “beta”, ils poseraient encore quelques problèmes, qui obligent entre autres à encore utiliser des contacts physiques pour l’alimentation des modules, qui devraient disparaitre avec le troisième prototype (Spiral 3).
Le 21/05/2015 à 21h03
Ils vont sortir un smartphone et une sélection de modules “dans la nature” dans le courant de l’année, donc ce n’est clairement pas une concept car mais bien un produit qu’ils se préparent à vendre. C’est la finalité de tous les projets du groupe ATAP : sortir quelque chose de fonctionnel, qui pourra éventuellement rapporter des sous à court ou moyen terme. C’est tout le contraire de Google X et de ses plans sur la comète, comme dit dans l’article. :)
Le 22/05/2015 à 06h14
Merci pour l’article, j’attends vraiment ce joujou " />
" />
Le 22/05/2015 à 07h14
Je suis d’accord, et je suis avec intérêt le projet depuis déjà un certain temps (avant que ce soit Google), mais comme j’ai des besoins très standard et que j’accorde énormément d’importance à l’encombrement du téléphone, je doute que je sois client un jour. Cela dit, je serais très content que le futur me donne tort.
Le 22/05/2015 à 09h52
Enfin c’est surtout que la branche Hardware est plus ou moins indépendante de la branche mobile.
Le 22/05/2015 à 09h57
Et que la branche hardware a besoin d’un gros volume de vente pour rentabiliser ses R&D & chaine de prod.
C’est pas “juste” le fait que les entreprises sont schizophrènes " />
Et c’est pour la même raison que si il y a un marché qui s’ouvre, alors les industriels viendront.
Le 22/05/2015 à 12h25
On a le droit de rêver.
Moi, ça me plaît. J’achète day one.
Je m’empresserai de soutenir comme je peux.
Le 21/05/2015 à 13h20
pas de clavier physique prévus domage
Le 21/05/2015 à 13h24
Moi je partage tout à fait cet avis, je ne pense pas que tu t’es “emballé un peu trop vite”. Même si l’on exclut la question du skin des modules (dont personnellement je n’ai rien à carrer), la quantité de déchets électroniques reste la même sur le cycle complet du produit. Avec de la coque en plus (alu / plastique, peu importe).
Seulement, si rajouter de la RAM, du stockage ou un CPU plus performant devient “accessible” par rapport à aujourd’hui (aujourd’hui = remplacement du smartphone complet, demain = juste un module), les modules seront régulièrement échangés / upgradés.
Cela revient à générer une masse de déchets plus importante, étant donné que ce qu’on ne fait pas aujourd’hui à cause du prix sera abordable demain…
Ceci dit, excepté ce matraquage marketing douteux (j’attends de voir leurs études qui montrent ça …), je suis très curieux et impatient de voir ce que ça va donner, car le projet en lui-même me semble très intéressant.
Edit : ortho.
Le 21/05/2015 à 13h25
Le 21/05/2015 à 13h25
La question la plus importante reste toujours la même:
Ces modules et le squelette du téléphone seront-ils NSA ready?
S’agissant de Google, la tentation est grande d’inclure au sein de la structure de base une puce pouvant permettre l’accès au tel et à tous ses modules par un tiers extérieur, le tout à l’insu de l’utilisateur.
En fait, le plus gros problème pour ce projet est qu’il est sous la coupe de google.
Avec eux, impossible de pouvoir avoir le moindre respect de ses droits fondamentaux.
Dommage, ce sera sans moi. Mais l’idée est bonne.
Vivement une concurrence plus éthique et respectueuse.
Le 21/05/2015 à 13h29
Rien ne t’empêcherait de concevoir ton propre module qui envoie en permanence une attaque DDOS au “squelette” en balançant “NSA is shit, Google is dog” " /> A raison de 10 Gb/s, tu saura rapidement si yavait une backdoor en voyant décamper 3 hommes en noir chez toi pour te “démonter” " />
Le 21/05/2015 à 13h29
C’est l’intérêt des modules, on peut tout imaginer. Yezz en a déjà prévu un par exemple (concept 46 sur cette page). :)
Le 21/05/2015 à 13h33
Ils ont pensé un module que tu retires et hop tu le mets sur un bracelet au poignet et inversement?
Le 21/05/2015 à 13h34
Ca revient au même pour tous les industriels. Ceux qui vont vendre à Google vont être contant à l’instant T, mais si les utilisateurs finaux conservent les composants, au final, ils vendront moins qu’un autre qui va vendre moins de volume ce même jour, mais bien plus la durée.
Le 21/05/2015 à 13h38
Le 21/05/2015 à 13h42
Et comme dans nos PC ça sera à la marge.
La plupart des personnes continueront à prendre des téléphones déjà tout assemblés.
Parmi les gens prenant ARA, une grosse partie des utilisateurs risquent de changer RAM et Processeur et batterie à chaque upgrade parce que c’est déjà ce qui se fait en substance sur les PC fixes.
Je ne dis pas que c’est une mauvaise idée ; je ne pense pas que ça empirera non plus la situation actuelle, mais le gain n’est clairement pas écolo.
Non pour faire du gain sur l’écologie faudrait que chacun d’entre nous se rende compte que le trop plein technologique actuel est en train de tuer la terre à petit feu (ou à grand brasier en fait), mais si même des gens “convaincus” comme je pense l’être ont un smartphone, deux PC, une télé plate et deux consoles de JV, on est mal barrés vu que la majeure partie des gens s’en carrent. (fin du HS, désolé)
Le 21/05/2015 à 13h43
Donc en résumant :
Bref, Google veut faire du Apple en faisant du Google, c-a-d en vendant un truc super technique mais complètement fermé et contrôlé par eux.
Ca s’annonce bien !
Le 21/05/2015 à 13h44
Après, j’espère que les constructeurs seront pas trop cons et proposeront tous leur module en blanc + noir + autres skins WTF, afin de pouvoir changer sans trop se prendre la tête…
Le 21/05/2015 à 13h49
Il ne faut pas oublier que la cible principale du projet n’est pas les pays développés mais ceux en développement, où une base pas chère avec des modules interchangeables peut avoir un autre attrait que celui de la dernière mode. C’est l’une des questions qui se pose avec le test pilote à Puerto Rico cette année, qui est censé tester la popularité du modèle.
Le 21/05/2015 à 13h49
S’ils étaient pas trop con et que le non-gaspillage était vraiment voulu, la question ne se poserais même pas.
Une seule et unique couleur neutre : gris ou noir
Le 21/05/2015 à 13h50
Et sinon, on pourra faire du Mondrian-like. " />
Le 21/05/2015 à 13h51
Le 21/05/2015 à 13h52
Mais si les utilisateurs veulent du “Ara”, est ce qu’ils auront le choix ?
Ne pas toucher au marché et voir tous ses concurrents sauter dessus à pieds joints …
Le 21/05/2015 à 13h53
Le 21/05/2015 à 14h01
Le 21/05/2015 à 14h01
Certes, mais si seul Google est gagnant, pourquoi les constructeurs iraient s’y brûler les ailes ?
Après, il faut être réaliste, tous les constructeurs vont se jeter dessus. Il faut faire de l’argent maintenant et surtout, le plus possible. Mais ils risquent d’y laisser des plumes à plus ou moins long terme.
Par contre, je ne suis pas certain que la miniaturisation des composants soit assez avancée pour permettre de déstructurer un smartphone de la sorte, et qu’il conserve une taille acceptable.
Le 21/05/2015 à 14h02
Le 21/05/2015 à 14h02
Le 21/05/2015 à 14h09
En lisant le début de l’article je trouvais que cela ne serait rien de plus que du gaspillage, mais la vidéo est intéressante. En effet, c’est un beau projet. Si les blocs ne sont pas trop chers, ça serait une innovation qui plairait. Sinon, un truc réservé aux riches, qui n’apporterait pas énormément de bénéfices…
S’ils sont capables de faire de telles choses, pourquoi ne pas proposer un smartphone qui ne serait pas forcément démontable plusieurs fois, mais fait sur mesure via un site internet ? Ca serait un bon début…
Le 21/05/2015 à 14h09
Le 21/05/2015 à 14h19
La question va me permettre de faire une petite mise au point sur la distribution (merci :3).
Le 21/05/2015 à 14h20
Merci pour le dossier! Si ce projet voit réellement le jour ça pourrait être très intéressant.
Le 21/05/2015 à 14h30
Le 21/05/2015 à 14h35
on ne sait pas pour sur, ne veux pas dire que ça ne sera clairement pas possible " />
Le 21/05/2015 à 14h38
Voilà. :) Selon leur communication, ils travaillent clairement à la réutilisation, donc la (re)personnalisation.
Le 21/05/2015 à 14h42
Économiquement un skin non interchangeable (par l’utilisateur final) permettra de faire plus de ventes.
Et comme la communication est floue (voir absente) sur le sujet je ne vois aucune raison d’être optimiste." />
A suivre donc..
Le 21/05/2015 à 14h45
Ha! ça, la réutilisation des modules ils en parlent, ils parlent aussi de la personnalisation des skins.
La communication insiste bien sur le fait que les modules seront interchangeable par l’utilisateur final.
Mais rien à propos du changement de skin d’un module par l’utilisateur final.
Le 21/05/2015 à 14h46
Ils en sont encore au prototypage, ils parlent bien de ces problématiques et le test pilote arrive dans quelques mois. C’est prématuré de s’inquiéter, honnêtement.