Le CIJV restera accessible aux titres véhiculant des idées sexistes
Le FAJV par contre
Le 03 juin 2016 à 13h20
5 min
Société numérique
Société
Les modifications apportées aux conditions d'obtention du crédit d'impôt jeu vidéo n'étaient pas du goût de tous les députés. Le gouvernement vient de répondre à la question d'une parlementaire qui s'inquiétait de la possibilité de fournir ce type d'aide à des jeux véhiculant des messages sexistes.
La députée socialiste Catherine Coutelle a interrogé le gouvernement en octobre au sujet de l'ouverture du crédit d'impôt jeux vidéo (CIJV) aux titres classés PEGI 18. La parlementaire ne trouve rien à redire sur le principe même de l'élargissement de cette aide, mais elle s'inquiète de voir que « si les conditions d'éligibilité au CIJV prévoient que ces jeux devront répondre à un barème visant à apprécier la contextualisation de la violence, la loi ne prévoit pas, à ce jour, de dispositions similaires permettant de signaler la présence de contenu sexiste dans un jeu vidéo ».
Une question écrite qui fut suivie en janvier d'une proposition d'amendement (retiré) au projet de loi pour une République numérique visant à écarter du CIJV les jeux vidéo comportant « des représentations dégradantes à l’encontre des femmes ».
Un appel du pied au CSA
Dans sa question, la parlementaire fait appel à la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes et plus particulièrement à son article 56, qui prévoit de léguer au CSA la responsabilité « d'assurer le respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle ».
«A cette fin, il veille, d'une part, à une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication audiovisuelle et, d'autre part, à l'image des femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples. Dans ce but, il porte une attention particulière aux programmes des services de communication audiovisuelle destinés à l'enfance et à la jeunesse », précise le texte.
Cette disposition, Catherine Coutelle aimerait la voir étendue au domaine du jeu vidéo, afin de pouvoir signaler les contenus sexistes. Le but serait ainsi de créer « un label indiquant si une œuvre participe, ou non, à la reproduction des stéréotypes de genre », reprenant un modèle déjà en place en Suède. Le dispositif pourrait également permettre aux instances du CNC de « disposer des outils nécessaires pour identifier le contenu sexiste de certaines œuvres éligibles aux financements publics » et ainsi « s'assurer que les financements publics alloués au secteur du jeu vidéo soient conditionnés au respect de l'égalité femmes-hommes et à la lutte contre les stéréotypes de genre ».
La prudence du cabinet d'Axelle Lemaire
La réponse du secrétariat d'État au numérique n'est parue au Journal officiel qu'à la fin du mois de mai. L'équipe d'Axelle Lemaire note « depuis quelques années un mouvement de fond en faveur de la place des femmes » au sein des studios de développement et des jeux. Une évolution qu'elle met au crédit de « polémiques violentes sur le sujet sur les réseaux sociaux ».
Le sécrétariat d'État assure également que les studios français ont récemment fait des efforts afin de mettre en avant « des personnages principaux féminins porteurs d'une image positive de la femme », citant les exemples de Dishonored 2 (Arlane Studios), Beyond Two Souls (Quantic Dream) ou Life is Strange (Dontnod). La situation ne serait donc pas si alarmante que cela.
Pour la ministre chargée du numérique, il ne faut pas regarder du côté des conditions d'attribution du CIJV, mais plutôt miser sur « l'accroissement de la féminisation des métiers du jeu vidéo ». En faisant grimper le ratio de femmes dans les formations dédiées au numérique, le gouvernement estime que le milieu du jeu vidéo ne pourra qu'en profiter. Une inclusion qui devrait néanmoins réclamer quelques années avant de porter ses fruits.
Le FAJV pourrait voir ses conditions d'attribution modifiées
Concernant le CIJV, le gouvernement ne souhaite pas y toucher pour l'instant. Il estime en effet que sa dernière réforme incluant les titres PEGI 18 dans son assiette fait « partie de [sa] volonté de soutenir les jeux qui traitent sérieusement de ces sujets difficiles (agressions sexuelles, etc.) ».
Par contre, des leviers pourraient être actionnés du côté du Fonds d'aide au jeu vidéo, dont l'utilisation des ressources est gérée par une commission du CNC, présidée depuis peu par Juliette Noureddine. Le secrétariat d'État évoque ainsi « des évolutions » des critères d'accès à ce fonds ou encore par la création d'un label spécifique. Des pistes que nous ne manquerons pas de surveiller dans les prochains mois.
Le CIJV restera accessible aux titres véhiculant des idées sexistes
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Un appel du pied au CSA
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La prudence du cabinet d'Axelle Lemaire
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Le FAJV pourrait voir ses conditions d'attribution modifiées
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 03/06/2016 à 14h04
Comme la marché du JV est rempli de boutonneux hystériques accros à la représentation de leurs fantasmes inassouvis, ils ont l’impression que ça pourrait tuer le marché " />
Il y a du mieux, certes, mais la domination masculine reste présente, et le jeu vidéo est un exemple parmi d’autres.
Le 03/06/2016 à 14h09
Il y a un peu toutes les couleurs dans MLP en effet " />
Le 03/06/2016 à 14h10
Suffit de voir la sortie d’Overwatch, tu as beau avoir une énorme majorité de perso qui collent a 300% aux représentations classiques féminines hypersexualisées, suffit d’une russe bodybuildée pour que Blizzard ne soit taxée de conspiration et d’agenda SJW.
Le monde du JV, ce bonheur :3.
Le 03/06/2016 à 14h16
Le 03/06/2016 à 14h26
Blizzard a quand même était attaqué à propos de la représentation des fesses de Tracer " />
Le 03/06/2016 à 14h29
Ouep, ça aurait du bien leur rappeler que Blibli prends les euros de toutes les bourses, et qu’il n’avait pas oublié leurs amis machos " />. C’est pas les poses du genre qui manque en plus, pourquoi celle là, mystère " />.
Le 03/06/2016 à 14h31
Le 03/06/2016 à 14h50
Le 03/06/2016 à 15h01
Le 03/06/2016 à 15h02
J’ai hésité à la faire mais je vois qu’on peut compter sur la communauté ;)
Le 03/06/2016 à 15h02
T’as rien compris, mon pauvre.
Russe bodybuildé –> Poutine –> muselage de la presse –> éthique dans le journalisme.
Voilà, c’est ça la vraie raison.
Le 03/06/2016 à 15h04
J’suis vraiment trop bête, en effet, alors que tout était sous mes yeux !
Ils avaient raison depuis le début, it’s toujours about ethics in journalism !
Le 03/06/2016 à 15h04
La question “contenu sexiste ou pas sexiste” ne devrait pas se poser, ni-même celle de la violence. Seule la légalité du contenu devrait être un facteur…
ou alors cette CIJV n’est pas une aide, mais une tentative de censure, de prise de contrôle.
Au final, on se retrouve avec l’état qui dicte ce qu’est un bon jeu vidéo et ce qu’est un mauvais jeu vidéo et avec sanctions à la clef.
Le 03/06/2016 à 15h21
Le 03/06/2016 à 15h25
Ça dépend du poney
Le 03/06/2016 à 15h38
Pas uniquement, certain sont moins pervers… ou pas en faite… (il y a même la “rules 34.2” : “There are ponies of it, no exceptions. “)
Le 06/06/2016 à 20h44
Ben justement le truc c’est de tenir la porte à tout le monde, version gentille.
Où à personne, version connard " />
Dans les deux cas pas de discrimination.
Le 03/06/2016 à 13h32
Comme dirait DeadPool: “Est-ce que c’est sexiste que je te tabasse parce que t’es une fille, ou bien ça l’est si je te tabasse pas?”
Voir du sexisme partout est un non sens, surtout quand certains titres peuvent avoir pour thème le sexisme… Un comme comme ces films qui réécrivent l’histoire avec systématiquement des femmes libérées à des époques moyen-âgeuses… pareil avec Disnay où les princesses troquent les souliers de vair pour des arcs.
Le 03/06/2016 à 13h35
Cool. On va enfin avoir My Little Pony en bleu, et pas en rose.
Le 03/06/2016 à 13h39
Pas de CIJV pour le prochain Duke Nukem ? " />
Le 03/06/2016 à 13h41
D’ici a ce qu’il sorte, ils auront eu le temps de bien réfléchir a la question " />
Le 03/06/2016 à 13h41
Le 03/06/2016 à 13h55
Comme nous n’étions pas gavés de femmes positives dans tous les films et séries américaines et françaises.
Rizzoli and Isles, Castle, NCIS, Hawaï 5.0, Unforgetable, NY special victim unit, etc…
Je ne vois pas l’intérêt d’aider quelque chose qui est aussi massivement utilisé partout !
Le 03/06/2016 à 14h01
Le problème c’est pas d’en voir partout (déjà parceque, ben justement, c’est pas ce qu’il manque), c’est de ne rien faire quand il y’en a manifestement.
Et du coup ne pas leur fournir de CIJV, c’est pas non plus ultime comme punition…
Le 04/06/2016 à 16h41
Le 04/06/2016 à 17h03
Ah ah j’imagine bien la scène, avec la femme outrée genre “je suis pas si vieille que ça” " />
Le 04/06/2016 à 22h47
Le 04/06/2016 à 23h28
Il pointe quand même un truc intéressant, c’est que ce modèle de la “femme forte” est tellement artificiel dans ce genre d’œuvre, que ça ne sert en rien la cause en ne faisant que créer un Nième stéréotype à caser à coté de “la latina garçon manquée, qui meurt de son orgueil” (mon dieu que je hais ce stéréotype, mais quand elle meurt, elle est chiante !).
Dans ce que je vois des “femmes fortes” dans les films et séries, la caractéristique qui semble toujours ressortir, c’est qu’elles passent leur travail au premier plan, elles n’ont pratiquement aucune vie sociale, elles sont justement généralement remarquable par une compétence lié à leur boulot, compétence qui est parfois leur seul capacité (au point d’en faire une nerd). Souvent ces femmes fortes sont aussi marquées par un esprit de compétition dès lors que ça touche leur compétence.
A coté de ça, son patron, si elle travaille dans la police, est un black avec une moustache (accessoire indispensable du noir si il veut avoir une chance de survie, accessoire qui donne aussi automatiquement le titre de patron du service), et qui vie une vie de père de famille épanouie après son boulot.
Le 06/06/2016 à 07h48
En faisant grimper le ratio de femmes dans les formations dédiées au numérique, le gouvernement estime que le milieu du jeu vidéo ne pourra qu’en profiter. Une inclusion qui devrait néanmoins réclamer quelques années avant de porter ses fruits.
Et comment ?
Travaillant dans des contextes internationaux, je constate une simple chose :
C’est toute la mentalité d’un pays et les fondements éducatifs qu’il faut faire évoluer, pas juste “faire grimper des ratios”.
Peut-être qu’un jour il sera enfin admis que les hommes et femmes ne sont pas égaux et ne le seront jamais…
Un petit exemple rigolo à lire
Le 06/06/2016 à 08h03
Le 06/06/2016 à 08h05
Moi ce qui me surprend dans l’affaire, c’est l’utilisation du terme “sexisme” plutôt que “discriminatoire”. Pourquoi se limiter ? " />
Les autres contenu discriminatoires sont-ils déjà couvert ? Si non (et ça semble être le cas d’après l’article), autant faire un tir groupé.
Le 06/06/2016 à 08h16
Le 06/06/2016 à 08h18
Le 06/06/2016 à 13h14
Le 06/06/2016 à 13h28
Le 06/06/2016 à 14h03
Le 06/06/2016 à 14h13
Le 06/06/2016 à 14h38
Le 06/06/2016 à 14h41
Le 06/06/2016 à 14h43
Et pourtant… ce sont les femmes qui vont te reprocher de ne pas tenir la porte: “et la galanterie alors?”
Le 03/06/2016 à 15h49
Marrant de constater que le sexisme choque moins que le racisme " />
Le 03/06/2016 à 16h04
L’un n’empêche pas l’autre (un archétype peut être sexiste, ou pas). Après tu peux appeler ça archétype, pour certains persos d’OW, j’trouve que ça ressemble surtout à de la paresse :P.
Le 03/06/2016 à 16h22
Alors pourquoi quand tu parles de sexiste tu pointes que les femmes dans ce jeu?
J’ai l’impression qu’ici la personne sexiste c’est toi!
Le 03/06/2016 à 16h31
> faire une taxe contre les sexistes
> créer encore plus de sexisme là où y en avait pas car les gens normaux en ont marre de ces féministes chiantes, et autre White Knight.
Le 03/06/2016 à 16h36
Donc en fait l’objectif c’est de faire des jeux vidéo qui ne permettent pas de faire dans le virtuel ce qui est illégale dans le réel ?
J’ai hate de voir le prochain call of duty (ou autre fps) dans lequel on ne pourra pas tuer son ennemi pake tuer est interdit par la loi…..
Et je ne parle même pas de gta…
Le 03/06/2016 à 18h05
La vraie question ici, c’est de savoir qui décide ce qui est sexiste.
Après sur le principe je suis contre un encouragement ou un découragement du contenu de l’art par l’État. Parce que le sexisme, le racisme, la violence font partie de la réalité et vouloir éviter les sujets qui fâchent c’est la meilleure manière de passer à côté des oeuvres qui en tirent parti.
Ce ne serait pas particulièrement choquant dans un pays comme le notre où il existe des opinions illégales, mais faire financer des idées par l’État sur une base purement idéologique, se fusse avec les meilleures intentions, c’est une très mauvaise idée.
Le 03/06/2016 à 18h33
“la loi ne prévoit pas, à ce jour, de dispositions similaires permettant de signaler la présence de contenu sexiste dans un jeu vidéo”
Encore une qui pense que le contraire de sexiste, c’est asexué.
#SadButTrue
Le 03/06/2016 à 20h47
Le 03/06/2016 à 21h49
On a le petit char qui va avec, on se fera une soirée romaine spéciale jeu du cirque, il ne faut absolument pas manquer les gladiateurs. Prépare ton pilum.
Le 04/06/2016 à 08h03
Qu’il y ait un combat à mener vis à vis d’une forme de “machisme” ou d’attitude irrespectueuse envers la gent féminine : certainement ! Que le féminisme “idéologique” et les exigences parfois absurdes d’un certain militantisme soit l’exemple à suivre : certainement pas ! Les Œuvres cinématographiques sont aussi un reflet de la société du moment, je trouve normal qu’y soient représentées l’état des choses en matière de relation hommes-femmes. Donc pourquoi pas dans les jeux vidéos ? C’est seulement l’outrance mal intentionnée qui doit être montrée du doigt ! Mais le fait-on pour la violence quand elle est inutilement exposée (et avec complaisance) dans certains films ? Maintenant, la vraie question c’est : les jeux vidéo (ou les films) doivent ils être des œuvres a vertu “pédagogiques” et dire à la société quel chemin prendre ? On a cette impression au cinéma avec cette profusion de films traitant de l’homosexualité par exemple ou dans les séries tv quand l’héroïne donne ostensiblement une tape aux fesses de son coéquipier masculin…
Un de mes potes m’a envoyé un lien d’une vidéo humoristique, histoire de conserver un esprit de dérision :
YouTube
Le 04/06/2016 à 10h30
Toutes ces raisons sont bonnes.
Par contre, tenir la porte à une femme parce que c’est une femme est sexiste.
On peut discriminer sur pas mal de choses, mais pas sur le sexe, ni la “race” par exemple.
Le 04/06/2016 à 10h54
Le 04/06/2016 à 11h07
Ah non, toutes les femmes ne sont pas faibles. Mais les femmes faibles existent, et si la porte est lourde, c’est une bonne raison de la lui tenir (la politesse en est une autre).
Par contre supposer que toutes les femmes sont faibles, c’est un préjugé sexiste " />
Et tenir la porte aux femmes (parce que ce sont des femmes) c’est de la galanterie et c’est sexiste " />
TL;DR:
Tenir la porte par politesse ou gentillesse, c’est bien.
Tenir la porte par galanterie, c’est mal.
Le 04/06/2016 à 13h41
Le 04/06/2016 à 14h41
Le 04/06/2016 à 15h14