Pour la Cour des comptes, « le modèle économique actuel d’Ariane 6 présente des risques »
À tous de DDO, il faut se bouger !
Le 18 mars 2019 à 16h24
18 min
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À moins de deux ans du premier lancement, la Cour des comptes dresse un triste bilan du futur lanceur européen Ariane 6 : des imbroglios géographiques, en passant par les investissements et les choix technologiques. Elle propose enfin une liste de recommandations pour que l'Europe demeure « une puissance spatiale de premier plan ».
Dans son rapport annuel publié le mois dernier, la Cour des comptes revient longuement sur « la politique des lanceurs spatiaux », la place de l'Europe et surtout la compétitivité du futur Ariane 6. Elle explique que « la maîtrise des technologies spatiales et le fait de pouvoir accéder de façon autonome à l’espace sont, pour l’Europe et la France, des intérêts dont l’importance n’a jamais été aussi grande ».
La Cour des comptes tire encore la sonnette d'alarme
Or, l'avenir ne s'annonce pas rose avec une concurrence ardue de plusieurs acteurs, aussi bien publics que privés. SpaceX est évidemment en ligne de mire. La société d'Elon Musk a ravi à Arianespace « la position de leader mondial sur le marché commercial en 2017 », mais ce n'est pas la seule. Blue Origin, Virgin Galactic et bien d'autres sont dans les starting-blocks pour mettre en orbite des satellites plus ou moins lourds ; sans parler du tourisme spatial (ce segment n'intéresse pas Arianespace pour l'instant).
Pour ne rien arranger, la fusée Ariane « est confrontée aujourd’hui à des défis très importants, peut-être même plus que ceux qu’elle a eus à relever après l’échec du vol d’Ariane 5 en décembre 2002 ». En effet, « il apparaît que le nouveau lanceur Ariane 6, dont le développement a été décidé par l’Agence spatiale européenne en 2014 pour faire face à cette concurrence, ne constituera qu’une réponse transitoire à ce défi », affirme la Cour dans son rapport.
Ce n'est pas la première fois que la Cour tire la sonnette d'alarme. En 2014 « elle avait insisté sur les enjeux touchant à l’insuffisante compétitivité des lanceurs européens et aux financements européens trop limités de la base de lancement de Kourou ». Depuis, la situation s'est encore dégradée. Elle demande donc une nouvelle fois aux instances nationales et européennes de prendre des « décisions urgentes ».
L'importance de l'indépendance
Pour bien comprendre les enjeux et les risques, la Cour des comptes commence par un retour dans le milieu des années 70. À l'époque, les conditions de lancement imposées par la NASA visaient à interdire aux Allemands et Français toute exploitation commerciale des satellites de communications. C'est pour contourner ce risque que l'Agence spatiale européenne (ESA) a été créée dès 1975.
En près de 50 ans, le paysage spatial a largement changé et il est même en train de connaître une révolution, fréquemment identifiée sous le terme « New Space ». Les applications du spatial « pourront à terme concerner l’ensemble des activités humaines », explique la Cour des comptes. Être indépendant d'une puissance étrangère est donc primordial. Conséquence directe : disposer d'un « lanceur souverain est indispensable pour rester dans la compétition ».
Si la concurrence était pendant de nombreuses années limitée pour Ariane, ce n'est plus le cas : « Après deux décennies d’absence [...], les États-Unis sont de retour dans la compétition mondiale en matière de lanceurs ». SpaceX a ainsi ravi à Arianespace la position de leader mondial en 2017 et, « sur le seul premier semestre 2018, SpaceX a ainsi réussi douze tirs avec son lanceur Falcon 9, soit davantage que ce que réalise Arianespace en une année ». Et la cadence ne faiblit pas chez SpaceX avec 21 lancements au total l'année dernière, contre une dizaine pour Arianespace.
L'Europe ne reste pour autant pas les bras croisés : « la révolution du "New Space" a conduit à une prise de conscience progressive des acteurs européens ». Un exemple parmi d'autres : le système de positionnement par satellite Galileo, concurrent du GPS américain. Malgré quelques couacs avec les orbites et des horloges atomiques, il est fonctionnel depuis maintenant fin 2016, avec une montée en puissance des services.
L'Europe « à la croisée des chemins »
Dans tous les cas, « l’Europe spatiale est à la croisée des chemins ». Elle doit faire un choix important : « unir ses atouts et consacrer des moyens financiers plus conséquents à la hauteur des enjeux, afin de prendre toute sa part dans le développement du "New Space", ou perdre une capacité stratégique majeure acquise après cinquante ans d’efforts ». Le constat est rude.
Dans le premier cas, il faudra obligatoirement jouer collectif car « les États seuls ne disposent plus des moyens budgétaires suffisants pour faire face à cette compétition stratégique globale ». Faute d'actions fortes, nous tomberons doucement dans la seconde hypothèse.
Pour se développer et gagner des contrats, l'Europe mise beaucoup sur Ariane 6 qui devrait permettre de réduire significativement les coûts de lancement, sans pour autant faire appel à de la réutilisation comme SpaceX. Insuffisant pour la Cour des comptes, qui affirme que « le modèle économique actuel d’Ariane 6 présente des risques ».
Les deux fronts de la guerre des prix
Il existe deux types de lancements pour les satellites : institutionnels et commerciaux. Les premiers sont généralement réservés aux lanceurs nationaux pour des raisons de sécurité et de souveraineté. Les lancements institutionnels sont également l'occasion pour des pays de proposer des tarifs avantageux à son poulain (SpaceX et Boeing par exemple pour les États-Unis) pour « conforter sa situation économique et lui permettre d’aborder plus favorablement le marché très concurrentiel des lancements commerciaux ».
SpaceX et l'ESA se sont d'ailleurs écharpés sur le sujet récemment. Le premier s'était en effet plaint au Département du commerce américain que « les subventions de l'Union européenne et du gouvernement français réduisent artificiellement le prix des services de lancement d'Arianespace sur le marché international et permettent à leurs fusées d'être déloyalement compétitives ».
Le retour de flamme de l'Europe n'avait pas tardé par l'intermédiaire de Daniel Neuenschwander, responsable des transports spatiaux à l'Agence européenne : « Je pense que vous feriez mieux de nettoyer devant votre porte avant de commencer à vous plaindre de quelqu'un d'autre ». La loi « Buy America » empêche en effet Arianespace de se positionner sur les lancements gouvernementaux américains, « coupant ainsi un marché énorme à un moment où les lancements commerciaux sont en net recul ».
Il y a quelque temps, Stéphane Israël (PDG d'Arianespace) était aussi monté au créneau en affirmant que SpaceX « surfacture ses lancements quand il vend aux institutions américaines et les sous-factures quand il vient sur le marché européen ». Il ajoutait que « les prix varient en fonction du client et c'est un avantage que nous n'avons pas nous en Europe [...] ou en tout cas pas dans les mêmes proportions »... sans plus de précision sur les « proportions ».
Fin 2016, Alain Souchier et Jérôme Vila du CNES donnaient quelques exemples : les missions pour la NASA et/ou l'US Air Force seraient parfois facturées un peu moins de 100 millions de dollars, là où le même lancement pour un partenaire privé ou étranger serait de l'ordre de 60 millions.
De plus, les budgets civils ne sont pas du tout les mêmes entre l'Europe et les États-Unis : 19,5 milliards de dollars pour la NASA en 2018, contre 5,6 milliards d'euros pour l’Agence spatiale européenne. Bref, SpaceX peut récolter de nombreux et juteux contrats gouvernementaux pour assurer son développement tout en proposant des tarifs agressifs à ses partenaires.
Ce n'est pas tout. L'Europe souffre d'un autre handicap pour les lancements commerciaux : « Le marché des satellites commerciaux présente la caractéristique de voir ses prix négociés en dollars américains, ce qui expose tous les compétiteurs, sauf les Américains, à un risque de change ».
Vers un « Buy European Act » ?
Le Ministère des Armées souhaiterait aller plus loin : que les lancements institutionnels des membres de l'Union européenne reviennent de droit aux lanceurs européens, à la manière de ce qui existe justement aux États-Unis : « On pourrait ajouter qu’au-delà d’engagement pluriannuel, l’engagement à lancer les satellites institutionnels par des lanceurs européens serait déjà un pas important. En effet, la France, avec sans doute l’Italie du fait de Vega, est le seul acteur étatique majeur qui applique de manière systématique cette préférence européenne, cohérente avec la politique de souveraineté d’accès à l’espace ».
De leur côté, les présidents d'Arianespace et d'Arianegroup rappellent que le lancement d'Ariane 6 aura lieu dans moins de deux ans et qu'il faut donc « sécuriser et approfondir » le partenariat scellé lors de l'annonce du lanceur en 2014. « Cette consolidation repose d’abord sur une Europe qui s’engage au travers d’un "Buy European Act", qui permettra aux entreprises européennes de se battre à armes égales avec leurs concurrents ».
Retour géographique et traversée de l'océan pour Ariane
Au-delà des lancements institutionnels, SpaceX a également plusieurs avantages technologiques sur les lanceurs européens : « Sur le plan industriel, le pari a consisté à produire en grande série sur un même site un lanceur, le Falcon 9, avec un moteur unique sur la base de technologies de propulsion éprouvées ». Arianespace ne peut pas faire de même.
La société doit en effet composer avec plusieurs sites de production dans chaque pays participant à l'ESA avec des quotas, ou des « règles de retour géographique selon lesquelles chaque État a droit à un retour industriel sur son territoire équivalent à son investissement dans le développement ». Pour la Cour des comptes, elles « devraient être à tout le moins assouplies », sans pour autant remettre en cause le principe d'un juste retour pour chaque pays.
Le ministère des Armées irait encore plus loin : « Il est sans doute nécessaire d’aller au-delà d’un assouplissement, voire de remettre en cause le principe même de retour géographique, dans la mesure où il induit de fortes désoptimisations industrielles, résultant de l’addition de couches de management de contrats, d’une part, et de la duplication de compétences en Europe, d’autre part ». Un exemple : « lorsqu’un pays, tel que la France, a déjà atteint son quota, ses compétences ne peuvent plus être mises à profit et les financements de l’ESA sont alors affectés au redéveloppement de compétences dans un autre pays ».
Ariane 6 : de la prudence sans rupture technologique
Pour ne rien arranger à cet imbroglio géographique, « Arianespace exploite actuellement trois lanceurs sur le marché commercial : Ariane 5, Véga et Soyouz, qui doivent traverser l’Atlantique avant d’être lancés depuis la Guyane ». Autant de « détails » qui n'affectent pas SpaceX.
Comme nous l'avons déjà expliqué à plusieurs reprises, Arianespace mise sur la modularité avec Ariane 6 (comme SpaceX), mais pas sur la réutilisation (contrairement à SpaceX). La société développe ainsi un même propulseur à poudre pour les variantes Ariane 6 - 2 et 6 - 4, ainsi que pour le lanceur léger Véga C. L'Europe a fait le « choix prudent du recours à des technologies maîtrisées », plutôt que faire le pari de la rupture technologique du réutilisable comme la société d'Elon Musk.
L'Europe commence tout de même à regrouper ses œufs dans un même panier : « les groupes Airbus et Safran ont regroupé leurs actifs dans le domaine des lanceurs pour créer Ariane Group en 2016, qui est devenu maître d’œuvre du développement du nouveau lanceur Ariane 6. Par ailleurs, depuis le rachat des parts détenues par le CNES, Ariane Group est l’actionnaire majoritaire d’Arianespace qui assure la commercialisation des lanceurs ».
« Concurrencer le modèle économique de SpaceX, tel qu’il était connu en 2014 »
Pour la Cour des comptes, « l’objectif de ce modèle économique était d’aller vite avec un premier tir d’Ariane 6 prévu à l’été 2020, afin d’être en mesure de concurrencer le modèle économique de SpaceX, tel qu’il était connu en 2014 ».. soit il y a quatre ans tout de même. Elle ajoute que, « même si l’ambitieux calendrier de développement d’Ariane 6 est respecté, il y a un risque important que le lanceur ne soit pas durablement compétitif face à SpaceX, qui continue de progresser ». Bref, « le lanceur Ariane 6 doit évoluer rapidement pour rester compétitif et garantir un accès souverain à l’espace ».
Dans une réponse au rapport de la Cour des comptes, Arianespace/Ariangroup donne quelques chiffres sur les coûts de lancement d'Ariane 6 : « de 20 000 euros le kilogramme mis en orbite par Ariane 5 hier, l’objectif est de réduire ce coût de 40 % avec Ariane 6 dès 2020, puis de franchir une nouvelle étape avec Ariane 6 Évolution à partir de 2025, tout en préparant la réutilisation, si elle devait s’avérer adaptée au modèle des missions effectivement accessibles ».
Une réunion importante se tiendra durant le second semestre de l'année à Madrid. Pour la Cour des comptes, le conseil d’administration de l’Agence spatiale européenne devra y voter de « conséquents nouveaux budgets » pour permettre aux Européens de rester dans la course.
Miser sur Prometheus et Callisto
Deux axes de développement sont mis en avant par la Cour : le nouveau moteur Prometheus (Precursor Reusable Oxygen METHane cost Effective propUlsion System) et le prototype de lanceur Callisto. Le premier carbure au méthane, « moins puissant que l'hydrogène » reconnait l'ESA, mais surtout moins coûteux et plus facile à manipuler. Il est en effet liquide à- 161 °C (contre - 253 °C pour l'hydrogène), une température assez proche de celle de l'oxygène (- 183 °C), l'autre ergol utilisé pour allumer les gaz.
Autre avantage : le méthane est six fois plus dense que l'hydrogène et occupe donc six fois moins de place. « Il peut être stocké dans des étages de fusées plus compacts, potentiellement plus faciles à récupérer dans l’optique d’une réutilisation », explique l'ESA. Oui, l'Agence spatiale s'intéresse bien à la réutilisation... avec de nombreuses années de retard sur ses concurrents puisque le premier lancement est programmé pour 2030.
À terme, Prometheus devrait « permettre de diviser par 10 le coût de production par rapport au moteur Vulcain 2 qui équipe actuellement Ariane 5 ». Le coût unitaire serait ainsi aux alentours du million d'euros. Des essais de mises à feu auront normalement lieu l'année prochaine.
L'Europe n'est pas la seule sur le créneau du méthane : « c'est aussi le cas des sociétés américaines Blue Origin et SpaceX. SpaceX l'envisage notamment pour sa prochaine génération de lanceur lourds destinés à l'exploration de Mars », explique le CNES. Ce carburant a d'ailleurs un autre avantage intéressant : il pourrait être synthétisé sur Mars.
De son côté, Callisto est le nom d'un véhicule spatial de 15 m de hauteur et entièrement réutilisable, dont le premier vol d'essai est prévu pour 2020. Il devrait alors effectuer un aller-retour jusqu'à une cinquantaine de km d'altitude ; il ne rejoindra donc pas l'espace pour l'instant.
Dans tous les cas, ce prototype « n'a pas vocation à devenir un véhicule opérationnel. C'est un démonstrateur destiné à réaliser des essais en vol pour maitriser le retour complexe d'un lanceur, les opérations de revalidation entre deux vols et chiffrer précisément le coût d’un lanceur opérationnel européen dont le premier étage serait réutilisable », explique le CNES.
Moteur Prometheus et prototype Callisto
La contribution financière de la France à l'ESA
La Cour des comptes n'est pas tendre avec le financement de la politique française en matière de lanceurs. Il présente « des risques budgétaires importants, qui doivent être mieux gérés » :
- Risque d’effet d’éviction, lié à la nécessité de financer simultanément Ariane 6, son évolution future et les nouvelles applications du spatial
- Risque de crédibilité politique, lié à la pratique des arriérés de paiement envers l'ESA qui doit cesser
Au second semestre 2017, les pouvoirs publics français ont largement augmenté les crédits du Programme 193 sur la recherche spatiale : « Cette ligne va progressivement passer de 833 millions d'euros en 2017 à 1 376 millions en 2020, soit une augmentation de 895 millions sur les années 2018 - 2020 par rapport à la trajectoire précédente », affirme la Cour des comptes.
Problème, cette hausse provient en partie du redéploiement des ressources du CNES : « ce sont ainsi 229 millions d'euros qui ont été soustraits aux autres activités spatiales sur la période 2018 - 2022, par rapport à la trajectoire précédente ». La Cour pointe par contre du doigt le risque « d’éviction sur les moyens consacrés à d’autres domaines, notamment les systèmes orbitaux et les nouvelles applications du spatial, pourtant essentiels dans le cadre du développement du "New Space" ».
Il s'agit néanmoins d'un « effort conséquent » qui témoigne de l’engagement de la France... mais qui vise aussi à apurer la dette de 308 millions d'euros laissée par l'Hexagone à l'ESA fin 2017. L'ardoise devrait être effacée en 2020, et cet objectif sera tenu, affirme le ministre de l'Action et des Comptes publics dans une réponse au rapport de la Cour des comptes.
Cette dernière en profite pour rappeler à l'ordre les pouvoirs publics : « ne plus recourir aux facilités des arriérés de paiement pour financer les engagements nationaux est indispensable, tant pour la bonne gestion budgétaire que pour la crédibilité des engagements souscrits dans le cadre de l’Agence spatiale européenne ».
Une solution proposée serait de laisser tomber la logique actuelle d'un financement annuel, pour passer sur du pluriannuel.
Faire du financement de l'espace un programme obligatoire
Quoi qu'il en soit, la Cour des comptes reconnait que la France réalise « l’effort financier le plus important », notamment en participant à hauteur de la moitié des quatre milliards d'euros de développement pour Ariane 6. Elle souhaite que d'autres partenaires européens se joignent à l'aventure afin d'augmenter les moyens financiers de l'ESA. La France pourrait jouer un rôle clé dans cette recherche de fonds, « dès lors que l’apurement de sa dette envers l’Agence spatiale européenne lui permet d’y retrouver l’influence qui lui est due ».
Une autre piste évoquée par la Cour des comptes pourrait être de transformer le statut des développements des lanceurs en programmes obligatoires : « Ceci permettrait une contribution de l’ensemble des États membres, en fonction de leur richesse nationale, et non plus seulement des quelques États volontaires, qui ont jusque-là souscrit aux programmes non obligatoires de développement des lanceurs ».
En 2008, les accords de Kourou ont fait de la Guyane le port spatial européen. Il est donc à disposition des autres acteurs européens, mais son financement est en contrepartie partagé. Problème : « la mise en œuvre de ces accords conduit la France à financer seule 84 % des coûts du port spatial de l’Europe ». Pour la Cour des comptes, la part de financement de l'Europe (Union ou Agence spatiale européenne) doit être plus importante.
Le Ministère des armées tempère et met en garde : « Kourou est très adapté au lancement de satellites géostationnaires. Or ce segment de marché tend à se réduire. Ainsi, une forte pression financière pourrait inciter nos partenaires à opter pour l’usage de zones de lancement alternatives comme le Portugal (Açores), ou la Norvège, plus adaptée à des orbites basses polaires ».
Pour terminer, la Cour des comptes met en avant six recommandations à l'attention des pouvoirs publics. Les enjeux sont rien moins que « demeurer une puissance spatiale de premier plan, dans un contexte marqué par des progrès importants réalisés aujourd’hui par la concurrence américaine, puissamment soutenue par la commande publique ».
- Si de nouveaux fonds publics devaient être engagés en soutien à la filière des lanceurs, donner la priorité à l’innovation technologique plutôt qu’au soutien à l’exploitation.
- Chercher à impliquer davantage les partenaires européens et l’Union européenne elle-même.
- Mettre un terme définitif à la pratique des arriérés de paiement envers l’Agence spatiale européenne.
- Améliorer la programmation budgétaire de la politique spatiale en programmant de façon pluriannuelle les autorisations d’engagement du programme budgétaire 193 - Recherche spatiale de la mission – Recherche et enseignement supérieur.
- Proposer, à l’occasion de la réunion ministérielle de 2019 de l’Agence spatiale européenne, un ambitieux plan de modernisation du port spatial de l’Europe et faire évoluer les accords de Kourou vers une plus grande participation européenne au financement de la base spatiale.
- Recentrer le port spatial sur son cœur de métier, en laissant à l’État la responsabilité du pilotage et de la gestion des projets de développement de la Guyane, soutenus financièrement par le CNES.
Pour la Cour des comptes, « le modèle économique actuel d’Ariane 6 présente des risques »
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Commentaires (57)
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Abonnez-vousLe 18/03/2019 à 16h54
Bel article.
Ca fait déjà quelques années que je suis pessimiste concernant le futur des lanceurs européens et cet article ne va pas me faire changer d’idée " />.
Quand on voit l’évolution de SpaceX/blue Origin d’année en année , j’ai bien peur qu’Ariane 6 n’est plus grand chose à se mettre sous la dent d’içi à ce qu’elle soit opérationnelle. Quand on pense que l’Europe regardait de haut Elon Munsk et ne croyait pas au programme de SpaceX il y a de ça seulement quelques années…
Le 18/03/2019 à 17h34
De ce que j’ai pu discuter avec des personnes directement impliquées, on ne connaît toujours pas la viabilité économique d’un engin réutilisable. Par exemple, la navette spatiale a été un gros gouffre financier et pour Space-X, on n’a aucune information sur son coût réelle.
Ariane Next (moteur Prometheus) n’est pas forcément un remplaçant à Ariane 6, ça va surtout dépendre du marché. Ariane 6 peut au contraire se montrer plus viable.
Sinon, pour le moteur Prometheus, la réduction de coût se fera aussi par l’appel massif à l’impression 3D, du coup, il sera possible d’avoir des pièces complexes en un seul bloc.
Enfin, comme dit dans l’article, Ariane, son but premier, c’est de ne pas dépendre d’un état tiers pour pouvoir lancer ses satellites. Les USA sont connu pour avoir mis plusieurs fois des bâtons dans les roues des projets spatiaux. Le plus important du coup, c’est avant tout d’avoir un lanceur fonctionnel avant d’avoir un lanceur économiquement viable.
Le 19/03/2019 à 12h13
Le 19/03/2019 à 12h53
Je ne sais pas qui sous-estime SpaceX, ne m’intéressant que de très loin moi-même au sujet spatial. En revanche, pour avoir suivi le lancement de la voiture dans l’espace et l’amerrissage des modules, j’ai pu remarqué une volubile opération de com’ qui ne voulait pas dire grand chose de rationnel. Quant à la conquête de Mars, je préfère me taire sur ce sujet, des youtubeurs/euses français/es de vulgarisation scientifique m’ayant passablement ennuyé ou déçu sur ce sujet.
Concernant, le statut privé de SpaceX, en Europe, on connait bien le modèle de financement des entreprises américaines pour savoir que les pouvoirs publics US financent en grande partie ces programmes startupés et survitaminés en liquidités (l’article ci-dessus en touche un mot, à ce sujet).
Le 19/03/2019 à 13h09
Le 19/03/2019 à 13h34
Le 19/03/2019 à 13h40
la stratégie de l’Europe avec Ariane 6 semble être la stratégie des petits pas: avancer lentement en ne changeant que peu de choses à chaque fois.
Il s’agissait de la stratégie préférée de Marcel Dassault et on ne peut nier que l’entreprise qu’il a crée est la dernière entreprise nationale en Europe à avoir les compétences pour concevoir un avion de A à Z et que selon l’armée Suisse c’est le meilleur avion européen.
Ok il n’y a pas de grandes annonces, ça peut paraître ennuyeux, mais sur le long terme ça peut être payant.
Le 19/03/2019 à 13h50
Je pense qu’il est assez évident que Arianespace s’est un peu laissée endormir par le succès d’Ariane 5, et que SpaceX (et Blue Origin) ont relancé la compétition dans ce secteur.
Comme le montre la Cour des comptes, l’Europe doit se relancer, mais elle n’a pas pris de retard rédhibitoire.
Ce que je critique sur SpaceX, c’est plus l’approche d’Elon Musk. Il a certes réussi à avoir un lanceur fonctionnel, et plutôt fiable, ce qui est déjà un bel exploit, même avec le soutien de la NASA. Mais il fait surtout de la com et des promesses. Il fait rêver, mais on ne sait toujours pas si son business plan est viable ou pas.
Le 19/03/2019 à 14h22
Excellent article, et commentaires très intéressants aussi. Merci " />
Le 19/03/2019 à 15h44
Le lancement de FH était évidemment une affaire de com, mais aussi une validation technique de la modularité de la fusée. Rien de tel qu’un succès technologique et télévisé pour lancer un nouveau produit.
La conquête de mars? C’est l’objectif initial de la création de SpaceX, c’est tout. Après ils y arrivent où ils n’y arrivent pas, mais pour le moment ils y travaillent et ils avancent (on est loin de la blague venue d’europe nommée Mars One )
Quand au financement de SpaceX par le secteur public aux US, il y a une loi obligeant les sociétés à facturer à prix coûtant? Il serait intéressant de voir une véritable analyse indépendante sur les modèles de financement des différents opérateurs du marché ET une mise en perspective avec les prix du marché pour commencer à crier à la subvention.
Le 19/03/2019 à 17h03
Le 19/03/2019 à 17h29
Le 19/03/2019 à 19h04
Juste un commentaire de félicitations sur l’article. Il y a des fois comme ça où on ne regrette pas d’être premium depuis le début.
Le 19/03/2019 à 19h10
Le 19/03/2019 à 20h15
Si le message s’adresse (entre autres) à moi, comme je l’ai déjà dit, je ne fais pas partie du milieu scientifique ou industriel (et encore moins de l’industrie aérospatiale). Je critiquais plutôt la com’ US très emphatique qui m’exaspère au plus haut point (surtout quand j’écoute des préjugés sur les soit-disants mérites de l’industrie privée californienne). De là à me définir comme un chauvin, il reste encore de la marge (ou alors il faut me dire en quoi je défends le projet Ariane6 dans mes propos).
Le 19/03/2019 à 20h26
Le 19/03/2019 à 20h49
Le 19/03/2019 à 21h33
Le 18/03/2019 à 17h43
Le 18/03/2019 à 17h46
sympathique article !
cependant sur le lieu du pas de tir, j’avais cru comprendre que Kourou c’était top top car proche de l’équateur donc plus facile de mettre un satellite en orbite.
je ne comprends pas une éventuelle décision de changer de site. Sauf bien sûr qu’on se rapproche de l’Europe.
Enfin la Cour parle beaucoup de souveraineté mais dans les domaines scientifiques la coopération ne choque personne.
Le 18/03/2019 à 17h53
Le “design” (trailer promotionnel plutot) Big Fucking Rocket de SpaceX pour Mars est irréaliste et stupide, c’est la réponse que donnerait un gamin de 10 ans si on lui demandait de dessiner une fusée pour aller sur Mars.
Voyager dans l’espace et dans une atmosphère ce n’est pas le même travail et ça demande contraintes de conception/structure/propulsion diamétralement opposée. C’est comme les voitures amphibie ou les voitures avion, c’est rigolo mais ça ne va pas plus loin et c’est la plaie a utiliser.
Pour aller sur Mars il faut assembler en orbite un engin (qui ressemblerait à l’ISS) et qui serait chargé de faire uniquement les trajets Terre-Mars et ensuite des engins de plus petite taille type capsule réutilisable pour les trajets surface-orbite, aussi bien pour les équipages que du materiel.
Pas besoin de lanceurs ultra-lourds pour ça, Ariane 5 et Delta4-heavy suffisent, par contre faut mettre des sous. Et quand on compare les budget spatial civil et budget défense des pays occidentaux, il n’y aurait aucun soucis pour aller sur Mars dans 4 ans …
Le 18/03/2019 à 18h04
Être sur l’équateur c’est bien quand tu veux envoyer des satellites géostationnaires ou sur d’autres orbites tournant dans le même sens que la Terre. Ça permet de profiter de la rotation de la Terre pour donner de l’impulsion supplémentaire.
En revanche pour des orbites polaires, c’est moins bien. Dans ce cas la rotation terrestre est perpendiculaire à la vitesse à donner au satellite (qui doit partir vers les pôles), et être sur l’équateur est inutile.
Le 18/03/2019 à 18h15
A l’allure ou va SpaceX on va vite voir viabilité de la ré utilisation. J’étais aussi sceptique mais j’ai vite changé d’avis, comme j’étais sceptique qu’ils arrivent aussi vite là ou ils en sont aujourd’hui (en bon européen).
Les navettes étaient un programme institutionnel, lancées justement pour éviter un nouveau programme ‘Apollo’ encore bien plus cher ; que les lanceurs réutilisables soit le choix d’une entreprise privée change beaucoup la donne… même si ca se révélait pas être rentable, je ne pense pas que ça gênerait SpaceX outre mesure (sauf pour son objectif Mars) et auront vite fait de changer leur fusil d’épaule.
Ce qui est sur, c’est que gain économique d’utiliser des lanceurs réutilisables est pour le moment nul et ne sera viable qu’à moyen ou long terme (mais l’intérêt est tout autant économique que technique d’ailleurs).
Le 18/03/2019 à 18h17
Le 18/03/2019 à 18h27
Je suis assez circonspect sur le succès de SpaceX sur le long terme.
Ils ont réussi à avoir un lanceur fonctionnel et compétitif, ce qui est déjà excellent, et à attirer l’attention sur le secteur. Mais Musk a pour l’instant surtout vendu du rêve.
On ne sait toujours pas si la réutilisation des fusées est intéressante, ni même si il y aura une demande industrielle suffisante pour l’espace même avec une baisse du prix de lancement pour justifier une production en série. Quant à Mars ou la Lune, déjà que je ne pense pas y voir du monde dans un futur proche, alors SpaceX toute seule…
On voit les difficultés que Tesla a pour passer à industrialisation de la production de passe, je doute que SpaceX ait les lendemains enchantés que certains lui promettent.
Le 18/03/2019 à 18h30
En quoi les navettes étaient inutilement sophistiquées ?
Au contraire, ce qui a tué les équipages de 2 navettes, ce n’est pas trop de sophistication, mais pas assez : ne pas avoir prévu de moyen de secours pendant tout une phase du décollage, et avoir sous-estimé la fragilité des tuiles thermiques.
Le 18/03/2019 à 18h35
Pour beaucoup , les navettes étaient inutiles tout court " />
Le 18/03/2019 à 18h37
Le 18/03/2019 à 19h05
Le modèle économique de SpaceX est le suivant :
Je crois que la technique de SpaceX est intéressante, que l’on doit réfléchir à prendre des idées (le coût du moteur à ergols représente à lui seul 1⁄3 voir la moitié du prix, les turbopompes de 12 000 ch à 300 000 tr/mn c’est pas donné), mais faire comme SpaceX ne mène à rien.
Et puis que les Européens se sortent les doigts pour se dire “ok les USA veulent nous bouffer, alors on met le paquet sur ArianeEspace pour faire mieux”.
L’impression qu’à chaque fois que l’Europe arrive à faire un truc cool, tout le monde tire la couverture à soi et au final c’est la Chine ou les USA qui se taillent la part du lion !
Le 18/03/2019 à 19h20
[J’ai pas trouvé comment supprimé ce message]
Le 18/03/2019 à 19h21
Sauf qu’une Saturn V coûtait au moins 2 fois plus cher qu’un vol de navette… Et l’effort d’avoir du tout réutilisable était déjà à l’époque l’espoir que ça allait diminuer les coûts de lancement et rendre l’espace accessible.
Et les deux accidents n’ont pas en cause directement la réutilisabilité des réservoirs, mais plus au management et à la culture du risque à la NASA. Le premier, c’était un joint avec un défaut de conception et un lancement par un temps trop froid ; l’accident aurait été le même sur une fusée classique. Le deuxième était effectivement lié au design de la navette, mais surtout dû à un bloc d’isolation qui ne servait en fait à pas grand chose, et à une confiance beaucoup trop élevée dans la résistance des tuiles thermiques.
Le 18/03/2019 à 19h28
Dans les années 1990, il me semblait avoir entendu que les US allaient trouver le moyen de lancer des fusées au plus proche de l’équateur, à partir d’une plateforme maritime. Ce qui rendrait Kourou moins avantageux en terme d’énergie nécessaire au lancement. Or l’article parle des Açores (Portugal), archipel situé plus loin de l’équateur me semble-t-il.
J’ai loupé quelque chose ou bien ?
Le 18/03/2019 à 19h28
En tout cas, la com’ des US est toujours impeccable : à l’instar de Amazon qui nous fait croire que ses entrepôts sont pilotés par des robots, SpaceX envoie une voiture de sport dans les étoiles et fait amerrir ses lanceurs et nous fait croire qu’il suffit de remplir à nouveau les réservoirs “et roule ma poule!”
Le 18/03/2019 à 20h18
Le 18/03/2019 à 20h32
me semble que les accidents viennent des boucliers thermiques qui se sont détachés et déchiré les réservoirs ( du moins pour l’un des accident ) ce n’est pas lié qu’au booster
Le 18/03/2019 à 20h36
Le 18/03/2019 à 21h43
Tout d’abord, merci pour cet excellent article.
La cour des comptes oublie un point important. Depuis Ariane 5, toute les équipes de développement de lanceur en Europe avaient été dissoutes ou tournaient au ralenti. Bref, réaliser un lanceur concurrent du falcon 9 était utopique avec les équipes de développement disponibles.
Ariane 6 n’est résolument pas un lanceur d’avant garde mais devrait permettre deux choses : diviser par deux le coût du kg sur orbite par rapport à Ariane 5 et remettre sur pieds des équipes de développement opérationnelles et performantes.
Le contrat est en passe d’être tenu. Ariane 6 est dans les temps avec des dépassement budgétaires plutôt limité et les équipes de développement sont opérationnelles.
Premier bonus : Le lanceur Vega C bénéficie du nouveau propulseur à poudre d’Ariane 6 et est en passe de devenir un très bon lanceur léger. À tel point que son amélioration en Vega E, avec un 3ieme étage méthalox, est déjà actée, ce qui lui permettra de devenir en plus un très bon lanceur de cubesat et autres microsatellites.
Deuxième bonus : Le développement du moteur Prometheus a été avancé et entériné par l’Europe, tout comme celui du démonstrateur de ré-utilisabilité Callisto.
Il reste maintenant à surfer sur la vague, ne pas laisser retomber cette dynamique et pourquoi pas penser sérieusement aux lancement habités made in Europe.
Le 18/03/2019 à 21h48
La navette avait des défauts de conception à la base. La panne était interdite. On voit avec les Soyouz que si cela pète sur le pas de tire, les bonhommes s’en sortent. Chose impossible avec la navette tel que les américains l’avaient conçus.
Pour SpaceX, on sait combien de masse on perds coté satellite pour pouvoir faire atterrir le premier étage. Car il semble pas descendre avec des parachutes donc il doit consommer un max de fioul sur sa seconde partie de mission ? Il est clair qu’il y a un gros buz des américains la dessus mais que pour le moment, c’est pas forcément si clair que cela. C’est beau mais ;-)
Le 18/03/2019 à 22h06
Le 18/03/2019 à 22h09
“Elle souhaite que d’autres partenaires européens se joignent à l’aventure afin d’augmenter les moyens financiers de l’ESA.”
Pour ça, il faudrait déjà arrêter cette culture execrable d’arrogance à la française dans ces entreprises.
Pour travailler moi-même dans ce domaine et pour l’ESA, il y a vraiment une différence énorme entre les entreprises allemandes, espagnoles, italiennes, etc, qui travaillent en anglais et ont des équipes très internationales, et les entreprises françaises qui restent fermées sur elles-même et ne font pas un effort de communication et d’intégration (français presque obligatoire pour travailler dans ces boites).
C’est un exemple un peu stupide et ça n’a pas une grande importance technique, mais le fait de faire le décompte des lancements Ariane en français, alors que presque tous les lancements sont pour des missions européennes et qu’ArianeSpace a la prétention de devenir un groupe européen, c’est un symbole fort qui n’incite pas vraiment les autres pays à investir dans un groupe qui ne donne pas vraiment l’impression de vouloir les intégrer…
Certe, la France est le plus gros contributeur dans les lanceur, mais pas forcément dans d’autres domaines, où d’autres pays sont leaders (l’Allemagne en robotique, l’Italie en vols habités…), et eux sont bien plus ouverts aux coopérations, et produisent l’intégralité de leur travail en anglais.(D’ailleurs, faudra qu’on m’explique pourquoi le français est la seule autre langue officielle de l’ESA à part l’anglais, alors que l’Allemagne contribue autant que nous. Ca fout le bordel et a un coût monstre…)
Le 18/03/2019 à 22h36
Le 19/03/2019 à 03h33
Le français est la langue de la diplomatie et l’ESA c’est beaucoup de diplomatie :)
Je bosse à l ‘ESTEC et concretement la langue du boulot c’est l’anglais. Apres entre collegues , allemands, français, italien, etc. les gens switchent sur leur langue maternelle parce que c’est plus pratique et fluide.
Si tu te pointes en réunion avec ta presentation et tes slides en français en braillant que c’est la deuxieme langue officielle tu vas pouvoir officilelement passer pour un sale con :) Du coup j’ai pas l’impression que ça foute plus de bordel que ça et que ça coute quoi que ce soit :o
Le 19/03/2019 à 08h06
C’est fantastique tous ces experts qu’on a ici, capables de juger le modèle économique de SpaceX, leur désign de BFR, ou le fait qu’Ariane6 sera ou non un succès. Mais qu’attendez vous pour vous lancer en tant que compétiteurs ? " />
On a entendu de toute façon le mème genre de commentaire sur faire atterrir une fusée, sur le fait qu’Airbus n’arriverais jamais à faire concurrence à Boeing, etc…
Pour ma part, je trouve ca sain qu’on relance l’exploration spatiale :)
Le 19/03/2019 à 08h31
Le 19/03/2019 à 08h51
Le 19/03/2019 à 09h03
Je veux bien que ce soit une tendance, on en est encore très loin d’une avance technologique appliquée dans le monde réel (à l’instar des modules réutilisables de SpaceX).
NB: quand bien même on peut flagorner Amazon avec 14% d’entrepôts légèrement automatisés, heureusement que Amazon automatise ses processus, car ce n’est pas une singularité dans le monde logistique (Geodis, La Poste, etc, ont également des compétences en matière d’automatisation des tâches).
Le 19/03/2019 à 09h22
Si le qualificatif de “naïf” s’applique à moi (puisque SebGF répondait à l’un de mes commentaires), je le prend comme un compliment (la naïveté, c’est ce qui permet de ne pas être esclave d’idées préconçues).
D’autre part, sur le fond, si ma petite vie vous intéresse, je serais bien présomptueux pour parler d’avenir alors que j’ai déjà du mal à appréhender le présent : la prospective, la futurologie, la collapsologie, le transhumanisme… ça dépasse mon entendement.
Le 19/03/2019 à 09h24
Pourtant La Redoute a ouvert un entrepôt fortement automatisé tout comme Weldom s’y est mis, ainsi que d’autres acteurs du retail.
Il y a bien du concret en service, ce ne sont pas que des annonces.
Après le tout robotisé n’est pas non plus un objectif viable partout. Tesla s’était ravisé avec son usine beaucoup trop robotisée et avait compris que c’était une connerie, revenant finalement à la fabrication en partie manuelle.
Le 19/03/2019 à 09h37
« la maîtrise des technologies spatiales et le fait de pouvoir accéder de façon autonome à l’espace sont, pour l’Europe et la France, des intérêts dont l’importance n’a jamais été aussi grande ».
Protectionnisme et incompréhension totale du fonctionnement des marchés : normale pour une institution fromagère, alors que la réponse est là, droit sous leur yeux :
« sur le seul premier semestre 2018, SpaceX a ainsi réussi douze tirs avec son lanceur Falcon 9, soit davantage que ce que réalise Arianespace en une année ». Et la cadence ne faiblit pas chez SpaceX avec 21 lancements au total l’année dernière, contre une dizaine pour Arianespace.
Le 19/03/2019 à 09h39
Le 19/03/2019 à 23h47
Le 20/03/2019 à 09h23
Attention, quand les US laissent un trou d’air public, le privé s’y engouffre. Et c’est bien normal.
Le besoin de disposer d’un lanceur pour envoyer des charges dans l’espace s’est juste reporté sur le privé…
Bref si ce report n’avait pas eu lieu est-ce que SpaceX s’en sortirait aussi bien ?
Pas sûr. Le privé c’est bien, surtout quand c’est soutenu par le secteur public !
Après, technologiquement parlant, c’est beau à voir… C’est cool !
Pour comparer avec les ordinateurs, on vend différents types de machines, pour plein d’usages. On vend notamment des RPi dont les composants sont fiables, peu cher et diablement efficaces… Ariane 6 = RPi ?
Le 20/03/2019 à 11h24
Merci pour l’article, très intéressant!
Le 20/03/2019 à 18h00
Je ne savais pas que la Cour des Comptes était compétente en quoi que ce soit !
Le 21/03/2019 à 09h03
Yep, l’article parle des açores pour les orbites basses polaires.
L’équateur c’est bien pour le géostationnaire ou globalement les orbites équatoriales. En orbite polaire, tu es à 90° donc l’énergie que tu gagnes au lancement tu la reperds en correction de trajectoire : ça n’est pas utile. Surtout qu’on parle d’orbites basses, genre 400km d’altitude au lieu de 36000kms pour le géostationnaire.
Le 21/03/2019 à 11h28
Il me semble qu’on peut tout à fait lancer un engin en orbite polaire depuis Kourou, sans correction de trajectoire, il suffit juste de viser vers le nord (ou vers le sud, mais la façade maritime de la Guyane se prête mieux aux lancements vers le nord).
Le 21/03/2019 à 22h50
Instinctivement ça me semble logique… Je pense qu’il s’agit plus de problèmes liés au transport des lanceurs entre l’Europe et la Guyane que du type d’orbite