Achats sur Internet : le gouvernement veut étendre l’obligation de reprise à domicile
Grand frais
Le 16 juillet 2019 à 15h21
7 min
Droit
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Le projet de loi « anti-gaspillage » entend obliger les marketplaces (de type Amazon ou Cdiscount) à reprendre de nombreux biens usagés : ordinateurs, électroménager, jouets, habits, vélos, etc. Cette reprise devra se faire au « point de livraison », donc potentiellement à domicile, en cas de vente d’un produit neuf. Le tout sans frais pour le client.
Sur la base du principe « pollueur-payeur », le gouvernement s’apprête à étendre le régime dit de « responsabilité élargie des producteurs » (REP). À ce jour, les commerçants sont à ce titre tenus de reprendre gratuitement les équipements électriques et électroniques de leurs clients, dans la limite de la quantité de produits neufs vendus.
C’est ce qu’on appelle la reprise « un pour un » – et qui prévaut y compris en cas de vente en ligne. Si vous achetez un nouveau frigo, le vendeur doit vous reprendre l’ancien, sans frais.
Seul hic, les cybermarchands sont accusés de ne pas suffisamment respecter leurs obligations, créant ainsi une distorsion de concurrence au détriment des boutiques traditionnelles.
Des marketplaces appelées à assumer les obligations des vendeurs
En 2018, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ainsi observé, au fil d’une enquête, que 65 % des e-commerçants ne respectaient pas leurs obligations de reprise « un pour un », « avec comme principale anomalie l’absence de reprise pour 45 % des sites contrôlés, la facturation de la reprise « un pour un » ou encore des conditions de reprise dissuasives ou l’impossibilité de reprise en cas de retrait dans un point relais ».
Plus de huit sites sur dix n’informeraient même pas leurs clients quant aux modalités de reprise gratuite des déchets électriques et électroniques.
Dans l’étude d’impact annexée au projet de loi « relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire », le gouvernement pointe clairement du doigt « la croissance du commerce électronique, et notamment de la part des places de marché dans les ventes à distance ». Et pour cause : « Ces plateformes n’ont pas d’obligations de contrôle vis-à-vis des producteurs qui utilisent leurs services d’intermédiation. »
Dans le collimateur de l’exécutif, les nombreux sites de type Amazon, Cdiscount ou Darty, sur lesquels les internautes retrouvent aussi bien de produits vendus par ces enseignes que d’autres relevant de vendeurs tiers.
Le projet de loi présenté la semaine dernière par Brune Poirson, la secrétaire d’État en charge de la Transition écologique, prévoit ainsi de « responsabiliser » les plateformes. Dès lors qu’un intermédiaire facilitera, « par l'utilisation d'une interface électronique telle qu'une place de marché, une plateforme, un portail ou un dispositif similaire », il deviendra expressément tenu « de pourvoir (...) à la gestion des déchets » relevant du principe de responsabilité élargie du producteur.
Autrement dit, les marketplaces devront assumer les obligations de reprise de leurs vendeurs, en cas de défaut de la part de ces derniers. Les sites comme La Redoute ou La Fnac pourront uniquement se défausser s’ils disposent d’ « éléments justifiant que le tiers a déjà rempli ces obligations ».
Une obligation de reprise, sans frais, élargie à de nouveaux produits
Le projet de loi « anti-gaspillage » introduit surtout une obligation de reprise de tous les produits soumis à la responsabilité élargie des producteurs. Le texte impose ainsi aux distributeurs de « reprend[re] sans frais, ou [de faire] reprendre sans frais pour [leur] compte, les produits usagés dont l’utilisateur final du produit se défait, dans la limite de la quantité et du type de produit vendu ou des produits qu’il remplace ».
Cette reprise « un pour un » prévaudra notamment pour :
- Les équipements électriques et électroniques, qu’ils soient destinés à être utilisés par des particuliers ou des professionnels (ordinateurs, téléphones, écrans, machines à laver, etc.)
- Les imprimés papiers, à l’exception des livres
- Les produits ou matériaux de construction (à compter du 1er janvier 2022)
- Les piles et accumulateurs
- Les médicaments
- Les meubles
- Les vêtements, chaussures et le linge de maison (destinés aux particuliers)
- Les jouets (à compter du 1er janvier 2021)
- Les « articles de bricolage et de jardin » (à compter du 1er janvier 2021)
- Les voitures, motos, quad et autres « véhicules à moteur à deux ou trois roues », de type trotinettes électriques (à compter du 1er janvier 2022)
- Les pneumatiques
- Les « huiles minérales ou synthétiques, lubrifiantes ou industrielles » (à compter du 1er janvier 2022)
- Les bateaux
- Les « articles de sport et de loisirs », de type vélos (à compter du 1er janvier 2021)
- Les mégots de cigarettes (à compter du 1er janvier 2021)
- Les « lingettes pré-imbibées pour usages corporels et domestiques » (à compter du 1er janvier 2024)
En cas de vente à distance, précise le projet de loi « anti-gaspillage », la reprise « sans frais » des produits usagés devra être « réalisée au point de livraison du produit vendu » (point relais, domicile, etc.). L’internaute devra en outre être « informé lors de sa commande des quantités de produits usagés qui peuvent être ainsi repris ».
Pour les magasins dépassant une certaine surface (aujourd’hui de 400 m²), le texte prévoit même une reprise sans obligation d’achat. N’importe qui pourra ainsi déposer ses produits usagés, qu’il soit client ou non.
L’exécutif espère ainsi que cette réforme simplifie grandement la vie des Français. « La reprise sans frais au point de livraison représente un gain significatif pour les particuliers », avance en ce sens l’étude d’impact du projet de loi « anti-gaspillage ». Celle-ci évoque en guise d’exemple les personnes dépourvues de véhicule, ou celles « ne disposant pas des capacités physiques leur permettant de rapporter leurs produits usagés en déchèterie ».
Le gouvernement s’attend surtout à ce que les flux de déchets soumis à un régime REP « diminuent », tant en déchèterie qu’au travers des ordures ménagères.
Une « décision courageuse », qui risque de faire grimacer les e-commerçants
Si cette réforme risque de s’avérer douloureuse pour certains e-commerçants, au regard des coûts de logistique liés à la récupération des produits usagés à domicile, le ministère de la Transition écologique rappelle que les distributeurs, eux, « n’auront pas de coûts supplémentaires à supporter » pour la reprise des pneus et des déchets d’équipements électriques et électroniques, étant donné qu’ils sont « déjà soumis à cette obligation de reprise ».
Les marketplaces pourront en outre « bénéficier de soutiens financiers de la part des régimes de responsabilité élargie des producteurs, ces opérations étant assimilables à des opérations de collecte de déchets couverts par la REP », souligne l’exécutif. Pour l’heure, ce serait entre 8 et 34 millions d’euros qui échapperaient chaque année au financement des filières REP, en partie au titre des contributions relevant des places de marché.
« Le gouvernement a pris une décision courageuse », salue l’avocat Émile Meunier, qui défend notamment l’association Halte à l’obsolescence programmée. « Sur le principe, c’est très bien ! » poursuit-il, joint par nos soins.
« Cette réforme risque néanmoins de prendre du temps à se mettre en place. Les plateformes ne vont pas manquer de soulever que ça va augmenter leurs prix de vente, parce que cette réforme va les obliger à toute la collecte des biens usagés. »
« Il faudra s'assurer pendant les débats parlementaires que des sanctions soient bien prévues », ajoute l’avocat. Autre bémol : le projet de loi prévoit qu’un décret autorise des dérogations à ces nouvelles obligations « lorsque des dispositifs permettant d’assurer un niveau de service équivalent sont prévus ». Des termes pour le moins vagues...
« J’espère que des députés ou sénateurs demanderont des précisions au gouvernement. Il ne faudrait pas que ces dispositions d’apparence anodine permettent de dénaturer la portée de cette réforme », met en garde Émile Meunier.
Achats sur Internet : le gouvernement veut étendre l’obligation de reprise à domicile
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Des marketplaces appelées à assumer les obligations des vendeurs
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Une obligation de reprise, sans frais, élargie à de nouveaux produits
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Une « décision courageuse », qui risque de faire grimacer les e-commerçants
Commentaires (86)
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Abonnez-vousLe 16/07/2019 à 15h51
Il faudrait rajouter à la liste les carcasses de homard et les bouteilles de grands crus.
Le 16/07/2019 à 15h58
Viens chercher mon caca !
Le 16/07/2019 à 16h08
Normal. On paie suffisamment cher pour cela !
Le 16/07/2019 à 16h13
… que tu m’as vendu il y a 4 ans et qui ne marche déjà plus " />
Le 16/07/2019 à 16h14
j’imagine que du coup les déchetterie ne prendront plus ces magnifique déchets puisque le vendeur doit les recuperer. comme les pneus, huile de vidange (par chez moi) et autre dechet qui doivent suivre un parcours particulier
je prévoit encore plus de dépôts sauvage dans le futur
Le 16/07/2019 à 16h23
« Il faudra s’assurer pendant les débats parlementaires que des sanctions soient bien prévues »
Tout est dit : sans sanction pas d’application.
On aura beau convenir de toutes les meilleures intentions du monde, tant qu’il n’y aura pas le baton (et la carotte), personne n’en fera rien.
Le 16/07/2019 à 16h44
Mouaip’ ; on aura beau dire, tout est simple et basique :
– Sanction et bâton… pour le vilain…
– Carottes… pour le vertueux…
– Simplisme et manichéisme… pour toute politique…
…
Et bienvenue dans le nouveau millénaire !
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Le 17/07/2019 à 07h31
Quand tu as affaire à des structures pilotées uniquement par l’argent, leur mobiles sont simplistes, les manières d’interagir avec aussi… c’est valable depuis plusieurs millénaires " />
Le 17/07/2019 à 07h36
Le 17/07/2019 à 07h40
Le 17/07/2019 à 07h49
Pareil, je suis dubitatif sur cette partie. Les enseignes vont devenir des déchetteries annexes du coup. D’un côté la collectivité aura moins à supporter en terme de collecte, mais ça risque d’amener des comportements abusifs.
Après je vois peut être le mal partout hein !
Quand ils ont annoncé la pesée des ordures ménagères, le syndrome “je jette dans la poubelle du voisin” et celui de la décharge sauvage se sont brusquement développés dans certaines communes.
Le 17/07/2019 à 08h12
Tu peux très bien commander en ligne et aller chercher le produit en magasin.
Le 17/07/2019 à 08h14
…Je ne dois décidément pas vivre dans le même monde que le législateur…
Quand je vois le nombre d’emballages que les gens ici balancent par terre, parler de reprise des mégots de cigarettes …
Tant que les mecs ne seront pas pris au portefeuille ou rémunérés pour mettre leur merde à la poubelle, je ne voit pas comment ça changerait.
Le 17/07/2019 à 08h19
J’avoue que cela surprend.
Mais ton explication rend cela logique (surtout les mégots).
Le 17/07/2019 à 08h21
Si tu te plaçais dans ce cas, pourquoi demander :
Le 17/07/2019 à 08h22
tu PEUX la conserver, comme l’échanger. La loi concerne ici les vendeurs, pas le consommateur.
Dans l’actu j’ai été étonné de lire “cdiscount ou Darty”. Mon ancien lave-ligne avait rendu l’âme (le bloc béton était cassé!!) et lors de la livraison du neuf, le livreur à lui même demandé si je voulais qu’il prenne l’ancien.
Le 17/07/2019 à 08h23
Ce qui m’exaspère, ce n’est pas les mégots jetés par terre (en voiture ou à pied)… mais le fait que ces mégots sont encore actifs et continuent à polluer l’air.
Comme si on mettait la voiture à la casse le moteur encore allumé.
Le 17/07/2019 à 08h24
Le 17/07/2019 à 08h27
Le 17/07/2019 à 08h36
Le 17/07/2019 à 08h37
Ils se sont inspirés de ce vieux jeu vidéo du milieu des années 90 : Si ta télé tombe en panne, alors tu as l’obligation d’en changer dans les plus brefs délais, sinon tu peux être assigné à résidence, avec un flic qui contrôlera que tu regardes la télé. Et si tu fermes les paupières, tu vas en prison.
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Le 17/07/2019 à 08h38
Sur les déchets de type bouteille, je n’ai pas de source écrite. C’est un membre de ma famille, conseiller municipal, qui siège au conseil d’administration du syndicat local de gestion des déchets qui m’a expliqué ceci :
En fait, les bouteilles sont plus faciles à valoriser car faites à partir d’un panel limité de matériaux, et avec des formes relativement standards. Les sociétés de recyclage ont déjà mis en place des équipements pour les trier en fonction du matériau, les nettoyer, avant de revendre la matière plastique aux fabricants.
Avec cette réforme, si gens les utilisent les consignes (ce qui reste à vérifier, elles ont disparu pour une bonne raison), c’est une filière qui sera contournée, les bouteilles étant retournées directement au fabricant.
Le 17/07/2019 à 08h48
Il n’en reste pas moins que facile à trier ou pas, les filières de recyclage ne seront pas rentables tant que le baril de pétrole sera sous les 200$ (à la grosse louche).
Pas pour rien que les mafieux expédient le maximum en afrique et asie du sud est au lieu de vraiment recycler…
Le 17/07/2019 à 14h36
Le 17/07/2019 à 14h42
France : 1% pollution mondiale . Tu pourras réduire à 0,01% y aura tjrs 99% de pollueurs :o
Le 17/07/2019 à 15h47
Le 17/07/2019 à 15h56
Dans tous les cas tu as une facture qui fait preuve d’achat.
Donc le reste c’est de l’arrangement avec le vendeur qui derrière peut noter sur la facture qu’il a procédé à la reprise ultérieurement.
Voire tout simplement éditer une facture valant preuve de reprise sur présentation de la preuve d’achat.
Techniquement, pour un distributeur, ça reste un service avec un mouvement de stock et comptable derrière.
Le 17/07/2019 à 19h14
Le 17/07/2019 à 19h53
Ne pas confondre écolosceptique et climatosceptique.
Après il y a aussi le “Climate change denial” déjà beaucoup plus clair (comme quoi les anglais ne sont pas totalement dans le “déni”, eux !) " />
Le 17/07/2019 à 19h56
sans frais
L’escroquerie du politicien est évidemment dans ces 2 mots : l’individu qui consomme est toujours l’unique payeur final.
Le 18/07/2019 à 07h18
Sceptique tout court, quoi que tu aies mal lu : rien à voir avec le climat spécialement " />
Il n’y a pas de parallèle qui tienne, dans le paragraphe que tu as cité je disais juste qu’il faut probablement séparer les responsables de leurs responsabilités afin que des décisions indépendantes puissent être prises ! Si en plus c’est fait avec assez de transparence et assez d’objectivité, ça peut marcher… Tu sais un peu comme l’histoire du dieselgate, où ce sont les constructeurs eux-mêmes qui … etc. etc. etc.
Et donc on veut nous la refaire avec les “achats sur internet”… mais ce sont en fait nos politiques qui fabriquent des emballages en trop (reste à savoir qu’est-ce qu’ils emballent ainsi)…
Ceci dit merci doc’ de m’avoir prescrit un lavage de cervoïde au kamoulox ; mais je me demande s’il ne faudrait pas un truc un peu – voire beaucoup – plus FORT ?
Le 18/07/2019 à 07h18
écolosceptique => écolo-quoi ?
écologie ? écologiste ? écologien ? écologisme ? écololol ? écolotruffe ? écologis ? écolodîme ?
Pour un peu on voudrait faire passer les écolosceptiques pour des écolos septiques…
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Le 18/07/2019 à 07h18
Sauf quand il y a une promo, à ce moment-là c’est l’individu d’après qui sera le payeur.
Et ils ont fait une grande promo sur le climat, d’où le problème…
" />
Le 18/07/2019 à 07h24
Oui, et c’est bien l’ennui avec des relations diplomatiques au point mort et un danger public à la tête des EU qui par la force des choses nie à peu près toute relation entre ses actes et LE climat, en opposant donc societé & environnement histoire de diviser les classes moyennes. Y compris chez nous.
Le 18/07/2019 à 07h58
Le 18/07/2019 à 09h02
Voir le commentaire sous le tien
Le 18/07/2019 à 09h27
Voir le commentaire au dessus du tien.
A force de brasser du vent à dire “de toute façon…”, rien ne bougera.
Je me fiche des chiffres. A partir de combien de grains obtient-on un tas? ce qui compte c’est de participer au mouvement.
Le 18/07/2019 à 09h30
La mafia est pour moi une question d’offre et de demande… le racket c’est du mauvais business.
Si on se tourne dans la direction que tu pointes, tout est désormais régit par des mafias, leur paradis fiscal étant l’Irlande…
Le 18/07/2019 à 09h30
Je vois pas ce que ça change au problème : si un couple emménage et que chacun avait un grille-pain, une cafetière, une télé, un micro-ondes, un robot de cuisine, un mixeur, une friteuse, un sèche cheveux, un lave-linge, un sèche-linge, un lave-vaisselle, un aspirateur, un ordinateur, une machine à pain, etc. bref tout en double quoi…
Cette nouvelle loi ne sert à rien à cause du “1 acheté = 1repris”, il faut quand même que ce couple ait accès à un circuit de collecte séparé des vendeurs et efficace pour se débarrasser de certains trucs… et pas la peine de me dire qu’il y a la revente d’occasion, en pratique la taille moyenne des logements ne permet pas de tout stocker en attendant de trouver un repreneur, d’où la “transformation” en déchets d’appareils utilisables.
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Le 16/07/2019 à 17h01
Cette reprise « un pour un » prévaudra notamment pour :
Heu… Vous avez laissé Flock troller sur un article ou c’est vraiment dans la loi ça ?
Donc si je me torche avec des lingettes, Amazon sera obligé de venir les récupérer quand j’aurais terminé le paquet et que j’en commande d’autres ?
(Ou alors j’ai loupé un truc : on est 1er Avril dans le calendrier gorafisque ?)
Le 16/07/2019 à 17h16
Le 16/07/2019 à 17h31
Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à cela.
Il existe bien des produits d’hygiène qui sont lavés puis réutilisés comme des sèche main dans les toilettes.
Il existe des couches pour enfants ou adultes lavables et réutilisables. Même chose pour les serviettes hygiéniques pour femmes.
Donc en quoi il serait absurde de ne pas collecter les diverses lingettes (même si ce sont de véritables saloperies bourrées de conneries chimiques dangereuses, détail de l’histoire) pour qu’elles soient proprement recyclées/revalorisées ?
Pareil pour les mégots de clopes.
Tout comme il faut aussi penser à l’aspect d’échange d’un paquet usé. Les paquets de lingettes mal fermées qui finissent pas sécher, autant les recycler plutôt que de les jeter bêtement.
C’est simplement une version plus détaillée du tri sélectif au final.
Le 16/07/2019 à 18h55
Je comprends mieux les commentaires sur l’article parlant dzs caméras de surveillance pour verbaliser ce type de contrevenant. Je pensais que la vente à distance de certains produits était déjà dans la loi….
Le 16/07/2019 à 19h27
J’ai peut-être loupé la partie qui en parle mais j’aurais bien vu la consigne comme en Allemagne dans ce projet, je discutais avec une Berlinoise ce we (à un festival allemand) et elle me disait que chez eux c’est naturel, quand ils achètent des bières ou autres boissons ils paient la consigne (Pfand) en plus et ensuite les ramènent pour la récupérer, donc ils ne jettent pas les emballages dans les poubelles. Des potes habitant près de la frontière belge font pareil.
Elle me demandait pourquoi on n’a pas ça chez nous, je n’ai pas su répondre et ai dit que j’aimerais bien qu’on l’ait " />
Ensuite un homme est passé nous demandant si on avait des canettes vides, elle a expliqué que des personnes vont voir les gens pour leur demander leurs canettes / bouteilles vides et récupérer la consigne pour arrondir les fins de mois, que c’est gagnant/gagnant car les demandeurs se font de l’argent et les donneurs ne jettent pas. (Ouais c’est contradictoire avec ce que j’ai dit au dessus, je suppose que certains jettent et d’autres gardent) J’avais vu un doc sur arte parlant de ça pour les retraités, je ne le trouve plus mais ai trouvé cet article sur les glaneurs de bouteilleshttp://mondeacsoc.blog.lemonde.fr/2014/06/19/la-chasse-aux-bouteilles-vides-une-…
Dans le projet de loi j’ai juste vu ça mais c’est du “il peut” donc rien d’obligatoire si je comprends bien et je n’ai pas compris si ça parle des canettes/bouteilles.
« Art. L. 541-10-8. – Il peut être fait obligation aux producteurs ou à leur éco-organisme de mettre en œuvre sur le territoire des dispositifs de consigne pour réemploi, réutilisation ou recyclage des produits consommés ou utilisés par les ménages, lorsqu’ils sont nécessaires pour atteindre les objectifs de collecte fixés par la loi ou le droit de l’Union européenne.
« Afin d’améliorer les taux de collecte dans les collectivités régies par l’article 73 de la Constitution, des dispositifs supplémentaires de consignes peuvent y être mis en œuvre pour prendre en compte l’éloignement ou l’insularité de ces territoires et la maturité des dispositifs de collecte et de traitement des déchets qui y sont constatés.
« Les distributeurs des produits consignés sont alors tenus de reprendre sans frais les produits de même catégorie contre le versement du montant de la somme consignée correspondante.
« Les conditions d’application du présent article, notamment les produits concernés, les modalités de gestion de la consigne et d’information du consommateur sont précisées par décret en Conseil d’État. »
Le 16/07/2019 à 19h52
Pour les magasins dépassant une certaine surface (aujourd’hui de 400 m²), le texte prévoit même une reprise sans obligation d’achat. N’importe qui pourra ainsi déposer ses produits usagés, qu’il soit client ou non.
Ca c’est interessant.
Mais concretement, ca veut dire que tout le monde va aller déposer ses crasses au supermarché .
Pas sûr que les lobbies de la grande distribition laissent passer ça….
Le 16/07/2019 à 20h30
Le 16/07/2019 à 20h50
“N’importe qui pourra ainsi déposer ses produits usagés”. C’est ce que je fais, dans une poubelle
plus ou moins collective (qui est sur la route nationale à 250m de ma maison) et sans rien trier. Je ne suis pas parisienne, les bacs de tri les plus proches de chez moi sont à 6,8 km.
Le 17/07/2019 à 05h18
Perso je ne comprends toujours pas pourquoi on ne veut pas rétablir la consigne des emballages en France.
Le 17/07/2019 à 05h32
Tu l’as en Alsace la consigne :)
(par exemple supermarché de Oberhausbergen).
Après c’est que pour les bouteilles en verre si je me souviens bien, alors que chez les Allemands c’est bouteilles plastiques aussi.
Le 17/07/2019 à 06h22
Des fillières de collecte et de recyclage ont été créées pour gérer ces déchets, qui sont simples à traiter par rapport à d’autres emballages.
La consigne qui a été votée récemment impose la collecte par les fabricants des bouteilles, donc les sociétés de gestion des centres de recyclage et les collectivités sont forcément contre : c’est une source d’argent facile qui disparait.
Le 17/07/2019 à 06h35
Le 17/07/2019 à 07h17
Ok donc ma TV tombe en panne, je veux attendre trois mois (soldes par exemple, ou avoir le budget) avant d’en racheter une : il faut que je conserve la TV chez moi, pour la donner au livreur ? Je ne peux pas gérer moi-même son recyclage ? Et le vendeur de la nouvelle me fera indirectement payer ce recyclage, même s’il ne fait rien ? (je doute que la part de la collecte soit explicitement annoncé dans le prix total)
Et ça se passe comment si j’achète ma TV en magasin et que je repars avec ? Je dois ramener l’ancienne, et donc être sûr de faire un achat ce jour-là ? Ou bien le vendeur vient la chercher plus tard ?
Le 17/07/2019 à 07h23
La net économie n’en aurait rien à foutre de l’environnement?
Quelle déception, moi qui croyais en eux pour un monde meilleur et connecté " />
Le 17/07/2019 à 07h26
Le 17/07/2019 à 07h27
Le 17/07/2019 à 08h55
Le 17/07/2019 à 09h02
Attention, je ne dis pas que c’est rentable, mais en soit c’est le cas de la plupart des infrastructures publiques qui n’ont pas pour objectif de l’être.
On a imposé la collecte des bouteilles, les communes se sont adaptées, et maintenant on leur dit qu’en fait on va confier la collecte au privé, alors les communes vont rester avec des installations qui ne serviront plus à rien.
La collecte des recyclables ne sera pas plus rentable pour le privé, et ils ne travaillent pas à perte, contrairement au public. Des futurs convois de déchets à destination de l’Asie ou de l’Afrique à prévoir ?
Le 17/07/2019 à 09h07
Principe d’égalité qui me semble parfaitement normal, sous réserve effectivement que cela repose sur une obligation également sanctionnée sur tous les acteurs (physiques et/ou marketplace), et non un énième effet d’annonce sur le sujet.
Le 17/07/2019 à 09h34
Le 17/07/2019 à 09h48
Le 17/07/2019 à 09h53
Parce que pour avoir une reprise, il faut en acheter un neuf.
Et tu n’as pas toujours besoin d’un neuf.
D’autre part, si tu achète pour la première fois un frigo, tu n’en rends pas un lors de la livraison (mais tu vas payer pour, c’est inclus dans le prix puisqu’il y a obligation de reprise “gratuite”).
Et a ton décès, il est probable ce frigo passe a la trappe, et tu (enfin tes héritiers) devront payer pour s’en débarrasser.
C’est un exemple extrême. Mais ça marche pour plein d’autre choses.
Le 17/07/2019 à 10h15
On peut donc acheter légalement des cigarettes en ligne? Je l’ignorais.
Le 17/07/2019 à 11h58
Le 17/07/2019 à 11h59
Le 17/07/2019 à 12h04
Comme on enparle, Boulet recycle ses vieilles BD
Le 17/07/2019 à 12h07
Le 17/07/2019 à 13h24
dans l’article que j’ai mis en lien c’est dit que certains font ça pour les sous, d’autres pour rompre l’isolement et faire comme s’ils travaillaient.
Voilà des extraits ici d’un article de 2018 :
Der 68-jährige Rentner (…) Rente von 780 Euro (…) Dieses Einkommen
ist recht wenig, also verwendet der Mann einige Zeit auf das Sammeln von
Pfandflaschen: „Das ist immer ein kleines Taschengeld für mich.“
forum de 2017 :
(…)sehr wohl auch andere Altersklassen
mittlerweile sammeln, bei uns nicht. Will sagen, ich komme z.B nicht aus
Berlin(…), jetzt müssen die armen Renter sammeln. (…) Aber auch in München sehe ich nur Rentner
(…)
(autre personne) ich sehe übrigens auch 40jährige sammeln oder 20jährige Immigranten
l’article d’un blog du Monde que j’ai mis en lien au dessus, 2014 :
Andréas Müller a 48 ans. Il est père de famille et employé de la
Deutsche Bahn, (…) où il gagne
modestement sa vie (10 euros brut de l’heure). Chaque soir, il consacre
entre deux et trois heures au ramassage de ces contenants vides, pour
une recette moyenne de 1 à 2,50 euros.
(…)
Pour le sociologue lyonnais Sebastian Jan Moser, auteur d’une thèse récente sur les collecteurs de consignes (…) cette nouvelle forme de cueillette
concerne divers profils : sans-abris, retraités, immigrés mais aussi
employés de l’administration, ouvriers ou encore éboueurs.
(…)
Collecteurs et consommateurs allemands peuvent désormais entrer en contact via le site www.pfandgeben.de, (…) A ce jour, l’annuaire compte plus
de 1 500 collecteurs inscrits à travers l’Allemagne.
article de 2013 :
Face à l’augmentation du niveau de pauvreté chez les seniors allemands,
la coalition conservatrice CDU/CSU souhaite revoir à la hausse la valeur
des consignes de bouteilles Pfandflaschen.
Le 17/07/2019 à 13h27
Le 17/07/2019 à 13h46
La patience, pour un politique, n’est qu’un chiffon rouge à agiter quand cela sert leur intérêt lors d’un débat.
Rien ne pouvant être fait sans volonté politique, on est foutus. On est d’ailleurs foutus depuis ma jeunesse (génération 80), car c’était là que l’action aurait du être démarrée.
De nos jours que la situation ne soit pas pire est en soi pour moi une surprise.
Le 17/07/2019 à 13h48
pareil qu’à ton contradicteur: pour qu’une entreprise se bouge, il faut une volonté.
Qui va pousser les entreprises à perdre une portion de leur budget si ce n’est la loi? et qui fait la loi?
Le 17/07/2019 à 13h55
Keskidi? quels malfieux???
pour ce que dit @Dedrak ça me parait logique: on leur donne la matière première, les machines sont déjà en route, et ils vendent le produit final.
Tout benef.
Le 18/07/2019 à 09h37
Le 18/07/2019 à 09h48
Le 18/07/2019 à 09h48
Le 18/07/2019 à 09h57
Le 18/07/2019 à 09h58
[quote:6129262" />repanocytose]C’est une blague ?
T’emmenages pas a 2 du jour au lendemain : t’as LARGEMENT le temps de revendre. Ou au pire, de donner./quote]
On fait comment pour te quoter sans que ça bugge ? " />
Le 18/07/2019 à 10h15
Le 18/07/2019 à 10h29
Merci pour l’article ! C’est très intéressant " />
Le 18/07/2019 à 12h39
Et les capsules Dolce Gusto (entre autres), on en parle ? Le programme Terracycle est une vaste blague (un point de collecte par 1M d’habitant et personne qui s’en sert vu que c’est souvent très loin/horaires d’ouverture restreints), cf Google
La grande distribution doit récupérer les piles, elle devrait aussi récupérer les capsules à mon avis.
Le 18/07/2019 à 14h14
Le 19/07/2019 à 08h53
Je vais devoir jeter mon (très) vieux PC portable.
Pourquoi? parce qu’à l’achat d’un neuf, on ne nous propose pas la reprise.
Du coup, ce déchet sera hors des circuits de recyclage (au moins la fonte dans l’acide pour qu’ils choppent l’or), là ça va finir en déchetterie.
Donc moi je vois ce que ça va changer.
Le 19/07/2019 à 12h37
Mais n’importe quoi oui, si tu fais “fondre” le pc dans l’acide comme tu racontes, tu vas polluer bien plus que si tu le stockes… mieux vaut que tu le gardes encore bien 30 ans, ça deviendra collector et tu seras riche (nan, j’décone pour la richesse, tout le monde va faire pareil en fait et ça vaudra rien).
Les services publics de collecte de déchets ont certaines obligations de transparence que n’auront jamais les services privés, même si la loi semble superficiellement leur imposer les mêmes obligations en terme de logistique. C’est cela l’objet de cette loi, et non rendre ta vie personnelle plus confortable contrairement à ce que tu veux croire. (cf. secret des affaires, il y a eu des niouzes à ce propos ici même)
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Le 19/07/2019 à 14h15
Je raconte simplement ce qui est actuellement fait de nos vieux PCs.
les écrans mis à recycler restent non recyclés, mais les composants les intéressent pour l’or contenu, et la méthode facile de récupération.
Et je ne parlais pas de garder les vieilles machines, mais les foutre à la décharge: ça c’est mauvais.
Le 19/07/2019 à 14h16
Tout non, mais dans un monde dérégulé et décolonisé où l’étalon or a perdu son rôle de régulation monétaire ces organisations prospèrent comme jamais oui.
Le 19/07/2019 à 16h43
S’il n’y avait que les vieux PC à gérer… mais c’est pas un mauvais exemple comme c’est compliqué à retraiter/recycler.
Le hic avec la récupération par les vendeurs, c’est que c’est encore plus complexe à contrôler : au lieu d’une seule filière, on risque d’en voir fleurir plusieurs, avec tous les risques supplémentaires pour l’environnement que peux créer la concurrence entre ces filières.
Et les gens, comme toi, diront qu’ils sont très content puisque c’est le livreur qui leur a repris leur vieux machin… bah oui, mais après ce sera zéro vigilance quand à ce qui est fait avec le “machin” en question…
ça me fait indirectement penser à toutes ces voitures qui sont hors d’âge selon les critères européens, mais qui sont envoyées dans d’autres pays où elles continueront à rouler : du point de vue de la réduction de la pollution, c’est zéro pointé, mais la plupart des gens ne s’en préoccupent pas car ils sont bien content qu’on leur reprenne leur précédent véhicule.
Tout ça à cause des billets verts 💲 au final !
Le 19/07/2019 à 16h54
C’est surtout que la majorité des vendeurs ne vivent pas de monde réel et ont rarement à disposition l’ensemble du matériel pour classer correctement les véhicules selon leur degré de pollution… la mairie de Paris fait donc des conneries sur la base de cette même ignorance !
Autrement dit, comme souvent, dire quelque chose (établir un barème) produit l’effet inverse au but recherché. Et maintenant que la technocratie est has been, on va en créer une autre avec facebook ! " />