Le Sénat adopte une batterie de mesures pour lutter contre l’obsolescence programmée
Bientôt dans les poubelles de l'Assemblée
Le 03 octobre 2019 à 13h30
11 min
Droit
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Initiation des collégiens à la réparation, introduction d’un « indice de durabilité » des produits, mises à jour obligatoires pendant dix ans pour les smartphones et tablettes, etc. Le Sénat a adopté de nombreuses mesures contre l’obsolescence programmée, la semaine dernière, dans le cadre du projet de loi « anti-gaspillage ». Explications.
« Avancées majeures », « dispositions essentielles », « petite révolution »... Les associations de protection de l’environnement, à commencer par Zero Waste France et Halte à l’obsolescence programmée, ont assez largement salué le texte adopté par les sénateurs, vendredi 27 septembre, après deux semaines de débats.
Et pour cause : les élus de la Haute assemblée ont voté, bien souvent contre l’avis du gouvernement, une batterie d’amendements destinés à allonger de la durée de vie des produits, notamment électroniques (téléphones, ordinateurs, électroménager, etc.).
En plus de l’indice de réparabilité, un indice de durabilité (à horizon 2024)
Suivant les préconisations de différentes associations, parmi lesquelles l’UFC-Que Choisir, les sénateurs ont souhaité qu’un « indice de durabilité » voit le jour – aux côtés de l’indice de réparabilité d’ores et déjà prévu par le projet de loi (voir notre article).
Dans la même logique, les fabricants « d’équipements électriques et électroniques » devront transmettre leur indice de durabilité « ainsi que les paramètres ayant permis de l’établir » aux vendeurs, bien entendu « sans frais ». À charge ensuite aux magasins d’afficher cette note de manière visible, y compris en cas de vente en ligne. Exactement comme pour l’étiquette énergie des produits de type frigos ou machines à laver.
Il appartiendra toutefois au gouvernement de définir, par le biais d’un décret, quels seront les critères permettant de définir ce fameux indice... Taux de retour auprès du service après-vente ? Délai moyen entre deux pannes ?
La secrétaire d’État en charge de la Transition écologique, Brune Poirson, a clairement laissé entendre que l’opération risquait de virer au casse-tête : « La durabilité d’un produit dépend notamment des conditions d’usage, qui sont très variables et surtout difficiles à objectiver », a-t-elle fait valoir, lors des débats en séance publique. Le gouvernement a ainsi tenté de s’opposer à cette réforme, invitant les sénateurs à se « concentrer sur la réparabilité des produits, parce qu’elle est objectivable et parce que cela permet a minima d’obtenir une forme de consensus entre les différentes parties prenantes ». En vain.
Si la mesure était maintenue par les députés, l’exécutif aurait néanmoins du temps pour préparer le terrain : en l’état, l’indice ne sera obligatoire qu’au 1er janvier 2024.
L’entrée en vigueur de l’indice de réparabilité a quant à elle été repoussée d’un an, soit au 1er janvier 2022.
Une information détaillée sur les pièces détachées des produits électroniques
En matière de réparabilité, la loi impose d’ores et déjà aux professionnels d’indiquer aux consommateurs la durée de disponibilité des pièces détachées de leurs produits. Le projet de loi « anti-gaspillage » prévoyait que celles-ci soient à l’avenir fournies dans un délai maximum de vingt jours, contre deux mois aujourd’hui.
Les sénateurs ont toutefois ramené ce délai à trente jours, afin de le faire coïncider avec le délai imparti aux distributeurs pour réparer un produit dans le cadre de la garantie légale de conformité.
Autre nouveauté : pour les équipements électriques et électroniques, les clients devront disposer d’informations détaillées. En clair, le consommateur pourra connaître la durée de disponibilité de chaque pièce détachée (batterie, écran, clavier, etc.).
Initiation des collégiens à la réparation
Les élus de la Haute assemblée ont ensuite adopté plusieurs amendements prévoyant une sensibilisation obligatoire des élèves à « la réduction des déchets, au réemploi et au recyclage des produits et matériaux, ainsi qu’au geste de tri ». Cette sensibilisation s’effectuera dans le cadre de leur formation (déjà vaste) à « l'utilisation responsable des outils et des ressources numériques ».
Le texte précise au passage que les collégiens devront être initiés « aux techniques de réparation, de mécanique et d’entretien des produits ». Une façon, selon les parlementaires à l’origine de cette proposition, de « donner à chacun les moyens et compétences nécessaires pour s’émanciper de l’obsolescence programmée ».
Le gouvernement a (vainement) tenté de s’opposer à ces dispositions, jugées « trop détaillé[es] et spécifique[s] pour figurer dans la loi », dixit Brune Poirson.
« Droit à la réparation »
Autre mesure-clé : l’interdiction de « toute technique, y compris logicielle, par laquelle un metteur sur le marché vise à rendre impossible la réparation ou le reconditionnement d’un appareil hors de ses circuits agréés ».
« Nous le savons, c’est devenu un sport international : certains fabricants mettent en œuvre des procédés qui rendent les biens qu’ils produisent absolument irréparables », a expliqué l’écologiste Joël Labbé, lors des débats. « Par exemple, les smartphones, ordinateurs ou tablettes numériques sont parfois conçus avec des composants collés ou soudés, ce qui empêche toute réparation, même par des professionnels. »
Les sénateurs ont ainsi voulu introduire une sorte de « droit à la réparation », destiné autant à protéger l’environnement qu’à doper les filières liées à l’économie circulaire.
Fait rare, cette réforme a été votée contre l’avis du gouvernement comme de la rapporteure, Marta de Cidrac. « L’infraction d’obsolescence programmée recouvre potentiellement ces pratiques, sans qu’il paraisse nécessaire d’insérer une disposition spécifique à ce sujet » a notamment objecté l’élue LR, les yeux rivés sur le délit d’obsolescence programmée en vigueur depuis 2015.
Brune Poirson a embrayé, ajoutant qu’il n’était « pas aisé de démontrer qu’une technique, surtout une technique logicielle, vise spécifiquement à empêcher la réparation hors des circuits agréés ». « Il est très difficile de prouver de façon irréfutable qu’un fabricant a intentionnellement rendu son produit irréparable », a prévenu la secrétaire d’État, avant d’être accusée par le communiste Pierre Ouzoulias de « protége[r] les intérêts de Microsoft ».
Téléphone, tablettes : obligation de proposer des mises à jour pendant 10 ans
Dans un registre proche, la Haute assemblée a adopté un amendement visant à lutter contre l’obsolescence logicielle des téléphones et tablettes. « Nous vous proposons un système intéressant qui renverse la charge de la preuve, a expliqué le sénateur Ouzoulias : il s’agit d’imposer aux constructeurs de logiciels la permanence pendant dix ans du système d’exploitation, de manière à assurer une durée de vie plus longue aux téléphones portables. »
Concrètement, les « fabricants de téléphones mobiles et de tablettes tactiles » (et donc pas d’ordinateurs, notamment) seront « tenus de proposer à leurs clients des mises à jour correctives du système d’exploitation utilisé par leurs appareils compatibles avec tous les modèles de leur gamme jusqu’à dix ans après leur mise sur le marché ».
Les constructeurs devront fournir « autant de mises à jour correctives que nécessaire », précise le texte, pour que chacun de leurs modèles puisse bénéficier de mises à jour « adaptées à sa puissance et à ses capacités de stockage tout en conférant à l’appareil des capacités et une performance suffisante, notamment en matière de sécurité ».
En cas de manquement, les fabricants s’exposeront à des peines pouvant atteindre deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Une nouvelle fois, le gouvernement a essayé de faire barrage à cette réforme, jugée trop « drastique » par Brune Poirson. « Un tel dispositif imposerait aux constructeurs des solutions techniques de compatibilité dans le temps entre systèmes d’exploitation », a-t-elle mis en garde. Sans succès.
« Il est particulièrement insupportable qu’un appareil parfaitement fonctionnel soit rendu inutilisable par une simple mise à jour logicielle », a notamment rétorqué le communiste Guillaume Gontard. « Les pratiques des constructeurs de téléphones en la matière sont tout à fait déloyales et honteuses : elles ont d’ailleurs valu à Apple et à Samsung, en Italie, des amendes de 10 millions et 5 millions d’euros respectivement ; en France, une enquête est en cours. Nous avons ici l’occasion d’agir ! »
Outre ces dispositions, les sénateurs ont souhaité que le gouvernement leur remette, dans un délai d’un an, un rapport sur « la durée de vie des appareils numériques, l’obsolescence logicielle et ses impacts et les options pour allonger la durée de vie des équipements concernés ».
Des compteurs d’usage, notamment pour les ordinateurs et smartphones
Suivant une nouvelle fois les préconisations de certaines ONG, les élus de la Haute assemblée ont imposé l’installation, sur les appareils électroniques et le gros électroménager, de « compteurs d’usage ». À compter du 1er janvier 2022, tout produit de type lave-linge, ordinateur, téléphone... devra disposer d’un « dispositif visible au consommateur qui enregistre de façon cumulative l’usage du produit en nombre d’unités ».
Concrètement, le nombre de recharges de la batterie pourrait être indiqué sur les ordinateurs portables, ou le nombre de cycles effectués par une machine à laver.
« De tels compteurs d’usage sont déjà en place sur un certain nombre de biens, mais ils ne sont pas visibles par le consommateur », a fait valoir l’écologiste Joël Labbé. Selon lui, chaque client pourra ainsi avoir « accès à une information lui permettant de mieux gérer l’entretien de son bien, et ainsi d’en prolonger la durée de vie. Ce dispositif permettra aussi de renforcer la confiance des acheteurs sur le marché des biens d’occasion. »
« À ce stade, imposer la mise en place d’un compteur d’usage me semblerait un peu prématuré », a néanmoins objecté Brune Poirson. « Si l’on veut bien faire les choses, il faut procéder par étapes », a martelé la secrétaire d’État, invitant une nouvelle fois à se concentrer sur l’indice de réparabilité des produits.
Les invendus devront être donnés ou, au pire, recyclés, sous peine de sanctions
Concernant l’interdiction de destruction des invendus, les sénateurs ont sensiblement modifié la copie du gouvernement. Les producteurs et distributeurs seront tenus de « réemployer », de « réutiliser » ou de « recycler » leurs produits non alimentaires neufs, mais en privilégiant le don (notamment aux associations). Le recyclage, qui reste une forme de destruction, ne sera ainsi possible qu’en dernier recours.
Des sanctions ont par ailleurs été introduites, puisqu’en cas de manquement, les entreprises contrevenantes s’exposeront à des amendes administratives pouvant atteindre 15 000 euros.
Pas d'augmentation des durées légales de garantie
Si les sénateurs ont refusé d’allonger la durée des garanties légales, ils ont en revanche adopté un amendement obligeant les vendeurs à indiquer, sur les factures à destination de leurs clients, que l’achat d’un produit « s’accompagne d’une garantie légale de conformité ».
La durée de cette fameuse garantie, en principe de deux ans, n’aura cependant pas à être précisée...
Les élus du Palais du Luxembourg espèrent malgré tout faire de la publicité à cette protection obligatoire (et gratuite). Certains consommateurs en ignorent parfois l’existence, et optent ainsi pour des garanties commerciales à l’intérêt limité.
Interdiction de certaines publicités
Enfin, le Sénat a interdit « toute publicité ou action de communication commerciale incitant à dégrader des produits en état normal de fonctionnement et à empêcher leur réemploi ou réutilisation ». Objectif : s’attaquer à l’aspect marketing de l’obsolescence programmée.
D’ailleurs, les spots visant à « promouvoir la mise au rebut de produits » devront quant à eux « contenir une information incitant à la réutilisation ou au recyclage ».
Toute la question sera maintenant de savoir ce qu’il restera de ces dispositions après l’examen du projet de loi « anti-gaspillage » par les députés, prévu pour le mois de décembre... Le gouvernement s’est en effet opposé à la plupart de ces réformes.
« Les attentes sont désormais très fortes envers les députés, en particulier de la majorité gouvernementale, pour ne pas détricoter ces avancées mais au contraire les renforcer dans l’intérêt des citoyens et de l’environnement » a fait savoir Laetitia Vasseur, de l’association Halte à l’obsolescence programmée.
Le Sénat adopte une batterie de mesures pour lutter contre l’obsolescence programmée
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En plus de l’indice de réparabilité, un indice de durabilité (à horizon 2024)
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Une information détaillée sur les pièces détachées des produits électroniques
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Initiation des collégiens à la réparation
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« Droit à la réparation »
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Téléphone, tablettes : obligation de proposer des mises à jour pendant 10 ans
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Des compteurs d’usage, notamment pour les ordinateurs et smartphones
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Les invendus devront être donnés ou, au pire, recyclés, sous peine de sanctions
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Pas d'augmentation des durées légales de garantie
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Interdiction de certaines publicités
Commentaires (74)
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Abonnez-vousLe 03/10/2019 à 13h53
Il y a du bon dans tout cela ! Du très bon même.
Mais comme dit dans la conclusion “Toute la question sera maintenant de savoir ce qu’il restera de ces dispositions après l’examen du projet de loi « anti-gaspillage » par les députés”. Et vu les oppositions du gouvernement, qui plus est de la première concerné alias Brune Poirson, j’ai bien peur qu’il n’en reste pas grand chose…
Mais ils trouveront tout de même ensuite à se vanter de prendre l’écologie à bras le corps quand, en même temps, ils auront mis de côté tout un tas de mesures ambitieuses et pertinentes.
Le 03/10/2019 à 14h04
Le sénat peut bien voter ce qu’il veut, des dispositions similaires ont déjà été rejetées par l’assemblée nationale sous la majorité actuelle. Je ne vois pas pourquoi elles seraient soudainement acceptées cette fois ci, avec la même majorité parlementaire.
Le 03/10/2019 à 14h16
Il manque une disposition confirmant explicitement que l’on a le droit de jailbreaker / rooter / débloquer le bootloader de son smartphone et y installer un autre OS sans que cela fasse tomber d’aucune sorte la garantie matérielle ni que cela permette au fabricant de refuser la prise en charge…
Le 03/10/2019 à 14h17
« De tels compteurs d’usage sont déjà en place sur un certain nombre de biens, mais ils ne sont pas visibles par le consommateur »
“ les entreprises contrevenantes s’exposeront à des amendes administratives pouvant atteindre 15 000 euros”
Tremble, Amazon!
Le 03/10/2019 à 14h17
Tout à fait d’accord.
Beaucoup de bonnes idées, mais avec une majorité qui freine des 4 fers, ça va être compliqué :/
Leurs arguments sont assez ridicules au passage :
« donner à chacun les moyens et compétences nécessaires pour s’émanciper de l’obsolescence programmée ».
« l’utilisation responsable des outils et des ressources numériques ».
Les collégiens devront être initiés « aux techniques de réparation, de mécanique et d’entretien des produits »
Le gouvernement a (vainement) tenté de s’opposer à ces dispositions, jugées « trop détaillé[es] et spécifique[s] pour figurer dans la loi », dixit Brune Poirson.
> Trop détaillé, vraiment ? Ça me semble être l’exact opposé …
Le 03/10/2019 à 14h22
Tellement de mesures pour une chimère… A part faire monter artificiellement les prix et notamment les prix du bas de gamme, ça ne va avoir aucun autre impact.
Concernant l’interdiction de destruction des invendus, les sénateurs ont sensiblement modifié la copie du gouvernement. Les producteurs et distributeurs seront tenus de « réemployer », de « réutiliser » ou de « recycler » leurs produits non alimentaires neufs, mais en privilégiant le don (notamment aux associations). Le recyclage, qui reste une forme de destruction, ne sera ainsi possible qu’en dernier recours.
Des sanctions ont par ailleurs été introduites, puisqu’en cas de manquement, les entreprises contrevenantes s’exposeront à des amendes administratives pouvant atteindre 15 000 euros.
Et ça c’est le truc le plus débile possible… Déjà j’ose imaginer qu’ils ont prévu de défiscaliser ces dons en nature sinon on marcherait sur la tête.
Ensuite, quand “les associations” (lesquelles ?) vont se retrouver submergées de gadgets chinois pourris en plastiques type jouets macdo ou merdouilles de fete foraine, qu’est ce qu’ils vont en foutre ???
Est-ce vraiment à eux d’aller foutre cette merde à la benne plutôt que les distributeurs ?
Et si les distributeurs n’ont pas réussi à les vendre, peut-on vraiment imaginer qu’une association aurait plus de capacité logistique et humaine pour le faire par elle même ?
C’est complétement absurde.
Le 03/10/2019 à 14h24
Le 03/10/2019 à 14h29
Globalement : on commence à aller quelque part.
Mais j’ai des interrogations concrètes.
Je me demande particulièrement sur le point des invendus comment l’État va se donner les moyens de vérifier ce qui est fait.
Les stocks détruits des vendeurs Marketplace d’Amazon ont fait parler d’eux (ils préféraient voir leur produits détruits que les récupérer car économiquement ça leur coute plus cher).
De la même manière, je ne sais pas comment on peut faire pour forcer des comportements quand “économiquement”, c’est plus “logique” de détruire ou racheter du neuf. Exemple typique en entreprise où on change des machines qui pourraient tourner encore en changeant un HDD par un SSD par exemple, parce que la main d’œuvre coûtera plus cher qu’un achat de neuf - donc une pollution - ou le risque d’une panne (qui demandera de la main d’œuvre).
Les “acteurs économiques” respectent des logiques économiques, pour le meilleur ou pour le pire. Interdire et menacer d’amende est moins efficace que de rendre un comportement illogique économiquement (ça veut dire souvent taxer des produits / usages pour en libérer d’autres, ce qui est pas évident dans le contexte de mondialisation).
Quand l’ADEME publie un rapporthttps://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/acv-biens-equipements-… indiquant que la grande majorité des coûts écologiques sont dû à la construction des matériels (extraction, transformation, transport, avant la consommation), qu’on est encore dans une logique de prime à la casse et que (me semble t-il) la mode des SUV par exemple arrive après des assauts répétés pendant plusieurs années de publicités (TV, ciné, magasines etc)https://lesjours.fr/obsessions/suv/ep1-domination/ , la tâche semble bien lourde.
Le 03/10/2019 à 14h32
Tiens, j’en rajoute une couche sur les associations : qui va assurer le support des merdes qu’ils recevront en “dons” ?
Parce que je me dis qu’un pelot qui acchete à un assoc’ un truc “donné”, je vois pas en quoi il aurait moins de droits en tant que client sur la garantie légale par exemple…
Et pour les trucs électroniques, qui va assurer la maintenance des OS et des firmwares pendant 10ans ? Je demande car c’est pas toujours le fabricant qui le fait… parfois, cette problématique est géree par un grossiste ou même le distributeur.
Le 03/10/2019 à 14h33
Pauvres élèves, ils doivent déjà se taper la techno, la vie de classe, la musique, les arts plastiques, voilà qu’en plus des délégués de classe déjà inutiles on leur colle en plus des éco-délégués de classe inutiles au carré, la nouvelle idée àlakon® est… roulement de tambours… des cours de brocante ! (nous on fait les encombrants en famille, c’est bien plus pédagogique).
Le 03/10/2019 à 15h09
Je suis dubitatif sur l’obligation de mettre à jour les téléphones pendant 10 ans.
D’un côté j’aimerais bien qu’on arrive à un marché comme celui du PC actuel on on installe a peu près l’OS de son choix sur le matériel de son choix.
D’un autre, ça semble totalement inapplicable
Comment juge-t-on qu’on a fournit les mises à jour adéquate? Si je publie des MAJ qui ne font qu’incrémenter le n° de version, st-ce que je respecte la règle?
Pour revenir sur les trolls de l’iphone, est-ce que le fait de garder l’iphone 4 à l’écart de Siri aurait été considéré comme une violation de cette règle?
Est-ce que la mise à jour du (6?) qui a soit-disant ralentit le téléphone serait considéré comme une violation de cette règle? Si oui, comment définit-t-on le ralentissement à partir duquel la règle est violée?
D’ailleurs, n’y a-t-il pas un risque qu’il soit pour beaucoup de constructeurs moins rentable de maintenir les smartphones 8 ans de plus que de laisser tomber le marché français?
Le 03/10/2019 à 15h09
Toute la question sera maintenant de savoir ce qu’il restera de ces
dispositions après l’examen du projet de loi « anti-gaspillage » par les
députés, prévu pour le mois de décembre… Le gouvernement s’est en
effet opposé à la plupart de ces réformes.
J’ai sauté directement à ce passage. L’obsolecence programme cça permet de “soutenir la croissance”, le reste n’intéresse pas ce gouvernement, donc toutes ces propositions ne resteront pas dans la loi.
Le 03/10/2019 à 15h17
Pas d’augmentation des durées légales de garantie
Dommage que la mesure la plus pertinente et la plus efficace soit la seule qui ait été rejetée…
Rien que de passer de 2 à 4 ans la durée légale de conformité aurait permis d’évacuer tous les produits bas de gamme “jetables” et aurait imposé un vrai changement de comportement de la part des industriels.
Heureusement que l’écologie n’est pas une “grande cause nationale” et que la lutte contre le gaspillage n’est pas nécessaire pour notre pays…
… HO WAIT!!! " />
Le 03/10/2019 à 15h23
Le 05/10/2019 à 07h51
Pareil, je suis passé au laser il y a plus de dix ans (une première N&B qui a encore le toner d’origine, et depuis 3 ans une couleur multifonction, toujours avec les toners d’origine) et c’est un achat hautement rentabilisé par rapport à la jet d’encre qui a ses cartouches séchées tous les 2 mois pour 100€ de remplacement cumulé. Et qui crame 10% à chaque cycle de nettoyage.
J’essaye de convaincre mon entourage à chaque fois. Les jets d’encres et imprimantes photo n’ont aucun intérêt pour le grand public, personne n’en imprime assez pour rentabiliser le coût du matos et des consos. Aller faire imprimer ses photos chez un pro ou sur les bornes disponibles en supermarché est plus rentable.
Le 05/10/2019 à 08h31
Le 05/10/2019 à 10h56
Le 05/10/2019 à 11h08
J’ai l’impression que tu voudrais me contredire, mais qu’au lieu d’argumenter tu fais semblant de ne pas comprendre et me réponds par des anecdotes qui n’invalident en rien ce que je raconte. On va donc en rester là.
Je vais perdre encore quelques minutes pour t’expliquer que j”écris” << “normal” >> avec des guillemets c’est pour marquer que cette affirmation se place “dans l’esprit du consommateur”, comme indiqué dans mon commentaire.
De plus, si le consommateur trouverait “normal” qu’une machine bas de gamme lâche au bout de 5 ans, il ne trouverait pas forcément “anormal” qu’elle dure plus longtemps.
Bon WE " />
Le 05/10/2019 à 11h38
Le 05/10/2019 à 11h52
Le 05/10/2019 à 12h00
Le 05/10/2019 à 12h16
Le 05/10/2019 à 12h42
Le 06/10/2019 à 08h51
il fût un temps où chacun avait SON imprimante chez soit (c’était ‘in’), mais les gens
se sont, très vite, rendus compte que ça revenait très cher (toner), et à - d’imprimer (minimum 3 pages/jour)
c’est + rentable de mettre ça sur une clef ‘USB’ et de le faire-imprimer ! " />
Le 06/10/2019 à 17h13
C’est surtout la jet d’encre qui revient horriblement cher, le laser moins.
Après dans les faits, de nos jours, beaucoup vont imprimer leur courrier ou photocopier leurs documents au bureau quand ils le peuvent.
Le 07/10/2019 à 14h59
pas d’accord.
en temps que possesseur de cet appareil, tu es libre d’en faire ce que tu veux.(certains constructeurs fournissent même les outils pour retirer /désactiver les protections root)
mais toute modification apportée à cet appareil ne peut être que de ta seule responsabilité. donc si l’appareil devient inutilisable, instable ou non sécurisé, tu ne peu pas engager la responsabilité du constructeur.
et le constructeur ne peu assurer une garantie sur un produit dont il ne maitrise pas le fonctionnement.
seule exception serait dans le cas d’une panne connue et reconnue par le constructeur, qui doit s’engager a fixer cette panne. mais là encore, seulement si la/les modifications ne viennent pas à l’encontre du fonctionnement normal de l’appareil.
Le 03/10/2019 à 15h31
Les mêmes qui râlent pour l’élargissement de mesures contre le pseudo concept d’obsolescence programmée vont couiner plus tard que les prix augmentent sans se rendre compte qu’ils en sont les principaux responsables.
Le capitalisme fonctionne quand il devient moins cher de remplacer un produit standard par un autre plutôt que faire travailler un humain pour le réparer. C’est pour cela que cette ineptie est une totale hérésie intellectuelle et économique ; d’ailleurs depuis que la 1ère loi a été pondue, il y a eu 0 décision de justice sur le sujet, c’est dire l’étendue du faux problème.
Le 03/10/2019 à 15h34
les MAJ de sécu, ok.
pour le reste, le texte parle spécifiquement de “mises à jour correctives”, pas évolutives.
là on parle uniquement de corrections de bugs, pas d’installer une nouvelle fonctionnalité (comme Siri pour reprendre ton exemple) sur un terminal qui en était dépourvu.
Donc à la limite, pourquoi pas. on peut raisonnablement penser que de toute manière, vu le volume d’utilisateurs de ces OS, la majorité des bugs sont identifiés et corrigés dans les 1eres années de déploiement d’une nouvelle évolution, donc plus le temps passe, moins il y a de bugs, et aussi moins d’utilisateurs, donc moins de détections de bugs, etc…
par contre l’effet notable c’est que les constructeurs vont prendre ces coûts de support en compte dans le prix de vente. on risque donc d’avoir des terminaux plus chers.
Le 03/10/2019 à 15h58
Le 03/10/2019 à 16h02
Le 03/10/2019 à 16h46
Le 03/10/2019 à 16h50
Le 03/10/2019 à 17h14
Le 03/10/2019 à 17h29
C’est certain, il faut voir comment c’est géré.
Dans le cas de cette asso, il me semble bien que les dossiers sont largement triés également (par les mairies, les assistances sociales…). Après je n’en fais pas parti, je ne suis pas plus au fait que ça, ma génitrice y est bénévole elle : elle y côtoie la détresse chaque vendredi.
Bouarf.
Le 03/10/2019 à 17h35
Le 03/10/2019 à 17h51
Le 03/10/2019 à 18h30
Le 04/10/2019 à 01h33
Il y a du bon et de l’infaisable là-dedans.
Le 04/10/2019 à 06h51
Le 04/10/2019 à 07h11
Une machine à laver basique c’est une caisse en métal, un tambour, une courroie, une pompe, une résistance chauffante et un programmateur de cycles. 9 fois sur 10 les gens balancent leur machine parce que la pompe s’est bloquée ou parce que la résistance à lâché, ou que la courroie s’est usée. Mais les darty/confo/autres vendeurs disent “ah mais madame à 200€ vous avez une machine neuve, et ça vous coûtera 150€ de réparer ” alors que la pompe de rechange c’est peut être 30€ et la résistance 15€. Le problème c’est donc pas le prix de vente de la machine. Elle sera pas nécessairement plus fiable parce qu’elle est plus chère. Le vrai problème c’est cette incitation permanente à racheter au lieu de réparer. Et les réparateurs d’électroménager sont devenus aussi malhonnêtes que les mauvais garagistes. Ils poussent à tout changer… si une loi “force” un peu à rendre les choses plus facilement réparable, les fabricants essayeront peut être de rendre certaines pièces standards d’un modèle à l’autre, et la réparation coûtera moins cher. On verra donc un peu moins de machines au rebut parce qu’on a pas cherché la panne.
Le 04/10/2019 à 07h22
Un bel exemple avec les machines à laver, que m’a expliqué un ami : le charbon des moteurs était parfois coupable, comme les aspirateurs. Quand les fabricants se sont rendus comptes que des bricoleurs arrivaient à changer ce ou ces charbons, certains on enfermé le moteur dans un bloc plastique thermosoudé…
" />
Le 04/10/2019 à 07h27
Vu cette question, je suppose que tu n’habites pas en Europe ?
Car c’est déjà le cas spécifiquement chez nous, un constructeur ne peut plus refuser de prendre en charge un problème matériel sur le fait que le téléphone est rooté / avec une autre ROM.
(Je n’ai plus l’article sous la main, mais ça se trouve facilement à mon avis).
Le 04/10/2019 à 07h30
Exactement, j’ai un projo avec un indicateur d’heure d’usage (sur le projo directement, l’info n’est pas tiré depuis l’ampoule) que tu peux remettre à zéro après changement depuis le menu (je l’ai reset par erreur après 20h d’utilisation " /> ).
Et dans la notice ils déconseillent d’utiliser l’ampoule plus longtemps même si elle fonctionne parfaitement car elle pourrait endommager le projo. A toi de faire le choix de continuer à l’utiliser ou à la changer, eux se décharge juste si jamais le projo est endommagé parce que tu persistes à utiliser une l’ampoule.
Le 04/10/2019 à 07h33
Le 04/10/2019 à 07h42
Entre prendre moins chère et changer régulièrement ou prendre plus chère mais faire bien durer, effectivement la seconde option est la moins chère sur le long terme.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lequel j’ai arrêté les mobiles subventionnés avec un forfait accroché. Ça parait moins chère parce que c’est une petite somme chaque mois, mais au final tu payes beaucoup plus chère le téléphone au bout de 2 ans que si tu l’avais acheté directement.
Le 04/10/2019 à 07h59
Le 04/10/2019 à 08h02
Comme souvent la bonne solution serait d’éduquer le consommateur plutôt que de faire une énième loi qui sera contournée de toute façon…Mais comment faire cette éducation ? à l’école ? si on fait ça à l’école on abandonne directement tout espoir pour les gens qui en sont sortis…
Mais éduquer ça irait à contresens du capitalisme, ça remet en cause des modèles dont on veut pas sortir, et donc on préfère faire des petites bricoles bien vues politiquement …
Des familles modestes qui ont besoin d’appareils électroménager, oui c’est totalement vrai, mais malheureusement des familles modestes qui mettent pas un rond dans l’achat de leur machine à laver mais qui à côté prennent un iphone subventionné avec le forfait à 50€ et engagement sur 24 mois, ça existe aussi malheureusement…
Cependant ma compagne dont le revenu était au raz des pâquerettes avait assez d’éducation pour le comprendre, et elle a trouvé une boutique qui lui a vendu la machine à laver en 10 fois sans frais.
En définitive la machine à 10 ans aujourd’hui, jamais une pièce remplacée, et elle tourne souvent avec 3 gamins…
Ces lois ne passeront peut être pas, elles ne seront peut être pas appliquées ou elles seront contournées, mais elles vont peut être “réveiller” les gens et leur rappeler qu’il existe peut être une alternative au consommer / jeter
Et si pour “les vieux” c’est un peu tard pour leur faire changer de mentalité, les jeunes générations sont de plus en plus conscientes qu’elles vont avoir une décharge comme héritage.
Le 04/10/2019 à 08h36
Le 04/10/2019 à 08h58
Le 04/10/2019 à 10h05
Le 04/10/2019 à 10h38
Le 04/10/2019 à 11h09
Il existe peut-être sur NextInpact une sorte de “consensus” pour définir obsolescence programmée comme un mythe complet (ce qui reste à prouver), mais la réalité semble plus nuancée entre le documentaire complotiste d’Arte et le matraquage “ça n’existe pas !” d’une poignée d’Inpactiens qu’on lit à chaque news sur le sujet.
Cette vidéo est d’ailleurs assez intéressante : YouTubeSans aller jusqu’à une obsolescence gravée dans le marbre, on peut dire que la difficile réparabilité des produits, les mises à jour logicielles qui ralentissent l’utilisation (ou celles qui s’arrêtent prématurément), ou encore la sortie effrénée de nouveaux smartphones “qui sont une révolution” à chaque itération confèrent une sorte d’obsolescence au matériel. Puis il y a le cas à part des imprimantes et de leurs cartouches qui me semble quand même assez douteux…
Concernant tes travaux, j’y suis aussi confronté, je préfère aussi faire appel à des pros, au moins il y a la garantie décennale s’ils font n’importe quoi. " />
Le 04/10/2019 à 11h51
Le 04/10/2019 à 12h08
Le principal défaut que je vois c’est que ce sont des mesures légales.
On énonce une intention et on interdit… sauf que le capitalisme sait tout à fait gérer ça, c’est le cadre dans lequel le système est né.
Ici il suffit de concevoir des appareils qui seront moins bien une fois réparés et l’ensemble de ces dispositifs devient inopérant. Les consommateurs rachèteront par envie.
Le seul moyen d’organiser la réparabilité et la durabilité c’est la pénurie du neuf.
Le 04/10/2019 à 12h37
Le 04/10/2019 à 12h48
Le 04/10/2019 à 12h58
Le 04/10/2019 à 13h17
Le 04/10/2019 à 13h18
Enfin, le Sénat a interdit « toute publicité ou action de
communication commerciale incitant à dégrader des produits en état
normal de fonctionnement et à empêcher leur réemploi ou réutilisation ». Objectif : s’attaquer à l’aspect marketing de l’obsolescence programmée.
Ça s’appliquera aussi quand les autorités nous forceront à mettre à la casse des véhicules diesel en parfait état de marche (et souvent parfaitement entretenus aussi) pour les remplacer par des voitures électriques ?
Le 04/10/2019 à 13h23
Le 04/10/2019 à 13h51
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