Droits voisins : les éditeurs se regroupent, Google se rebiffe
Épilogue en septembre ?
Le 13 août 2020 à 14h35
8 min
Droit
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Le psychodrame des droits voisins n’est pas terminé. Les éditeurs de presse se sont regroupés autour d’une future société de gestion collective. Google, premier des contributeurs attendus, a fait appel de la décision de l’Autorité de la Concurrence lui imposant une série d’obligations. Et le moteur n’a plus que quelques jours pour les respecter.
Le 30 juillet dernier, les éditeurs français et allemands, représentés par l’Alliance de la presse d’information générale et l’allemande VG Media, annonçaient la création d’une nouvelle société de gestion collective. Des grandes manœuvres : la première regroupe 300 journaux d’information politique et générale, quand la seconde fédère outre-Rhin 222 sociétés détentrices de droits, issues de l’industrie de l’édition de télévision, de radio et de presse (dont ProSiebenSat.1 et Axel Springer)
Raison d'être de ce nouvel organisme de gestion collective (OGC) ? « Assurer conjointement la négociation, la perception et la répartition du droit voisin créé par la directive sur le droit d’auteur », et ce pour l’ensemble des titres européens désireux de devenir membres.
L’idée est donc de faire naître un guichet unique où les éditeurs pourront toucher leur part de « taxe Google » au titre des droits voisins. « L’enjeu de ce nouveau droit est d’assurer une rémunération de la part des plateformes pour leur utilisation des publications de presse, afin que la valeur créée en ligne soit équitablement partagée avec les éditeurs » détaille le syndicat.
L’instance devrait être créée en France, mais inutile de rechercher trace de son existence sur la liste des organismes de gestion collective tenue par le ministère de la Culture, sa naissance effective n’est programmée que pour septembre.
France, terre d'asile
Le choix de la France s’explique facilement : le pays a été le premier à transposer ce droit à « rémunération » pour l’usage fait par les plateformes des titres de presse. La disposition a été programmée en effet par la nouvelle directive sur le droit d’auteur, avec pour cible principale Google et sa page Actualités.
Il est reproché en substance à ce géant du numérique comme à tant d'autres, de profiter des articles de presse, et donc de l’investissement des éditeurs, pour muscler davantage encore les résultats. Et ce, quand bien même si Google News est dénué de publicités ou draine des millions de visiteurs sur les titres du groupe la Dépêche du Midi, du Figaro, de Sud Ouest, de l’Equipe, de la Voix du Nord, le Monde, Libération, tous membres de l’Alliance.
La balise en carton
Juridiquement, le régime a été prévu par la loi du 24 juillet 2019 publiée l’an passé au Journal officiel. Dans cette loi de transposition, lorsqu’un service en ligne comme Google News veut reproduire ou communiquer à son public un article, une photo, une vidéo de presse, il doit avoir préalablement obtenu l'autorisation de l'éditeur ou de l'agence.
L’alternative est alors simple : ou bien le site n’a pas d’autorisation et il risque alors une action en contrefaçon. Ou bien il conclut un accord avec les éditeurs et le voilà couvert juridiquement.
C’est évidemment à l’occasion de cette négociation que la question du partage de la valeur se doit d’être réglée. L'union de petits David étant plus efficace face à Goliath, la loi a pris soin d'autoriser les éditeurs à confier leurs droits à un organisme de gestion collective.
Sur le papier, tout était donc fin prêt pour faire de ce système une machine rémunératoire. Sauf que le G des GAFA a sorti son épingle du jeu.
Le législateur européen ayant fait de la négociation le cœur des droits voisins, le moteur a placé les éditeurs face à un dilemme : ou bien accepter de diffuser « à prix nul » leurs extraits d’articles sur Google News, ou bien interdire ces reprises. Un choix exprimé par balises dans le code HTML de chaque titre.
Cet arbitrage ressenti par la profession comme un choix entre peste et choléra, a été lourdement critiqué par toute l’industrie, le ministère de la Culture et évidemment David Assouline, sénateur à l’origine de la loi de transposition. Le contentieux a été tel qu’il a été porté, victorieusement, devant l’Autorité de la Concurrence.
Une alternative non satisfaisante pour l'AdlC
En avril 2020, saisie par le secteur de la presse, l’AdlC rendait sa décision d’urgence en attente de celle au fond. « Si l’existence d’une position dominante n’est pas en soi condamnable, il incombe toutefois à l’entreprise qui la détient, indépendamment des motifs d’une telle position, une responsabilité particulière de ne pas porter atteinte, par son comportement, à une concurrence effective et non faussée sur le marché intérieur de l’Union » écrivait-elle alors.
Et celle-ci de reprocher à Google d’avoir contraint les éditeurs « ne disposant d’aucune alternative satisfaisante à la reprise de leurs contenus par Google, à renoncer par avance au bénéfice attendu de la Loi sur les droits voisins, à savoir autoriser, aux termes d’un processus de négociation effective, un rééquilibrage de leurs relations. »
Finalement, l’Autorité a prescrit une série de « mesures conservatoires » à l’égard de Google, comme l’obligation de négocier de « bonne foi » avec les éditeurs et agences de presse, de leur communiquer les informations nécessaires à une évaluation transparente de la rémunération due, ou encore d’ouvrir les négociations.
La date butoir du 18 août
Selon nos informations, et sous réserve d’un report consécutif à la crise du Covid, c’est le 18 août que l’Autorité vérifiera si Google a respecté effectivement ces obligations. Rien n’est donc encore scellé, d’autant que dans le même temps, Google a décidé d'attaquer la décision initiale devant la cour d’appel de Paris.
Un recours non suspensif dont l’audience est fixée début septembre selon nos informations.
Google n’est pas le seul attendu parmi les entreprises débitrices. La contribution de Facebook aux paiements des droits voisins est également attendue.
Facebook, Twitter, Bing et les autres
Si le réseau social avait promis, en octobre 2019, d’engager des discussions avec les éditeurs, c'était surtout pour leur promettre un traitement aux petits oignons : « les éditeurs de presse décident en effet de la publication de leurs contenus sur notre plateforme. Nous allons ainsi continuer d’afficher leurs contenus dans un format enrichi, en y incluant les images, les titres, les extraits et autres champs qu’ils publient via leur flux RSS ».
Certes, admettait Facebook, « une très petite part des contenus sur notre plateforme est cependant publiée par des utilisateurs, et ce sans avoir reçu le consentement des éditeurs de presse ». Pour ce petit résidu, les éditeurs se sont vus cette fois reconnaître la possibilité de donner leur accord pour que « les liens publiés par les utilisateurs s’affichent dans un format enrichi sur Facebook ».
Le réseau social semble ainsi moyennement prêt à payer pour des diffusions organisées par les éditeurs eux-mêmes, depuis leur page officielle...
Remarquons que Twitter devait également être dans la boucle, tout comme Microsoft Bing et évidemment Qwant, quoique pour ce dernier, la présence d’Axel Springer parmi ses principaux actionnaires devrait faciliter la prise de décision.
Le champ des droits voisins étendu aux titres ?
Une fois les nuages passés, restera à savoir ce que couvrira ce droit à rémunération. La loi prévoit certes l’indemnisation de l’éditeur, sauf dans deux hypothèses : les liens hypertextes et « l'utilisation de mots isolés ou de très courts extraits d'une publication de presse ».
Apprécions le juridisme : si un site reprend « un court extrait », il doit payer, mais si l'extrait est « très court », non. L'interprétation du juge devra dénouer ces finesses.
Pour limiter le risque hémorragique, le législateur a pris soin de réduire le champ de ces exceptions : elles ne valent que si les extraits ou les suites de mots ne se substituent pas à la publication de presse ou dispensent le lecteur de s'y référer. Dès lors, pour le ministère de la Culture, les titres sur Google News ou ailleurs « pourraient ne pas être couverts par l’exception soit par principe eu égard à leur caractère spécifique, soit au cas par cas en fonction du nombre de mots qu’ils contiennent ».
Ainsi en théorie, le titre « Quel est le résultat du match PSG - Marseille ? » ne devrait pas entraîner de rémunération, contrairement au titre « Marseille l’emporte 3 à 0 contre le PSG », puisqu'avec ce dernier, le lecteur n'a pas nécessairement à cliquer.
Inutile d'anticiper les consignes qui seront données dans les rédactions.
Droits voisins : les éditeurs se regroupent, Google se rebiffe
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France, terre d'asile
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La balise en carton
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Une alternative non satisfaisante pour l'AdlC
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La date butoir du 18 août
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Facebook, Twitter, Bing et les autres
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Le champ des droits voisins étendu aux titres ?
Commentaires (80)
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Abonnez-vousLe 13/08/2020 à 14h46
Franchement, en bon phocéen, même sans être amateur de jeux de ballon, si je voyais “Marseille l’emporte 3 à 0 contre le PSG” je clique !!!!
Ca fait tellement longtemps
Edit : Et puis ça signifierait une foule ivre et en liesse dans les rues, donc masque obligatoire et annuler les sorties prévues, c’est de l’information généraliste :p
Le 13/08/2020 à 14h53
Combien de temps avant que Google ne ferme news à toute l’Europe ?
Et combien ensuite que Google contraint par une loi menée par ces charognards à le rouvrir ?
Le 13/08/2020 à 15h03
J’espère tellement que Gnews et les autres s’arrêtent… J’apprécie le service qu’ils donnent, mais si ça peut alors à contre-sens d’un secteur sous perfusion, très subventionné et qui ne se remet pas en question, alors oui, je m’en passerai volontiers.
Le 18/08/2020 à 05h11
parce que vous croyez que les gens vont du coup payer un abonnement à chaque journaux… si on veut une pluralité des sources cela va vite revenir cher. ce qu’il faudrait c’est que la presse s’inspire de la video en ppermettant aux lecteurs d’ajouter tt ou parti de leurs « chaines » en ligne au sein de plateformes de distributions… ce serait plus simple pour tt le monde. La ils ne sont meme pas present pour la plupart dans les services tels que epresse, pressmium ou cafeyn.
Le 13/08/2020 à 15h38
Du coup, si je comprend bien, la loi pousse les journaux à avoir des titres clickbait ?
Parce que sinon, y’aura que le lien vers l’article, sans titre sans rien, dans Google…
Le 13/08/2020 à 15h56
De ce que j’ai compris c’est plutôt l’inverse :
Le 13/08/2020 à 16h50
Je doute que Google paiera quoi que ce soit à court ou moyen terme. Du coup, je les vois bien fermer GNews, et dans les résultats de recherches, pour tous les organes de presses, mettre que les lien, sans le moindre texte. Sauf si le titre ne contient aucune info, auquel cas, ils auront l’autorisation de mettre le titre.
D’où mon commentaire précédent :)
Le 13/08/2020 à 15h56
Autant virer GNews ça me semble relativement facile pour Google (et probable, aux vu de l’acharnement des sociétés de gestion de presse), autant ne pas afficher les titres, snippets, images, etc. dans les résultats du moteur de recherche, ça me parait plus compliqué … Mais est-ce que le moteur de recherche est aussi concerné ou pas ?
Le 13/08/2020 à 16h01
Ou alors, Google peut aussi faire payer cette mise en avant dans les recherches aux éditeurs qui le souhaitent
Le 14/08/2020 à 05h52
Bonne question, vu ce que l’article dit à cet endroit :
“Dans cette loi de transposition, lorsqu’un service en ligne comme Google News veut reproduire ou communiquer à son public un article, une photo, une vidéo de presse, il doit avoir préalablement obtenu l’autorisation de l’éditeur ou de l’agence.”
je serais tenté de dire que le moteur de recherche ne “reproduit” pas un(e) article / photo / vidéo de presse. De ce fait je dirais que c’est hors périmètre.
Mais je ne suis ni juriste ni lobbyiste donc pas sûr du tout.
Le 14/08/2020 à 09h15
C’est hors périmètre lorsque par principe le contenu est financé par de la publicité, y compris celui qui est repris. C’est le cas de pas mal d’articles où Google gagne des sous sur les encarts dans les pages webs ET essayer d’en gagner plus en référençant les pages où il y en a le plus… la logique du cercle vertueux…
Le 13/08/2020 à 15h59
Imaginons que Google embauche quelques rédacteurs qui écriront un petit texte eux même sur chaque thème d’actualité et qu’ils ajoutent simplement les liens vers les articles des journaux sans aucune citation à la fin de l’article (genre : sources).
Dans ce cas là, pas besoin de payer et le service offert reste le même pour l’utilisateur.
Par contre, pour les éditeurs, la perte de visibilité est certaines…
PS : en fait, ça s’appelle une revue de presse
Le 13/08/2020 à 16h13
L’UE peut-elle imposer la tenue du service de news, ?
Le 13/08/2020 à 16h28
Je ne vois pas comment un gouvernement (pays ou UE) pourrait imposer à Google de fournir un service s’ils ne le veulent pas.
Le 13/08/2020 à 16h26
Je me pose la même question. Si ce n’est pas rentable pour Google, le service va fermer, fin de l’histoire.
Le 13/08/2020 à 16h33
Surtout pas, ça ferait de Google un média, et donc ça veut dire qu’ils serait soumis aux mêmes lois et organisme de contrôle, très mauvais pour le business!
Le 13/08/2020 à 17h36
J’ai hâte qu’ils ferment le service, ça fera les pieds à certains.
On peut pas exiger le beurre, l’argent du beurre et la crémière quand c’est un tiers qui fait le boulot.
Si la presse veut revenir à une diffusion “à l’ancienne”, ça me va.
Et quand ils auront les deux pieds dans la tombe, à la limite de licencier des salariés, là ils se rendront compte qu’au final, Google a peut-être fait leur boulot gratuitement.
Mais pour ce point je rêve : une fois dans la tombe, ils accuseront Google.
Trop simple de chialer quand on pris l’habitude de l’assistanat, GNews a géré jusqu’à maintenant à la fois la diffusion et le trafic sans rien demander, ça va leur faire bizarre de revenir aux débuts du web …
Le 13/08/2020 à 18h04
Gnews va rester et Google paiera l’obole que l’UE lui demande de payer. Et c’est tout.
Ça me rappelle Amazon qui faisait le gros bras pendant le confinement et qui maintenant fait de la publicité à la télévision pour montrer qu’ils sont gentils, distribuent des primes aux salariés en faisant un communiqué de presse tout en profitant de rappeler que la France est importante pour Amazon et qu’ils vont renforcer leur plan d’investissement en France 🤣
Le 13/08/2020 à 18h26
Le même Amazon qui, lorsque la loi lui demandait de ne plus faire de port gratuit sur les livres, les a mis à 0.01€ ?
Le 13/08/2020 à 18h33
Comme la Fnac 😇
Le 13/08/2020 à 18h48
ah bon ? c la fnac qui a commencé à contourner ?
Le 14/08/2020 à 05h22
Les deux (et bien d’autres) ont fait la livraison à 1 centime dès le premier jour.
Le 13/08/2020 à 19h19
Ouais mais en Espagne ils n’ont pas payé, ils ont fermé
Le 14/08/2020 à 05h33
Coup de pression. D’ailleurs ils fermeront dans doute gnews pendant quelques temps mais ils reviendront avec le chéquier à un moment où à un autre. C’est un outil formidable de captation (c’est d’ailleurs pour ça qu’ils se permettent de ne pas faire de pub la dessus) mais également d’analyse.
Et puis si je me trompe, ils fermeront définitivement en Europe et un autre prendra la place.
Le 14/08/2020 à 06h40
Possible
Mais le “quelque temps” dure depuis environ 3 ou 4 ans en Espagne.
Donc oui je pense qu’ils fermeront définitivement , ou alors ils mettont de la pub comme Yahoo
Le 13/08/2020 à 18h45
Ils licencieront avant d’avoir les deux pied dans la tombe, la masse salariale c’est généralement le premier poste de dépense ciblé.
Le 13/08/2020 à 19h01
Et si alphabet devient éditeur en créant son propre organe de presse ? Ou facebook… après les “aides” c’est peut-être le plus logique.
Sinon Google est aussi censé négocier avec la presse non européenne ? anglaise par exemple ^^
Le 13/08/2020 à 19h24
C’est quoi Google news ?
Dans les pages de résultats de Google search il y a le lien hyper-texte,
Hoc est in demanda populi ? Omnes viae googlam ducunt.
Le 13/08/2020 à 20h39
Quand je vois le rédacteur de l’article expliquer la main sur le coeur que Google ne profite pas des visites sur gnews car il n’y a pas de publicité. Sérieusement ? Du coup pas la peine de lire cet éditorial vu que pour le rédacteur le gentil Google ne trace pas les utilisateurs de ses services afin de mieux cibler la pub’ derrière.
Le 13/08/2020 à 20h46
Google qui fait du boulot gratuitement?
Ce qu’il ne faut pas lire parfois? Tu peux me comparer la valorisation boursière de Google avec la somme de celles de tous les éditeurs européens. Tant de naïveté, c’en est presque touchant…
Le 14/08/2020 à 07h45
Bah de fait, ils font le boulot gratuitement : les éditeurs ne paient pas pour apparaître sur Google News. Maintenant, évidemment que Google à un intérêt à le faire (ciblage publicitaire…) mais c’était un peu le deal en fait : un arrangement gagnant/gagnant où les éditeurs bénéficient de la mise en avant de Google et Google en profite pour récupérer des infos sur ses utilisateurs.
Le 14/08/2020 à 06h49
Si le juge considère que les titres représentent l’intégralité de l’article, c’est bien dire que le contenu de l’article est nul ?
Le 14/08/2020 à 07h43
Si “nul” correspond ici à “vide”, oui c’est bien ca.
Le 14/08/2020 à 08h35
Et qué s’appelerio l’AFP …
Je pense plutôt que la rémunération ne s’appliquera pas dans ce cas.
En effet, la loi parle bien d’extraits de l’article, il est difficilement concevable de prétendre que le titre de l’article constitue un extrait.
Et surtout, si un titre est suffisant pour ne pas cliquer, ça signifie donc que l’article n’a pas de valeur et rien ne justifie sa rémunération.
Dans le fond, cette loi risque de faire sauter tous les articles fast-food, ce qui serait une bonne chose.
Nope.
L’Espagne, c’est un petit pays. Ils ont du se dire que ce marché était sacrifiable.
Par contre, se fermer la porte à l’Europe entière, là, je pense que google y réfléchira à deux fois.
Ça représente quand même 450 millions d’habitants, soit autant de visiteurs uniques et bien plus de pages de publicité qui ne seraient pas visionnées (et donc rémunérées).
Ben si.
La plupart des moteurs reproduisent un extrait de l’article, voire y intègrent une photo issue directement de l’article. (d’où la loi)
Le 14/08/2020 à 08h43
je viens de faire différentes recherches directement dans Google par rapport à des sujets d’actualité et autant j’ai bien des liens vers des articles de presse avec le titre de la page (= le titre de l’article dans la majorité des cas) et le début du texte de la page (doit-on assimiler ça à une reprise d’extrait ? vraie question) ; autant je n’ai aucune photo et / ou vidéo et / ou extrait issu(e) de ce qu’on peut voir dans les pages en liens.
Je parle bien de Google Search (et pas Google News) quand je parle de moteur de recherche, soyons bien en phase là dessus.
Le 14/08/2020 à 09h03
Marrant mais de mon coté, la recherche actualités de google me donne bien des images en extraits.
Pour exemple :
Google
C’est la même chose pour Qwant et Bing.
Le 14/08/2020 à 09h25
Je me suis effectivement borné à la partie Web de Search et pas Actualités, je confirme que dans ce cas j’ai bien le comportement évoqué
Donc on est d’accord que le simple référencement d’une page sans traitement spécifique à la partie News n’ouvrira pas le droit à rémunération pour l’auteur même avec la nouvelle loi.
Le 14/08/2020 à 08h47
Quelles pages de publicité ?
Le 14/08/2020 à 08h35
Je ne savais pas que la valorisation boursière de Google était due à Google News
Le 14/08/2020 à 08h41
Je n’ai jamais vu une seule publicité sur Google News.
Que Google enrichisse le profil de l’internaute en fonction des liens cliqués, je veux bien. Mais les publicités visionnées, je veux bien qu’on me montre.
Et encore, je doute quand même que News soit le service le plus performant pour établir un profilage complet. Quelqu’un qui clique sur un article “Explosion au Liban”, on en tire quoi comme info sur lui ? Qu’il a cliqué sur l’article du Monde plutôt que celui du Figaro ? Google ne saura même pas si l’article est lu, en combien de temps, etc. Après on peut en déduire qu’on lit les infos sportives, et pas les infos culturelles. Mais ça reste superficiel par rapport à la tonne d’infos que Google se procure avec ses autres services. News c’est peanuts à côté.
Le 14/08/2020 à 08h56
Il s’agit de rémunération indirecte.
En matière de distribution, on appelle ça un produit d’appel: attirer le client avec un produit pas cher ou gratuit, et on en profite pour lui faire la réclame d’autres produits pour lesquels il n’était pas venu à la base. Même s’il a l’habitude d’aller ailleurs, le client étant une grosse feignasse ne se fatiguera pas et, comme il est déjà dans le magasin, fera ses courses sur place.
Ici, c’est la même chose: on appâte le client avec des articles/extraits d’articles. L’internaute étant déjà sur le site de google, il se fatiguera pas et fera ses recherches sur le site sur lequel il est déjà.
Si le client ne venait pas voir ces articles, il ne viendrait pas automatiquement sur le site de google pour faire des recherches.
C’est un peu le principe du pied dans la porte (technique de manipulation)
Le 14/08/2020 à 09h45
Désolé , mais Je n’ai rien compris
j’ai google news en page d’acceuil sur mon navigateur depuis des années
Si un titre m’interesse et que je click, je me retrouve à l’AFP ou sur Le Monde ou sur le Figaro ou le Parisien peu importe
je lis mon article et je reviens sur la page de google news
A quel moment google m’appelle ? Comment m’attirre t’il avec un produit pâs cher ou gratuit ?
Le 14/08/2020 à 11h11
C’est bien simple.
Quand tu es sur Gnews et que tu veux faire une recherche, quel moteur de recherche utilises-tu?
Tu as la réponse à ta question.
Le 14/08/2020 à 11h18
Yep : duckduckgo
( j’utilise plus que 2 onglets )
Le 14/08/2020 à 11h28
Bravo à toi, tu fais partie des quelques pourcents sur lesquels la manipulation de google ne marche pas.
Utiliser duckduckgo pur protéger sa vie privée, c’est bien.
Mais se servir de Gnews dans la foulée, ça annihile totalement l’utilité de duckduckgo.
Dommage pour toi.
Le 14/08/2020 à 12h05
en quoi ça annihile ?
Le 14/08/2020 à 09h09
Pourquoi embaucher quelqu’un quand tu peux faire le boulot avec un programme ?
Google à largement les moyens pour faire un programme rédigeant des articles automatiquement. Il peut soit simplement “scrapper” les journaux et faire comme un rédacteur lambda de ces articles et faire une réécriture de l’article source.C’est aujourd’hui assez simple à faire. Il peut cependant aller plus loin, et scraper le web, et tout particulièrement les réseau sociaux, pour réunir de l’information. Cette dernière solution est cependant bien plus risquée et pourrait être facilement détournable pour créer des fake news.
Google, ce n’est pas Mère Thérésa, et vu à quel point ils semblent défendre GNews, ils ont des intérêts sur le service. La vrai question est de savoir à quel point il sont prêt à payer pour qu’ils considère ce service comme toujours rentable.
Perso, prends une bière, installe toi sur ton transat et profit du spectacle, tu as des maîtres de la fourberie sur scène.
Le 14/08/2020 à 09h43
Les journaux, qui défendent ouvertement le capitalisme, réclament discrètement des subventions publiques (impôts pour les autres) et des rentes privées (prix en hausse pour les autres): faites ce que je dis, pas ce que je fais, le mensonge et la trahison est leur quotidien
Le 14/08/2020 à 09h50
“Et celle-ci de reprocher à Google d’avoir contraint les éditeurs ” ne disposant d’aucune alternative satisfaisante à la reprise de leurs contenus par Google, à renoncer par avance au bénéfice attendu de la Loi sur les droits voisins, à savoir autoriser, aux termes d’un processus de négociation effective, un rééquilibrage de leurs relations.“”
Rien que pour ça j’espère que Google va négocier… en faisant payer les journaux pour apparaitre sur son service Google Actualités
Le 14/08/2020 à 09h59
Bah, comme les sites des médias embarquent les trackers google, ils ont également ces infos. Ils n’ont même pas besoin d’un passage sur GNews pour les centres d’intérêts en fait … C’est très incestueux comme relations
Le 14/08/2020 à 10h16
C’est exactement là où je voulais en venir, en réponse à ceux qui disent que Google ne peut pas fermer News car c’est ce qui leur rapporte de l’argent (indirectement puisque le service est gratuit).
Le 14/08/2020 à 10h31
1- Tu n’as qu’à toi même répondre à la question: pourquoi j’utilise Gnews alors qu’il n’y aucune info créée par Google ?
2- Une fois que tu as répondu à cette question, tu n’as qu’à réfléchir à pourquoi Google propose cette solution et comment ils font pour en tirer des bénéfices
Le 14/08/2020 à 10h53
Ben je répond:
1: Pour profiter d’un agrégateur de news qui ne me pollue pas avec de la pub
2: Qui a dit qu’ils tiraient des bénéfices des news ?
PS: j’étais résident en Espagne quand ils ont arrétté les “noticias” et les plus emmerdés ont été les utilisateurs ( dont moi) et les journaux qui hurlaient contre le gouvernement espagnol.
Ok maintenant c’est yahoo noticias et ses 3000 pubs pour finir sur les même sources.
yahoo gagne de l’argent, les journaux reçoivent la dime du gouvernement en plus de leur pub de click et les utilisateurs n’ont qu’a aller se faire foutre.
Je ne vais pas jusqu’à dire que google actualités est un bienfaiteur mais faut pas non plus croire
que c’est le diable ( non actualités je ne dis pas… mais actualités … )
Le 14/08/2020 à 10h37
Gagnant, gagnant ?
Comme dans les centrales d’achat avec les producteurs indépendants ? Ce n’est pas parcequ’il y a un échange de procédés que les 2 parties sont forcément gagnants.
Le 14/08/2020 à 11h28
Depuis quand il y a de la pub sur News?
Le 14/08/2020 à 11h29
Déjà répondu plus haut.
Le 14/08/2020 à 11h35
Tu as répondu pour Google, pas pour News.
Si je vais sur News, j’ai 0 pub. Donc, depuis quand il y a de la pub sur News?
Le 14/08/2020 à 14h45
Je pense que tu n’as pas lu le bon commentaire
Ben, avec Gnews, tu renseignes l’ensemble de tes centres d’intérêts à Google, tu lui dis ce que tu veux comme infos, tu lui montres ce qui t’intéresse sur le moment, le temps que tu passes dessus, etc…
Plus tu passes de temps dessus, plus tu permets à Gnews d’affiner ton profil d’utilisateur (et donc de consommateur), infos qui permettent par la suite de faire un ciblage publicitaire.
Le ciblage peut même devenir politique ou religieux, l’affaire Cambridge Analytica a d’ailleurs relevé ce point.
Au final, tu en dévoiles sans doute plus sur toi en utilisant Gnews qu’en utilisant le moteur de recherche de google.
Le 14/08/2020 à 16h10
Combien de temps je reste sur une news qui est sur un autre site ? Ils sont forts google !
le ciblage publicitaire ?
Comment ils me ciblent ? j’ai pas de compte, je ne reçois aucun spam,aucune pub,aucun SMS ou marchandage téléphonique
alors ils font comment ?
Ah oui la fable de mon subconscient qui retient sans rien voir ?
Et des docu d’Arte sur Cambridge Analytica dont je me souviens clairement c’est que cela était arrivé grace à des comptes sur des réseaux sociaux des questionnaires et les données de 80 ou 100 millions de users facebook.
Mais faut arréter avec Google news
Que Google fasse partie des méchants c’est vrai, qu’il vous pompe plein de données c’est vrai, mais la plupart des gens qui se font pomper ces données ont une adresse Gmail, donc un compte Google et trainent sur Facebook ou Twitter ou autre.
J’ai un numéro de tel fixe, 4 numéros de mobiles 8 adresses email et je n’ai jamais rien reçu comme solicitations
Alors faudrait peut-être arrêtter avec ça.
PS: si tu veux le MP4 sur Cambridge Analytica sur Trump et l’Amérique je peux te le passer ( c’est d’ailleurs 87 millions de comptes facebook qui ont été utilisés )
Le 14/08/2020 à 12h41
Je dois être vraiment oldschool moi.
Quand je veux lire des news je vais sur un site de presse. Et tu peux remplacer le mot ‘news’ par ce que tu veux, informatique, jeux vidéos, jardins etc…
Je vais sur les sites spécialisés quoi, quitte à en faire plusieurs.
Pourtant j’utilise des services Google, mais pas ceux là.
Le 15/08/2020 à 07h08
Google Actualités n’a jamais été rentable. Et pour cause : il n’a jamais, en près de vingt ans, affiché la moindre publicité.
Le 15/08/2020 à 09h24
Le 15/08/2020 à 12h56
C’est le cas, en Australie (et dans tout le reste de l’hémisphère sud, en fait)…
Le 16/08/2020 à 07h11
Google news ne permet pas à google de gagner d’argent ?
Si je clique sur le premier lien de la page :
“Les éditeurs vendent certains contenus sous forme d’achat unique ou par le biais d’un abonnement. Google reçoit une partie des revenus générés par les achats et les abonnements effectués via Google Actualités.”
“Les articles publiés sur Google Actualités sont parfois accompagnés de publicités, qui sont libellées comme telles. Les éditeurs gèrent eux-mêmes ces publicités. Google peut recevoir une partie du paiement de l’annonceur.”
Si je clique sur la première actualité proposée :
sur le site des publicités fournies par google/doubleclick
sur le site figure un lien vers l’application du journal dans laquelle je peux m’abonner directement depuis l’application (sur le playstore bien sur)
Effectivement google ne semble n’avoir rien à gagner à proposer google actualités.
Le 16/08/2020 à 08h09
De quelle page parles tu ?
Le 16/08/2020 à 08h21
Il parle du lien “information consommateurs” en bas à gauche
Celle qui t’explique qu’avec ton compte Google tu peux acheter des abo ou des articles via Google
Le 16/08/2020 à 08h25
Page d’accueil de Google News tout en haut : “Comment les articles sont-ils classés ?”
Le 16/08/2020 à 15h28
Donc on a 500 journaux qui se regroupent dans un OGC pour se répartir les brouzoufs qu’ils pensent soutirer à google. Mais ça leur vient pas à l’idée de faire pareil dans un site web géré par eux-même dans lequel ils peuvent gérer le contenu, la pub etc pour fournir le même service que Gnews? C’est trop compliqué?
Le 16/08/2020 à 15h32
Nan
Trop cher
Le 16/08/2020 à 16h46
À 500 ils devraient pouvoir se débrouiller pour trouver des
subventionsfonds.Le 16/08/2020 à 18h52
Et faire eux-mêmes le travail? Cavapaslatête?
Le 16/08/2020 à 19h11
Ouais je sais… Je suis un peu naïf.
Le 16/08/2020 à 19h39
Je pense que tu n’as toujours pas répondu.
Exactement comme les autres, je ne vois pas en quoi aller sur News me fait aller sur d’autres trucs Google.
Le 16/08/2020 à 19h48
Ça imprime une marque dans l’esprit. C’est comme une publicité, ça fait rarement vendre mais ça aide à imprimer une marque, un produit, …
Le 16/08/2020 à 21h49
Moi qui n’aime pas Gooogle en général mais qui utilise Google News quotidiennement , ( Il y en a
Les marques que je retiens sont la dépèche du midi, ouest france, Le monde, AFP ,le Figaro, 20 minutes, libération, Futura ,Sputnik ,LCI ,France Info,Boursorama, Huffpost ,La Provence,Frandroid, Hitek, RTL,Sports FR, etc etc …
Je ne vois pas en quoi cela imprime la marque ou le produit Google dans la tête ( je sais mon subconscient ben voyons)
Je suis comme Patch , je pige pas
Le 17/08/2020 à 15h05
Par le choix des articles que tu lis, le choix des journaux, ton adresse IP (Qui donne ta position géographique) tu permets de construire un profil socioculturelle associée à ton IP. L’accès à ses profils est vendu à des publicitaires qui cherchent une caractéristique intéressante.
Tu n’imagines même pas avec quelle degrés de précision google peut te cibler avec l’accumulation d’année de profiling et la quantité astronomique de données et de croisement.
Le 18/08/2020 à 05h35
Même réflexion.
Le 18/08/2020 à 09h32
Assez amusant de la part de personnes qui sont contre la pub’
Sigle Google visible en permanence (mais à priori vous êtes tellement habitué que c’est normal
Incitation à installer l’app sur Android et donc à le croiser avec un compte… Google
Le 18/08/2020 à 15h08
Je ne vois absolument pas au nom de quoi Google devrait être forcé d’acheter un service. Si, face à un service qui leur est proposé par la presse (un extrait d’article) leur réponse est “si c’est pas gratuit ça ne m’intéresse pas” - grand bien leur fasse, je ne vois aucune raison d’interdire ça. On peut pas forcer une entreprise à acheter les services d’une autre, c’est quoi ce délire ?
Le 19/08/2020 à 07h02
On conduit pourtant les citoyens à payer des sociétés par délégation de service public, alors contraindre une entreprise à participer du paysage journalistique Français n’est pas impossible. Je dirais même plus, impossible n’est pas Français.