Défense : nouveaux détails sur l’offre Open Bar de Microsoft
Contrat conclu en 2009
Le 11 février 2013 à 11h28
6 min
Économie
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Nous avons pu consulter de nouveaux documents préalables à la signature du contrat « Open Bar » entre Microsoft et le ministère de la Défense. Fait notable, ils relatent une analyse risque/bénéfice de cet accord signé avec la bénédiction du comité directeur de la Défense. Ce contrat est aujourd’hui en phase de renégociation puisqu’il atteindra son terme en mai 2013.
C’est en juin 2007 que Microsoft avait présenté son offre open bar au ministère de la Défense. La Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information de la défense (DIRISI) est alors mandatée par l’état-major des armées pour assurer les négociations avec l’éditeur. L’enjeu ? Cette fameuse offre open bar permettant à n’importe quel organisme du ministère de piocher dans les rayons de l’éditeur via un simple droit d’usage. En parallèle, la Direction générale des systèmes d'information et de communication (DGSIC) constitue un comité de pilotage. Son objectif est de donner des orientations à l'équipe de négociation.
Très tôt, Microsoft met sur la table une offre globale avec d’un côté la mise en place d'un centre de compétence dédié au ministère, « armé » par des personnels de Microsoft. C’est lui qui assure le service de mise à jour et de suivi des versions, le support technique, mais aussi les apports de connaissance et d'expertise pour améliorer les services, les architectures et l'exploitation du système d'information du ministère. Le contrat de l’éditeur propose aussi un accès illimité à une liste préétablie de logiciels Entreprise de Microsoft sous une forme particulière : il s’agit en effet de la location des droits d'usage de la totalité du catalogue, exception faite des jeux... La Défense dispose en outre d’une option d’achat si elle le souhaite. Dans la négociation, l’accord doit se solder à 15 € HT pour les services, et 85 € HT pour la concession de droits d'usage soit 100 € HT par poste de travail. Le tout pour quatre ans, reconductible.
Au fil des négociations, le montant du contrat s'établit à une centaine de millions d’euros, dont une vingtaine au titre de l’option d’achat. Microsoft Irlande s’est ainsi engagé à proposer ses logiciels pour un parc de 188 500 postes (dans la limite d'un minimum de 170000 et d'un maximum de 240000 postes).
Risques et opportunités
Comme expliqué la semaine dernière, ce contrat passé sans appel d’offres avait été critiqué par le rapporteur de la commission des marchés publics de l’État. La CMPE avait cependant passé outre. Au sein du ministère de la Défense, l’accord a évidemment été examiné de près. Un comité directeur de la Défense avait ainsi fait établir en interne un bilan des risques et des opportunités de ce contrat. Parmi les points noirs :
a) le coût de renouvellement du contrat, dans la mesure où Microsoft pourrait se trouver en position de force pour négocier,
b) le coût de l'abandon de la technologie Microsoft pour une autre, si cela devenait nécessaire à l'issue du contrat
c) la dépendance à une suite de produits très liés entre eux, relativement fermés à l'introduction de produits non Microsoft
d) l'impact juridique de la position dominante de Microsoft
e) la capacité du Ministère à concentrer les financements nécessaires pour passer le contrat
f) le risque de blocage des produits en cas de crise entre la France et les États-Unis d'Amérique,
g) l'accoutumance des utilisateurs à l'ergonomie des produits de Microsoft,
h) le manque de soutien de l'industrie française et européenne du logiciel,
i) le caractère extraterritorial de la loi américaine, qui pourrait empêcher le déploiement des systèmes lors d'opérations extérieures conduites dans les « États-Voyous ))
Inversement, ce même comité directeur retiendra plusieurs opportunités
- La capacité offerte de rationaliser et de rendre homogène le patrimoine logiciel du ministère : il s’attend à une baisse du nombre d'incidents de fonctionnement, et donc une baisse du nombre d'interventions. En outre, les équipes de soutien peuvent se concentrer sur la maîtrise d'un nombre limité de produits tout en bénéficiant de l’expertise du géant américain.
- La capacité de mettre à niveau les systèmes d'information aujourd'hui obsolètes : il anticipe sur ce point une amélioration sensible de la résistance des systèmes d'informations du ministère aux attaques informatiques
- La capacité à bénéficier de services d'aides au déploiement des applications
Résultat ? Le comité directeur considèrera que la proposition faite par Microsoft n'augmentait pas sensiblement l'exposition du ministère aux risques f, g, h et i, alors déjà présents. En outre, « les risques a, b et c peuvent être gérés par des actions adéquates » et notamment la fameuse option d’achat. Enfin, « les risques d et e sont liés à la capacité du ministère de se transformer, et seront éteints dès lors que le contrat sera conclu. »
Rester en bonne position à échéance
En amont, un groupe de travail interne avait toutefois noté parmi ses reproches, qu’à la fin des quatre années de ce contrat et la migration effectuée, « la dépendance du ministère de la Défense sera telle que [Microsoft] sera en position de monopole confirmée. Le ministère sera à la merci de la politique tarifaire du moment ». En effet, si le contrat n’est pas renouvelé, le ministère aura l’obligation de désinstaller les logiciels ou de prendre l’option d’achat. Le comité directeur relativisera ces remarques : un suivi du déploiement logiciel devrait permettre au ministère de « rester en bonne position vis-à-vis de Microsoft à son échéance ». Histoire de renégocier par exemple les clauses de ce contrat.
Les documents que nous avons pu consulter relate aussi du flou sur le terrain financier. Le mode de contractualisation au sein du ministère rend en effet très difficile le recensement des achats de produits Microsoft. Même constat pour le retour sur investissement que peut apporter ce type de contrat. L’éditeur avait cependant calculé un gain de 3 millions d’euros par an par rapport aux formules antérieures d’achat de licence. Mais l’analyse était loin d’être partagée au sein du groupe de travail.
De même, si la mise en place d’un centre de compétence minimise de recourir aux compétences internes, l’évaluation précise n’est pas possible. Une certitude pour la DGISC : « la mise en place du contrat permettra de limiter l'hétérogénéité des produits utilisés au sein du ministère, et de tendre ainsi vers un environnement d'exploitation standard. »
Défense : nouveaux détails sur l’offre Open Bar de Microsoft
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Risques et opportunités
Commentaires (92)
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Abonnez-vousLe 11/02/2013 à 14h43
Le 11/02/2013 à 14h46
Le 11/02/2013 à 14h48
Le 11/02/2013 à 15h18
Le 11/02/2013 à 15h25
C’est marrant ça.
Vous êtes sûr qu’il s’agit de la défense?
Remarque j’ai entendu dire que crosoft aurait réussi à placer des hommes à eux aux achats…………….
Le 11/02/2013 à 15h26
Le 11/02/2013 à 15h28
Le 11/02/2013 à 15h30
Le 11/02/2013 à 15h33
Le 11/02/2013 à 15h34
Le 11/02/2013 à 15h36
Le 11/02/2013 à 15h41
Le 11/02/2013 à 15h50
Le 11/02/2013 à 15h53
Le 11/02/2013 à 15h54
Le 11/02/2013 à 15h56
Le 11/02/2013 à 11h45
Le boulet écran de fumée, c’est joli la dépendance
Le 11/02/2013 à 11h50
Microsoft Irlande , tout est dit ! " />
Le 11/02/2013 à 12h01
Le 11/02/2013 à 12h07
Microsoft étant une entreprise américaine qui dépend du droit américain, par effet de bord, l’armée Française est tributaire de n’importe quelle disposition d’espionnage légitimée par le “patriot act”.
Que dire ? " />
Le 11/02/2013 à 12h10
Il faudrait comparer cette offre à celle des solutions libres avant de crier au scandale. C’est bien de dire, on met du linux, c’est gratuit donc c’est mieux. Sans assistance technique en cas de problème, les utilisateurs ne vont pas se contenter d’un RTFM ou “Google est ton ami”, ils ont autre chose à faire.
Cette offre à 100€ par machine comprend apparemment la maintenance de toutes les solutions sur 4 ans.
Comparé à l’offre de Red Hat qui propose (au moins cher) 140$ (ce qui reviendrait à 140€ si on suis la logique du marché) par machine sur 3 ans, d’un point de vue financier c’est mieux (et ça fait économiser les couts de formation).
Après il faudrait voir ce que les autres auraient pu proposer comme tarifs préférentiels, mais avec les informations mis à disposition sur leur site, l’offre de MS est mieux
Le 11/02/2013 à 12h13
Le 11/02/2013 à 12h13
Le 11/02/2013 à 12h17
Le 11/02/2013 à 12h17
Le 11/02/2013 à 16h16
Le 11/02/2013 à 16h18
Le 11/02/2013 à 17h00
Le 11/02/2013 à 17h10
Le 11/02/2013 à 17h13
Le 11/02/2013 à 19h22
Le 11/02/2013 à 20h09
Le 11/02/2013 à 20h27
Le 11/02/2013 à 20h52
Huhu… ça me fait penser à un autre gars qui traîne dans mon groupe d’amis proches, qui serait employé chez crosoft. (je ne l’ai jamais suivi pour en être sûr, je suis désolé). Difficilement croyable, et pourtant… On ne s’aime pas du tout et nos relations ne sont que diplomatiques. On essaye de rester poli quoi, et surtout on ne parle pas d’informatique. Mais j’avoue que je n’ai guère apprécier le moment où il s’est vanté que sa boite allait offrir des “stages en or” aux fifils des “bonnes personnes”… bon il n’était plus très sobre il me semble, il a peut-être dit ça rien que pour me faire chi…. ce qui ne m’étonnerait pas.
Mais c’est vrai, je n’ai entendu que des mots, et peut-être que tout ça est un complot pour me faire croire à la “théorie du complot” (et là je serais un sacré dindon de la farce). Ou peut-être que je suis un sale menteur qui trole sur des forums.
Tout cela peut être un énorme paquet de conneries… normalement pour faire du FUD, il faut que je case quelque chose de vrai pour faire passer la pillule: alors tout ça c’est vrai parce que l’eau ça mouille, sisi.
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Le 11/02/2013 à 21h19
Le 11/02/2013 à 22h54
Le 11/02/2013 à 23h00
Le 11/02/2013 à 23h04
Le 11/02/2013 à 23h14
Le 12/02/2013 à 05h30
Le 12/02/2013 à 05h36
Le 11/02/2013 à 12h18
Microsoft avait présenté son offre open bar au ministère de la Défense
son offre open bar au ministère de la Défense
open bar au ministère de la Défense
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Le 11/02/2013 à 12h21
Le 11/02/2013 à 12h33
Le 11/02/2013 à 12h39
Le 11/02/2013 à 12h39
Le 11/02/2013 à 12h40
Vraiment des clowns. Filer un secteur aussi sensible que la Défense a une entreprise étrangère, c’est pathétique, ridicule, risible ; les mots me manquent.
Le 11/02/2013 à 12h46
Le 11/02/2013 à 12h46
f) le risque de blocage des produits en cas de crise entre la France et les États-Unis d’Amérique,
i) le caractère extraterritorial de la loi américaine, qui pourrait empêcher le déploiement des systèmes lors d’opérations extérieures conduites dans les « États-Voyous ))
Mouaif. Je pencherait plutôt sur les risques de sécurité, en cas de failles majeures.
Je ne me souviens plus où, mais j’avais vu que des entreprises créaient volontairement des interfaces avec des technologies différentes, pour rendre les intrusions plus difficiles.
Le 11/02/2013 à 12h47
Le 11/02/2013 à 12h49
Le 11/02/2013 à 12h53
@ 2show7
C’est pourtant intimement lié. Tu prends pas Office en étant sur GNU/LINUX et vice versa.
Le 11/02/2013 à 12h53
Le 11/02/2013 à 12h54
Le 11/02/2013 à 12h56
Le 11/02/2013 à 12h56
Le 11/02/2013 à 12h57
Le 11/02/2013 à 13h01
Le 11/02/2013 à 13h06
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Le 11/02/2013 à 13h25
Le 11/02/2013 à 13h28
Le 11/02/2013 à 13h29
Ho mon dieu Microsoft a la défence….
Faut arrêter, Microsoft n’est pas présent dans les services important de la défense.
Genre on envois les codes nucléaires par mail avec outlook ^^.
C’est comme chez EDF (expérience prof), ils travaillent avec du microsoft (office, windows), mais c’est de l’unix qui commande les centrales nucléaires, ouf on est sauvé^^.
Le 11/02/2013 à 13h29
Le 11/02/2013 à 13h30
Le 11/02/2013 à 13h30
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Le 11/02/2013 à 14h39
Le 12/02/2013 à 09h06
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