DCRI : Un syndicat de police envisage le blocage des pages de Wikipedia
DCRI et des claques
Le 10 avril 2013 à 08h33
3 min
Droit
Droit
Le Syndicat des commissaires de la police nationale a esquissé les suites de l’affaire DCRI/Wikipedia. Ce syndicat majoritaire estime que la prochaine étape pourrait être le filtrage d’accès aux pages problématiques. Rien de moins.
Le 4 mars dernier, la Direction centrale du renseignement intérieur (ou DCRI) réclamait d’urgence la suppression d’une fiche de Wikipedia en français. Une entrée concernant une installation militaire française décrivant la Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute. Selon la DCRI, l’auteur de cette fiche divulgue des informations couvertes par le secret de la défense nationale. Un délit puni de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Dans une partie de bras de fer, la Wikimedia Foundation a refusé cependant de censurer cette page, estimant qu’elle ne pose pas problème. D’un, DCRI ne lui aurait pas motivé sa demande. De deux, les informations sont déjà connues depuis des années. Un reportage filmé sur place avec l’autorisation de l’armée a ainsi dévoilé déjà de nombreuses informations reprises par l’encyclopédie.
Et maintenant ? « Le parquet de Paris va probablement relancer la coopération judiciaire, à destination des pays sur le territoire desquels Wikipédia publie ces informations », commente dans les colonnes du Point Emmanuel Roux, le secrétaire général du SCPN. Celui-ci ajoute qu’en France, « il faudrait que les différents opérateurs internet reçoivent l'ordre judiciaire de bloquer l'accès aux pages concernées. » Problème, aucune solution - sauf celles très intrusives - ne permet de bloquer telle page plutôt que telle autre. YouTube en est le parfait témoin lorsqu'il a fait les frais de telles mesures pour des vidéos jugées blasphématoires (en Afghanistan, au Bengladesh, au Pakistan, etc.)
Pour le SCPN, en outre, il n’y a pas de problème à l’allumage dans cette procédure : « La DCRI ne passe pas ses journées à scanner le Web. Des officiers ont constaté l'infraction et ont averti le parquet de Paris. Ce dernier a saisi la DCRI car elle dispose d'une compétence exclusive sur ce type de problème. Après quelques recherches, le parquet a saisi la justice américaine, dans une procédure de coopération judiciaire, pour demander le retrait mondial de la page. Sans succès ». Toujours dans le Point, Emmanuel Roux révèle que des données concernaient directement la dissuasion nucléaire française. « La page était extrêmement précise, elle donnait, par exemple, des taux de résistance de matériaux ». Des données qu'on ne retrouve pas dans les archives de Wikipedia...
Dans un entretien dans nos colonnes, le juriste Cédric Manara a résumé en ces termes la problématiques de cette affaire : « une personne demande le retrait d'un contenu qu'ELLE estime illicite. Son appréciation personnelle n'est pas nécessairement celle qu'aurait un juge - qui seul peut dire qu'un contenu est effectivement illégal. L'hébergeur ne devant faire disparaître une information que s'il est avéré qu'elle est illégale (quand elle est « manifestement illicite » avait indiqué le Conseil Constitutionnel), il existe une zone d'incertitude quand émetteur et destinataire ont une appréciation différente ».
En attendant, on voit mal comment la France pourra faire bloquer les (nombreuses) traductions de cet article depuis les pages étrangères de l'encyclopédie. Soit un excellent moyen d'amplifier son effet Streisand.
Commentaires (64)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 10/04/2013 à 08h50
Ce dernier a saisi la DCRI car elle dispose d’une compétence exclusive sur ce type de problème
Ah ben tiens, effectivement l’ensemble de la terre a pu observer leur grande compétence et discrétion ce week end " />
Le 10/04/2013 à 08h50
Page Française héberger en France et donc soumit à la législation Française, un coup d’épée dans l’eau en gros. " />
Le 10/04/2013 à 08h53
Putain ya que dans les pays dictatures à la con que des organes étatiques demandent le bloage de Wikipédia! Printemps ara…
Oh wait! " />
Le 10/04/2013 à 08h53
J’aimerai bien savoir c’était quoi ces petits secrets d’état, code atomique ? passage secret ? secret de cuisine de la cantinière ?
Le 10/04/2013 à 08h54
ils sont balaise chez nous, dire que j’avais mi les rednecks au top de la liste des crétins pas fini, ont doit pas être loin derrière…
Le 10/04/2013 à 08h54
Le 10/04/2013 à 08h55
et puis la suite c’est quoi ? filtrer youtube si jamais t’as une video de manif ou tu vois un crs donner gentiment des coups de matraque a un forcene de gaucho manifestant ? :P
non mais sans dec filtrer purement et simplement… en fait je comprend pourquoi le gouvernement trouvait normal qu’on ne controle pas la vente de matos d’amesys… c’est par ce que les flics en revent la nuit d’avoir ca.
Le 10/04/2013 à 08h57
Le 10/04/2013 à 08h59
Qui a pu écrire cette page aussi ? Pour avoir des détails aussi précis, c’est qu’il y a eu une fuite, non ?
Il suffit de relever l’IP " />
Le 10/04/2013 à 08h59
cette page à donc besoin d’encore plus de pub “nous divulguons des secrets défenses à la télévision, ils n’ont rien à faire sur internet. Ils doivent acheter nos K7 pour les connaitre”
Le 10/04/2013 à 08h59
Le 10/04/2013 à 09h02
ils vont bloquer les pages chez les FAI français? Et alors, ça n’empêchera pas qu’elles soient lues par des chinois, des pakistanais ou des américains…
« Le parquet de Paris va probablement relancer la coopération judiciaire, à destination des pays sur le territoire desquels Wikipédia publie ces informations »
…quand au coup de la coopération internationale, ça va être tellement génial… j’imagine la France demander au ministère de l’information pakistanais de bien vouloir bloquer telle et telle page parcequ’elles traitent contiennent des informations confidentielles et pouvant porter préjudice à la force dissuasive nucléaire française…
Le 10/04/2013 à 09h04
« Le parquet de Paris va probablement relancer la coopération judiciaire, à destination des pays sur le territoire desquels Wikipédia publie ces informations »
Wikipédia publie ces informations dans l’Internet, sans frontières, qui est potentiellement accessible à tous, même aux astronautes dans l’ISS. Il n’y a pas de frontières sur Internet, les proxys sont là pour nous le rappeler.
cf. Déclaration d’Indépendance du Cyberespacehttp://editions-hache.com/essais/barlow/barlow2.html
Le 10/04/2013 à 09h05
Le 10/04/2013 à 09h06
« La page était extrêmement précise, elle donnait, par exemple, des taux de résistance de matériaux ».
Quelqu’un a vu cela ? (j’ai rien trouvé dans l’historique de la page)
Le 10/04/2013 à 09h09
Alors le reportage source de la majorité des infos peut rester, par contre la page reprenant ces infos doit être bloquée?" /> Et encore, que depuis la France? C’est sûr, seuls des Français pourraient attaquer la France, de telles informations ne pourraient en aucun cas servir à des gens d’autres pays…" />
Sérieusement, il n’y a rien de réellement secret, là-dedans; que les sites militaires soient durcis et autonomes, avec des vois d’accès interdites aux civils, rien de bien surprenant! Au moins, personne n’a détaillé les protocoles radio de transmission des codes nucléaires… Si? " />
Le 10/04/2013 à 09h49
Le 10/04/2013 à 09h52
Le 10/04/2013 à 09h55
Heu le filtrage des pages ? Comment dire y’a pas un truc complètement illogique là ?
Si ils filtrent ben c’est pour les français… a moins qu’on décide de s’attaquer à nous même je ne vois pas l’utilité ^^’
Le 10/04/2013 à 10h01
Le 10/04/2013 à 10h06
Le 10/04/2013 à 10h09
Le 10/04/2013 à 10h17
Le 10/04/2013 à 10h36
Même s’ils censurent la page Wikipedia, la vidéo est toujours disponible. " />
Le 10/04/2013 à 10h46
et wiki hors ligne ils vont le censurer comment ?" />
Le 10/04/2013 à 10h58
Le 10/04/2013 à 11h02
http://www.tl7.fr/la-base-militaire-de-chalmazel-1981.html
Ca m’a l’air vachement secret, effectivement…
Le 10/04/2013 à 11h07
Finalement je me demande si ce n’est pas un coup d’essais pour prévenir d’un soucis ultérieur
ils ont peut être choisi un sujet au hasard juste pour voir et apprendre comment faire en se disant que le ridicule ne tue pas, enfin j’espère pour eux " />
Le 10/04/2013 à 11h28
Depuis quand c’est efficace d’essayer d’éteindre un départ de feu avec des bidons d’essence ? " />
Le 10/04/2013 à 11h39
Yen a vraiment marre que tout ces petits beep coincés de haut-fonctionnaires veulent contrôler tout ce qui est relatif a Internet (et même plus)…
Je commence a comprendre les envies d’exils de certains… " />
Le 10/04/2013 à 11h56
ben voyons….
Quand l’intimisation ne suffit pas il est temps de faire place a la censure…
Les syndicats de police sont à l’image de ceux qu’ils servent…. Méprisables.
Le 10/04/2013 à 12h10
Le 10/04/2013 à 12h40
Dans le genre ! “on est allé droit dans le mur et, maintenant, on creuse !” ils sont très très forts à la DCRI.
Un grand bravo ! " />
Au moins, en ces temps de rigueur budgétaire, il est rassurant de savoir qu’il y a des services où faire des coupes claires sans que cela porte atteinte à l’efficacité de l’administration.
Le 10/04/2013 à 13h03
Avec l’hadopi et toutes les institutions françaises on ne s’ennuie jamais dans ce pays…
Moi je dis nommons Marie Françoise Marais présidente de la DCRI ! Ca doit être énorme " />
Le 10/04/2013 à 13h08
Leur réaction est très peu compréhensible.
Visiblement, ils s’offusquent car un média a mis en lumière un secret de polichinelle.
S’il y a des informations réellement sensibles sur Wikipédia, c’est qu’elles sont déjà dans les mains de personnes réellement mals intentionnées.
Dès lors ces informations cessent d’être sensibles et il n’y a plus qu’à admettre les faits en les déclassifiant au titre qu’elles sont connues de ceux qui ne devaient pas les connaître.
Du coup, la réaction de la DCRI n’apparaît que comme un moyen de prouver qu’ils en ont une grosse et de sauver leur honneur … il y a d’autres moyen pour cesser de passer pour un ridicule pourtant.
Mais comme dit le proverbe … Mieux vaut une petite droite qui s’agite qu’une grosse molle gauche qui dégurgite.
Le 10/04/2013 à 13h27
Le 10/04/2013 à 13h49
Le 10/04/2013 à 14h02
Le 10/04/2013 à 16h50
En tout cas, l’administration ne se mouille pas dans cette affaire. Elle envoie au charbon un responsable syndical qui n’a d’autre pouvoir s’il parle en son nom de défendre ses collègues, pas de dire le droit, et de façon maladroite de surcroit.
Ceci me fait penser aux syndicats de fonctionnaires des impôts qui se s’autorise à jauger les lois fiscales alors que leur responsabilités est de les appliquer, pas de les commenter.
Le 10/04/2013 à 18h45
Le 10/04/2013 à 22h06
Le 10/04/2013 à 22h45
Le 10/04/2013 à 23h13
Qu’est ce qu’on en a à secouer de ce que pense un syndicat de police ? Plus ou moins que Patrick Sébastien d’après vous ?
Le 11/04/2013 à 05h39
Sont comme les autres : plus tu te rapproche du sommet, plus ça sent la merde.
plus ils s’élèvent plus ils paraissent petits à nos yeux
Le 11/04/2013 à 07h34
il y avait la recette du flamby " />
Le 11/04/2013 à 09h20
lire : “CyberChina” excellent roman sur le “socialisme a la chinoise” (a la francaise ?) et internet
Le 11/04/2013 à 11h36
Le 10/04/2013 à 08h47
Le problème c’est que des dizaines de millier de personnes ont lu cette page, où est le secret-défense à présent ?
Le 10/04/2013 à 09h10
Si ils avaient saisi la justice au lieu de faire des menaces, j’imagine que ça aurait été une autre paire de manche !? Parce qu’avec une procédure judiciaire il y a un intermédiaire “impartial” qui analyse la loi et qui peux exiger au site de supprimer l’article.
Le 10/04/2013 à 09h11
Bah c’est pas grave, il sera vite sur WikiLeaks cet article “secret défense”.
Le 10/04/2013 à 09h12
Purée, le pays auto-proclamé des droits de l’homme va de mal en pis quand on lit ça.
La DCRI ne passe pas ses journées à scanner le Web
Eh ben elle devrait peut être !
Le 10/04/2013 à 09h15
Le 10/04/2013 à 09h18
En même temps c’est la DCRI elle-même qui a publié les infos a la base si je me souviens bien donc ils ne peuvent s’en prendre qu’a eux-mêmes ….
Le 10/04/2013 à 09h19
Ce syndicat majoritaire estime que la prochaine étape pourrait être le filtrage d’accès aux pages problématiques. Rien de moins.
Chiche." />
Le 10/04/2013 à 09h27
On va bloquer les pages pour les français mais elles resteront consultables depuis le reste du monde.
Bref c’est une discrimination envers les terroristes français, puisque leurs homologues du reste du monde auront accès à ces informations “secret défense”. Y’a pas une rupture d’égalité du coup ?
Le 10/04/2013 à 09h30
Le 10/04/2013 à 09h33
Le 10/04/2013 à 09h36
la DCRI car elle dispose d’une compétence exclusive sur ce type de problème
" /> On a constaté le résultat.
Mais continuons, c’est pas comme si les pays étrangers se lassaient de rire de nous. " />
Le 10/04/2013 à 09h36
La DCRI ne passe pas ses journées à scanner le Web
" />
Le 10/04/2013 à 09h40
Le 10/04/2013 à 09h41
Le 10/04/2013 à 09h42
En réponse à une plainte reçue dans le cadre de la loi LOPSI, nous avons retiré commentaires de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte de la DCRI qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l’adresse suivante :http://www.jetenculetherese.net/
Voilà les internets du futur !
Le 10/04/2013 à 09h42
Le 10/04/2013 à 09h45